[Mars 2008] Un conte à brûler - Sky
- Vuld Edone
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Je découvre donc là le premier texte de Sky.
Feurnard a déjà mordu pour les fautes, mais pour illustrer un peu plus le propos, la seconde phrase engage déjà bien sur cette tendance. L'ennui étant qu'au long du texte on bute sur ces erreurs et on en fini par perdre un peu le fil. Alors bien sûr, à chaque fois que je poste un texte, San le reprend de A à Z pour les accords du passé simple, bien sûr. Néanmoins cela fait partie de la critique.
Pour ce qui est du fond... eh bien, le texte d'une page et demi révèle son véritable fond dans les 2 derniers paragraphes. Bien sûr c'est annoncé au début, on recherche la morale, auquel cas, si le texte se base sur les derniers paragraphes, la chute se doit-elle d'être maîtrisée.
La morale donc :
M'est avis qu'un équilibre (ici tripartite) ne peut avoir qu'un seul responsable, mais au contraire trois. Bon, voyons la suite :Sky écrit: C’est donc les phénix qui, pour moi, sont les seuls responsables.
Un acte n'est ni bon ni mauvais, ses intentions et ses conséquences le sont. Quoiqu'il en soit cela reste des plus subjectif. Alors la morale en sera de même, subjective... ce qui reste étrange pour une morale. AMHA encore une fois.Sky écrit: Il n’est pas nécessaire qu’un acte soit fait avec de bonnes intentions pour qu’il soit bon.
Au contraire, car c'est là la définition de responsabilité, ce sera 'à cause de' ou 'grâce à' l'auteur de cet acte que l'on aura les conséquences bonnes ou mauvaises. Ainsi la responsabilité va de pair. Je pourrai lancer ici le débat du chauffard ivre qui considère qu'il n'est pas responsable d'avoir causé un accident, mais bien le barman qui ne l'a pas retenu ou empêché de boire... ceci est une autre histoire qui n'appartient qu'à moi.Sky écrit: A l’inverse, les auteurs d’un acte aux conséquences fâcheuses ne peuvent être tenu responsables d’avoir fait ce qu’ils croyaient bon.
Ici je suis d'accord, ici tu te contredis. Les conséquences et les intentions sont indépendantes l'une de l'autre. L'acte est la seule chose qui les relie et ne peut donc être qualifié de bon ou mauvais.Sky écrit: Faire un acte bénéfique avec des intentions égoïstes n’est ni mieux ni moins bien que de le faire de manière désintéressée.
Ah mais c'est le débat de toute une vie (anarchiste !), ici aussi tu contredis ce que tu as dit plus haut. Discuter des conséquences d'un acte quelles que soient ses intentions (sa provenance ici) réitère cette notion d'indépendance entre intentions et conséquences.Sky écrit: Ce n’est pas parce qu’un acte est dicté par l’autorité ou la loi qu’il faut l’exécuter sans discuter.
D'ailleurs, dans le fond cette phrase mène à la définition d'une morale qui tend à être le contrepoids du pouvoir. D'ailleur la morale est ce qui tend à être le plus correct d'accomplir et est subtilement liée à la notion d'éthique (passons ici, pour ma part la philo n'a de valeur qu'autour d'une bonne bière !).
Pourquoi je me suis lancé dans cette interpretation (subjective) ? Parce que :
Quelle ironie de prendre une source dont la subjectivité fait débat actuellement.Wikipédia écrit: Les morales personnelles définissent et distinguent parmi de bonnes et mauvaises intentions, motivations ou actions qui ont été apprises, engendrées, ou autrement développées par les individus composant ces communautés.
Ainsi ta morale, je l'ai discuté, j'ai discuté les points qu'ils y ont amenés et même sa valeur finale (que je pense subjective). Si ta morale est discutée ainsi que les points l'y amenant, alors elle n'a pas valeur de morale. En général, si tu reprends La Fontaine, pour rester simple, les morales y prêtent à sourire mais très rarement à discussion.
Bien sûr une morale peut avoir une exception, elle peut avoir un corrollaire ("si A est vraie alors B est nécessairement vraie") mais ce dernier mène inexorablement à : A(arguments) est discutable donc B (morale) est discutable (bah, on refait pas un esprit [barre:308rm8g3]buté[/barre:308rm8g3] scientifique).
Pourquoi ça ? Non pour descendre ton texte, mais
1- parce que le fond de ton texte est dans sa fin, donc ce que j'étudie
2- parce que le but de ton texte (nous exposer TON point de vue - contre lequel je n'ai aucun à priori) est amené de manière subjective vers un semblant de theorème (qui se veut objectif dans sa nature même).
Voilà voilà, en gros, je viens à la conclusion de ma critique, qui est que l'utilisation du mot morale dans ton texte, ce qui en est la base même, est un peu forte et que tu devrais (AMHA) repenser son architecture, son but, voire même oublier d'avertir le lecteur de ce qu'il trouvera au bout, laisser le personnage s'interroger, donner son opinion, sans la proposer de but en blanc au lecteur qui n'aura fait que remettre en cause ce qui lui tombera dessus à la fin.
En espérant n'avoir pas été dur (ce qui n'est pas mon intention) mais plutôt avoir ouvert un débat. A noter que débattre des arguments amenant ta morale ne fera qu'amener de l'eau à mon moulin (et ce sera surtout un hors sujet, restons sur le principal : ton objectif, ton thème)
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- Post Scriptum
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- Zarathoustra
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Je ne reviendrais pas sur le premier aspect qui a été pas mal décortiqué, mais plutôt sur ce qui m'a plu.
Tout d'abord, le texte tient ses promesses. Je veux dire par là que tu poses d'entrée une sorte de problème et qu'à la fin, on a non seulement la solution mais également une sorte de pirouette qui donne tout le sel à ce qui précède.
La progression suit à un cadre assez rigoureux: présentation d'une situation à l'équilibre. Changement qui implique un désequilibree. Conséquences et retour au nouvel équilibre, qui n'est plus du tout celui de départ. En ce sens, ta démarche fonctionne pleinement. Il y a effectivement des "phases" plus réussies que d'autres. On peut d'ailleurs imaginer que tu aurais pu développer un peu plus l'ensemble pour donner vie aux différents peuples et enrichir leurs relations.
Pour ce qui est des phases à retravailler, je dirais celles où les élèves discutent entre eux. C'est vraiment le passage faible. C'est un peu redondant à la fois avec le récit et à la fois dans le propos.
Par contre, le récit "bascule" sur la fin, dès le moment où tu vas faire intervenir le narrateur. Etrangement, le style devint plus précis et juste et les fautes moins présentes. On a presque l'impression d'un autre auteur qui aurait pris le contrôle. Pour que ton texte fonctionne pleinement, tu aurais dû trouver cette rigueur, et sans doute mettre des petites touches du narrateur comme tu l'avais fait au tout début sur toute la longueur. Je dirais que c'est vraiment sur les premières phrases et sur cette dernière partie où on te sent vraiment là, entre les deux, on a plus l'impression que ta démonstration t'a un peu fait peur au moment de l'écrire comme si tu n'avais pas vraiment réussi à trouver ton rythme, que les contraintes t'ont ennuyé et empêché de laisser libre court à ton inspiration.
Un point que tu as semi réussi, c'est le "narrateur", non pas le professeur mais celui qui nous parle. Et le fait d'avoir utilisé la première personne donne tout de suite une touche sympatique au récit. Le cadre de ta démonstration est un peu austère dans son déroulement, l'intrusion des remarques à la première personne donne vie à ton récit. Dommage que tu l'oublies en court de route. Il réapparait uniquement sur la fin, pour donner une double surpise: la "bonne" explication et la chute finale. Je pense que tu aurais dû donner davantage de corps à ton professeur. La complicité que tu crées avec la dernière phrase aurait été encore plus puissante, sans pour autant atténuer la surprise. A travers de petites remarques qui auraient émaillé ton texte, tu aurais pu donner une véritablepersonalité au narrateur. Là, c'est plus un procédé pour alléger le texte dans son propos.
Un point paradoxale: ton récit, une fois fini, donne l'impression d'avoir touché à quelque chose du niveau de la légende. J'ai l'impression que cette histoire m'était pas inconnu tout en l'étant à la fois. J'ignore si c'est parce que j'ai déjà eu ce type de message ou si c'est son caractère "universel" qui fonctionne. Toujours est-il que je trouve encore une fois, sur ce point, tu tiens tes promesses. C'est à la fois une sorte d'histoires et une parabole (ou tout ce qu'on veut de semblable, légende, conte etc.).
Maintenant, personne n'a evoqué la chute finale. Le narrateur a des ailes, il ne s'agit donc pas d'un humain. Est-ce donc un dragon ou un phenix, flamboyant laisse entendre qu'il s'agit plutôt d'un phenix (qu'on écrit normalement phoenix si c'est bien le truc qui renait de ses cendres ). Or, en utilisant la première personne, tu crées spontanment un proximité avec le lecteur et donc, on pense spontanément à un humain. Or, cette surprise donne effectivement une petite dimension supplémentaire. Il ne s'agit donc pas d'humain qui réflechisse sur leur nature, mais d'une race qui se juge elle-même sur une histoire qui tend à les innocenter sur une lecture rapide. Ce qui revient à dire que c'est l'homme (le lecteur cette fois-ci) qui doit être à nouveau le juge des autres et de lui-même. Les hommes du récit ne sont qu'une facette de l'humanité.
Dernier pont, ta pirouette finale revient sur la jeunesse du texte. J'ignore ton age, mais comme je l'ai dit, je suppose que tu n'es pas trop vieux. Et elle replace justement le récit sur le rôle de la jeunesse par rapport à la fois aux anciens et à l'autorité, ce qui n'était pas ce qui apparaissait à première vue, puisqu'on se situait sur le registre de la culpabilité des races. Bref, elle est habile et c'est tout à fait ce qui rend ton texte réussit. Sans ça, on aurait eu un truc austère, voire un peu académique. Et c'est avec ces etites touches que je trouves que tu fais le plus mouche.
Donc, certes, le texte est très loin d'être parfait, mais il est à ma foi fort habile et presque charmeur. Tout ça lui donne à mes yeux un bon capital sympathie, qui me donnerait envie de savoir ce que tu d'autres dans le ventre (ou sous ta plume).
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