[Juin 2008] Oiseau, Flamme, Phenix - Xlatoc
- Vuld Edone
- Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Messages : 2178
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Xlatoc
- Hors Ligne
- Messages : 106
Alors, en fait, blâme, pour moi, c'était un mot fort. C'est une punition de haut degré, enfin, c'est comme cela que je le comprend.
Oups pour les temps ! Mea culpa, à revoir.
"abjecte la paix fantôme"
Ah oui, tiens, je n'y avais pas pensé...
Nous parlons ici de deux royaumes, leurs guerres, leurs tensions, mais très souvent, et la fin va énormément dans ce sens, le texte donne l'impression de parler seulement de deux individus, où tout le reste ne serait qu'allégorie. Le "regard" par exemple y participe, comme si un royaume allait regarder l'autre, comme si des populations innombrables ne tourneraient jamais leurs yeux en direction de l'autre terre.
Et bien sûr, l'image de la fenêtre, qui fait de ces deux royaumes des maisons, réduit ce poème au statut de drame sentimental.
C'est tout à fait ça, bravo !
Pour la petite histoire, j'ai écris ce poème par rage, par besoin de relater des évènements réels. Pendant quelques temps, j'ai du, pour des raisons associatives de travailler avec une fille, qui pour des raisons claires au départ, inconnues par la suite, à décidé qu'elle me détestait. Pour être exact, elle me détestait, puis faisait la paix, puis me renvoyait bouler je ne sais pourquoi...une ado chiante au possible quoi. Ce poème m'a servi d'expiatoire. Quand je dis "La Dame sait pourquoi", c'est vraiment parce que elle, et seulement elle, sait pourquoi elle fait ça. Cela montre l'incompréhension de l'interlocuteur.
Pourquoi il y a du monde ? Pourquoi il y a deux royaumes ? Les fenêtres ? Les fenêtres, ce sont les yeux des protagonistes, des fenêtres de l'un sur l'âme de l'autre, via des regards. L'âme est une demeure, celle de l'esprit. Les deux royaumes sont à la fois les âmes des deux protagonistes, mais aussi les royaumes réels : ils sont nobles.
Pour les Rakshasas, ce poème est un rappel constant qu'un conflit entre deux royaumes implique beaucoup plus de personnes qu'il ne devrait, car souvent seules les têtes se voue grief. Concrètement, il montre un peu les risques et travers des relations diplomatiques trop sentimentales et évasives. Pire encore, elles peuvent s'envenimer, tourner en rond (comme tu l'as remarqué), et au final, on n'y comprend plus rien. Il est loin d'être merveilleux, mais comme dit en en-tête, les Rakshasas sont nuls en poésie.
Une autre idée qui pointe est celle du bouc émissaire : lorsque les deux sont alliés contre un ennemi commun (le brasier des feux de camps, une terre létale => champ de bataille), la réconciliation est possible. Mais la liesse ne doit pas être trop forte pour le peuple. Se laisser emporter par son peuple est néfaste.
Bref, une sorte de leçon aux gouvernants, qui fini sur une note tristounette : quelles que soient les circonstances, il n'y a jamais de véritable ami en diplomatie.
Voilà, au final, c'est assez creux comme poème, j'en conviens. Surtout par rapport à tes attentes de "résumé d'Irkice". Non, c'est vraiment la portée grotesque d'une inimité entre deux personnes à la tête de deux royaumes distincts. Répercussion sur les royaumes intérieurs (âme) et extérieurs (gouverné). Un drame épique, qui au final, se révèle un bête drame sentimental. Le ridicule du conflit à son paroxysme. "Et tout cela pour une petite goutte de miel", oserais-je.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Xlatoc
- Hors Ligne
- Messages : 106
Cependant, le sens qu'il a est, ma foi, loin d'être très profond, on reste, je trouve, à la limite du lieu commun. Bref, on est loin de la richesse de signification de Sacrifice, qui trouve quasiment un nouveau sens à chaque fois que je le relis ) Ca doit être pour cela que c'est mon texte en vers préféré.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Leste-Plume
- Hors Ligne
- Messages : 70
quand à la compréhension du texte, tu as mis mes modestes méninges à rude épreuve
Celle qui n’a pas de fin a lâché l’oiseau noir :
Six faces acérées
Cerclées d’une aura de ténèbres et de désespoir,
De haine emplumées.
euh les six faces correspondent à quoi? à des griffes? dans ce cas pq l'emploi de ce mot "face"?
Crime d’innocence ! Les deux sont fautifs !
La jeunesse a perdu, séparés les deux royaumes.
Commence alors un supplice de Sisyphe :
Chacun écrase l’autre, la paix est un abject fantôme.
les deux sont fautifs mais à la strophe précédente tu écris que c'est le maître qui a cherché et mérité le blâme.
Je me pose des questions sur la pertinence de faire appel au mythe de Sisyphe dans une oeuvre ne se situant apparemment pas dans notre monde/dimension. Les Rakshasas sont-ils férus de mythologie grecque?
Le Temps s’écoule un peu dans cette entente,
Mais ce n’est qu’un hideux nuage :
tu veux dire que l'entente est factice ou que ce n'est qu'un mirage? l'image du nuage (hideux qui plus est) ne me semble pas appropriée pour décrire cela mais bon c'est subjectif.
Le peuple répète incessamment la même phrase :
attention incessamment ne signifie pas "sans cesse" si c'est ce que tu voulais dire. ça veut dire "au plus tôt"
Attention, Seigneur de la Flamme !
Tu marches sur une corde raide,
Un seul faux pas et adieu la Dame.
Elle montre encore son visage de laide.
je taquine un peu mais le maître se donne bien du mal pour un thon
je ne voulais pas m'exprimer sur la forme mais y a quand même certaines coupures qui m'ont gêné
Le Temps s’écoule un peu dans cette entente,
Mais ce n’est qu’un hideux nuage :
Le grief vivait encore sous la tente
De la Dame. Il attisait sa rage.
« Non ! Je refuse de passer cette
Porte ! » Crie le Maître à son tigre insistant.
« Non ! Je ne veux ni ne suis prête ! »
Fait la Dame, cachant son visage blanc.
aux endroits en gras la coupure me semble arbitraire. tu as voulu aménager une rime mais je ne sais pas si on peut ainsi charcuter la strophe en vers qui n'ont plus aucun sens. Enfin si des spécialistes pouvaient m'éclairer...
au final un poème un rien moins digeste que Sacrifice mais qui réussit magistralement à décrire au travers de la Dame, la femme et son caractère changeant, ses colères subites et ses réconciliations tout aussi imprévisibles (si mon épouse me voyait écrire ça j'aurais droit à un savon en règle )
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Zarathoustra
- Hors Ligne
- Messages : 2081
Je trouve que tu as là une belle façon de mettre en appétit. Et encore une fois, c'est ce monde dont tu ne cesses de nous parler qui m'intrigue.Les Rakshasas n’ont pas pour réputation d’être des génies artistiques. En dehors des arts martiaux, la recherche du Beau ne les intéresse guère. Il est cependant deux disciplines qui trouvent grâce à leurs yeux, et qu’ils parviennent à maîtriser, certes pas de façon fort glorieuse, mais suffisamment bien pour que quelques œuvres intéressent les autres peuples. Ces deux disciplines sont la calligraphie (qui, selon eux, se rapproche de l’escrime) et la poésie. Voici une de leurs rares œuvres littéraires à avoir traversé les frontières des langues et des goûts.
Ce poème me parait dans son ensemble pas terrible, avec certains vers plutôt faibles:
De même ton dernier quatrain, je trouve.Son Maître ne fut pas surpris :
Il avait cherché ce blâme.
Donc, j'ai souvenir de textes bien plus ambitieux de ta part et je suis surpris que tu nous donnes des textes qui datent de plus de 6 ou 7 ans. Cela dit, c'est un grand plaisir de te retrouver parmi nous, mais je suppose que tes tiroirs regorgent de trésors beaucoup plus estimables et travaillés que ce poèmes, non?
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Monthy3
- Hors Ligne
- Messages : 673
En fait, je trouve ce texte très peu poétique. Il y a des vers, certes ; mais la musique en est absente, et même les mots sont relativement banals (là où j'appréciais plusieurs images dans ton autre poème). Tu te contentes là de raconter une histoire, point. Je ne lis pas d'émotion, je ne vois pas de recherche particulière sur les termes...
En fait, les meilleures strophes sont celles où tu as réellement joué sur le rythme :
Là, il y a quelque chose, tu coupes brutalement la phrase. Tu assènes trois mots après un long vers. C'est un effet classique, mais bien réel - et moins monotone que les strophes suivantes.Celle qui n’a pas de fin a lâché l’oiseau noir :
Six faces acérées
Cerclées d’une aura de ténèbres et de désespoir,
De haine emplumées.
Idem ici, même si le 4e vers est trop long d'une syllabe à mon goût, et l'effet est moins percutant.L’Eternité, et plus encore, passe ainsi.
Pas une lettre.
Pas même un regard au-delà des débris.
Aucune fenêtre.
Mais ça, par exemple :
Ben c'est mou. Cela manque de vigueur, c'est plat, un peu terne. On s'enlise dans l'histoire, il n'y a pas de mélodie pour nous happer. Et on se demande aussi ce que Sisyphe vient faire là, à moins que ton monde baigne dans la mythologie grecque.Crime d’innocence ! Les deux sont fautifs !
La jeunesse a perdu, séparés les deux royaumes.
Commence alors un supplice de Sisyphe :
Chacun écrase l’autre, la paix est un abject fantôme.
En gros, la forme est très déficiente, ce qui plombe en même temps l'histoire. Pourtant, celle-ci n'est pas mauvaise, elle est même plutôt sympathique et comporte une morale ; ce n'est pas une fable, mais presque.
Bon, c'est une critique courte et assez négative, c'est vrai. J'espère que tu ne la prendras pas mal.
Cela dit, je rejoins Zara : j'aimerais volontiers lire quelques-uns de tes textes récents, car c'est assez peu constructif, tout compte fait, de commenter des poèmes vieux de sept ans. Où en es-tu, à présent ?
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Xlatoc
- Hors Ligne
- Messages : 106
Si ces textes dates, c'est qu'entre temps, j'ai peu écrit pour Irkice, je l'ai surtout travaillé. Mes derniers textes pour le monde sont Les Bourreaux de Vie (toujours à la réécriture) et le Prologue (à modifier aussi), qui sont sur Chroniques. Ce que j'ai écrit à côté n'a pas vocation à être publié ici (trop court/personnel/inadapté)
Où j'en suis à présent ? A réapprendre à écrire, déjà , vous verrez cela bientôt (prochaine MAJ).
Bref, ce poème, au contraire de Sacrifice, est réfléchi, fait passer un message, et est donc travaillé. OK, très mal travaillé d'après vous (et honnêtement, je suis assez d'accord après vous avoir lu), mais travaillé quand même
Les six faces correspondent simplement...à six faces !! L'oiseau à 6 têtes....rappel de l'Apocalypse.
Pardon pardon pardon pour Sysiphe !! Oulalala, quelle horreur, je devrai trouver un truc pour modifier ça !! Merci tous les deux de me l'avoir fait remarqué !!
Les deux sont fautifs : le maître pour avoir fait une bêtise, la dame parce qu'elle réagit un peu violemment et envenime les choses. Dans mon idée, il ne peut y avoir de conflit sans tord partagé.
Nuage rappel mirage : on voit dedans ce qu'on veut, c'est vaporeux et changeant. Cela colle bien dans ma tête à la situation. L'entente est là, mais c'est la dame qui se dissimule derrière un nuage/une brume, qui tôt ou tard, se dissipera.
Je savais pas pour incessamment, merci !
La Dame n'est pas un thon. Mais elle peut être froide/faire la tête/grogner....ce qui est laid. Mais je pense que tu l'avais compris
réussit magistralement à décrire au travers de la Dame, la femme et son caractère changeant, ses colères subites et ses réconciliations tout aussi imprévisibles
Magistralement vraiment ? Après tout cela, n'est-ce pas de la vil flatterie ?
Bon, au moins, tu as compris le message...comme quoi, il est peut-être pas si raté...
Désolé de vous avoir infligé des mauvais textes...je vais m'efforcer de faire mieux pour la prochaine...
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.