file [Décembre 2007] Xea - Lueur, chapitre 1

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il y a 16 ans 10 mois #13813 par Imperator
[Décembre 2007] Xea - Lueur, chapitre 1 a été créé par Imperator
Et me revoilà à mon occupation favorite et, et c'est là que je te remercie Xea, on m'offre un texte court pour me pousser à attaquer, faisant ainsi fi de ma flemme maladive.
Aussi ne vais-je pas m'éterniser sur ce point.

***

C'est le début d'une histoire qui se veut compliquée, tortueuse, dans un monde fantastique et en partie manichéen. Soit, voilà qui est parfait ^^ . Bon, les habitués de fantastique et particulièrement les fans (ou simplement joueurs) de warhammer auront tendance à trop vite trouver leurs repères voire même se trouver blasés, mais, étant pourtant de ceux là, ce n'est pas l'impression que le texte m'a laissé.

En effet, et c'est ce que je cherche depuis longtemps, j'ai affaire ici à une bonne introduction, ou tout au moins une introduction passable ce qui est, à mes yeux, déjà un tour de force, surtout pour ce genre de texte.

Mes sensations en fin de lecture:
- curiosité
- amusement
- un rien de surprise

Le texte lui-même peut être découpé en... morceaux? Pour me faciliter la vie, je dirais deux, le premier comprenant les quatre premier paragraphe jusqu'à "quelques clients se levèrent", la seconde le reste. La transition entre les deux reste pourtant excellente et le début de la seconde est véritablement la continuité de la première de sorte qu'il est difficile de découper le texte de manière décisive.
Mon choix se base néanmoins sur ce qui est de la pure description d'environnement (la première partie) et sur ce qui est de la description d'action (la seconde partie).

Première partie: le héros et son monde
On sait du héros qu'il est un demi-elfe très puissant (en tout cas par son rang), bref, l'archétype du héros épique parfait. Je dirais que seul le fait d'avoir amené des gardes avec lui et ce nom, "lueur", lui donnent une personnalité propre. Ce sont réellement ses atouts. Peut-être, néanmoins, aura-t-on enfin droit à un développement plus profond de cette notion de demi-elfe et de ce qu'elle implique.

En attendant, je dois quand même le dire, c'est incroyable qu'une entrée aussi caricaturale et caricaturée passe aussi bien. Quand je l'ai lue, je me suis dit "et paf, un inconnu étrange et mystérieux pénètre dans la taverne, comme dans tout jdr qui se respecte". Par chance, et parce que le texte est court, j'ai renoncé à en parler de suite et ai lu le reste. Et à présent, j'hésite. Même plus, je fais volte face. Vive cette entrée, elle convient très bien et tu l'exploites à ton avantage. Caricaturale, elle a l'avantage de nous donner nos marques et de nous offrir ainsi l'immersion immédiate qui est l'apanage des bons textes.
Je pense que le déclic du lecteur se fait à la réplique de l'aubergiste:

« Eh, toi, l’encapuchonné, tu rentres ou tu sors, mais reste pas sur le seuil, je chauffe pas pour rien ! »

Réplique naturelle, un peu décalée, presque manquant de sérieux et qui détend le lecteur frustré.
Puis vient la description de l'elfe, banale comme tout, mais qui est directement suivie d'un fait intrigant pour le lecteur:

l’aubergiste allait bel et bien tenter de l’assassiner…

Et voilà notre lecteur qui n'est plus si sûr d'être devant une situation aussi connue que cela.

C'est ce mélange entre potage réchauffé (si je puis me permettre l'expression) et petite subtilité qui m'intrigue encore car le mélange en fait un met tout à fait intéressant. Tant mieux ;) .

« M…Monseigneur Lueur, j… je ne vous avais pas reconnu, pardonnez-moi… Ce n’est rien Sem, je viens juste aux nouvelles… Oh, il n’y a guère de ragots, ces temps-ci, monseigneur… »

Je serais donc le premier à le reprocher, qu'on le reproche ou pas, mais je pense vraiment, quand bien même ce pourrait être une figure de style propre, que cette tournure n'est pas appropriée, d'autant plus qu'elle ne revient plus dans le dialogue qui suit!.
Soit il faut l'utiliser partout, soit dans des occasion réellement spéciales et précises (ce que je ne peux pas déterminer sur si peu de texte, auquel cas mes excuses), soit ne pas l'employer.
Ajoutons que ça gêne le lecteur qui doit se sortir de son immersion pour savoir qui dit quoi et comprendre la phrase. Le lecteur doit réfléchir, soit, mais tout de même.
Pourtant, pourtant, ça peut avoir son effet. À voir, mais je n'y crois que si c'est employé dans un cadre très précis et sans jamais y faillir. Sans doute pour les dialogues usités, les banalités. Pas les dialogues rapides où les répliques comptent. J'attend d'en apprendre plus de ta part, j'avoue que ça m'intrigue aussi beaucoup.

Le monde, enfin, est ici présenté comme suit (ou tout au moins sauras-tu ce que j'en ai compris après une lecture):
- une cité "Sanrial"
- des clans qui y règnent (avec sans doute un pouvoir central assez faible comme c'est de coutume)
- une guilde de l'ombre qui sème la terreur.
Peut-être, pour cette dernière, la description se montre-t-elle un peu malhabile:

les têtes pensantes ce clan seraient des démonistes, qui, (soi disant) tenteraient d’ invoquer plusieurs cohortes de guerriers chaotiques menées par un Prince Démon Majeur, mais, si inquiétante soit elle, cette information n’était qu’une rumeur tout juste bonne à égayer les buveurs inconditionnels dans les gargotes.

La transition est faible voire insuffisante, non? Ne faudrait-il pas non plus laisser le lecteur se faire sa propre idée de l'importance à donner à cette information en ne la nuançant que peu? Dans le cas présent, on a plutôt l'impression que tu dis:
- ce sont des démonistes mais on verra ça plus tard, hein, en plus personne n'y croit.
C'est un fait qui vient de ce que tu mettes "si inquiétante [...] cette information" en opposition directe avec "rumeur tout juste bonne...".
Soit une affirmation suivie d'une maladroite (à dessein ou non) dénégation. Or le lecteur n'aime pas rester sur du flou lorsqu'on lui présente le monde pour la première fois. Dans le cas présent, il prendra l'affirmation comme telle et les autres qui n'y croient pas comme de grands crétins et se distancera de ce monde où personne ne voit l'évidence. Un peu comme "Sonic, look, a volcano!".
Je préconiserais plutôt un:
"et même une rumeur très inquiétante selon laquelle la tête du clan aurait des attraits pour le démonisme avec tout ce que ce pouvait engendrer de néfaste pour la cité."
Mentionner le démon majeur fait juste penser à warhammer, parler explicitement d'invocation de démon est tout simplement confirmer que ça va venir et que c'est même LE danger qui va peser sur les héros.

Ceci dit, c'est une question de style, mais gaffe quand même. Franchement, mieux vaut donner une position claire et éviter de transformer cette description en une insaisissable savonnette, ou alors jouer là-dessus du début à la fin.



Seconde partie, un combat

J'ai peu à dire, notamment parce que je compte encore lire la suite ce soir et en faire éventuellement une critique. J'irais donc droit au but.
=> l'entrée des bretteurs de Lueur sauve tout. Pour une fois que ce n'est pas le héros seul contre tous...
Tu as d'ailleurs éclipsé la bataille, ce qui n'est pas forcément un mauvais choix, bien au contraire, mais fait déjà, à mon goût, trop l'éloge de ces guerriers qui s'en sortent vraiment à bon compte. Un peu comme ces films où on ne voit mourir que des gars du même bord selon qui gagne ou qui perd (tiens, maintenant y a plus que des romains qui se font trucider).
Mais cette nuance que je demande (pas des morts, seulement des fuyards, un moment de lutte) n'est pas le plus important. On se demandera plutôt, après coup, pourquoi la taverne était remplie d'assassins, de gens prêts à butter Lueur alors que le tavernier est surpris de son entrée.
On pourra me faire le coup de "en fait c'était ça!", mais j'ai passé l'âge si on me prête l'expression (sinon je la vole). Si c'était un piège, autant donner des indices dès le départ, ou au moins jouer la constance. Si ce n'en était pas un, il devrait y avoir autre chose que des assassins dans cette taverne, ne serait-ce que ça.

Ajoutons que tu emploies une narration à la troisième personne considérée comme omnisciente, que je qualifie volontiers de "semi-omnisciente" (ne veut bien dire que ce qu'elle veut). Plus encore, le départ est vu depuis le tavernier, toujours à la troisième personne mais sous son point de vue, aussi il est normal d'attendre du narrateur de retranscrire fidélement ses pensées et ses actions.
Plus encore quand on le dit mauvais comédien, ce bougre de tavernier.
Assez marre d'ailleurs de ces mecs super bons comédiens qui peuvent se changer en n'importe qui et faire n'importe quoi sans comettre la moindre erreur. Je suis assez bien placé pour savoir que c'est loin d'être aussi facile, même avec beaucoup de culot et un peu d'entraînement.

Le reste est bon, dialogue tout à fait jouable, bref, du bon quoi ^^ .


Conclusion:
En conclusion, cette introduction ( :roll: ) amène plusieurs points intéressants et, bien que souffrant de plusieurs faiblesses, me paraît très prometteuse. Je pense pouvoir supposer que ce n'est pas la première fois, loin de là même, que tu prends la plume. En tout cas, j'apprécie et m'attaque de suite au chapitre deux éponyme.

Impe, noyé dans le néant.

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il y a 16 ans 10 mois #13822 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: [Décembre 2007] Xea - Lueur, chapitre 1
Non.
A chaque fois que je lis un texte, ce mot me revient en texte. C'est non.

Un vent glacial s’engouffra dans la taverne et un homme vêtu d’une grande cape de soie noire apparut sur le seuil de la porte.

Tu poses deux informations sur un même niveau, mais elles n'ont rien à voir. Le vent est une description, l'homme est une action. Je passe la description du connecteur "et", sépare les deux phrases.
Le vent est toujours glacial, Lueur ne l'est pas, effacer. La cape pourrait être de toile ou de lin, petite ou à carreaux, tout est oblitéré par le "noire", effacer. Le seuil n'est pas celui de la fenêtre, effacer.
Première phrase, tu décris, deuxième phrase, tu fais entrer Lueur. Première phrase, tu annonces l'assassinat, l'ombre et la démonologie, seconde phrase tu annonces le combat, la lueur et le dénouement. Le mouvement d'entrée comme lien ou transition entre les deux, par similarité ou contraste, selon ta vision optimiste ou pessimiste de l'histoire.

Quelque chose comme : "Un vent assassin s'abattit dans l'ombre de la taverne, par la porte entrouverte sur les ténèbres. Sur le seuil, sa cape battant aux rafales, l'homme faisait face aux lueurs tamisées de l'intérieur..."
Après, c'est ton récit.

Lorsque le nouveau venu darda son regard sur le visage porcin de l’hôtelier, celui-ci se décomposa. Pour toute réponse à son injonction, l’homme en noir ferma la porte et s’avança dans le tripot tout en rejetant en arrière son capuchon. Le gérant crut avoir une attaque. L’ombre du capuchon laissa apparaître le visage d’un demi-elfe aux cheveux noirs de jais, ses yeux étaient marron foncé, sa peau était de marbre et une cicatrice lui barrait la joue gauche. Il irradiait une puissante sérénité, il avait un côté dantesque qui plongea dans le silence la totalité des habitués de la taverne.

Le gérant se décompose, le gérant a une attaque, mais le gérant, c'est le narrataire, c'est nous, c'est moi, et moi, je n'ai rien. Je n'ai à plus forte raison aucune raison de me décomposer.
Méfiance à l'emploi de "et", réfléchit aux autres formulations possibles, la structure coordonnée est faible.
Mais surtout, une description de visage elfe est toujours un échec. Leurs cheveux sont toujours "noirs de jais, blonds de blé, brun de brindille", leur peau toujours de marbre ou d'albâtre que sais-je. Il n'y a que sur les fiches de personnage que la couleur des yeux est intéressante. Tu as noyé la cicatrice dans une liste de descriptions inutiles.
Construis la description à partir de la cicatrice, mets le reste en valeur à partir d'elle. Pas d'irradiante sérénité, pas de côté dantesque, rends le grand par son visage, rends son visage unique.

La phrase se répète : "Le gérant a peur, l'homme rabat son capuchon, le gérant a peur, l'homme rabat son capuchon." Le ralentissement a échoué, préfère la description pure, qui fonctionne comme une pause.

on le devinait au bord de la crise cardiaque, de plus, une énorme goutte de sueur perlait à sa tempe

De moins. La crise cardiaque est au-dessus de la goutte de sueur. En focal' omnisciente, l'apparence ne compte pas, réarrange la gradation des preuves.
Fais toujours attention à l'unité de ton sujet. Ici, tu mélanges la focal' omnisciente "on le devinait" et la focal' externe "une énorme goutte de sueur perlait", l'une s'attaquant au fait, l'autre à l'apparence. Une preuve n'est pas qu'on devine, la preuve est la goutte de sueur.

A cet instant, la porte de la gargote s’ouvrit à la volée et une bonne quinzaine de duellistes arborant sur leur cape grise une chandelle noire firent irruption dans la salle, c’était les hommes de Lueur.

La dernière précision est inutile, effacer. Néanmoins, la cape de Lueur est noire, il aurait fallu accorder ce détail.

Des détails sur le fond :
- Ce n'est pas au chapitre deux qu'il faut expliquer la présence de lueur dans la taverne, mais dans celui-ci, et plutôt au début qu'à la fin.
- Lueur semble connaître Sem, la relation aurait dû être développée. En l'occurence, un noble n'a rien à faire dans une taverne, et n'est pas censé venir lui-même s'informer.
- Lueur est sous profession de prouesse, il se bat, il n'est pas censé commander, encore moins se jeter dans un piège, surtout s'il est général d'une alliance cruciale. Il doit choisir entre la plume ou l'épée, et de préférence revoir son importance à la baisse.
- Quand on a quinze duellistes qui attendent derrière la porte, l'usage de magie noire, jusqu'à nouvel ordre, est un luxe, une démonstration de force immotivée. Ca passe d'autant plus mal que l'adversaire ne représente absolument aucun danger : autant tirer au trois cent cinquante-six sur un voleur d'autoradio.
- Toutes les critiques d'Imperator valent. Rajoute la ponctuation pour les dialogues.
- Je le redirai dans le chapitre deux : Lueur a été introduit en héros épique, sérieux, puissant, il n'a pas à faire des blagues. Et puisqu'il a quinze duellistes, il n'a pas à s'abaisser aux interrogatoires. Rends-le intouchable, ou plonge-le dans la boue, mais tu ne peux pas faire les deux.
- La conclusion est ouverte, la fin n'est pas motivée, ne reprend pas les éléments du départ. Le chapitre est incomplet, il ne forme pas une unité. Je passe là-dessus.

Imperator a raison, les duellistes sauvent tout. Beaucoup de pièges ont été évités, les expressions ne sont pas mauvaises, et j'aurais du mal à croire que c'est ton premier texte, mais il comporte encore beaucoup de lacunes. Le moindre n'est pas de manquer de repères.
Xéa, je te conseille, quitte à perdre ton lecteur, de jouer résolument la carte de l'originalité. Lâche tout, explore, promène-toi dans l'écriture et teste sans remord. Ca ne veut pas dire grand-chose, mais en somme, ne te prends pas la tête, et continue à écrire.

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il y a 16 ans 9 mois #13978 par San
Réponse de San sur le sujet Re: [Décembre 2007] Xea - Lueur, chapitre 1
Une entrée en matière assez savoureuse.
Je vois que, comme moi, tu as tendance à faire des tout petits chapitres! Ma foi, pourquoi pas. Le chapitre 2 est quand même très très court... Mais parlons donc d'abord du 1.

Quelques petites remarques d'ordre pratique :

Le gérant crut avoir une attaque. [...] on le devinait au bord de la crise cardiaque,

Ca fait une redondance, tu dis deux fois la même chose ici.

Quoi qu’il en soit, cette guilde de l’ombre, même sans combattants noirs, était extrêmement dangereuse , aussi Lueur ligua tout les clans Haut Elfes, Demi Elfes, Nains et Humains qui prônaient la justice à Sanrial sous son oriflamme pour avoir une chance d’abattre cet insaisissable fléau : En effet, les chefs du clan de l’ombre étaient inconnus, ils brouillaient les pistes comme personne, gardaient secret l’emplacement de leur quartier général et ne laissaient aucune information filtrer sur le nombres de leurs effectifs.

Beaucoup de reproches à faire sur cette phrase. Déjà, sa longueur. En soi, la longueur ne veut rien dire... Mais il faut quand même penser que plus une phrase est longue, ponctuée de virgules (et deux points), riche en informations, tout en essayant de suivre un cours logique, et plus elle sera difficile à comprendre. Résultat : il faut soit oublier totalement la linguistique et se contenter d'engranger les informations en lisant, soit relire quatre fois pour parvenir à avoir à la fois le début et la fin de la phrase en tête. Et comme la plupart des lecteurs ne sont pas du genre à relire quatre fois une phrase... Tu me suis. C'est du gâchis.
Le plus évident serait de découper ta phrase en trois (grosso modo) : 1 - guilde de l'ombre = grand danger (et combattants noirs) 2 - Ligue pour abattre le fléau formée par Lueur (ça se forme aussi facilement une Ligue?) 3 - mais ils sont insaisissables, tout ça, alors ça craint du boudin.
Par ailleurs, je ne suis pas sûre que ce soit très correct de parler du "nombre de leurs effectifs", enfin ça sonne biz z arre. Mais disons que peut-être que c'est tout à fait correct. Enfin je n'aime pas trop.

aussi le combat fut bref et sans appel.

Moui... Je n'aime pas trop ce "sans appel" mais ce n'est pas ce qui me gène le plus : certes le combat fut bref, mais là tu nous l'éludes totalement, il n'en reste rien du tout! On ne voit que la première attaque de Lueur, on passe vite fait sur le fait qu'il utilise la "magie noire" et ensuite, hop c'est fini? Je ne suis pas d'accord! Ils sont quand même une bonne quinzaine! Des duellistes dont certains ont même des pistolets!!! Et tout serait fini sans un seul coup vers Lueur, sans même une tentative de l'assassiner (si c'est bien ce qu'ils voulaient faire)? Franchement! Non! :x shock: Il entre seul, il se bat seul mais en fait il est avec ses hommes?...) qui semblent certes avoir un avantage sur leurs adversaires, (ils savent se battre dans des lieux exigus, mais franchement des mecs armés de rapières je ne vois pas en quoi ils devraient avoir besoin d'espace... Mais bon passons) se débarrassent de 15 mecs sans s'inquiéter, avec juste des égratignures... D'abord il a combien d'hommes avec lui ce Lueur? Quinze aussi? Ou seulement une dizaine peut-être? Pourquoi on ne les a même pas vus avant que tu ne nous en parles lors du combat?...
Autant de problèmes à résoudre pour ce passage, qui est censé être le passage "action" du chapitre et qui en fait est le passage "absence d'action notoire"...

A part ça... Le chapitre reste agréable et fluide à lire, et laisse présager de bonnes choses pour la suite.
Pour ce qui est de l'histoire, il y a l'air d'y avoir quelque chose. J'aime bien le genre mystère, complots, trahisons, duels à l'épée et puis le héros sur-entraîné charismatique et invincible, j'adore.

Donc globalement, j'apprécie et je lirai la suite avec enthousiasme, mais il y a vraiment des points à améliorer dans ton chapitre! Les points forts notamment! ;) (présentation de la guilde et de la ligue, combat du héros)

(Et j'espère que tu vas passer pour répondre aux critiques! Ca serait gentil!)

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il y a 16 ans 9 mois #13982 par Post Scriptum
Réponse de Post Scriptum sur le sujet Re: [Décembre 2007] Xea - Lueur, chapitre 1
Quel amateur de jeu de rôles, et d'univers médiévaux-fantastiques complexes n'a jamais essayé, ni eu envie, ne serais-ce qu'un instant, de bâtir à son tour sa propre légende ? Sa "légende personnelle" dirait un certain mystique, Monsieur Paulo Coelho, qui se voit lui-même aujourd'hui comme une espèce de prophète. Gardons son terme toutefois, oublions sa définition, et avec elle personnage qui l'a brodée à coups de spiritualité en plastique. L'expression "légende personnelle" pourrait s'adapter assez bien à ce que j'essaye d'exprimer ici : le désir de vivre une sublimation projetée de son être, sublimation qui prend la forme d'un univers, d'un récit complexe et des personnages qui le font vivre.

Il se peut même qu'un tel désir soit à l'origine de ce site, d'une manière ou d'une autre.

Certaines passions nous poussent à agir par mimétisme. On se découvre, on s'imagine, on se croit puis se sait écrivain sans même avoir réellement saisi la portée de ce mot. On crée. On s'aperçoit porter une oeuvre immense, dantesque dans sa grandeur, profonde dans sa complexité, et belle dans les sensations qu'y penser nous procure. Unique aussi, puisqu'elle est la nôtre, le réceptacle de tout ce que nous ne savons exprimer autrement, le miroir du passé aussi, l'image toujours changeante du présent, et le pied solide des certitudes de l'avenir.

L'innocence des premiers mots reste longtemps accrochée aux suivants les plus proches. Xéa, tu as sans doute déjà presque dépassé le stade que j'évoque plus haut. Le croisement des chemins approche. Ce n'est certainement pas la première fois que tu écris, mais cette première fois n'est encore pas bien lointaine. Ton avenir au sein des mots se décide maintenant. Le moment est décisif.

Débutons donc le voyage :

CHAPITRE I : Traquenard


"Pas très malin de nous présenter ce qui nous attend dès le titre du chapitre" a été ma première réaction.
Puis je me suis modéré : l'essentiel n'est-il pas de surprendre le lecteur par sa façon d'écrire le-dit traquenard annoncé ?
Mais après tout, à ce stade du récit, ce n'est pas vraiment important.

Un vent glacial s’engouffra dans la taverne et un homme vêtu d’une grande cape de soie noire apparut sur le seuil de la porte. Une capuche ample recouvrait sa tête qui disparaissait ainsi totalement dans l’ombre. L’étranger parcouru du regard l’intérieur de la gargote, il y avait tout au plus une dizaine de tables de chênes grossièrement taillées portant de multiples entailles faîtes au couteau par les joueurs de cartes pour immortaliser le nombre de leurs victoires. Il y avait également un comptoir usé couvert de chopes vides que l’aubergiste s’affairait à nettoyer.


Très classique. Mais ce n'est pas forcément un défaut. Par contre, le manque général d'impact en est un. Ce passage tient plus d'une description pour une scène de film ou de théâtre que d'un extrait de roman, comme un scénariste expliquant à son metteur en scène ce qu'il avait imaginé. Tu te contentes de décrire, pas de faire vivre. Ce qui est regrettable car tu as le pouvoir de faire vivre.
Détaillons un peu :

Un vent glacial s’engouffra dans la taverne et un homme vêtu d’une grande cape de soie noire apparut sur le seuil de la porte


Beaucoup d'éléments très concrets pour les premiers mots de tout un récit : le lieu qui est défini comme une taverne, le personnage dont la silhouette est esquissée mais les vêtements détaillés, et le vent associé au mot glacial. Le lecteur débarque dans ton univers. Il est giflé par un vent glacial, un vent qui l'entraine immédiatement sur le seuil d'une taverne ou apparait un homme. Peut-il se rendre compte que l'homme est vétu d'une cape de soie (c'est très précis) noire, et qu'il se rend dans une taverne (très précis aussi, surtout que rien de concret, hormis ce mot de "taverne" ne nous apprend qu'il s'agit d'un tel lieu) ?
Attribue à chaque élément la valeur qu'ils se doivent d'avoir. Attarde-toi sur la rue pour nous présenter (brièvement) cette taverne de l'extérieur, sans nous expliquer directement que c'en est une. Le vent massacre la porte de cette taverne de sa fureur. Fais nous sentir le vent devant la porte. Quelques mots, pas plus. Puis la silhouette encore floue devant la porte, la main qui pousse la poignée, et le vent qui s'engouffre. La lumière révèle la silhouette, et la détaille.
C'est un exemple de cheminement parmi tant d'autres.
Quoi qu'il en soit, l'homme est sur le seuil :

Une capuche ample recouvrait sa tête qui disparaissait ainsi totalement dans l’ombre


Je ne m'attarde pas sur le classicisme de l'image. Ce n'est pas important.
Si la "capuche ample" recouvre la tête jusqu'à la faire disparaitre "totalement dans l'ombre", ce terme de "tête" est superflu. On ne voit pas la tête de ton personnage, et le langage doit aussi la supprimer de son vocabulaire tant que nous ne serons pas sûr qu'il y a bien une tête sous cette ombre. Adapter le langage au récit c'est renforcer sa puissance, et s'épargner d'inutiles tergiversations linguistiques.

L’étranger parcouru du regard l’intérieur de la gargote, il y avait tout au plus une dizaine de tables de chênes grossièrement taillées portant de multiples entailles faîtes au couteau par les joueurs de cartes pour immortaliser le nombre de leurs victoires


L’étranger parcouru du regard l’intérieur de la gargote
STOP
Il prend le temps. Il parcourt du regard. Pas de virgule.
il y avait tout au plus une dizaine de tables de chênes grossièrement taillées portant de multiples entailles faîtes au couteau par les joueurs de cartes pour immortaliser le nombre de leurs victoires
Ici les virgules seraient peut-être plus utiles, mais je ne m'attarderais pas sur cet aspect. Tu nous parle de tables de chêne, détail assez précis. Mais l'étranger est peut-être un spécialiste des bois utilisés pour les tables. Ou alors, tous les personnages de ton univers savent qu'au premier regard une table est en chêne, en frêne, en sapin ou en bouleau.
Quand aux entailles. Toi, Auteur, tu sais qu'il y a des entailles sur ces tables puisque tu l'as décidé. Tu le sais et tu veux le dire. Tu veux même en expliquer encore un peu plus, pour rendre l'univers plus réaliste, plus crédible. Alors, tu poursuis : et les entailles sont faites "aux couteau par les joueurs de cartes pour immortaliser le nombre de leurs victoires." Diable ! Voici une anecdote précise. Et inutile. Maladroite plutôt. Nous commencions avec le regard de l'étranger, ce regard qui parcourt. Parcourt-il aussi les entailles, et sait-il tout sur elles ? Ou est-ce toi, Auteur, qui parcourt ces entailles ? Détaché de la scène, moi, Lecteur, je m'attarde sur les entailles. Mon attention devrait être ailleurs pourtant, quelque chose d'important se prépare. Alors, certes, je sais qu'il y a en ce lieu des joueurs de cartes qui immortalisent leurs exploits sur les tables de chêne, mais je ne sais toujours pas ce que fait ici ce personnage dont on ne voit pas la tête, et qui se tient sur le seuil.

Ce n'est pas maintenant que tu dois rentre ton lieu vivant et perceptible. A trop en dire, à trop en montrer, on en finit par croire que tu n'auras ensuite plus rien à nous dire, plus rien à nous montrer, et que derrière les entailles des joueurs de cartes, il y a les coulisses bruyantes de ce théâtre immatériel que tu fais vivre. Vivre "artificiellement" ici.

Si tu veux t'épancher sur ce genre d'anecdotes, donne leur un rôle au sein de ton récit.
Ou alors prend le temps d'installer tes ambiances avant que n'entrent les personnages. Mais il te faudrait dans ce cas intervenir personnellement, en tant qu'Auteur/Narrateur dans la voix de ton récit : commencer par un détail très précis, s'élargir sur les joueurs de cartes, puis la taverne, puis l'aubergiste que l'on montre occupé, arrivée vers la porte, et le vent s'engouffre. Poser une ambiance, un lieu, par des détails, et signifier l'entrée du récit dans la soudaine gifle de ce vent glacé.

Il y avait également un comptoir usé couvert de chopes vides que l’aubergiste s’affairait à nettoyer


Non, l'aubergiste ne "s'affaire pas à nettoyer". Il nettoie, il ne nettoie pas, ou il s'affaire.
Comptoir usé, chopes vides, un aubergiste. Le tout amené par un "il y avait" qui me fait furieusement penser que tous ces éléments viennent d'être placés à la hâte, tout juste avant que le lecteur ne passe sur ces lignes.

« Eh, toi, l’encapuchonné, tu rentres ou tu sors, mais reste pas sur le seuil, je chauffe pas pour rien ! »


Assez expressif. Assez adapté au ton et à l'ambiance. Cohérent.

Lorsque le nouveau venu darda son regard sur le visage porcin de l’hôtelier, celui-ci se décomposa. Pour toute réponse à son injonction, l’homme en noir ferma la porte et s’avança dans le tripot tout en rejetant en arrière son capuchon. Le gérant crut avoir une attaque. L’ombre du capuchon laissa apparaître le visage d’un demi-elfe aux cheveux noirs de jais, ses yeux étaient marron foncé, sa peau était de marbre et une cicatrice lui barrait la joue gauche. Il irradiait une puissante sérénité, il avait un côté dantesque qui plongea dans le silence la totalité des habitués de la taverne.


L'écriture est totalement dénuée de finesse, comme un peintre racé qui utiliserait un balai au lieu de pinceaux (si tu me passes l'expression). Et c'est assez dommage.
Détaillons donc un peu :

Le gérant crut avoir une attaque.


Dois-je me désespérer de la puérilité de cette expression ou m'attendrir de sa naïveté ? Entre les deux, j'oscille, et pencher définitivement pour l'une ou pour l'autre me fait regretter la pensée que je n'ai pas choisie.
"Très expressif" en tout cas, mais pas du tout à sa place.

L’ombre du capuchon laissa apparaître le visage d’un demi-elfe aux cheveux noirs de jais, ses yeux étaient marron foncé, sa peau était de marbre et une cicatrice lui barrait la joue gauche


Emmené de la sorte, cette description est aussi éloquente qu'une carte d'identité.
"L'ombre du capuchon laissa apparaître le visage". Arrêtons nous là. Tu as ouvert la phrase tout à fait convenablement. Tout commence après cette expression. Relis-toi.Juste après "visage" je place deux points, je reviens à ligne et je liste :
- un demi-elfe
- des cheveux noirs de jais
- des yeux marrons foncés
- une peau de marbre
- une cicatrice qui barre la joue gauche
Alors certes, nous savons à quoi ressemble le personnage.

Il irradiait une puissante sérénité


Irradier de sérénité. Intéressant et encourageant. Ta plume est dénue de finesse, mais non pas de grâce.

il avait un côté dantesque qui plongea dans le silence la totalité des habitués de la taverne.


Un côté dantesque... Ce mot est-il vraiment utilisé à bon escient ? La vision qu'ont les clients du personnage peut être dantesque. Un paysage peut être dantesques. Mais un homme peut-il avoir un "côté" dantesque ?

Essayons pour voir :

Irradiant de sérénité, vision terrible et dantesque, l'étranger plongea la taverne dans un silence inattendu

Ou alors :

Dantesque, grandiose, terrible ! La vision de cet étranger irradiant de sérénité obscurcit d'un silence soudain les rires des habitués.

Trop lyrique sans doute.
Mais je n'expérimenterais pas plus sur ta création.

A propos, tu parles "d'habitués de la taverne". Mais leur présence concrète n'a jamais été confirmée ou infirmée auparavant.

« M…Monseigneur Lueur, j… je ne vous avais pas reconnu, pardonnez-moi… Ce n’est rien Sem, je viens juste aux nouvelles… Oh, il n’y a guère de ragots, ces temps-ci, monseigneur… »


Etrange. Si mes yeux ne me jouent pas une farce, tu as placé le dialogue au sein d'un même guillemet. L'échange devenu un même ensemble est ainsi pour le moins dénué de toute substance. D'autant plus que les attitudes des deux personnages sont diamétralement opposées.

Le gérant tentait de s’exprimer d’un ton badin, mais, mauvais comédien, on le devinait au bord de la crise cardiaque, de plus, une énorme goutte de sueur perlait à sa tempe


Inutile de préciser "mauvais comédien", son hypocrisie se comprend au vu de la situation. Nous dire qu'il est "mauvais comédien".
Quand à cette crise cardiaque, avec "l'attaque" de tout à l'heure, c'est assez redondant. Et manque encore une fois de finesse.

ce fut suffisamment de preuves pour le dénommé Lueur concernant l’honnêteté de son informateur, l’aubergiste allait bel et bien tenter de l’assassiner…


Tu nous introduit ici directement au coeur du "réseau de fils cachés" qui donne une structure à tout un récit. Si tu me dis pourquoi ce qui se passe est en train de se passer à ce moment du récit, je vais rompre assez vite le pacte de lecture. Car moi, Lecteur, je n'ai pas besoin que l'on m'assiste dans ma découverte du texte et de son intrigue : hors, c'est ici le cas. Tes informations surgissent au mauvais moment. L'action doit parler d'elle même. Ce qui va se passer juste après (l'affrontement) doit venir avant tous les renseignements que tu nous fournis ici.
Laisse donc l'affrontement se dérouler.
Les fils de l'intrigue sont invisibles à ce moment du récit. Les armes parlent, les scènes se déroulent. Puis les choses se révèlent, progressivement.

Discrètement, l’elfe porta sa fine main gantée de cuir noir à sa rapière en argent incrustée de rubis et d’améthystes, prêt au combat.


Dans la même phrase, la main est définie comme étant fine, le gant est en "cuir noir", et la rapière en "argent incrustée de rubis et d'améthystes". Hors, tu préludes tous ces détails par un "discrètement" qui colle assez mal avec un tel étourdissement d'informations. Mais, plus important, l'action de porter sa main sur la rapière est très significative. Elle prépare la scène à venir. Pourquoi noyer son importance sous ce flot verbal ?
Nous vivons une scène dont l'ambiance s'alourdit au fil des lignes. Nous n'avons pas besoin de savoir maintenant que la main est fine, que le gant est noir et la rapière en argent. Pour l'argent, tout au plus le gérant peut apercevoir une ... lueur... une lueur à laquelle sa peur naissante ne trouverait qu'une confirmation définitives à ses craintes, pas une curiosité d'amateur de belles épées.

Si Lueur était aussi bien renseigné ses sur ses opposants, c’est qu’il était l’un des plus puissant chefs de clan de toute la cité état de Sanrial, sur le continent d’Aden. Il avait donc accès à moult informations concernant ses adversaires, en particulier l’énigmatique clan d’ombre. Il s’agissait là d’une guilde à la sinistre réputation : vols, incendies criminels, règlements de compte, enlèvement avec demande de rançon et même une rumeur très inquiétante : les têtes pensantes ce clan seraient des démonistes, qui, (soi disant) tenteraient d’ invoquer plusieurs cohortes de guerriers chaotiques menées par un Prince Démon Majeur, mais, si inquiétante soit elle, cette information n’était qu’une rumeur tout juste bonne à égayer les buveurs inconditionnels dans les gargotes. Quoi qu’il en soit, cette guilde de l’ombre, même sans combattants noirs, était extrêmement dangereuse , aussi Lueur ligua tout les clans Haut Elfes, Demi Elfes, Nains et Humains qui prônaient la justice à Sanrial sous son oriflamme pour avoir une chance d’abattre cet insaisissable fléau : En effet, les chefs du clan de l’ombre étaient inconnus, ils brouillaient les pistes comme personne, gardaient secret l’emplacement de leur quartier général et ne laissaient aucune information filtrer sur le nombres de leurs effectifs. Les meneurs du clan d’ombre, eux, savaient viser dans la hiérarchie adverse aussi les capitaines des clans du « Marteau » des « Fils de la Lumière » et de la « Lame enflammée », appartenant tous à la coalition, furent assassinés les uns après les autres… Le prochain sur la liste était Lueur, général de la coalition et grand maître du clan de « La chandelle noire » .


Tout cet extrait est à l'image de ce que j'ai pu lire. Maladroit, sans finesse (encore une fois), mais non dénué de talent.
Des phrases telles que :

aussi Lueur ligua tout les clans Haut Elfes, Demi Elfes, Nains et Humains qui prônaient la justice à Sanrial sous son oriflamme pour avoir une chance d’abattre cet insaisissable fléau


et

tout juste bonne à égayer les buveurs inconditionnels dans les gargotes


témoignent immanquablement d'une maitrise naissante, d'un plaisir de travailler le mot comme un artisan sa matière première, et d'un affinement de plus en plus subtil (toutes proportions gardées) de belles dispositions.
A côté de ces quelques "coups d'éclat", les défauts, maladresses et autres erreurs n'en sont que plus remarquables.
Détaillons :

Si Lueur était aussi bien renseigné ses sur ses opposants, c’est qu’il était l’un des plus puissant chefs de clan de toute la cité état de Sanrial, sur le continent d’Aden.


si... c'est qu'il. Une phrase n'est pas une formule de mathématique.

Pourquoi nous préciser "sur le continent d'Aden". Et "cité-Etat" ? Sanrial suffit ici. Le seul nom propre n'évoquant encore rien pour le lecteur, je me demande si nous préciser qu'il s'agit d'une cité-état située sur le continent d'Aden est vraiment judicieux. Car ces informations complémentaires ne lui évoqueront rien non plus.
Je me répète et j'insiste : ne pense qu'à l'affrontement au sein de ce chapitre, du moins pendant le-dit affrontement. En voulant en même temps nous donner tant d'ouvertures sur un monde ou nous prenons pied à peine, tu ruines tout tes effets, et empêches ton texte (et le lecteur) de respirer.
L'approfondissement viendra plus tard, quand l'affrontement sera passé. Car maintenant, ce qui doit occuper toute ton attention d'Auteur, c'est ce combat à venir. Ne concentre ton travail que sur lui.L'action passée, tu pourras à ta guise distiller tous ces détails qui enrichissent l'univers.

les têtes pensantes ce clan seraient des démonistes, qui, (soi disant)


Le "serait" induit déjà le "soi disant". A supprimer donc, d'autant plus qu'il introduit dans le récit une voix qu'il est assez difficile de cerner.

A propos, le mot de démoniste est-il un titre ou une "profession" en quelque sorte ?

Il s’agissait là d’une guilde à la sinistre réputation : vols, incendies criminels, règlements de compte, enlèvement avec demande de rançon et même une rumeur très inquiétante : les têtes pensantes ce clan seraient des démonistes, qui, (soi disant) tenteraient d’ invoquer plusieurs cohortes de guerriers chaotiques menées par un Prince Démon Majeur, mais, si inquiétante soit elle, cette information n’était qu’une rumeur tout juste bonne à égayer les buveurs inconditionnels dans les gargotes.


J'ai l'impression que tu t'es un peu égaré dans les méandres de ta longue phrase.
Encore une fois, tu veux tout nous dire, tout de suite. A peine découvrons nous un personnage, une taverne, et la peur du gérant, que tu nous envoi sur un passage quasi-encyclopédique expliquant presque les tenants et aboutissements de l'action présente. Alors que le récit ne fait que commencer !

Tu nous présentes en détail la sinistre réputation de la guilde. Puis, plus grave (et tu insistes dessus), la rumeur prétend qu'elle serait contrôlée par de dangereux "démonistes". Et avant même que la phrase soit terminée, voilà que tu nous rassure. C'est pour le moins ambigu. D'autant plus que l'action présente laisse déjà présager que tout les actes attribués à la guilde le sont pour une bonne raison. Car si tout ceci n'était qu'un rumeur insignifiante, pourquoi diable ce personnage si mystérieux et si puissant s'y intéresserait-il ?
Attention au suspense en carton-pâte.

Sur le fond, rien de plus classique ; mais je me répète encore : ce n'est jamais un défaut. L'essentiel est d'accomplir correctement son travail et de savoir exactement ce que l'on veut faire, et comment on veut le faire. Ecouter une énième version des mélodies les plus jouées ou connues est toujours un bonheur quand elles sont correctement interprétées.

Quelques « clients » se levèrent presque simultanément de leurs chaises : chuintements, reflets de mort sur des lames.


Juste après les deux points vient une expression certes assez jouissive à lire et à écrire, mais un peu déplacée au sein d'une prose qui jusque là ne lui ressemble pas du tout. Un peu comme si j'allais planter un sapin au milieu d'une forêt de chênes.

Sur le visage porcin du traître s’étira lentement un sourire sadique, qui s’effaça presque aussitôt lorsque Lueur, d’un même mouvement, dégaina sa lame et enferra le mercenaire le plus proche de lui d’une fente parfaite. Pendant le bref moment d’hésitation des assassins, Lueur dégagea sa rapière du corps agonisant de son adversaire, fit un rapide mouvement des doigts accompagné d’une série de mots elfiques, ceci eu pour effet de pulvériser deux combattants.



A cet instant, la porte de la gargote s’ouvrit à la volée et une bonne quinzaine de duellistes arborant sur leur cape grise une chandelle noire firent irruption dans la salle, c’était les hommes de Lueur. La grande majorité de ces guerriers étaient armés de rapières mais certains brandissaient une paire de pistolets à poudre noire de petit calibre. Les mercenaires de l’aubergiste n’avaient pas l’habitude de se battre dans de petits espaces, tandis que c’était la spécialité des hommes de Lueur, aussi le combat fut bref et sans appel.


Tu sombres dans la facilite en "liquidant" (pardonne moi l'expression) l'action en deux lignes. Tout cette entrée impressionnante pour en arriver à ce massacre sans résistance expédié en quelques mots ! La narration est du coup totalement déséquilibrée, la scène devient bancale, et perd de sa cohérence.
Laisser entrer Lueur, le faire s'attarder sur le seuil, lui faire refermer la porte, le présenter comme un homme mystérieux et puissant venu potentiellement pour en découdre nous pousse à le percevoir, un court laps de temps, comme un héros solitaire. D'autant plus que tu t'attardes sur Lueur, tu t'apprêtes, en quelque sorte, à le mettre en lumière.
Alors oui, tu peux surprendre ton lecteur avec cette arrivée de combattants habitués à "se battre dans de petits espaces". Mais tu détruis en même temps tout l'effet préparé avant, effet qui semblait mener vers un affrontement entre Lueur et les "clients" de l'auberge. Disons que tu as agi comme un pâtissier qui décide au dernier moment d'ajouter du chocolat à sa tarte à la fraise.
"Je ne savais pas quoi faire pour vous surprendre" dira-t-il à ses clients étonnés.
Certes. Certains seront surpris et auront aimé peut-être. Mais quand on commande une tarte à la fraise, on veut une tarte à la fraise. Sans chocolat.

Sans l'intervention des soldats de Lueur, le combat en lui-même aurait pu être le réceptacle d'une surprise plus cohérente (apparition d'un personnage inattendu par exemple, ou... que sais-je ?). Mais dans le cas de figure que tu as choisi, l'effet semble artificiel : comme si tu toutes les pièces patiemment mises en place t'agaçaient à présent, et que tu ne savais plus quoi en faire. Alors on fait sauter tout cela en deux trois coups de pistolet, puis on passe à autre chose.
Non. Trop facile. Beaucoup trop facile.
La facilité est le piège dans lequel les créateurs tombent le plus... facilement.
Le piège le plus dangereux.

Lueur prit son air le plus menaçant possible et dit d’une voix doucereuse :


A-t-il vraiment besoin de prendre son air le plus menaçant possible dans la situation ou il se trouve ? Sa seule présence ne trouble-t-elle pas déjà assez bien le traitre pour que celui-ci soit impressionné ? Et cette arme qui se promène près de sa gorge, n'est-elle pas déjà assez menaçante ?

Sentant que le gérant allait bientôt craquer, il appuya encore :


Inutile. Le lecteur sait que le gérant va craquer, l'auteur sait que le gérant va craquer, et Lueur aussi le sait. Pourquoi en rajouter ?

« Tu es très mauvais acteur, le savais-tu ?


Inutile aussi, et redondant avec une comparaison que tu as déjà utilisé plus haut. Un peu puéril serais-je tenté de dire, mais l'innocence "scribouillarde" est faite de puérilités. Heureusement.

- Arrête ! Je vais parler, je vais parler, piailla le traître d’une voix affreusement aiguë.


Caricatural évidemment, mais le classicisme court toujours ce risque.

L’aubergiste reprit son souffle tandis que la lame s’éloigna de lui, puis il entama son aveu :


"puis il entama son aveu" est inutile dans ce contexte. Nous savons qu'il va parler, et Lueur sait aussi qu'il va parler. L'aubergiste lui-même veut sauver sa peau et va avouer ce qu'on lui demande.

L'information clef achève le chapitre. A demain sur les docks.

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Plus d'informations
il y a 16 ans 9 mois #13983 par Post Scriptum
Réponse de Post Scriptum sur le sujet Re: [Décembre 2007] Xea - Lueur, chapitre 1
Un dernier mot, après lectures des commentaires de précédents : Xéa lis et relis Imperator (sur la première partie en particulier) et Feurnard.
Très précieux ici.

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Modérateurs: SanKundïnZarathoustra
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