[Juillet 2007] L'avertissement de la toile blanche - Aetos
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(Joli nom à rallonge )
Et bien, que voilà une entrée en matière prometteuse! Et il y a beaucoup à dire en plus
Pour commencer, je dois dire que j'aime beaucoup ta plume et que cela facilite les choses pour le reste. Il y a quelques petites fautes que je vais te lister un peu plus loin (à toutes fins utiles), mais dans l'ensemble il me semble que tu écris bien donc je ne vais faire que peu de remarques de ce côté-là.
Ce qui m'a le plus étonnée dans ton chapitre est bien l'intrigue, que je n'arrête pas de remanier à part moi dans mes tentatives de comprendre où tu veux en venir. Je ne sais pas au juste si c'est un problème ou un atout de ton texte. C'est un peu comme si tu avais changé d'idée plusieurs fois au cours de l'écriture du chapitre, pourtant certains indices montrent que c'est un effet (volontaire dirons-nous) qui ne vient pas d'un manque de préparation, car tu sais apparemment où tu vas. En tout cas, c'est pour le moins déstabilisant, et intéressant.
Au départ, je ne pensais pas à un rêve, j'ai vraiment cru à cet univers délirant et absurde, et donc tu m'as bien attrapée. La toile, en tant qu'entité astronomique inventée par Galwin, prononce quand même des paroles très déroutantes, pour un simple rêve. Bien sûr, ce n'est pas forcément un "simple" rêve, mais c'est presque trop gros.
Je n'ai jamais fait un rêve pareil contenant des mots aussi précis et abstraits, en tout cas, j'en suis à peu près certaine. Mais cela n'enlève pas son charme à l'instant, donc pas trop de problème.Pure comme au premier jour de la création.
Quelle création ?
La création continue. La création qui n’a jamais commencé. La création qui ne prendra jamais fin.
Ensuite, on parle d'un rêve, la thématique me plaît énormément (les éléments tels que la poutre que l'on retrouve à chaque réveil et qui nous permettent de nous ancrer dans la réalité ; le besoin d'écrire un rêve, de le raconter avant qu'il ne s'efface, besoin pressant et parfois suffocant) et cela m'a touchée. Ce début de chapitre est donc pour moi vraiment réussi puisqu'il m'a plongée dans l'histoire et que je me sens impliquée. Je ne sais pas si c'est juste moi, après.
Et puis il y a ceci :
Note préliminaire : "laisse-la"Une fois qu’une question est lancée aux quatre vents, laisse-là faire son oeuvre toute seule. Tu dois te concentrer sur la construction de ton univers intérieur, de ta vie, et de ta personnalité. C’est la seule façon de se préparer à reconnaître les réponses que tu demandais quand elles arriveront.
C'est dit de belle façon, et cela trouve son écho en moi, donc bravo aussi.
La suite était un peu moins palpitante pour moi je dirais, mais l'un dans l'autre on s'y retrouve : la vieille nourrice mourante, puis les autres informations données sur la situation du héros, son boulot, ses passions, et le vieil érudit sage bibliothécaire ami et employeur (sacrée quintuple casquette qu'il a, celui-ci, vivement qu'il en perde une ou deux!), et puis son père, son passé, sa vie en somme. Vu l'état du présent, on pressent que ça va pas mal bouger, et c'est effectivement ce que j'espère pour la suite, vu que l'atmosphère de ce chapitre est essentiellement étouffante.
J'ai relevé ceci au milieu des préoccupations morbides sur la nourrice :
Il y a plus loin une phrase sur le soleil qui m'avait aussi frappée, mais déjà celle-ci, je ne saisis pas quelle place peut avoir la lune ici. Tout est sombre ici, calfeutré, et ça me plaît bien comme ça ; la lueur de la lune ne me fera jamais penser à la mort, donc ça ne marche pas pour moi. Enfin, c'est un détail.La lune était pleine et frappait la modeste ouverture de sa luminescence blanchâtre.
La thématique du rêve, que l'on sent importante, est précisée ici il me semble : il s'agit bel et bien d'interpréter les rêves du héros, d'en extraire une substance utilisable. Pour le lecteur, la sagesse de Grégoire sert surtout à cela pour le moment. La fin du chapitre nous met sur une piste de bon augure (ou serait-ce moi qui hallucine?) : on dirait que le rêve de notre héros est tout simplement prophétique. Le titre du chapitre, l'avertissement, prend alors un sens : quelque chose va se passer, c'est sûr. Mais revenons à nos moutons.« Pour interpréter un rêve, seuls comptent les détails.
Il m'a l'air bien contemplatif, ce héros! Du genre agaçant, donc.la silencieuse passation de pouvoir entre la lumière lunaire et l’aube naissante. Devant un froid glacial atrocement sublimé par l’air humide de la mer, le jeune homme ne s’attarda pas longtemps sur sa contemplation.
Revoilà donc la lumière d'un astre, mais elle n'est plus d'un blanc maladif, c'est l'astre tout-puissant celui-là. C'est la "passation de pouvoir" qui m'a frappée, je me suis demandé un bon moment où tu avais été chercher un registre militaire dans ce texte. Jusqu'à la précision de l'année, 1914, qui me met une autre puce à l'oreille. Il y avait, me semble-t-il, une autre allusion à l'époque - 1909? Je vérifierai après, mais cela n'avait pas fait "tilt" à ce moment. Voilà qui est fait, même si je ne sais pas quoi en faire
On se sent plutôt du côté de la nourrice dans ces affaires biz z arres de relations familiales. Elle dit que c'est à cause des paroles de l'érudit que le grand-père est devenu... Quoi en fait? Il est mort en tout cas il y a peu. Alors que l'érudit dit, lui, qu'il a essayé de l'éviter, ou en tout cas que si c'est à cause de l'érudit, il en a retenu la leçon.Tu ne peux pas te permettre de perdre ta sérénité si tu ne veux pas finir comme ton père.
On s'y perd un peu, entre la vieille nourrice, le père, l'érudit, l'autre vieux parti mourir ailleurs, et notre héros coincé sur cette île invivable. Est-ce que la nourrice est la grand-mère du héros?... Je n'ai pas bien retenu non plus leurs prénoms, mais ça vienda sûrement, j'ai confondu pendant un moment celui du père avec celui du fils. Bref.
Puisque le reste vient de se passer, ceci doit être le futur, plus ou moins lointain. Mais où va nous conduire cette histoire?La vie a besoin de tuer la pureté pour s’exprimer.
Ce mouvement me paraît assez réussi en tout cas, et on ne se perd pas trop dans les détours compliqués des histoires de famille. C'est à la relecture que je m'embrouille
Le chapitre s'arrête sur ceci :
Donc, j'ai bien peur que ton texte ait été coupé en passant sur le site. A vérifier, et à compléter rapidement si c'est le cas et que tu veux qu'on critique ton chapitre en entiere froid était bien plus mordant que les jours précédents.->
Je vais revenir sur les fautes que tu as laissées, qui ne sont pas si nombreuses que ça, quoi qu'il en paraisse.
sur cette île isolée ... île minusculesur cette ile isolé au milieu du golfe du Morra, cette ile minuscule ou se dresse
Où suis-je ?Mais quel monde ? Ou suis-je ?
voilase voilà de gris
neNon. Je n le sais pas.
Un battement de coeur, ça ne fait qu'un bruit! Il faudrait remanier la phrase pour lui redonner un sens. Un battement de coeur, c'est réputé être presque aussi rapide et éphémère qu'un battement de cils, pas du genre à durer, quoi. Il en faut plusieurs, des battements.les bruits d’un battement de coeur commençaient à résonner.
On retrouve plus tard dans le texte ce rapprochement entre sagesse et sérénitude. C'est Grégoire, d'ailleurs, qui en est à l'origine. On peut à priori en conclure que Galwyn, en rêve, adhère toujours aux paroles de son maître à penser, donc serein = sage. Pourtant c'est bien l'auteur qui décrit le rêve, à ce moment-là, si je ne me trompe. C'est donc assez étrange qu'on voie un tel parallèle se faire, comme si l'auteur = le héros = l'érudit.Sereins comme les paroles d’un grand sage.
"à" en trop.et à s’étalait sur elle.
Ca, c'est joliment dit, je ne vois pas comment mieux l'exprimer, bravo!Il reconnaissait cette voix qui résonnait dans sa tête. Elle était sienne. Tout comme ce monde incohérent et dantesque. Un hurlement strident accompagna cette constatation et le jeune homme se sentit chuter lorsqu’il se rendit enfin compte de son état.
accompagnéesDes couleurs défilaient, accompagnée d’un fracas assourdissant.
pour la concordande des temps, "alors qu'il essayait".et ses muscles engourdis fourmillaient alors qu’il essaya de bouger ses bras.
oùen ces temps ou
oùou seras-tu
mourait, en fait, à moins que ce ne soit du conditionnel?Elle se mourrait.
le soigneurMais bien avant que soigneur ne fasse ses prévisions,
Tous les verbes au conditionnel de ce passage sont à mettre au futur (c'est-à-dire, enlever les "s" à préparerai, dirai, essayerai, arrêterai, irai, arrêterai, laisserai).« Quand je me préparerais à m’en aller raconter mes pêchés à ce foutu rigolo qui pisse dans les nuages, tu le sauras tout de suite. Mais attention, je te dirais rien concrètement ! Ce sera à toi de comprendre ! D’abord je n’essayerais plus de faire prendre conscience à ton père de la gravité de sa situation mentale. Quand j’arrêterais d’essayer de le secouer, ce sera vraiment le prélude de ma dernière musique. Tu peux en être sur. Deuxième étape. Je n’irais plus discutailler toute la matinée avec cette petite parvenue de Madame Mairyda. Là, les mouvements de ma symphonie seront sacrément bien avancés. Enfin, quand j’arrêterais de vouloir te prouver que ton foutu Grégoire est un sacré coquin, tu sauras que ma chansonnette existentielle approchera de son dernier couplet. Je ne laisserais pas ma mort te surprendre. Elle viendra doucement. Je le sens. »
CoincéeCoincé dans un angle, une autre table,
J'aime bien l'utilisation que tu fais de l'italique. Par ailleurs, je ne sais pas si c'est bien géré par la macro de Words pour passer les textes sur le site en spip... Enfin bref, il y a souvent des espaces en trop qui se balladent avant ou après les passages en italique, c'est dommage. Si tu as le courage de corriger ça...certaines fantaisies
Pour la cohérence, "que de denrées alimentaires" au début.que des denrées alimentaires, de l’encre, de feuilles et, à l’occasion, de divers objets
avait placéEn cinq années, le jeune homme a placé de côté
VaVas le noter avant de l’oublier
ressentiel’angoisse qu’il avait ressenti
s'évaporaientdes visions et sensations qui s’évaporait généralement si vite
l'aidaitTransformer ses expériences en mots l’aider à se détacher des sensations
Flotte-t-il ? Vole-t-il ?Flotte-t’il ? Vole t’il ?
(enfin, j'avoue, ce n'est pas très important)
Concordance des temps => qui avait fleuriGalwyn n’avait pas trop su comment interpréter le sourire presque ironique qui fleurit ensuite sur les lèvres du bibliothécaire.
qui s'était présentéeGalwyn se souvenait de Sarhen qui se présenta un matin
ne remettait pasGalwyn ne se remettait pas les mots peu concernés
si je veuxs’il je veux encore capter
combien quoi?...lui rappela avec regret combien les bougies en cire du monastère, bien plus efficaces et agréables aux sens.
Mince, je ne l'avais pas vu passer, ce rappel de "création"! N'empêche que les rêves n'en font qu'à leur tête!Le silence avant la création. »
Je suis sûre qu'il ne le fait pas exprès.Je suis sure que Grégoire te manipule
de la même manière qu'il...exactement de quelle manière il a manipulé ton père
le jeune homme était devenu (toujours la concordance des temps..)elles s’étaient répétées plus régulièrement depuis l’année mille-neuf-cent-neuf, durant laquelle le jeune homme devint « officiellement »
sûrEt Argant lui aurait pardonné, j’en suis sur
tâches!des taches ménagères
qui y a pensé ?Mais qui y pensé hein ?!
doréd’un âge dorée.
Je verrais mieux cela ainsi : "Devenue nourrice du bébé, elle s'opposa vivement à la décision de son patron." Mieux encore, "elle s'était vivement opposée à la décision de son patron."Elle qui, devenue nourrice du bébé, s’opposa vivement à la décision de son patron.
en tous pointsen tout points semblable
Il y a une obsession pour la sérénitude là-derrière...et pourrait en discuter sereinement avec Grégoire
l'aider, ou aider sa quête de compréhension?en maudissant silencieusement tous les dieux du monde de ne venir pas l’aider « sa quête de compréhension » !
Cohérence => que de « sa mission »d’autre chose que « sa mission », de sa « grande tache », ou de sa « vérité à révéler » ?
et grande tâche
placéset deux bancs tout aussi lourds placé
J'aime beaucoup cette phrase. Elle me rapelle la sortie de veille de mon PC Mais sincèrement j'aime bien.Quelques nouvelles bûches et de grands coups de soufflet le tirèrent de sa léthargie
lancéavait-elle lancée hier soir
Passage réaliste et presque effrayant... Pourtant cela dérange à peine la lecture, que tu parles ainsi d'une vieille femme moribonde. Etrange.il put constater que la peau tirait maintenant vers une tonalité violette des plus effrayantes.
'Manque un point.n’enlevait pas l’odeur Et ces yeux grands ouverts et fixes !
N'aie pasN’ai pas l’indécence de vouloir
que ta mort se cause??...Te lamenter de la souffrance que ta mort se cause à longueur de temps ? »
baisséeTête baissé,
pas "quand"...Il s’arrêta de parler quand qu’une larme coulait
n'est pasTristesse n’est aveuglement du coeur.
chassée, oùMon grand-père l’a chassé d’une maison ou a elle presque toujours vécu.
*Elle a abandonnée toute sa vie
abandonné
sûr.Je suis sur
euestoutes les discussions que nous avons eu
'Manque un point.provocations si grossières Je vous sais sage Grégoire,
penses-tuSarhen, pense-tu que Grégoire a raison ?
il vint plaquer son oreille sur la porteEn sortant, il vint y plaquer son oreille sur la porte de son père.
OùOu vas-tu mettre le lit ?
Que penserais-tu de : "Un jour où son exaspération touchait des sommets, elle n'avait pas hésité à lui lancer dessus une cuve emplie d'eau bouillante."Elle n’hésita pas à lui lancer dessus une cuve emplie d’eau bouillante un jour ou son exaspération toucha des sommets
tous les traitstout les traits.
partout où il pouvaitpartout là ou il pouvait.
sans la virgule?Errion, acquiesça en hochant la tête plusieurs fois de suite.
Voilà pour ce qui est des p'tites fautes...
Bon, je pense que j'ai fait le tour (et après le deuxième tour je commence à connaître les prénoms des personnages, hourra!), donc arrêtons-nous là.
J'ai relevé les fautes de ton texte parce qu'il n'y en avait pas trop, et parce que sans ça, je le trouverais pas loin de parfait (comprenons-nous bien! ). A part ça, j'ai vraiment beaucoup aimé.
Le thème de la guerre me fait redouter que l'histoire ne prenne un tournant plus... récit de guerre, justement. Mais c'est un élément trop succint pour le moment pour que j'y porte plus d'attention que cela. On verra par la suite!
J'attends la suite avec impatience. Si tu en as envie, n'hésite pas non plus à nous expliquer pourquoi ton récit possède tous ces noms, sous-titres, parties et sous-parties Il y a eu des éléments de symphonie ici, mais c'était plus allusif qu'autre chose, et j'attends encore de comprendre, même si ce n'est pas particulièrement pressé.
Voilà, merci pour ton texte en tout cas!
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Voici un commentaire bien long, fourni (et pertinent ! Grand merci !). Le sommeil se dérobe à moi, cette nuit, je vais donc m'aventurer dans quelques explications à propos de certains points soulevés par ta réponse.
Je ne me pencherais pas sur tout ce que tu as écrit, pas maintenant. Il me faut une plus grande clarté d'esprit pour décortiquer chaque petit point de ton commentaire, et y répondre.
Je le ferais, mais pas dans l'immédiat.
"La Symphonie de Sonaruo" est le titre global de cette histoire (dont les rapports avec la musique ne sont peut-être pas très évidents sur ce premier chapitre, mais j'en reviens à mon explication).
Je travaille depuis assez longtemps sur le squelette du récit en lui-même, et je suis donc en mesure de te préciser certaines choses.
La Symphonie de Sonaruo aura quatre "Mouvements", dont j'ai fixé les grandes lignes du plan général d'écriture, mais c'est sur le seul premier Mouvement que j'ai développé une structure très détaillée et organisée ; je pense adapter le même "moule" (à peu de variantes près) aux autres Mouvements.
Quatre Mouvements donc.
Chacun de ces mouvements est divisé en "Harmonies", elles-mêmes au nombre de quatre. Lorsque j'ai mis en ligne "L'avertissement de la toile blanche", je les ai ici nommées "Partie" (je ne parviens pas à me souvenir si c'est délibéré... j'ai peut-être commis une erreur, bref).
Quatre Mouvements, Quatre Harmonies par Mouvement.
Quatre "Livres", Quatre "Parties", en quelque sorte.
L'harmonie correspondante à cet extrait s'appelle "Augez", nom de l'île sur laquelle débute ce chapitre. Je précise au passage que le découpage d'une harmonie correspond généralement à la situation géographique des personnages concernés par les chapitres. Je n'entretiens volontairement pas de "suspense" (si ce mot peut ici s'adapter) sur cet aspect.
Une harmonie, enfin, renferme sept mélodies, que l'on peut assimiler à des chapitres.
"L'avertissement de la toile blanche" est donc la Première Mélodie de la Première Harmonie du Premier Mouvement.
Pour entrer encore un peu plus loin dans les détails du plan général, j'ai inséré de très courts petits morceaux de texte (pas plus d'une page, de format word) entre chaque mélodie.
Mais trêve d'explications aux aux nombreuses ramifications, j'ai placé un schéma à la fin de ce message qui te présentera tout ceci bien plus clairement.
Le thème de la guerre me fait redouter que l'histoire ne prenne un tournant plus... récit de guerre, justement.
A l'origine, j'écrivais dans un univers Médieval.
Mes diverses évolutions intérieures m'ayant lassé des châteaux-forts à outrance, j'ai voulu ajouter à ce récit des éléments de "décor" plus contemporains. J'essaye de conserver les essences les plus "subtiles" (à mon sens) de différentes époques de notre monde pour les mêler en un ensemble que je m'évertue de rendre le plus cohérent possible (ce qui n'est pas une tache aisée).
Tu as retenu 1914, date (dans mon récit elle correspond au Calendrier dit Oméritien - je devrais peut-être mettre en ligne un petit lexique ? et une liste des lieux/personnages ? ) ou commence le présent chapitre (mélodie).
1914 donc.
Je m'en suis servi pour le symbole.
1914 va inévitablement évoquer le début de la première guerre mondiale à n'importe qui, même si nous ne sommes pas sur la Terre. Des notions, vont ressurgir en esprit, consciemment ou pas, et ces notions vont se répercuter sur la lecture.
On ne décortiquera pas les lignes tout à fait de la même manière que si j'avais choisi 1743, 1248, 612 ou 20229.
On sait qu'il va se passer quelque chose, très bientôt. Le monde ne changera pas, mais ceux qui vivront les évènements prochains, et en survivront, ne verront pas leur vie comme avant. L'idée va flotter à la lisière la conscience, et elle embaumera un peu le récit d'un léger parfum... fataliste ? Non, ce n'est pas le terme juste.
Quoi qu'il en soit, ce chapitre ne prélude pas un récit de guerre.
Voilà donc.
Le sommeil m'ayant enfin rejoint, je me permet de clore ici ce message, non sans y inscrire trois petit points de suspension en guise de "à suivre".
Je te remercie d'avoir lu (et relu) ce texte ; et d'en avoir noté les erreurs que je prendrais le temps d'éplucher une à une. Je l'ai déjà dit plus haut, je répondrais à tes nombreux commentaires d'ici peu d'une manière plus développée qu'à présent.
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[size=200:1w99wba8]
LA SYMPHONIE DE SONARUO[/size]
[size=150:1w99wba8]
PREMIER MOUVEMENT :[/size][size=150:1w99wba8] Le Murmure des Musiciens[/size]
1-PRELUDE : ...
2-PREMIERE HARMONIE : Augez
2.1-Première Mélodie : L'avertissement de la toile blanche
2.2-Premier Silence
2.3-Deuxième Mélodie : Le solitaire du Grand Roc
2.4-Second Silence
2.5-Troisième Mélodie : Le gardien des richesses
2.6-Troisième Silence
2.7-Quatrième Mélodie : ...
2.8-Quatrième Silence
2.9-Cinquième Mélodie : ...
2.10-Cinquième Silence
2.11-Sixième Mélodie : ...
2.12-Sixième Silence
2.13-Septième Mélodie : ...
3-PREMIER INTERLUDE
4-SECONDE HARMONIE : Sharez
4.1-Première Mélodie : ...
4.2-Premier Silence
4.3-Deuxième Mélodie : ...
4.4-Second Silence
4.5-Troisième Mélodie : ...
4.6-Troisième Silence
4.7-Quatrième Mélodie : ...
4.8-Quatrième Silence
4.9-Cinquième Mélodie : ...
4.10-Cinquième Silence
4.11-Sixième Mélodie : ...
4.12-Sixième Silence
4.13-Septième Mélodie : ...
5-SECOND INTERLUDE
6-TROISIEME HARMONIE :...
6.1-Première Mélodie : ...
6.2-Premier Silence
6.3-Deuxième Mélodie : ...
6.4-Second Silence
6.5-Troisième Mélodie : ...
6.6-Troisième Silence
6.7-Quatrième Mélodie : ...
6.8-Quatrième Silence
6.9-Cinquième Mélodie : ...
6.10-Cinquième Silence
6.11-Sixième Mélodie : ...
6.12-Sixième Silence
6.13-Septième Mélodie : ...
7-TROISIEME INTERLUDE
8-QUATRIEME HARMONIE :...
8.1-Première Mélodie : ...
8.2-Premier Silence
8.3-Deuxième Mélodie : ...
8.4-Second Silence
8.5-Troisième Mélodie : ...
8.6-Troisième Silence
8.7-Quatrième Mélodie : ...
8.8-Quatrième Silence
8.9-Cinquième Mélodie : ...
8.10-Cinquième Silence
8.11-Sixième Mélodie : ...
8.12-Sixième Silence
8.13-Septième Mélodie : ...
9-EPILOGUE
[size=150:1w99wba8]
SECOND MOUVEMENT :[/size][size=150:1w99wba8] ...[/size]
...
[size=150:1w99wba8]
TROISIEME MOUVEMENT :[/size][size=150:1w99wba8] ...[/size]
...
[size=150:1w99wba8]
QUATRIEME MOUVEMENT :[/size][size=150:1w99wba8] ...[/size]
...
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Je ne peux pas commenter les textes d'autrui, mais je peux commenter les commentaires de mes textes c'est, en quelque sorte, un prolongement de mon travail d'écriture.
san écrit: Il y a quelques petites fautes que je vais te lister un peu plus loin (à toutes fins utiles)
Très utile et je t'en remercie.
san écrit: car tu sais apparemment où tu vas
Je sais ou je vais, en effet ; quel sillon évolutif vont suivre les personnages et les évènements. Je n'en connais pas encore tous les détails, l'écriture me révèlera ce que le travail préliminaire ne m'a que suggéré.
san écrit: Je n'ai jamais fait un rêve pareil contenant des mots aussi précis et abstraits, en tout cas, j'en suis à peu près certaine.
Il fut une époque ou je tentais d'explorer, pour diverses raisons, l'univers de mes rêves. J'ai forcé ma mémoire "consciente" à chercher à m'en souvenir avec de plus en plus d'acuité. Je voulais attraper les détails, capter les images, retenir tous les mots possibles. Je prenais beaucoup de notes, au réveil, puis plus tard dans la journée. D'un mot découlait un souvenir onirique.
J'ai fait de très belles découvertes et, de temps à autre, derrière les façades absurdes, chaotiques et irrationnelles de ces paysages intérieurs, j'ai pu piocher des "trésors" inattendus. Parmi eux, des phrases, très correctement exprimées, dont la profondeur me surprenait et la portée me déroutait.
Nul rêve prophétique toutefois, bien que l'écho trouvé par l'onirique dans le réel fut parfois troublant.
La scène du rêve est en partie tirée de cette expérience. Le contenu et l'utilise sont totalement "fictionnelles" : je ne fais pas de l'auto-biographie mais me contente de réutiliser des connaissances acquises sur les mécanismes du rêve.
Mes rêves devrais-je dire car, de rêves, il y a tant que de rêveur.
Mais je m'égare.
san écrit: le vieil érudit sage bibliothécaire ami et employeur (sacrée quintuple casquette qu'il a, celui-ci, vivement qu'il en perde une ou deux!)
Beaucoup de rôles, en effet, pour un seul personnage qui n'apparait même pas "concrètement" dans la scène, si ce n'est au travers des pensées de Galwyn.
Toutefois, je remettrais légèrement en question l'application de "sage" au personnage de Grégoire. La sagesse peut être une question de point de vue : chacun possède la sienne. C'est Galwyn qui se représente Grégoire comme sage.
Attention, je ne suis pas en train de révéler que le bibliothécaire est un "méchant" ! Mais tout le monde ne le percevra peut-être pas de la même manière. Un tel pourra lui reprocher un manque de compassion, un autre sa dureté, ...
san écrit: J'ai relevé ceci au milieu des préoccupations morbides sur la nourrice :
Il y a plus loin une phrase sur le soleil qui m'avait aussi frappée, mais déjà celle-ci, je ne saisis pas quelle place peut avoir la lune ici. Tout est sombre ici, calfeutré, et ça me plaît bien comme ça ; la lueur de la lune ne me fera jamais penser à la mort, donc ça ne marche pas pour moi. Enfin, c'est un détail.La lune était pleine et frappait la modeste ouverture de sa luminescence blanchâtre.
Lorsque j'ai placé ce passage après les pensées sur la nourrice, je n'ai pas pensé au "symbole". Je voulais simplement montrer que le jeune homme voulait se détourner de ses pensées, il couve sa chambre du regard et tombe sur la lune, la lune éclaire son lieu de vie principal.
Les pensées de Galwyn sur la mort prochaine de Sarhen sont assez révélateurs de son état d'esprit "immédiat" : comme pour le rêve, il préfère ne plus y penser.
Que reste-t-il quand on ne pense plus ?
Soi.
Je pensais qu'une description d'un lieu qu'il a lui-même aménagé continuerait d'apprendre au lecteur le monde de fonctionnement intérieur de Galwyn. Un profil s'esquisse.
Quand à lune, pleine, qui va bientôt laisser sa place au soleil, elle ne m'évoque pas la mort, je ne l'ai pas mise dans ce but. Pour le coup, c'est un simple élément du décor... qui met en valeur ce que j'ai expliqué plus haut, la chambre du personnage, donc une approche imagée de sa personnalité.
Je transite avec la lumière d'une scène à l'autre.
san écrit: La thématique du rêve, que l'on sent importante, est précisée ici il me semble : il s'agit bel et bien d'interpréter les rêves du héros, d'en extraire une substance utilisable. Pour le lecteur, la sagesse de Grégoire sert surtout à cela pour le moment. La fin du chapitre nous met sur une piste de bon augure (ou serait-ce moi qui hallucine?) : on dirait que le rêve de notre héros est tout simplement prophétique. Le titre du chapitre, l'avertissement, prend alors un sens : quelque chose va se passer, c'est sûr.
Le rêve, et ses interprétations.
La réalité et ses perceptions.
Qui trouve écho dans l'autre ? Qui influence l'autre ?
La réalité influence-t-elle le rêve ou le rêve influence-t-il la réalité ?
Il ne contemple pas longtemps làsan écrit: Il m'a l'air bien contemplatif, ce héros! Du genre agaçant, donc.
san écrit: Elle dit que c'est à cause des paroles de l'érudit que le grand-père est devenu... Quoi en fait ? Il est mort en tout cas il y a peu. Alors que l'érudit dit, lui, qu'il a essayé de l'éviter, ou en tout cas que si c'est à cause de l'érudit, il en a retenu la leçon.
Sarhen, la nourrice dit que Errion, le père de Galwyn, a été manipulé par Grégoire, le bibliothécaire. Elle pense qu'il est en partie responsable de l'état de délabrement mental dans lequel se trouve aujourd'hui Errion. Mais même dans sa colère, elle précise toutefois que sans Grégoire, Errion n'aurait rien aujourd'hui. Comme Galwyn.
san écrit: On s'y perd un peu, entre la vieille nourrice, le père, l'érudit, l'autre vieux parti mourir ailleurs, et notre héros coincé sur cette île invivable. Est-ce que la nourrice est la grand-mère du héros?... Je n'ai pas bien retenu non plus leurs prénoms, mais ça vienda sûrement, j'ai confondu pendant un moment celui du père avec celui du fils. Bref.
Je vais écrire un petit appendice à mon message en ce sens.
La nourrice n'est pas la grand-mère de Galwyn.
san écrit:
Puisque le reste vient de se passer, ceci doit être le futur, plus ou moins lointain. Mais où va nous conduire cette histoire?La vie a besoin de tuer la pureté pour s’exprimer.
Passé, présent, futur... rien n'est certain, n'est-ce pas ?
san écrit: Le chapitre s'arrête sur ceci :
Donc, j'ai bien peur que ton texte ait été coupé en passant sur le site. A vérifier, et à compléter rapidement si c'est le cas et que tu veux qu'on critique ton chapitre en entiere froid était bien plus mordant que les jours précédents.->
Le chapitre s'arrête bien sur la morsure du froid, même si le passage dans la macro spip a quelque peu fait souffrir mon texte.
san écrit: On retrouve plus tard dans le texte ce rapprochement entre sagesse et sérénitude. C'est Grégoire, d'ailleurs, qui en est à l'origine. On peut à priori en conclure que Galwyn, en rêve, adhère toujours aux paroles de son maître à penser, donc serein = sage. Pourtant c'est bien l'auteur qui décrit le rêve, à ce moment-là, si je ne me trompe. C'est donc assez étrange qu'on voie un tel parallèle se faire, comme si l'auteur = le héros = l'érudit.
Ma foi, dans un rêve, les frontières des consciences s'estompent quelque peu. On ne sait plus trop si l'on pense ou... si l'on est pensé.
san écrit:
Je verrais mieux cela ainsi : "Devenue nourrice du bébé, elle s'opposa vivement à la décision de son patron." Mieux encore, "elle s'était vivement opposée à la décision de son patron."Elle qui, devenue nourrice du bébé, s’opposa vivement à la décision de son patron.
Je le vois aussi mieux ainsi. Merci de la suggestion.
san écrit:
l'aider, ou aider sa quête de compréhension?en maudissant silencieusement tous les dieux du monde de ne venir pas l’aider « sa quête de compréhension » !
L'aider dans sa quête de compréhension. Il manque "dans".
san écrit:
que ta mort se cause??...Te lamenter de la souffrance que ta mort se cause à longueur de temps ? »
"Te lamenter à longueur de temps de la souffrance que sa mort prochaine te cause ?"
Je ne garderais peut-être pas la phrase telle qu'elle, mais voilà l'idée que je voulais exprimer.
san écrit:
Que penserais-tu de : "Un jour où son exaspération touchait des sommets, elle n'avait pas hésité à lui lancer dessus une cuve emplie d'eau bouillante."Elle n’hésita pas à lui lancer dessus une cuve emplie d’eau bouillante un jour ou son exaspération toucha des sommets
J'en pense le plus grand bien. Merci.
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Petit récapitulatif des personnages cités dans ce chapitre et des informations y étant rattachées : [/size]
-Galwyn Lornal : fils d'Errion Lornal et d'une femme morte en couches dont le nom n'est pas précisé dans ce chapitre ; il vit sur l'ile d'Augez, et assiste le bibliothécaire du Monastère, Grégoire, qui est aussi son ami.
-Errion Lornal : père de Galwyn, peintre, aujourd'hui mentalement malade et obnubilé par une toile blanche qu'il veut peindre depuis dix ans sans jamais l'avoir touchée de ses pinceaux.
-Grégoire : bibliothécaire du Monastère Oméritien de l'île d'Augez ; il emploie Galwyn comme assistant.
-Sarhen : ancienne nourrice de Galwyn aujourd'hui mourante ; elle fut autrefois cuisinière dans la famille maternelle du jeune homme ; à la mort de mère de Galwyn, elle devint la nourrice du bébé, mais fût chassée sur l'île d'Augez quelques semaines plus tard lorsque Argant découvrit qu'Errion s'y terrait. La vieille femme ne voulut pas abandonner cet enfant, et depuis lors elle vit sur l'île avec Errion et Galwyn.
-Argant Tedour : grand-père maternel de Galwyn, qui envoya jadis Galwyn encore bébé sur l'île d'Augez, ou s'était réfugié Errion après la mort de son épouse lors de la naissance du garçon. Il est mort peu de mois auparavant.
-La mère de Galwyn et épouse d'Errion : fille d'Argant Tedour, morte en couches ; son nom n'est pas précisé dans le chapitre.
Je suis content d'avoir positivement retenu ton attention, et espère que la suite saura aussi susciter ton intérêt. Un autre chapitre est déjà écrit depuis quelques temps, et le troisième approche de sa phase "terminale", je pourrais donc mettre en ligne la suite très bientôt même si ma phase d'écriture viendrait à se clore.
Et encore une fois, merci pour tes abondantes et pertinentes remarques.
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- Zarathoustra
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J'ai lu ton texte avec une grande curiosité. D'abord parce qu'il commence de manière assez atypique.
La thématique du cadre blanc fait écho à celui de la panche blanche. C'est une surface vierge qui doit être couverte, mais aussi un écho de la souffrance de créer (l'angoisse de la page blanche). Commencer un récit avec un tel symbole est trè fort. J'espère que ce ne sera pas une idée en l'air. Pour ce qui est du rêve, je le trouve trop symbolique pour être vraissemblable. On sent une projection de rêve plus qu'un rêve réel. La pensée l'habite trop.
On découvre également d'autres thèmes très fort, celui de la vieillesse et de la mort, de la quête de soi. Il y a également parcemé ici ou là de phrases à la profondeur surprenante qui sont de vrais pensées que l'on suppose "vécu" et non des phrases pour essayer de donner un peu de sens. On flirte presque avec la philosophie.
Bref, le texte prend très vite une tournure des plus serieuse.
Ensuite, je suis impressionné par l'agencement général du chapitre. Tu as parlé de symphonie, je suppose qu'effectivement ce n'est pas innocent. On sent qu'une partition très agencée encadre le récit qui se déplace entre le passé et le présent et entre les personnage eux même. C'est fait avec une grande maitrise.
Ensuite, les personnages eux-mêmes. Ils ne sont pas des simples figures, on les sent complexe, ambigus, avec un vécu qui parfois se dévoile un peu. Grégoire est le plus fouillé pour l'instant, à la fois fascinant et repoussant.
Il ne se passe pas grand chose dans ce chapitre, alors qu'on a tendance justement à vouloir en mettre plein la vue. Hormis le départ onirique, l'histoire prend un caractère intimiste et dessine un drame familiale, presque en huis-clos. Ce choix , un peu austère, m'a plu parce que tu arrive à mélanger l'histoire, les histoires, les personnages et les periodes de manière discrète et maitrisé. Bien qu'il ny ait eu aucun effet pyrotechnique, le chapitre s'avère d'une grande richesse.
J'aavais noté quelque fautes récurrente (le "où" et le "sûr" et quelques fautes que Maitre San t'a signalé) qui surprennent dans cet ensemble très étudié.
Si je devais faire un reproche, c'est peut-être qu'il manque un peu de légèreté, on flirte avec l'étouffement. J'ai déjà employé le mot "austère". Ca peut te déservir à la longue; Certes c'est très réusssi, mais il manque des éléments pour créer de l'enthousiasme. On est parfois impressionné, respectueux, mais pas "enthousiaste". De toute façon, je pense que c'est une histoire qui va peu à peu s'installer. Et qu'elle a tout pour me plaire.
Pourtant, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai une impression de de déjà lu. Surtout au niveau de l'intrigue principale autour du drame familial. Je sais pas si c'est à la TV... J'ai aussi le souvenir d'un Dos Passos. Le noeud d'intrigue, bien que classique, n'en est pas mins très fort potentiellement.
Donc ça tout ça situe ce texte sans doute sur mon podium.
Bon, je clos mes commentaires, je pourrais pas t'en dire plus tout de suite, car cet écran va s'éteindre pour un bon moment.
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- Post Scriptum
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Zarathoustra écrit: Commencer un récit avec un tel symbole est très fort. J'espère que ce ne sera pas une idée en l'air.
Pas de graine lancée aux quatre vents. L'emplacement de tout ce qui peut germer a été mis en place en fonction de ses évolutions futures.
Pour ce qui est du rêve, je le trouve trop symbolique pour être vraissemblable. On sent une projection de rêve plus qu'un rêve réel. La pensée l'habite trop.
Un rêve n'est-il pas lui-même une projection, une "matérialisation intérieure" de la pensée ?
Pensée désorganisée lors des rêves "communs", ou la conscience de soi est plus ou moins dissoute. Pensée de plus en plus symbolique, agencée, organisée lorsque la lucidité du rêveur s'éveille de manière progressive (c'est à dire lorsque la sortie du songe est proche, mais ce n'est pas une règle générale).
Ensuite, les personnages eux-mêmes. Ils ne sont pas des simples figures, on les sent complexe, ambigus, avec un vécu qui parfois se dévoile un peu. Grégoire est le plus fouillé pour l'instant, à la fois fascinant et repoussant.
Le plus fouillé mais le seul à ne pas être physiquement présent dans la scène, si ce n'est par retours en arrière et pensées de Galwyn. Cette remarque me réjouit donc, et si d'autre lecteurs partagent cet avis, je pourrais considérer avoir réussi à montrer tout l'aval que possède Grégoire sur Galwyn.
J'avais noté quelque fautes récurrente (le "où" et le "sûr" et quelques fautes que Maitre San t'a signalé) qui surprennent dans cet ensemble très étudié.
Effectivement. A passer tant de temps sur le fond de mon récit, certains petits détails de la forme m'ont échappé. Merci de me l'avoir relevé, je vais m'atteler à vérifier cela.
Si je devais faire un reproche, c'est peut-être qu'il manque un peu de légèreté, on flirte avec l'étouffement.
J'ai voulu insérer un instant une note plus légère que les autres, avec la présence du chat Pochus. Parmi les tonalités plus sombres que je développais, il était assez difficile d'introduire cet aspect sans briser l'harmonie générale.
Certes c'est très réussi, mais il manque des éléments pour créer de l'enthousiasme.
Je crois comprendre ce que tu veux dire. On ne se sent pas totalement "emballé", agrippé brusquement par la manche par un évènement, une révélation, ou un acte qui attise immédiatement le désir de tourner la page.
J'ai fait ce choix en connaissance de cause.
D'abord je met en place les instruments, puis je fais venir les musiciens.
Et musique.
Pourtant, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai une impression de de déjà lu. Surtout au niveau de l'intrigue principale autour du drame familial. Je sais pas si c'est à la TV... J'ai aussi le souvenir d'un Dos Passos.
Ayant tout aussi peu fréquenté Dos Passos que la TV, je ne peux que hausser les épaules. Il est inévitable que certains parallèles (voire similitudes) s'établissent entre deux oeuvres, ou deux auteurs, mêmes s'ils ne se sont jamais lus.
Deux fleurs très semblables peuvent pousser sur des sols très différents.
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- Post Scriptum
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J'ai commis quelques erreurs dans les commentaires de mon propre écrit. Fatigue, inattention ou autres réjouissances, je l'ignore, et ne m'attarderais pas sur cette question : l'erreur est là, quoi qu'il en soit.
Aetos écrit: -La mère de Galwyn et épouse d'Errion : fille d'Argant Tedour, morte en couches ; son nom n'est pas précisé dans le chapitre.
Son nom est bien précisé dans le chapitre, et il est cité deux fois.
Elle s'appelle Enora.
Je m'étais également fendu, dans le premier des mes messages, d'une exposition du plan général de la symphonie. Mais il y a neuf mélodies par harmonies, et non pas sept comme je l'ai écrit ; et huit silences et non pas six. Ce qui élève considérablement le nombre la "masse" du récit.
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- Lomerandin
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Comme ça faisait quelques siècles que je n'avais rien lu sur les Chroniques, j'ai choisi de commencer par M. le nouveau.
Au bout d'un moment dans ma lecture, j'ai eu un titillement de l'esprit. Diable, ce texte est bien nouveau, et pourtant il me rappelle quelque chose. Ce n'est qu'en creusant que j'ai trouvé : Aethos n'est qu'un avatar de Gulzan ! Si si, relisez Le Chant du Temps et vous verrez ce que je veux dire. Dans les deux cas, l'auteur pratique une expérience innommable sur le lecteur, ce qui le perturbe et l'oblige à revoir sa manière de lire. C'est pour ça que je te renvoie vers les critiques du Chant du Temps.
Mais il y a quand même des différences. Dans son ensemble, l'histoire est bien moins onirique que chez Gugul. Il y a un côté bien ancré dans le réel, grâce à Sarhen, qui ne cesse de nous rappeler que tout ceci n'est pas imaginé. Si elle n'était pas là, on se serait sérieusement inquiété pour la santé mentale de Galwyn : entend-il des voix ? a-t-il des hallucinations ? Et je parle pas ici que du rêve initial : toute la réalité du récit oscille en permanence. Sauf lorsqu'il s'agit de Sarhen.
Quand je vois des trucs comme ça, c'est sûr, il y a gulzanisation.La vie a besoin de tuer la pureté pour s’exprimer.
Bon, après ce passage très cryptique, je deviens plus terre-à-terre.
Le personnage du père est excellent. J'ai rarement vu une description aussi crédible de la folie artistique.
Pour Galwyn, je ne sais pas trop que penser de lui : je sens que la folie paternelle a laissé des séquelles chez le fiston, ce qui explique que le texte soit par moments nappé de brouillard. Ce brouillard me dérange un peu d'ailleurs : je crains de ne pouvoir m'accrocher au texte et de glisser sur l'onirisme ambiant. Pour la suite, je me demande où on va se retrouver... Mais bon, j'avais dit la même chose à propos du Chant du Temps, alors que c'est un grand texte.
Aethos écrit: Quatre Mouvements, Quatre Harmonies par Mouvement.
Si ceci ne vous rappelle pas Le Chant du Temps...
Aethos écrit: Il fut une époque ou je tentais d'explorer, pour diverses raisons, l'univers de mes rêves. J'ai forcé ma mémoire "consciente" à chercher à m'en souvenir avec de plus en plus d'acuité. Je voulais attraper les détails, capter les images, retenir tous les mots possibles. Je prenais beaucoup de notes, au réveil, puis plus tard dans la journée. D'un mot découlait un souvenir onirique.
J'ai fait de très belles découvertes et, de temps à autre, derrière les façades absurdes, chaotiques et irrationnelles de ces paysages intérieurs, j'ai pu piocher des "trésors" inattendus. Parmi eux, des phrases, très correctement exprimées, dont la profondeur me surprenait et la portée me déroutait.
Nul rêve prophétique toutefois, bien que l'écho trouvé par l'onirique dans le réel fut parfois troublant.
La scène du rêve est en partie tirée de cette expérience. Le contenu et l'utilise sont totalement "fictionnelles" : je ne fais pas de l'auto-biographie mais me contente de réutiliser des connaissances acquises sur les mécanismes du rêve.
Mes rêves devrais-je dire car, de rêves, il y a tant que de rêveur.
Intéressant. J'appelle mon pote Sigmund.
Zara écrit: Pourtant, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai une impression de de déjà lu.
Aha, je ne suis donc pas le seul !
Au niveau de la structure de ta symphonie : ouille ! Ça c'est du lourd. Si tu pense pouvoir relever le défi...
Pour ce qui est des personnages, je n'ai eu aucun mal à les identifier et les retenir. Y en a pas tant que ça et ils sont tout de même clairement individualisés. Si tu veux du cryptique, y en a dans le Chant du Temps.
Surtout, ne prend pas ombrage de la comparaison avec le texte de Gulzan. Quoique similaire, le tien est bien différent et je ne faisais que des rapprochements.
En tout cas, question style, aucun doute : le tien est déjà rodé.
PS : J'ai donné un petit coup de ciseaux magiques pour enlever quelques astérisques rebelles. C'est qu'il faut faire gaffe, on les paie à l'unité.
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- Post Scriptum
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Attention à toutes déductions hâtives toutefois. La précipitation d'un raisonnement n'a jamais rien donné de très réjouissant, surtout lorsqu'il s'agit d'analyser la toute première note d'une oeuvre programmée pour s'étirer sur de longues mélodies.
Je ne prend pas ombrage de tes comparaisons avec l'oeuvre de Gulzan, mais je dois dire que leur redondance a fini par m'agacer. Sérieusement. Je crois que chaque créateur très impliqué par son travail ne peut s'empêcher de se sentir piqué lorsqu'un lecteur, surgi de "nulle part", commente son récit sans cesser d'établir des parallèles avec un écrit dont il ignorait jusque-là l'existence. Du moins, je viens de découvrir faire partie de ce type de créateur-là.
Je ne me lancerais pas dans la découverte du "Chant du Temps" pour le moment. Je suis en pleine période d'écriture et je m'interdis toute lecture pendant mes phases créatives. Toutefois, j'ai feuilleté le travail de Gulzan, assez vaguement. Je crois avoir perçu (un petit peu) ce qui t'a rappelé ce texte dans le mien : les questions immémoriales, vaguement métaphysiques, un peu spirituelles et philosophiques, se croisent sur fond d'onirisme ambiant, dans un univers aux frontières un peu floues. Ce ne sont que des impressions succintes, captées sur des phrases volées ici et là, sans approfondir : mon jugement hâtif (à mon tour) doit contenir son lot d'approximations.
Je peux toutefois t'assurer que "La Symphonie de Sonaruo" est tout ce qu'il y a de plus ancré dans "la réalité". Son seul élément purement "fantastique" réside dans la mise en place d'univers différent de notre Terre.
Lomerandin écrit: Mais il y a quand même des différences. Dans son ensemble, l'histoire est bien moins onirique que chez Gugul. Il y a un côté bien ancré dans le réel,
Et il y a surtout une trame et une conception générale qui sont complètement différentes (pour ce que j'ai pu percevoir du "Chant du Temps"), comme te le montrera la suite du récit, si tu les lis, et que je les met en ligne.
Mais je ne vais pas m'étirer à l'infini sur les réelles ou probables différences entre son travail et le mien.
Dans "L'avertissement de la toile blanche", le personnage rêve, puis se réveille. Le réel est au coeur de cette mélodie, plus que jamais : le brouillard onirique, l'impression d'une frontière floue entre deux univers peut être considéré comme un "effet de style visant à ce que lecteur adopte une certaine partie des perceptions de Galwyn". Mais pas simplement non plus : c'est à chacun de voir ce qu'il peut y percevoir.
Le développement de mon intrigue, la construction de mes personnages et tout ce qu'il y a de plus "concret" (si tu me passes le terme, peu adapté à vrai dire).
Et si l'histoire se développe autour de certaines thématiques, les thématiques ne sont pas l'histoire.
Lomerandin écrit: grâce à Sarhen, qui ne cesse de nous rappeler que tout ceci n'est pas imaginé. Si elle n'était pas là, on se serait sérieusement inquiété pour la santé mentale de Galwyn : entend-il des voix ? a-t-il des hallucinations ?
Si tu veux parler des phrases en italique insérées lors de la scène avec Errion, les mots du rêve font écho à la réalité. Sinon, je n'ai pas très bien compris ce que tu voulais dire par ces phrases. Certes, Sarhen semble le personnage le plus "accroché à la matière" de tout ce chapitre, mais pourquoi elle "ne cesse de nous rappeler que tout ceci n'est pas imaginé" ?
Lomerandin écrit: Et je parle pas ici que du rêve initial : toute la réalité du récit oscille en permanence. Sauf lorsqu'il s'agit de Sarhen.
Pour la phrase en italique, je ne te contredirais pas. Oui, la frontière entre "ce qui a été rêvé" et "ce qui est vécu" semble parfois impalpable, surtout au niveau des petits détails.
Quand à la mort de Sarhen, il s'agit d'une réalité on ne peut plus "palpable".
Lomerandin écrit: Pour Galwyn, je ne sais pas trop que penser de lui : je sens que la folie paternelle a laissé des séquelles chez le fiston, ce qui explique que le texte soit par moments nappé de brouillard. Ce brouillard me dérange un peu d'ailleurs : je crains de ne pouvoir m'accrocher au texte et de glisser sur l'onirisme ambiant.
Le personnage est assez flou dans cette mélodie, tout comme sa personnalité qui se devine pas par ses actes, mais par ses souvenirs et son lieu de vie.
Lomerandin écrit: Pour la suite, je me demande où on va se retrouver...
J'espérais que la sortie du lieu de vie des Lornal et la morsure finale du froid t'aurait définitivement réveillé. On ne peut pas écouter une symphonie en étant, tout au long de son déroulement, à moitié endormi. )
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- Zarathoustra
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Je trouve au contraire que le texte s'attache au contraire au réel, on est même dans le quotidien des personnages. Certes, il y a le rêve du début (je sais pas pourquoi, mais il m'avais fait pensé au début de ... Ainsi parlait Zarathoustra, justement, je le dit suite à tes remarques sur les symphonuies (comme quoi je suis partout y compris dans mon subconscient )), donc rêve du début, je disais, des remarques parfois "abstraite" sur la vie (un peu comme dans Gulzan), mais au contraire, je pense que c'est justement l'une des réussites du texte, on a un vrai ancrage des personnages: insistances sur leurs relations, leur passé, leur quotidien.
C'est ce qui justement donne vie aux personnages et ce, de manière discrète et subtile.
Pour revenir sur commentaire d'Aetos:
Je ne suis pas d'accord à la lumière de ton texte. Ton "rêve" évoque plutôt le chéminement inverse de l'auteur qui serait: comment faire mon rêve en utilisant des symboles qui me serviront à mon histoire. Je suis d'accord que l'éveil de la conscience est plutôt réussi mais je critiquais l'idée même de ce rêve au départ Pour moi, il est dans un registre trop cérébralement symbolique puisqu'il s'agit de l'acte de créer même. C'est déjà un raisonnement qui raisonne en soi et non une formulation symbolique onirique. La raison est déjà trop présente dans sa signification.Pensée désorganisée lors des rêves "communs", ou la conscience de soi est plus ou moins dissoute. Pensée de plus en plus symbolique, agencée, organisée lorsque la lucidité du rêveur s'éveille de manière progressive (c'est à dire lorsque la sortie du songe est proche, mais ce n'est pas une règle générale).
Et je doute que ce type de questionnement fasse partie du registre du rêve. Je veux bien que la couleur blanche le soit, mais la page/tableau blanche et vierge me parait trop dans l'artifice. On sent que c'est l'auteur qui parle et non un subconsient qui cherche à communiquer à son conscient (la preuve, c'est que ces symboles, bien que très riches, sont compris par tous, pas besoin d'avoir lu une clés des rêves ou Freud).
Donc tu as raison sur un point (l'éveil qui prend le controle du rêve) sauf que jamais je ne me suis senti dans un vrai rêve, mais plutôt dans une allégorie. C'est peut-être une nuance pas fondamentale, mais on est là pour discuter!
PS: come ça, pour savoir, tu en es où dans l'écriture de l'ensemble et dans le détail de la structure de ce que tu as planifié? Ce serait intéressant de voir comment tu as procédé dans l'un des sujets de notre forum "conseils d'écriture", notamment dans le topic "le scénario", où on évoquait de la difficulté d'écrire sur une trame trop précise.
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- Post Scriptum
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Zarathoustra écrit: je sais pas pourquoi, mais il m'avais fait pensé au début de ... Ainsi parlait Zarathoustra, justement, je le dit suite à tes remarques sur les symphonies
Ainsi parlait Zarathoustra n'est pas une symphonie.
C'est un poème symphonique.
Bon, je pinaille, mais la structure est vraiment très différente.
Quand à l'évocation que cette musique t'a évoqué, j'imagine qu'elle se situe totalement au niveau "subconscient" (que ce mot est moche) : l'esprit créatif qui a animé ces scènes écrites et musicales possède peut-être certains parallélismes.
A vrai dire, je n'en sais rien.
Je n'ai jamais pensé à Ainsi parlait Zarathoustra en écrivant ou en relisant mon texte.
C'est déjà un raisonnement qui raisonne en soi et non une formulation symbolique onirique.
Le rêve ne reste qu'un symbole pour celui qui hésite à y voir une image concrète de la réalité. Et tout peut devenir symbole dès lors qu'on a envie d'en voir un. Donc, entre "une formulation symbolique onirique" et "un raisonnement", il y a peu de différences.
Le mot est déjà un symbole en soi, et le raisonnement, chez l'humain (à l'état conscient), a besoin de mots pour s'exprimer.
Le rêve est raisonné, d'une certaine manière.
Mais après, tout dépend des individus, j'imagine. Et des types de rêves : entre la dérive onirique à une sensation physique, la matérialisation imagée de pensées dérivantes, et la communication plus ou moins claire avec un "soi" intérieur déroutant, personne n'aura la même image en tête lorsque l'on parle du "rêve".
Je devrais même sortir de ce mot de "rêve", il n'est peut-être pas très adapté ici.
Galwyn ne rêve pas (enfin si, dans le sens ou il n'est pas conscient de son univers "physique") : il était, pour un instant, redevenu ce "soi" intérieur ; son éveil progressif a sorti sa conscience "commune" de son assoupissement. Alors ce "soi" intérieur, sentant que la personnalité "normale" allait s'éveiller, ce "soi" intérieur donc, fait passer ses messages au seul moment de contact possible (l'éveil) dans le seul lieu de contact possible (le monde onirique : à savoir, les pensées "matérialisées").
J'ai l'impression d'être quelque peu confus.
Je m'arrête là, si besoin est, j'essayerais de préciser mon "raisonnement".
Et je doute que ce type de questionnement fasse partie du registre du rêve.
Du registre du rêve non.
Mais le "monde" du rêve peut être utilisé pour "faire passer" ce type de questionnements. Certes, ce n'est pas courant, ni banal.
Les amateurs de symboles des âges anciens l'ont déjà compris : combien de textes religieux nous racontent l'histoire d'un humain contacté par dieu ou des anges dans son sommeil.
Je veux bien que la couleur blanche le soit, mais la page/tableau blanche et vierge me parait trop dans l'artifice.
L'esprit a besoin d'associations pour faire passer ses messages oniriques. Le blanc seul n'aurait pas fait réagir assez fort la conscience de Galwyn. Il lui fallait une forme, le carré de la toile. D'ailleurs au début, c'est une toile que le rêveur voit concrètement. Elle disparait pour laisser place au carré blanc. Dans le monde onirique, la conscience se laisse recouvrir par "quelque chose" de plus épuré, qui lui est supérieur.
la preuve, c'est que ces symboles, bien que très riches, sont compris par tous, pas besoin d'avoir lu une clés des rêves ou Freud).
Effectivement.
J'ai Freud dans ma bibliothèque, mais je n'ai jamais ouvert l'un de ses écrits. Par contre, j'ai feuilleté Jung.
comme ça, pour savoir, tu en es où dans l'écriture de l'ensemble et dans le détail de la structure de ce que tu as planifié ?
L'écriture en elle-même est très peu avancée.
D'aussi abouti que "l'avertissement..."il y a la seconde mélodie, "la dissonance inattendue", que je crois avoir assez travaillé rendue lisible pour l'instant, et le petit silence intercalé entre les deux. Pour le reste, ce ne sont que des esquisses, des morceaux de dialogues, ou des idées jetées sur une page.
Enfin, je devrais bannir le terme "abouti" pour "l'avertissement...". A me relire, je m'horrifie du nombre incroyable d'erreurs qui s'y attardent.
Ce serait intéressant de voir comment tu as procédé dans l'un des sujets de notre forum "conseils d'écriture", notamment dans le topic "le scénario", où on évoquait de la difficulté d'écrire sur une trame trop précise.
Pourquoi pas.
Du moment que tu me demandes seulement d'expliquer ma méthode, et non pas de donner des conseils d'écriture, je n'y vois pas d'inconvénients.
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- Vuld Edone
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- Messages : 2178
On aurait pu craindre le contraire. Au début, les questions vides de sens faisaient craindre une nouvelle destinée un peu ridicule, dans une sorte d'aventure philosophique que je redoute encore.
Mais force est de reconnaître une certaine maîtrise :
Pour un texte symphonique, nous aurions pu nous attendre à un art musical, non pictural.Le jeune homme essaya de s’approcher de l’objet, mais à peine eut-il esquissé un mouvement que le bleu azur du ciel, dans une immense vibration, vira à un noir impénétrable. Les mugissements du vent disparurent. Une nuit sans étoiles, une nuit dont le silence oppressant qui l’accompagnait la présentait comme éternelle, venait de tomber sur le monde. [...] Le son immense et précipité qu’était devenu ce coeur phénoménal se transforma en une horrible cacophonie. Lorsqu’il explosa en une gerbe de sonorités stridentes, le rouge absorbait définitivement toute trace du blanc.
Mais le champ sonore est présent, au moins dans la partie du rêve, et j'ai souvenir de l'avoir retrouvé avec les râles de la mourante. Ce serait donc, pour l'analyse, le marquage à suivre.
Néanmoins, je regrette que ce marquage n'ait pas été visible en premier paragraphe, où le vent offrait une possibilité aisée de l'introduire. Autre chose :
Si encore l'idée du messager était acceptable, car après tout motivable, quoique totalement isolée à mon avis, par contre son allongement n'a aucune justification. A ce stade, ce n'est que l'allongement d'une forme déjà peu explicite, et l'allégorie que cela représente n'apporte aucune information pertinente.Galwyn se posa la question sans y prêter vraiment attention. Elle était passée dans son esprit aussi vite qu’un messager concentré sur sa mission traversant un hameau.
Plaçons Galwyn en messager, la mission dans la toile parfaite, le hameau serait soit le rêve, soit la réalité, mais un hameau n'a aucun sème utile pour en retirer du sens. Ca aurait pu être indifféremment une forêt, une montagne ou un torrent.
Puis les questions. Elles sont la meilleure manière de décrédibiliser un propos. Pour caricaturer, on dirait que la toile soupire (c'est le cas), puis, pour reprendre l'expression d'une fille de treize ans, "chiale" (tu le sais, si tu le sais, dis-le).
Avec la confusion des valeurs, il est extrêmement difficile, sinon impossible, de rendre un tel discours vraisemblable. A mes yeux, c'est ridicule, je peux à tout instant balancer un "non" à la face d'une toile placée en vérité absolue, et c'est l'ensemble d'une révélation qui s'effondre avant même d'être apparue.
Le plus simple est de dire que, même si Sahren le sait, la question m'est adressée directement, à moi lecteur (sinon, ce serait n'avoir pas conscience des canaux de communication), et moi, je n'ai aucune raison de le savoir. Le texte me pose une question sans apporter la moindre réponse (à part lancer une lumière dite pure, dans un monde pré-construit), puis m'en veut de ne pas comprendre, et me lance une maxime sans argument, que je devrais avaler aveuglément.
Il n'est pas étonnant qu'à ce stade, j'aie totalement rompu le pacte de lecture.
Le reste du texte est par contre impeccable.
Le long discours de Grégoire, formé d'un nouveau sermon auquel on adhère, ou non, et qui certes donne le personnage, mais s'impose à ce stade comme la voix de l'auteur, car Grégoire, par son absence et son influence sur Galwyn, est placé en prophète, repose le même problème que le rêve : appuyé presque sur rien, et encore peu utile à un Galwyn qu'on connaît à peine, il nous est jeté sans qu'on ait aucune raison de l'accepter, au moins opur l'histoire.
Mais même là, le discours passe assez bien. On n'y croit pas, mais il s'intègre dans la continuité de l'histoire. Tout comme le reste.
Je voudrais prendre l'exemple du chat, que je craignais être l'élément comique, destiné à faire rire au milieu d'une trame sérieuse, et que les émissions à deux sous nous resservent pour amuser la foule, la mascotte donc. Pochus s'est heureusement intégré à la trame, sans la perturber, et sa présence n'est devenu qu'une note de plus dans la portée.
Le monde, tout le monde l'a dit, est définitivement ancré dans la réalité. Les noms de personnes, les dates, les lieux, l'histoire entremêlée mais aussi les détails attentifs, les gestes accomplis sont autant de marqueurs d'une volonté que je dirais réaliste.
Et c'est là la très grande force du texte, en plus de sa capacité à enchaîner les éléments sans peine : une ambiance dans le détail qui reste la même du début à la fin. On a, tout au long du texte, rêve compris, l'impression de ne parler que d'une seule et même chose, et non pas d'avoir seulement à faire à une liste d'événements séparés.
Un détail, quand même :
Cette phrase, à la relecture, m'a frappée. La mise de ses chausses ? Des liens au lieu de lacets ? Pourquoi une parenthèse ? Pourquoi une si longue proposition, juste pour expliquer qu'il restait pieds nus ?Calculant ensuite le temps interminable que lui prendrait la mise de ses chausses (leurs liens entrecroisés jusqu’aux genoux étant fastidieux à enfiler), il resta pieds nus
L'impression d'une forte maladresse, ici.
Autre point de vue, très personnel, celui d'utiliser par trop les dialogues. C'est un choix au fond logique : symphonie par la solitude de Galwyn, comme le prouvent les reprises pronominales nombreuses à son sujet, mais réponse des différentes voix, entre Sahren, Grégoire et son père. Il est même regrettable que Galwyn réponde à Grégoire, dans ce petit dialogue de sermon, et au moins deux fois à Errion, au moment de la folie.
Passif, plutôt observateur, Galwyn ressemble à la portée, qui relie tous les éléments entre eux. Le fait que les questions, au départ, s'adressent à nous par défaut d'éléments cotextuels, en auraient fait une personnalité insaisissable, et il est dommage que le personnage soit ramené à un ignorant détaché, rejeté dans la masse, et lançant des répliques telles que : "Tu devrais te reposer maintenant. S’il te plaît."
Cette même signification sera reprise avec la fermeture de la porte, et le "vite vite", puisqu'elle ne sert, au-delà du message évident explicite, qu'à dire "je ne te comprends pas". Aussi ne s'agit-il que d'une réplique secondaire, à laquelle on ne peut pas attacher d'attention, et qui rompt avec le cotexte tel que : "Elle semblait s’infiltrer à travers les carreaux avec tant de respect ! Tant de déférence !"
Mais dans l'ensemble, le texte est admirable. Le sujet comme le texte sont maîtrisés, et on lit avec plaisir.
Une analyse en détail est bien entendu rendue très difficile par la taille même du texte, d'où seulement ces quelques points. Dès que tu m'auras confirmé au moins la clef sonore et l'isolement de Galwyn, j'appliquerai cette lecture au second mouvement.
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- Falc'hun
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J'ai une espèce d'impression biz z arre après avoir lu ton texte. Tout est là pour me plaire: biz z arrerie, ambiance, ténèbres, passion, manipulation, folie, chat, époque. Et pourtant je n'arrive pas à accrocher. Peut être sont-ce les circonstances ou un "trop plein" après ce week end de lecture intensif sur les chroniques.
Je n'ai aucun reproche majeur à faire au récit, bien au contraire. Il est bien écrit a part les quelques fautes que San s'est faite un plaisir de relever. Il est équilibré, sachant faire monter la pression puis la laissant doucement retomber avant le point limite. Les personnages sont profonds et complexes et le décor plutôt approprié. Tu ballades le lecteur au fil de tes lignes assez facilement et même admirablement, mais pourtant je suis resté étonnement froid. Peut être est ce là qu'il m'a manqué quelque chose: quelque chose de tangible à me mettre sous la dent pour que mon esprit et mon imagination puissent, si ce n'est s'approprier, pénétrer dans ton monde et s'en emparer. Il faut dire que j'aime beaucoup faire des extrapolations quand je finis un tome ou dans le cas des chroniques un chapitre. Mais là je ne sais pas trop où tu veux nous mener. Il faut bien sûr relativiser vu l'ampleur de ce que tu veux faire et je pense que les chapitres suivants sauront me donner ce qui me manque encore pour vraiment accrocher à ta Symphonie.
Quoiqu'il en soit, vivement la suite!
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