[Mai 2007] Les Larmes, Prologue - Feurnard
- Krycek
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Sans blagues !!! Ca change ! Tu fais une sacrée fixette !Feurnard écrit: un jeune renard
Soit c'est un toon et tu nous fais du Walt Disney, soit c'est du post-apo auquel cas on se rapproche d'Enki Bilal ! Entre les deux ? Feurnard-style !!! (Je blague hein !)Feurnard écrit: entre ses mains également gantées de blanc qui cache son pelage.
Le ventre plein ? C'est pas très intelligent tout ça !Feurnard écrit: Dès la fin du repas tous deux se sentent saisis du besoin de s’amuser et Riss défie son ami à la course.
Je trouve ce style de phrase un peu inutile. Je dirais mielleux et surfait. Tu vaux mieux que ce genre de préfabriqué Feurnard !!Feurnard écrit: Rien ne devrait exister dans cette forêt d’assez cruel pour les séparer.
La partie en gras implique qu'il n'est pas un animal (AMHA)... "d'autres' serait peut-être plus indiqué.Feurnard écrit: La solitude n’existe plus dans cette féérie où Tale nage en toute liberté, le regard parfois levé dans le ciel maintenant vide, parfois dirigé du côté des arbres où passent discrètement des animaux.
Un point de plus à propos de Riss : est-ce un humain ?
Au final... eh bien... je crois que j'assimile le tout à du Walt Disney : "Il était une fois 2 persos dont un renard parlant jouant dans la forêt. Quand la nuit fut tombée, une ombre enleva le renard...". Bon, je pousse un peu... voire beaucoup. Mais vois-tu où je veux en venir ?
Après... bien sûr, c'est un prologue. Wait and see then. Mais pour l'instant je suis dubitatif.
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- Vuld Edone
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Prends ça comme une signature.Tu fais une sacrée fixette
Comme je l'ai dit, double traduction, voici un effet de la seconde.Soit c'est un toon et tu nous fais du Walt Disney...
Carrément rien à [insérer un verbe ici].Le ventre plein ? C'est pas très intelligent tout ça !
Conditionnel, cruel et séparer.Rien ne devrait exister dans cette forêt d’assez cruel pour les séparer.
Principe même de l'introduction : expliquer ce qui va se passer ensuite.
Une phrase inutile ? C'est vendre bien vite la peau du renard.
Je ne fais pas l'honneur au renard d'appartenir au rêgne animal.La partie en gras implique qu'il n'est pas un animal
Sans la moindre importance. Avant la seconde traduction, non.Un point de plus à propos de Riss : est-ce un humain ?
Au moment d'écrire Flammes, je pensais faire de Karine ou Marion la mère de Riss, ce qui ferait tendre ma réponse vers le "oui", mais comme ce passage a été élagué du texte final, ma réponse sera "comme tu le sens".
Riss disparait par la suite, donc cela m'importe peu.
Je vais m'asseoir... et puis je vais prendre ce diplôme... pour te parler avec diplôme assis."Il était une fois 2 persos dont un renard parlant jouant dans la forêt. Quand la nuit fut tombée, une ombre enleva le renard..."
Ce prologue contient toute l'histoire.
...
J'comprends qu'tu sois sous l'choc.
Mais oui, je vois où tu veux en venir. Tu peux toujours changer Larmes de place, si tu ne trouves pas ça assez "high fantasy". Moi, c'était surtout à force de lire tous ces Conan le barbare avec des dieux partout.
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- Krycek
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Hem... oui bien sûr, mais venant de toi... enfin... Aucun rapport avec le changement de place. Simplement... aucun rapport avec le fait que ce soit ou non High-Fantasy ! Simplement c'est un peu léger. Tu m'as dit : "Tu veux savoir ce que j'écris quand il se passe quelquechose dans un récit, créé moi donc la catégorie pour ma saga..." en gros. Et là, eh bien, je suis un peu dépité.Feurnard écrit:
Je vais m'asseoir... et puis je vais prendre ce diplôme... pour te parler avec diplôme assis.Krycek écrit: "Il était une fois 2 persos dont un renard parlant jouant dans la forêt. Quand la nuit fut tombée, une ombre enleva le renard..."
Ce prologue contient toute l'histoire.
...
J'comprends qu'tu sois sous l'choc.
Mais oui, je vois où tu veux en venir. Tu peux toujours changer Larmes de place, si tu ne trouves pas ça assez "high fantasy". Moi, c'était surtout à force de lire tous ces Conan le barbare avec des dieux partout.
Mais ne le prends pas mal hein... ce n'est qu'un prologue après tout
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- Vuld Edone
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Le prochain chapitre risque de te décevoir aussi mais après, ça ira mieux. Ensuite je ne fais pas dans le miracle, cette histoire tient assez du huis clos.Tu m'as dit : "Tu veux savoir ce que j'écris quand il se passe quelquechose dans un récit, créé moi donc la catégorie pour ma saga..." en gros. Et là, eh bien, je suis un peu dépité.
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- Zarathoustra
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Tout d'abord, j'ai apprecié que tu nous donnes un style moins alambiqué (c'était écrit avant qu'on te le signale ou après?). Et cela n'ôte pas forcément à ton approche symbolique, mais ça gagne en clareté. Donc j'ai pu tout lire d'une traite sans problème et tout de suite voir (à peu près) où tu voulais en venir.
On retrouve ce que tu appelles une "bucolique". On se devine effectivement que ça ne va pas durer. Tout est trop beau. Mais très vite des signes laissent entendre que tout n'est pas si paisible. La forêt est donc à la fois protectrice et havre de paix et menaçante et prête à engloutir les protagoniste.
J'ai noté ton jeu sur la lumière, mais aussi une façon un peu systématique d'aborder le côté sombre. Tu emploies 3 ou 4 fois les mêmes termes, avec la même succesion (parfois dans le même ordre): ténèbre, obscure, sombre, ombre... Je dirais que cette fois-ci, tu t'es presque fait trop insistant sur le sens que tu voulais donner. Ou presque redondant.
Nous avons donc d'abord une présentation d'un décor, puis de personnages, puis une mise en relation du décor avec les perso. Puis carrément une sorte de fonte entre les deux avec le jeu de cache cache.
Pour ma part, ton texte m'a fait pensé à une nouvelle de Kafka , appelé Le Terrier (dans "La colonie pénitencière"). Du moins, pour les idées que j'ai pu avoir sur le fond de tout ça.
Donc on retrouve ton animal fétiche. Pour ma part, je ne sais pas purquoi, mais Renard=Feurnard= L'auteur. C'est pourquoi j'ai pensé àla nouvelle de Kafka. Si on reste sur une possible symbolique, le jeu de cache cache, c'est un peu toi te jouant de nous en te dissimulant à travers les images (c'est sans doute faux, mais comme j'ai lu le texte comme étant une nouvelle, je l'ai pris en tant que tout et non en tant que prologue). Donc je me suis demandé la part de toi dans ce renard, tout comme Kafka explique ses propres doutes et sa propre situation dans "Le Terrier".
Tu as très bien réussi à faire passer la progressivité de la menace. D'abord "gène", puis ombre, puis oiseau, puis main griffue. Quel est cette menace? Est-ce le fameux oiseau rapace? Est-ce un démon?
La fin, même si c'est très suggestif, montre une réelle violence. Le renard est vraiment agressé et arraché à ce monde si paisible au début. C'est ici que le contraste, et du coup l'importance du décor joue son rôle.
Il est dit qu'il s'agit d'un orphelin. Son passé est à peine esquissé, pourtant on sent déjà une dimension tragique dans son attachement à Riss. Il a besoin de quasiment se soumettre alors qu'il s'agit d'un animal sauvage et très indépendant.
Maintenant, pour les réserves, il y a comme un air de convenu dans la mesure où dès que tu poses le décor, on sait qu'on va aller faire le mal. Je pense que c'est un excessif dans le "bucolique". On flirte avec le cliché.
Maintenant, il s'agit d'un prologue, chose que je n'avais pas vu. Certes, tu poses les choses, mais peut-être qu'un prologue nécessite plus de mystère, plus d'ouverture. On te sent un peu timoré à nous donner du spectacle. Je ne t'en demande pas forcément, mais peut-être que tu devrais nous surprendre un peu plus. Il faut aiguiser l'appétit. Je ne suis pas sûr que ce soit le cas ici. A la limite, je préfère ton texte en tant que tout plutôt qu'en tant que prologue. Parce que, pour l'instant, il manque des stimulants pour être exciter par l'attente de lire la suite. Je suis plus dans un état de bienveillance polie en me disant "voyons voir".
Bref, wait and see.
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- Vuld Edone
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Entre les deux, j'ai d'ailleurs retouché le premier paragraphe au dernier moment.c'était écrit avant qu'on te le signale ou après?
Ou simplement j'ai étoffé le passage sans avoir beaucoup plus à dire, mais il parait qu'on n'en dit jamais trop.Je dirais que cette fois-ci, tu t'es presque fait trop insistant sur le sens que tu voulais donner. Ou presque redondant.
Mettons de l'hypercorrection.
Pas lu.une nouvelle de Kafka , appelé Le Terrier (dans "La colonie pénitencière")
Renard=démon, j'espère que tu ne me prends pas pour un démon.Pour ma part, je ne sais pas purquoi, mais Renard=Feurnard= L'auteur.
De plus Feurnard => Renard mais Renard non=> Feurnard.
Ici plus que partout ailleurs, puisque le héros, le petit renard, ne m'appartient pas vraiment. Mais même dans les autres cas, le plus souvent je suis en désaccord avec mes personnages et désapprouve leurs actes et pensées.
Renard=signature.
Il faut que je réécrive "Contre Sainte-Beuve", moi... même si je ne suis pas contre cette vision, elle est juste trop... autofictionnelle ?c'est un peu toi te jouant de nous en te dissimulant à travers les images
Le jeu de cache-cache m'a été quelque peu imposé, que j'ai remployé avec, par deux fois, confusion des personnages.
...
Quand j'y pense, avec un autre personnage, la scène aurait été intéressante, avec Tale s'adressant à l'ombre en disant "trouvé Riss !" Oups, ce n'est pas Riss... trop facile à mon goût, voire convenu.
Pour faire court, quand même, l'histoire toute entière est un vaste jeu de cache-cache où chacun essaie de trouver l'autre (ou de n'être pas trouvé...).
L'oiseau a perdu de sa signification dans la traduction et par la suite il conservera cette lacune, mais au départ il était très fortement lié à Tale, puis à Riss, et donc positif.Quel est cette menace? Est-ce le fameux oiseau rapace? Est-ce un démon?
C'est quelque chose que je n'ai pas pu rattraper, à voir comme une piste pour ceux qui trouveraient l'origine du texte.
Par contre, la menace est bien démoniaque, il fallait s'y attendre avec moi.
C'est tout à fait vrai mais tu remettras toi-même en question ce point de vue par la suite.Le renard est vraiment agressé et arraché à ce monde si paisible au début.
Souviens-toi bien de ce que tu as dit parce que cet enlèvement cruel va peser très lourd dans les actes suivants, or je déteste me répéter.
La fleur, hein ? La relation m'a aussi été imposée (comme Riss, je m'en serais bien passé), mais ton point de vue me fait craindre de m'être approprié le personnage. Dans leur cas, on ne peut pas parler de soumission.Il a besoin de quasiment se soumettre alors qu'il s'agit d'un animal sauvage et très indépendant.
Au risque de te décevoir, je ne parlerai pas de son passé, simplement parce qu'à l'origine tout le monde le connaissait. Son comportement m'intéresse plus que son histoire.
Cliché, oui, d'abord pour s'assurer de ne pas perdre le lecteur, ensuite parce qu'à l'origine c'était une situation-type caractéristique du personnage, le genre "ah ouais, je reconnais !"dès que tu poses le décor, on sait qu'on va aller faire le mal.
Enfin, le cliché est très important car, comme dit plus haut, il ne sera pas du tout évident "qu'on va aller faire le mal".
Je veux et je tiens à ce que le lecteur se souvienne que ce qui va suivre est mal. D'où le cliché.
Apparemment, avec Jus d'orange, c'est le contraire, trop de stimulants. Qu'est-ce que j'ai mis dans mon vin ?Parce que, pour l'instant, il manque des stimulants pour être exciter par l'attente de lire la suite.
Je crois que le prologue met assez bien les choses au clair : pas de combat, pas d'action, pas de retournement, une sorte de platitude contemplative.
Pour enfoncer le clou, je parlerais volontiers d'univers "Barbie" pour garçons.
Ou pas.Bref, wait and see.
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- San
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Je pense que c'est dérange, en fait.Plus que tout le silence qui retombe dérangent le petit renard, comme si la forêt durant sa nage avait changé, emplie d’une absence nouvelle et crue.
Voilà, ça c'est fait.
J'aime beaucoup, contrairement à... la plupart de ceux qui se sont exprimés jusque là... non, tous en fait XD , j'aime beaucoup donc, cette ambiance à la Disney. Appelez-ça (surtout Krycek, je sais qu'il va le faire) une tendance à l'eau de rose, pourquoi pas.
Du coup, de la High Fantasy? Si vous n'aviez pas posé la question je n'y aurais pas pensé mais du coup là je me demande à quel genre on a affaire. Enfin, peu importe.
J'ai surtout adoré le passage final, l'intrusion de la créature dans le village et chez le ptit Tale (ça se prononce à l'anglaise?). 'Faut dire que les intrusions, j'aime bien. Enfin, l'ambiance, les détails de l'enlèvement m'ont séduite.
La scène de cache-cache m'a un peu fait marrer, en tout cas je ne m'y risquerais pas alors que la nuit se lève, mais bon, ils sont insouciants, avec une bonne vision nocturne, pourquoi pas.
La baignade était rafraîchissante, la forêt bien verte et vivifiante, bref c'était une jolie balade, merci pour ce moment.
Ca fait vraiment conte, rha, c'est quand même bien. Par manque d'envie d'aller chercher plus loin pour un prologue, je me contenterai de dire que j'attends la suite!
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- Krycek
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Boarf ! Ca c'est une tendance à l'eau de rose !San écrit: Appelez-ça (surtout Krycek, je sais qu'il va le faire) une tendance à l'eau de rose, pourquoi pas.
[size=59:2sd692oh]Tu ne me l'aurait pas soufflé je ne l'aurait pas pé...[/size]
Ca me fait simplement biz z arre de lire ce genre de texte. Je ne suis pas du genre à classer la fantasy en high, low ou autre, simplement lire un style Walt Disney sans que Feurnard ne nous parle d'une envie d'écrire un conte (ce qui serait sympa avec des bazookas et des canons Yamatos et...) ça fait biz z arre.
Je ne suis pas contre ce genre, ni même capable de le classer quelquepart. Ce qui me titille, c'est cette impression que Feurnard vise un public adulte avec une histoire rose bonbon. Nottement ce (faux) suspense lors du cache-cache où l'on s'attend à voir surgir quelquechose de dangereux.
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- Vuld Edone
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A dire vrai, je ne suis plus vraiment sûr de viser un public adulte... en fait je ne vise personne en particulier, il me fallait juste écrire cette histoire.Ce qui me titille, c'est cette impression que Feurnard vise un public adulte avec une histoire rose bonbon.
Tale est un jeu de mots, on peut le prononcer en anglais. Personnellement c'est toujours le cas, mais si quelqu'un veut dire [tal], je ne l'en empêcherai pas.
Dans un sens, on peut peut-être parler de conte, oui... même si un conte se soucie beaucoup moins du détail et s'intéresse à la morale avant de s'intéresser au personnage.
Mais oui, j'aime bien qu'on classe Larmes dans le conte.
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- Zarathoustra
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Ce texte est excellent. En tout cas, très maitrisé. Le style sait être riche sans être lourd(en tout cas trèslisible par rapport à d'autres de tes textes).
Question intrigue: les autres le perçoivent comme de l'eau de rose. Je nesuis pas d'accord. C'est moins superficiel que ça. On sent au contraire très bien que le monde si bucolique est plein d'ambiguité. Partout une ou plusieurs menaces sont là pour faire basculer l'ensemble soit dans la violence soit dans les ténèbres.
Question backround: pour l'instant , il est inexistant si ce n'est que nous retrouvons les fils rouges de Feurnard (le renard, les démons, les symboles). Et c'est plus ça qui est intéressant. Un peu comme dans Lovecraft (toute proportion gardée) où un néophyte ne saisit pas immédiatement tout ce que tout ça peut impliquer.
Je n'ai pas lu encore beaucoup de textes de la MAJ mais c'est de loin le meilleur pour l'instant.
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- gilfuin
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Je ferai ca le 15 à mon retour.
Mais pour résumé mon avis: je suis plutot mitigé.
J'ai pas été emballé par l'histoire et je ne suis pas si sûr que la forme soit parfaite. Disons que dire que "Feurnard écrit bien", c'est devenu d'une redondance assez agaçante pour lui visiblement, donc, mon esprit anti-conformiste me dicte de chercher la p'tite bête et si j'avais une chose à faire remarquer c'est l'inutilité de certaines descriptions.
Rallonger l'action ok...la décrire dans tous ses angles, ok...mais au final, si il se passe pas grand chose, n'y perd-on pas en rythme et en interêt. Maintenant j'ai conscience que c'est une histoire de choix et de goût, et sur ce texte, c'est la première chose que je ferai remarquer.
Voilou.
PS: 2h26...je fais du commentaire version sprint après un long marathon...vu la profondeur de mes arguments, je t'en tiendrai pas rigueur Feurnard si tu n'en tiens absolument pas compte.
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- Vuld Edone
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- eLiZ
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Tale m'a fait penser à Tails, personnage de Sonic. Voilà, c'est dit.
Ensuite.
Riss s’élance et distance aisément son ami qui le suit de ses bonds charmants d’enfant, léger à l’égal d’une plume dans les traces de cet impétueux ami.
ami... ami ?
Un bruit de branche cassée derrière lui fait tourner la tête au renard.
Le "au renard" m'a subitement paru assez incongru, superflu...
Il bondit quand même, sa fourrure soulevé à ce mouvement, pour suivre son ami qui l’attend au bout de la clairière,
soulevée ?
Impression :
Est-ce que c'est moi ou il y a une Petit Prince obsession ? Ami, rose, renard... J'avais déjà pensé à ça sur un autre de tes textes, Feurnard, ce coup du renard... Bon bref, je n'ai pas arrêté de penser à ça en lisant ce texte. A Sonic un peu aussi, mais on passe, ça c'est tout bonnement crétin (d'autant plus que je connais mal Sonic... par contre, Le Petit Prince, un peu plus).
J'ai trouvé, comme gilfuin, que nombre de descriptions s'étalaient un peu trop. Qu'elles n'ajoutaient pas grand chose. Cela me rappelle cette chose-ci, glanée sur 5ème Saison : cut your darlings .
J'ai trouvé le style de certains autres textes plus foisonnant que celui-ci... Ouais, on est jamais contents hein !
Par ailleurs. Oui, il semblerait qu'il y ait de grosses ficelles dans cette affaire... le coup de l'ombre entre les deux amis, et le monstre qui vient enlever le renard. Après, oui, je pourrai me lancer dans des délires interprétatifs du genre : c'est eux-mêmes qui l'ont créée, cette ombre-là, ce monstre, en se prélassant dans l'insouciance, en faisant fi du malheur qu'ils ont apparemment connu, c'est le passé qui ressurgit malgré eux, et le renard, plus attentif, a été la deuxième victime, après la rose. Mais comme j'ai toujours la sacro-sainte impression de dire des conneries quand je me lance dans des déboires interprétatifs car c'est moyennement mon truc et mon intérêt, je brise là mon propos.
Non, c'est pas mal, mais l'atmosphère du Jus d'orange me semble plus piquante à mon goût. Ici, je ne sais pas si on veut faire du lisse pour mieux tromper ensuite, ou si on fait du mièvre pour se moquer du lecteur, ou si on a instillé tant de symboles qui sont censés dépasser cette situation initiale et exprimer tout le contenu même de la saga en quelques mots bien choisis. Je sais pas. Il y a comme des dérapages enfantins dans les propos, parfois, genre la forêt la nuit qui n'est pas drôle... Ou alors on colle au plus près des personnages mais on sent déjà que le narrateur ne cautionne rien du tout, et qu'il est peut-être un brin moqueur ? Je ne sais pas. Cette surenchère descriptive m'a parfois fait penser que le narrateur se complaisait dans l'insouciance de ses personnages non sans une certaine amertume. Au fond, je n'en sais rien du tout.
Mais enfin, comme d'habitude, tu as au moins l'immense mérite de donner à penser avec tes textes !
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- Falc'hun
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Que dire sur ce texte ?
Parler du style ?
Que dire sinon que c’est maîtrisé. Mais plus que maîtrisé il me donne l’impression d’être dompté, canalisé, presque emprisonné dans un désir de perfection. A tel point qu’il me donne parfois l’impression d’être artificiel et forcé a tel point qu’à la lecture j’ai parfois du mal à suivre le fil du texte. Après c’est peut être parce que j’ai moins l’habitude des textes dits littéraires.
Peut être parler des personnages ?
Ils sont dégueulasses de t’avoir piqué l’idée pour faire le film “Le Renard et l’enfant”.
Plus sérieusement tes personnages manquent un peu de relief je trouve. Ils sont presque trop sages même pour des enfants parfaits. Ils passent une journée à jouer dans la forêt et ils reviennent frais comme des premiers communiants. Pas une tache de boue, pas une mèche de travers… Tu vois ce que je veux dire ?
Malgré tout je ne suis pas sans me poser de question sur les étranges absences de Riss.
Et l’ambiance me direz vous ?
Là aussi mon impression est mitigée. C’est assez bucolique mais sans vraiment l’être. Comme si tu avais eu peur d’en faire trop. Du coup le contraste avec l’enlèvement ou les ombres de la forêt manque un peu de force je trouve.
Ma critique peut paraître très négative mais j’ai surtout cherché à comprendre pourquoi un texte si riche a pu me laisser à ce point dubitatif. Pour conclure je crois que l’impression que me donne ton texte est celle d’un torrent gelé. La surface est lisse et sans réelle saveur et pourtant sous la glace se cache un foisonnement de vie et d’activité. Quelque part je suis vraiment curieux de savoir ce que ça donnerait si tu brisais la glace pour laisser jaillir tout ce qu’il y a derrière.
Après ce n’est qu’un prologue donc il est impossible de se faire une véritable idée sans connaître la suite.
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- Monthy3
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- Messages : 673
Ils sont dégueulasses de t’avoir piqué l’idée pour faire le film “Le Renard et l’enfant”.
Bon, j'avais bien noté que ce n'était qu'un prologue, mais je l'aurais bien vu en nouvelle, moi, ce texte. Bref.
Pour une fois, j'ai trouvé quelques défauts dans le style, ou du moins quelques points que moi je considère comme gênants. San a déjà relevé THE faute d'ortho du récit, mais je voudrais ajouter quelque chose :
La formule me paraît étrange. On n'est pas fatigué au fil d'un effort, mais par un effort. Ou alors il faudrait un verbe pour marquer l'action des intempéries.L’interpellé s’arrête au milieu d’une petite clairière qu’un vieil arbre surplombe en son centre, près d’une petite souche couverte par l’ombre du large tronc fatigué au fil des intempéries.
Et là :
Les virgules sont de trop, parce que ta phrase introduite par "où" n'a pas de sens sans le texte entre virgules. La séparation est donc malvenue.Cependant ils arrivent à un petit étang où, à la rosée répandue sur l’herbe, s’ajoute l’humidité de l’eau claire.
Sinon, et même si c'est probablement volontaire, tu abuses de certains mots tout au long du texte, et notamment du mot "ombres". Au bout de la 4e fois, chaque fois que je le retrouvais, je me disais "non, c'est pas vrai, pas encore..." Alors effet de style, peut-être, mais beaucoup trop insistant.
C'est tout pour le négatif. Parce que c'est reposant de lire ce genre de texte tout en atmosphère et en lenteur (et puis ça permet de varier les plaisirs sur les chroniques). J'ai vraiment eu l'impression de passer la journée avec tes personnages. Le danger est omniprésent, pourtant il reste discret, et la fin est vraiment angoissante (ou oppressante, je ne sais pas quel terme serait le meilleur). C'est pour moi le passage le plus réussi.
Bref, je vais de ce pas lire le chapitre 1
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- Post Scriptum
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Tu aime les monuments de marbre, tout en parlant de cabanes en bois. Un effet de l'ambivalence naturelle du renard j'imagine.
Je ne m'attarderais pas inutilement sur cette critique, car il y a beaucoup de choses à dire pour les deux chapitres suivants, mais je reviendrais peut-être à ce prélude après mes prochains commentaires.
Mais, pour l'instant, promenons-nous dans les bois :
Des arbres à perte de vue s’étendent, qui courent sur les pentes des collines et forment de leurs cimes feuillues un horizon de verdure bercé par la caresse du soleil.
Des arbres qui "courent", image ou pas, c'est ici assez peu approprié. D'autant plus que "s'étendent" et "horizon" ancrent les arbres dans un infini qui ne se meut pas.
Pointillons encore un peu : "l'horizon de verdure bercé la caresse" est constitué "d'arbres qui courent". Un choix de termes étonnant au sein d'une phrase pourtant à moitié maitrisée.
L’astre plein de vie
Etrange. L'astre est défini comme "plein de vie" et pourtant, c'est le monde qu'il illumine qui est plein de vie :
souffle ses doux rayons dans un ciel bleu où, à peine, ici et là, passent discrets comme des ombres quelques fins nuages blancs. Partout les fleurs, loin au-dessous d’eux, de leur millier de couleurs gorgées des reflets de la lumière, laissent leurs parfums flotter dans la vaste forêt. Leurs senteurs sont portées par un vent paresseux qui soulève les feuilles des plus hautes branches de même que l’herbe abondante au sol, puis elles se mêlent aux senteurs des buissons touffus, là où par jeu se cachent les animaux.
Ici je m'incline. Tu passes de la légèreté céleste à la densité de la nature par un chemin intuitif et gracieux.
Ce ciel, immobile et figé, sur lequel le mouvement des nuages imprime le mouvement "discret". Ce qui est haut, définitivement, est comme ce qui est en bas : les fleurs, plantées donc figées, sur lesquelles les parfums mobiles et mouvants flottent, tel d'invisibles nuages de senteurs.
Seul ce "vent paresseux" m'étonne. Car comment un vent défini comme paresseux va-t-il à la fois soulever les feuilles "des plus hautes branches" et "l'herbe abondante" ?
clair comme une cascade et plus charmant encore :
Ce qui est "clair comme une cascade" est-il charmant pour tout le monde ?
Ceci dit, l'expression s'adapte parfaitement à la sonorité à venir :
- Riss !
L’interpellé s’arrête au milieu d’une petite clairière qu’un vieil arbre surplombe en son centre, près d’une petite souche couverte par l’ombre du large tronc fatigué au fil des intempéries.
Après la réussite du passage sur le ciel et les fleurs, comment as-tu pu t'engouffrer dans la puérilité de cette phrase ? "L'interpellé" donne le "la" à la première grosse déception de ce texte : "s'arrête" est un mur placé à la fin d'une phrase que tu nous sert ici comme ouverture à un épanchement de détails assez mal venus.
Je m'arrête parce que tu me dis qu'il s'arrête. Le mouvement est instantané : paf, je m'arrête. Stop.
Mais ici je ne peux pas m'arrêter, car tu me renvois immédiatement "au milieu d’une petite clairière qu’un vieil arbre surplombe en son centre, près d’une petite souche couverte par l’ombre du large tronc fatigué au fil des intempéries".
Des fourrés se fait entendre un sifflement léger qui s’amenuise puis apparaît,
S'amenuise puis... apparaît ?
La remarque de son ami, dite d’un ton amusé, fait sourire à son tour le renard qui d’une dernière pirouette s’arrête devant lui, levant ses grands yeux blancs aux pupilles d’azur vers ce grand-frère idéal à la manière de tant d’animaux.
Ici, tu t'écoutes penser en écrivant. L'idée à englouti sa concrétisation : la cohérence de la phrase s'est abimée dans le plaisir pris à imaginer et imager cette scène. Embarqué dans l'enthousiasme frétillant de ce renard, tu en as oublié que le lecteur ne t'écoute pas penser. Il te lit.
Autre chose, si la remarque "fait sourire" le renard, elle doit certainement être dite "d'un ton amusé", ou tout au moins, d'un ton qui amuse. Inutile de redonder.
Une mèche de cheveux, volant au-devant de son front, lui glisse sur son regard telle un voile timide.
Prenant ses racines sous la peau, il est difficile à une mèche de cheveux de "voler", non ?
- Je suis désolé, Riss, je croyais avoir vu quelque chose.
Lecteur, si tu ne l'avais pas encore compris, l'ami du renard s'appelle "Riss". La cohérence s'indigne. Ils ne sont que tous les deux, s'appeler par leurs noms à chaque échange ramène le récit à sa triste réalité : des mots sur du papier.
Cette journée ressemble à beaucoup d’autres pour les deux amis dans la vaste forêt protectrice du village, à manger, dormir et jouer, courir surtout dans les étendues familières de la flore, courir librement parmi les animaux de la forêt. Un temps magnifique s’est maintenu ces derniers jours, parfois surpris par de courtes averses surgies la nuit, quand les rêves chassent les ténèbres, et les promenades depuis se succèdent, insouciantes et heureuses, jusqu’aux sources ou plus au nord, durant lesquelles tous deux redécouvrent cette beauté autrefois oubliée, qui le sera encore.
C'est terrible. Tu ne sais pas arrêter ta pensée, et cet extrait en est un bel exemple. Le première pierre posée, te voilà parti pour bâtir pour une cathédrale.
Ton récit ne manque pas de structure, mais ta façon de le raconter, elle, en est parfois dénuée.
Déjà un petit feu danse, entouré de quelques pierres [size=150:3tzl0l2r]qui luisent aux sursauts des flammes fauves[/size] vêtues de teintes cuivrées ou rouge vif.
Le symbolisme du renard te colle à la peau : la prospérité du mot ou la mesquinerie de la phrase. A quand l'équilibre ? Ici tout est presque parfait : le petit feu qui danse, les quelques pierres qui l'entourent, et qui luisent.
En gras et grand caractères, expression sublime s'il en est.
Expression qui devrait clore la phrase, l'idée et l'image.
Quel dommage que tu noyer l'or sous le fard ! La beauté naturelle se contente de resplendir, pas de se maquiller : l'éclat des poudres ne sert qu'à ternir celui de la peau. Ici, "vêtues de teintes cuivrées ou rouge vif" plombe d'un voile joli mais aux tons artificiels un éclat du fond et de la forme qui se suffisait à lui-même.
A l’odeur de la sauce en train de cuire, pendant qu’il répond à son ami, le renard se demande combien de temps le rêve durera. Un mois auparavant, même moins, la guerre encore les plongeait dans l’horreur, pleine de pièges et de désolation. Ca ne s’est pas arrêté, cela semble ne s’arrêter jamais. Toutefois, depuis la dernière bataille, la vie était devenue plus calme et depuis ils employaient ce temps avec insouciance, oublieux de tout et même de ces instants malheureux où surgissait l’impression mauvaise que deux yeux cruels l’observaient.
Tu as écrit un prélude dans le sens le plus intuitif du terme : tous les fils des chapitres sont prêts à être tirés, les réponses se trouvent avant même que les questions ne se posent. Tout le texte est déjà là, dans ces "deux yeux cruels qui l'observaient".
La caresse des ombres qui forment dans leur riche somnolence un vêtement de contrastes sur sa fourrure, le chant d’un oiseau au lointain comme l’éclat d’une larme de cristal le réveillent.
Je me demande encore si c'est ta mauvaise utilisation des virgules ou ta mesquinerie de jeune renard qui me rend cette phrase totalement opaque.
Devant ses yeux émerveillés passent les petites silhouettes nombreuses qui dansent libres et heureuses dans le ciel, leurs ailes caressant l’air avec vigueur.
La dernière partie de la phrase, après la virgule, brise toute la musicalité de la première. Comme le son de cymbales inattendues.
La petite voix claire n’obtient pas de réponse.
Normal. Ce n'est pas "la petite voix claire" qui cherche une réponse.
Tale se lève en sentant l’odeur délicieuse de la sauce piquante qui bout dans la casserole.
Je croyais que l'on n'apprenait pas les vieux singes à grimacer. L'odeur n'est pas délicieuse parce que tu nous le dis.
Il s’approche de la casserole et la retire du feu, prudemment parce qu’elle est lourde. Un sentiment de solitude l’envahit rapidement, lui pesant un peu avec même un léger frisson.
Ta plume bégaye. "La morne somnolence" aurait-elle fait descendre un voile opaque sur ta perspicacité ?
Pourtant, il le sait, son ami va revenir, ils sont inséparables, mais ce sentiment désagréable ne le quitte pas, plus dérangeant à mesure qu’il regarde autour de lui.
Je te renvoie à une remarque déjà formulée plus haut : "tu ne sais pas arrêter ta pensée". Et les notions abordées dans tes phrases en perdent d'autant plus leur impact.
"Pourtant, il le sait, son ami va revenir, ils sont inséparables". C'est très important ce que tu dit ici. Enchainer tout de suite, dans la même phrase, sur le sentiment désagréable pourrait nous faire douter de ce fait. Tale se rassure sur sa plus belle certitude : reste un peu sur cette certitude. Il s'y accroche de toutes ses pattes, il sait qu'ils sont inséparables et qu'il va revenir. Il ne perd pas cette pensée, il ne veut pas la perdre. Vient un point. La phrase s'arrête. Ils sont inséparables.
Puis le sentiment surgit. Il ne le quitte pas, malgré l'assurance de revoir Riss.
Heureusement l’éclat du soleil le rassure et, d’ailleurs, il a plutôt du plaisir à imaginer du mystère dans cette forêt si familière.
Etrange. L'éclat du soleil le rassure. Et l'idée, la certitude d'être inséparable avec son ami ?
Alors le jeune renard retourne se coucher dans l’herbe, étendu de toute sa petite taille, sûr que ce grand-frère idéal reviendra très vite. Peut-être pense-t-il aussi à des semblables ou à quelque promesse d’antan, ce jeune orphelin autrefois rejeté, peut-être plutôt à ses amis et son cœur perdu aux confins de l’espace, ce cœur réveillé par les splendeurs d’une nature vive et innocente. Ses paupières se sont fermées, doucement, pour se rapprocher de ce passé qui n’existe plus, qu’on ne peut pas ressusciter, qui fait souffrir et pourtant si désirable.
Définitivement, toute l'histoire est enfermée dans ce prélude. Une grosse réussite sur ce plan.
- Alors, et ces hot dogs ?
Un peu incongru non ?
Dès la fin du repas tous deux se sentent saisis du besoin de s’amuser et Riss défie son ami à la course.
Une course dès la fin du repas ? L'estomac "plein", je ne sais pas trop qui aurait envie de courir.
Rien ne devrait exister dans cette forêt d’assez cruel pour les séparer.
Un peu malvenu, un peu puéril, un peu déplacé aussi. La voix du récit s'égare, son ton perd de sa cohérence, et le lecteur finit par croire être en train de suivre les aventures des animaux du "Bois de Quat'Sous". Je te préfère en train de me parler de l'ombre d'un animal dans les branchages. Le mal et la cruauté ne sont jamais aussi douloureux que lorsqu'ils sont insidieux.
Cependant ils arrivent à un petit étang où, à la rosée répandue sur l’herbe, s’ajoute l’humidité de l’eau claire.
Je me demandais si tu allais une fois dans le texte utiliser les virgules d'une manière un peu plus cohérente. J'ai ma réponse.
Sur ses bords se dressent de hautes herbes qui pendent et se reflètent sur son étendue tranquille, au-dessus d’elles les branches des arbres s’étendent plus loin et couvrent d’ombre sa surface. En son centre les rayons du soleil illuminent de perles brillantes ce minuscule lac qu’alimente un fin ruisseau cristallin camouflé sous les buissons.
Je sens une forme d'impuissance ici. Impuissance à parler correctement de ce petit lac. D'ailleurs, tu ne t'attardes pas et use de la roue de secours :
Tale s’arrête à ce spectacle
On arrête tout, et on repart.
ceux-là que son ami lui avait offerts
M'est avis que cette information placée avec naturel au milieu d'une phrase anodine est un rouage important du récit. Bravo. Placer l'essentiel au milieu d'une apparente banalité apparent est une grande force.
Le bruit enfantin de la nage.
sa nage juvénile.
"la nage" en elle-même n'a pas un bruit enfantin, et un "bruit enfantin", ça ne veut rien dire. Sauf pour toi, Auteur. Même chose pour juvénile.
Rien ne se présente autour de lui qui devrait l’inquiéter, seulement l’étendue retournée au calme de l’étang et les gouttes d’eau sur les feuilles proches qui étincellent de mille feux comme autant de regards tournés vers lui.
Il manque quelque chose ici. Un rouage, un fil... quelque chose.
Plus que tout le silence qui retombe dérangent le petit renard, comme si la forêt durant sa nage avait changé, emplie d’une absence nouvelle et crue.
Terminer ta phrase sur "changé" aurait été plus judicieux. Ce mot somme toute assez banal contient en lui plus de mystère que l'expression qui le suit. Car il peut signifier beaucoup de choses. Et ce qui n'est pas clairement défini impressionne toujours plus.
Rien ne t'empêchait par la suite de reprendre "emplie d'une absence nouvelle et crue" au sein d'une autre phrase, à la suite.
trop heureux d’être avec lui et incapable de vouloir l’inquiéter. La nature avec lui a retrouvé ses couleurs et sa gaieté, pleine des chants oublieux des animaux.
Je te tiens, répétition de scribouillard amateur !
Quand aux chants oublieux. J'ai l'impression que tu es allé ouvrir un dictionnaire des synonymes spécialement pour ne pas utiliser "insouciant".
A peine retournés auprès du foyer éteint et du vieil arbre dont l’ombre s’étend de leur côté, ils se mettent d’accord pour que l’un se cache et que l’autre le trouve. Tale va s’appuyer contre le tronc au centre de la clairière pour compter, les yeux fermés, annonçant les chiffres à voix haute. Quand il a fini, sa première réaction est de regarder dans les branches au-dessus de lui, avant de retourner dans la forêt avec le sentiment du chasseur à la poursuite de sa proie. Son regard fouille chaque buisson, chaque recoin des arbres. Ses oreilles surtout, tendues au vent, cherchent le moindre son. Comme l’autre n’a que peu de temps pour se cacher, le jeu est assez rapide et, après quelques minutes, le plus souvent ils se retrouvent sans surprise.
La fatigue te gagne, tes phrases s'alourdissent de tournures grasses, et les interminables amusements de Tale et Riss peuvent finir par lasser. Mais je suis sûr que tout ceci est à moitié délibéré :
Un bruit de branche cassée derrière lui fait tourner la tête au renard. Une ombre se déplace là-bas, qui se confond dans l’obscurité des feuillages denses.
Car la menace se rapproche, l'ombre s'étend et apparait avec une régularité plus rapprochée. Ton écriture semble peu à peu se détacher des séquences de "jeu", comme Tale, dont l'esprit se laisse peu à peu envahir par l'inquiétude. Les jeux, l'amusement, l'univers féérique, joyeux, naïf et innocent commence doucement à se voiler.
Son odorat par la suite repère son ami et il ne met plus longtemps pour le trouver
La terminologie qui salit le début de la phrase me laisse à penser que, toi aussi, tu retournes parfois dans l'enfance.
L'enfance de ton talent.
Ici aussi :
Cependant il finit par tourner la tête, timidement, un mince sourire renaissant à son visage. Apparemment le jeune renard ne se souvenait plus du jeu.
Il a raison
Tiens ? Tu étais là, Auteur/Narrateur inconnu ?
Tale le suit, un peu dépité, regardant derrière lui une dernière fois, du côté de l’arbre immense et ténébreux.
Il cherche la fleur de son ami, qu'il ne trouve pas. Seul "l'arbre immense et ténébreux" est là.
Maintenant tout est silencieux, dans la chambre flottent des parfums forestiers, familiers, d’étranges senteurs suaves pleines de sommeil. La fenêtre fermée laisse passer la lueur de la lune, très faible source de lumière dans la pièce ténébreuse où reposent des jouets. Tale dort seul dans les ténèbres.
Une phrase courte qui conclut de manière percutante deux "descriptions" heureusement tournées. Je n'aurais jamais cru trouver ceci sous ta plume, dans ce texte tout au moins, tant tout le reste m'avait habitué d'inutiles épanchements.
une ombre dans l’obscurité du ciel.
Avec l'obscurité du ciel, nous avons la certitude de voir se terminer les jeux d'enfant.
La scène finale est d'une grande beauté conceptuelle. L'image qui résulte de tes mots en est d'autant plus forte que toute l'après-midi joyeuse nous avait préparé à ce moment. Maitrisée, construite avec minutie, contée dans un chuchotement, je suis impressionné, je n'ai rien à dire. Tout commence à présent et, pour la suite du récit, je n'ai qu'une peur : que l'ambivalence du renard ne fasse pencher la balance du mauvais côté de la plume.
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- Vuld Edone
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J'avais enterré ce chapitre, le revoir m'a surpris. Y trouver du bon, je n'y crois pas, au mieux cela tient de la chance, au pire de l'interprétation. Il m'aurait fallu beaucoup plus de rigueur pour parler de maîtrise, dans un texte qui m'amuse et qui me sert de brouillon.
Surtout :
J'aimerais y croire.Tu as écrit un prélude dans le sens le plus intuitif du terme : tous les fils des chapitres sont prêts à être tirés, les réponses se trouvent avant même que les questions ne se posent. Tout le texte est déjà là, dans ces "deux yeux cruels qui l'observaient". [...] Définitivement, toute l'histoire est enfermée dans ce prélude. Une grosse réussite sur ce plan.
C'était ma volonté et pour la suite, une autre déception.
Le bravo à un autre. Si j'avais parlé de la fleur, à ce moment-là oui, mais ce n'est pas la fleur, et ça n'a plus de sens. Les habits ne joueront qu'un rôle réduit.M'est avis que cette information placée avec naturel au milieu d'une phrase anodine est un rouage important du récit. Bravo. Placer l'essentiel au milieu d'une apparente banalité apparent est une grande force.
Une grande série de mauvais usages de termes de ma part, sur laquelle je ne m'attarderai pas.Des arbres qui "courent", image ou pas, c'est ici assez peu approprié. D'autant plus que "s'étendent" et "horizon" ancrent les arbres dans un infini qui ne se meut pas.
Pointillons encore un peu : "l'horizon de verdure bercé la caresse" est constitué "d'arbres qui courent". Un choix de termes étonnant au sein d'une phrase pourtant à moitié maitrisée. [...] Etrange. L'astre est défini comme "plein de vie" et pourtant, c'est le monde qu'il illumine qui est plein de vie : [...] Prenant ses racines sous la peau, il est difficile à une mèche de cheveux de "voler", non ? [...] Normal. Ce n'est pas "la petite voix claire" qui cherche une réponse. [...] Je croyais que l'on n'apprenait pas les vieux singes à grimacer. L'odeur n'est pas délicieuse parce que tu nous le dis. [...] Etrange. L'éclat du soleil le rassure. Et l'idée, la certitude d'être inséparable avec son ami ? ...
Une erreur de plus, comme les autres explicable mais injustifiable.Ici je m'incline. ... Seul ce "vent paresseux" m'étonne. Car comment un vent défini comme paresseux va-t-il à la fois soulever les feuilles "des plus hautes branches" et "l'herbe abondante" ?
Explication présente ici. D'autres existent, mais la plus probable reste que je me parle à moi-même. Et c'est vrai. N'ayant eu longtemps d'autre lecteur que moi, je n'y songe plus en écrivant.Ce qui est "clair comme une cascade" est-il charmant pour tout le monde ? [...] "la nage" en elle-même n'a pas un bruit enfantin, et un "bruit enfantin", ça ne veut rien dire. Sauf pour toi, Auteur. Même chose pour juvénile.
Autant et bien plus de remarques sur l'épanchement.Après la réussite du passage sur le ciel et les fleurs, comment as-tu pu t'engouffrer dans la puérilité de cette phrase ? [...] Ici, tu t'écoutes penser en écrivant. [...] C'est terrible. Tu ne sais pas arrêter ta pensée ...
Peut-être le besoin de remplir un vide, au fond. Toujours est-il que de toutes les remarques, celle-ci est la plus juste, la plus précieuse et celle que je prendrai le plus en compte. Entre autres parce qu'elle confirme et précise ce que tout le monde jusqu'alors disait.
C'est l'absence de cohérence entre une caresse d'ombre, impossible, le chant d'un oiseau, sans le moindre lien, et l'éclat du cristal, totalement abstrait, qui rend la phrase incompréhensible.Je me demande encore si c'est ta mauvaise utilisation des virgules ou ta mesquinerie de jeune renard qui me rend cette phrase totalement opaque.
La première partie, avant la virgule, concerne la vue (vêtements) alors que la seconde, après, concerne l'audition (chant). Le lien qui manque, est que les ombres viennent des oiseaux. Y aurait-il eu ce seul détail, la phrase aurait été au moins abordable.
Ici je réponds comme je le dois pour toutes les remarques sur une écriture d'enfance.Ta plume bégaye. "La morne somnolence" aurait-elle fait descendre un voile opaque sur ta perspicacité ?
Elle est d'autant plus exacte que j'aurais voulu, et en déplore mon incapacité, une écriture d'enfant. Mais cela n'explique pas le bégaiement, pas plus que d'autres passages comme cette arrivée brusque de Riss, au départ, ou l'incongruité d'une réplique, la puérilité d'une phrase, ou encore ce quelque chose qui manque, que tu as constaté à propos de l'étang.
Tout cela est dû majoritairement à la traduction du récit original, en anglais, au récit actuel. Conservateur, j'ai voulu en garder des passages, en ajouter d'autres, sans considérer que l'ambiance et le ton avaient changé. Ne serait-ce que parce qu'en anglais, j'étais limité par mes connaissances de la grammaire.
Répétition qui montre assez, à mon avis, que je réfléchis plus en phrases qu'entre phrases.Je te tiens, répétition de scribouillard amateur !
Quand aux chants oublieux. J'ai l'impression que tu es allé ouvrir un dictionnaire des synonymes spécialement pour ne pas utiliser "insouciant".
Ou alors je jouais sur le "lui", ce qui ne change rien à la faute.
Je suis par contre certain, même si l'occurrence est malheureuse, que le terme d'oublieux est volontaire, non pour éviter une banalité mais bien parce que l'oubli est déjà apparu dans ce prologue, et parce que l'oubli est exactement ce que j'avais oublié, l'expression abstraite de la mort qui devait me servir pour le reste du récit.
Je veux dire que j'ai oublié de décrire tous les objets du manoir, non seulement comme des instruments guerriers, ce qui ne transparaît pas assez à propos des armures, mais surtout et massivement comme des souvenirs. Tableaux, tapisseries, armes, livres, et jusqu'à la cloche, sont autant de rappels qui ne me revenaient plus en tête, parce que j'avais écarté cette notion.
C'est bien que la musique va servir à oublier, et j'aurais mieux fait, plutôt que de corriger sans cesse en aveugle, de relire ce prologue - maintenant je m'en rends compte - pour écrire la suite.
Ici, tu me reprocheras de n'avoir pas fait saillir tous ces éléments, pour plus de clarté, et certainement je me le reproche, puisque je m'y suis perdu moi-même. Retrospectivement, ce texte est vraiment enfantin, parce qu'il dit simplement ce que, depuis deux chapitres, je me mordais le doigt à retrouver.
J'en reviens à devoir te remercier pour t'être arrêté sur ce prologue, et me l'avoir fait redécouvrir à mes dépens.
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Peut-être le besoin de remplir un vide, au fond.
Un vide et un silence.
La pensée continue de se penser en parallèle du mouvement de ta plume. Tu penses trop quand tu écris. Il faut avoir pensé avant d'écrire, pour ne se concentrer que sur l'écriture quand vient le moment de noircir la feuille. C'est une méditation l'écriture, l'acte pur d'écrire, un épurement de la pensée.
Tout cela est dû majoritairement à la traduction du récit original, en anglais, au récit actuel.
On ne pense pas de la même manière d'une langue à l'autre. La traduction ne traduit que l'écrit. Le sens reste dans la langue originelle. Il faut le traduire, lui aussi ; il faut re-penser le texte. Puis le réécrire. On ne peut pas traduire l'âme d'un texte, tout juste en donner une interprétation à moitié erronée.
C'est bien que la musique va servir à oublier, et j'aurais mieux fait, plutôt que de corriger sans cesse en aveugle, de relire ce prologue - maintenant je m'en rends compte - pour écrire la suite.
Toujours relire ce qui a été fait.
Juste après vos commentaires, à tous, sur mon "Avertissement de la toile blanche", je me suis mis à en écrire la suite. J'ai donc relu le premier chapitre. J'ai passé trois mois à le retoucher sans cesse, le réécrire parfois, l'épurer toujours, sans jamais poser un mot sur sa suite directe. Je n'ai jamais autant appris sur l'écriture que durant cette période de travail inattendu. Relecture, réécriture, relecture, réécriture. On ne s'attarde jamais assez sur les fondations, on "joue" trop souvent le rôle de l'artiste, et pas celui d'un artisan. L'artisan peut passer des années sur la même pièce, l'artiste ne regarde son passé que du haut de son cheval.
Relis, relis, ais le passé sous les yeux, réfère-toi sans cesse à ce que tu as déjà fait. Puis abandonne ton texte, oublie-le. Enfin, lance-le aux autres regards, donne-le à lire et penser. Et là, c'est moi qui te remercierai.
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