[1er avril] La Flûte de Feurnard
- San
- Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Messages : 1069
Mais regardons-le d'un peu plus près.
Quelques détails en passant :
On a l'habitude de la cage d'escalier sans "s" mais pourquoi pas, s'il y a plusieurs escaliers. Note : ton personnage ne prend qu'un escalier pour descendre.la cage d’escaliers
à moins que ce ne fût je pense.à moins que ce ne fut du cuivre
Le début du texte m'a paru un peu... déconstruit. La structure des phrases se laisse difficilement attraper, mais c'est assez général à cause ou grâce à ton style, il faut se forcer à entrer dedans.
La deuxième moitié est plus calme et plus compréhensible, plus humaine aussi, et je l'ai trouvé également plus poétique, mais c'est extrêmement subjectif car à quelqu'un d'autre le début pourrait sembler plus poétique, on a tous une vision différente de la beauté et de la poésie.
Par exemple,
Je trouve ça très beau.La brume cependant semblait se dissiper avec l’avancée de l’heure, emportant avec elle la naïveté de l’instant
Arrivée aux deux tiers du texte, j'ai donc fait une coupure (plus longue que je ne l'aurais voulue), et en revenant, je suis perdue, je relis ton texte linéairement, puis en diagonale vers le haut, et selon l'autre diagonale vers le bas, puis encore dans les deux sens jusqu'à ce que tout soit mélangé mais forme un tout (ça m'a fait l'effet d'une crème fouettée qui se solidifie). Du coup je ne sais pas ce que ça va donner, mais c'est intéressant (je me répète).
Je ne vois pas trop le rapport... Il a l'habitude de regarder par la fenêtre les gens et les rues chaque jour. Là, il pense à la fenêtre, du coup il regarde, et il voit le billet attaché à côté de la fenêtre qui rappelle le rendez-vous de demain?Ce souvenir de l’événement futur lui revenait parce qu’il pensait à la fenêtre où, en fait, il passait un peu de temps chaque jour à observer la ville et ses habitants.
Ou est-ce qu'il voit d'abord le billet (ce qui est plus logique vu l'ordre du texte), et du coup pense à la fenêtre? (Ca ne me paraît pas très naturel comme déroulement de pensée, mais... pourquoi pas...)
Au fait, est-ce que cette personne qui vient souvent observer le monde à la fenêtre t'est inspiré d'une expérience personnelle? (je ne le fais que très rarement personnellement)
Manque un rien d'élégance je dirais, je trouve que cette concision dépare dans ton texte. Ceci dit, il devient de plus en plus simple à mesure qu'on avance, donc ça ne choque pas trop non plus.le parc qu’il choisit à défaut comme destination.
'Jamais vu un mendiant pareille mendiant qui jouait avec de petits ballons de couleur
On dirait une première phase pour planter un décor plus... fantaisiste. une touche colorée dans le monde de ton héros qui m'a paru jusque là assez morose.
Mais le petit enfant merveilleux qui vient ensuite reste quand même dans les limites de la réalité, si on ne les considère pas trop étriquées (ou bien il suffit de glisser sur le grain de folie de l'homme).
Tout le monde essaie d'avoir son renard à ses côtés? On parle d'hommes qui s'attachent des petits garçons en plus - enfin, des petits renards... C'est louche!!
Bon de quoi parlait ce texte...
Que signifie une rencontre? L'homme ne s'est pas retourné, il est passé à côté. Aborder le renard aurait concrétisé la rencontre et créé quelque chose de plus, mais la rencontre en elle-même se passe de ça, et va quelque part au-delà, et l'homme n'a pas besoin de se retourner pour que cette pseudo-rencontre donne naissance à quelque chose. On ne peut pas dire qu'il va regretter de ne pas s'être retourné, car il a obtenu quelque chose qui peut être précieux suite à la réaction qu'il a choisie. Enfin, sans doute.
Au final, c'est dit que les deux sont... envisageables?
Franchement, si je croise un renard semblable à celui-là dans la rue, je me retourne c'est sûr! (en me frottant les yeux) Mais ça ne risque pas énormément d'arriver... Et on ne sait pas vraiment quoi en faire.
Bien, ça rimait à quoi tout ça? Je suis un peu fatiguée du début de mon week end là... Espérons que la critique n'est pas trop inappropriée et baissons le rideau pour ce soir, voulez-vous?
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Zarathoustra
- Hors Ligne
- Messages : 2081
Donc, j'ai réussi à aller jusqu'au bout. Mais j'ai un blocage total pour y retrourner (il y a des phrases au j'ai du lire 2 ou 3 fois pour au final ne pmême pas comprendre). C'est vrai pour les 2 premiers tiers. Le derniers tiers semblent plus naturel. Sauf que j'ai été tellement concentré à essayer de remettre ce que je lisais dans un style que je pense comprendre que j'ai finalement pas retenu grand chose de la première moitié.
Pour finir sur le style:
- Arrête les inversions systématiques avec insersion (surtout quand tu oublies des virgules)
- Elimine un maximum les gérondifs, il y en a plétore (on me l'avait signalé pour mes textes, c'est vrai que c'est pas tuoujours très beau, je le concède).
- Supprime des nuances inutiles (enfin, elles ne le sont peut-être pas pour toi, mais vu la complixité de phrases que tu recherches, je t'assure qu'elles passent très mal, c'est souvent e coup de grâce pour le lecteur).
Donc un conseil, je t'invite à lire ton texte à voix très haute en marchant. Et si tu buttes sur ton propre texte, et bien, dis-toi que le lecteur chutera encore plus lourdement. C'est un exercice très intrangigeant.
Concernant le sens (parce qu'en plus, on se doute que c'est crypté ), j'ai pas eu trop le courage. Pourtant, arrivé sur la fin, l'arrivée de l'enfant renard est une très belle idée et ô combien fascinante. Ce que j'ai vaguement retenu (il y a de nombreuses répétitions du terme enfant et rêve, donc c'est sans doute pas involontaire), c'est que l'homme en question prend brutalement conscience qu'il n'est plus un enfant et qu'il le regrette. Le premier paragraphe avec la porte montre combien il se coupe de son "interieur". Il est devenu quelqu'un d'autre. Et il réalise qu'il n'est pas celui qu'il aurait voulu être. Il cherche autour de lui ce qui pourrait lui indiquer le chemin pour se retrouver lui-même et lorsqu'il voit le chemin pour le devenir,il renonce. J'avoue que toute une partie de ton texte ne m'est pas resté en tête, l'effort étant trop grand pour que j'y retrouve mes petits.
Donc, difficile de discuter avec précision de ce texte. Si je ne fais pas fausse route et si tu dévoiles les pistes, pourquoi pas. Mais je pense impératif de relire ton texte pour simplifier tout ces phrases qui veulent trop en dire. Impression d'autant plus regrettable que le texte suivant, même s'il n'est pas aisé aussi, montre un niveau d'écriture excellent. C'est vraiment frustrant d'autant que les idées qui germent à la fin sont plutôt excitante.
PS: Tu me diras si tu réussi à te relire à voix haute d'une traite?
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- eLiZ
- Hors Ligne
Je ne serai pas aussi dure que Zara, bien que je le rejoigne sur certains points. Notamment les défauts stylistiques. C'est le premier texte que je lis de toi et je ne doute pas que tu puisses faire mieux. Dans ce texte-là, donc, j'ai notamment noté, à titre de détails :
l’homme secrètement voulait s’approprier lui un tout autre trophée.
La position de "lui" me paraît peser dans la phrase et être mal placé. Il est même presque superflu.
l’homme par réflexe jeta un bref coup d’œil rapace sur lui, décortiquant du regard cru de l’analyste la jeune personne et ses habits.
Rapace, analyste... Les images sont sympathiques, mais vouloir caser les deux dans la même phrase me paraît redondant.
J'ai donc été frappé dans ton texte par certains défauts que j'essaie de corriger moi-même chez moi. C'est ce souci de précision du sentiment éprouvé, de l'impression, de la fragilité de l'instant qui amène à la redondance et donc à la pesanteur du récit. Je ne sais pas si tu as lu Proust... J'ai pensé à Proust en lisant ton texte parce que cet auteur est maître dans ce que tu cherches à atteindre dans ton texte je crois. Enfin, disons que rester fluide tout en ciselant le réel avec la grâce d'un poète... je pense Proust.
Bref. Tout ça pour dire que oui je recommande Proust et que je recommande aussi une relecture distanciée de ton texte. Et je pense qu'un retravail sur le rythme de tes phrases dans ce texte apporterait beaucoup. La sonorité et le bon choix de mot c'est certes crucial mais... comment dire... le souffle qui porte un texte est tout aussi important. Et là ça se joue plus sur la question du rythme. Et ça t'obligera probablement à abandonner certaines expressions pour les reprendre plus tard, ou du moins à alléger ton texte pour qu'il gagne en fluidité.
Quant au sens... Je n'ai cherché ni symbolisme ni délire interprétatif douteux. Je ne sais pas si c'est ton genre, de recourir aux symboles... Donc j'ai préféré me laisser porter.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Vuld Edone
- Hors Ligne
- Messages : 2178
Une citation, on va enfin pouvoir parler sur du concret.
Dans le sixième jet, j'avais écrit en indication que "lui" est un personnage. Qui l'homme veut-il s'approprier ? Lui. Tous les "lui" sont vivants, indépendants de l'homme. Plus encore, il est insaisissable dans le récit car indéfini, qui plus est lié aux instants de poésie et par là au monde onirique. Du moins, sur ce dernier point, j'ai essayé.l’homme secrètement voulait s’approprier lui un tout autre trophée.
J'aurais pu mettre "lui" en virgule mais certainement pas le déplacer. Quant à le supprimer, je glapis.
Si je dis "rapace", c'est rapace, si je dis "analyste", c'est analyste, même s'ils peuvent appartenir au même champ sémantique leur champ lexical respectif est totalement différent.l’homme par réflexe jeta un bref coup d’œil rapace sur lui, décortiquant du regard cru de l’analyste la jeune personne et ses habits.
En tant que scientifique en bourgeon, je suis bien placé pour dire que l'analyste a tout sauf un regard rapace, ce seraient donc plutôt des antonymes.
La répétition serait alors avec "cru" et "analyste", cru permettant le pont entre "rapace" et "analyste" puisque d'une part il donne une idée de brutalité, de cruauté, tandis que de l'autre il marque un dépouillement, un retrait de l'émotion propre à l'analyse.
Il y a donc glissement nécessaire pour expliquer qu'un regard matériel puisse avoir une conséquence passionnée, ici "rapace", que tu as dû retrouver avec "saisir" et "nid", une idée de possession ou de chasse totalement détachée de la réalité. Vois-tu la progression ?
Si je dis "décortiquant la jeune personne", il sera juste en train de la bouffer pour son repas de midi. Non, il ne fait pas ça, son approche n'a rien d'agressive.
D'ailleurs cette phrase devait répondre à la précédente puisque "lui" désigne ici l'enfant alors qu'avant il semblait désigner l'homme (avec des nuances, notamment pour le rêve je crois).
Dire cela en moins de mots ? "L'homme par réflexe analysa d'un coup d'oeil rapace la jeune personne..." Non seulement on perd "lui" mais en plus toute la dichotomie tranchée, plus fortement signifiée par la virgule, vole en éclats. Je ne parle même pas de l'aberration "analyser" - "coup d'oeil" qui me ferait rire aux éclats si ce n'était pas mon texte. Et pourquoi évoquer la prosodie massacrée ?
Dire cela autrement ? "L'homme jeta sur lui, par réflexe, un bref et rapace coup d'oeil, décortiquant la jeune personne du regard cru de l'analyste." Pourquoi n'ai-je pas choisi cette construction ? Moins de violence, tous les éléments importants séparés (décortiquant de regard cru, jeta de bref), l'absence de chiasme et enfin une prosodie là encore passée à la moulinette.
Je veux bien corriger mais pas les phrases bien construites, s'il vous plait.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- eLiZ
- Hors Ligne
Quant à l'autre phrase, je te disais juste : dans une seule et même phrase. Je trouverai plus fluide, voire plus gracieux, une séparation plus nette qu'une virgule. Peut-être un point virgule, à la Proust justement, sinon ?
Je me doutais d'une construction quasi scientifique de tes phrases mais j'ai essayé de me placer du côté du lecteur se laissant porter par le texte, et non celui de l'auteur qui peut admirer tel enchevêtrement de mots selon une construction savamment pensée. On a tendance à oublier, en voulant trouver la bonne combinaison, qu'il y a un lecteur derrière et qu'il ne peut pas penser à tout en lisant tout simplement parce qu'il lit et qu'il n'écrit pas. Du même coup, il a un rapport sensible aux mots, pas immédiatement intellectuel (enfin bon, je le conçois comme ça) et même si le souci de parallélisme ou d'axes de symétrie ou de ce genre de choses peuvent avoir leur valeur et leur mérite, il faut quand même que le tout puisse couler suffisamment gracieusement pour que ces choses-là entrent dans un enchaînement fluide. Du coup, même si on ne comprend pas tout, le flux est suffisamment beau pour qu'on s'en importe assez peu. Et pourquoi pas une prosodie passée à la moulinette ?
En somme il y a déjà une belle recherche dans ton texte mais après, si j'ai fait assez peu de citations précises, c'est que j'ai le sentiment assez global que le tout pourrait être encore mieux écrit et que ça tient beaucoup au rythme. Et puis vive Proust alors !
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Krycek
- Hors Ligne
- Messages : 2935
- La visite à sa soeur le lendemain (bizarre un hosto qui interdit les visites le dimanche)
- La flûte devant la porte
- L'enfant à la queue de renard
Tu y as ajouté une recherche de personnage/personne de la part du 'héros' (pour de pas répéter personnage -principal-) et alors j'ai pensé à un écrivain peut-être.
Beaucoup d'allusion aux bruits, aux mélodies, aux voix cristallines d'enfants, rapport indéniable à la flûte alors... Les sons la musique.
Je me rapelle qu'avant il y avait aussi une allusion à un expérience déplaisante passée et j'avais axé sur la pédophilie, cette façon d'analyser les enfants, une porte mal fermée qui avait laissé entré le mal ainsi que sa soeur à l'hôpital et la mère mal-appréciée du perso... Tout ceci est parti.
Je me pose des questions, ce texte nous crie quelquechose sans pour autant que je sois apte à comprendre ce qu'il veut me dire. Peut-être le voudras-tu.
J'ai trouvé le style beaucoup plus agréable que dans tes précédents textes, peut-être pour le calme de l'écriture, des évènements, l'allusion à un dimanche matin avec l'environnement au ralenti...
Que veux-tu que je te dises de plus ? (<-réthorique ici)
Krycek... désabusé ?
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Vuld Edone
- Hors Ligne
- Messages : 2178
Parle-moi d'Orphée.Que veux-tu que je te dises de plus ?
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Krycek
- Hors Ligne
- Messages : 2935
Je vais citer Kaamelott alors : "C'est pas faux".Citation:
Que veux-tu que je te dises de plus ?
Parle-moi d'Orphée.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Zarathoustra
- Hors Ligne
- Messages : 2081
Exemple de paragraphe mal ponctué avec répétition de gérondif dans des propositions alambiquées:
Dehors, la pluie devait cesser car[, malgré l’enfermement, depuis la cage d’escaliers, (virgule à supprimer) montait l’odeur diffuse et fraîchement agréable de la brume hivernale, inattendue mais bien présente, que certains comme le locataire appréciaient même et allaient jusqu’à souhaiter. Avec cette caresse légère surgissait le froid de février qui mêlait l’eau solide au soleil, permettant en quelque lieu[, peut-être par cette alchimie, l’apparition d’un arc-en-ciel. Passant sa main dans sa chevelure d’un marron riche, l’homme quitta enfin sa porte et, ayant traversé le couloir comme à son habitude, atteignait les premières marches.
J'ai toujours pas compris cette phrase (ou alors c'est très mal dit)
Quand plus tôt ce matin lui hantait encore ses rêves, l’envie de sortir, jouant sur l’égarement de la réalité, avait fini par s’imposer.
Cela le fit sourire, cette joie et de s’être trompé (incorrect car tu lies un nom commun avec un infinitif, d’autant qu’il imaginait sans peine ledit enfant sous des traits à lui -> hyper lourdfamiliers, jouant pourquoi pas avec des cristaux de neige.
Il y en a plein d'autres que je trouve unitilement chargé. Tiens, ça:
En italique, je t'ai mis ce qui me parait pas nécessaire au vue de la complexité de la prose voisinante. Disons que tu as sans doute dix explications pour justifier ces détails, mais, honnêtement, je crois que si ça alourdit tes phrases à ce point, mieux vaut s'en passer, ou le dire simplement.Au changement de palier, son regard tomba sur un étui noir ouvert qui contenait, sur coussin de satin blanc, une flûte en ivoire si on les construisait en ivoire, en métal sinon. Il reconnut une courte flûte traversière de très simple facture, presque un jouet, cependant porteuse -> formule pas très heureuse, sans doute pas très correct ou très archaique de dorures, à moins que ce ne fut du cuivre.
Tu cites Proust. Il me semble que la complexité de la phrase proustienne est lié à la complexité même de sa pensée qui se déploie sous les yeux du lecteur. Or je ne suis pas sûr que cela soit ton objectif. Je ne dis pas que ce que tu écris n'es pas complexe, mais que tes structures ne se justifient pas par la démarche de Proust. Vouloir utiliser ses procédés pour ecérire autre chose est, je pense, un contre sens. Et puis, Proust maitrisait très bien la langue française et savait, malgré tout, donner un rythme à ses pharses, bref, tu places la barre bien haute. C'est bien, mais j'ai peur que certaines barres ne soient oubliés avant de se jeter sur celle là.
Quand je te lis, j'ai plus l'impression de lire du Mallarmée. Je ne dis pas ça en tant que reproche, mais Mallarmée, par sa volonté de rendre caché le sens de ses poèmes et son recours aux symboles, aurait une reproche plus similaire aux intentions que je te devine. Mais Mallarmée magnait aussi la langue de manière incomparable. SA volonté de crypter ses phrases étaient volontaire et justifié par sa démarche artistique (et souvent même le sens de son travail)
Bref, pour écrire de manière complexe et cryptée, il faut un sans faute sur la langue, sinon, les structures deviennent artificielles. Je pense que si tu veux écrire des choses complexes, il est au contraire très enrichissant à apprendre à les écrire simplement. La simplicité ne veut pas dire superficialité. Ecrire complexe des choses que l'on veut "cryptées", c'est parfois aussi une façon d'écrire des choses pas si compliquées qu'on ne le croit. Sur ce texte, je serais incapable de dire si c'est le cas. Mais je ne vois pas pourquoi tu t'obliges à ce point à vouloir compliquer tes phrases. Tu rends juste ton texte pas agréable, et sans doute moins compréhensible. Ose la smplicité, et , tu sais, il faut avoir infiniment plus confiance en soi pour écrire "simple" si on délivre quelque chose de complexe que le contraire, car tu mets n'importe qui en situation de juger de la profondeur de ton travail. Là, je ne sais pas si c'est volontaire, mais on dirait que tu as peur de rester "évident". Il y a un côté: "voyez comme je suis profond puisque que vous comprenez que pouic!". C'est possible, mais tu ne nous mets pas en situation de vraiment nous imprégner de ton texte parce que, quand je te lis, j'ai toujours l'impression que la phrase que je parcourt pourrait être écrite plus simpement pour dire la même chose, et je ne peux m'empêcher de la reconstruire en même temps, ce qui courtcircuite toute tentative de décryptage du sens.
Bon, je sais, c'est pas forcément très positif tout ça. ? C'est très différent.
Et surtout que tu te refuses de jouer au jeu de l'explication de tes textes. Tu as un côté "débrouillez-vous avec, moi j'ai suffisemment travaillé!" qui renforce ma frustration.
PS: Au fait tu te rappelle de ta citation à mon sujet
(BURY, Mariane, La nostalgie du simple, Essai sur les représentations de la simplicité dans le discours critique au XIXe siècle, Paris, Honoré Champion, 2004, p. 231-232)
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Vuld Edone
- Hors Ligne
- Messages : 2178
Néanmoins il y a des remarques que je ne peux simplement pas prendre en compte.
La phrase est polysémique, elle joue littéralement sur l'égarement. Je l'avais expliquée au Warza :Quand plus tôt ce matin lui hantait encore ses rêves, l’envie de sortir, jouant sur l’égarement de la réalité, avait fini par s’imposer.
Principale : "l'envie de sortir avait fini par s'imposer"
Temporelle : "Quand plus tôt ce matin lui hantait encore ses rêves"
Manière : "jouant sur l'égarement de la réalité"
On peut alors la construire comme suit : "Quand plus tôt ce matin lui hantait encore ses rêves, jouant sur l'égarement de la réalité, l'envie de sortir avait fini par s'imposer."
"lui" se reporte syntaxiquement comme complément à "matin" (quand ce matin hantait son rêve à lui), se rapporte sémantiquement comme sujet à l'homme (Quand plus tôt ce matin lui et pas l'envie hantait ses propres rêves), pragmatiquement à "lui" substantivé, un Lui.
J'aimerais citer Le Warza concernant, sauf erreur, le cinquième jet de ce texte :
Ma réponse, pour rire :Désirant que le lecteur comprenne parfaitement tout, les phrases sont souvent sèches, ne se suivent pas et font penser, parfois, à une liste d'informations. En bref, lorsque la plume ne tient compte que de la clarté de ce qu'elle apporte, tout en conservant un soucis du détails picométrique en toute chose, il en résulte une impression de simple érudisme, sans forme agréable: une sorte de listing encyclopédique des sensations du personnage. Beurk.
Bien sûr, je suis repassé après, mais il y a bel et bien eu un effort soutenu pour simplifier au maximum ce texte.Ouais, tu rêves, tout est vraiment sec et mort dans cette histoire, je l'ai démolie au nom de la clarté, une minute de silence à feu mon récit.
De fait, j'ai appliqué les critiques faites à Nominavit et, comme promis, la clé de lecture se trouve dans le premier paragraphe du texte. Le premier. Je veux dire, cette phrase :
Ca résume l'histoire.La porte de son appartement s’ouvrit et l’homme, sortant, la referma derrière lui.
Bon, le second paragraphe développe. Simplement pour prendre le plus pertinent :
Vouloir le dire plus simplement, c'est briser mon illusion du pouvoir des mots et d'une langue capable d'exprimer l'inexprimable. L'écrire plus simplement, à mes yeux, c'est impossible.Ce petit charme né du rêve... quand s’abattait le cru regard matériel, devenait insaisissable au point que seule son absence le rendait au rêveur.
Le texte dit ceci, rien que ceci, juste ceci et pas autre chose ! Je l'ai quand même dit textuellement !
Je vais donc te surprendre en te disant que je suis aveuglément La nostalgie du simple, à savoir : dire le plus avec le moins.
Une fois encore, cela ne m'empêchera pas de vouloir corriger et mes lourdeurs et mon rythme, mais pour ma ponctuation je me permettrai un léger sourire.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Zarathoustra
- Hors Ligne
- Messages : 2081
Bon, je ne joue pas dans la même cour... Moi, j'essaie de faire des trucs simples qui peuvent être compliquées. Toi, tu veux faire des trucs simples très compliqués. On a donc une approche diamétralement opposée.Vouloir le dire plus simplement, c'est briser mon illusion du pouvoir des mots et d'une langue capable d'exprimer l'inexprimable. L'écrire plus simplement, à mes yeux, c'est impossible.
Mais si tu veux me donner envie de relire le texte, il me faut plus que cette explication:
Le texte dit ceci, rien que ceci, juste ceci et pas autre chose ! Je l'ai quand même dit textuellement !
Pour ta défense, c'est marrant comme certaines de tes phrases sonnent mieux isolées du reste. Elles possèdent une dimension qui les apparente plus à lapoésie libre qu'à un texte. Mais les unes au bout des autres, je trouve ça indigeste.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Vuld Edone
- Hors Ligne
- Messages : 2178
Quand quelqu'un arrive à vous sortir une énormité du genre, il ne sert plus à rien de continuer la discussion.je ne suis pas d'accord, son deuxième chapitre sert clairement à décrire physiquement le personnage, alors qu'il passe du temps sur son équipement et qu'il n'y ait pas d'intrigue me parait tout a fait normal.
Donc on va gentiment conclure qu'on tourne... en rond et que ce sera partie remise pour le quinze mai (oui eLiZ, c'est le quinze mai normalement, la Mise à Jour).
Parce qu'affronter Mallarmé n'est pas à mon programme et quant à la lourdeur, tant elle est subjective, je ne pourrai jamais m'en défendre. Bref, je n'aurais même pas dû répondre à eLiZ.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Monthy3
- Hors Ligne
- Messages : 673
1er acte : le premier paragraphe. Tout est posé, à la limite tout est déjà terminé avec ta première phrase. Un peu comme si, par le simple fait de connaître les personnages d'une pièce de théâtre, on en déduisait déjà la fin - ce qui est très possible pour certaines pièces. Sauf que là, tu nous la donnes directement, quoique de façon camouflée. L'attitude attentive de la personne ouvre l'acte suivant.
2e acte : de la porte de sa chambre à l'escalier. L'acte commence sur un élément qu ireviendra (le rire) et s'achève sur une décision de la personne, qui descend. Mais pourquoi ? Mystère. Tout ce que nous savons, c'est parce qu'elle le veut.
3e acte : de l'escalier à la sortie. Là, je ne suis aps le découpage en paragraphes. La venue d'un élément perturbateur (la flûte) pousse une nouvelle fois la personne à prendre une décision. Mais là, la volonté ne suffit pas : elle n'a pas la capacité de jouer de l'instrument. Elle hésite tout de même, mais préfère malgré tout passer à autre chose. D'une certaine façon, c'est comme un obstacle sur lequel elle bute, alors vient la question : comment le contourner ? En allant vers d'autres pensées, qui me semblent par ailleurs sans rapport ou presque, inutiles au texte. Est-ce une façon de montrer que la personne a raté quelque chose de vital ? L'acte s'achève sur cette question.
4e acte : il sort enfin. Et finalement, l'on comprend que les pensées précédenets n'étaient aps si anodines : elles servent à meubler sa morne existence, et il en vient à être obnubilé par elles. Mais il a tort. Et c'est ce que le dénouement final de la pièce va nous apprendre, lancé par une phrase percutante, qui casse le rythme monotone du texte : "alors quelque chose se brisa".
5e acte : et là, la révélation. Je ne sais pas de quoi, d'ailleurs, mais ce qui apparaît nettement, c'est que la personne refuse de trouver la lumière, refuse de saisir une chance peut-être trop belle pour être vraie, peut-être tout simplement trop risquée. Il prend une décision qui est à l'opposée de celle de l'acte 2 : il veut toucher et il sait pourquoi (c'est l'enfant-renard qu'il cherchait - mais qui est-il, d'ailleurs ?), mais il ne le fait. D'une certaine façon, il se condamne à vivre éternellement dans cette lassitude, cette morosité.
Je suis sans aucun doute complètement à côté de la plaque, comme d'habitude avec tes textes. Mais la lecture en actes, un drame en cinq actes, m'est apparue assez rapidement.
Mais les plus belles phrases de ce texte sont, à mon goût, celles que tu as rajoutées à la fin, qui se suffiraient presque à elles seules, qui, même sans contexte, parviendraient à poser une réflexion :
Les nouveaux auteurs veulent vous obliger à vous poser des questions : je vous laisse le choix. Retournez-vous, ou pas. Libre à vous de croire que mon histoire parle de cela.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.