[Juillet 2008] Duel par une nuit sans lune - Monthy3
- Vuld Edone
- Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Messages : 2178
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Krycek
- Hors Ligne
- Messages : 2935
Mais bon., je ne risquerai pas une morsure ici.
Monthy3, une question rapide et simple : j'ai lu tes autres contes des Antilles lorsqu'ils étaient proposés aux précédentes MAJs. Pourquoi les Antilles ? Qu'y as-tu vu là bas, qu'y as-tu ressenti qui t'a donné envie d'en faire des nouvelles ? Au final, je suppose que ça répondrait à la critique de Feurnard, que cherches-tu à nous faire partager ?
Rapidement je regarde mes commentaires sur le texte, du nylon ? nous sommes donc dans le contemporain. Ah si, quelquechose qui m'a fait tiqué :
Là j'ai du mal. Si le fil est bloqué en tirant d'un côté, à moins d'un "latch" (difficile de trouver le mot français - un "cran de sécurité" peut-être) je ne vois pas comment elle espérait le tirer dans l'eau, honnêtement.Monthy3 écrit: Elle avait compté sur le vent puissant pour entraîner l’humain dans l’eau en même temps qu’elle tirait sur le fil[...]. Bien sûr, le rocher la protégeait toujours contre la hargne de l’ennemi[...]
Contrairement à Feurnard j'ai aimé ce texte, le combat entre l'homme et la raie transcendé par le combat entre les éléments. J'ai souvenir de la chaleur étouffante sans vent, puis un vent brusque et électrique chargé d'éclairs. J'y vois comme l'image que se faisait le pêcheur de ce combat, ce qui en fait sa passion d'ailleurs, il voyait ça comme grandiose et les éléments le retranscrivent.
Quoiqu'il en soit j'en garde en tête le même souvenir que "Métal contre métal" de notre renard, à savoir une image forte et colorée.
Somme toute, on a sûrement un membre parmis nous qui, lui aussi, écrit des nouvelles en transçendant les évènements banals qui en font son contenu, en ajoutant des tonnes d'idées et d'images derrière une action futile... non ?
[size=85:ent7hlez]Un indice : il est roux, a de longues canines...[/size]
[size=50:ent7hlez]Je vais finir par me faire mordre. [/size]
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Vuld Edone
- Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Messages : 2178
Il faut pourtant l'avouer, pour être habitué au jeu de rôle sur forum, je suis constamment confronté à des phrases de rôlistes dont je retrouve les marques dans ce texte, même si elles n'ont pas ce but. Par exemple :
Dès le néanmoins, j'ai repéré une structure qui, dans les textes de rôlistes, sert à dire "voilà ce que j'attends de toi" ou "j'ai droit à tel avantage". En jeu de rôle, c'est déjà expliquer la mécanique de jeu en plein jeu, ça casse l'immersion. Le retrouver dans un texte m'a passablement surpris.La bête maudissait les éclairs de lumière qui révélaient périodiquement sa présence ; néanmoins, elle comptait aussi sur eux pour impressionner l’humain qui bientôt, elle le savait, n’en mènerait pas large.
Je suppose qu'effectivement, savoir ce que Monthy3 voulait faire partager avec ce texte recadrerait ma critique, somme toute mal placée.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Krycek
- Hors Ligne
- Messages : 2935
Quoiqu'il en soit, je vois où tu veux en venir avec les habitudes du roleplay. C'est aussi quelquechose que l'on retrouve aussi dans les shonens, à savoir prendre une photo de la scène, recompter les points, voir qui a l'avantage, ce qu'ils ont encore sous la pédale, qui a encore des cartes dans sa manche. Exemple des plus probants : "Olive et Tom" et leurs réflexions interminables lors d'un retourné acrobatique qui dure pratiquement un épisode complet. On peut retrouver les même choses dans Dragon Ball, avec de longs passages du même genre à savoir qui va gagner et qui a l'avantage.
En résumé, mon avis est que c'est très manga et parfois difficile à mettre dans un texte sans pour autant passer pour du roleplay.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Leste-Plume
- Hors Ligne
- Messages : 70
on aborde le thème ancestral de la lutte entre l'homme et la bête avec en filigrane le glissement progressif de l'homme lui-même vers l'état de bête. Ca fonctionne pas mal.
ce qui m'a un peu dérangé c'est l'humanisation excessive du poisson. je conçois qu'il soit difficile d'écrire en se mettant dans la peau écailleuse d'un poisson pour être crédible mais bon je crois que le traitement de l'animal aurait gagné à être un rien moins anthropomorphique.
construction du texte impeccable avec alternance des points de vue
Chacun des deux êtres semblait aidé par des forces inconnues mais profondément et terriblement antagonistes. Ils n’étaient plus que deux pantins manipulés par des puissances supérieures, prêts à rompre sous l’influx du pouvoir surnaturel qui coulait en eux.
avis tout personnel mais ce passage me semble incongru. il n'est pas nécessaire à mon sens de faire intervenir des puissances extérieures à cette lutte à mort entre l'homme et l'animal. Le simple enjeu de leur survie a suffisamment de poids dramatique sans qu'il faille en rajouter.
dernière remarque, le dernier paragraphe (presque facultatif à mes yeux) gagnerait a être un peu retravaillé. je ne comprends pas l'intervention de adverbes "horriblement", "monstrueusement" (déformés). Pourquoi une telle transformation après quelques heures? Je ne suis pas spécialiste en animaux marins mais se faire transpercer le bide par une raie c'est bénin comme blessure? Et puis personne n'a été témoin de la scène donc l'adverbe "rapidement" (mortelle) n'a pas lieu d'être.
et voilà, un très bon texte!
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Gulzan
- Hors Ligne
- Messages : 57
À la première lecture j'ai trouvé le texte classique dans sa construction (crescendo et chute brutale - plus ou moins réussie dans ce cas) et somme toute assez fade quoique accrocheur (comprendre, se lit d'un trait).
Deuxième lecture et j'ai volontairement occulté les références à l'ère moderne (nylon, lampe-torche et compteur (?)) et je me suis rendu compte que le texte se retrouve transformé en une lutte préhistorique entre deux être déterminés à survivre. La proie passe de simple raie à créature lovercraftienne (à cause de la non-description et de son intelligence retorse, perverse) tandis que le pêcheur semble s'être frotté à trop gros pour lui. La fin reste peu surprenante dans cette optique mais satisfaisante (et justifie à mes yeux l'emploi du ''monstrueusement'').
Voila, je trouve donc que le contexte est un peu mal choisi et que donner moins de détails aurait enrichi l'histoire.
Gul'
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Monthy3
- Hors Ligne
- Messages : 673
Je vais donc vous répondre dans l'ordre.
@ Feurnard
Ben, si, je t'assure, ça peut être très long. Comme tu t'en doutes, j'ai écrit ce texte suite à une "partie" de pêche à la ligne un soir. Une raie avait mordu, et le souci, c'est que le fil de nylon qu'on employait était fragile. Or, les raies sont des poissons très puissants, et la lutte a bien duré une heure et demi, parce qu'on ne pouvait pas se permettre de tirer violemment sur le fil (il se serait cassé). Il fallait l'épuiser.Je veux dire aussi que tu ne peux pas rendre un combat palpitant avec de la pêche. Du peu d'expérience que j'en ai, il s'agit plutôt de tranquillité, de patience. La bataille avec le poisson ne dure pas aussi longtemps.
Finalement, c'est elle qui a gagné.
Disons que ces "techniques", hormis la dernière faisant appel au vent, existent toutes (même si le poisson ne le fait pas volontairement). S'enfouir dans le sable, ou alors se planquer dans des coraux de telle manière que le fil se rompt si l'on tente de le déloger...Et c'est là que je veux en venir, j'ai eu l'impression de lire deux rôlistes qui se répondaient tour à tour sur un forum, le poisson inventant des techniques assez grossières, difficilement vraisemblables, l'autre les ignorant, avec une fin qui ne satisfait personne.
Pour le reste, bon, de toute évidence, le texte ne t'a pas plus, et j'en suis désolé. Effectivement, ce n'est pas du fantastique jouant vraiment sur l'atmosphère, plus du fantastique "épique" d'une certaine façon. Tout est exagéré à dessein, car je voulais justement faire de cette scène très banale quelque chose de pas banal, la transformer en une lutte sans merci entre deux "puissances" supérieures, ou tout simplement entre deux bêtes pas plus humaines l'une que l'autre.
Un combat, quoi.
* * *
@ Krycek
Je ne peux pas répondre grand-chose, car il n'y a pas tant de raisons que cela. La mer m'"inspire", ça, c'est un fait. Sinon, cet été-là, j'avais eu envie de travailler un peu mon écriture en testant différentes façons d'écrire du fantastique (je suppose que tu as constaté que les autres nouvelles sont toutes dans un style différent, et j'en ai encore quelques-unes en stock). Qui plus est, comme nous avons exploré pas mal d'îles, expérimenté divers lieux pour pêcher ou autre, il nous arrivait pas mal de micro-événements qui donnaient envie d'en faire quelque chose. Tout simplementj'ai lu tes autres contes des Antilles lorsqu'ils étaient proposés aux précédentes MAJs. Pourquoi les Antilles ? Qu'y as-tu vu là bas, qu'y as-tu ressenti qui t'a donné envie d'en faire des nouvelles ? Au final, je suppose que ça répondrait à la critique de Feurnard, que cherches-tu à nous faire partager ?
Ouaip, comme je l'ai dit à Feurnard, c'est la ruse la moins crédible, mais bon, elle est quand même dotée d'une force colossale.Là j'ai du mal. Si le fil est bloqué en tirant d'un côté, à moins d'un "latch" (difficile de trouver le mot français - un "cran de sécurité" peut-être) je ne vois pas comment elle espérait le tirer dans l'eau, honnêtement.
Quant au côté roleplay soulevé par toi, Feurnard : tout ce que je peux te dire, c'est que j'ai écrit ce texte tout seul, en silence, un soir, bercé par le clapotis de la mer, et, euh, voilà. Je ne crois pas avoir été inspiré par une quelconque aventure rôlesque, et si j'ai alterné les points de vue, c'était juste pour essayer un nouveau procédé, rien de plus.
Ah, et ta critique n'est absolument pas "injuste", hein. C'est un avis toujours intéressant, d'autant plus qu'une fois encore, je ne faisais qu'expérimenter quelque chose de nouveau
* * *
@ Leste-Plume
Disons que je suis allé un peu vite en besogne. En fait, j'aurais dû opérer un glissement poisson >>> être humain, comme j'ai opéré un glissement être humain >>> bête, sans décrire immédiatement la raie comme une créature intelligente, d'autant plus que les ruses qu'elle emploie sont de plus en plus sophistiquées.ce qui m'a un peu dérangé c'est l'humanisation excessive du poisson. je conçois qu'il soit difficile d'écrire en se mettant dans la peau écailleuse d'un poisson pour être crédible mais bon je crois que le traitement de l'animal aurait gagné à être un rien moins anthropomorphique.
Disons que c'est un peu une constante dans cette série de textes (tu noteras l'oeil rouge et jaune à la fin, qui se retrouve dans toutes les nouvelles et presque et renvoie à une divinité marine), du coup je me suis senti obligé...avis tout personnel mais ce passage me semble incongru. il n'est pas nécessaire à mon sens de faire intervenir des puissances extérieures à cette lutte à mort entre l'homme et l'animal. Le simple enjeu de leur survie a suffisamment de poids dramatique sans qu'il faille en rajouter.
Le côté "puissance supérieure qui se venge de l'homme", sans douteje ne comprends pas l'intervention de adverbes "horriblement", "monstrueusement" (déformés). Pourquoi une telle transformation après quelques heures?
Ben, sachant que les raies pêchées à la ligne sont plutôt petites, le dard n'est pas immense, donc c'est quand même bizarre que le pauvre pêcheur y passe en une nuit, d'où le "rapidement". Mais effectivement, ce sont des fioritures.Je ne suis pas spécialiste en animaux marins mais se faire transpercer le bide par une raie c'est bénin comme blessure? Et puis personne n'a été témoin de la scène donc l'adverbe "rapidement" (mortelle) n'a pas lieu d'être.
* * *
@ Gulzan
C'est exactement cela, d'ailleurs l'allusion à Lovecraft est juste. De toute façon, pour toutes les nouvelles fantastiques que j'ai pu écrire, il y a une part plus ou moins importante d'inspiration lovecraftienne.Deuxième lecture et j'ai volontairement occulté les références à l'ère moderne (nylon, lampe-torche et compteur (?)) et je me suis rendu compte que le texte se retrouve transformé en une lutte préhistorique entre deux être déterminés à survivre. La proie passe de simple raie à créature lovercraftienne (à cause de la non-description et de son intelligence retorse, perverse) tandis que le pêcheur semble s'être frotté à trop gros pour lui.
Niveau contexte, on m'en avait déjà parlé quand j'avais publié sur les chroniques l'Âme de la mer, mais j'essaie justement de placer mes nouvelles dans un contexte plus moderne (à la Matheson, en somme), qui n'enlève je trouve rien au fantastique, au contraire. Pourquoi se placer dans un contexte plus ancien alors que notre époque se prête tout aussi bien, sinon mieux, aux phénomènes inexplicables ? Bref, je trouve que cela ne se justifie pas tellement. Par ailleurs, c'est quand même chouette de voir comment la "nature" lutte contre les nouvelles armes de l'Homme (à savoir la technologie).
Non ?
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Xlatoc
- Hors Ligne
- Messages : 106
De tous les textes de la MAJ....c'est celui-ci qui m'a le moins plus. Non pas sur la forme pure (découpage, rythme, expressions), qui, soyons clairs, est bonne voire très bonne, mais sur l'ambiance, le fond, le ton.
J'adore les contes, les légendes. Pourtant, ton texte ne me touche pas, alors que de part sa forme, il le devrait.
Ce qui me gêne c'est :
- dès le début on nous annonce crûment qu'il s'agit de pêche à la ligne. Ca casse vraiment le côté épique planté au départ, c'est dommage. Le décors est grandiose, la scène imposante, je m'imagine un grand moment, et je me retrouve fasse à un pêcheur...Je pense que le texte gagnerais à garder le mystère plus longtemps. Parce que la pêche, ce n'est pas connoté comme épique. Laisser le voile épique plus longtemps, faire monter la tension, puis dire au lecteur : hé, c'est "juste" une partie de pêche, cela donnera une meilleure image de cette activité.
- le pêcheur qui frappe la raie avec ses poings. D'accord, cela ajoute vraiment à la bestialité, la sauvagerie qui l'habite...mais ajoute aussi une bonne dose de comique au texte. Tuer une grande raie à coups de poings...à moins d'un Tekken Punch à la Naru Narusegawa, j'ai un doute . Je suppose qu'en bon pécheur, ton personnage a toujours sur lui son couteau de pêche. Pourquoi ne pas lui faire tirer son couteau au préalable, qu'il le tienne entre les dents, comme un croc supplémentaire, oubliant d'avaler sa salive, se retrouvant ainsi l'écume aux lèvres ?
- fin du duel sur une égalité...je trouve que c'est une position de facilité. Mais cela n'engage que moi.
- la surprise de s'être fait tuer par une raie. Bah non : transpercé comme tu nous le décris, c'est normal. Les dards des raies sont d'une part très puissant, d'autre part empoisonnés...Dire que cela est surprenant n'ajoute pas à l'épique de la chose, il ajoute au comique. (Hahaha, il s'est fait tué par une petite raie de rien du tout) en dévalorisant les deux personnages.
- enfin, je ne comprends pas le but du texte. Que voulais-tu faire passer au lecteur ici ? Je pense que c'est ici mon principal problème : ne sachant comment voir ton texte avec tes yeux, le fond ne m'apparaît pas clair, et j'essaye de le voir avec les miens...de lui calquer mes envies personnelles. Si je comprenais où tu veux en venir, je saurais je pense mieux l'apprécier.
Voilà. Bon, ce n'est pas franchement méchant, car le texte ne m'a pas laissé un mauvais souvenir. Je l'ai trouvé agréable et facile à lire, simplement, il ne m'a pas parlé...je n'ai rien ressenti de particulier en le lisant...malgré ses autres qualités.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Monthy3
- Hors Ligne
- Messages : 673
En fait, c'est un peu le défi que je me lance : faire d'une activité on ne peut plus banale quelque chose d'épique, de fantastique. Bon, tu n'y as pas été sensible, c'est rien de le dire des événements extraordinaires qui pourraient arriver dans des circonstances normales, qui pourraient arriver à tout le monde. Qui n'a jamais pêché ?- dès le début on nous annonce crûment qu'il s'agit de pêche à la ligne. Ca casse vraiment le côté épique planté au départ, c'est dommage.
J'assume ce côté banal, en essayant de le dépasser par la seule force de l'étrange et des mots. Après, ça marche ou ça échoue, mais au moins j'aurai essayé
Bon, ce n'est pas une grande raie, hein (sinon il ne la pêcherait pas à la ligne, mais au fusil ), et effectivement les poings représentaient le côté animal (qui est animal et qui est humain, à la fin ?). Cela dit, tu as parfaitement raison pour le couteau, et ça n'aurait rien enlevé à la bestialité de la scène, bien au contraire. Bien vu !- le pêcheur qui frappe la raie avec ses poings. D'accord, cela ajoute vraiment à la bestialité, la sauvagerie qui l'habite...mais ajoute aussi une bonne dose de comique au texte.
Boarf (profond, je sais).- fin du duel sur une égalité...je trouve que c'est une position de facilité. Mais cela n'engage que moi.
Certes, mais pour une si petite raie, tuer un être humain si facilement, c'est quand même plus qu'étonnant. Bon, après, si tu trouves ça comique, c'est bien que je me suis royalement planté En même temps, si tu étais déjà "formaté" comique après l'épisode de la raie frappée des poings, ça a dû pas mal influencer ton jugement.- la surprise de s'être fait tuer par une raie. Bah non : transpercé comme tu nous le décris, c'est normal. Les dards des raies sont d'une part très puissant, d'autre part empoisonnés...
Ben, euh... Surprendre le lecteur ? Je n'ai pas de message particulier à faire passer, je voulais juste raconter une partie de pêche hors du commun, en abordant le point de vue du pêcheur et du pêché tout en brouillant les cartes.- enfin, je ne comprends pas le but du texte. Que voulais-tu faire passer au lecteur ici ? Je pense que c'est ici mon principal problème : ne sachant comment voir ton texte avec tes yeux, le fond ne m'apparaît pas clair, et j'essaye de le voir avec les miens...de lui calquer mes envies personnelles. Si je comprenais où tu veux en venir, je saurais je pense mieux l'apprécier.
Narrer une histoire à la fois banale et extraordinaire, en somme
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Xlatoc
- Hors Ligne
- Messages : 106
Je vérifierais quand même si les petites raies n'ont pas le dard empoisonné justement...c'est souvent les animaux les plus petits les plus venimeux. Les autres, ils sont gros, ca suffit .
En fait, au vu du décor et du côté épique, je m'imaginais vraiment la grande raie, genre qui aurait pu envelopper le pécheur entre ses ailes...mauvaise image dès le départ => mauvaise analyse du texte.
Bah en tout cas, maintenant que tu m'as expliqué, ca va mieux ! (mais je préfère quand même l'Echiquier)
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Zarathoustra
- Hors Ligne
- Messages : 2081
Donc effectivement, on part d'une scène de la vie courante pour basculer dans quelque chose de différent, de quasi cosmique. Toute proportion garder, on arrive presque à une sorte de duel entre Moby Dick et capitaine Ackhab.
C'est marrant quand ton récit télescope aussi des choses. On pense galement aux monstres de Lovecraft tapis dans les océans, ta raie prend effectivement parfois une dimension Cthuluienne.
Maintenant, à la lecture, on a un peu l'impression d'être balloté entre le réel et le fantastique. En fait, ta volonté de "grossir" le combat est certainement excessive. Le fantastique "classique" est beaucoup plus discret, beaucoup plus ambigu. Xlatoc évoque une dimension humoristique, le décalage entre la scène réelle et la scène fantastique est tel qu'effectivement on ne peut s'empécher de penser à une sorte de second degré un peu absurde. A priori, c'est malgré toi. Mais je trouve le potentiel "comique" intéressante.
Ce ballotement ne produit pas que des censation agréable. On a l'impression que tu cherches ce que tu veux, que te testes. Donc il y a des choses qui fonctionnent et d'autres moins, comme si tu n'arrivais pas toi même à faire le tri dans toutes tes idées. Il faut parfois savoir épurer. Je pense que ce texte aurait merité justement cette épure surtout si tu vulais un rendu serieux.
Mais, le texte a de la saveur. Et j'ai lu il y a pas mal de temps et j'"ai toujours des images et des sensations qui trottent dans ma tête. Tout comme d'ailleurs la précédente nouvelle, notamment l'image où le narrateur recueillait un peu d'eau fraiche au milieu de la nuit. Ici, c'est l'éveil de l'intelligence de la bête qui produit une sensation curieuse (et c'est à mon goût ce que tu as le plus réussi, donner une sorte de personalité mystique à la raie), ainsi que l'assaut final qui mélange bien l'ambiguité dans lequel, je suppose, tu voulais baigner ton texte.
C'est marrant, parce qu'autant on te repprochait le côté décor artificielle du précédent, autant le fait de lire deux nouvelles avec cette même géographie fonctionne. En fait, le maheur du précdent texte, c'est justement d'avoir été le premier à être lu.
Donc, ton texte fonctionne sans fonctionner. Ou disons que je ne suis pas sûr que tout ce que tu voulais y mettre fonctionne, mais c'est plus par ce qu'il télescope en nous qu'il fonctionne. Je sais pas si je suis clair pour toi. Disons que le lecteur je suis y a trouvé peut-être du sens ou des thèmes qu'ils n'y étaient pas, mais qu'importe, cela montre que la partie fantastqiue fonctionne aussi puisqu'on y cherche et resent autre chose qu'une simple partie de pêche. Pour ma part, je verrais soit un texte plus epuré dans lequel on flirterait àpeine avec le fantastqiue (mais là, il va falloir trouver des forces suffisantes pour intéresser le lecteur, c'est à mon avis passionnant mais hyper casse figure), soit un texte qui assume son côté excessif pour le placer dans un contexte plus ironique, teinté d'humour noir (exemple: le pêcheur est persuadé d'avoir une prise colossale, et s'imagine surpuissant, le récit dans son ensemble le laisse penser et le final montre juste que ce n'était qu'une malheureuse raie, avec toutes les conclusions que l'on peut développer sur la vision de l'humanité, la destinée des hommes et autres joyeuseté )
Finalement, je serais assez demandeur d'autres nouvelles des antilles, mon cher Monthy!
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Monthy3
- Hors Ligne
- Messages : 673
J'y lis des critiques que j'ai déjà lues, notamment sur le côté exagéré de la chose, que je reconnais bien volontiers. J'ai poussé le côté "lutte cosmique" à l'extrême et, comme l'a déjà signalé Xlatoc, cela frise par moments le ridicule. Bah, peu importe, car comme tu le relèves si bien :
En effet, comme chacune des autres nouvelles des Antilles, celle-ci n'était qu'un test, un essai pour écrire du fantastique, pour chercher des procédés différents et découvrir quelques techniques qui pourraient me faire sortir du carcan lovecraftien dans lequel j'ai tendance à m'enferme dès que j'écris des nouvelles fantastiques.On a l'impression que tu cherches ce que tu veux, que te testes.
D'ailleurs, le cadre lui-même (les Antilles) est une de ce voies d'évasion, même si je ne veux absolument pas renier toute inspiration de l'écrivain américain. Pour preuve, cet œil jaune et rouge qui revient sans cesse, image de l'œil du Grand écailleux qui hante les mers et divinité comme peut l'être Cthulu (en mille fois moins poussée ).
Mais je trouve le potentiel "comique" intéressante.
Finalement, j'en conclus que mon texte est entre les deux, et qu'il aurait gagné à pencher plus d'un côté ou de l'autre, ce qui est confirmé par le dernier paragraphe de ton commentaire. Marrant, l'humour m'avait complètement échappé, je devais être trop dans l'optique "déchaînement de grandes puissances", "l'homme devient bête", toutes ces bêtises sérieuses, en sommeJe pense que ce texte aurait merité justement cette épure surtout si tu vulais un rendu serieux.
Le vrai problème, c'est que je ne vous avais montré que le tout premier texte (l'Âme de la mer) et le tout dernier (Ad oblivionem), alors que même s'il n'y a pas de lien direct entre chacune, je pense inconsciemment certaines nouvelles rappellent les précédentes, ou en tout cas que le tout forme un ensemble cohérent peut-être plus à même d'immerger le lecteur.C'est marrant, parce qu'autant on te repprochait le côté décor artificielle du précédent, autant le fait de lire deux nouvelles avec cette même géographie fonctionne. En fait, le maheur du précdent texte, c'est justement d'avoir été le premier à être lu.
Celui-ci est chronologiquement le 3e.
J'en aurais volontiers proposé une pour la nouvelle Màj, mais les chroniqueurs vont râler si je les accable de textes en plus de les écraser déjà avec l'EchiquierFinalement, je serais assez demandeur d'autres nouvelles des antilles, mon cher Monthy!
En tout cas, merci pour l'enthousiasme !
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.