file [Avril 2008] Le banquet de Marion / Acte 2 - Feurnard

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il y a 16 ans 6 mois #14294 par Krycek

Feurnard écrit: Je suis assez content de fournir pour la Mise à Jour un texte plutôt court, considérant trois cent cinquante vers de douze syllabes, bien moins que huit pages de narration dense, mais aussi un texte qui se passe de commentaires, parce que peu sinon pas travaillé, et qui donc n'appelle guère qu'un "j'ai / j'ai pas aimé".

Alors je serai, autant que possible, concis.

Feurnard, tu nous as livré, là, 10 pages de pièce de théâtre qui rassemblent beaucoup de dialogues, très bien écrits et pourtant...

Pourtant, d'une pièce de théâtre, j'attends beaucoup des jeux d'acteurs, des quiproquos et autres retournements amusants ou tragiques. Mais ici, ce qui me gêne le plus c'est le thème de la pièce. Bien sûr je suis un peu handicapé car peut-être allergique à la lourdeur d'un texte en vers, mais pour être honnête, le fond ne me donne pas envie d'aller plus loin.

Ceci ne devient donc qu'un avis subjectif et donc peu constructif, mais je suis ton conseil : je n'ai pas aimé lire 10 pages de vers qui ne font qu'allonger un dialogue de personnages se demandant où se trouve un banquet.

Je te vois venir, et rire, me disant que j'ai raté les symboles et autres allégories. J'en suis navré.

Court et bref :
L'histoire ne m'intéresse pas
mais je salue bien bas
l'exploit d'un texte en vers
que je ne saurai faire. ;)

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il y a 16 ans 6 mois #14297 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: [Avril 2008] Le banquet de Marion / Acte 2 - Feurnard
C'est normal, parce qu'il n'y a ni symbole, ni allégorie. Il n'y a pas de fond. Ce texte est vide, totalement, une coquille. Je l'ai voulu ainsi, comme je l'ai voulu à l'acte un et pour le reste de la pièce, pour ne pas avoir à réfléchir en l'écrivant. Quant à la forme, j'en ai parlé, elle est plate.
Je ne pourrais pas expliquer ce texte. Il n'y a rien à expliquer. Il n'y a rien. Je me suis amusé d'un bout à l'autre, je me suis fait plaisir, j'ai écrit pour moi. Je ne m'inquiète pas pour mon style. Si je voulais faire rire, je n'aurais qu'à écrire du Zaleth (c'est facile et je ne manque pas de répliques). Non, ici, je voulais vraiment me faire mon histoire.

Au fond, je ne conseillerais à personne de lire ce texte. Il est du niveau de "un lapin mignon", que j'avais donné en travaux d'écriture. Du même niveau, à la différence que ce texte-ci fait deux mille vers. Je pensais qu'un théâtre en vers serait au moins plus facile à lire que mes habituels paragraphes de descriptions aux phrases à rallonge surchargées de détails et de signaux contraires.

Je tiens juste à défendre le théâtre en vers, il suffit de lire quelques pièces classiques pour se rendre compte qu'il n'a rien de lourd. Les répliques y sont cinglantes, et c'est un véritable plaisir à analyser... pardon, à lire.

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il y a 16 ans 6 mois #14300 par Krycek

Feurnard écrit: Je tiens juste à défendre le théâtre en vers, il suffit de lire quelques pièces classiques pour se rendre compte qu'il n'a rien de lourd. Les répliques y sont cinglantes, et c'est un véritable plaisir à analyser... pardon, à lire.

Et en cela je te rejoins. La lourdeur ne vient que du manque d'histoire/de fond.

Notre éternel débat, Feurnard, fond et forme... ;)

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il y a 16 ans 6 mois #14311 par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Re: [Avril 2008] Le banquet de Marion / Acte 2 - Feurnard
Plus je lis ce texte, et plus je resents son côté ludique. feurnard nous propose une sorte de jeu, le tout est de s'amuser avec lui. En fait, je commence à percervoir également le jeu sur les personnages. Peu à peu, ils ont leur dimension, je dirais même leurs fonctions. Et il s'ensuit un effet comqiue. Ona une mégère qui ne fait que critiquer, on a un savant qui débite des phrases qui au final ne veulent rien dire (k'ai essayé de supprimer sur un paragraphe tout ce qui est inutile pur retrouver une phrase du type sujet +verbe+complément, et au final on a rien :mrgreen: ).
Pour l'instant, j'appécie toujours son côté becketien (je ne sais s'il est volontaire) sur le fond et son côté très classique quasi ruyblasien (si je permettre le mot) pour sa façon de faire rimer. Donc, il ne se passe rien, les gens parlent, s'agitent (ou se taisent,c omme l'enfant), et au milieu, nous avons M Renard qui s'amuse. M Renard est comme feurnard avec ce texte. Il est le seul à savoir où il va, et tout le monde voudrait savoir le purquoi du comment. Et peu à peu, on sent de l'agressivité à son égard, comme pourrait l'être le lecteur frustré à l'égard de l'auteur.
Je ne sais pas si c'est volontaire, mais je trouve un peu dans analogies avec tes échanges sur tes textes. Il y a un banquet (un texte), il y a une personne qui détiens le chemin (en quelque sorte les clés du texte)-> l'auteur, et puis toute une ribanbelle de personnges qui veulent trouver le chemin du banquet (trouver le sens du texte). Et puis, il y a l'enfant qui se tait. :lol: D'ailleurs, cette idée est l'une des plus intéressante du texte, car à force de l'utiliser, l'enfant prend corps, et devient un personnage touchant.
Il y a dans le texte des passages vraiment croustillants. Je trouve que ta façon d'écrire façon 18/19eme siècle te permet parfois de sortir des phrases jubilatoire. Je te vois très bein en train de rire en les écrivant. Parfois, par contre, ton style "classique" est un peu torpillé par des trournures qui ne doivent exister que dans ta tête ou sacrément archaiques. Et là, on sent l'exercice facile, la contrainte à faire rimer ou de d'avoir tes 12 pieds. Mais globalement, tu t'en sors trèsbien à tel point que s'en est assez bluffant. 2000 alexandrins (même s'il y en quelques faux), c'est quand même pas rien. Alors quand tu nous sors:

C'est normal, parce qu'il n'y a ni symbole, ni allégorie. Il n'y a pas de fond. Ce texte est vide, totalement, une coquille. Je l'ai voulu ainsi, comme je l'ai voulu à l'acte un et pour le reste de la pièce, pour ne pas avoir à réfléchir en l'écrivant. Quant à la forme, j'en ai parlé, elle est plate.

Te connaissant, j'ai des doutes. Pourquoi parles-tu d'un banquet? Pourquoi fais-tu attendre les invités? Pourqoui ne savent-ils pas où il se trouvent? etc. Pourqoi mets-tu autant de personnage? pourquoi leur donnes-tu une personalité? Pourquoi veux tu faire si long si tu n'as rien à dire? Pourquoi en faire autant (des rimes, des alexandrins) alors que tu aurais pu faireune pièce plus librement si c'était pour te défouler?
Donc, mon bonhomme, je veux des explications et des vraies!!! :x lol: Sinon au gnouf!

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il y a 16 ans 6 mois #14315 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: [Avril 2008] Le banquet de Marion / Acte 2 - Feurnard
Je vais te répondre, timidement.

D'accord, il y a un fond.
Au théâtre, le pouvoir passe par la parole. Celui qui parle a le pouvoir. C'est pour cela que Renart a le tiers des répliques (~100 vers sur 350).
L'histoire se résume à "Renart empêche les autres d'aller au banquet", il est donc censé accumuler blagues et pièges, et mensonges, pour retenir tout le monde. Il aurait dû donc être actif, et les autres passifs, ou actifs seulement par lui. Renart aurait dû monopoliser la parole.
Cela fonctionne jusqu'au vers 292 (j'expliquerai son importance plus loin). Juste après, en aparté, Renart se promet de continuer, il aurait dû donc enchaîner en leur parlant, en les piégeant. Mais c'est Mme Beaumont qui prend l'initiative et s'ensuit un passage où Renart ne peut simplement pas dire un mot. Quand il recommence à parler, c'est à la place de Fakt.
Dès lors il ne se passe plus rien parce que Renart ne peut plus rien faire. Les autres l'empêchent tout simplement de parler. Toute l'histoire est alors une véritable guerre pour le droit de parole, dont l'acteur le plus exemplaire est l'enfant.
Je ne le montrerai pas, je ne le développerai pas. Je préfère dire qu'il n'y a pas de fond, et garder cette lutte pour moi-même.

Alors pourquoi le banquet ? Et pourquoi ce fond n'est-il pas introduit au départ ?
Assez simple en fait. Mon intrigue de départ était bien "Renart empêche les autres d'y aller". L'intrigue était symbolique, comme dans tous mes textes. Disons le mot, je pensais en termes de religion. A gauche l'Enfer, à droite le Paradis, les enjeux sont "légèrement" plus élevés que pour un simple banquet. Je passe le détail, c'est un puzzle inutile à reformer. Juste un détail, vers 292, Mme Beaumont dit que "le banquet (=Paradis) n'existe plus", inutile d'expliquer les conséquences d'un point de vue religieux.
J'ai abandonné cette intrigue, d'abord par lâcheté. Parler de religion, ne serait-ce qu'énoncer l'Enfer, c'est déjà aller trop loin. J'ai une sainte peur d'écrire sur quoi que ce soit de religieux, comme un tabou interdit par le lecteur, qui pourrait s'en offenser. Je suis très lâche à l'instant d'aborder un sujet important, celui-là même qui pourrait peut-être intéresser quelqu'un, mais que je me sens interdit de traiter. Je n'ose pas même à ce sujet donner de comparaison.
J'ai aussi abandonné cette intrigue du fait de sa complexité. Le banquet aurait été un autre texte confus, incompréhensible, aussi ai-je décidé de tout simplement supprimer l'intrigue. Une autre forme de lâcheté, je ne risque pas de perdre mon lecteur en ne parlant de rien. C'est là que la lutte pour la parole a pris le relai, et que Renart s'est vu forcé à la passivité.

En conclusion de ces deux points, je dirais que mes personnages ont saboté l'intrigue, à mon avis, pour le mieux.
Et je préfère donner raison à Krycek, en disant qu'il n'y a pas d'intrigue, pas de fond, et donc pas de forme possible.

Parlons de la forme, en dernier lieu.
Pour moi, tout le côté ludique s'y trouve. L'exemple le plus emblématique est la rime sur "jeune". Rien que d'y penser, même maintenant, elle me fait rire. Elle n'est pas innocente, mais voir ci-dessus, je préfère dire qu'elle l'est. Les personnages, dans cette lutte pour la parole, usent et abusent de la forme, jusqu'à n'exister que par elle (ce qui est un axiome en théâtre, le personnage n'existe que par la parole). J'ai cru comprendre d'ailleurs que de nos jours, nous voyons dans les personnages de théâtres des individus psychologiques, alors qu'ils ne sont vraiment que des mots, formés par les mots, montrés et en évolution par les mots.
Mais bien sûr, ce qui nous intéresse le plus, c'est le vers. Ce choix n'a pas été d'abord pour la facilité.
Au tout départ, vraiment à la genèse de la pièce, je voulais tester le nombre d'or. Il s'agit du 38.2% appliqué en géométrie, appliqué également dans des textes médiévaux. Je voulais en tester l'efficacité dans une pièce. Les 2'000 vers sont la longueur classique d'une pièce, tout comme les actes font 350 vers, et la scène, entre 50 et 150 vers. Cela me donnait, je crois, 134 à chaque acte et 292, 764 pour la pièce, en appliquant le nombre d'or. Ces nombres représentent les instants forts de la pièce. Je n'ai pas tenu compte du 134ème vers de chaque acte, seulement des deux nombres d'or de la pièce même. Le 292, je l'ai montré, le suit à la lettre. Il s'agit d'ailleurs de la seule fois, dans tout l'acte un, où on peut parler de stichomitie, donc d'une rupture de construction.
Mais il s'agit bien pourtant d'une facilité. Il te semble difficile, comme à Krycek, d'écrire en vers, et pourtant, pour peu que tu ne fasses pas d'efforts, c'est la facilité même. De même, quand tu conduis une voiture, tu peux sortir de la route, faire un demi-tour sur toi-même. Quand tu conduis un train, tu es sur des rails, tu ne peux pas dévier. La prose est libre, donc difficile à maîtriser. Le vers est un moule préfabriqué, où tu n'as plus qu'à faire couler les mots. La moitié du travail formel est déjà accompli au départ.
Le vers a cet avantage de donner une forme préconstruite, tout comme il a l'inconvénient, si c'est bien un inconvénient, de faire ressortir les défauts du texte. Les mauvaises constructions, les faiblesses, les mots inutiles, les phrases qui tirent en longueur, tout cela est très vite repéré dans un texte en vers. Il faut donc d'autant plus s'y appliquer que les fautes sont visibles, mais quand il n'y a pas de fond et que je ne me soucie pas de la forme, le vers s'impose comme la facilité par excellence.

Je crois avoir répondu à tout. J'aurais aimé traiter des personnages, mais ils n'ont pas fini d'exister. Pour résumer, j'ai abandonné la première intrigue, laissé place à une lutte formelle où se concentre toute la comédie, et il s'agit bien d'un choix de facilité.

C'était quand même plus facile de répondre à Krycek.

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il y a 16 ans 6 mois #14318 par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Re: [Avril 2008] Le banquet de Marion / Acte 2 - Feurnard
L'aspect religieu m'atit effectivement appuru au départ. Je crois l'avoir souligné sur la précédente MAJ. Et efectivement, j'avais laissé cette option de côté parce que la suite me semblait parler d'autre chose. J'ai parlé également de Beckett parce que ce thémé y est aussi traité , de manière plus existentialiste. Donc quand je te dis Beckett, c'est pour le côté pantomine existentielle, on s'occupe de manière plus ou moins absurde avant de mourir en croyant qu'il y aura une récompense ou une rencontre à la fin qui n'arrive jamais. Et autre point de convergence, tu utilises le théatre pour le traiter. Donc on est d'accord sur pas mal de chose, même si cette notion de pouvoir m'a echappé.
Je suppose que si je devais creuser un peu avec les petitespistes que tu nous a laissés que je trouverais parmi tes personnage un démon... ;) Qu'il risque d'y avoir une inversion.

Je ne le montrerai pas, je ne le développerai pas. Je préfère dire qu'il n'y a pas de fond, et garder cette lutte pour moi-même.

Je ne pense pas que tu aies fauuse route, mais le thème est vraiment abstrait et part d'une réflexion sur le théatre lui-même qu'il est difficile de cerner sur un site comme le notre.

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il y a 16 ans 6 mois #14322 par Krycek

Fufu écrit: C'était quand même plus facile de répondre à Krycek.

Arf ! Heureux les simples d'esprit !

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il y a 16 ans 6 mois #14337 par Monthy3
Bonjour,

Je poursuis ma surveillance pour relever impitoyablement les vers défectueux :

Tous tournoyant en rond pour tenir nos gageures ! (6)

J'ai tendance à prononcer ça "gajure", qui du coup ne rimerait pas. Mais j'ignore la réelle prononciation.

Croyez-vous qu’il ait pu nous avoir entendu ? (26)

Entendus.

Et vous êtes ennuyeux et lui ne dit pas mot !(57)

13 syllabes.

Cet espèce de loup ne vit qu’avec les fous !(61)

Cette.

Dans la boue plonger nos corps comme des blattes !(80)

11 syllabes.

Je m’en souviens, mon chéri, c’était au fond d’un puits.(82)

13 syllabes.

Et vous tous empressés d’arrivée en quelque temps (87)

13 syllabes, et arriver (je suppose).

Et préfère patienter pour que l’orage tonne.(94)

13 syllabes.

Je croyais échapper et la faisait rugir !(119)

Faisais.

De me tout révéler quand à la volonté (170)

Quant.

Qui vous faire tenir tant à nier la bonté (171)

Fait.

La réponse souvent prie pour qu’on l’entende, (176)

11 syllabes.

Répétée sans cesse à l’accord établi, (183)

11 syllabes.

Que vous êtes entouré, que le plus beau des lais (199)

13 syllabes.

Mais vous êtes un renard à votre malfaçon, (202)

13 syllabes.

Que recelle la lettre et la raison peut-être (244)

Recèle.

Car il joue pour vous, tend sa patte amicale (266)

11 syllabes.

Me serais-je trompé ? Aurais-je été bête ? (307)

11 syllabes.

Je commence à saisir quelle est votre vécu, (320)

Quel.

Vous dites une sottise et en avez conscience. (326)

13 syllabes.

Notre propre existence et nos propres horizons. (349)

13 syllabes.

Etant entendu que, pour moi, le vers 267 est pour toi le vers 560.
Voilà pour la forme, sachant que j'ai laissé passer certains endroits où j'ai supposé que la prononciation pouvait allonger le vers jusqu'à l'alexandrin.

Pour le reste, je ne suis pas particulièrement emballé, même si j'ai trouvé M. Bouvier plus intéressant, et la ruse de M. Renart quant à l'averse bien vue. C'est un peu trop monotone, en fait.
Sinon, je te rejoins quand tu dis qu'écrire en alexandrins n'est pas si difficile. Une fois qu'on s'y habitué, ça coule pour ainsi dire tout seul. Reste que c'est le fruit d'un sacré boulot que tu nous offres là. 8)

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il y a 16 ans 6 mois #14339 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: [Avril 2008] Le banquet de Marion / Acte 2 - Feurnard
Puisque tu vas dans le détail :

J'ai tendance à prononcer ça "gajure", qui du coup ne rimerait pas. Mais j'ignore la réelle prononciation.

La prononciation est bien [gazyr], "gagure", mais ici Mme Beaumont joue justement sur l'orthographe et prononce [gazoer], "gageure". Un jeu gratuit sur la forme.

Cette.

Vers 61, à propos de "cet espèce de loup". Il est très important de ne pas faire cette correction, puisqu'une fois encore, Mme Beaumont joue sur les mots. "cet" est accordé à "loup", pas à "espèce". Avec "cette espèce de loup", il s'agit vraiment d'une espèce, hyponyme du genre et du rêgne animal. Avec "cet espèce de loup", il s'agit d'une expression (un espèce de bizarre truc). Je joue volontairement sur les deux plans, puisqu'à un moment, j'envisageais d'animaliser tout ce beau monde, notamment Mr Fakt en lapin, pour l'anecdote.

11 syllabes.

A propos du vers 80, "Dans la boue plonger nos corps comme des blattes !" J'ai divisé "dans / la / bou / e / plon / ger / nos / corps / com / me / des / blat" Le "e" de "boue" ne compte pas ou me suis-je trompé ailleurs ?
Même question pour les vers 176, 183 et 266, découpage "la / ré / pon / se / sou / vent / pri / e / pour / qu'on / l'en / tend", "ré / pé / té / e / sans / ces / à / l'ac / cord / é / ta / bli", "car / il / jou / e / pour / vous / tend / sa / pat / a / mi / cal"

13 syllabes.

Juste après, vers 82, j'ai été trahi par un bloc, le "mon chéri" qui aurait dû être ici "chéri" seul. Seulement Mme Beaumont emploie l'expression entière, "mon chéri", je n'ai pas pu m'empêcher de la placer entière, ratant mon décompte. Tant pis.
A noter qu'alors nous n'aurions pas le retour du son [m], ce serait regrettable. Quant à "mon chou", il était exclu, ne serait-ce que pour l'image.

13 syllabes, et arriver (je suppose).

Vers 87, décompte raté mais il s'agissait bien d'une "arrivée", sans doute dans l'espoir de réduire encore d'une syllabe, justement celle en trop. Etrange, ce que j'ai fait là...

Fait.

Le décompte syllabique et le jeu de mots me font dire qu'il s'agit bien de "faire", qui donne : "fait retenir", le but même de Mr Renart dans la pièce. Dans l'ensemble, l'énoncé est torturé, mais cela donné "qui vous fait retenir tant à nier la bonté", il faudrait complété "tant (jusqu')à nier la bonté". On retrouve là une trace de l'intrigue disparue, avec cette idée de bonté, mais je n'entre pas dans le détail.

Recèle.

Aucune explication pour ma graphie, soit que j'aie été trop pris dans le décompte (d'où le double "l"), soit que je voulais une forme archaïque, analogique à "sceller". Dans tous les cas, c'est faux et c'est ma faute.

Pour tous les "13 syllabes", c'est bien sûr (sauf exception) que je ne prends pas compte du "s", surtout les verbes "être", mais nous le savions déjà.
La correction illustre bien ce que je disais du vers, il y est très facile de repérer les fautes. Sauf quand on écrit.

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il y a 16 ans 6 mois #14341 par Monthy3
Un retour qui confirme mes doutes quant à certaines "corrections" hasardeuses de ma part...

Vers 61, à propos de "cet espèce de loup". Il est très important de ne pas faire cette correction, puisqu'une fois encore, Mme Beaumont joue sur les mots. "cet" est accordé à "loup", pas à "espèce". Avec "cette espèce de loup", il s'agit vraiment d'une espèce, hyponyme du genre et du rêgne animal. Avec "cet espèce de loup", il s'agit d'une expression (un espèce de biz z arre truc). Je joue volontairement sur les deux plans, puisqu'à un moment, j'envisageais d'animaliser tout ce beau monde, notamment Mr Fakt en lapin, pour l'anecdote.

Effectivement, je n'avais pas vu ça. Comme d'habitude, j'ai envie de dire.

A propos du vers 80, "Dans la boue plonger nos corps comme des blattes !" J'ai divisé "dans / la / bou / e / plon / ger / nos / corps / com / me / des / blat" Le "e" de "boue" ne compte pas ou me suis-je trompé ailleurs ?
Même question pour les vers 176, 183 et 266, découpage "la / ré / pon / se / sou / vent / pri / e / pour / qu'on / l'en / tend", "ré / pé / té / e / sans / ces / à / l'ac / cord / é / ta / bli", "car / il / jou / e / pour / vous / tend / sa / pat / a / mi / cal"

Justement, j'avais laissé tranquilles les autres vers dont tu parles parce que ça ne me dérangeait pas. Le vers 80 a plus gêné ma lecture, sans raison particulière.

Juste après, vers 82, j'ai été trahi par un bloc, le "mon chéri" qui aurait dû être ici "chéri" seul. Seulement Mme Beaumont emploie l'expression entière, "mon chéri", je n'ai pas pu m'empêcher de la placer entière, ratant mon décompte. Tant pis.

Je m'en étais douté ;)

13 syllabes, et arriver (je suppose).

Vers 87, décompte raté mais il s'agissait bien d'une "arrivée", sans doute dans l'espoir de réduire encore d'une syllabe, justement celle en trop. Etrange, ce que j'ai fait là...

Fait.

Le décompte syllabique et le jeu de mots me font dire qu'il s'agit bien de "faire", qui donne : "fait retenir", le but même de Mr Renart dans la pièce. Dans l'ensemble, l'énoncé est torturé, mais cela donné "qui vous fait retenir tant à nier la bonté", il faudrait complété "tant (jusqu')à nier la bonté". On retrouve là une trace de l'intrigue disparue, avec cette idée de bonté, mais je n'entre pas dans le détail.

En gros, je me suis fourvoyé sur le sens dans les deux cas. J'ai dû louper quelque chose dans la syntaxe, ou alors ce sont des tournures vraiment particulières, et qui ne s'imposent pas forcément (je pense au "arrivée", où tu ne perds rien à le remplacer par "arriver").

La correction illustre bien ce que je disais du vers, il y est très facile de repérer les fautes. Sauf quand on écrit.

Exactement. Cela dit, ça ne concerne pas que le vers (pour ma part).

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il y a 16 ans 5 mois #14382 par Hécate
Quelle lutte pour se connecter au Chroniques !
:evil: A croire que mon PC ( pas si moisi que ça ) cherchait à m’en empêcher définitivement. Bref : l’affaire est réglée. Toujours est-il que je m’attèle fort timidement à la tâche délicate de la lecture et du commentaire de tes textes, Feurnard.
Avant toute chose : j’ai honte. :oops: Parce que j’ai bataillé pour finir. Fichtrement même. Et que ça ne fait pas très sérieux. Pour le coup, le « Banquet » me reste un peu sur l’estomac. Mais bon, chaque chose en son temps…

En tout premier lieu : je suis impressionnée. Parce que la maîtrise du vers est incontestable ( si on veut bien passer outre les quelques trahisons infligées à l’alexandrin). La plupart du temps, je trouve ça extrêmement fluide : sans doute que Racine, Corneille et Molière ont bien fait leur boulot. La rime plate, les césures… C’est tout bon.

« Je vous adore aussi, Marion mademoiselle. »

Bref, il faut reconnaître qu’il y a un certain talent chez Feurnard.
Et puis, à mon sens, il y a aussi un certain culot. Pour ressortir l’alexandrin de sa boite, il en faut. C’est un peu comme de vouloir rajouter sa pierre à un édifice millénaire ( et poussiéreux) : c’est culotté.

Concernant « l’éternel débat fond/forme » ( je crois que c’est Krycek qui en parlait)… Déjà la question seule vaut le détour : ça me semble plutôt drôle si on veut bien considérer qu’en littérature la distinction fond/forme est proscrite !
Bref…

Dans mon petit cerveau atrophié de littéraire, « banquet » ça appelle Platon. Forcément. Et qui dit Platon dit Socrate. Ainsi donc, toute fière de moi, je pense : « banquet où l’on se rend sans être invité, invité contrariant, invité en retard et esthétique de la parole… » Jusque là, donc, j’ai plutôt l’impression de retrouver mes poussins à la lecture des premiers vers. :)
Sauf que rapidement, j’abandonne Platon et je me retrouve chez Becket ( Ah ! Joie du Bac de français qui nous met les monuments de la littérature entre les mains….). « En attendant Godot », donc. Ça rame, si je puis me permettre. On se focalise sur un arbre (un arbre aussi chez Becket : un saule !) , l’ami Renart sert de repoussoir à l’action. Pour le coup, je ris. Il faut reconnaître que les personnages qui évoluent autour de lui ont tout des comédies de caractères : le galant, la marâtre. Surviennent le professeur et l’étudiant : j’ai presque l’impression de relire « Couleur du temps » d’Apollinaire ! C’est plaisant.

Sauf qu’au bout d’un moment : l’alexandrin combiné à un banquet qui n’arrive pas et à une intrigue qui s’enlise, ça fait beaucoup pour une fillette comme moi. Becket avait au moins la vertu d’être bref et concis ( la poétique du blanc, l’esthétique du vide : comme quoi, on en revient toujours là ! ) Je peine. Ce n’est pas peu dire. Je louche sur l’alexandrin, je trébuche à la césure et je m’étale sur la rime qui du même coup ne me semble plus si plate ! ...Bon, ok. Tu m’as comprise. ;) Je n’insiste pas, certains ont déjà pointé du doigt ce dont je veux parler.

En revanche, ça redevient intéressant dès qu’il s’agit de couper la parole à tes personnages. :D « Au théâtre, le pouvoir passe par la parole. Celui qui parle a le pouvoir. » Surtout si on se replace dans une esthétique antique où qui parle, dirige ! Les sophistes sont l’illustration parfaite de ce micro-scandale. Et à mon sens, il y a quelque chose de la sophistique chez Renart…Qu’on s’efforce de lui couper la parole alors qu’il en était le maître incontesté dans le premier acte : voilà qui est à creuser, je crois.

Autre chose : au théâtre, dans la tragédie, le personnage qui sort de scène meurt. Il meurt parce qu’il ne parle plus. Résultat des courses, le personnage qui m’intéresse le plus dans ton affaire, c’est l’enfant. Celui qui avant même de sortir de scène ne parle « plus ». Et qui pour ne pas parler, monopolise un peu l’attention. Effectivement, il est « touchant ». Là encore, c’est le moins qu’on puisse dire. En fait, c’est le genre de personnage « inutile », inopérant et inefficace qui devient rapidement indispensable sur une scène. Du moins, je le perçois comme ça dans ton cas.
Et l’enfant ne « sort pas par la gauche »…Sort-il seulement ? Je suppose. Toutefois…
Je me reporte à tes ambitions originelles : si le Paradis est symbolisé par la droite et l’Enfer par la gauche (« sinistra »), ça peut avoir du sens, tout ça. « Heureux les cœurs purs » dirai-je simplement. Mais je ne m’aventurerai pas plus loin, puisque toi-même ne l’a guère souhaité. Facile. C’est vrai. Mais je ne suis pas forcément très audacieuse ( surtout le ventre vide).


Bref, j’ai bien conscience de m’être perdue dans un fouillis compact de notes de lecture sans queue ni tête. Alors globalement, que dire…Ah si ! Je sais. Le fond m’intrigue, la forme me plaît. ( ah ! ah !) L’ensemble me fait l’effet d’un jeu de « culture » plutôt plaisant : on a envie « d’effilocher les signes », comme tu dis, et de pulvériser l’alexandrin pour voir ce qui s’y cache. Toutefois, j’aurais bien aimé que tu te salisses un peu les mains avec la dimension métaphysique du texte : que tu aies l’audace que je n’ai pas ! ;)

Mais je m’incline devant le projet.
Et je crois bien que ce sera mon dernier mot : joli culot.

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il y a 16 ans 5 mois #14383 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: [Avril 2008] Le banquet de Marion / Acte 2 - Feurnard
Aucune honte à avoir, n'importe qui cèderait à la lecture. Aussi longtemps que je ne prêterai aucune attention au fond, l'histoire sera plate et donc indigeste. Ce n'est pas du Beckett, parce qu'au moins Beckett réfléchissait à ce qu'il écrivait. Ici, tout est gratuit, c'est ça, la facilité.

Maintenant que les gens se sont focalisés sur l'enfant, je n'ose presque plus manier ce personnage.
Il ne sort pas de la scène, ni par la gauche, ni par la droite. Quoique si l'hésitation existe, c'est tant mieux, puisqu'un premier projet prévoyait qu'il quitte la scène par la droite. Il devait revenir, et dire qu'il n'y a pas de banquet.

J'aimerais noter aussi que ce qui, en prose, ne me demanderait qu'une proposition, me demande en vers parfois huit vers, simplement parce que je n'ai pas envie de condenser. Ainsi, rien que dire "il va pleuvoir" m'avait pris une cinquantaine de vers. La parole, dans le banquet, est étalée, comme de la confiture sur une tartine (pour ceux qui connaissent l'image), ce qui est impardonnable pour un texte en vers, et qui est pour beaucoup, outre ma syntaxe inaccessible et l'absence de tension, pour la difficulté de lecture.

Je ne peux que te remercier pour la lecture. Je n'imagine pas que l'acte trois sera meilleur, en quoi que ce soit, ni les suivants. Je n'ai jamais imaginé mettre de la tension dans le texte, ni y mettre quoi que ce soit. Peut-être aussi pour me prouver que quand je sombre dans la facilité, je peux encore écrire, n'importe quoi et de n'importe quelle taille.
Il me resterait à ajouter quelque chose d'amusant. Il serait vraiment simple, à la portée du premier venu, de se focaliser sur un personnage, ou sur la lettre, et n'importe quelle histoire pourrait surgir à tout moment. C'est justement que je me refuse à chaque fois de l'exploiter. La lettre à elle seule pourrait motiver tout le texte, mais moi comme mes personnages nous en moquons. Il m'arrive souvent, quand j'écris des textes, d'évoquer des histoires possibles, sans jamais les exploiter.
Le banquet m'apparaît parfois comme une anti-histoire, où toutes les possibilités d'événements sont constamment inhibées, et ça aussi, pour moi, c'est drôle.

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il y a 16 ans 5 mois #14384 par Hécate
Et donc ? Où se trouve-t-on ? Dans un pur jeu version Oulipo ? La lettre pour la lettre ? La gratuité du geste ? Ou alors dans un manifeste du snobisme littéraire ? C'est étonnant cette rage du refus pur et simple de l'histoire. A tout prix. Envers et contre tout. "Refusons la tentation du sens." L'énergie annulée des personnages.
En somme et à t'entendre : de la langue de bois. Et au diable le lecteur paresseux ! Tout cela en se cachant derrière le prétexte de la simplicité et en donnant l'impression de se moquer foutrement de son lecteur. Evidemment.

Diantre. ça fait beaucoup pour un seul homme !

...mais je fais peut-être fausse route. ;)

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il y a 16 ans 5 mois #14385 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: [Avril 2008] Le banquet de Marion / Acte 2 - Feurnard
Diable... tu viens de me faire changer de point de vue sur toute mon écriture des deux dernières années... il est vrai que je déteste l'idée de ce lecteur qu'il faut tenir par la main, en chaise roulante dans un bus à touriste sur un tracé gardé de barrières, aux arrêts préparés à l'avance, avant le retour à l'hôtel aseptisé. Je préfère le lancer dans la jungle avec une boussole détraquée et un canif', et le retrouver à l'arrivée, soit mort, soit vétéran, et véritable aventurier.
Donc pour ce qui est du lecteur paresseux, je dois admettre, j'ai bien envie de l'y envoyer.
Et c'est là le point amusant. Quand je repense à la flûte, l'histoire était justement d'éviter l'histoire, puisque la rencontre n'a pas lieu. Avec Nominavit aussi, refus de l'histoire, puisque j'ai tout fait pour ne pas dire qui ils étaient et ce qui se passait, au fond. Vu comme cela, toute mon écriture des deux dernières années a été un refus constant de l'histoire.

Mais de là à refuser la tentation du sens, je ne peux pas te suivre. Je dirais plutôt qu'une histoire par essence est un conflit. La tension, c'est "il se passe quelque chose", en d'autres termes, "il y a un problème", et de là, savoir comment c'est arrivé ou comment ça va se résoudre, soit la curiosité ou le suspense.
S'il y avait un refus, ce serait celui de la tension, donc, du conflit. J'ai toujours refusé à mes personnages des exclamations, ou plus radicalement, de rire et de pleurer - l'essence du théâtre.
Mais je ne crois pas vraiment à cette idée non plus. Autant je me fais à l'idée que le lecteur n'est pas surhumain, que c'est à moi de m'adapter, autant j'ai dû accepter les composants d'une histoire.

Je crois plutôt à l'explication de la lâcheté, où je préfère camoufler l'histoire ou même ne pas en raconter pour n'être pas critiqué dessus. Je préfère me dire que je suis lâche, plutôt que prétentieux, et si vraiment j'étais prétentieux, alors je serais trop lâche pour me l'avouer.
Mais là, nous sommes déjà tombé dans la psychologie, nous ne parlons pas du texte.

Si je devais te répondre autrement qu'en détours, le banquet n'a pas de prétention, et s'il doit se trouver quelque part, je dirais que ce serait du théâtre métaphysique, où les personnages ne joueraient plus une histoire mais seraient autant de narrateurs. Ce que me laisse penser leur capacité à jouer sur les rimes et sur les mots, et à empêcher autant l'autre de parler que l'histoire d'avoir lieu.
Mais non, le banquet est un texte de gratuité, il ne faut rien y chercher, parce qu'à force de n'y avoir rien, on peut tout y mettre.

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