file [Décembre 2007] San - Vampires, hors d'oeuvre

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il y a 16 ans 10 mois #13826 par Vuld Edone
[Décembre 2007] San - Vampires, hors d'oeuvre a été créé par Vuld Edone
Vampires
Chapitre 2 : Hors d'oeuvre


En écrivant le titre, je me suis rendu compte qu'il n'était pas motivé. Bien sûr, hors d'oeuvre pour la nourriture, hors d'oeuvre pour l'abandon d'activité du saigneur, mais guère plus. Nos titres sont décidément bien tristes.

Deux heures plus tôt, la nuit s’achevait dans la cave d’un petit village mitoyen.

Je n'ai pas tout de suite compris le mot "mitoyen", il serait ici préférable de ne faire aucun rapprochement entre les deux chapitres. Une personne qui m'est chère regretterait ce saut dans le temps, et en lecture cette rupture d'espace-temps m'a retiré toute probabilité d'y trouver Blady, même dans le Saigneur. Du reste, l'histoire ne devrait pas tenir en deux heures.
Ce choix de structure me laisse dubitatif. Le retour dans le temps, le changement de lieu n'ont aucune pertinence, et je rappelle que "plus tard" n'a jamais été une excuse. Une simple comparaison par couleurs de la nuit et du matin gris aurait eu beaucoup plus d'effet.
De même, la structure ici est "phrase puis description", avec accumulation "cave -> village mitoyen". Du reste, il y a problème temporel, puisque deux désignations différentes s'opposent, "deux heures plus tôt" et "la nuit s'achevait". L'une est de trop. J'ai fait mon choix, fais le tien.

Ô Vénérable Seigneur...

Question de fond ici : tu es dans une cave, tu vas être massacré, tu as passé une nuit les nerfs tendus, tu n'as aucune chance de t'en sortir, tes enfants gémissent, tu es impuissant, fatigué, les idées embrouillées, sous pression.
Prêt à déclamer du Shakespeare ?
Totalement invraisemblable.

... qui ne cherchent même pas à résister.

Ca, c'est bien. C'est clair, ça touche, ça fait mal.
Ne surtout pas l'expliquer, encore moins le justifier. Ce qui suit, effacer.

Les pulsations se font de plus en plus faibles...

Ca aussi, c'est bien. La curée elle-même manque d'intérêt, l'agglutination n'est pas assez marquée, la chair est plus baisée que déchirée, le jeu de chaleur maladroit mais la conclusion, elle, rattrape le tout.
Il aurait fallu en tirer avantage pour rythmer la curée, travailler plus l'image que le fond, en retirer le bestial et attention, je ne parle pas de gore, mais d'opposer vraiment le Saigneur à ses vaisseaux.

grand merci. [...] Oh, où allons-nous, avec de tels dirigeants... [...] et innocent bien sûr

A qui les attribuer ? A Rimor, aux vampires ou au narrateur ? Question dérangeante, à ce niveau de l'histoire, à mettre au clair rapidement.

la nation Vampire

Stop. Jusqu'alors, des personnes isolées, une hiérarchie presque bestiale, des déviants, des saigneurs, un monde brutal et désorganisé à plaisir, brut à découvrir. Le mot de nation est une claque, comme s'il y avait un monde parallèle.
Que des saigneurs soient connus, d'accord. Qu'ils forment le haut de la hiérarchie, d'accord. Parler de nation, non. C'est en contradiction totale avec ce qui se développait auparavant, ça va simplement trop loin.

Les Vampires cessent subitement leur conciliabule lorsque le lieutenant

Après une scène de curée, le mot "conciliabule", un peu trop soutenu, fait office de comédie, surtout avec un sous-entendu de dissidence. Effacer. Ne pas remplacer, effacer. Il cessent, c'est tout.

J'ajouterai ici que la conclusion n'a rien à voir avec l'introduction, ni le chapitre précédent, et que s'il reprend la dispute intervenue au milieu de la curée sur "boire - ne pas boire", avec un suspense appréciable, il n'offre pas néanmoins une structure stable.
Il pose simplement la question suivante : l'ouverture, à quoi sert-elle ? Reprendre ses thèmes, ou l'effacer, mais ici, elle ne fait aucun état du conflit qu'annonce le lieutenant (et Lumana'i).
Ici, c'est surtout l'introduction du chapitre qui fait défaut, puisque tu te contentes de donner le lieu et l'heure, alors qu'il faut annoncer l'événement, et préparer par avance la conclusion.

Voilà, je vais m'arrêter là. Je verrai bien s'il y a quelque chose de plus à dire avec ta réponse.

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il y a 16 ans 10 mois #13833 par San

En écrivant le titre

A propos de titre, c'est toujours le moins définitif de ce que j'écris (voir le voleur de rêve...), alors toutes les suggestions sont les bienvenues. D'ailleurs, Vampires risque fort de changer dès que j'aurai trouvé mieux.

Une simple comparaison par couleurs de la nuit et du matin gris

Je prends note et appliquerai la sentence. Les transitions me poseront toujours des problèmes.

Prêt à déclamer du Shakespeare ?

Je vais faire trembloter sa voix alors. Si tu as une idée pour exprimer un ahanement rauque de douleur, pour commencer la phrase...? (bwaaarhaarg)

Ce qui suit, effacer.

Entendu, et je recase l'explication du pourquoi ils ont attendu la toute fin de la nuit pour se mettre à table à un autre endroit du texte.

le jeu de chaleur

Manque de froid pour concurrencer le chaud. Je vais en rajouter une touche.

l'agglutination n'est pas assez marquée

Je sèche un peu sur ce point-là...

travailler plus l'image que le fond

J'ai beau essayer d'imaginer, je ne crois pas y arriver comme ça.

A qui les attribuer ?

Il y a sans doute de la maladresse dans ce passage, j'essairai de rendre les choses plus claires, c'est bien sûr Rimor qui pense tout ça. Son point de vue se rapprochant de l'humain, c'est aussi le narrateur et le lecteur qui le pensent. Et puisqu'il cite un de ses dirigeants, il n'est pas non plus le seul Vampire à le penser. Il y a matière à faire quelque chose de clair et bien.

comme s'il y avait un monde parallèle.

Et c'est bien le cas, mais tu as raison c'est trop soudain. On retrouvera ce fossé entre le terme de "nation Vampire" et la réalité très rapidement. Je parlerai juste ici d'ensemble des Vampires.

Il cessent, c'est tout.

C'est noté.

la conclusion n'a rien à voir avec l'introduction

c'est surtout l'introduction du chapitre qui fait défaut

Oui... Je verrai pour l'introduction... Sinon en conclusion, le lancer sur la piste du festion suivant, quelque chose comme ça? Quant au chapitre précédent, je ne peux pas faire le lien, pas encore. Il faudra peut-être revoir l'agencement des chapitres pour que ça se tienne, mais même sans rapport pour le moment, j'aime bien cette ouverture, si ce n'est que pour l'état d'esprit qu'elle provoque.

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il y a 16 ans 10 mois #13834 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: [Décembre 2007] San - Vampires, hors d'oeuvre
Je n'aime pas répondre par citation.

Je n'aime pas non plus les onomatopées, mais je vais jusqu'à éviter l'interjection, donc chacun sa manière d'écrire. Très franchement un "non... mes filles..." classique suffit largement, à l'auteur ensuite de rendre cela intéressant.
Sinon, une petite phrase avant pour dire qu'il parle avec un ahanement rauque, ça fonctionne aussi, ou au milieu du dialogue. Je préfère expliquer comment il est tenu, les doigts qui serrent, l'air qui passe mal, puis je n'écris en dialogue que le peu qu'il dit, parfois en évitant même les trois points.
Une dernière solution, ma préférée, consiste à ne même pas le faire parler, à utiliser le discours libre ou même ne le faire s'exprimer que par gestes, par exemple la main tendue, d'abord dans le vide, puis par insinuation, vers ses filles. Le reste dépend de toi.

Passons à la nation vampire, c'est un peu comme dire la "république dragonne" ou la "fédération socialiste pro-libérale des loups-garous". Tes oreilles devraient siffler. Après, c'est peut-être moi, mais mettre des créatures de la nuit effrayantes et morbides sur le même plan qu'une organisation humaine moderne et du reste rassurante (ne serait-ce que parce que classificatrice), à moins d'avoir un scénario de génie (que les films récents n'ont pas), non, mieux vaut éviter.

Maintenant la conclusion n'est pas mauvaise, le problème est que l'intrigue n'y vient que là, en fin de second chapitre. Règle le premier chapitre, la transition, et tu n'auras pas (à moins d'être perfectionniste) à retoucher la conclusion.
Comme je l'ai dit, le défaut est ailleurs.

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il y a 16 ans 10 mois #13836 par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Re: [Décembre 2007] San - Vampires, hors d'oeuvre
Ce chapitre est une bonne surprise. Si on est sur une scène somme toute classique pour le sujet qu'est les vampires, je trouve qu'il existe suffisemment d'ouverture sur le monde que tu crées, d'allusion sur des choses qui font fonctionner l'imaginaire du lecteur pour donner envie d'en savoir plus. Je trouve que sur ce point précis, c'est ton meilleur texte. On a vraiment l'impression que tu sais où tu veux en venir (même s'il est possible que tout ne soit pas cadrer dans ta tête), en tout cas, même si c'est (trop) court, c'est riche en possibilités,; et ça me pait.

L'autre point intéressant, c'est le parallèle qui existe entre les deux chapitre. Dans un cas, on voit un individu seul, dans l'autre, on voit toute une organisation secrète, avec ses règles, sa hierarchie.
De plus, on a une histoire mais aussi un problème qui tourne sur les fondements même du mythe des vampires, sur leur pourquoi du comment.

Je sais pas si c''est volontaire mais il y aussi une petite dimension critique sociale dans tout ça. Ce sont toutes ces choses que je n'attendais pas d'un de tes textes que j'apprécie. La toile de fond est beaucoup plus vaste que d'habitude, il y a de l'action, du mystère, même si c'est au détriment de la légèreté un espiègle qu'on trouve dans tes autres textes. Bizarrement, on ne voit pas d'humour, de derision, comme si tu envisageais ton texte de manière pus serieuse, avec plus d'ambition que d'habitude. Avant, j'aurais dit que tu écrivais pour le plaisir de te surprendre, mais sans vraiment t'imposer de contraintes ou d'enjeu. Ici, je trouve que c'est plus profond, plus réfléchi, je dirais même plus volontaire ou déterminé.
La réussite de ceci, c'est qu'on a toujours encore l'impression de spontanéité, ce qui rend la lecture si plaisante.

Bref, c'est pas mal dans sa (trop) grande brieveté (comment je suis lourd? :twisted: ). Le jour où j'aurais un chapitre de san de cette qualité de 6 ou 8 pages, alors il y a de fortes chances que tu termines sur la plus haute marche de mon podium. Mais c'est toute une autre façon d'envisager l'écriture, et je me demande si ça ne t'effraie pas un peu et que cette brieveté en'est pas un peu de facilité de ta part? :roll: La prochaine fois, 1 page pour un chapitre, je sabre! :x lol:

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il y a 16 ans 9 mois #13972 par Post Scriptum
Réponse de Post Scriptum sur le sujet Re: [Décembre 2007] San - Vampires, hors d'oeuvre
Bien court pour recevoir le nom de "chapitre". Mais ne nous attardons pas sur ces considérations.

J'ai trouvé que tu frôlais parfois le ridicule sans jamais y sombrer. Ne te méprends pas sur la dureté de cette affirmation : ton texte n'est pas "mauvais", ni mal écrit, il est anémique et trop souvent détaché de son sujet. Mais ce n'est jamais facile d'écrire sur les vampires. En vérité, il est plus difficile de travailler sur des thèmes très connus que d'inventer les siens propres.

Mais goutons donc ce hors d'oeuvre :

Deux heures plus tôt, la nuit s’achevait dans la cave d’un petit village mitoyen.


Comment ça, deux heures plus tôt ?
Tu nous ponds une "ouverture", pour nous renvoyer juste après "deux heures" plus tôt ? Nous venons de nous engouffrer dans une ruelle sordide, nous découvrons à peine un personnage et... deux heures plus tôt.

J'aurais aussi pu voir autre chose : l'ouverture ouvre sur un chapitre nocturne.
Ouverture sur la nuit. Sur le monde des vampires.
Ma foi, il y aurait alors une certaine maitrise.

Mais ce retour dans le passé, ce retour immédiat dans le passé me gène beaucoup.
Tu ouvres... et puis retour arrière, deux heures plus tôt.
Soit les chapitres sont mal nommés, soit mal organisés.
Il faudrait lire la suite pour le savoir.

<< Ô Vénérable Seigneur, pitié, j’implore votre pitié, ne touchez pas à mes enfants !...>>


Tu nous dis juste après que ces paroles sont :

à moitié étouffés par la manche en taffetas du grand gaillard qui le maintient


Le lecteur ne devrait donc, logiquement, n'en comprendre que la moitié. Hors, tu nous sers la phrase dans toute sa splendeur. Encore une fois, la façon d'écrire doit s'adapter à ce qui se passe au moment ou tu l'écris. Rends les mots moins intelligibles. Décris l'attitude du personnage, son visage par exemple.
A vrai dire, je crois même que retranscrire les mots du chaudronnier n'est pas important. L'essentiel n'est pas de l'entendre parler (surtout avec précision) mais de le savoir en train de gémir. Je suis sûr que tu peux te débrouiller d'une autre façon pour nous présenter son effroi.

Effroi qui tranche avec :

aucune réaction


et :

le personnage au costume extravagant


A ce propos, que veut dire ce "extravagant" ici ?
La suite ne texte ne nous en raconte pas plus. Et ce mot aura autant de significations qu'il y a de lecteurs.
De plus, tu parles d'un vampire. Qu'est-ce qu'un vampire au "costume extravagant" ?

Je reviens sur la phrase dans sa globalité :

Les gémissements du chaudronnier, à moitié étouffés par la manche en taffetas du grand gaillard qui le maintient, ne provoquent aucune réaction chez le personnage au costume extravagant à qui ils étaient adressés.


1-les gémissements du chaudronnier
2-les gémissements sont à moitié étouffés
3-ils sont étouffés par une manche
4-une manche qui est en taffetas
5-cette manche appartient à un grand gaillard
6-le grand gaillard maintient le chaudronnier
7-les gémissements sont adressés à un personnage en particulier
8-les gémissements ne provoquent aucune réaction chez ce personnage
9-le personnage porte un costume extravagant

Voici tous les éléments annoncés dans cette phrase.

Autre chose : est-ce important pour la suite de l'histoire que le personnage soit un chaudronnier ? Un "artisan" (un artisan dont le talent est surtout ici de "mendier" d'ailleurs) ? Oublie ma remarque si le fait que le personnage soit un chaudronnier est sciemment choisi vis à vis de la suite du récit. Par contre, si tu ne l'as décrit ainsi que par amour du détail, je me permettrais de douter de sa pertinence.
Nous n'avons pas besoin de savoir qu'il s'agit d'un chaudronnier dont les gémissements sont à moitié étouffés. Le rôle de ce personnage est de servir de repas à des vampires : ce n'est pas son état de chaudronnier qui est important, mais son état d'être humain différent des vampires. Il ne représente pas un chaudronnier pour les vampires, mais une proie, une source de nourriture, la satisfaction d'un besoin.
En le qualifiant de chaudronnier, tu l'as un peu sorti de son rôle. Donc il sur-joue et perd de sa crédibilité.
Qui se soucie donc qu'il soit chaudronnier ou pas en ce moment ? Ni le lecteur, ni les personnages (l'humain ne pense qu'à rester en vie et se contrefiche de sa profession à cet instant précis ; les vampires sont obsédés par leur festin à venir et ne pensent pas tous en coeur "nous allons sucer le sang d'un chaudronnier").

Le "détail" du chaudronnier pourrait surgir plus tard, dans d'autres circonstances (hypothétiques).
Imaginons avec ce petit exemple tout simple : chapitre trois (ou quatre, ou cinq), le crime est découvert. Un inspecteur est envoyé sur les lieux, ou un chasseur de vampires, je ne sais pas. Bref, ce n'est pas important. On lui apprend qu'un meurtre terrible, sauvage et étrange a eu lieu dans une petit bourgade : un chaudronnier a été assassiné avec toute sa famille, et les corps ont été retrouvés dans la cave. Ici, l'humain anonyme vidé de son sang deviendrait un chaudronnier (ou toute autre profession) parce que ce détail était maintenant important et essentiel à la compréhension du récit.
Toi, l'Auteur, quand les vampires agressent l'humain, tu sais déjà qu'il s'agit d'un chaudronnier. Mais le lecteur n'a pas à le savoir, ce n'est pas important, pas encore.

Qu’espère-t-il donc, cet idiot ?


Tu commences ton premier chapitre par "voyez". Et ici, qui dit ce "cet idiot" ? L'auteur ? Le même auteur qui nous demandait de voir ? Un narrateur ? Un personnage ?
Les voix du récit s'égarent, et le lecteur avec.
Manque de cohérence ici.

le Saigneur, Rimor de son nom,


Le Saigneur Rimor. Tout simplement. Pourquoi rajouter "de son nom" ?
Je vais pointiller un petit peu, mais rien n'identifie "le Saigneur Rimor" avec "le personnage au costume extravagant". Il pourrait tout aussi bien s'agir du "grand gaillard".

referme son étreinte sur la plus grande des jeunes filles du chaudronnier


Qu'elle soit grand ou petite n'a pas d'importance ici.

qui pousse un cri de frayeur dégoûtée.


M'est avis que le stade du dégoût est passé depuis bien longtemps.

Les vassaux du Saigneur se précipitent sur chacune des proies humaines, qui ne cherchent même pas à résister.


Tiens, ils étaient plusieurs dans la pièce ? Et tu nous les fait sortir en claquant des doigts, comme ça, au détour d'une phrase ? Sans même nous préciser qu'ils attendait autour ? Ou qu'ils se cachaient dans l'ombre. Ou... autre chose.

La longue nuit passée dans la cave


Je te revoie à ma remarque sur le "cri de frayeur dégouté" de la jeune fille. Si son "coeur fragile" a passé toute la nuit avec ces vampires le-dit cri aurait outrepassé le dégout. Mais je me répète.

certains des assaillants affamés s’agglutinent à plusieurs autour d’une même victime. Trois Vampires se pressent sur les larges flancs de la femme du chaudronnier, six mains avides se referment sur la chair mise à nu. Trois bouches cruelles rivalisent à percer sa peau dans les endroits les plus chauds, pour y aspirer un précieux liquide plein de vie et de chaleur...


Ici, tu devrais t'attarder sur des détails (mais sans complaisance, avec froideur). Nous dire ce qu'ils font des enfants, de l'homme. Nous parler un peu plus de ces "mains avides", de ces "bouches cruelles", de ce "liquide précieux". Après tout, nous sommes ici au coeur du vampirisme, au coeur de ce qui en a construit la légende.
L'attitude de tout ce groupe en contrasterait d'autant plus avec l'attitude du Saigneur qui, lui, ne veut pas aspirer de sang.

De douces vagues de plaisir se propagent le long des corps des Vampires, au rythme des battements de coeur de leurs victimes, qui se vident de leur sang, de leur vie, de leur chaleur corporelle au profit de leurs agresseurs.


Inutile de préciser "au profit de leurs agresseurs". Je pense que le lecteur le comprend assez bien.

Seul dans le coin le plus reculé de la cave, Rimor tient allongé dans ses bras le corps sans vie de la jeune fille. Nulle trace de morsure sur sa peau blanche et pure, nul effroi dans ses yeux morts : le Saigneur n’a pris que la vitale chaleur, renonçant avec bonheur au plaisir pervers de boire le sang humain.

renonçant avec bonheur au plaisir


L'expression sonne assez agréablement à la lecture, même si très ambigüe.
Toutefois, le mot "bonheur" ne me semble pas très adapté au contexte. "Soulagement" me parait correspondre beaucoup mieux à ce que tu veux exprimer. A moins que Rimor soit "heureux" de ne pas avoir encore une fois, succombé à la tentation. Oui, dans ce cas là, ça pourrait aller.

Son tout nouveau et vacillant sens de l’étique ne permet plus cette atrocité, grand merci.


"Tout nouveau" ? "Récent" ne serait-il pas plus judicieux ?
Tu nous annonces plus haut que Rimor est "heureux" de ne pas avoir succombé à ce "plaisir". Il est heureux, ou soulagé, parce qu'il a réussi à surmonter ses tentations ; ses tentations qui font vaciller son sens de l'étique. Donc "vacillant" est inutile : le "heureux" sous-entend déjà que son "tout nouveau sens de l'étique" vacille, et qu'il doit lutter à chaque fois pour ne pas succomber.

Un sang noble s’accomode mal de pratiques bestiales, c’est ce que déclame à tous les vents Luma, la seule des Haut-Saigneurs dont les paroles touchent vraiment Rimor. Les deux autres, Nuada et ce coyote de Tricksten, des bêtes sauvages, complotent avec la Maha à avilir et corrompre la nation Vampire jusqu’à la moëlle.


En deux lignes, tu sors de ton chapeau quatre noms propres totalement inconnus du lecteur. Et sans préavis.
Luma - Nuada - Tricksten - la Maha
Nuada et Trickstent sont d'ailleurs qualifiés de "les deux autres". Mais il n'a jamais été précisé auparavant le nombre total de Hauts-Saigneurs. Pourquoi ces "deux autres" alors ?
Ici tu devrais approfondir, t'attarder. N'oublie pas : ton personnage est "heureux" de te pas avoir "vacillé". Il vient, en plus, de prendre la chaleur vitale de sa victime. Son esprit doit donc être dans de bonnes dispositions pour s'épancher un petit peu sur quelques pensées. Il dérive, froidement.
Pensées agréables d'abord avec Luma. Attarde-toi sur les paroles de Luma. Ne nous dis pas pourquoi elles le touchent, explique le, montre-le. Donne-nous un peu de ces paroles, un petit peu plus.
S'être remémoré ce qui "l'enthousiasme" actuellement lui renvoie l'image de ceux qu'il considère comme corrompus. D'une extrémité à l'autre. Là aussi, attarde-toi un petit peu sur Nuada et Tricksten. Ne parles pas trop, mais approfondis certains sujets. Sans t'attarder. Laisse au lecteur le temps de tout enregistrer. Je te l'ai dit plus haut, quatre nouveaux noms propres, c'est énorme en si peu de lignes. Surtout si tu nous les lance emboités les uns dans les autres.

Oh, où allons-nous, avec de tels dirigeants...


Sois claire avec la voix du récit. Si tu dois nous écrire concrètement certaines pensées de tes personnages, différencie fondamentalement ces pensées du reste de l'histoire. Par un retour à ligne et une mise en italique par exemple. D'autres méthodes existent, à toi de voir. Mais ne mélange pas personnages et voix du récit, d'autant plus que ton ouverture commence par "voyez". Et ce "voyez", c'est toi.

<< Il n’a pas bu, encore une fois.

- Et bien, on s’en doutait, hein.

- Ce n’est pas convenable... un Saigneur si respecté... une honte.

- Il buvait encore il y a quatre lunes ! Enfin, vous croyez que...

- Pourtant, c’est si délicieux, comment peut-il s’en passer ?

- Moi, j’ai essayé... >>


Totalement inutile. Les mots ne servent à rien ici. Tu n'as pas besoin de faire parler tes vampires. Tout ce qu'ils disent doit se comprendre dans leurs attitudes.

et innocent bien sûr,


Et "innocent bien sûr" ? Mais pourquoi diable l'air satisfait et innocent doit apparaitre comme une attitude totalement naturelle au lecteur ?

les derniers vestiges de la nuit


Dans le contexte, cette expression est assez bien trouvée. Dommage que tout le reste de la phrase ne la mette pas en valeur.

planté droit comme la justice


Si il "les suit" il ne peut pas être "planté".

Le Changement est proche, mais s’ils pouvaient le hâter, oh, s’ils pouvaient attaquer demain, quelle joie ce serait ! Quelle joie...


Ce type de fin s'adapterait parfaitement à un prélude/prologue.
L'ouverture s'achevait sur une ... ouverture, sur la présentation des contours d'un personnage, qui pouvait servir de tremplin à toute sorte de développement. Ici l'histoire s'achève sur l'assurance de futurs évènements bouleversants, ce qui va étendre une certaine forme de "tension" au dessus des chapitres à venir, particulièrement ceux qui concerneront les personnages présents dans celui-ci. Le lecteur va s'attendre à quelque chose, et il cherchera des indices de ce qui lui a été évoqué dans "hors d'oeuvre". Il ne lira pas l'histoire de la même façon.
A mon sens, les chapitres un et deux devraient être inter-changés.

Quoi qu'il en soit, j'espère que tu sais ou tu veux aller.
Car si tu dois monter une histoire de toute pièce à partir de cette base trouble et friable, tu devras sans cesse revenir en arrière pour adapter le passé au futur. Et te perdre dans ta propre imagination.

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il y a 16 ans 9 mois #13987 par San
Un certain nombre de tes remarques me ramènent aux critiques précédentes, et je prends bonne note des problèmes de la scène du "banquet".

A propos du costume : je le vois extravagant... J'ai toujours vu les vampires avec des costumes extravagants. Dentelle, habits du 18ème siècle etc... Je pensais que parler simplement d'un "costume extravagant" suffirait à faire passer l'image. Mais évidemment, ça ne suffit pas...

A propos du chaudronnier : Savoir que c'est un artisan ou simplement une petite gen (comment s'emploie ce terme??) suffit... A voir.

Tu as souligné des erreurs de style que je corrigerai, si je me souviens bien j'étais d'accord avec toi sur à peu près tout... Il y a aussi des passages à rallonger (bon ce n'est pas une sauce ni de la magie, mais on se comprend?) que tu m'as pointé du doigt, ce qui m'aidera bien le moment venu.
Désolée de ne pas entrer dans les détails mais je tiendrai bien compte de tes remarques, lorsque je corrigerai (bientôt).

A propos du dialogue entre les vampires, je n'ai pas vraiment fait ce que je voulais faire... Je les voyais comme une rumeur, des murmures dont on saisit quelques bribes de loin, des échos tendant à la conspiration. Mais il faudrait que je revoie la manière de rendre la chose... Je ne suis pas sûre. A voir.

A mon sens, les chapitres un et deux devraient être inter-changés.

Mon problème majeur est qu'ils étaient presque interchangeables... Je vais essayer d'améliorer la transition de l'un à l'autre, et peut-être effectivement les inverser, mais ce que j'aimais dans cet ordre est que le premier tableau dépeint est celui d'une engeance de vampires assez inhabituelle... C'est trop beau, je ne pouvais pas résister. La scène du repas est plus banale, mais sans doute plus adaptée à une mise en bouche! :)

tu devras sans cesse revenir en arrière pour adapter le passé au futur.

Oui! Ahlala, j'ai envie de revenir à l'histoire de l'Ogre, elle était si simple à écrire en comparaison aux autres :D

Merci pour tes conseils Post Scriptum, ils me sont précieux.

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il y a 16 ans 9 mois #13989 par Post Scriptum
Réponse de Post Scriptum sur le sujet Re: [Décembre 2007] San - Vampires, hors d'oeuvre
Je reviens un peu sur le costume extravagant.
Il a une signification précise pour toi, mais pas forcément pour ceux qui vont te lire. Qui ira penser que le vampire est habillé comme au XVIIIième siècle ? L'image "costume masculin Louis XV" n'est pas attachée au mot "extravagant". Je pourrais rajouter que l'univers dans lequel le Saigneur évolue ne le laissait pas suggérer non plus le type exact de vêtement auquel tu penses.

Le chaudronnier.
Qu'il soit artisan, chaudronnier, bourgeois, ou personne du peuple n'a pas d'importance en ce moment précis. Car il n'est ici qu'un chair à vampire. Un humain. Sa profession, le niveau de ses revenus, la couleur de ses cheveux ou sa place au sein de la ville ou il réside n'ont aucune importance pour le moment. Il n'est que nourriture, et doit rester nourriture tant que les vampires sont ici. Ils ne sucent pas le sang d'un chaudronnier, mais celui d'un humain.

Je pense que ton plus grand problème, au niveau des deux chapitres, est une certaine forme d'impuissance dans la transmission de l'idée que tu te fais tu l'histoire à l'histoire écrite et concrète. Ce que j'ai lu m'a semblé être une explication de ce que tu voudrais écrire.
Tu as parlé de tableaux pour "hors d'oeuvre" et "ouverture", et ces deux termes correspondent très bien à l'esprit dans lequel tu as développé tes idées en mots. Tu as saisi au vif une bride de ton imagination. Puis une autre. Tu as voulu les concrétiser sur la feuille blanche, en sachant qu'elles étaient liées dans l'idée absolue d'ou tu venais de les tirer. L'idée absolue, c'est le récit "vampires" complet, qu'il te faudra reconstituer comme un puzzle par rapport aux pièces que tu auras pu trouver.
Un puzzle un peu spécial : la majorité des pièces sont blanches, et leur dessin dépend étroitement de celui qui figure sur deux d'entre elles.

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