[Décembre 2006] Couronne d'écailles, chapitre 1 - Gilfuin
- Vuld Edone
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Le gros point noir du texte, c'est qu'il n'a rien à voir avec le prologue et que la troisième partie n'a rien à voir avec les deux autres. D'ailleurs, la transition entre la première et la seconde partie est extrêmement ténue. Donc là clairement je suis déçu.
L'autre point noir du texte c'est la ponctuation, décidément anarchique, qui à force pèse sur les nerfs. Disons-le, encore un chapitre avec cette ponctuation et je refuse de lire, sans parler des implications syntaxiques parfois désarmantes que ça induit.
Il y a de plus pas mal de fautes bénignes, la plupart d'inattention, certaines récurrentes.
Enfin, il y a un grave problème avec la seconde partie quant à son influence sur la première.
Dans la première partie, on remarque très vite l'importance des torches :
C'est assez évident, tant qu'elles sont allumées il ne peut rien arriver, j'y verrais principalement leur courage ou leur détermination. Le nain perd la sienne en butant contre la créature, celle de l'elfe s'éteint au souffle du dragon et c'est d'ailleurs à ce moment-là que l'elfe s'enfuit.Leur seul espoir résidait dans les torches, lueurs en constant déclin, qu’ils tenaient, tremblant, mais portaient en avant comme des boucliers de lumière devant l’assaut incessant des ombres.
Hélas, cette image n'est que très peu employée, avec peu d'impact ou d'écho dans le reste des descriptions et sur les personnages. Elle semble prévue d'avance mais peu exploitée, trop peu à mon goût. On remarque aussi que les "ombres", contre l'assaut desquelles les torches protègent, ne sont que très vaguement mentionnées, plutôt remplacées par la végétation.
Cette végétation est un enfermement, c'est évident quand le passage se referme derrière eux, mais aussi avec cette configuration en salles et en couloir qui fait de la forêt une sorte de grande maison avec ses passages secrets. Cette vision semble quelque peu superficielle mais on s'y fait très rapidement et au final l'effet d'isolement, d'écrasement végétal et d'égarement perce au travers du texte.
Elle ne fait hélas pas assez écho aux torches (comme dit précédemment), trop détachée de ces dernières, et l'apparition du sauveur, Den, rompt cette impression murale qui reprend par la suite (avec l'idée de fenêtre notamment).
Avec la seconde partie se développe un monde qui semble assez développé, avec une histoire, des guerres, une religion au moins, qu'on découvre assez aisément grâce à la discussion. Celle-ci, introduite négligemment, se développe naturellement, avec des fondement (comme Candréa) plus ou moins connus ou soutenus, un développement logique qui ne se force pas à informer.
On regrettera cependant le nombre relativement grand de ces noms propres, qui finalement n'ont pas beaucoup de poids puisque restant d'une signification très vague. On finit par les confondre et passer dessus.
L'intrigue est là, avec Den et cette "hypothèse", les pièces d'armures, la mise en place du comte et de Gondrès, suffisamment pour introduire un nouvel environnement propice à un développement. On devine les tensions, on découvre les personnages et notamment la troupe des chasseurs qu'on s'attend forcément à retrouver.
La troisième, la plus courte, a ceci d'intéressant que le chant permet de découvrir un peu plus le monde, mais semble aussi lié à l'explosion qui se déclenche par la suite. En fait, le passage est construit de telle manière qu'on peut penser que le second passage du chant contenait une raison suffisante pour faire exploser l'établissement, car un individu quitte justement à ce moment-là l'établissement, qui ensuite continue sans que rien ne bouge plus. A ce stade, cet individu est le seul suspect possible.
Venons-en à ce qu'il y a de négatif, et c'est hélas assez important.
Nul besoin de démontrer en quoi le prologue n'a strictement rien à voir avec le premier chapitre, comme il n'y a pas besoin de démontrer les différences entre les parties. A la première partie il s'agissait d'une toute autre histoire, à la seconde on se demande si Odyss n'est pas le mystérieux sauveur, à la troisième on part dans un tout autre lieu pour un événement totalement indépendant.
L'effet est cataclysmique : à peine s'est-on mis d'accord pour suivre un personnage qu'il disparait, et quand le décor commence enfin à devenir familier il change du tout au tout. J'aimerais bien me faire comprendre : ces changements subits sont volontaires, il y a donc un but derrière, mais quel qu'il soit il n'est pas atteint ou alors il nuit beaucoup trop gravement à la continuité de l'histoire. On se perd dès le départ dans l'histoire, ce qui ne donne absolument pas envie de continuer. J'en étais à me demander s'il ne s'agissait pas d'un recueil d'histoires courtes indépendantes dans un univers donné.
Je ne parlerai quasiment pas de la ponctuation : pour les autres ça passe peut-être mais pas pour moi. Quand il y a une virgule, je fais une courte pause, ça donne un rythme complètement désarticulé aux phrases, beaucoup trop oral, et même à l'oral je me demande si je parlerais comme dans ce texte. Il faut corriger ça absolument pour le second chapitre.
De même pour ce qui est des mauvais accords, des fautes légères et autres inattentions qui se corrigent avec une relecture et un peu d'attention : je passe dessus.
Il y a par contre une utilisation particulière du participe présent en fin de phrase qui pose un grave problème pour en définir l'acteur, le sujet. Elle est revenue très souvent dans la première partie, ce qui est très visible dans ce qui suit, et que je souligne à nouveau : même si on sait que, forcément, un tel est le sujet du verbe, la syntaxe laisse entendre le contraire. Ca implique une confusion très dérangeante.
"Mué" doit être accordé en genre avec "forêt", donc "muée".Derrière eux, il n’y avait rien, la forêt s’étant mué en un mur de néant insondable, et devant la masse gigantesque qui s’étendait derrière cette entrée étrange, ils supposèrent qu’il s’agissait là de l’aboutissement de tous leurs efforts.
"Rien" et "néant" contredisent "forêt" et "mur". Il faut soit reformuler soit adapter l'image, de sorte que ce vide soit compatible avec la matière dense du mur végétal.
"Devant" et "derrière", se suivant si proches l'un de l'autre, l'un se rapportant à "la masse", l'autre à "cette entrée", rendent le propos confus. Derrière l'entrée se trouve une masse devant laquelle un quelque chose inexistant dans l'énoncé doit être "l'aboutissement de tous leurs efforts". L'erreur est simple, le "devant" ne se rapporte pas à "la masse", ce que rien n'indique dans le texte, d'où erreur.
Plus encore, l'énoncé renforce cette erreur : la masse gigantesque n'est pas le sujet, c'est avec peine qu'on la relie à l'aboutissement annoncé.
D'ailleurs, deux "derrière" dans la même phrase n'est pas bienvenu, même s'il ne dérange pas.
"Mots" au singulier, il y en a moins d'un. Même chose pour "sourires", à moins que la règle n'ait changé. "Il ne s'était pas" au pluriel, ils sont deux. "S'étaient [...] attendus de lutter" est faux, car sous forme réfléchie, auquel cas on dit "s'attendre à (et inf.)".Plus aucun mots ni aucun sourires n’étaient sortis de leur bouche depuis plusieurs heures, et parfois leur regard sombrait vers le sol, fonçant alors droit devant, acceptant une fatalité contre laquelle il ne s’était pas attendu de lutter en se lançant dans cette quête.
"Fonçant alors droit devant" s'applique directement à "regard" alors qu'il a pour sujet logique "ils" qui ne se retrouve qu'après. Ici, l'énoncé littéral dit que le regard fonce droit devant quand il sombre vers le sol et accepte, etc... reformuler pour rendre son sujet au participe présent et son sens à la proposition.
"Plusieurs" me semble un peu lourd puisque remplaçale par "des", la précision temporelle n'étant pas de mise, surtout qu'auparavant on parle de jours de marche. Je laisse ça à ta pure appréciation.
Les deux participe présent à la fin de la phrase semblent un ajout hâtif détaché du reste, partiellement à cause de leur structure syémtrique unique, notamment à cause du "et" qui semble la fin d'une énumération d'actions : entrer, percuter, tomber.A peine entré, le nain percuta une façade, et tomba à terre de stupeur, lâchant sa torche mais gardant sa hache.
Pratiquement la même structure, exactement le même effet. Presque la même symétrie à la fin, même énumération d'actions : sortir, s'élever, s'ouvrir.La tête incrustée d’écailles, sortant des ténèbres comme par magie, s’éleva vers le plafond et ouvrit une gueule énorme bordée de dents acérées, rugissant sa faim et paralysant les pauvres compères de terreur.
Autre grave erreur qui fait croire que le sujet est la "gueule" plutôt que la "tête" : l'article défini devant "tête". La tête est un nouvel élément, elle est donc indéfinie. Par redondance, mieux vaut employer la possession pour "gueule".
Troisième utilisation du participe présent en fin de phrase, ici beaucoup mieux gérée mais cependant lacunaire. Sujet clair, relation de conséquence indiquée, hélas l'objet est indéfini : la silhouette où les aventuriers. Le sujet de la phrase est la silhouette, tandis que les acteurs de la fuite sont les aventuriers. Cette dernière proposition n'a donc pas sa place dans la phrase, à moins d'y recevoir plus de précisions.La silhouette énorme, au moins trois fois plus grande que lui, ne laisserait aucune chance à ses proies, la fuite restant donc la seule issue.
"Tanquer" n'existe pas, peut-être s'agit-il de "flanquer" ou de "planter", l'un trop familier et sans forme réfléchie, l'autre étant inexact et familier dans sa forme réfléchie, de toute manière faux. J'en déduis un néologisme à corriger.Le tranchant de la hache venait de se tanquer littéralement sur l’écaille étrangement solide de la créature, et horrifié devant cette révélation d’impuissance, le nain fit un pas en arrière, puis un autre, trébuchant à nouveau à terre dans une roulade qui l’amena en dehors de la pièce. Arrivant au niveau des pieux, une force le happa contre le mur de branche.
"Littéralement"... oui, mais non, une onomatopée aurait eu le même effet. D'accord, ça excuse le néologisme, mais autant alors imiter le bruit directement.
La seconde phrase fait une inversion de sujet, d'abord le nain (arriver) puis la force (happer), et à prendre littéralement ici le sujet d'arriver est "une force".
Le sujet de "évitant" est ici syntaxiquement le nain qu'on trouve dans le "il", alors qu'il devrait s'agir de la main.Pensant déjà à la mort effroyable qui l’attendait, il sentit une main humaine, posée sur sa bouche, évitant qu’un hurlement quelconque ne sorte et attire le reptile.
Enième confusion des sujets : ce n'est pas le silence qui se laisse faire, le doute subsiste quant au sujet pour "slalomant" et "sortant", enfin le son n'est pas celui produit par l'ombre mais par la bête.Se laissant faire, le silence s’installa, leur permettant de discerner les mouvements vifs et agiles de la bête dans les ténèbres, slalomant entre les piques et les dépouilles puis sortant de la salle par là où ils étaient entrés, sans même s’arrêter devant eux. Une fois le son de sa course lointain, l’ombre relâcha son étreinte, et coupa le nain avant qu’il n’ouvre la bouche
Je n'ai plus après cela été arrêté par de nouvelles occurences ou des erreurs qui méritaient d'être indiquées.
Par contre, je tiens encore à indiquer que dans la première partie le sauveur est ce qu'on appelle communément un bourrin, environ 4/10 sur l'échelle du bourrinisme : il tue un dragon en un coup d'épée, sans parler de ses autres dons miraculeux. Navré (ou pas), ça bloque, autant j'ai beaucoup ri quand le grand méchant en JdR était mort d'un unique tir de sarbacane, autant j'ai été déçu par la mort du bronzo qui jusqu'alors était terrorisant. Il a été, pour l'occasion, rabaissé au rang de boeuf à l'abattoir, situation plutôt frustrante pour moi.
Enfin, il y a la dérision que le second passage produit sur le premier.
Dans la première partie nous avions deux aventuriers en armure dans une atmosphère suffocante, chassant un monstre menaçant dans un but inconnu et forcément important, quelque chose qui, surtout pour n'avoir rien à voir (je sais, je suis lourd, j'y reviens quand même) avec le prologue, méritait toute notre attention.
Tout y est très sérieux, les deux aventuriers risquent leur vie ; d'accord, il y a le passage du pain jeté qui est ridicule, mais étrangement ça passe, on attend avant de juger ; au final, même après l'intervention de Den, on guarde une impression de sérieux, avec l'idée que les héros ont échappé à une mort horrible.
Vient alors la seconde partie, où la quête s'avère risible, les techniques employées absurdes, les deux aventuriers tournés au ridicules et le bronzo rejeté à l'état d'animal chassé au quotidien, malgré un effort pour les valoriser (en leur donnant des noms propres et un territoire défini).
Ce n'est plus de l'autodérision, là, c'est véritablement démolir tout ce qui s'est produit précédemment. Le problème, c'est que ça ne signifie qu'une chose : on a lu toute la première partie pour rien. D'ailleurs, même sans l'autodérision, c'est toujours vrai, Den résumant tout par la suite.
Je conclus, je conclus :
Déçu, terriblement déçu, je me suis forcé pour lire jusqu'à la fin avec l'envie de hurler un "non" catégorique. Toute la première partie a perdu sa raison d'être, la troisième semble de trop, le prologue ne prépare rien, la seconde partie seule semblant subsister. Si pour toi Gilfuin il y a une cohérence, je n'en vois aucune.
Les descriptions sont assez bonnes ; l'univers a ses avantages, il semble développé, plein de surprises ; l'intrigue se présente bien, le groupe de chasseurs est assez charismatique, l'explosion de l'auberge pose énormément de pistes.
Il n'empêche qu'en l'état c'est mauvais. Je m'excuse, il faut tout retravailler de fond en comble pour rendre sa cohérence au texte, voire redéfinir la structure même de l'histoire si les transitions posent tant que cela problème. Si le chapitre deux ressemble au premier, c'est simple, je ne le lirai pas.
- crée des transitions entre les parties (y compris le prologue)
- conserve des éléments d'une partie à l'autre
- ne change pas l'atmosphère du tout au tout, comme entre la première et la seconde partie
Bref, énormément de travail en perspective.
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- gilfuin
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Ca c'est de la critique. De toutes évidences, il y a beaucoup d'éléments à améliorer. Je parlerai du prologue plutard, et je m'attacherai donc à reprendre seulement le chapitre 1.
Effectivement, ce manque de transition a été un des problèmes. J'ai longuement hésité à ne parler que du groupe de chasseur et d'Ilandre, puisque l'histoire va principalement tourner autour de ces personnages, et de faire une introduction bateau (mais efficace).
Seulement, je voulais éviter de faire un départ trop "classique", de plus c'est dans ma nature de brusquer les choses au risque de choquer ceux qui les vivent. Une auberge, des aventuriers, des dragons dont on a pas vu la couleur... du coup j'ai tenté (comme au poker) cette présentation en 3 parties, qui visiblement t'as carrément rebuté.
Odyss est un peu mon R2D2/C3PO, il est celui qui en quelque sorte "raconte l'histoire". D'ailleurs, il n'a pas vécu la première partie du chapitre, et celle ci est donc racontée du point de vue de l'elfe et du nain, qui plutard ont exposé leur récit à la troupe de chasseur. Pour la dernière partie, Odyss ne l'a pas non plus vécu, mais on comprendra plutard comment il a pris connaissance de cet événement. Quand à la seconde partie, celle dans l'auberge donc, c'est toujours du point de vue d'Odyss que l'on voit la scène.
Ce n'est plus de l'autodérision, là, c'est véritablement démolir tout ce qui s'est produit précédemment. Le problème, c'est que ça ne signifie qu'une chose : on a lu toute la première partie pour rien. D'ailleurs, même sans l'autodérision, c'est toujours vrai, Den résumant tout par la suite.
Oui de l'autodérision...et si j'ai commencé ainsi, c'est pour vous habituez à ne pas vous fier à ce que j'écris, ni au point de vue que je donne. C'était volontaire, mais très maladroit puisque ca n'a pas fonctionné sur toi.
En fait, cette première partie n'est pas là pour rien. Elle est là pour montrer "tout ce que ne sera pas le récit" : action facile (le héros qui tue tout => bourrin à mort), personnage en armure pour aller à la chasse, caricature des nains et des elfes, etc...etc...
C'est en ce sens que c'est à mon avis, le seul changement de point de vue "nécéssaire" du texte. J'ai espoir de ne pas trop entrer dans les clichets, et plutot d'en rire et de les démolir (comme je l'ai fait ici), et j'avais vraiment besoin de "tromper le lecteur", pour qu'il fasse vraiment la différence avec le reste du récit. Je ne pouvais faire ca que pour le premier chapitre. Le changement de ton est donc volontaire comme tu l'as compris, et j'attends de voir la réaction des autres chroniqueurs pour mieux saisir à quel point il est génant.
Pour revenir sur le bourrinisme: Den est spectaculaire à travers les yeux du nain et de l'elfe, mais on se rend compte après que ce n'était qu'un effet d'optique. Le chapitre 2 confirmera ce point là, plus en profondeur.
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L'autre soucis que j'ai rencontré, était dans la manière de présenter l'univers de Jölya. J'avais tellement de choses à dire, à expliquer, à montrer, que je ne pouvais pas me contenter de rester sur le groupe de chasseur, et faire partir une intrigue qui finalement ne dépend pas d'eux. Autant le dire tout de suite, j'ai mis sur papier beaucoup d'élément d'histoire, de culture, de géographie, et tout ce qui pouvaient m'aider à mieux visualiser Jölya et à la faire vivre de manière "instinctive". Je ne voulais pas d'une présentation bateau (je me répète, désolé), où tout est dit, tout est prévisible, et où finalement, moi en tant que lecteur, je m'ennuierai de mon propre récit. Evidemment, c'est pas un challenge facile, et j'ai encore beaucoup à travailler pour rendre une copie potable (du moins, à la vue de ces critiques).
Bref, tout ca pour dire, que la dernière partie avait deux fonctions: 1/ changer de décors, et montrer une autre région de Jölya, 2/ et allumer l'étincelle d'un début d'intrigue (et une explosion me semblait tout à fait approprié pour remplir ce role).
Et j'avoue avoir montrer mes limites ici: j'ai eu beau tourner le problème dans tous les sens...j'avais trop de choses à mettre, à faire, à...et finalement, le tout est incohérent, car il a tellement de fonction qu'on s'y perd.
Sans parler du prologue qui rajoute à l'incompréhension, un brin de chaos et d'anarchie (je crois que ca me définit assez bien).
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Je n'ai pas trouver d'astuces pour lier l'ensemble. Pourtant j'ai pensé un temps mettre les parties, dont le point de vue est différent, en italique et de jouer avec la mise en forme. Mais était ce là solution? d'ailleurs je te pose la question Feurnard.
J'aimerais aussi savoir si tu penses qu'en enlevant la dernière partie, le texte aurait gagné en cohérence. Donc, garder la première partie et la seconde pour mettre en valeur l'autodérision qui en découle => et donc se contenter d'une seule fonction pour ce chapitre. Cette démolition de la caricature du héros ayant vraiment pour moi une grande importance, quitte à bousculer un peu les habitudes du lecteur.
A moins que tu aies une idée pour concilier le tout?
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Sachant aussi que dans certaines sagas (et ici, nous en avons plusieurs exemples), pour présenter un univers de différents points de vues, les auteurs s'appliquent à créer plusieurs personnages/héros dans leurs histoires, et ainsi jongler plus facilement d'un point à l'autre du récit, afin que l'ensemble soit bien imbriqué. Le meilleur exemple de ce genre de schéma est celui de L'Echiquier de Monthy.
Seulement voilà...je ne veux absolument pas que mon récit reprenne ce genre d'organisation, d'abord par gout (et un souci d'originalité => qui me pousse à l'anarchie à ce que je comprend), et surtout par la conception que je me fais des héros et du récit. Si j'avais du séparer le pole d'intéret en créant un autre héros à l'autre bout de Jölya, je pense que c'est moi qui me serait perdu dans l'histoire. J'aurais dénaturé l'objectif principal de l'histoire, mais dont il ne sert à rien de parler pour le moment. Enfin je m'égare, et j'aimerais savoir si toi, par hasard, tu aurais une astuce au moins pour ce chapitre.
Car, en effet, le prochain chapitre concernera principalement les chasseurs et les dragons (pour rétablir la balance => j'ai bien conscience que la tentative pour les valoriser est mineure, et qu'il faudra que le Chapitre 2 confirme l'hérésie de ce début d'histoire), mais j'avais l'intention d'y glisser un passage (peut etre très court) se déroulant loin du récit principal, et me permettant d'introduire petit à petit d'autres événements, à la manière d'un puzzle. La première pièce de ce puzzle étant, si on met de coté les erreurs grossières que j'y ai commis (je reviendrai dessus sur l'autre post), le fameux prologue.
Sur les fautes de syntaxes et autres, je te remercie de les avoir notées. Je ne suis pas un expert en la matière (le francais n'a jamais été un de mes points forts), et je travaille tous les jours pour améliorer cela, car je ne manie pas aussi bien les mots que certains chroniqueurs. Je suis plus doué pour les dire, que pour les écrire. Avoir des idées est à la portée de tous...les mettre sur papiers est une autre paire de manche. Et ta critique virulente à ce sujet me fait comprendre à quel point j'ai du boulot.
D'ailleurs, si tu pouvais me préciser un passage où la ponctuation est "anarchique" (j'ai repris cette critique pour symboliser un peu mon récit, mais j'avais bien lu qu'il s'agissait juste de la ponctuation ), histoire que je visualise mieux ce dont tu parles.
Voilou
PS: Eh ben, je suis là depuis midi, et j'ai mis 7h pour répondre à cette critique (bon ok, ya eu un repas de 6h30 qui m'a coupé dans mon élan, mais bon...).
PPS: Monthy, vas pas croire que j'aime pas ton Echiquier!!! C'était juste un exemple.
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- Vuld Edone
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Il y a une différence entre "il avança, toujours préoccupé, et monta une à une les..." et "il avança, monta les marches, et ouvrit la..." Dans l'un la virgule est justifiée, dans l'autre il s'agit soit d'une imitation orale, soit d'une convetion par moi inconnue, soit d'un pur pléonasme, à savoir que le "et" remplit déjà la fonction de la virgule.Ils arrivèrent alors dans une autre salle, et stoppèrent leur élan devant les grands pieux qui se dressaient devant eux.
Je vois la volonté de découper la phrase en plusieurs segments d'égale longueur pour éviter l'essoufflement du lecteur, comme la virgule que je viens de placer, mais supprimons ici ce qui se trouve entre les deux virgules, puisque les virgules encadrent une proposition : "Ils venaient en effet de revenir à la première salle du tunnel, telle une fenêtre donnant sur la forêt et qu'ils n'avaient pu détecter dans la nuit." Qui est "telle une fenêtre" ?Ils venaient en effet de revenir à la première salle du tunnel, qu’un trou béant de presque un mètre éclairé timidement, telle une fenêtre donnant sur la forêt, et qu’ils n’avaient pu détecter dans la nuit.
L'une des deux virgules est de trop, syntaxiquement, à moins que quelqu'un ne me dise le contraire. Il y a aussi "éclairé", imparfait troisième personne singulier, donc "éclairait".
On retrouve le ", et" mais aussi un ", dont" qui n'a aucune raison d'être.Une fois à l’extérieur, sans leur laisser le temps d’admirer le jour, il désigna aux deux compagnons un tronc où se placer, et sortit une épée de son fourreau dorsale, dont la lame étrange leur fit penser qu’elle était magique.
Ajoutons le "dorsale", accordé en genre avec "fourreau", donc "dorsal".
La virgule "Olèn, à nouveau" donne ceci : "Les deux jeunes sorodonliens partirent en fin de matinée, à nouveau sans rien dire." Tu remarqueras qu'on peut supprimer "le lendemain" sans nuire à l'énoncé, ce qu'on ne peut pas faire avec Ithak. Maintenant, regarde cette proposition prise seule : "Ithak s'évapore dans Olèn, à nouveau sans rien dire." Admets que la virgule est assez mal placée.Les deux jeunes sorolondiens partirent en fin de matinée, le lendemain, juste après qu’Ithak s’évapore dans Olèn, à nouveau sans rien dire.
Voilà, quelques exemples sur les défauts récurrents de ponctuation. Note que dans la phrase précédente, la virgule imite une intonation orale mais en plus ellipse et donc remplace le verbe qu'elle sous-entend : la phrase exacte serait : voilà, ce sont quelques exemples sur...
Pour les transitions, j'aimerais effectivement l'avis des autres chroniqueurs (ou plutôt des chroniqueurs, je n'en suis pas encore officiellement un... je crois). Après tout, va savoir, je suis peut-être le seul à ne pas aimer me retrouver complètement largué dès l'introduction.
La solution n'est pas dans une mise en forme mais dans le fond, le contenu même de l'histoire. Enlever la dernière partie ne fait pas gagner en cohérence.
J'ai effectivement une ou deux idées pour concilier le tout, les voici :
La première est la plus simple : supprime le prologue, remplace-le par la première partie puis commence le chapitre par la seconde partie et termine-le par la troisième.
Ca ne règle qu'en partie le problème et, forcément, le prologue disparait, mais au moins il y aura une nette amélioration : on parlera toujours plus ou moins de la même chose.
La seconde est moins simple : garde le prologue, commence par la seconde partie avec Odyss ; là, étends le champ stylistique, lexical, les figures de style, les expressions et l'ambiance du prologue à cette partie avec Odyss ; quand Odyss se retrouve dans la taverne, introduis la première partie en le reprenant entièrement sous focalisation interne, à savoir celle des deux aventuriers, partie que tu mettras en évidence pour éviter d'alourdir le passage.
Les aventuriers pourront sans peine reprendre l'image des torches, de la végétation étouffante, rendront parfaitement et la menace du bronzo et la gloire de Den (pensons aux deux versions de Le Horlà de Maupassant). Par ailleurs l'autodérision pourra se faire de leur bouche, une reconnaissance de leur part qui leur évitera beaucoup de ridicule. On pourra alors ponctuer ce récit de retours dans l'auberge, pour des remarques des auditeurs, et glisser vers le sujet de la religion qui revient à la partie avec Odyss.
La troisième est très, très, très [...] très compliquée : garde toutes les parties, prologue compris, dans l'ordre actuel ; crée des passages de transition entre les uns et les autres, étends les champs stylistique, lexical, les expressions, les figures de style, l'atmosphère aux différentes parties ; crée une unité, veille à la cohésion, prépare la partie suivante à partir de la précédente.
C'est ce qui aurait dû être fait dès le départ, ça me semble toujours réalisable mais ces changements peuvent s'avérer extrêmement dommageables et surtout demanderont énormément de temps.
Donc la quatrième solution est finalement celle de facilité : tu expliques en prélude au chapitre premier tes intentions, avertis le lecteur de ce qui l'attend et ne touche pas l'histoire elle-même.
Le lecteur averti n'ira pas chercher une cohésion à midi quatorze heures, pourra savourer tranquillement son passage et se préparer au second chapitre qui, je l'espère, ne refera plus les mêmes erreurs (à moins que ça n'en soient pas).
Je voudrais aussi toucher un mot sur "tout ce que ne sera pas le récit".
C'est très bien de vouloir lancer un coup de gueule au sujet des ces héros bourrins, de ces abus de magie à longueur de temps, de ces caricatures affligeantes et ces bon sang de solutions de facilité à se jeter d'un pont (vouuuus ne passereeeez paaaaas !)
Maintenant il est très mal venu de vouloir le lancer dès maintenant, au début du récit. Il s'agit de l'introduction et dans l'introduction on s'attend justement à découvrir "ce que sera le récit", pas le contraire. Habitue-nous, mais plus tard, quand le décor sera bien planté : pourquoi pas un événement secondaire, en marge de l'intrigue ? Quant à nous habituer vraiment, c'est impossible : il existe toujours un contrat implicite entre l'auteur et le lecteur dont l'une des clauses est la confiance. On a accepté de te croire durant la première partie et soudain tu nous dis qu'il ne le fallait pas : on ne va dès lors plus te croire pour rien, y compris quand tu es objectif, ce qui revient simplement à ne plus lire. A quoi bon continuer si tu ne fais que mentir ? On ne saura pas quand te croire.
Le mieux est encore de critiquer bourrinisme et "deus ex machina" par de subtiles remarques dans le détail, selon la situation, sans jamais forcer au point de dénaturer l'histoire.
Quant à Den, il est spectaculaire tout court, il a quand même tué un dragon, même jeune, d'un seul coup de lame, sans parler de se déplacer seul dans un territoire empli de dragons. Non, même après la seconde partie je le prends toujours pour un bourrin et j'irai plus loin : ça fait de tous les chasseurs de bronzo des bourrins puisqu'ils le traitent comme un enfant.
Comme tu vois, la clause de confiance est maintenue.
Une dernière chose, concernant l'univers :
Tu as mis sur papier beaucoup d'éléments de culture de l'univers de Jölya ; je comparerai ça à mes nombreuses notes de cours sur la linguistique. L'un comme l'autre avons l'envie ardente de présenter notre savoir, mais on m'a prévenu depuis longtemps - et c'est douloureusement vrai - que je ne pourrais pas partager mes notions acquises avec d'autres car elles sont trop pointues, trop particulières et spécialisées.
Comprends-tu ce que je veux dire ? Tout ce que tu sais de ton univers qui ne participe pas assez du récit ne doit pas en faire partie. Sous-entends le, présente-le par des voies détournées, discrètes, sans jamais obliger le lecteur à l'apprendre. C'est trop abstrait, ça ne peut pas l'intéresser.
Bref !
Fais ce que tu veux, tu es libre, d'autant que tu n'as pour le moment que mon avis personnel. Attends que les autres t'aient donné leur avis avant d'entreprendre quoi que ce soit et si tu l'entreprends, ne le fais que si ça te convient.
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- Gulix
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Il y a un point dans lequel j'abonde avec Feurnard, c'est la présentation de ton monde. Il y a des moments où l'on sent que tu veux nous présenter ton monde, mais ce que tu décris/raconte n'a pas grand chose à voir avec l'histoire. Or, pour moi, le monde est un support pour l'histoire, et non l'inverse. Si l'histoire peut se suivre sans certains éléments, c'est qu'ils ne sont peut-être pas nécessaires.
J'ai apprécié les deux premières parties du récit, et notamment le décalage qui s'y trouve, et qu'a déjà relevé Feurnard. On découvre sous deux points de vue complètement différents l'elfe et le nain, et même si leurs motivations me semblent assez incongrues (surtout la façon dont c'est présenté), ils sont attachants. Pour tout te dire, j'ai trouvé à ça un petit côté absurde à la Buffy, quand on découvre en début d'épisode un monstre terrifiant, qui poursuit d'innocents adolescents, et là, paf, Buffy, en se promenant avec ses amis, donne presque par mégarde un coup de pieu sur le méchant. Je ne sais pas si tu es (comme moi) fan de Buffy, ou même si tu vois de quoi je parle, mais c'est à quoi ça m'a fait penser.
Par contre, je ne sais pas si c'est ma lecture qui n'a pas été assez attentive, ou si c'est un problème dans la description, mais je n'ai vraiment compris comment était l'espace du dragon qu'à la fin. Ce resserrement de la végétation, je le voyais au départ comme une métaphore par rapport à la tension naissante chez les deux personnages.
Concernant les personnages du groupe de chasseurs, je trouve ça bien trouvé de les découvrir par les yeux du jeune de la bande, même s'il me semble trop invisible, et trop omniscient. Enfin, l'arrivée et le départ de certains personnages est expédié un poil trop rapidement, à mon goût. Ca m'a donné l'impression qu'ils ne prenaient pas vraiment le temps de réfléchir, aucun d'eux.
J'ai beaucoup aimé la description du pourquoi des chasseurs, de l'environnement et des dragons, mais, comme l'a indiqué Feurnard, quand on voit comment meurt le premier, la menace retombe comme un soufflet.
Pour finir, je vais avouer que j'ai pas trop compris la présence de la troisième partie. On va sans doute en découvrir plus par la suite concernant cette intrigue, mais dans la diffusion en chapitres, ce passage aurait pu exister en début d'un chapitre 2, avec plus d'informations dans la suite du chapitre (même si j'ignore totalement comment s'articule la suite), mais là, il me semble en trop.
Bon, voilà ma conclusion : un bon récit, avec un groupe qui me semble intéressant, un bout d'univers et un thème (la chasse) que j'apprécie (voir mes Chroniques de Scarn), mais j'attends de voir ce que va donner la deuxième intrigue. J'espère qu'elle n'alourdira pas trop le reste.
Ah oui, j'attends aussi toujours de voir la connexion avec le Prologue, joliment écrit.
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- Zarathoustra
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Ce prologue, on le sent bien travaillé. D'ailleurs, écrire tout une page comme celle-là sans qu'il ne se passe rien, c'est toujours un peu un tour de force; J'avoue avoir pensé à Buzzati et son Désert des Tartares.
Au vue de la suite, je dirais qu'il pose problème; D'une part, il est au final trop court, un prologue, c'est quand même un peu plus long surtout au vue de ce que tu sembles vouloir nous livrer (combien de chapitres? combien de pages?).
Enfin, même si c'est très bien écrit, il y a un côté facile. Je dirais que les paysage que tu décris font un peu carte postale. Et on se doute que c'est justement pour renforcer le contraste sur ce qui va suivre dans l'immédiat au niveau du ton et au niveau de l'histoire au niveau ambiance et couleur.
Mais je reste persuadé qu'il faut qu'il soit encore plus long pour qu'il reste en mémoire et pour qu'on sente mieux les choses. Parce qu'en voulant faire du 2eme degré dans ton chapitre 1, on n'est pas sûr que ton prologue soit du coup un hasard. Je veux dire que le style raffiné ne développe en gros qu'un beau paysage. Une description est une chose, mais finalement un peu trop anecdotique pour vraiment definir tes intentions dans ce qui suit.
Le chapitre 1
Au début, j'avais noté que ta façon de décrire tes perso n'était pas bonne: se focaliser uniquement sur leur arme et leurs armures, c'était franchement bof, plus loin j'avais noté "perso de JDR". Par contre, au vue de ton intention, c'est très drôle. Le problème, c'est qu'on n'est pas dans le bon état d'esprit pour être sur la bonne longueur d'onde à cause du prologue. Il nous faudrait un ch'tit truc qui nous fasse comprendre qu'on est sur un mode parodique. Il faut soit supprimer le prologue soit commencer par un truc énorme. Là on est en phase de découverte, on ne te connait pas, on n'a pas la couverture qui nous informe ni le nombre de pages de ce qu'on va lire, c'est trop le brouillard pour "capter".
Globalement, ton récit se lit très bien. Je trouve que tu gère très bien le récit avec pourtant déjà pein de perso, parce que tu joues sur les races, les sexes et l'age du capitaine pour qu'on les distingue bien.
J'ai également noté que tu insère d'un bloc ton background, du coup, c'est un peu scolaire et on aurait pu l'avoir au fur et à mesure, cela aurait été plus léger et sans douute plus intéressant.
Tu as également des scènes que tu traites en mode liéttèraire, alors que tu pourrais soit faire en temps réel/dialogue soit supprimer:
Intriguée, Solya entreprit la discussion avec le nain, permettant à son coéquipier mal coiffé, dans sa tenue de chasse tout aussi légère, de s’approcher du vieux Kerno. Le ton monta rapidement entre Den et Arlan, ce dernier passablement énervé, attirant alors Odyss, toujours friand de ce genre de situation mouvementée. S’éloignant du feu, il s’adossa au comptoir, puis tendit son oreille.
A la relecture, c'est peut-être pas si vrai. Disons, qu'il y a beaucoup de dialogues. Certes, c'est vivant, mais je pense que tu en fais un peu trop? De même avec le ton des personnages qui fait très contemporain. Je pense que si tu restes sur ce registre, ce qui était drôle au début risque d'être un peu lourd après.
Exemple:
Je pense que ça choque un peu. Surtout que "revers", c'est par rapport à du tennis que je suppose ne pas être le sport nationnal de ton peuple en question. Il y a plein d'expression que je n'aurais pas mis, même si le but est de faire léger, voire ridicule (si je t'ai un peu compris)puis toujours dos à la table, Den conclu fièrement « et je leur ai fait le coup du ‘revers’ avec mon épée, ils ont halluciné ».
Cela dit, tu arrives à mixer ton intrigue, ton background, le qotidien de ton peuple avec beaucoup d'habileté.
Je pense également que tu as bien réussi tes effets d'optique. Tu disais que tu voulais montrer que le nain et l'elfe étaient nuls et qu'à leurs yeux, leur sauveur était super fort, puis montrer que le sauveur ne l'était pas. Je l'avais senti et c'est là qu'on commence à capter l'esprit du texte.
Quand à la fin, j'avoue ne pas être trop adepte des évènements inexpliqués ni trop introduits. Donc elle me parait trop brutal pour être interessante en tant que tel. Cela dit, ça ne veut pas dire que l'histoire qu'il annonce ne sera pas bonne, je critique plus le procédé très tape à l'oeuil.
Au final, un texte qui s'avère très interessant par la richesse de ce qui est présenté et surtout par les intentions de l'auteur. Tout n'est pas forcément bien maîtrisé, mais l'objectif est placé haut et montre une réelle ambition. Le principal problème, c'est effectivement que seul le titre pourrait être un indice pour comprendre immédiatement ce qu'on lit. Mais au satde de l'histoire, nous ne sommes pas en mesure d'utiliser l'indice. Du coup, c'est avec la 2eme lecture (éclairé de tes commentaires) que le texte s'avère plus savoureux. Cela montre sans dote qu'il manque un truc, pas forcément un gros truc. Le prologue du coup, même s'il est bien écrit, me parait rétroactivement pas bon pour la suite. Dèjà parce qu'il est trop court et qu'il nous fait partir dans une voie de garage qui nécessite de revenir pour partir sur de bonne rail, je ne pense pas que ce soit judicieux.
Conclusion: pas mal du tout et plein de promesses en vue!
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- San
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Soyons clair, tout le monde n'est pas un champion de l'orthographe sachant de façon innée comment s'écrit pharisaïsme, mais écrire en faisant autant de fautes et maladresses, c'est... un peu dommage.
Il y a les erreurs entre le passé simple et le participe passé, mais ça on te le pardonne car tu n'es pas le seul Mais le reste : accord des pronoms, accord sujet-verbe, conjugaison, surtout dans la première moitié de ton texte ; les virgules qui cassent le rythme comme l'a souligné Feurnard.
Si ça te soûle de tout relire attentivement pour ne laisser passer aucune faute, embauche un correcteur! (je me propose) Je ne parle pas de la ponctuation, il faut absolument que tu soignes le rythme de ton texte toi-même je pense.
L'utilisation d'argot et de langage pas trop soutenu doit être assez limitée, en l'état ça ne me choque pas trop ; il faut que tes paysans évitent de parler trop n'importe comment, surtout quand certains de tes personnages ont un langage plutôt châtié, et qu'ils discutent tous ensemble.
Au passage,
"Sir", c'est de l'anglais. Sire en français moyen-âgeux.Sir Fanas
Remarquons tout de même que pas mal de passages, comme celui-ci, sont soignés, sans fautes (il n'y a que le rythme qu'on pourrait améliorer).A peine entré, le nain percuta une façade, et tomba à terre de stupeur, lâchant sa torche mais gardant sa hache. L’elfe ne comprit pas tout de suite, mais lorsqu’il vit les yeux de la créature, il sut que le moment était enfin venu. La tête incrustée d’écailles, sortant des ténèbres comme par magie, s’éleva vers le plafond et ouvrit une gueule énorme bordée de dents acérées, rugissant sa faim et paralysant les pauvres compères de terreur. Le nain, toujours au sol, s’aida de ses mains et ses talons pour reculer jusqu’aux pieds de l’elfe ébahi, tenant sa torche en avant pour mieux voir la mort arriver.
Là, le nain perd sa torche dans la première phrase, ne gardant que sa hache. Et dans la dernière, il tient sa torche en avant tout en rampant (enfin, il est au sol, mais il recule à quatre pattes...) => Petit problème de cohérence pour la torche!
N'écoutant que son courage, alors, car je ne vois pas ce que son coeur a à voir là-dedans (il est amoureux du dragon? )N’écoutant que son coeur, le nain se mit à courir droit devant lui, pressé d’en finir
Bon, le lien avec le prologue, il n'y en a pas du tout, et je ne saurais dire si c'est un tort ou si ça passe, mais si on ne peut relier ce prologue avec ton histoire que dans longtemps, on aura oublié ce prologue d'ici là, sois-en sûr! (et pas seulement parce que les MAJ sont espacées). Ce que je veux dire, c'est qu'il faut faire un lien (même minime) rapidement, sinon il ne servira vraiment à rien, ce prologue, puisqu'il ne met pas non plus dans l'ambiance.
Tu n'as pas répondu aux critiques sur le prologue, parce que tu veux l'aborder par la suite (admettons, même si j'aimerais savoir pourquoi). Mais je trouve ta démarche assez inquiétante, et pour ma part je préfèrerais que tu y répondes autant qu'aux critiques sur le chapitre 1. De manière parfaitement logique, on lit le prologue avant le premier chapitre, et le prologue doit être corrigé, sinon avant, du moins en même temps, que ce premier chapitre (dans nos têtes comme dans la tienne). Sans compter que nos critiques seront meilleures pour toi si on peut tenir compte du prologue - sinon on l'oublie vraiment et tant pis!
J'ai bien aimé l'aventure du trio... du duo du début (sans trop comprendre pourquoi je m'étais persuadée qu'ils étaient trois), sauf éventuellement qu'un nain avec un elfe c'est étrange, j'espère apprendre par la suite pourquoi ils sont ensemble (ces peuples vivent mélangés dans ton monde?)
C'est vrai qu'il y a un brusque changement entre la première et la deuxième partie de ton chapitre. On change de lieu, de personnages, d'ambiance, de ton, et c'est assez déconcertant. Après tout pourquoi pas, mais cette cassure reste assez désagréable. Il ne faut pas forcément chercher bien loin pour trouver un élément qui relie le tout : cinématographiquement, un oiseau qui s'envole d'un lieu et qui se pose (pas obligé que ce soit le même) dans l'autre, c'est pas mal. C'est juste un exemple, mais quelque chose pour faire la transition quoi
Cependant il reste que la seconde partie n'a rien à voir avec la première, qui a l'air anecdotique. Au fond c'est comme un deuxième prologue que tu nous ajoute là, une sorte d'introduction à ton chapitre beaucoup trop longue sous la forme d'un petit récit de chasse. En la raccourcissant (beaucoup), ça serait intéressant, je pense. La solution de Feurnard consistant à commencer par la deuxième partie, pour amener le récit de la chasse au dragon en douceur, est pas mal aussi.
Ca me fait penser au début de notre Histoire même pas vraie de l'Ogre de Pérouse : un conte fait office de prologue, et le chapitre premier met en scène le conteur qui racontait le prologue et situe le récit dans l'époque et dans le village qui nous intéresse pour la suite de l'histoire.
Je crois qu'il serait plus digeste de situer ton intrigue dès le départ dans la cabane des chasseurs, cet endroit si sympathique, chaleureux. Et le récit, effectivement, en vue intérieure. Ca pourrait même être très proche de ce que tu as fait en réalité, quelque chose du genre :
<< Et là, il y avait ce dragon, et on lui a balancé du pain en voulant lui faire exploser la tronche, et là mon copain elfe avait peur hahaha!
- Mais pas du tout! Enfin, heureusement que votre homme est arrivé pour nous sauver! Ca c'était un coup d'épée!
- Blablabla... >>
Les aventuriers n'avaient finalement ramené aucune peau de dragon. Les chasseurs se moquèrent d'eux, gentiment vu la taille de leurs armes.
La cabane des chasseurs était ce lieu si sympa et chaleureux, dont le chef était un papa blablabla...
Par exemple (et je ne te conseille pas de reprendre mes idées au mot ).
Pour ce qui est de la troisième partie, je la trouve plutôt bien placée, renouvelant l'intérêt du lecteur avant la suite. En début du chapitre suivant elle aurait sans doute moins d'impact. Soigner le changement de lieu, une explication sur ce nouvel endroit (Malond, c'est de là que viennent les Londiens? Je suppose que non... C'est un village, un pays?)
J'ai cru comprendre que Malond est une région d'où on extrait du super minerai (du taromb), où on fait beaucoup de fêtes.
Et quel est le rapport avec le pays de Comb? Ils sont voisins? En fait, la géographie me pose de gros problèmes en cet endroit précis, parce que tu passes vite sur ces détails, qui ne sont certes pas si importants que ça, mais puisque la troisième partie est très courte, je pense qu'il faudrait vraiment qu'elle soit plus claire.
L'auberge est située dans un pays qui n'a pas pour tradition préférée de faire de grandes fêtes, contrairement au pays d'à côté : dit comme ça je comprends (J'ai tourné tout le truc dans l'autre sens). Ou bien, partir d'une description générale de ton monde (Malond à côté de la région d'Urlond), puis se focaliser sur le village d'Urlond : un cheminement donc, pour nous amener dans la taverne sans heurt!
Voilà, je pense que c'est l'essentiel de ce que je souhaitais noter, en espérant que cela puisse t'aider
En tout cas, c'est pas mal du tout, vraiment! Je crois que ton histoire a plein d'éléments de son côté, et que tu peux arriver à quelque chose de très bon! J'attends la suite, mais il vaudrait mieux qu'il y ait moins de fautes
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- gilfuin
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En tout cas merci à tous pour vos critiques, vous pouvez pas savoir à quel point ca m'aide...enfin si...vous devez le savoir mieux que quiconque .
Commencons par Feurnard:
J'ai pris note des remarques sur la ponctuation. Merci pour ton aide.
Ensuite, tu parles plus précisèment des possibles solutions aux graves problèmes de transitions du récit:
1. Supprimer le prologue / Mettre la première partie à la place du prologue.
2. Fusion entre Première et seconde partie => Rajout d'une transition entre le prologue et la suite.
3. Créer des transitions entre toutes les parties.
4. Faire un prélude explicatif.
Je serais plutot pour la solution 3 en fait. D'ailleurs j'y travaille déjà plus ou moins.
Disons que lorsque je me suis lancé dans l'histoire j'ai créé les personnages qu'on appelle "Alédin" (j'en parle un peu dans le texte):
Normalement un alédin, ces cavaliers d’Aledor parcourant les grandes routes de Jölya nuit et jour, aurait suffit à les guider, mais trop pressés qu’ils étaient, Den se dévoua, pour les accompagner à l’étable de Kodèn, un bourg situé à la lisière de la forêt.
Certainement omnubilé par le besoin de surprendre d'emblai les lecteurs (et comme la plupart ici me lisait pour la première fois => c'est peut etre ce qui m'a fait choisir ce début fort en effet...peut etre trop), j'ai fait le choix de commencer de manière un peu originale. Mais je suppose que si c'était à refaire, je m'y prendrais autrement. Seulement maintenant c'est fait, donc j'assume l'incohérence et le manque de transition et je vais ainsi entamer la suite dans un autre état d'esprit. Certainement vous aussi la lirez vous avec un autre oeil (ce qui n'est pas forcément une bonne chose, mais j'assume quand meme).Il s'agit de l'introduction et dans l'introduction on s'attend justement à découvrir "ce que sera le récit", pas le contraire.
En ce qui concerne le super bourrinisme de Den dans ce premier chapitre, le second chapitre va justement venir remettre les choses aux points, meme si tu sembles sceptique sur ce point là (en tout cas, c'est un de mes objectifs pour le Chapitre 2).
@ GULIX:
J'aimais bien Buffy sans être un fan et malgré son aspect "comique", S.M.G. reste quand meme super bourrine tout au long de la série. Malgré les reflets de ressemblance, je vais plutot m'en détacher dès les prochains chapitres (enfin je vais essayer). Ce qui m'a surtout inspiré c'est plutot un ensemble de chose...la plupart des clichés que l'on rencontre dans la fantasy et surtout le terrible besoin de toujours tourner tout à la dérision et particulièrement les choses les plus sérieuses. C'est une tendance contre laquelle je vais d'ailleurs devoir lutter, car si je m'écoutais je ne ferai que ca.
C'est effectivement plus ou moins une métaphore...disons que c'est aussi le point de vue du nain et de l'elfe qui se mélange ici et qui grossisse les traits les plus singuliers. Lorsqu'ils sortent du tunnel on pourrait justement s'attendre à ce que le mur de branche n'en soit pas un, seulement, j'ai choisi de laisser cette description légèrement floue, et de garder le point de vue d'amateur des deux personnages. J'avais l'intention de faire repasser les chasseurs par la Chambre dans le Chapitre 2 histoire de démenteler définitivement l'illusion extravagante de cette première partie.Par contre, je ne sais pas si c'est ma lecture qui n'a pas été assez attentive, ou si c'est un problème dans la description, mais je n'ai vraiment compris comment était l'espace du dragon qu'à la fin. Ce resserrement de la végétation, je le voyais au départ comme une métaphore par rapport à la tension naissante chez les deux personnages.
Toi aussi tu as été bloqué par ces transitions et ca me confirme dans l'idée de faire un Chapitre 2 beaucoup plus simple, sans trop d'effet d'optique (ou juste léger et parsemés dans le texte...donc pas des parties entières et sans liens). On verra bien ce que vous en direz.
@Zara:
Cette idée de faire un prologue plus long me semble bonne. En fait, c'est le manque de temps et la précipitation qui m'a fait pondre ce prologue court et finalement, pas aussi porteur de message que je l'attendais. Effectivement, il vous fait poser des questions, mais surtout parce qu'il n'a rien à voir avec la suite. En ce qui concerne son objectif, je pense que tu l'as bien saisi.
Je suis content que tu ais apprécié ce petit effet "parodique", mais je constate qu'à nouveau il...manque quelque chose. Flutio!!! Saleté de transition qui n'existe pas!!!
Le souci, c'est qu'en fait, à mes yeux, c'est pas vraiment un bloc...les informations sont vraiment minimes, voir presque dérisoire par rapport à là où je veux mener le récit. Si je ne m'attarde pas pour préciser ces choses là maintenant, peut etre que je n'aurais plus l'occasion de le faire plutard, d'autant qu'elles seront utiles pour le Chapitre 2 principalement.J'ai également noté que tu insère d'un bloc ton background, du coup, c'est un peu scolaire et on aurait pu l'avoir au fur et à mesure, cela aurait été plus léger et sans douute plus intéressant.
Là j'avoue ne pas saisir où j'en ai trop fait, meme si je suis prêt à croire que c'est possible. Pourrais tu préciser cette remarque?A la relecture, c'est peut-être pas si vrai. Disons, qu'il y a beaucoup de dialogues. Certes, c'est vivant, mais je pense que tu en fais un peu trop? De même avec le ton des personnages qui fait très contemporain. Je pense que si tu restes sur ce registre, ce qui était drôle au début risque d'être un peu lourd après.
Mais...revers est un mot francais, camarade Zara. Effectivement la tournure de la phrase pourrait faire penser que j'emploie un anglicisme, mais ce n'est pas le cas. Désigner le revers de son épée n'a rien de tennistique si je puis dire, meme si la confusion est possible étant donné que j'utilise un langage contemporrain.Je pense que ça choque un peu. Surtout que "revers", c'est par rapport à du tennis que je suppose ne pas être le sport nationnal de ton peuple en question. Il y a plein d'expression que je n'aurais pas mis, même si le but est de faire léger, voire ridicule (si je t'ai un peu compris)
Merci pour les autres remarques. Ca fait plaisir de savoir que certaines choses sont bien passées à la lecture...et encore mieux à la relecture.
Ce qui est sûr, c'est qu'à la fois le titre, et le prologue vont prendre du sens au fil du récit. Dès le Chapitre 2 d'ailleurs. En ce qui concerne l'ambition, elle est bien là...mais est ce que le résultat sera à sa hauteur? je vais tout faire pour.
@San:
Le pire San, c'est que je me relis!!!
Ca ne me saoule pas de relire pour trouver des fautes...juste qu'à partir d'un certain moment, j'atteins mes limites dans la correction.
Je vois que le langage contemporrain t'as légèrement sauté aux yeux. J'essaierai de corriger un brin ce détail. Ils parleront pas comme des nobles, mais faut absolument que j'évite de rendre les dialogues lourds à cause de leur langage.
gloups...Sir Fanas
"Sir", c'est de l'anglais. Sire en français moyen-âgeux.
Et dans la dernière, il tient sa torche en avant tout en rampant (enfin, il est au sol, mais il recule à quatre pattes...) => Petit problème de cohérence pour la torche!
Non c'est l'elfe qui tient sa torche dans la dernière phrase. Je pensais que c'était évident étant donné que le nain avait laché la sienne, mais un petit ajout de pronom semble nécéssaire ici aussi.
En ce qui concerne le lien avec le prologue, dès le Chapitre 2, il va y en avoir un. Maintenant...est ce qu'il sera suffisant? je ne sais pas. Peut etre que ce prologue est en trop...peut etre que non...seul la suite me dira si ce choix était vraiment mauvais. Maintenant qu'il est fait, je vais l'assumer (comme dit plus haut).
Pour les transitions, j'avoue qu'elles manquent...et ton idée d'oiseau est pas mal . A la place, j'avais les Alédins et je ne les ai meme pas utilisé.
Pour la solution de Feurnard (la seconde) sur la fusion de la 1ère et 2ème partie, je pense que c'est facilement réalisable. Avant d'écrire je pensais meme me lancer dans un récit qui aurait été proche de celui là...seulement, là c'est une question de gout peut etre, mais ca me plairait beaucoup moins de procéder ainsi. Peut etre parce que ca me parait trop classique et que finalement l'effet parodie s'en trouve briser. Autant changer totalement le Chapitre 1, le remodeler, plutot que de me lancer dans une fusion.
Malond, c'est de là que viennent les Londiens? Je suppose que non... C'est un village, un pays?
Oui, les londiens vivent dans les régions de Malond, Urlond, et Sorolond.
Je pourrais me lancer dans une explication de la géographie, mais ce serait long et certainement sans interet, hormis celui de briser le charme de l'univers. Surtout que la suite approfondira chacun de ces points au fur et à mesure.
(petit truc quand meme: Pays de Comb = Malond+Urlond+Sorolond => du moins c'est le constat de départ du Chapitre). D'ailleurs plutot que de répondre à tes autres questions à ce sujet, je lance un sondage et un appel aux autres chroniqueurs pour savoir si justement ce passage géographique vous semble clair et faire un récap de ce que vous en avait compris.
En tout cas, merci San, ta critique m'a aidé! c'est certain. Beaucoup de travail en perspective.
Voilà pour la réponse...il est 19h43...fiou, il me reste encore plein de choses à faire après ca. Longue soirée en prévision.
PS: merci encore pour vos encouragements, on oublie souvent de dire qu'ils sont aussi importants que les critiques pour progresser.
PPS: San j'oublie pas la critique sur le prologue, rassures toi.
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- Kundïn
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Prologue
Voilà une entrée en matière pour le moins ciselée avec précision. La démarche artistique et la recherche picturale sont évidentes, mais pour le coup j’ai trouvé cette longue description un peu étouffante. Certes, elle constitue un début assez riche et en met « plein la vue » au lecteur, fait étalage de la richesse du style de l’auteur mais je n’ai pu m’empêcher de m’ennuyer un peu.
C’est exactement ce qui arrive au garde d’ailleurs, personnage fasciné par le décor dans lequel il vit mais qui s’ennuie un peu car rien ne se passe. Bien évidemment, on devine que la suite sera plus mouvementée ! Mais je trouve qu’elle se fait attendre un peu trop. J’aurais eu un avis tout à fait différent si ce prologue s’était clos par un événement quelconque – même infime : une chose qui n’est pas à sa place dans le décor, un cavalier qui apparaît de façon inattendue à l’horizon, voire si l’on veut verser un peu dans le bourrinisme, une grosse attaque d’orques ! Bref j’aurais aimé voir ce décor se fissurer. Là, je suis resté sur ma faim pour ce prologue. Mais voyons la suite…
Chapitre 1
Le décor s’ouvre de nouveau sur une description assez minutieuse, mais cette fois-ci pour nous présenter deux personnages ; encore une fois, c’est un passage qui fait montre d’une belle maîtrise du langage mais j’aurais tout de même une petite critique à émettre : on nous les présente d’abord comme « le plus petit des deux » muni d’une hache (le cerveau du fantasyste averti fait tout de suite « nain ») puis « son compagnon, beaucoup plus grand » muni d’un arc (le cerveau du fantasyste fait « elfe »). Et à la phrase suivante, après avoir commencé par user de détours pour nous les présenter, on se réfère tout de suite à « l’elfe » et au « nain ». J’ai trouvé le procédé un peu inutile : pourquoi retarder ce que l’on sait déjà ? Pour le coup, la scène n’est pas très cinématographique…
Il y a aussi cette phrase, pas très heureuse : « Chaque arbre était une étape, qu’ils franchissaient en découvrant avec dépit qu’un autre les attendait derrière. »
Euh, vu qu’ils sont dans une forêt, en même temps, la surprise et le dépit devraient s’émousser au bout de quelques arbres…
Tant qu’on est dans les détails, attention à ne pas confondre aussi infinitif et participe présent : « …manquant à plusieurs reprises de trébucher sur une racine haute, ou un petit rocher, tellement absorber par la lecture » : tellement absorbé.
J’ai relevé par la suite quelques autres fautes bien évitables :
-« L’elfe dû courber l’échine » : dut
-« Plus aucun mots ni aucun sourires » : aucun mot ni aucun sourire
-« Alors que le chahut du frottement de sa plate faisait déjà échos » : écho"
-« Vas y, lances lui… » : lance-lui
-« Cet homme sortit de nul part » : sorti de nulle part
Il y en a d’autres, pas assez nombreuses pour que cela gêne la lecture mais c’est un peu dommage tout de même dans un texte de cette qualité. Ah, et enfin une autre phrase un peu maladroite : « un coup violent sur son long cou ». La bête prend donc coup sur cou !
Mais ce ne sont que des détails. Pour le reste, j’ai trouvé la première partie du texte assez intéressante ; cette chasse au « monstre » - que l’on ne nous décrit que tout à la fin – est empreinte d’une ambiance pesante et sombre et teintée de peur. La quasi-absence de dialogue est cependant à double tranchant : même si l’on ne s’ennuie pas, le texte reste tout de même assez compact et un ou deux échanges à voix basse auraient contribués à rendre l’ensemble visuellement plus plaisant. Par contre, j’ai trouvé que la mort du dragon était un peu trop facile, même pour ce héros de l’ombre qui paraît connaître son boulot ; certes les deux clampins en sont quittes pour une belle leçon mais pour le coup, le héros fait montre d’une trop grande facilité – et où est l’aventure, s’il n’y a plus de risque ?
Le second passage s’ouvre sur une explication un peu aride de la situation ; et là j’ai été franchement déçu. Alors que le prologue et que la première partie du chapitre faisaient dans le mystérieux, gardant les réponses pour plus tard, voilà que d’un seul coup elles arrivent tout en bloc ! C’est très dommage : cette atmosphère de découverte pas à pas, cette entrée au compte-goutte dans ce nouvel univers, que l’auteur avait réussi à bâtir jusque-là s’écroule en un paragraphe. Dommage ! Sans pour autant trop retarder les révélations nécessaires sur l’intrigue et l’univers, il aurait mieux valu distiller ces informations au fil du texte plutôt que de les regrouper…
Puis il y a ce passage :
Le moment du dialogue est inutilement retardé à mon humble avis…« Le nain s’appelait Bungy Delgerin, et l’Elfe, Assan Fanas, tous deux aînés de grandes familles de nobles du Pays de Comb, comme pouvaient l’attester les écussons de leurs vêtements, et les symboles inscrits sur leurs armes lourdes. Les deux étranges personnages expliquèrent alors la raison de leur présence : ils devaient leur vie à Den. Intriguée, Solya entreprit la discussion avec le nain, permettant à son coéquipier mal coiffé, dans sa tenue de chasse tout aussi légère, de s’approcher du vieux Kerno. Le ton monta rapidement entre Den et Arlan, ce dernier passablement énervé, attirant alors Odyss, toujours friand de ce genre de situation mouvementée. »
Puis vient le dialogue en lui-même, qui tranche avec le reste ! Evidemment, comme le dit l’un des personnages, le nain et l’elfe sortent d’un conte de fée et ne sont pas à leur place, mais on se sent un peu comme eux : perdus, sortis du monde de l’heroic-fantasy superbement décrit jusque-là pour être plongés dans un dialogue qui utilise un registre de vocabulaire dont on a peu l’habitude en HF… Je dois dire honnêtement que je n’ai pas trop aimé, certes le lecteur est surpris mais la différence entre le ton soutenu du récit et ce dialogue façon banlieue m’a fait un peu l’effet d’une douche froide… La seconde partie du chapitre se clôt sur le départ de l’elfe et du nain, retournant dans leur univers et laissant derrière eux ces chasseurs bien peu distingués… L’impression qu’il me reste est qu’on a au moins évité les écueils des poncifs d’Heroic-Fantasy, mais malgré tout ce mélange des genres ne me convient pas trop je dois dire… Bof…
Pas grand-chose à dire en ce qui concerne la courte troisième partie du texte, si ce n’est qu’on ne peut la juger en elle-même et qu’il faudra attendre la suite de la saga. J’ai bien aimé ce court passage, pourtant, il est assez rondement mené et la mystérieuse explosion finale allume l’intérêt du lecteur.
Au final, un texte que j’ai trouvé inégal : une grande maîtrise des descriptions mais l’irruption d’une sorte de désillusion à travers les dialogues ; l’ensemble est plaisant à lire et promet d’essayer au moins d’être dépaysant… A suivre donc !
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- Krycek
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C'est essentiellement la fin que tu as modifié et en effet tu as ajouté plein de choses pour nous décrire ton monde. Je ne pense pas que ce soit très judicieux de cette façon (je fais la même chose et ça ne passe pas ). En fait tu dénombres beaucoup d'évènements légendaires, des dieux et autres croyances mais pas ce qui est 'réel' dans ton monde. au début je pense qu'il vaut mieux se focaliser sur le concret plutôt que l'abstrait du monde.
J'ai aussi vu que tu as ajouté un clifhanger, ce qui manquait dans ce que j'avais déjà lu, on se pose des questions ce qui donne envie de lire la suite en effet...
Voilà pour cette (courte) critique, je n'ai pas beaucoup de temps pour le moment donc si tu veux en savoir plus dis le moi...
Krycek, (trop) concis.
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- Monthy3
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- Messages : 673
Néanmoins, la 3e partie ne me choque pas plus que ça, j'aime au contraire bien ce procédé consistant à partir dans tout autre chose pour "lancer" le chapitre suivant. En revanche, la différence de ton entre les deux parties est problématique à mon goût.
Dans la 1ère partie, j'ai retrouvé avec plaisir la richesse de vocabulaire déjà aperçue dans le prologue, richesse d'ailleurs pas gratuite, mais bien au service d'une ambiance parfaitement rendue. La lassitude des combattants, leur presque résignation, puis leur emploi de magie et d'armes superbes, tout me laissait penser que tu allais nous proposer un véritable et classique récit d'heroic-fantasy. Et là arrive l'humain, qui ne surprend pas vraiment au début - au contraire, cela ajoute à l'atmosphère sombre du texte - mais qui, à la fin, dégonfle complètement le ballon. Cette bête si redoutable, il la tue d'un coup d'épée ? La déception est réelle et elle se poursuivra par la suite.
Nous passons à une 2e partie au ton complètement différent, dans lequel nos "héros" (auxquels je m'étais attaché !) sont tournés en ridicule par un simple chasseur qui, en plus, et comble de l'horreur, s'exprime de façon vulgaire. Les dragons en sont réduits à des nuisances du même genre que des rats. Mais... Mais... Où est le récit que j'attendais ?
Quelques figures sauvent la partie tout de même, notamment le vieux et la fille. En fait, je crois que c'est surtout le chasseur (le premier) qui plombe le tout, qui brise l'ambiance et se trouve bien trop caricatural à mon goût. Pour être honnête, je le trouve plus caricatural que le nain et l'elfe, qui eux le sont de façon sérieuse, au moins.
Bref, je trouve que le langage employé n'est pas vraiment à sa place.
Pour finir sur cette partie :
L'abus de ponctuation nuit gravement à la santé du texte« Mais qu’est que t’as encore foutu Den ??? »
« Ecoutes Arl’, j’ai eu un empêchement !!
Enfin, la 3e partie, bien que détachée du reste, est réussie. Toujours bien écrite, bien sûr, elle nous fournit quelques renseignements et est lourde d'implications. C'est celle-ci qui me donne envie de voir la suite.
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- Falc'hun
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- Messages : 402
Que dire à chaud sur ce chapitre? Mon impression reste mitigée, d'un côté le fond me parait bon et original, malgré tout quelque chose m'empêche d'être emballé.
Une analyse un peu plus détaillée me permettra j'espère de pouvoir expliquer pourquoi.
Tout d'abord la présentation du nain et de l'elfe me paraît un peu légère, je me suis juste représenté un nain avec une barbe et un elfe au long cheveux blonds tout ce qu'il y a de plus classiques. Un peu comme si ces personnages ne faisaient que passer et ne méritaient pas plus d'attention. Peut être que décrire des couleurs de cheveux, une barbe tressée de manière originale, un bijou de famille etc donnerait un peu plus de consistance aux persos.
Et puis j'ai du mal à comprendre ce que vient faire là le petit livre que lit l'Elfe tout en marchant, un livre de prières peut être. Mais tels qu'ils apparaissent plus tard il devrait les connaître par coeur étant donné sa piété. Où alors le journal d'un chasseur de dragon pour se donenr du courage? En tous cas je trouve biz z arre de se mettre à lire tout en marchant dans une forêt, c'est surtout super pas pratique.
Ensuite le passage dans le labyrinthe de branches (la chambre si j'ai bien compris). Ici par contre je n'ai pas grand chose à dire. Peut être qu'en jouant sur le rythme tu pourrais accentuer l'impression d'angoisse, notamment en allongeant les phrases.
Quand à la rencontre avec le monstre, je trouve qu'elle manque un peu de rythme, des phrases plus courtes et plus directe pourraient être intéressantes. De plus je n'ai pas vraiment d'impression de danger pour l'Elfe et le Nain. Comme s'ils n'allaient de toute façon pas mourir.
La suite: la rencontre avec Den puis la mise à mort du fragon m'apparaît presque trop facile là aussi. Dès le début il ne plane aucun doute sur l'issue de la scène. La bestiole passe devant eux sans même les voir ou les flairer et ensuite, conne comme un balai, passe sa tête par une ouverture comme les taupes dans le jeu où on leur tape sur la tête avec un marteau. J'ai eu l'impression que ça ne pouvait pas se passer autrement, que les "gentils" gagneraient et que le méchant dragon s'en prendrait plein les dents.
La scène dans l'auberge est quant à elle très interessante.
Tout d'abord une courte présentation de la situation du point de vue d'Odyss qui permet de mettre les choses en place.
Puis dans l'auberge on découvre cette "joyeuse" bande de chasseurs. D'abord le vieux sage, débonnaire en apparence mais beaucoup plus malin qu'il n'y parait. Solya la chasseuse, le parfait bras droit, loyale et intelligente. Ithak, le solitaire qui tombe toujours à pic. Odyss le jeune apprenti enthousiaste et ambitieux. Le seul qui dépareille dans la bande c'est Den: il a un côté rebelle et magouilleur intéressant, mais là c'est limite trop. Il fait vraiment tache dans la bande, on se demande vraiment ce qu'il fait là et ce qui le lie aux autres. Je le verrai plus en tant que braconnier qu'en tant que chasseur dans une troupe organisée.
Autre point intéressant de la scène, la présentation de la géopolitique avec un panel des différents points de vue du moment. Je trouve que c'est bien intégré dans cette partie.
Ceci dit le coup de l'explosion est très bien trouvé, je ne m'y attendait pas du tout et j'ai vraiment été surpris.
Puis la dernière scène: là aussi intéressante, mais j'ai eu plus de mal avec les éléments de ton monde que tu introduit. C'est plus artificiels et tu en fais presque trop je trouve. De plus j'ai quelques difficultées à m'imaginer ton monde, peut être qu'une carte serait la bienvenue.
J'ai lu plus haut des remarques sur le manque de liant entres les scènes non seulement du chapitre mais aussi avec le prologue. Peut être que c'est vrai entre les deux premières parties du chapitre étant donné que les personnages sont les mêmes. Ceci dit pour ce qui est du prologue et de la troisième partie ça ne me choque pas outre mesure. C'est quelque chose qui me fait pense à un auteur, et non des moindres, Robin Hobb dans "Les Aventuriers de la Mer". J'aime bien ce côté puzzle qui trouve e clef de voûte dans le dernier tiers du bouquin. Il faut néanmoins je pense bien ficeler le tout pour ne pas se perdre et perdre le lecteur. Mais je suis loin d'être contre ce principe, je suis même assez enthousiasmé par cette idée.
Pour conclure je dirai juste que je suis vraiment emballé par le fond mais que la forme manque encore de conviction pour mettre en valeur les très bonnes idées que je ressens en dessous. En tous cas la suite promet d'être palpitante.
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