[1er Avril] Métal Contre Métal - Feurnard
- Krycek
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Ouf ! Tu veux nous tuer ?!! La ponctuation serait peut-être à utiliser avec moins de parcimonie. Le prends pas mal, enfin pas tout de suite, je reviens dessus plus tard pour mesurer la fluidité du texte...Feurnard écrit: Le ciel se remplissait alors d’étoiles incandescantes qui perçaient les nuages noirs rassemblés dans l’immensité des ténèbres hachurés d’éclairs comme autant de flammes d’un instant qui s’écrasaient sur la terre, de pluie brillante à l’éclat mortel du cuivre d’une cloche qui hurlait véhémente au milieu des vociférations d’un vent empli de bourrasques rendues folles, du déferlement éperdu de la tempête dont le lourd tremblement mêlé à l’écrasement des gouttes énormes qui soulevaient dans la boue des gerbes atroces écrasait la terre et déchirait le ciel.
En fait je ne vais pas quoter autre chose. Et avant tout développement, sache que j'ai aimé ce texte aussi subjectif que cela puisse être.
Par contre, (ben oui ce serait trop facile), je me demande encore et toujours comment tu t'en sortirais pour écrire quelquechose, une histoire avec des évènements, une histoire (banale en somme ?) qui ferait vivre des personnages, qui ferait évoluer un univers. Tu remarqueras que je ne parle pas du lecteur ici (pas encore ?)...
Je vois le truc venir de loin, j'ai tant et si peu à dire que ça risque d'être un sacré fouilli !
- Le lecteur a une vision de la scène vraiment impressionante, je repense en le lisant aux long travellings de Peter jackson dans le 'Seigneur des Anneaux' pour nous immerger dans les forges de Saruman. Le bruit, les couleurs chaudes/froides, le ciel/le sol, la fumée/l'humidité/la poussière/la chaleur… vraiment tout est décrit et permet une immersion complète.
Ainsi on devrait avoir une vision parfaite de la scène. Devrait ? Oui car ton style d'écriture résiste encore et toujours à la fluidité minimale nécessaire. ()
- En effet les phrases que tu construis sont assez/trop lourdes pour une compréhension parfaite. Attention, ici je ne demande pas de SVC (Sujet Verbe Complément) pour tout le texte et pas non plus de le ramener à la forme CP façon Oui-Oui… En effet si tu t'adresses aux Immortels, ils te diront peut-être que ton style est trop léger, quand bien même cela ne serait que restreindre le public visé .
En fait je parle surtout de réduire la portée, la longueur de tes phrases nottement quand des subordonnées subordonnent d'autres subordonnées (c'est possible ça ?) . Au final on perd le sujet de vue, on revient en arrière pour relire, sans les compléments pour voir quel était le sujet et la lecture devient saccadée.
Alors, peut-être ne suis-je qu'un petit lecteur, ou que je doive améliorer ma mémoire courte et rapprendre à lire (ce dont je ne m'offusquerait pas si on me le disait -vrai-) mais c'est l'avis que j'ai en lisant ce texte. Si bien qu'au final je ne me rappelle plus à quel moment mes yeux ont rippés et n'ont pas saisit la charge dans la mine...
Je peux toujours développé le côté qui va bien, le champ lexical, le nombre de choses que tu as décrites quand moi je me demande parfois ce que je pourrais ajouter comme détail dans une scène, la minutie de tes descriptions et les sentiments générés… mais ce ne serait que l'avis d'un néophyte, quoique très positif.
En fait je crois que le style d'écriture va de simple (façon Oui-Oui) en passant par fluide (façon Gemmel, Feist, Gulix, San…) à lourd (façon… Zola, Proust, Tolkien -je ne sais pas trop ce n'est pas mon style de lecture en fait -). Le but n'étant pas de trouver le juste milieu mais de trouver ce que l'on souhaite faire, l'utilisation que l'on va en faire…
Au final ce dont je me rappelle de ton texte ? Je pense à une peinture, une toile façon 'La méduse' ou 'Le sacre de Napoléon', une toile de maître avec des couleurs fantastiques, une immersion complète… donc un moment figé et non un évènement en cours, plutôt une fixation de l'instant. Reste à savoir si c'est ce que tu souhaitais faire. Moi ça m'a plu ainsi.
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- Le Warza
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Que le choix des mots une fois encore nous offre une ambiance des plus réussies ne change rien au fait que ces dernières, parfois, sont d'une lourdeur étouffante.
On ne ne demande qu'à se plonger dedans, pour ressentir chaque émotion dégagée par le texte; mais on y parvient pas, faute de souffle. Dommage.
J'aimerais vraiment étoffer cette critique, en tentant d'analyser un peu plus le jeu des cinq sens dans ce texte, mais...désolé, la ponctuation m'en décourage ce soir.
J'éditerai demain, c'est promis.
EDIT:
Alors, voilà j'ai relu. L'impression majeure est toujours qu'il manque quelque chose à ce texte pour qu'il devienne un superbe tableau: un rythme structuré par une ponctuation plus présente.
Sous Word, j'ai fait un test sur la première phrase: quelques virgules ont vite fait de rendre possible une lecture décente.
La propriété est encore vraie pour le reste du texte, aussi j'invite à une relecture dans ce sens.
Peut-être les effets sur la ponctuation sont-ils voulus, mais dans ce cas je ne saisis pas le but recherché. ( : )
Enfin, plus généralement concernant le mode de description: les phrases sont très riches en images, en informations. Les mots employés sont bien trouvés. J'ai l'impression que chaque mot a un rôle précis, que chaque mot participe à l'édifice de façon irremplaçable, qu'il s'agisse de créer un effet de style ou apporter une perception précise: tout fait sens.
En cela, je retrouve bien sur la marque de ta prose Feurnard. Je me gourre peut-être, mais on sent le travail, ou sinon, l'inspiration.
Au risque de me répéter, la plupart des effets et des images sont occultés à la première lecture par la longueur des phrases et par l'agencement déséquilibré des subordonnées.
Voilà, à peu près, en somme, ce que je retiens de ce texte étrange.
P.S: j'ai posté ma critique à la suite de Krycek...Je ne sais pas si vous procédez de la sorte d'ordinaire ou si chacun publie un poste. Dans le doute et par économie, j'ai procédé ainsi.
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- San
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- Messages : 1069
Pour commencer, (on a tous à redire sur cette première phrase décidément)
incandescentes je pense plutôt.étoiles incandescantes
Et puis
Il doit manquer un accent à "où", ou alors j'ai pas compris la phraseen direction des mines ou tous ignorants continuaient à travailler
Ton texte est très hermétique et intéressant.
Le champ lexical et le thème m'ont rebutée de premier abord. Je visualisais la scène comme le premier aperçu de la mine un peu maléfique dans Princesse Mononoke.
A partir du milieu du texte, l'activité de la mine se transforme en véritable guerre, et plus que ça, un carnage. Alors, je crois qu'on se rend compte que le texte parlait dès le début d'un combat en devenir, d'une guerre (roulements de tambour, forteresse etc..) qui éclate avec violence et sans surprise (insoutenable massacre du fer contre le fer, cris de la foule, les corps qui tombent).
Et puis il y a ce "il", le personnage mis en scène dont on ne connaît toujours rien, si ce n'est qu'il va mourir. Est-ce un homme au milieu des "mineurs", un élément plus abstrait? J'ai envie de dire peu importe, car il donne cette impression fuyante parce que tu le décris comme un peu de ci, puis plutôt ça, et ça m'a été impossible de le construire.
Finalement, une fois la lecture finie, je retombe dans un certain désintérêt, car que peut-on penser ou dire sur ce carnage, outre qu'il est trop humain. Moi, ça me donne envie de revoir Mononoke
A propos du style quand même, j'ai l'impression qu'il n'y a plus qu'à faire abstraction de toute ponctuation dans ton texte. Les mots forment un sens même mis seulement bout à bout, et il y a une sorte de trame logique pour ficeler le tout, ça marche bien je trouve. Il suffit de lire et laisser les mots résonner dans notre tête, quelque chose comme ça.
Ceci dit, ce serait peut-être de meilleur effet dans un texte plus structuré, et... avec une histoire...
Bref, j'attends les éventuels indices que tu voudrais nous donner avec impatience J'aimerais notamment essayer de comprendre pourquoi tu écris des choses pareilles
Car ce texte est encore plus biz z arre que tes précédents, si je puis me permettre.
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- eLiZ
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Il semblerait que le chirurgicalisme (on me pardonnera le barbarisme) de la syntaxe, de la linguistique, de ce qu'on voudra qui a trait à la langue et à la façon dont on place les mots par rapport aux autres et la place que l'on donne aux virgules selon une certaine Idée (grumpf) qu'on a en tête est encore plus flagrant que dans la Flûte.
Alors je me trompe peut-être complètement, mais commençant à saisir ton fonctionnement car j'ai connu quelqu'un qui écrivait de cette façon... Il semblerait que cette absence de ponctuation ne soit pas une faute d'écriture mais entièrement volontaire, assumée, et même symbolique ? Comme le tout début par exemple, où les mots doivent s'entrechoquer entre eux sans ponctuation car c'est ainsi que l'on devrait sentir la puissance et le déchaînement des éléments. J'ai l'impression que, pour faire un parallèle avec le cinéma, on a une virgule à chaque fois qu'on change de plan ; un point quand on change de séquence.
Comme d'habitude je suis un peu gênée par une telle démarche : elle a une logique implacable d'un point de vue purement technique mais elle m'a, personnellement, complètement empêchée d'entrer dans le texte.
Par ailleurs l'emphase générale du texte me gêne aussi car elle me semble démesurée ; mais ça c'est probablement tout à fait personnel. La grandiloquence m'a parue dérangeante par rapport à ce qui me semblait être raconté.
En somme, avec une telle maîtrise du verbe, il serait tout à fait possible de faire encore mieux. Non pas accessible au grand public, renonçant ainsi à ton intégrité d'auteur et à tes partis pris, mais mieux. Mieux dans le sens où il faut parfois renoncer à un scientisme du mot pour atteindre l'affect - après, tout est affaire de conception, mais une oeuvre sans émotion, sans affect est pour moi bancale et insuffisante. J'ai l'impression d'une très grande crainte de creuser dans l'émotionnel pur, se manifestant par une série de filtres (symboles, constructions) que l'on s'impose à soi-même, en lisant ce texte. C'est un mécanisme qui m'est très familier et contre lequel j'essaie beaucoup de lutter. Après je fais peut-être un mauvais calque et je suis certainement inexacte... Ca m'est assez difficile à expliquer. Ce n'est pas un renoncement à l'émotion, mais une construction quasi scientifique du ressenti, empêchant un accès frontal à ce ressenti je crois. Je dois avoir l'air bête à dire ça comme ça... Je ne veux pas dire qu'il faille travailler les mots pour atteindre l'expression précise d'une émotion... Mais, en fait, j'ai plus l'impression d'une description chirurgicale que d'une vraie plongée abyssale dans tes textes. Ca me laisse un goût terriblement froid à chaque fois... c'est pour ça que je parle de science.
Je ne saurais probablement jamais le fin mot de tout ça puisque tu ne sembles pas très enclin à répondre aux critiques.
(A Krycek : Proust est tout à fait fluide. Complexe, riche, dense, mais fluide. C'est pas aussi simple que ça. )
Bon si je me permets d'être aussi peu enthousiaste au prime abord c'est parce que je suis bien évidemment jalouse des excellentes trouvailles et de certaines tournures brillantes qui sont autant de pépites dans tes textes.
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