[Décembre 2007] Monthy3 - Ad oblivionem
- San
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Ad oblivionem de Monthy3
Petite remarque préliminaire : très court, même (et surtout) pour un One Shot. Ton texte s'en sort bien, cela dit, mais ça lui ôte dès le départ pas mal de son intérêt.
Par exemple, qui est cet homme, quel est son crime, jusqu'où va-t-il aller pour l'expier? Le texte n'est rien de plus qu'une piste, et aussi sympathique que soit le fait de pouvoir conjecturer à souhait, ça ne me suffit pas.
Bon, je crois qu'il a noyé son chien, ça c'est dit. C'est pour ça qu'il vient se demander s'il va se noyer lui-même. On peut même aller plus loin dans la conjecture : il a noyé son chien parce que ce dernier avait mangé toutes ses meilleures saucisses. Et je crois que c'est un simple pêcheur, pas un pirate (sinon où sont les indices?)
Ceci étant, je disais que ton texte s'en sort bien, et c'est vrai, puisqu'on passe un bon moment en le lisant (certes trop court), qu'il soulève des questions (même sans y répondre) et qu'il y a une certaine harmonie avec le reste des contes fantastiques des Antilles.
Pour résumer, je le vois comme un agréable divertissement, mais définitivement trop court.
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- Vuld Edone
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L'opposition du ciel et de la mer tient en ce que le ciel ne lui dit rien alors que le contact de la mer lui révèle tout, que le ciel est doux et la mer déclenche un processus violent, qu'enfin il regarde le ciel et pas la mer, d'où le second problème.
La lune, les nuages et le vent, mais aussi le gobelet et son rhum sont à analyser séparément.
La lune est jaune et rouge, des couleurs difficiles à associer. Le jaune, potentiellement, le rhum, et le rouge, les yeux de l'homme. Un miroir, donc, que cette lune, si ces associations sont valides. Mais lier le rhum et les yeux n'a aucun sens : les yeux sont la contemplation, le rhum la mémoire, pour ne pas dire la conscience.
Continuons sur le gobelet : il est d'abord en plastique, mais à la fin est transparent ("désormais" dit le texte), et en cours de texte est désigné comme un "verre sale". Le verre, ici, n'a aucune signification, pas plus que le plastique. Par contre, la saleté qui devient transparence peut être interprétée comme purification, ou nettoyage de la mémoire.
A cet égard, le rhum est donc la mémoire, en quatre étapes : d'abord les meilleurs souvenirs, puis le vague de son crime, puis le verre levé aux étoiles et enfin, je cite : "puis en buvant encore et encore", cela après avoir rincé le verre, dans la mer (la virgule n'est pas innocente).
Il faut à cet égard donc opposer l'eau et le rhum, et voir ce qui est dit de cette eau de mer : "encre noire et indélébile". L'eau comme souvenir clair, le rhum comme souvenir vague, et poussant plus loin, l'eau comme souvenir du crime, le rhum comme souvenirs heureux qui brouillent celui du crime.
Or le ciel est constamment heureux, bienveillant, etc... d'où association possible. Ce qui revient à dire que le ciel brouille ses souvenirs, il n'est plus étonnant qu'il lui lève son verre.
Le vent, maintenant, ne souffle pas au départ, souffle à la fin. Le vent n'a aucun écho dans le texte, il tombe dans le lieu commun et la conjecture, potentiellement la vie. De même les nuages pudiques, donc sociaux, manquent totalement de signification. On peut librement les voir comme une autre manière d'oublier, du côté du ciel, ou interpréter les étoiles du ciel comme la société et les nuages comme les conventions, la bienséance. Ce qui n'a aucune pertinence dans le propos du texte.
En somme, ces deux éléments n'ont aucune utilité, de même que définir le ciel comme "lacté", à moins que, pour reprendre les hypothèses de San, il n'ait noyé une vache. Ou le poisson.
Je laisse la barque et son moteur de côté, à l'égal du vent et des nuages, dans l'inutile et le superflu.
L'opposition majeure est donc dans le ciel et la mer, qu'on ne peut pas résumer à l'oubli et au souvenir, même s'il s'agit de l'unique problématique du texte.
Sans cette opposition, il est inexplicable qu'il juge n'avoir pas reçu de reproches, alors que la mer a accompli ce qu'il désirait depuis le départ. C'est clairement que la mer n'est pas le ciel, auquel il n'arrêtait pas de demander cette accusation.
L'interprétation faite ici tombe beaucoup dans la facilité, puisqu'elle touche à l'extériorisation de la personne, et l'emploi de tous les clichés, comme la "barque de la vie".
Et s'il avait noyé son chien, il n'y aurait pas de sang dans son crime.
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- Zarathoustra
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Cette longueur me dérange d'autant que le texte joue sur quelques idées qui deviennent répétitives: un homme broie du noir (en gros) et trouve autour de lui qu'indifférence (ou joie de vivre) dans la nature qui l'entoure. Dans le ciel, dans le verre; etc.
L'individu cherche une condamnation pour un acte qu'il a commi dont on ignore tout.
Le premier pargraphe est intéressant parce qu'il campe un symbolisme classqiue (une barque qui largue les amarres de la vie). Mais la problématique de la culpabilité détruit cette impression. On veut comprendre pourquoi il s'en veut à ce point, pourquoi il s'est isolé pour boire un verre, même si on devine qu'il cherche le courage de se donner la mort.
Tout ça fait que je ne suis pas certains que ce soit un texte qui se suffit à lui même.
L'ensemble est stylistiquement impeccables, précis, concis, tout en étant sémantiquement riche, mais donne aussi l'impression de tourner un peu à vide, comme s'il ne s'agissait au final que d'un exercice de style, une expérience ludique qui finalement s'est trouvé un peu plus serieux que les intentions de départ.
Un texte à juger soit avec la suite, soit des précisions sur tes intentions réelles.
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- Post Scriptum
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Il avait arrêté le moteur au large de Canouan alors que la nuit tombait.
Il avait coupé le contact brusquement, sans trop savoir pourquoi, comme s’il avait été fatigué de naviguer dans sa barque.
Il avait senti plus que le besoin, la nécessité de faire une halte au milieu de la mer, plate et poisseuse, qui semblait prête à emprisonner la frêle embarcation.
Effet de style volontaire ?
Canouan est ici inutile pour ce que tu as à nous raconter. Le nom propre ne sert qu'à justifier l'appartenance du récit aux "contes et nouvelles des Antilles". Car des Antilles, tout au long du texte, il n'en est jamais question. La mer que tu nous présente à tous les visages, aucune identité clairement définie. On ne peut pas dire d'elle qu'elle fait partie des Antilles, juste en te lisant. Rien ne la particularise. Ton personnage pourrait tout aussi bien s'arrêter au large d'un port méditerranéen.
A mon sens, "Il avait arrêté le moteur au large, alors que la nuit tombait" est amplement suffisant.
Je reviens aussi sur l'association "Arrêter le moteur" / "Alors que la nuit tombait".
Intuitif si délibéré. Inspiré si inconscient.
Le moteur s'arrête, la nuit tombe. Les bruits de la vie cessent, le vaisseau de l'existence stoppe sa course, la lumière disparait. Et arrive le silence, et la matrice originelle (la mer). Le personnage veut se retrouver, revenir à l'origine tout en oubliant ce qui l'a mené à vouloir oublier.
comme s’il avait été fatigué de naviguer dans sa barque
Comment ça ? Il est fatigué de naviguer dans sa barque, il croit être fatigué de naviguer dans sa barque, ou il se le demande ?
Ou est-ce toi qui te le demande ?
A te lire, je pourrais le croire. Le personnage d'un récit peut hésiter sur ses ressentis. Le narrateur aussi (s'il n'est pas formèlement identifié à l'auteur).
Mais pas l'auteur. L'auteur sait parfaitement ce qu'il se passe dans son récit et ce que ressentent ses personnages. Il n'a pas à se demander si son personnage a été fatigué de naviguer dans sa barque, il le sait, ou ne le sait pas.
Il avait senti plus que le besoin, la nécessité de faire une halte au milieu de la mer, plate et poisseuse, qui semblait prête à emprisonner la frêle embarcation.
Bien longue phrase pour ce que tu as à nous dire. On passe d'une quête du mot juste (le besoin, non, la nécessité) à une "description" de la mer. Du "il" au "embarcation", l'ensemble n'est d'ailleurs pas cohérent. Tu devrais peut-être songer à réorganiser ce que tu veux ici nous expliquer. L'exposition de tes idées manque de cohérence.
L'envie/nécessité de faire une halte.
Une halte au milieu de la mer.
La mer (plate, poisseuse, et tout ce que tu as à dire sur elle).
Une belle idée, toutefois, annonce la suite du récit : le terme "emprisonner". Le personnage ressent la nécessité de faire une halte... au dessus d'une potentielle prison.
Le silence n’était troublé ni par le clapotis des vagues, ni par le vent inexistant
Tu commences par nous dire que le silence n'était troublé "ni par" ... "ni par"...
Je m'attendais alors à ce que tu m'expliques par quoi il était troublé, puisque le début de ta phrase le laissait sous-entendre.
Ta formulation malheureuse induit le lecteur en erreur en le préparant à quelque chose qui ne va pas venir : il s'attend à ce que tu lui présentes ce qui trouble le silence, alors que rien ne le trouble.
Dire ici "Ni le clapotis des vagues, ni le vent inexistant ne troublaient le silence" aurait, par exemple, été plus juste. Mais il fallait ensuite revoir la disposition de la fin de la phrase.
et cette paix soudaine frappa ses oreilles d’une émotion amère.
La paix qui frappe.
Etrange association.
Une émotion amère. Une amertume ?
dans la beauté irréelle du ciel lacté
La beauté irréelle !?
Si elle est irréelle, elle n'existe pas. Tu ne peux donc pas nous en parler. Encore moins s'il s'agit d'une "beauté irréelle".
Le personnage cherche une condamnation dans "la beauté irréelle du ciel lacté", dans "le ciel lacté", ou dans "la beauté irréelle" ?
Autre chose : le ciel lacté. Le ciel lacté ?
Si tu veux parler de "la voie lactée", j'y vois une maladresse.
Mais pas si tu associe vraiment "ciel" à "lacté". Car le mot lacté introduit une notion de pureté, de blancheur, d'immaculé. Le lait est aussi la nourriture du nourrisson, nourriture issue de la mère (symbole de la "matrice originelle", comme la mer - cf plus haut). Le personnage cherche la pureté ?
Non, apparemment :
il ne put trouver la condamnation qu’il désirait ardemment.
Désir - Condamnation - Ardemment
Le lacté renvoie au Paradis, tout ceci à l'Enfer. Le dualisme qui oppose les attentes du personnage, et ce que lui offre le monde est finalement assez intéressant : l'Enfer ne nait qu'en soi-même, le monde ne juge pas, aime, et reste un Paradis empli de pureté. Pour ceux qui ne se damnent pas.
Tout ceci se rapproche assez des philosophies des premiers chrétiens en fin de compte.
La suite me confirme dans cette optique :
Même les prunelles serties des étoiles, loin de l’accuser, le regardaient avec une bienveillance qui lui était insupportable, et elles illuminaient si bien les ténèbres nocturnes qu’il ne parvenait pas à se noyer dans l’obscurité méritée.
L'homme ne pense mériter que l'Enfer alors que le monde, malgré les crimes de l'homme, lui offre toujours la rédemption. Mais l'homme est aveugle à ce que lui offre vraiment le monde. Il n'accepte même pas le pardon qu'on lui donne. Ressentir la pureté le renforce dans sa souillure.
Et il continue de se souiller d'ailleurs :
Il s’empara d’une bouteille et but une gorgée de rhum.
Et la chaleur de la damnation lui plait :
Cette chaleur piquante lui fit un bien fou,
des souvenirs heureux qui se moquaient de lui, des instants de joie qui narguaient sa conscience tourmentée.
Ce qui est heureux, joyeux, le "nargue". Comme la pureté. Ce n'est pas tant les souvenirs aux mêmes qui se moquent de lui, mais lui qui les perçoit tels.
Nulle horreur pour encourager ses remords, nulle puissance pour l’accabler
Encore une fois : il cherche, attend, et demande une damnation. Mais le monde ne lui offre que sa beauté et son pardon :
même la mer sombre se teinta de gais reflets dorés lorsqu’il se remit à la contempler.
Alors, il veut continuer, lui-même, à se damner, à chercher une souffrance qui équilibrerait sa conscience perturbée par son acte passé :
Boire pour se remémorer… ou boire pour oublier.
La fuite, encore ?
La fuite de ses souvenirs ou de la pureté qu'il voit tout autour de lui ?
Il fouilla un moment dans sa barque pour y trouver un petit gobelet en plastique, puis il y versa du rhum avant de faire tournoyer le liquide, pensif.
Pourquoi va-t-il chercher un "petit gobelet en plastique" pour continuer à boire ? Dans l'état ou il se trouve, je doute qu'il penserait à ce genre de détails. Boire à la bouteille continuerait à lui donner cette sensation de damnation qu'il s'obstine à chercher.
M'est avis que tu ne lui as fait sortir son verre que pour ajouter au récit cette petite caricature quasi-romantique : "avant de faire tournoyer le liquide, pensif".
son acte atroce
Je ne pense pas que le "atroce" est ici nécessaire. Tout le reste du récit doit nous faire comprendre cette atrocité, par l'obsession de ton personnage à vouloir se damner.
Il huma l’alcool, s’apprêtant à sentir l’odeur du sang. Mais il n’y avait dans ce verre sale que du rhum, et plutôt bon.
Crois-tu que le terme "bon rhum" rode dans son esprit en ce moment ? Se rend-il même compte qu'il est en train de boire du rhum ?
il fixa la lune et fut presque soulagé de constater qu’à son habituelle teinte jaune pâle s’ajoutait un léger hâle écarlate.
Etrange. Tu as tout à l'heure parlé de "ciel lacté". Et maintenant une lune jaune pâle ? Et que dire de ce "léger hâle écarlate" ?
Il apparait lui aussi un peu comme un cheveu sur la soupe.
Pour visiblement satisfaire les besoins de flagellation de ton personnage (est-ce lui qui voit la lune hâlée de rouge, ou l'est-elle vraiment ?) :
L’astre lui renvoyait son crime, pensa-t-il. Enfin il allait être châtié, enfin il atteindrait l’ineffable oubli tant espéré… Mais quel oubli ? Quel acte ? Celui dont il ne se souvenait déjà plus malgré tous ses efforts ?
Dans un élan de folle joie, il leva son verre à la santé des étoiles, comme dans une vaine tentative d’apaiser sa conscience.
Il montre ce qui le damne à ce qui ne lui offre que la rédemption. Il ne peut donc vraiment pas vouloir apaiser sa conscience. Je dirais plutôt qu'il les appelle à l'aide, ou les défie, ou les nargue ; les trois à la fois peut-être : "regardez comme je me damne, regardez comme je suis souillé..."
Son bras tendu mobilisait ses dernières forces, sa main striée de veines tremblait et son visage spectral aux yeux injectés de sang ruisselait de sueur.
Nul besoin de nous dire tout cela. Un tel récit n'a pas besoin de la description de son personnage principal. Le physique n'a pas à intervenir. Tout le reste doit déjà assez nous évoquer cette image.
et la lune avait disparu derrière une grise masse nuageuse, poussée par un vent qui soufflait doucement.
Une nouvelle couleur, le gris ; de nouveaux éléments, la masse nuageuse et le vent.
D'ou sortent-ils ? Dans une nouvelle de cette taille tous les éléments doivent déjà être visibles à l'avance. Or, ici, j'ai plutôt l'impression d'un rajout artificiel à la hâte, d'un diable à ressort qui sort soudainement de sa boite déposé au dernier moment par un auteur qui venait de se rendre compte avoir "oublié" quelque chose avant le passage -imminent- des lecteurs.
il rinça son gobelet dans l’eau de mer.
Quel besoin un homme dans cet état a-t-il de rincer son gobelet dans l'eau de mer ? Surtout que l'eau de mer est présentée comme "poisseuse". Et qu'elle n'est, en outre, pas l'idéale pour rincer un verre ou un gobelet (vu le sel).
Tout cet artifice pour nous mener à ceci :
Le contact de sa peau avec l’eau sombre le fit tressaillir. Il retira vivement sa main, mais il était déjà trop tard. De violents souvenirs affluèrent en lui pour le tourmenter, et d’abord il tenta de leur résister en agitant les bras dans tous les sens et en secouant sa tête, qui lui paraissait prise dans un implacable étau, puis en buvant encore et encore. Mais il est impossible de refouler éternellement le passé et, abdiquant, il l’accepta.
Il accepte de se noyer. La façon dont tu l'emmènes à toucher l'eau est tellement superficielle, que le pacte de lecture s'en trouve ébranlé. C'est un peu comme une marionnette dont les fils seraient un peu trop visibles.
Il se rappela de tout, et peu importait que personne ne le lui reprochât. Il expierait son crime seul, sereinement, dans cette nuit maintenant pudiquement voilée de nuages.
Il y avait tout à l'heure une "masse de nuages" qui m'apparaissait plutôt modeste. Pour voiler la nuit, il doit y avoir une immense masse de nuages.
Mais passons.
Le gris des nuages recouvre les étoiles "qui lui sourient gentiment", le ciel "lacté" (cf mes extrapolations plus haut). Le personnage peut donc se damner en toute "sérénité". Or, tu nous parle d'une "expiation". S'il expie, il devrait redevenir pur. Ce qui n'est pas le cas :
Il versa le fond de la bouteille dans le gobelet désormais transparent et, les yeux fixés sur le liquide qui tournait inlassablement, sous le regard discret de la lune jaune et rouge, il laissa dériver son esprit dans le passé et sa barque sur les flots à l’encre noire et indélébile.
Le ciel n'est-il pas voilé ? Les nuages ont oublié la lune ?
Quand au final :
il laissa dériver son esprit dans le passé et sa barque sur les flots à l’encre noire et indélébile
Terminer par "il laissa dériver sa barque sur les flots à l'encre noire et indélébile" ou "il laissa dériver son esprit dans le passé"' aurait été plus judicieux. Car dire à la fois que son esprit dérive, et que sa barque dérive, c'est assez redondant. Il faut choisir : l'image parlante à multiples entrées, ou l'idée arrêtée ne laissant pas de place aux diverses interprétations.
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- Zarathoustra
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Je trouve qu'au contraire cela campe le réel dans un texte qui flirte avec le fantastique. La mer est parfaitement calme et on y boit du rhum. Certes, c'est très anecdotique, mais les noms précise le décors inconsciemment. Cette nouvelle se serait appelé Morbihan, elle n'aurait pas fonctionné pareil.Canouan est ici inutile pour ce que tu as à nous raconter. Le nom propre ne sert qu'à justifier l'appartenance du récit aux "contes et nouvelles des Antilles". Car des Antilles, tout au long du texte, il n'en est jamais question. La mer que tu nous présente à tous les visages, aucune identité clairement définie. On ne peut pas dire d'elle qu'elle fait partie des Antilles, juste en te lisant. Rien ne la particularise. Ton personnage pourrait tout aussi bien s'arrêter au large d'un port méditerranéen.
Le problème du texte, c'est qu'on ne sait pas son contexte': introduction? one shot? série de petites situations très courtes qui vont dresser petit à petit un ensemble?
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- Post Scriptum
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La mer est parfaitement calme et on y boit du rhum. Certes, c'est très anecdotique, mais les noms précise le décors inconsciemment. Cette nouvelle se serait appelé Morbihan, elle n'aurait pas fonctionné pareil.
Elle aurait fonctionné tout à fait pareil dans le sens ou le décor ne présente aucune des particularités propres aux Antilles.
Remplace Canouan par Brest, et Antilles par Bretagne. L'inconscient ne donnera pas les mêmes vêtements au personnage, ni le même visage peut-être, il n'imaginera pas le même climat aussi ; visuellement, l'imagination travaillera très différemment.
(Certes, tu me rétorqueras que la mer est généralement beaucoup moins calme en Bretagne. Mais le vent n'est perpétuel nulle part.)
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- Imperator
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Seulement cette vieille et mauvaise habitude de critiquer avant même d'avoir fini le texte...
Je n'aime pas trop le "se répendant". Je trouve qu'il casse le rythme, il tombe comme un cheveu sur la soupe.Cette chaleur piquante lui fit un bien fou, se répandant dans tous ses membres épuisés.
Par comparaison, celui-ci ne choque absolument pas.Mais il est impossible de refouler éternellement le passé et, abdiquant, il l’accepta.
Bref...
Drôle de texte . Quels sont les objectifs? L'ambiance, à coup sûr. Après tout, il n'est pas question du crime, le personnage n'est qu'une ombre, jamais nommée, jamais décrite.
Au final, jamais plus qu'un homme qui boit au milieu d'un lac en pleine nuit.
Je n'ai pas été des plus attentifs durant ma lecture, mais il m'aurait fallu être aveugle pour ne pas voir le jeu entre l'homme et la nature, entre le sombre et le clair. Jeu d'ambiance qui met bien en avant la frustration et la plus totale impuissance. Jusqu'à ce moment:
Charnière du texte, voici qu'enfin il trouve une réponse.Relevant la tête, il fixa la lune et fut presque soulagé de constater qu’à son habituelle teinte jaune pâle s’ajoutait un léger hâle écarlate.
Au fond, on pourrait voire le plan du texte ainsi:
- 1er paragraphe: intro de la situation, début de la contradiction sombre/clair
- 2ème paragraphe: intro de l'alcool
- 3ème paragraphe: transition? Non, plutôt l'événement du texte, une réponse imaginée par le héros.
- 4ème paragraphe: conséquence du troisième, quelque part dénouement
- 5ème paragraphe: celui à partir duquel toute mon hypothèse se casse la gueule.
L'ennui est le suivant. Le mec boit et attend qu'on lui indique le chemin, qu'on s'occupe de lui, ok. Qu'il soit vexé par le désintéressement de la nature, son apathie, est naturel.
Ensuite, au cinquième paragraphe, l'eau peut lui ramener un semblant de lucidité, c'est crédible.
Mais la fin ouverte me laisse perplexe. Du coup, je me vois presque contraint d'envisager un texte symbolique.
Voilà ce qui m'amène notamment à le penser. Le gobelet qui est soudainement transparent, comme l'est devenue la situation pour le héros. Ce gobelet où, comme le veut l'expression populaire, on se regarde (se regarder au fond d'un verre).Il versa le fond de la bouteille dans le gobelet désormais transparent
Autre phrase qui peut être prise au seconde degré. "Mener sa barque" signifie aussi avancer dans la vie ou mener tant bien que mal une action vers son terme, bref, diriger quelque chose. Ici, je pense évidemment, avec l'encre noire, à l'écriture, peut-être même à l'écriture automatique qui vient dans les états de transe, parfaitement possible avec un esprit perdu dans le passé.il laissa dériver son esprit dans le passé et sa barque sur les flots à l’encre noire et indélébile.
Resterait le mot "indélébile". Je vois plusieurs hypothèses, mais aucune ne me satisfait. La meilleure serait encore "les paroles s'envolent les écrits restent". Un peu comme la seule chose qui restera du héros, son immortalisation, peut-être un ultime réconfort.
Pourquoi tourne-t-il? J'avais envisagé soit qu'il tourne tout simplement, comme un réflexe automatique de la main (car je suis persuadé que, tout symbolique qu'il soit, le héros boit vraiment), soit peut-être l'image du tourbillon où l'on se perd.les yeux fixés sur le liquide qui tournait inlassablement
Bien entendu, je n'exclus aucunement que le texte soit écrit au premier degré. Le héros est vraiment dans sa barque, il a vraiment commis un crime (allez savoir lequel... à voire). Seule la fin est vraiment à prendre au second degré, puisqu'elle ne fait preuve, au premier, d'aucune expiation réelle, seulement une fin ouverte sans grand sens.
Bon, ça vaut ce que ça vaut (je parle de ma critique, et elle ne vaut pas grand chose), le peu que j'ai dit a sans doute déjà été énoncé, donc inutile de m'éterniser là-dessus.
Je fais juste un crochet sur le crime. Quels indices pour permettre au lecteur de se faire au moins une idée, d'élaborer des hypothèses?
- des instants de joie qui narguaient sa conscience tourmentée. Nulle horreur pour encourager ses remords, nulle puissance pour l’accabler
Premier indice, qui laisserait à penser que ce qui le tourmente est généralement bien pris par la majorité des hommes et qu'il ne s'agirait pas d'un crime direct, plutôt lui qui en ferait un crime.
- Il huma l’alcool, s’apprêtant à sentir l’odeur du sang.
Tout le contraire. Ici, on pense directement à un meurtrier.
- s’ajoutait un léger hâle écarlate.
Ecarlate, du sang.
- Il se rappela de tout, et peu importait que personne ne le lui reprochât.
Un crime de meurtre que personne ne lui reproche? Un peu étrange...
Reste cette phrase:
Pourquoi dernières forces? Main striée de veines, visage spectral, yeux injectés de sang? Phrase mystère mais dont un élément est sûr, l'homme est à bout de force, donc dans un état de grande faiblesse anormale qu'il, étant l'auteur du crime, pourrait avoir lui-même provoqué. Inutile d'en dire plus je crois.Son bras tendu mobilisait ses dernières forces, sa main striée de veines tremblait et son visage spectral aux yeux injectés de sang ruisselait de sueur.
En somme, quelques pistes, le lecteur peut se faire une idée sans pour autant être certain. Néanmoins, c'est ma dernière piste, celle du s... que je retiendrais en priorité, puisqu'elle correspond bien au texte (indifférence de l'entourage, personne pour le reprocher car solitude, le sang, recherche d'une puissance supérieure ou d'une réponse).
Mais je ne saurais être affirmatif.
En somme, un texte joliment écrit. Je ne suis vraiment pas fan des fins ouvertes, mais bon, chacun son truc . Le style est agréable, l'ambiance est au rendez-vous. Peut-être des changements trop brusques, mais, au vu de mon analyse et du temps pris pour analyser, c'est difficile à dire.
Dans tous les cas, une très bonne nouvelle, je ne peux dire que cela!
Impe, en effet, on ne regrette vraiment pas la lecture.
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- Monthy3
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Je ne vais pas reprendre chacun de vos posts, non seulement parce que ce serait très long, mais aussi parce que la plupart de vos commentaires n'attendent pas tellement de réponse. A la place, je vais vous donner ma propre interprétation de ce texte, tout en revenant sur certaines remarques récurrentes.
Pourquoi ce texte est-il si court ?
En fait, il y a deux raisons :
- d'abord, pourquoi un texte si court ? Eh bien, d'abord parce que je pense que ce format est plus adapté au forum et moins exigeant pour vous. Je doute que beaucoup d'entre vous aient renâclé à la lecture d'un texte faisant moins d'une page (du moins, je l'espère), en tout cas, je voulais vraiment que cela ne soit pas une charge trop lourde pour vous. D'autant plus que je n'ai jamais été le plus motivé à l'idée de commenter de nombreux et longs textes. J'espère que cet objectif est atteint.
- puis, pourquoi ce texte est-il si court ? En fait, j'ai écrit ce texte en guise de conclusion aux "Contes et nouvelles des Antilles". Il est donc naturellement plus court que les autres. Par ailleurs, certains d'entre vous (tous ? ) me reprochent de ne pas assez avoir développé (comme d'hab de la part de Zara, d'ailleurs <(^_^)> ^_^)> ). Or je ne voulais pas d'un texte qui impose une certaine vision. Je voulais laisser une certaine liberté d'interprétation, peut-être trop étendue, mais en tout cas c'était bel et bien un de mes désirs.
Pourquoi situer la nouvelle à Canouan plutôt qu'en Bretagne ?
C'est Aetos (à moins que tu ne préfères qu'on t'appelle désormais Post Scriptum ?) qui a posé celle-ci. Mes quelques mots précédents ont dû t'apporter une réponse : c'est une conclusion. Toutes les autres nouvelles prennent place dans les Antilles. Le seul souci, c'est que vous n'avez pu en lire qu'une seule jusque-là...
Si ce n'avait pas été le cas, ta remarque aurait été très pertinente ; elle renvoie à une observation que Feurnard m'avait pu faire vis-à-vis d'un autre de mes textes : quel est l'intérêt de donner un tel détail, "folklorique", s'il n'a pas d'intérêt dans le texte ? Il n'y en a sans doute pas.
Je passe à ma vison de la nouvelle.
Si je devais la résumer, je dirais qu'il s'agit du rapport que j'entretiens avec l'écriture. L'homme qui s'arrête sur la mer est celui qui s'arrête d'écrire. Et son crime est justement celui-ci, le fait de cesser son écriture. La mer représente les lettres, la lune et les étoiles les autres distractions. Le rhum, la vie. Les nuages, les remords.
Tous les acteurs sont ainsi en place.
Je doute d'avoir besoin de développer plus, tant l'interprétation s'impose ensuite d'elle-même. Je vais tout de même tenter de le faire.
L'homme s'arrête au large de Canouan pour réfléchir. Il n'écrit plus depuis un certain temps, alors qu'il sait qu'il le devrait. Pourtant, personne à l'entour ne lui fait le reproche de son inactivité. Bien au contraire ! La lune et les étoiles lui sourient, preuve que l'homme a bien raison de profiter de toutes les activités et distractions possibles. Après tout, l'écriture n'est pas si importante : "il n'y pas que ça dans la vie". Quant à la mer, elle ne l'accable pas car il lit. Il contemple la mer sans la toucher, sans mettre la main à la pâte, car "c'est déjà ça de lire". Bref, tout semble aller pour le mieux.
Pourtant, l'homme sait qu'il lui manque quelque chose. Il le sait, mais c'est trop d'efforts que de se remettre à écrire. Alors, il boit, il boit la vie (il la "croque à pleines dents") pour oublier son devoir, certes, mais aussi pour se souvenir que cette vie ne saurait cependant être complète sans l'écriture. Il y a une certaine ambivalence dans ses sentiments.
Ambivalence renforcée lorsqu'il verse le rhum dans le gobelet pour le contempler. Il réfléchit quant à sa vie, sans essayer de la consommer de façon effrénée. Il se rend pertinemment compte que l'écriture est une part essentielle de sa vie, primordiale. La lune n'est pas rouge, non ; elle reflète l'oeil de la mer (cet oeil jaune et rouge récurrent dans les Contes et nouvelles des Antilles, comme vous n'avez pas pu le constater). C'est dans les distractions que l'homme sent qu'il perd son temps, mais cette sensation lui vient de lui-même, pas des autres.
La défiance à l'égard des astres est la dernière tentative de nier cette réalité, la dernière prise de pouvoir de... la flemme. Des loisirs qui ne sont pas constructifs. De la perte de temps. Mais elle se révèle vaine lorsque l'homme remet la main sur un simple crayon, quand il se met à toucher la mer, donc à aller plus loin que la simple observation, que la lecture. C'est d'abord par dépit, par remords qu'il se met à écrire, puis finalement il se rend compte que sa vie passe par là. Que ce n'est pas un fardeau, mais un plaisir.
Et il se met à écrire pour de bon.
Je ne sais pas si vous êtes déçus par une telle interprétation, si elle vous paraît limitée ou tirée par les cheveux. C'est en tout cas le sens que j'ai voulu donner à ce texte.
Quelques dernières remarques :
- "Ciel lacté" signifie uniquement que le ciel est si clair qu'on y voit extrêmement bien la Voie lactée (cas fréquent - et magnifique - aux Antilles). C'était pour Aetos
- Il va de soi que je prendrai en compte vos remarques sur le style (une nouvelle fois, je pense particulièrement à Aetos, pour la "beauté irréelle" notamment).
- Comme je l'ai affirmé plus haut, j'ai voulu un texte ouvert, aux interprétations plurales. C'est pourquoi, San, si tu veux que son crime soit qu'il ait noyé son chien, eh bien pourquoi pas
- Enfin, si vous voulez que je réponse plus précisément à certaines de vos remarques, n'hésitez pas à me le faire savoir.
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- Zarathoustra
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Tu dis que le fonctionnement des Chroniques militent pour des textes courts, je ne suis pas d'accord. Il nous faut au contraire plus de temps pour rentrer dans un texte et l'univers d'un auteur qu'ailleurs. La bonne longueur, c'est plus 4/5 pages, AMHA. C'est pourquoi je continuerais à raler sur les textes de San! lol:
Maintenant, la longueur par rapport à tes intentions. Un texte si court qui est en fait une conclusion d'un ensemble qu'on ne connait pas, c'est un peu indélicat de ta part de nous demander de comprendre le texte! Toutes les nouvelles qui précèdent sont effectivement des éclairages sur tes intentions globales, choses que nous n'avions pas et que nous n'avons toujours pas.
Donc, ce texte, en soit, manque de quelque chose pour exister à part entière. C'est certainement une possible belle conclusion (quoi que , j'y reviendrais), mais ce n'est pas tout à fait une nouvelle à prendre à part.
Maintenant, concernant tes intentions particulières sur ce texte, je ne pense pas qu'elles soient tirées par les cheveux si les autres nouvelles traitent déjà en filigramme cette thématique. Cela dit, je trouve qu'il y avait beaucoup de choses à exploiter autour de ton idée centrale qui n'y sont pas. Le texte vaudrait par son "allégorie" mais en lisant ton explication, le texte perd en universalité. Je suppose qu'il y là une réflexion très autobiographique et c'est finalement la grosse limite de ce texte pour le lecteur. En quoi cela l'enrichit-il qu'un écrivain hypothètique ait besion d'écrire mais que ce besoin soit distrait par de multiples distractions? Autant tu aurais développé une réflexion plus universelle (qui aurait merité plus de mise ne scène et plus de longueur) sur les dites distractions qui nous font passer à côté de chose vitales et qui rendent nos vies vides etc., nous aurions été partie prenante du texte. Quitte à effectivement se dire en soi-même, qu'autant que nous sommes tous ici, ces choses vitales auraient pu être l'écriture (pour d'autres la peinture ou des actions humanitaires, la politique etc). D'ailleurs tu expliques en parlant de "loisirs". Je t'assure que dans quelques temps, tu découvriras que cette problématique est plus profonde car il implique des choix de vie, d'équilibre subtiles entre la sphère profesionnelle, privée, amicale et familiale, qui dépassent les petites implications des "loisirs": quel rôle accordons-nous à notre travail? Pour quel salaire (et donc quel confort/train de vie)? Quel temps tout ça me laissera-t-il pour les loisirs si superficielles soient-ils? Et l'écriture est-elle au fianl un simple loisir ou autre chose de plus complexe? Je te livre des réflexions que je me fais depuis plusieurs années. Et ces réflexions ne sont pas celles que ce feraient un véritable écrivain qui se confronte quasi qutidiennement sur le sesn de l'écriture, donc elles sont encore assez superficielles.
Au final, je ne suis pas certain que ce texte apporte une conclusion suffisemment profonde pour conclure un ensemble, parce que toi-même tu n'es qu'au début de ce que peut impliquer une telle réflection. Le lien entre la vie et l'écriture peut être beaucoup plus complexe et tu ne réponds pas à la question centrale qui est AMHA: pourquoi l'écriture te (nous) manque-t-elle vraiment et que t(nous) 'apporte-t-elle dans ta (notre) vie? Et ça, tu ne fais que l'effleurer, comme ton personnage effleure la mer... Et ça me parait justement le type de propos qui trouverait sa place dans une conclusion. Du coup, je vois plus ce texte comme un bon prologue puisque tu ne fais qu'amorcer une problématique sans y répondre. Et, dans ce cas, comme je l'avais dis dans mon commentaire, ce seront les nouvelles qui vont suivre qui valoriseront ce texte en creusant le sillon qu'il a esquissé.
Tout ça pour te dire que c'est mal de nous avoir caché plein de nouvelles! Te voilà condamné à nous les livrer!!!! lol: Ah, j'oubliais, l'idée de parler de "crime" me parait maladroite, tu induis trop en erreur en forçant ta métaphore. Parle de "faute" de "pêché", mais "crime" crée trop de fausses pistes. D'ailleurs, dans tes explications, tu n'évoques quasiment pas cet aspect, alors qu'il est central dans le texte (d'ailleurs, c'est le problème d'un texte court, on valorise parfois des choses de manière inconciderée par faute de contre poids (ma boucle est bouclée )). Et tout ceci confirme bien mon impression que tu en avais dit pas assez et trop à la fois. Pour moi, c'est un texte à retravailler pour trouver un point d'equilibre qu'il n'a pas et que la longueur contribue à desequilibrer en créant des points de focal sans mise en perspective, en mettant trop en valeur des aspects arbitrairement.
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- Monthy3
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Je pense que j'ai choisi le mauvais terme. C'est plus un épilogue qu'une conclusion, en fait, car il n'est pas l'aboutissement des six nouvelles précédentes (qui n'ont pas grand-chose à voir, puisque dans chacune d'entre elles je me contentais d'essayer d'introduire du fantastique par différents aspects). Disons que Ad oblivionem est une réflexion rétrospective sur mon travail précédent, peut-être la raison pour laquelle j'ai écrit ces nouvelles.Maintenant, la longueur par rapport à tes intentions. Un texte si court qui est en fait une conclusion d'un ensemble qu'on ne connait pas, c'est un peu indélicat de ta part de nous demander de comprendre le texte!
Quant à l'ensemble, eh bien, je ne le posterai pas - du moins, pas pour une MàJ. Je pense en effet que ce sera le dernier texte que je posterai ici avant un bon moment. Non parce que je n'apprécie pas le site ; c'est tout le contraire : je n'arrive plus (ou pas ?) à me motiver pour commenter sans arrêt (alors que je lis bien les textes), et ce serait indélicat (on retrouve le terme !) de ma part de continuer ainsi. Peut-être les posterai en un lieu moins exigeant (dans le sens positif, hein, exigeant, je le répète), comme le Warfo. Sinon, elles sont de toute façon lisibles sur mon site.
C'est bien pour cela que j'aime moyennement donner mes réelles intentions quant à mes textes. En effet, l'explication (la mienne) n'a pas à être universelle, puisqu'elle m'est propre. Ce que je veux dire, c'est que quelqu'un aurait pu l'interpréter différemment (ç'a d'ailleurs été le cas), et ce sont les différentes interprétations qui font justement l'universalité du texte. Chacun y lit ce qu'il veut, d'autant plus dans un texte aussi allégorique que cestui-là.Le texte vaudrait par son "allégorie" mais en lisant ton explication, le texte perd en universalité.
Une nouvelle fois, si je n'avais pas donné mon interprétation, le lecteur ne se serait pas senti ainsi bridé. La problématique reste la même : c'est au lecteur de faire son choix. Dans le texte lui-même, je n'évoque pas clairement l'écriture, même si la mer est ici assez symbolique de l'encre. Mais pourquoi pas la peinture, oui ?Quitte à effectivement se dire en soi-même, qu'autant que nous sommes tous ici, ces choses vitales auraient pu être l'écriture (pour d'autres la peinture ou des actions humanitaires, la politique etc).
Bref, tes critiques reposent sur le fait que j'ai donné ma lecture du texte. Mais je ne crois pas l'imposer. Et je ne crois pas qu'elle apparaisse si nettement que le lecteur soit forcé d'adopter la même.
Bon, là, je n'ai rien à dire. Je te crois sur parole ! Maintenant, je ne vais pas forcément attendre d'avoir vécu toutes les expériences de la vie pour écrire, si ?Je t'assure que dans quelques temps, tu découvriras que cette problématique est plus profonde car il implique des choix de vie, d'équilibre subtiles entre la sphère profesionnelle, privée, amicale et familiale, qui dépassent les petites implications des "loisirs"
Ce n'est pas faute de le vouloir, mais non. Plus le courage (d'ailleurs, c'est justement avec toi que j'ai déjà eu une discussion sur ma motivation, donc tu connais mon état d'esprit ).Tout ça pour te dire que c'est mal de nous avoir caché plein de nouvelles! Te voilà condamné à nous les livrer!
(En plus, ce texte-là est peut-être celui que je préfère de la série de nouvelles, alors je te laisse imaginer les autres...)
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- Zarathoustra
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- Messages : 2081
Je ne sais pas si c'est juste de dire ça. Plus tu mettras des intentions fortes et moins les interprétations partiront dans tous les sens. Principalement aussi parce que tu chercheras à t'assurer à être compris. Il est d'ailleurs possble de travailler pluseirs thèmes dans un mêmes textes pour que les frictions entre eux soit effectivement suceptobles de trouver des échos dans chacun. Mais je dirais qu'il y a aussi une certains intentions deliberée de l'auteur à vouloir produire ces possibilités et il saura en gros l'esprit de ce qui pourra se produire dans la plupart des cas (bien sûr, il y aura toujours des personnes, qui, avec leur vécu, tireront l'ensemble vers des directions insoupçonnées).C'est bien pour cela que j'aime moyennement donner mes réelles intentions quant à mes textes. En effet, l'explication (la mienne) n'a pas à être universelle, puisqu'elle m'est propre. Ce que je veux dire, c'est que quelqu'un aurait pu l'interpréter différemment (ç'a d'ailleurs été le cas), et ce sont les différentes interprétations qui font justement l'universalité du texte.
Mais au départ, l'auteur ne se dit pas que ce sera aux autres de trouver le sens et que tout sera juste, parce que certaines choses montreront au contraire un échec de sa part par rapport à ses intentions réelles.
Ce n'est pas faute de le vouloir, mais non. Plus le courage (d'ailleurs, c'est justement avec toi que j'ai déjà eu une discussion sur ma motivation, donc tu connais mon état d'esprit ).
Tu sais, il ne fallait absolument pas y voir d'attques voilées. Si j'ai tapé ça en ayant eu la petite discussion au'on a eu, c'est bein parce que je sais que cela t'es difficile et que tu as besoin d'être motivé. oops: Tu as quand même suffisemment participé à de MAJ pour ne pas te sentir jugé, quand même!!!
Tu sais, tout dépend de ce que tu attends en rendant un texte publique. Qu'on te dise bravo ou qu'on te donne des pistes. Vu le nombre qu'on est ici, je crois sincèrement que tu es devenu un membre important ici. Et dois t'avouer que je suis assez curieux de connaitre la suite de ton grand récit. C'était l'un des dernière grande saga qu'on avait ici avec Pandemonium. Si ces grandes sagade fantasy ne sont plus là, c'est vraiment toute une partie des chroniques qui disparaitra. Les MAJ que j'aime ont justement besoin de nouvelles et de grands récits qui prennent de l'ampleur, qui s'établisse sur la longueur, c'est deux approchent complètement différentes de l'écriture (et de la lecture).Peut-être les posterai en un lieu moins exigeant (dans le sens positif, hein, exigeant, je le répète), comme le Warfo. Sinon, elles sont de toute façon lisibles sur mon site.
Enfin, encore un fois, si je te fais des retours si longs, c'est bien parce qu'il y a plein de choses à dire (et donc plein de choses à faire pour toi). Ce n'est pas des critiques pour te démotiver, mais le contraire. Et si je fais si long pour toi, c'est bien parce que tu le mérites, non?
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- Post Scriptum
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Monthy3 écrit: Une nouvelle fois, si je n'avais pas donné mon interprétation, le lecteur ne se serait pas senti ainsi bridé. La problématique reste la même : c'est au lecteur de faire son choix.
Et il le fait, que tu te sois ou non exprimé sur ton texte.
En interprétant ta propre création, tu deviens ton lecteur, tu sors de ton rôle d'auteur, et donc ton commentaire (comme les autres) n'a pas de vocation universelle : dès que tu te commentes, tu deviens un lecteur comme les autres. L'auteur écrit, il ne peut pas s'auto-interpréter en écrivant : le lecteur lit, il le peut. Certes, le commentaire d'un auteur sur ses travaux peut s'apparenter à une exégèse : logiquement, qui est mieux placé qu'un auteur pour parler de son oeuvre ?
Ce n'est pas si simple.
Un écrit est universel par nature : quoi que l'auteur ait voulu y dire, quelle qu'ait été le sens de sa démarche, chacun y trouvera ce qu'il veut trouver ; même l'auteur quand il devient son propre lecteur.
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- Sky
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Si, j'en vois un. Je trouve ta ponctuation assez étrange. Je trouve qu'elle ne facilite pas la lecture à haute voix. Mais encore...
pourquoi un point virgule? on le rappel, un point virgule est là pour marquer des antonymes en poésie, et séparer deux propositions indépendante dans une phrase. Or tes propositions ne sont rien moins d'indépendantes, comme le montre le mais. Je trouve aussi cette phrase lourde. Peut être qu'en l'inversant elle serais plus fluide, mais l'on perdrais ton effet "tableau", par l'ajout d'une "action".Il leva les yeux ; mais, dans la beauté irréelle du ciel lacté, il ne put trouver la condamnation qu’il désirait ardemment. (l4-5)
Le contact de sa peau avec l’eau sombre le fit tressaillir. Il retira vivement sa main, mais il était déjà trop tard. De violents souvenirs affluèrent en lui pour le tourmenter, et d’abord il tenta de leur résister en agitant les bras dans tous les sens et en secouant sa tête, qui lui paraissait prise dans un implacable étau, puis en buvant encore et encore.
Je trouve très bien qu'une (la seule) "action" de ton texte soit marqué par un raccourcissement de tes deux phrases suivantes ça accélère le rythme. mais pourquoi la troisième est-elle une des plus longues de ton texte, alors que le personnage agite encore les bras en se secouant comme un fou? Je doit avouer que cela me laisse perplexe...
je ne reviendrais sur rien d'autre, me sentant mal le droit de critiquer avant de l'avoir été (c'est un peu trop prétentieux à mon gout). De plus, beaucoup a déjà été dit.
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