[Juin 2008] Un pont par-delà les brumes, chp 3 - Leste-Plume
- Monthy3
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Le cadre général dans lequel tu places cette histoire est original : un village de gnomes (déjà, c'est spécial) environnée d'une forêt présentée et ressentie comme hostile, et dont la seule issue consiste en un pont que personne n'a jamais traversé, cerné de brume (chouette titre de récit, d'ailleurs ). Autant te dire que j'ai été d'entrée dépaysé et agréablement surpris, d'autant plus que tu fais réellement vivre ton village (je pense au tanneur, aux jeunes qui font la fête, etc).
Pour en revenir plus particulièrement à ce chapitre, il capitalise sur ces qualités. Quand j'évoque la simplicité de la narration, c'est que tu ne cherches pas à multiplier les points de vue ou à briser la continuité de ton récit (malgré le petit moment d'audace lors du passage de la conversation entre les deux frères aux délibérations du conseil, transition qui m'a bien plu). De la même manière, les personnages sont crédibles. Ils pensent normalement (bon, ce sont des gnomes), leurs réactions sont crédibles, et le coup des anciens qui babillent pour trouver de saugrenus stratagèmes à la grande consternation des deux frères m'a amusé !
Tout de même, quelques petits éléments m'ont surpris. D'une part, le moment où tu fais part des anciens (toujours présents ?) sentiments de Leste-Plume pour Dixa me semble superflu. Non, pas tout à fait ; il me semble en-dehors du récit. Je ne me sens pas concerné, alors que d'un autre côté, ce combat contre la forêt me passionne.
Deuxième chose, je trouve la peur (panique ?) de Grazzt très soudaine, et assez surprenante (comme le dit Leste-Plume, d'ailleurs). Note que je ne dis pas injustifiée, car il est le seul à avoir vu cette créature (un ours ?) et elle est apparemment impressionnante, mais tout de même. Il envisage immédiatement la "solution" du Pont, et ça me semble un peu prématuré. Comme si tu avais besoin d'avancer rapidement et de passer au Pont
La deuxième qualité, c'est l'atmosphère d'oppression qui plane, avec cette Forêt à la malignité redoutable. Ce que je trouve vraiment bien rendu, c'est que la moindre action, même naturelle, d'animaux de la forêt qui porte préjudice aux gnomes est immédiatement vue par eux comme une agression, une attaque. Alors qu'il n'y a rien de plus naturel pour des castors que de construire un barrage ! Pourtant, tu le tournes de telle façon qu'on y croit, à cette malveillance, et j'en suis venu à me montrer aussi paranoïaque que tes gnomes
En fait, c'est vraiment la simplicité qui ressort de ton texte, au sens très positif du terme. Le récit est fluide, l'histoire est (pour le moment) simple, les personnages ne sont pas des héros (bon... il y a Tête-de-Loup), et pourtant tu es parvenu à capter mon attention en un clin d'œil. C'est sans doute dû aussi à ton style précis, sans approximation, sur lequel je n'ai jamais buté. Ah, si, tu as fait un contre-sens :
Elle se dresse sur ses pattes de devant ? Balaise <(^_^)> ^_^)>Le cœur du valeureux chasseur avait failli s’arrêter de battre lorsque la bête s’était dressée sur ses pattes antérieures.
Bref, j'ai vraiment apprécié ce récit, et j'en attends la suite avec curiosité. Content que tu sois revenu sur le site
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- Leste-Plume
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D'une part, le moment où tu fais part des anciens (toujours présents ?) sentiments de Leste-Plume pour Dixa me semble superflu. Non, pas tout à fait ; il me semble en-dehors du récit
en fait ces sentiments envers la gnome vont avoir une influence sur la suite du récit même si dans ce chapitre effectivement ça n'apporte rien (si ce n'est peut-être montrer une autre facette de mon perso central). je me suis dit que c'était le bon moment d'en parler histoire que cette amourette ne semble pas plus tard tomber comme un cheveux dans la soupe.
Deuxième chose, je trouve la peur (panique ?) de Grazzt très soudaine, et assez surprenante
arf je suis d'accord. en relisant mon texte je me suis fait la même réflexion. J'espérais que les lecteurs n'y verraient que du feu. crac première critique et tu mets le doigts dessus (comme quoi faut pas tricher avec les lecteurs!)Grazzt n'est pas un super héros doté de super pouvoirs mais c'est quand même un grand chasseur. cette panique soudaine comme tu dis ne colle pas très bien à son personnage. Pourtant cette peur est importante car elle va induire chez Tête-de-loup un comportement tout à fait anormal pour un gnome de la Tribu (comme tu l'as très bien deviné). En fait il faut que je m'arrange pour que cette peur irraisonée soit vraiment motivée. Pq pas faire en sorte que le monstre fasse une vraie démonstration de force avec déracinement d'arbres etc... qu'en dis-tu?
Il envisage immédiatement la "solution" du Pont, et ça me semble un peu prématuré. Comme si tu avais besoin d'avancer rapidement et de passer au Pont
à nouveau tu as raison il y a là une autre faiblesse. jusqu'ici Xyrf est le seul à se poser des questions sur le Pont. Il faut que je rouve un moyen d'amener Tête-de-loup à cette pensée de manière plus naturelle. là c'est trop forcé . je crois que je vais reprendre le dialogue des deux frères devant la cheminée et faire en sorte que Leste-Plume mette la puce à l'oreille de son frère. ce sera déja un peu plus crédible, non?
car il est le seul à avoir vu cette créature (un ours ?)
ouf je suis soulagé. je me demandais si ma description succinte de la bête vous ferait immédiatement penser à un ours, ce nouveau venu dans le bestiaire de mes petits gnomes.
Le cœur du valeureux chasseur avait failli s’arrêter de battre lorsque la bête s’était dressée sur ses pattes antérieures.
Elle se dresse sur ses pattes de devant ? Balaise
arf je voulais dire postérieures évidemment. du coup mon bel effet il est tout pourri
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- Monthy3
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Je m'en suis douté, et tu as raison de l'introduire maintenant. Cela dit, peut-être pourrais-tu le faire de manière plus subtile, sans l'expliciter - des regards qui se croisent, une boule au cœur, etc. Là, tu y vas un peu avec tes gros sabotsen fait ces sentiments envers la gnome vont avoir une influence sur la suite du récit même si dans ce chapitre effectivement ça n'apporte rien (si ce n'est peut-être montrer une autre facette de mon perso central). je me suis dit que c'était le bon moment d'en parler histoire que cette amourette ne semble pas plus tard tomber comme un cheveux dans la soupe.
Je n'en sais trop rien. Autant, sur le coup, je trouve qu'il serait normal qu'il éprouve une telle peur, autant à tête reposée je le verrais plutôt minimiser l'incident (il faisait nuit, il était épuisé, etc). A la limite, tu pourrais insister sur le sentiment d'être traqué par la bête - des branchages brisés, des buissons qui frissonnent, des grognements sourds, ce genre de choses.En fait il faut que je m'arrange pour que cette peur irraisonée soit vraiment motivée. Pq pas faire en sorte que le monstre fasse une vraie démonstration de force avec déracinement d'arbres etc... qu'en dis-tu?
Bon, le souci après, c'est que tous les membres de l'expédition seraient au courant. Hmm, pas facile...
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- Zarathoustra
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Donc, en gros, on retrouve les ingédients du début: le quotidien, les petites choses de la vie, la multiplication des personnages, tous vivants grçce à leur surnom.
Tu as un style très neutre, dans le sens où tu dis les choses avec un rien de modestie, par petite touche, presque en t'excusant d'avoir trouvé le mot juste. Il convient bien à ta petite communauté, je lui trouve une tendresse qui participe grandement à nous faire sentir proche de tes perso (surtout que tu as la volonté de leur donner une personalité) C'est ta force.. Parfois, il lui manque peut-être la petite étincelle. Il lui manque surtout le petit relief qui permettrait de faire des cassures de ton ou d'ambiance. Dans ces cas là, il devient neutre là où on aurait besoin de dvanatge de fougue ou d'ampleur. C'est ta faiblesse.
Quelques exemples: le paragraphe où tu expliques les sentiments de Lesteplume. Non, finalement, c'est un mauvais exemple, parce que je pense que c'est la fonction même de ce paragrphe qui ne va pas. Le mot est dit: il est fonctionnel. On a l'impression d'un copier coller au milieu d'un 'tout', du coup, il ne fait pas partie du 'tout'. Du coup, tu flirtes avec le cliché: un amoureux éconduit au profit du frère beau grand et fort. Le fait que ce soit le frère est par contre intéressant car cela donne un potentiel psychologique indéniable. Mais ça, tu aurais dû nous le faire vivre au travers de petite scène, nous faire sentir le petit malaise de Lesteplume, comme une sorte de tabou (après tout il aime la femme deson frère). Donc pour moi, l'idée mise comme ça est mal exploité. On a le temps de connaitre plus précisément la petite histoire (qui peut d'ailleurs se raconter par allusion voilé dans un premier temps). Sers-toi de l'imagination du lecteur!
La scène du conseil. On reste très exterieur comme si on ne devait pas s'intéresser à ce conseil, mais uniquement aux deux frères. Et, encore une fois, tu n'échappes aps aux clichés: ceux qui détiennent le pouvoir ne savent pas gérer les crises.
Autre scène: la scène du monstre. Le fait que tu fasse raconter la scène plutôt que de la faire nous rend un peu prisonnier. Il raconte, et nous là dedans? On fait quoi? On est là pour écouter? Non, il faut nous impliquer davantage. Résultat, on n'est pas trop dedans. On ne partage pas la terreur, surtout qu'elle fait suite à une menace de castors! D faire coabiter le ridiculement grotesque avec l'authentiquement tragique). Pour t'en sortir, il faudrait créer encore une fois plus de tension stylistiquement: marqer plus l'humour (ne plus être à hauteur de gnome mais d'humain, donc créer un peu de distenciation) et plus le terrifiant (en te mettant vraiment à raz de terre mais aussi en insistant sur des enjeux plus grands), en on mettre tout à hauter de gnome. Enfin, je sais pas trop mais il faut bousculer un peu ton récit pour produire de petites étincelles.
Un petit regret, le loup n'a plus l'air de servir à grand chose pour l'heure. J'espère que ce ne sera pas le cas. Je trouve que tu régles un peu vite son sort (à moins que ce ne soit que pour mieux nous surprendre). Introduire un tel animal dans cette petite communauté est une bele idée symbolique, ne l'oublie pas en route!
Donc au final, ce chapitre est dans la continuité des précédents, c'est à la fois sa force et maintenant sa limite. Je trouve que le mystère du début ne se retrouve pas parce que pour l'heure, on est dans le domaine du prévisible. Attention à ne pas trop basculer sur les clochés, ta communauté de gnome frôle la décalque de celle des hobbits. On a des scènes de repas, un conseil des sages qui ne l'est finalement pas trop, de la chasse, une forêt mysterieuse. Tout ça donne un bon ancrage dans le quotidien, mais on est des champs d'action très défnis et connus. Tu es sur le fil rouge entre le cliché et le décalage amusé. Pour le chapitre 4, je pense qu'une cassure plus nette de cette toile de fond s'impose de manière à rendre plus concrète la menace. A partir de là, si tu veux t'amuser du regard à hauteur de gnomes, on comprendra mieux les enjeux et tu seras plus libre pour faire sourire.
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- Leste-Plume
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Un effet raté est un effet raté, quelles que soient les explications à côté.
si on écrit pour les autres il faut tenir compte du retour qu'on a. Donc je reprendrai certainement ma plume pour rectifier le tir à certains niveaux.
par exemple l'histoire du méli mélo sentimental. Trop naîf, trop cliché, pas assez subtil donc à revoir
La scène du conseil. On reste très exterieur comme si on ne devait pas s'intéresser à ce conseil, mais uniquement aux deux frères. Et, encore une fois, tu n'échappes aps aux clichés: ceux qui détiennent le pouvoir ne savent pas gérer les crises.
Je me suis simplement appuyé sur ce que je vois dans notre monde réel où bien souvent ceux qui ont le pouvoir (souvent des Anciens mais rarement des Sages) gèrent les crises de manière totalement absurde, nous faisant même douter de leurs capacités mentales. Prenons le cas du réchauffement climatique, la sonnette d'alarme n'en finit plus de retentir, les effets sont visibles, les solutions sont connues et que font les pouvoirs en place? on ergotte , on va de sommet international en sommet international où les montagnes accouchent de minuscules souris. Alors que les mesures efficaces sont connues mais on ne prend pas le taureau par les cornes. On peut ainsi multiplier à l'envi les exemples de mauvaises gestions par ceux qui détiennent entre leurs mains les destinées de leur communauté.
Je prends cependant acte de ta perception "cliché".
Autre scène: la scène du monstre. Le fait que tu fasse raconter la scène plutôt que de la faire nous rend un peu prisonnier. Il raconte, et nous là dedans? On fait quoi? On est là pour écouter? Non, il faut nous impliquer davantage...
Là je ne peux me dérober. Il est fort probable que cette scène manque d'impact. C'est regrettable car mon but est justement de faire ressentir le danger imminent et inéluctable qui menace la Tribu.
Mon problème est ici d'ordre technique. Comment rendre vivant (dans un texte écrit déjà au passé) un flashback? Dans mes deux premiers chapitres je m'en étais sorti en scindant justement en deux chapitres. A la fin du 1er chapitre Grazzt se met à raconter la chasse et le 2ème chapitre nous faisait vivre l'expédition en direct. Ici je peux difficilement avoir recours une seconde fois à cet artifice. J'ai entrevu deux possibilités: tout raconter dans le dialogue (j'ai loupé mon coup apparemment) ou utiliser le plus que parfait (je trouve ça hyper-lourd : "Grazzt avait pris le premier tour de garde, une bête féroce s'était approchée du campement etc...), qui ne rend pas bien la tension je pense. Donc si vous pouviez m'aider à trouver une solution, je vous en serais reconnaissant
Je note avec intérêt que sur les deux critiques que j'ai déjà, mes lecteurs semblent déceler une petite note d'humour là où je ne pensais pas en avoir mis (donc c'était pas vraiment conscient de ma part ). En tout cas surtout pas dans le face à face entre le chasseur et l'ours. On a le chasseur le plus grand et le plus fort de la tribu mais qui mesure quoi? dans les 70cm à tout casser! qui se retrouve devant un grizzli dressé sur ses pattes arrières! Mon but ici était de faire ressentir par cette disproportion une sorte de game-over. La Forêt va gagner par K.O. Je dois travailler ça car j'ai échoué à vous le faire ressentir. Quant au conseil des anciens là aussi pas de prétention humoristique. Je voulais plutôt montrer un côté pathétique et assez humain finalement de refus de voir la dure réalité en face et de fuite en avant dans des fausses solutions. Je vais réécrire tout ça (un jour ) pour atteindre cet objectif auprès de mes lecteurs.
Un petit regret, le loup n'a plus l'air de servir à grand chose pour l'heure. J'espère que ce ne sera pas le cas. Je trouve que tu régles un peu vite son sort (à moins que ce ne soit que pour mieux nous surprendre). Introduire un tel animal dans cette petite communauté est une bele idée symbolique, ne l'oublie pas en route!
pas d'inquiétude, le loup est toujours là et a encore un rôle à jouer
Amusant que tu évoques les hobbits car je n'ai pas pensé à l'œuvre de Tolkien une seule seconde. Ma source d'inspiration est un roman de Sf que j'ai lu il y a bien 15 ans : "L'idiot-roi" de Scott Baker. En résumé sur une lointaine planète il y a la Jungle qui est une entité pensante et agissante qui mène la vie dure à une petite communauté de colons. la Jungle agit au travers de la faune et de la flore.
Si j'ai pris des gnomes pour mon récit c'est uniquement pour souligner la fragilité face à la Forêt. Des loups, des ours, des castors voire même des abeilles constituent une menace existentielle pour ces petits bonshommes, ce qui ne serait pas vraiment le cas avec une communauté humaine de robustes chasseurs.
Pour le coup je me suis quand même fendu d'une longue explication
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- Zarathoustra
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Oui, mais tout ça, c'est exactement le début du SDA: des hobbits qui n'ont jamais quitté leur Comoté pour qui tout parait dangereux et loin.Si j'ai pris des gnomes pour mon récit c'est uniquement pour souligner la fragilité face à la Forêt. Des loups, des ours, des castors voire même des abeilles constituent une menace existentielle pour ces petits bonshommes, ce qui ne serait pas vraiment le cas avec une communauté humaine de robustes chasseurs
Je pense que la solution est encore ailleurs. Pourquoi ne pas découvrir Grazzt blessé? Il arrive dans le village avec un bras en écharpe. Tout le monde veut savoir ce qui s'est passé, lui refuse de parler en disant que c'est trop grave pour être abordé comme ça et qu'il veut rencontrer les ANciens pour leur parler d'un très grave danger. Scène dinterrogation dans la foule, ta menace est plus concrète puisqu'il y a blessure, la tension sera là quelque soit le mode de transcription de ta scène.Mon problème est ici d'ordre technique. Comment rendre vivant (dans un texte écrit déjà au passé) un flashback? Dans mes deux premiers chapitres je m'en étais sorti en scindant justement en deux chapitres. A la fin du 1er chapitre Grazzt se met à raconter la chasse et le 2ème chapitre nous faisait vivre l'expédition en direct.
De plus, les castors ont vraiment un impact négatif sur notre perception d'un danger potentiel, j'ai rien contre eux, au contraire, ils ont un indéniable capital sympathique, mais coller derrière une menace "terrifiante" pour de vrai, c'est maladroit, je pense. A la limite, dans ton récit, traite d'abord de l'ours, puis tu résoudra dans un second temps le problème de l'eau, qui au final est même plus grave que l'ours. Mais là, l'eau devient anecdotique à cause des castors et le terreur ne passe pas.
Oui, mais dans tout filme catastrophe, c'est comme ça.Je me suis simplement appuyé sur ce que je vois dans notre monde réel où bien souvent ceux qui ont le pouvoir (souvent des Anciens mais rarement des Sages) gèrent les crises de manière totalement absurde, nous faisant même douter de leurs capacités mentales. Prenons le cas du réchauffement climatique, la sonnette d'alarme n'en finit plus de retentir, les effets sont visibles, les solutions sont connues et que font les pouvoirs en place? on ergotte , on va de sommet international en sommet international où les montagnes accouchent de minuscules souris. Alors que les mesures efficaces sont connues mais on ne prend pas le taureau par les cornes. On peut ainsi multiplier à l'envi les exemples de mauvaises gestions par ceux qui détiennent entre leurs mains les destinées de leur communauté.
Je prends cependant acte de ta perception "cliché".
Et puis ton paralléle avec le climat n'est pas faux (d'autant que ça rejoint la problématique de ton texte), mais s'il était si simple de mettre en place les dites solutions, ça se ferait plus vite crois-moi. Seulement, il y a les notions financières derrière (des gros sous et du lobbying peut-être mais aussi savoir comment on finance tout ça?) économique (que fais-tu des secteurs qui poluent? De leurs emplois?); que dire aux pays en voie de développement? Qu'ils se brossent alors que les pays développés ont eu et conservent la grosse part du gateau? etc. Le réchauffement a des effets très négatifs mais aussi positifs: ben oui, des régions froides vont devenir tempérés etc. Bref, rien n'est aussi simple qu'il n'y parait. Seulement, on a besoin de choses simples pour comprendre les messages. Attention, je me sens très concerné par le problème et je ne défends absolument pas les intérêts financiers de l'industrie auto et pétrolières! Et je partage ton point de vue que certains gouvernements sont irresponsables. Mais malgré tout, nos dirigeants ont aussi plus de recul sur certains sujets sensibles que nous n'en avons. Donc c'est pourquoi ta scène me parait cliché car c'est trop caricatural.
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- Leste-Plume
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Je pense que la solution est encore ailleurs. Pourquoi ne pas découvrir Grazzt blessé? Il arrive dans le village avec un bras en écharpe....
je te remercie de ta contribution. pour des raisons de cohérence (et de taille surtout!)je ne peux pas faire affronter Grazzt et l'ours. L'animal est capable de détruire tout le village , je ne peux pas faire survivre mon chasseur avec une petite blessure au bras. De plus et j'ai échoué à vous transmettre cette impression : l'apparition de l'ours est un message de la Forêt pour leur montrer ce qui les attend. L'ours aurait très bien pu massacrer tous les trappeurs. Rien ne l'empêchait. C'était pas le but, ce n'était pas encore le moment, d'où sa disparition. Je suis bien embêté d'avoir autant raté mon effet psychologique.
Et puis ton paralléle avec le climat n'est pas faux
arf je te sors un exemple pour illustrer tes dires et tu me renvoies à la figure une complexité difficilement transposable dans mon texte aux modestes ambitions (où est-ce que je vais trouver des groupes de pressions et des pays émergents pour complexifier mon truc ). De plus les arguments que tu avances sont corrects mais ne changent rien au problème. Que les gouvernants aient des raisons valables de tergiverser (emploi , économie, etc...) doit-il primer sur un problème qui menace à terme l'espèce humaine (je catastrophise un peu lol). ainsi le Bengladesh a le droit de développer une industrie lourde mais peut-il se permettre de contribuer à un phénomène qui via la montée des eaux va tout simplement le rayer de la carte? Donc pour moi la complexité n'est qu'apparente car au final ce n'est qu'une question de priorité. Mais on s'égare un peu non?
Et puis en relisant mon texte je me rends compte qu'au fond les Anciens ont une attitude assez rationnelle finalement. On leur annonce qu'un monstre énorme rôde et ils essayent de prendre des dispositions selon leurs maigres moyens. Finalement c'est Grazzt qui fait tâche car il ne propose rien, pour lui tout ça ne sert à rien mais il n'offre aucune alternative car il est tétanisé par sa vision cauchemardesque. Donc ne condamnons pas trop vite le conseil
cela dit lors de la réécriture je tâcherai d'apporter un peu de nuance dans les positions des différents membres du conseil. Ca doit être possible et c'est même souhaitable
coller derrière une menace "terrifiante" pour de vrai, c'est maladroit, je pense. A la limite, dans ton récit, traite d'abord de l'ours, puis tu résoudra dans un second temps le problème de l'eau, qui au final est même plus grave que l'ours
je vois comme une petit contradiction. tu admets que le problème de l'eau est plus grave que l'ours (ce qui n'est pas vrai puisqu'un ours zigouille tout le monde en deux minutes alors qu'une pénurie d'eau ça prend plus de temps pour éradiquer une communauté) mais pour toi ce n'est pas une menace terrifiante.
il est normal que tu ne trouves pas les castors terrifiants en eux-mêmes car je ne les ai pas présentés comme tels. les chasseurs les ont d'ailleurs massacrés les doigts dans le nez sans une égratignure. Les castors ne sont pas des prédateus pour les gnomes. C'est leur activité (barrage) et ses conséquences (débit rivière) qui pose problème comme l'explique Grazzt. Mais c'est pas clair donc je mets sur ma liste des trucs à retravailler
et je termine par ceci qui me gêne un peu
Oui, mais tout ça, c'est exactement le début du SDA: des hobbits qui n'ont jamais quitté leur Comoté pour qui tout parait dangereux et loin.
ne ramène pas automatiquement tout ce que tu lis à Tolkien même si cette oeuvre magistrale t'a marqué. A cette aulne, 99,9% des œuvres des chroniques ne sont que des pompages de mister JRRT. suffit d'avoir un elfe pas mauvais à l'arc ou d'un nain bougeon ou d'un mage à barbe blanche et tu verras que les chroniques sont remplies d'odieux plagiats
ton exemple qui plus est n'est pas correct. les hobbits comme tu l'écris sont casaniers et ne ressentent pas le besoin de sortir de leur milieu douillet. C'est différent avec la Tribu à mon sens. Ici on a pas le choix, coincé entre le Pont des Brumes et une Forêt où on peut se faire happer par un loup dès qu'on met le nez dehors. Il n'est tout simplement pas possible de quitter son environnement. Ailleurs n'existe pas ici. La lutte pour la survie dans un village fortifié assiégé par un ennemi omniprésent est selon moi difficilement comparable à la vie champêtre et tranquille à Hobbittebourg. Mais au fond ça n'a pas beaucoup d'importance. Si tu leur trouves une ressemblance avec les petits lutins de Tolkien soit (c'est loin d'être infâmant comme comparaison), pourvu que mon histoire tienne un peu la route
je te remercie profondément de prendre le temps d'échanger et de me donner un éclairage différent sur mon texte. C'est très instructif.
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- Vuld Edone
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J'aimerais juste ajouter : la réalité, c'est compliqué, on s'y perd et c'est confus et à la fin, on ne sait plus bien de quoi on parle.
Je ne m'intéresserai plus à l'agencement même des événements. Tout au plus, je toucherai un mot quant aux expressions de sentiments. Deux détails plutôt ont attiré mon attention : tes constructions, notamment l'emploi de la ponctuation, et le choix des mots, ainsi que leur composition.
Un exemple à propos des mots serait "succulemment". Il est souligné de rouge par mon correcteur. La garniture est celle de la table, associée à la table elle n'est pas comestible, donc difficilement succulente. Remplaçons par "délicieusement" : "sur la table délicieusement garnie", tu devrais pouvoir mieux percevoir le problème. Remplaçons par "abondamment" (traditionnel) : "sur la table abondamment garnie". Ici, il n'est plus question de manger la table (pour caricaturer).
Un autre mot qui m'a posé problème est celui de "victuailles". C'est au moment où Tête-de-Loup complimente Dixa, il la complimente sur les victuailles. Je n'ai pas besoin d'aller regarder dans un dictionnaire pour deviner que personne de censé ne dira à sa femme, en fin de repas : "Ah, c'était bon, tes victuailles !" C'est un peu comme si on m'offrait un bouquet et que je disais : "C'est une belle végétation !" Je ne décrirai pas le phénomène avec le vocabulaire sciento-complixiste.
Tu fais également des choix pour les mots qui mériteraient réflexion. Ainsi, revenant à la première phrase, tu dis qu' : "une douce chaleur émanait du feu dans l'âtre". Nous sommes à la première phrase, aux premiers mots, nous n'avons encore aucun repère spatiale. "Dans" donne traditionnellement ce repaire. Quand je me suis demandé ce qu'était un "âtre", alors que je le sais, ne serait-ce qu'intuitivement, je me suis soudain rendu compte que j'avais interprété : "Je suis dans l'âtre". En fait, "âtre", associé à la chaleur, signifiait déjà le feu, aussi le segment tenait-il du pléonasme. Testons, en supprimant le feu : "Une douce chaleur émanait de l'âtre".
Je t'en laisse juger, et je répèterai ce problème ailleurs dans le texte, les deux exemples qui me sont restés en tête : "Le déplacement d’air fit vaciller les flammes des bougies..." Dans mes textes, je me retrouve très souvent à rappeler aux lecteurs que les bougies ont des flammes, surtout parce que ce qui m'intéresse n'est pas la bougie mais justement la flamme. Alors certes, ici, dire : "Le déplacement d'air fit vaciller les bougies..." est littéralement faux, la cire ne bouge pas, mais je crois qu'inférer la flamme ne pose aucune difficulté.
A propos des constructions, celles-ci m'ont surpris principalement parce que le point fort de ton texte est cette facilité de lecture, qui permettrait de relire les trois chapitres trois fois d'affilée sans effort. Je n'aurai là encore que peu d'exemples à fournir à propos de mon observation.
J'ai été surpris de remarquer à quel point tu pouvais te passer de ponctuation : "Dixa qui s’était (...) et qui ne voulait pas (...) de retrouvailles sut trouver..." Cette phrase est incroyablement fluide, mais à la relecture, j'ai remarqué que l'absence de ponctuation ou, peut-être, la taille du syntagme nominal sujet (Dixa) permettait de ne pas lire la relative. Nous lisons alors : "Dixa s'était (...) et ne voulait pas (...) de retrouvailles sut trouver..." J'aurais normalement mis une virgule avant "sut" et très probablement encadré la relative, sinon les deux relatives.
Tu as réussis à écrire "Dixa joua de l'harmonica parla à son mari", sans que cela ne dérange le lecteur.
Une autre phrase : "Grazzt, les joues empourprées par la colère se laissa lourdement tomber..." Là encore, même si cela ne correspond pas à la prononciation, j'aurais ajouté une virgule après "colère", ou supprimé celle après "Grazzt", mais jamais laissé une seule. Tous ces choix de ponctuation fonctionnent, pour une raison que Krycek ou Zara' devraient pouvoir expliquer si tu n'y arrives pas.
Un dernier exemple : "... la maîtresse de maison se leva pour débarrasser la table aussitôt aidée par son fils..." Je me serais attendu à une virgule après "table", ne serait-ce que par souci syntaxique. En fait, il semble que "aussitôt" empêche toute autre interprétation, c'est-à-dire toute association avec la table. On dirait que ce mot remplace la virgule.
A cette ponctuation donc, à ces choix qui me surprennent tant, s'ajoute une constante : une abondance de connecteurs.
Inutile de montrer l'abondance des relatives, aussitôt que la phrase s'allonge. Par contre, je vais montrer un phénomène qui, à la lecture, passe totalement inaperçu : "Ils avaient déplacé leurs chaises pour s’asseoir face au feu de la cheminée que Mizfellt avait alimenté de belles bûches avant de disparaître discrètement pour sans aucun doute aller s’encanailler avec ses camarades." Exact. Dans la même phrase, répétition de "pour". Phrase suivante ? "Dixa quant à elle avait rejoint sa chambre à l’étage pour prendre quelque repos..." Encore un "pour", trois en deux phrases et personne ne les aura remarqués.
En fait, ni les relatives ni les répétitions de connecteurs, pas même la répétition très fréquente de "et", ne gène la lecture. L'exemple le plus représentatif : "L’épaisse porte en bois du logis s’ouvrit violemment et se referma avec fracas. Le déplacement d’air fit vaciller les flammes des bougies et manqua de les souffler." Même construction, "A fait a et b. C fait c et d." La répétition pourtant ne dérange pas le moins du monde, pour une raison que je vous laisse chercher.
Autre petit exemple : "Même Mizfellt, interloqué et la bouche pleine..." N'importe qui pourra remarqué le zeugma, "interloqué" étant un sentiment, "la bouche pleine" un état de fait. La situation ici ne cherchant pas à produire de l'humour, il est étrange que personne n'ait réagi à cette forme.
En fait, on dirait qu'à chaque fois, le premier élément ne suffit pas et que le lecteur lui-même réclame le second élément connecté. On pourrait tester : "Ils avaient déplacé leurs chaises face au feu de la cheminée que Mizfellt avait alimenté de belles bûches avant de disparaître discrètement." - "Dixa quant à elle avait rejoint sa chambre à l'étage." - "Même Mizfellt, interloqué, en oubliait de mâcher." Au moins pour la première phrase, à propos de Mizfellt, on se rend compte que, sans complément, on ne comprend pas pourquoi il disparaîtrait "discrètement". Cet élément se justifie, tout comme celui de Dixa puisque dans le fond on ne s'intéresse pas à l'endroit où elle va. Néanmoins, cette explication ne me convainc pas et je n'en trouve pas d'autre.
S'il me fallait chercher un point faible au texte, ce seraient les expressions de sentiments.
Le plus frappant est à la fin, quand Tête-de-Loup parle des Anciens : "... répondit le chasseur d’une voix qui semblait sur le point d’être submergée par les sanglots. (...) Son visage avait retrouvé la sérénité mais ses yeux qui semblaient vouloir percer l’étrange horizon de brume brillaient d’une lueur ardente."
Aussi longtemps que Dixa était là pour calmer son mari, le passage de la colère à l'amabilité était compréhensible. Mais ici, il passe d'une sorte de rage désespérée à un état de sérénité, voire de vaillance. A mon sens, il ne peut pas changer aussi brusquement d'humeur, pas sans garder des traces de son premier état.
Cela donne donc une mauvaise impression d'artificialité. J'ai l'impression de voir les rouages du texte, un masque qui passe des pleurs aux rires. Autre exemple : "Il y a comme une…menace." Tu es toi-même obligé de discuter cette phrase. Je reste personnellement totalement indifférent à ce genre de déclaration. J'aurais préféré d'emblée : "La Forêt nous aura" ou similaire, qui permet aussi le développement "ce n'est pas nouveau" et permet le "héros qui doute", tout en évitant le fossé de la "menace vague".
On ne peut plus vraiment parler de sentiments mais quand tu veux expliquer que la Forêt est méchante, ou du moins que les gnomes la perçoivent ainsi, tu ne peux pas directement l'afficher au lecteur. Le lecteur n'a pas peur des castors et il nous arrive souvent d'oublier la taille des protagonistes. Tu aurais meilleur temps de laisser entendre cette volonté de la forêt : dire ce que faisaient les castors, dire les conséquences sur le village, pester contre les castors et pourquoi pas répéter qu'ils recommenceront en amont, mais pas ça : "C’était sans aucun doute le nouveau stratagème que la Forêt avait imaginé pour se débarrasser des gnomes." D'autant que tu l'as mis en narration, non directement en dialogue. Mieux vaut encore que ce soient les personnages qui le disent, s'il faut vraiment le dire.
Petit détail encore, à propos de l'ours, à la lecture on imagine que l'ours a vu Grazzt, donc son départ semble étrange. Tu décris Tête-de-Loup comme paralysé mais même alors, on imagine que lui et l'ours s'affrontent. Maintenant, au vu des expressions que tu utilises, des événements, des effets que tu veux produire, j'en déduis que l'ours n'avait pas remarqué Grazzt. Il faudrait préciser un peu plus les circonstances, soit tenir l'ours à l'écart du camp, soit préciser que l'ours ne remarque pas que l'un des gnomes le voit.
Je n'aurais pas beaucoup plus de choses à dire sur ce chapitre.
Tu as l'air de presser les événements, comme on l'a fait remarquer. On se serait attendu à un chapitre entier, volontiers, simplement sur le louveteau. Ici, tu voudrais enfin donner l'intrigue, déclencher l'histoire, alors qu'elle avait déjà lieu depuis le premier chapitre. En fait, au vu des événements tels que tu les as présenté, tout va maintenant devoir s'enchaîner rapidement, alors que le texte s'annonçait plus lent, plus posé. Cette urgence nouvelle est un choix qui me dérange, mais un choix comme un autre.
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- Leste-Plume
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la ponctuation : je confesse humblement que j'ai un gros problème avec c'tanimal. Il m'arrive parfois d'éviter de l'utiliser par simple crainte d'en user à mauvais escient.
en tout cas tes quelques interventions sur le style sont géniales et me montrent la voie. Il est possible d'alléger les phrases tout en gardant le ton particulier du texte. merci
ton retour sur la scène de l'ours rejoint les critiques de nos estimés collègues et confirme que j'ai complètement loupé mon objectif. Oui l'ours a vu Grazzt, il est venu pour lui.
A mon sens, il ne peut pas changer aussi brusquement d'humeur, pas sans garder des traces de son premier état.
Cela donne donc une mauvaise impression d'artificialité. J'ai l'impression de voir les rouages du texte, un masque qui passe des pleurs aux rires.
bien observé . voici le genre de remarque très utile pour m'aider à rendre mes persos plus réalistes.
Tu as l'air de presser les événements, comme on l'a fait remarquer. On se serait attendu à un chapitre entier, volontiers, simplement sur le louveteau. Ici, tu voudrais enfin donner l'intrigue, déclencher l'histoire, alors qu'elle avait déjà lieu depuis le premier chapitre. En fait, au vu des événements tels que tu les as présenté, tout va maintenant devoir s'enchaîner rapidement, alors que le texte s'annonçait plus lent, plus posé. Cette urgence nouvelle est un choix qui me dérange, mais un choix comme un autre.
je me rends compte qu'il n'est pas simple (impossible en fait) de satisfaire tout le monde. Certains craignaient que je passe des chapitres à continuer la description de la vie gnomique au lieu de passer à l'essentiel. D'autres et j'en suis flatté voudraient plus de développement. disons que pour l'instant je vais essayer d'écrire les chapitres dont j'ai besoin pour avancer l'histoire. Au départ l'histoire devait tenir sur 4 chapitres. Actuellement mon plan en prévoit déjà 7 et rien ne dit que ce ne sera pas plus long au final. Je voudrais ne pas trop me disperser pour quand même boucler cette modeste oeuvre et fournir aux chroniques une saga achevée.
Ce chapitre trois avait pour but essentiel d'amener Grazzt face au Pont avec certaines idées dans la tête. Remarquez au passage que pour l'instant les trois chapitres se déroulent en gros toujours dans la même journée. il ne s'est pas écoulé 24 h depuis le retour des chasseurs.
merci à tous de prendre le temps de lire et commenter. On est ici à bonne école.
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- Monthy3
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@ Zara
Au niveau de la scène sentimentale, je suis d'accord avec ton analyse, effectivement.
En revanche, je voudrais revenir sur le fait que tu as lu ce texte comme un texte humoristique - c'est ce qu'il ressort de tes propos. Or, je ne comprends pas comment tu as pu en être venu à adopter une telle lecture A aucun moment le fond de ce texte n'apparaît comme tel. Leste-Plume nous pose dans un cadre oppressant pour les gnomes, environnés de danger de tous les côtés, hormis celui du pont... non moins inquiétant.
Pour moi, les castors ne sont pas risibles, vraiment ! Certes, ils sont une nuisance aisée à éliminer. Mais ils restent une arme de la Forêt, et plutôt dangereuse étant donné qu'ils peuvent couper l'accès à l'eau au village ! Si les craintes de Tête de Loup se justifient, c'est-à-dire si le barrage est construit plus en amont, alors comment les gnomes pourront-ils aller le détruire, si ce n'est en s'enfonçant plus profondément dans la Forêt au risque de croiser des loups... et des ours !
Je pense sincèrement que tu gagnerais à relire les chapitres précédents (ils se lisent si facilement que c'en est un régal), ne serait-ce que pour t'imprégner de l'atmosphère dans laquelle baignent les gnomes. Pour moi, il est tout simplement inconcevable de lire de l'humour dans la rencontre avec l'ours
Ah, et honnêtement, le rapport avec Tolkien est plus que maigre : il y a une race de petite taille, et c'est à peu près tout. L'environnement est complètement différent. Il est oppressant (oui, j'insiste ), ce qui n'est franchement pas le cas de la Comté.
J'en profite pour rassurer Leste-Plume : non, je n'ai pas décelé d'humour, tu m'as mal lu. je riais juste du fait que l'ours se dressait sur ses pattes... avant Puis j'aime bien la scène de l'ours, moi, et je confirme : le plus-que-parfait est une horreur, et ça se voit dans mon récit. C'est pour ça que j'évite le plus possible les flash-back.
Krycek s'en était très bien sorti dans Pandemonium (partie 2, il me semble), avec un "flash-forward" Dans son premier chapitre (ou prologue), il détaillait une scène, qui se passe en fait à la fin de cette partie, et les chapitres suivants dévoilaient la façon dont les événements avaient abouti à cette scène. Mais cela exige d'avoir une belle vue d'ensemble sur son récit.
@ Feurnard
Je plussoie à peu près tout, qu'il s'agisse du problème des sentiments (notamment de Leste-Plume, comme je te l'ai déjà dit), ou du très bon point qu'est la ponctuation, étrangement. Je reviens juste sur les suggestions :
Etonnamment, ça ne m'a pas du tout gêné. Sur le fond, je suis d'accord avec toi, un adverbe comme "abondamment" est plus juste. Mais je ne tique pas sur l'adverbe qualitatif, pour le coup. Par métonymie, la table représente la nourriture, donc ça passe. A mon humble avisUn exemple à propos des mots serait "succulemment". Il est souligné de rouge par mon correcteur. La garniture est celle de la table, associée à la table elle n'est pas comestible, donc difficilement succulente. Remplaçons par "délicieusement" : "sur la table délicieusement garnie", tu devrais pouvoir mieux percevoir le problème. Remplaçons par "abondamment" (traditionnel) : "sur la table abondamment garnie". Ici, il n'est plus question de manger la table (pour caricaturer).
D'accord avec toi pour les "victuailles".
Là, je te suis moyennement. Je ne sais si tu veux dire que tu mettrais :Je t'en laisse juger, et je répèterai ce problème ailleurs dans le texte, les deux exemples qui me sont restés en tête : "Le déplacement d’air fit vaciller les flammes des bougies..." Dans mes textes, je me retrouve très souvent à rappeler aux lecteurs que les bougies ont des flammes, surtout parce que ce qui m'intéresse n'est pas la bougie mais justement la flamme. Alors certes, ici, dire : "Le déplacement d'air fit vaciller les bougies..." est littéralement faux, la cire ne bouge pas, mais je crois qu'inférer la flamme ne pose aucune difficulté.
- "Le déplacement d'air fit vaciller les bougies", ce qui me gêne, car les bougies ne vacillent pas vraiment ; mais qu'elles le pourraient, donc une telle expression pourrait désigner deux effets différents ;
- ou "Le déplacement d'air fit vaciller les flammes", ce qui pose problème du fait de la présence de flammes de nature différente dans la même pièce, celles du feu de cheminée.
Donc, je trouve que la proposition de Leste-Plume est correcte.
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- Hécate
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Dans la mesure où je vous ai tous lus et où je pense que tout a été plus ou moins dit, je n'ai que moyennement la vaillance de vous paraphraser. Malgré tout, une suggestion :
Je suis l'avis de Monthy et je dois dire que je ne suis qu'à moitié convaincue."Le déplacement d'air fit vaciller les bougies..."
Pour le coup, ta solution me semble la moins vilaine."Le déplacement d'air fit vaciller les flammes des bougies..."
Toutefois, je crois que je mettrais bien davantage le singulier :
"Le déplacement d'air fit vaciller la flamme des bougies..."
Et dans la mesure où il s'agit de beaucoup de blabla pour pas grand chose, je préfère finir en "re"disant une dernière fois à quel point ce texte est agréable à lire.
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- Zarathoustra
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Seulement, en analysant le texte, j'ai trouvé qu'il y avait effectivement un décallage entre le ton général du texte et les situations elle-mêmes. On parle d'un problème d'eau, et ce sont de simples castor. On nous parle d'une menace terrifiante inconnu, et il s'agit d'un ours. C'est la volonté de faire un récit à hauteur de gnome qui crée ce décalage. Donc ce décalage a un potentiel comique, enfin pour moi (car c'est un humour que je me sais capable d'utiliser). Maintenant, mon problème, c'étaient que les intentions n'étaient pas assez marquées. Mais il est vrai que j'ai aussi confondu au dpéart le texte de Lesteplume avec un autre texte ancien abandonné (qui parlait de chasseur mais de dragon qui avait lui, une part caché volontairement comique voire parodique). Cette résurgence s'est estompé au bout de quelques paragraphes mais m'a inconsciemment influencé.
Cela dit, le décallage entre la réalité qu'on perçoit en tant que lecteur "humain" et la réalité "vécue" par les gnome existe et est volontaire. Donc cela influence aussi notre perception, notamment pour resentir les choses. Cela crée une distanciation entre nous et l'action et cette distanciation est encore une fois, me semble-t-il, au coeur de notre faible perception de la "menace". Mais j'ai une vision très large de ce qui est comique, mes textes parfois mêmes très serieux n'en sont pas dénués, à condition qu'on prenne du recul et qu'on aille jusqu'au bout de leur noirceur. Donc c'est une déformation personnelle.
Le côté oppressant est justement peu présent ici. Et ça me fait d'autant plus pensé à la Comté qu'on est au contraire sur des scènes bien confortable: la chaleur du feu, des mets succulent. Et même les Anciens ne prennent pas la crise à venir au serieux, à la limite, ils s'en amusent. Tu dis que la Comoté n'est pas oppressante, mais si elle l'est: dès le oment où Bilbo se focalise sur l'anneau, la venue de l'étranger Gandalf. Et c'est un déchirement pour les hobbits de partir, mais à l'exterieur qui leur est inconnu (tout comme ici la forêt), tout leur semble dangereux (comme ici) parce qu'ils ne connaissent plus le monde qui les menacent.Ah, et honnêtement, le rapport avec Tolkien est plus que maigre : il y a une race de petite taille, et c'est à peu près tout. L'environnement est complètement différent. Il est oppressant (oui, j'insiste ), ce qui n'est franchement pas le cas de la Comté.
Je ne dis pas que c'est une relecture, mais parlant d'un texte de fantasy, je trouve qu'il y a des terrains glissants, nous en avons un. On peut s'amuser à noter les démarquage comme le fait Lesteplume, mais on peut voir quelques parallèles. Je sais pertinemment que je ne vais pas lire un SDA bis, mais il y a des choix en partie inconscients qui font que le SDA m'apparait comme une matrice évidente.
Et le SDA m'a marqué mais sans plus. Je suis loin d'être à genou devant Tolkien. Loin, loin de là. J'apprécie mais j'ai des préferences plus fortes sur des choses très éloignées delui. Cela dit, ma culture en fantsay est maigre. J'accepte que ma remarque puisse n'être pas trop pertinente si tu es grand lecteur de fantasy.
Le fait même que tu argumentes de la sorte montre pour moi qu'inconsciemment tu t'es "positionné" par rapport au SDA. Pour écrire une histoire, on n'est pas obligé de parlerde communauté, de petits bons hommes, d'obligation d'aller vers l'inconnu. Tu n'es pas complètement coupé, déconnecté comme peuvent l'être les autres récits de cette MAJ, par exemple. C'est pourquoi j'emploie le terme de "matrice".C'est différent avec la Tribu à mon sens. Ici on a pas le choix, coincé entre le Pont des Brumes et une Forêt où on peut se faire happer par un loup dès qu'on met le nez dehors. Il n'est tout simplement pas possible de quitter son environnement.
Mais prendre pour matrice ne signifie pas copier/coller. Tu as ta propre histoire, ton propre univers, tout ça suffit pour faire tenir debout un récit.
Moi, je fais le parallèle avec le monde actuel (comme tu l'as fait avec le climat). Un monde sans eau, c'est pas de vie possible, tu as là une part importante des sources de conflits militaires ou économique qui sont régis par le manque d'eau présent ou à venir.Leste plume: je vois comme une petit contradiction. tu admets que le problème de l'eau est plus grave que l'ours (ce qui n'est pas vrai puisqu'un ours zigouille tout le monde en deux minutes alors qu'une pénurie d'eau ça prend plus de temps pour éradiquer une communauté) mais pour toi ce n'est pas une menace terrifiante.
Une menace comme l'ours, c'est de l'évènement soudain mais limité dans le temps, c'est une bombe, mais la vie peut reprendre après son passage, pour l'eau, c'est à long terme impossible. C'est indolore au début mais irrémediable demain. C'est pourquoi, je pense que tu as là une menace potentielle plus forte que l'ours, que l'on peut fuire le temps qu'il s'amuse avec quelques cadavres, mais qui jamais ne poursuivra tous les gnomes du village (ou alors c'est un serial killer monomanique ). On a un truc très spectaculaire peut-ête, tragique aussi s'il y a des morts, des handicapés etc, mais la menace sur l'eau, si tu l'exploites à fond, c'est forcément pire, mais pas de spectaculaire. Imagine que cette eau soit soudain souillée (cf le film Nausicaa, la Vallée du Vent), que devient ta petite communauté? Tu as un moteur d'action beaucoup plus puissant en terme de développement possible.
Voilà, pour la contradiction. Et je pensais vraiment que tu aurais exploité l'eau sur le long terme, pour laisser prendre de l'ampleur à cette menace, d'où ma (double) déception avec les sympathiques castors!
Et bien, prends un autre gnome. Grazzt entend un bruit se lève et assiste à une scène terrible où il voit un monstre colossale éventré son compagnon d'un simple coup de pate, sans que la bête ait eu l'impression de se forcer. Il découvre le corps. La rentrée au village sera également beaucoup plus lourde, chargée. Là, la menace est tangible, même si c'est avec les yeux d'un gnome.je te remercie de ta contribution. pour des raisons de cohérence (et de taille surtout!)je ne peux pas faire affronter Grazzt et l'ours.
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- Leste-Plume
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Le fait même que tu argumentes de la sorte montre pour moi qu'inconsciemment tu t'es "positionné" par rapport au SDA.
en fait quoi que je fasse je suis foutu. Tu insinues que je me suis servi de matériel tolkinesque. Le fait même que j'essaye de te convaincre que c'est faux prouve qu'en fait c'est bien le SDA qui m'a servi de référentiel. Ton raisonnement est imparable . Enfin c'est sans importance. Mais si la SF t'intéresse et que tu arrives un jour à dénicher le roman de Scott Baker tu verras tout de suite où j'ai puisé mon inspi.Je ne prétends pas être original (d'ailleurs il est quasi impossible de l'être en fantasy) et je n'ai aucun problème pour expliquer dans quelle besace je suis allé chaparder ma pitance.
Un monde sans eau, c'est pas de vie possible, tu as là une part importante des sources de conflits militaires ou économique qui sont régis par le manque d'eau présent ou à venir.
Une menace comme l'ours, c'est de l'évènement soudain mais limité dans le temps, c'est une bombe, mais la vie peut reprendre après son passage, pour l'eau, c'est à long terme impossible.
tu pointes directement un échec de l'auteur. Mon intention est de faire ressentir la menace de l'ours comme pire que toutes les autres. L'ours c'est comme si tu étais coincé au dernier étage d'une maison en flamme. Pas d'échapatoire possible et une mort violente à très court terme. Le problème de l'eau c'est comme si tu te trouvais sur un radeau au beau milieu de l'océan sans eau ni nouriture. Une mort inéluctable aussi mais à plus long terme. Si on demande au gars dans la maison en feu s'il échangerait sa place avec le mec du radeau, y a des chances qu'il réponde oui .
Si la Forêt envoie son plus redoutable prédateur pour détruire la Tribu ce sera avec une volonté que pas un n'en réchappe et pas juste pour en croquer qquns. Quant aux possibilités de fuite il n'y en a pas. On se jette de la falaise ou on court dans la forêt, dans les deux cas c'est cuit. Tout ce blabla devrait se retrouver dans mon texte et pas dans mes réponses à tes judicieuses critiques
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- Xlatoc
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J'ai pas lu tous les autres commentaires (ca fait trop...), alors désolé pour les redites éventuelles.
Je ne vais pas m'étaler sur la forme, je suppose que sire Renard a fait cela beaucoup mieux que je ne pourrai jamais le faire, alors passons directement à mes impressions et au fond de texte, tel que je l'ai ressenti.
En un mot, si je devais résumer le texte : enfantin. Ne vois pas cela comme négatif, attention. C'est juste que le thème abordé (des gnomes, donc petits, contre une vilaine forêt pleine d'araignées hou que c'est vilain ), la façon de le traité (des surnoms à l'indienne, entre autres) et les clichés utilisés, sans parler de la "petite vie version schtroumpf" donnent un ton guilleret, agréable et candide à toute cette histoire, facile à aborder, pas prise de tête, et amusante.
Une chose, qui vient peut-être du fait que je prends l'histoire en route : comme tu nommes une fois sur deux le même perso par son nom puis son surnom, j'ai mis du temps à comprendre que Grazzt = Tête de Loup, etc...
La scène du repas, avec le paragraphe sur Leste-Plume et son amour brisé, ne me semble pas superflu à moi au contraire. Cela met des liens et de la vie dans tes persos. J'attends de savoir ce genre de choses sur les personnages d'une histoire. Par contre, le "il la regarde, elle rougit", je trouve cela très, mais alors vraiment très gros et grossier. S'il ne devait y avoir qu'une scène mettant dans l'ambiance "enfantin" dans ton récit, ça serait celle-là. Autant les autres moments m'ont fait sourire, autant celui-là, ce minuscule passage, m'a lourdement cassé dans mon trip. Pas crédible, trop gros, trop.
Moi j'ai pas du tout visualisé un ours. Pour la bonne est simple raison qu'on est dans un univers fantastique, donc pour moi, la grosse bête, je la vois PAS comme un animal que je connais. C'est psychologique. Pareil pour les castors : je les voyais pas comme les animaux, mais plutôt comme une tribu rivale, ne serait-ce que parce qu'un barrage de castor ne fait pas baisser les niveau des rivières, ou du moins vraiment un tout petit peu. Oui je fais chier avec mes remarques naturalistes à 2 balles
Point qui m'intéresse : les gnomes là, ils ont l'air de tirer parti des ressources de la forêt (au vu du superbe repas). Donc, ce qui m'étonne, c'est qu'ils la considèrent si mal. Si c'était une forêt normale, dans ma tête, ils l'apprécieraient, à mon avis, voire la vénérerait. Donc, de mon point de vue, il y a vraiment une conscience maligne (ou juste qui n'aime pas les gnomes pour telle ou telle raison) dans cette forêt. A creuser, ça m'intéresse.
Pour la frayeur de Grazzt, pourquoi ne le ferais-tu pas cauchemarder sur ce qui c'est passé ? L'ajout d'éléments propres au rêve : genre une machoire de croco, 6m de haut, crache le feu, je sais pas rendrait l'ours moins identifiable. Et plus, Grazzt qui se réveille en sueur : on comprend vite qu'il est perturbé, hanté...
Voilà mes avis/conseils/commentaires/ressentis.
Au final, j'aime bien, tranquille, simple, reposant et mignon. Une histoire de Gnomes (par Leste-Plume)
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