[Avril 2009] 3ème Portrait : Le Devin
- Vuld Edone
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Bon.
Qui a gagné ? Qu'est devenue l'armée ? Que sont devenus ~Loenstroeck et Ilda ? Où est la mort ? Où sont les dieux ? Quid du changement ? Du besoin ?
Bien sûr, ce sont des questions rhétoriques. Cela pour dire que la chute a été... enfin, chacun s'en fera son opinion. Ce n'est juste pas du Gulzan.
Comme nous le disions, le texte est assez grand et ma fatigue s'y mesure volontiers- Pléïade oblige- aussi mon commentaire sera-t-il relativement court.
La première chose qui me vient en tête est la disparition d'Ilda. À tout bien prendre, en fait, elle aurait pu aussi bien ne pas exister ; son mari encore moins. D'ailleurs le dialogue du départ, l'unique dialogue du texte, contraste fortement avec ce que j'appellerais le silence de la suite.
Pour ainsi dire, ce sont deux textes qui se succèdent, à partir de :
Outre la violence de cette transition, les questions qui sont traitées, du point de vue du lecteur, ne sont plus les mêmes.Puis, chacun rentra chez soi.
Tout ce qui se passait avant posait la question du destin, que je vais tenter de résumer : "Mais sa vie était vouée à attendre un évènement qui jamais ne se produirait. Tel était son destin."
Soudain l'événement se produit.
À partir de là, je résumerai le texte ainsi : prêche, ralliement, doutes. Trois fois. J'espère avoir été suffisamment brutal pour en connoter l'effet :
Les quelques rêves et les très rares événements - quand il y en a - ne suffisent pas à maintenir la tension. L'annonce de la bataille finale, mais cela ne te déplaira pas, laisse ni chaud ni froid.Les villages voisins s’étaient rangés sous ses ordres (...) de nombreux chevaliers s’étaient joints à eux (...) Certains villages ennemis s’étaient même rendus à sa seule vision.
En fait, ce n'est qu'à partir du retour du devin que la tension reprend, d'autant plus forte que désormais il va quelque part.
Tu devrais essayer, entre sa première harangue de foule et la bataille (au fond l'unique bataille du texte), de tout supprimer. Du moins écarte mentalement ce contenu et regarde comment tu aurais pu le résumer, en transition des deux états. Je crois que le texte gagnerait énormément en force.
La seconde chose qui me vient en tête est la disparition des autres :
Outre que je reformulerais "à leur miséreuse indifférence." Je m'y intéresserai plus tard dans la forme.Mais ils préféraient cela à l’indifférence miséreuse qu’ils subissaient avec résignation.
De fait, je l'ai dit, Ilda et... son mari- disparaissent. Il en va de même pour tous les autres. L'armée devient un objet, qui agit sur lui comme agit une pomme sur la tête de Newton.
Je comprends que ma citation n'est qu'une excuse pour qu'ils suivent leur devin, et néanmoins j'y trouvais un tout petit peu plus de caractère que de simples moutons. En fait, j'y trouvais une affinité avec le devin, en somme, une autre problématique, qui aurait pu donner réponse à la solitude.
En général, la première harangue finie tout le monde encense le devin et ne sert plus qu'à ça. On remarquera très vite qu'il n'y a pratiquement plus de descriptions sinon du devin et qu'en général ni les lieux ni le temps n'ont plus d'importance. On décroche complètement, on perd tout repère.
Ces repères, justement, ne reviennent qu'à son retour aux monolithes, quand on peut à nouveau se figurer au moins un décor.
En général il y a donc l'effet d'une abstraction à laquelle le lecteur se raccroche mal - vu qu'il ne peut pas réfléchir lui-même, il est mis dans l'attente.
Quant à la forme...
C'est le quatrième exemple sur lequel je tombe et à chaque fois je trouve que cela ne représente pas vraiment le texte.Le lendemain matin, tout le village répondit à son appel, prêt à prendre la route avec lui pour guide.
Tout simplement parce que c'est seulement le quatrième exemple.
En fait, il s'agit de phrases dont la première partie contient déjà toute l'information (ici que le village suivra le devin) mais de manière implicite (ce n'est pas dit, on peut juste le comprendre) ; la seconde partie reprend cette même information mais cette fois l'explicite.
J'avais cité plus haut : "l’indifférence miséreuse qu’ils subissaient avec résignation." À bien regarder chaque terme, "indifférence" vaut "résignation" et "subissaient" vaut "miséreuse". La phrase se répète mais il s'agit toujours de rendre explicite ce que l'on pouvait "déduire".
Donc en général le besoin d'expliciter, qui se traduit aussi par l'abondance de dénominations. Essayons :
Bon, réessayons :[/quote]Dans le même temps, au fond de sa tête, un bourdonnement sourd et puissant envahissait ses tympans, en même temps qu’une partie de lui semblait perdre l’équilibre sous l’effet du bruit.[/quote]On voit la différence de taille entre les deux citations, qui portent en fait sur le même objet. C'est effectivement que les paragraphes fonctionnent en explicitant l'information de départ.Un matin, il fut saisi par une violente hallucination.
Mais ce n'est pas cela que je voulais observer.
Le bruit est : "bourdonnant", "sourd", "puissant", "envahissant", "déséquilibrant", "perdant"... ce qui est en fait, à tout bien prendre, répéter la même information. Oui, je pense à "l'expliciter", la rendre évidente.
J'achèverai là-dessus :
Pour comprendre la portée de cette phrase, il faut savoir celle qui la précède :En fait, le vacarme qui résonnait dans son crâne ne semblait avoir aucun sens, mais tout son corps y réagissait comme s’il s’agissait de véritables mots, des ordres absolus venus des profondeurs de son être.
Le "en fait" prend alors plus de sens. Il signifie : "dit autrement, plus précisément".Il comprit alors que quelque chose cherchait à lui parler.
Toute la première citation ne sert qu'à "expliciter" la seconde, sans nouvelle information apparente.
Ce besoin d'expliciter produit constamment l'impression de "tourner autour" (et comme d'habitude, dans mon égoïsme j'ai pensé à moi). Et justement, ce que je voulais montrer dans la première citation, c'est qu'en dépit d'une amplification assez longue, on en comprend moins que ce que dit la citation seconde : "semblait", "comme si" sont très loin de faits. Le lecteur s'y perd plus facilement qu'il n'y trouve de quoi affirmer ses croyances.
Je passe sans doute trop vite sur la forme, je le regrette moins que de faire l'impasse complète sur la question de la solitude.
Si je fais l'impasse dessus, c'est volontairement. La question aurait pu être importante mais là encore, comme pour le Roland, je demande à ceux que la solitude a frappé de lever la patte.
La solitude pourrait être un bon moteur de tension pour la partie "à vide" du texte que je crois déceler. Mais en l'état, il est noyé, peu souligné et le lecteur fait donc l'impasse dessus.
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- Zarathoustra
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Tu pars du principe que tout ceci existe parce qu'ils ont (un peu plus) d'existence dans le récit que tu as d'abord lu. Tu le confirmes par:Qui a gagné ? Qu'est devenue l'armée ? Que sont devenus ~Loenstroeck et Ilda ? Où est la mort ? Où sont les dieux ? Quid du changement ? Du besoin ?
Donc c'est un peu l'inverse qu'il fallait faire, mais je sais que ce n'est pas simple, voire sans doute impossible: faire abstraction de ce que vous avez déjà lu. Donc Ilda n'existe pas ici pour la simple raison qu'elle n'avait pas été vraiment créée. Elle est une figurante.La première chose qui me vient en tête est la disparition d'Ilda. À tout bien prendre, en fait, elle aurait pu aussi bien ne pas exister ; son mari encore moins. D'ailleurs le dialogue du départ, l'unique dialogue du texte, contraste fortement avec ce que j'appellerais le silence de la suite.
Tu as raison, c'est bien d'ailleurs ce qui fait que le texte a été pas mal changé (du moins, j'espère que tu me l'accorderas). Mais c'est aussi parce que les deux textes ont deux objectifs différents. Le premier était de faire un portrait, donc de parler du devin, qui accessoirement, très accessoirement faisait partie d'un ensemble (pour lequel je m'étais pas foulé parce que ce n'était pas mon sujet). Les econd fut de répondre à tes questions parce que les quelques lecteurs qui ont lu cette version m'avait fait les même remarque que toi. Et d'un portrait, j'ai finalement fait une histoire malgré moi. Sur cette histoire, j'ai essayé de donner un peu de consistance tout ce qui te manque (et je ne pense pas y avoir encore suffisemment parvenu, il faudrait encore une autre version donc tout réecrire pour que cela soit satisfaisant sur ce point), mais u coup, ce n'était plus un portrait, donc le texte se doit de reposer sur de mécaniques différentes.Les quelques rêves et les très rares événements - quand il y en a - ne suffisent pas à maintenir la tension. L'annonce de la bataille finale, mais cela ne te déplaira pas, laisse ni chaud ni froid.
En fait, ce n'est qu'à partir du retour du devin que la tension reprend, d'autant plus forte que désormais il va quelque part.
Tu veux dire quoi? Que la premier phrase simple suffit et que la seconde est redondante, artificiellement compliquée? OU le contraire, que la phrase simple ne sert à rien puisque c'est développé après?On voit la différence de taille entre les deux citations, qui portent en fait sur le même objet. C'est effectivement que les paragraphes fonctionnent en explicitant l'information de départ.
Pour moi, ce serait clairement la seconde hypothèse. Non que je me complais à faire compliqué mais parce que la première phrase n'est pas de la littérature. Enfin, je sais pas si la seconde en est, mais la première n'en est pas dans la mesure où une "violente hallucination" personne n'est capable de la mettre dans sa tête en connexion avec l'histoire. Et si prétention un peu littéraire il y a, c'est bien rendre le plus perceptible possible le monde des sensations qui travaillent son corps. Mais nous avons déjà eu cette conversation: est-ce réel ou est-ce une interprétation sensorielle? C'est un miracle ou un délire? Pour faire un petit hors sujet, n'oublie pas que nous ne percevons le monde que par nos sens et que nos sens peuvent nous mentir (cf Descartes: comment savoir que tout n'est pas rêve autour de moi? Réponse: je pense donc je suis, à partir de cet axiome Descartes construit le monde autour de lui et sa méthode pour ne pas être dans l'illusion des sens)
Pour ma part, même si c'est involontairement, la première phrase donne un élément exterieur. La seconde, toujours plus alambiqué parle du monde des sensations. Et s'il est facile de raisonner exterieurement come peut le faire un lecteur, vivre le monde de sensation qui décrit montre toute la difficulté pour le devin de "comprendre" ce qu'il lui arrive. Il ne vit pas en raisonnant l'évènement mais en sublissant des sensations avec son corps, qui parasite toute lucidité.Le "en fait" prend alors plus de sens. Il signifie : "dit autrement, plus précisément".
Que tu soulignes le procédé est d'autant plus intéressant qu'on touche l'un des sens possibles du texte.
Tu mets aussi en valeur mon mode d'écriture par strate sur ce texte qui a connu une maturation assez longue et dont le "Chant des Pierres" est le dernier avatar. Le premier jet devait 4 pages, j'ai ensuite introduit un peu plus de "background". Puis j'ai creusé en profondeur des phrases que je trouvais peu explicite. Donc tout ce que tu dis est juste et montre une sorte de collage artificiel que j'ai essayé de rendre plus crédible par la suite.
La solitude est un thème qui n'est pas une fin en soi, mais c'est plus une composante d'un tout qui est le vrai thème. Disons que c'est un peu le premier niveau. Donc on peut voir que le devin est en manque de femme, c'est un premier niveau... mais on peut voir aussi la femme comme un symbole. Et le tout est plus à trouver dans la réponse aux paroles du prophète.La solitude pourrait être un bon moteur de tension pour la partie "à vide" du texte que je crois déceler. Mais en l'état, il est noyé, peu souligné et le lecteur fait donc l'impasse dessus.
Venant de ta bouche, c'est curieux! Soit tu as chercché à réfléchir trop haut, soit tu as réfléchi trop bas. De toute façon, le texte est quand même volontairement ouvert pour que chacun y trouve "sa" réponse, d'ailleurs, ce n'estpas forcément non plus un texte très profond au final.En général il y a donc l'effet d'une abstraction à laquelle le lecteur se raccroche mal - vu qu'il ne peut pas réfléchir lui-même, il est mis dans l'attente.
Pourtant, je donne des gros indices, et j'en explique deux littéralement. Comme toi dans certains de tes textes, j'avais peur que ce ne soit pas assez gros, donc j'ai insisté lourdement. Il y en a deux qui le sont pas et sans doute très difficile à voir. Je t'aide, lis avec attention certains noms. Puis tu mélanges avec les paroles du prophète et tu as un beau gateau tout chaud.
Mais bon, la fin est onirique aussi pour donner une dimension un peu poétique. Et fonctionner sur des symboles qui puisse parler à chacun. Donc moi-même je n'ai pas de propos complètement arrêtés à vous donner en guise de réponse.
D'un autre côté, tu mets effectivement en valeur que tout n'a peut-être pas sa place ici, que tout n'est pas forcément "pensé" de manière cohérente.
Ca, ça me dérange par contre parce que ça montre que j'ai echoué. Le début et la fin sont effectivement une sorte d'histoire, mais ce n'est pas le "portrait", donc c'est un hors sujet. En fait, il faudrait plutôt me dire: supprime le début, supprime la fin, et voilà ton sujet. Ou alors, il m'aurait fallu sauvegarder la première version plus synthétique (c'est tout le drame de l'utilisation de Word: on corrige, on corrige, et on écrase des trucs qui peuvent au final donner un truc meilleur qu'un texte surtravaillé)Tu devrais essayer, entre sa première harangue de foule et la bataille (au fond l'unique bataille du texte), de tout supprimer. Du moins écarte mentalement ce contenu et regarde comment tu aurais pu le résumer, en transition des deux états. Je crois que le texte gagnerait énormément en force.
Donc ce qui précède et ce qui finit, c'est pour pour rendre possible le milieu à savoir comment quelqu'un devient un étranger à lui-même à force d'obéir à des contraintes externes. C'est pourtant ce qui arrive à tout le monde dans la vie. On devient un autre soit pour plaire à l'âme soeur, à sa famille, à son chef, à des idées qu'on a pu avoir à un moment et qu'on se refuse de voir qu'elles ne sont plus notres etc. Quand il devient Grug (passage un peu ridicule en soi malgré moi), c'est ça que je montre. Il est devenu un littéralement étranger à lui-même, une sorte de monstre qui est l'incarnation de ce qu'on attend de lui.
A partir de là qui est-il vraiment? Celui d'avant, donc du tout début? Grug lui permet de se réaliser véritablement? Ou un autre qu'il n'a jamais laissé vivre par lacheté ou compromis? Là aussi, le texte est ouvert.
Bon, voilà plein de blah blah qui ne veut pas dire que mon texte est réussi pour autant. Je retiens qu'il t'a un peu ennuyé par sa longueur et son vide, donc la forme n'est sans doute pas satisfaisant. Mon problème, c'est qu'entre la réponse que j'ai essayé d'apporter à cet échec, je ne retrouve plus mon projet initial.
Pour vous, avoir les deux version du texte, c'est un peu vous donner mes choix. Et Ilda est un personnage que je trouvais intéressant, donc ma réponse entre autre fut de le développer. Puis ça a chamboulé ma maigre intrigue, ouvert d'autre portes, et puis j'en ai fini par oublier le message initial. D'où l'obligation de trouver une autre fin au Chant des Pierres. D'où pur moi, deux textes qui sont très différents bien que le materiau soit pour grande partie indentique.
Bon courage pour me lire....
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- Vuld Edone
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Nous sommes dans le cas du "cochon" du film "Simpsons", pour ceux qui l'ont vu : élément important mais secondaire, qui disparait entre deux. J'en connais peu qui critiqueront cette animation.
Quand tu le dis, c'est vrai. C'est l'introduction qui nous met en position d'attendre de l'événementiel, en la supprimant - ou en la modifiant - avec plus de réflexion et moins d'action, sans doute le corps du récit nous toucherait plus.
D'un autre côté, j'ai appris à mes dépens que le lecteur préférait de loin le passé simple à l'imparfait, et l'action à la réflexion. Il faudrait faire passer la même chose, mais avec plus d'événements. Un dialogue par exemple. Le dialogue dit la même chose mais les gens préfèrent.
Et nous, on fait avec.
Il y a quelque chose qui me dérange.
Quand tu parles d'obéir à des contraintes externes, et quand je regarde Grug, il semblerait plutôt que le devin part d'un état de dépendance aux autres à une affirmation de soi, par ses idées (son idée d'aller en guerre), idée qui finit par le rendre étranger à lui-même.
Il devient autre en s'affirmant.
Si le texte devait donner une réponse : Grug dure seulement le temps de son apparition et par la suite, l'image qu'ont les gens de Rêve à vie n'a aucune influence sur ce dernier. Il est donc resté lui-même. Il y a même à la fin un retour aux sources.
Il faudrait vraiment que les autres s'expriment pour conclure quelque chose.
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- Zarathoustra
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Pour moi, c'est plutôt qu'il cristallise les rêves et attentes de son peuple (voire du lecteur) en devenant Grug. Certes Reyva'vih se découvre Orateur, donc oui il se découvre lui même aussi, mais diificile de dire que ce sont "ses" idées.. n'oublie pas que ses intentions de départ sont loin d'être altruistes et sont plutôt de manipuler pour être enfin valorisé aux yeux des autres. Les autres veulet du rêve, il leur vend du rêve: revenir vers leur terre d'origine. Mais un rêve qui a un prix à payer: la guerre.Quand tu parles d'obéir à des contraintes externes, et quand je regarde Grug, il semblerait plutôt que le devin part d'un état de dépendance aux autres à une affirmation de soi, par ses idées (son idée d'aller en guerre), idée qui finit par le rendre étranger à lui-même
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- Vuld Edone
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Il reste que pour le lecteur - on me corrigera - Rêve à vie ne change pas. Son doute est constant. Le seul moment où il n'agit plus par lui-même, c'est à son retour.
Une inversion qui correspond beaucoup à mon écriture et que je suis censé apprendre à éliminer.
Le spécialiste du fond, c'est Krycek, pas moi.
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- Zarathoustra
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Oui, tu as raison. Il doute toujours. Pourquoi? Parce qu'il ne comprend pas ce qui lui arrive et ce qu'on attend de lui lorsqu'il rentre dans sa tente (on ne croit pas au divin/l'irrationnel). Lorsqu'il est Grug, tout est limpide parce qu'il répond à ce que les autres veulent (ou parce qu'une entité prend possession de lui si on veut être croyant). Lorsqu'il rentre chez lui, il est malade. Son corps (Okkor) lui donne des informations que son âme (Halam) ne comprend pas. C'est un devin qui "voit" pour les autres mais qui est aveugle pour lui même. Voilà, c'est ça, le portrait du devin.Il reste que pour le lecteur - on me corrigera - Rêve à vie ne change pas. Son doute est constant. Le seul moment où il n'agit plus par lui-même, c'est à son retour.
Il ne change pas mais le gouffre entre ce qu'il était et ce que Grug est ne fait que s'agrandir. Son doute est constant car encore une fois, il est hanté par des phénomènes sensitifs et qu'il ne sait pas s'ils sont fiables. Est-ce lui qui est fou d'entendre tous ces bruits et avoir toutes ces visions qui viennent de son monde intérieur ou est-ce qu'une entité surnaturelle existe qui vient du monde extérieur? Le texte n'est pas là pour apporter une réponse à la question mais juste là pour la poser.
Autant tu mets en lumière certaines incohérences dans ma démarche autant le fait que tu as bien senti qu'il doute toujours montre que je suis rigoureux sur ce point juqu'au bout (et c'était quand même bien mon but premier).
Et la fin est également cohérente: devient-il définitivement fou (Rêve/âme)? Est-ce sa mort (vie/corps)? Est-ce la fusion avec le "divin" qui enfin lui apporte la sérenité (et il réalise enfin la prophétie: soyez un (grug et Reyvavih dans un même corps donc harmonie entre ses rêves et sa vie, entre son corps et son âme, entre le féminin et le masculin))? A chacun de sentir dans quel camp il appartient.
Et Vyréelle est le miroir de tout ça. Elle est femme (vs le masculin), elle vénère Halam (l'âme vs Okkor/le corps) et porte la vie (vs le rêve) mais elle va connaitre la même chose en inversée. La boucle est bouclée. Et lorsqu'elle apparait en Rêve, elle apparait plus comme une forme spectrale au devin (c'est un peu une vision de mort, mais là c'est mon subconscient qui a travaillé pour moi).
Voilà, tu as là, je pense, toutes les clés du texte. A toi de me dire ce qui cloche par rapport à tout ça, sur la forme si le fond ne t'intéresse pas. . Mais je pensais qu'on pouvait lire mon texte pour ce qu'il est en premier lieu: un portrait d'un devin qui ne sait pas s'il en est véritablement un. Plutôt de partir sur un acquis, montrer combien ce n'est pas aisé d'accepter ou de vivre de tels phénomènes, je pensais que c'était suffisant pour y trouver un plaisir de lecture. Ce but n'était pas atteint parce que la plupart de mes lecteurs sur cette version du texte m'ont fait les même reproches (un peu répétitif, pas assez d'action, un côté toile de fond de pacotille, bref un peu austère).
Par contre, le texte que j'ai modifié que vous avez d'abord lu avait pour vocation d'améliorer tout ça, mais, du coup, il ne délivre plus le même message malgré moi (et s'il l'a encore en lui de manière résiduel, il est trop dilué et ne peut plus être vraiment découvert). Voilà pourquoi j'ai trouvé nécessaire de faire vivre les deux versions de ce texte. Voilà pourquoi je dois modifier la fin.
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- Vuld Edone
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Pour donner de l'événementiel au texte et expliciter la problématique du devin, il suffit de lui faire prendre peur. Si ça arrive, ça arrive. Mais s'il appréhende que ça arrive, s'il l'espère, s'il [x] que ça arrive, le lecteur sera déjà plus intéressé.
C'est facile, ça se tire du fantastique et je crois que le texte y perdrait.
Si j'ai bon souvenir, la revue "Solaris" en traitait dans "comment ne pas écrire...". Elle donnait l'exemple de quelqu'un dont les livres de la bibliothèque disparaissaient. Passionnant. La revue proposait que cette personne réagisse, essaie d'appeler les gens, de répertorier ce qui disparaît.
À titre d'exemple, j'ai été fortement attiré par le devin avalant une motte de terre, ce qui lui permettait de dire ensuite : "il la détestait toujours, cette terre". Cela m'a bien plus frappé que Grug.
En somme, il faut un devin actif, par la loi de "c'est le héros".
Mais si tu ne veux pas d'un devin actif, si tu veux le laisser subir, alors il faut travailler les phénomènes : les rendre frappants, les rendre nécessaires (non que le lecteur les prévoie mais qu'on sente qu'ils tendent quelque part), en faire des personnages.
Le rêve de la femme mortelle. Ce rêve n'a pratiquement aucun répondant dans le texte et en fait, on ne sait pas bien pourquoi il est placé là. En tant que lecteur, je n'ai pas eu l'impression d'y apprendre quoi que ce soit.
Il aurait suffi de dire que la femme ressemblait au monolithe pour que le lecteur y retrouve un personnage familier.
Aussi, ce rêve est introduit dans le paragraphe par "... de vague répit". Le rêve est un répit, une annonce trompeuse. Selon ce qui précède le rêve, une pensée du devin, un état de fait, le sens que recevra le rêve diffèrera complètement.
Cela vaut un peu pour tout. On a du mal à savoir pourquoi soudain Grug apparait. J'avoue, à y repenser, que c'est soudain. En fait, ça nous tombe dessus et on ne sait pas bien qu'y chercher.
Et j'ai l'impression de me planter trente-six couteaux dans le dos.
Il y a un pari encore à essayer, qui serait celui de la parfaite franchise. Au risque un de retirer son droit d'interprétation au lecteur, deux de dévoiler les rouages du texte, tu pourrais essayer d'annoncer au lecteur ce qui est à venir et de lui dire ce qui se passe.
Si avant qu'il ne devienne Grug, quelque part tu avais dit qu'il risquait de le devenir, plutôt qu'un simple phénomène, ce pourrait être une véritable révélation.
Mais plus généralement, et cela va peut-être te surprendre, il faudrait écrire le reste du texte avec le même style que tu as utilisé pour sa première partie, jusqu'à :
... Il s’enfuit, littéralement paniqué à l’idée d’avoir pu être maudit.
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- Zarathoustra
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Le jour où j'ai trtouvé cette idée, j'avoue avoir pensé que je tenais vraiment mon perso. C'est peut-être l'idée qui me plait le plus dans mon texte! Et elle est venue sans que je laprépare par magie. C'est ça que j'aime en écrivant, saisir des trucs qui viennent de nul part.À titre d'exemple, j'ai été fortement attiré par le devin avalant une motte de terre, ce qui lui permettait de dire ensuite : "il la détestait toujours, cette terre". Cela m'a bien plus frappé que Grug.
Un rêve pour moi se doit de rester ouvert et pas trop lourdement explicit. Là, il joue un rôle de catalyseur, il donne un visage au manque qui ronge le devin et qui trouve leur sens dans les deux scènes finales. Retire le rêve, la fin n'aurait pas le même sens.Ce rêve n'a pratiquement aucun répondant dans le texte et en fait, on ne sait pas bien pourquoi il est placé là. En tant que lecteur, je n'ai pas eu l'impression d'y apprendre quoi que ce soit.
Ben oui, je ais bien, c'est pourquoi il y a eu une 2eme version. Et qu'elle est tellement différente que je crée d'autres problèmes non résolus. En voulant réequilibrer cette version, j'ai crée d'autres déesquilibre. En l'état, aucune des 2 versions ne me satisfait pleinement pour ce que je veux du coup en faire.Mais tes réflexions sont tès pertinentes et m'éclairent bien sur des pistes de retravail. Mais pour l'heure il me faut boucler le Chant des Pierres (que j'ai recommencé d'écrire, peut-être un chapitre pour la prochaine MAJ?)Mais plus généralement, et cela va peut-être te surprendre, il faudrait écrire le reste du texte avec le même style que tu as utilisé pour sa première partie, jusqu'à
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- Monthy3
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Je comptais au début relever les erreurs d'orthographe/grammaire/conjugaison, mais il y en a quand même un certain nombre donc je vais passer outre. Elles ne troublent pas tellement la lecture, de toute façon.
La différence majeure avec "l'autre" portrait, rallongé, est à mon avis le fait que ce texte est réellement centré sur Reyv’avih seul, et notamment Ilda et Lonstroek jouent un rôle mineur, effacé - ils auraient presque pu ne pas exister. Finalement, qu'apportent-ils ? Pas grand-chose. Le rêve d'Ilda n'a aucune influence sur la suite des événements, et comme tu as ôté ici la concupiscence du devin, elle n'a même pas cette finalité d'être la rivale, d'une certaine mesure, du monolithe.
Par ailleurs, la présence du couple n'apaise aucunement la solitude de Reyv’avih, ce qui signifie que leur impact est quasi nul.
En fait, quel rôle avais-tu voulu leur donner ?
Ensuite, s'agissant du déroulement général des événements : le principal reproche que je ferais au texte serait la passivité totale de Reyv’avih quant à ce qui lui arrive. Du début à la fin, il ne fait que réagir, et encore. Il est poussé par ses visions et hallucinations, et ce n'est jamais lui qui progresse dans sa compréhension. Tout arrive naturellement. Il serait resté bien gentiment au nord, dans ses terres gelées, que le message n'aurait pas varié. Il aurait évolué de la même façon.
J'ignore si tu comprends ce que je veux dire, je vais donc essayer de préciser : du début à la fin, Reyv’avih n'est qu'un pantin. Il n'a aucune volonté - ou, en tout cas, sa "volonté" ne le mène absolument à rien. Et c'est logique. En fait, il n'a lui-même aucune prise sur les visions qu'il peut faire et n'a même rien à interpréter. Il est voué à la passivité, puisqu'il n'a aucun moyen d'influer sur ses rêves.
C'est dommage.
A présent, je vais citer au hasard quelques passages qui m'ont paru important (sans doute souvent à tort, m'enfin).
Je trouve cette phrase particulièrement enfantine. D'accord, Reyv’avih est une lavette, mais quand même. On dirait un gamin de douze ans.- Et d’abord, à quoi ça peut bien ressembler, un message de gros cailloux ?
C'est là en fait que, selon moi, se trouve révélée l'impuissance totale du devin à influer sur les événements. Il se propose ici de faire le choix de la folie. Mais la folie est-elle vraiment un choix ? A partir du moment où lui-même résume le fait de basculer dans la folie comme une option pour laquelle lui opterait volontiers, il est pour moi lié à des fils tirés par un marionnettiste sur lequel il n'a aucune prise.En fait, secrètement, il aurait voulu que le rêve soit enfin réalité, que ses deux amis assistassent à sa consécration, quitte à véritablement basculer dans la folie car il supportait de moins en moins cette médiocrité qu’il vivait et qu’on lui renvoyait sans cesse.
Perplexe !? Il vient de se produire un événement attendu depuis des générations et il n'est que perplexe, au point de ne prendre qu'une heure pour y songer ? Je le trouve bien impulsif (et insouciant), eu égard à sa personnalité. Le terme est bien trop faible. Je pense qu'il faudrait plutôt pencher du côté du bouleversement.Rendu perplexe par ces derniers évènements
J'y reviendrai à la fin de mon commentaire.« Pour contenter autant de dieux affamés, apprenez à n’être qu’Un. Et que tout ce qui vous divise soit banni de vous. Soyez un Tout, soyez l’Unique, là réside la clé. »
La belle affaire ! Il ne force rien du tout, le pauvre Reyv’avih, puisque ses décisions n'auront de toute façon aucune influence sur le message qui le hante. Il aurait pu prendre toutes les décisions possibles (hormis le suicide), le résultat aurait été le même : le temps aurait joué son rôle et le message se serait éclairci.Dans la vie, il faut parfois savoir forcer son destin, même si on ne mesure pas toujours les aléas qui s’y dissimulent.
J'apprécie l'ironie.Personne excepté lui n’avait maintenant le moindre doute sur ce qu’il restait à faire.
Là encore, j'aime beaucoup la tournure...Une immense clameur retentit dans la toundra. Certes, les pierres avaient parlé mais les hommes, plus fort encore, avaient hurlé.
et là également. Tu as le don pour trouver des tournures qui frappent. Je n'en ai relevé que peu, mais elles pullulent et ça donne une véritable force au texte. Je formule juste une petite réserve, ici, sur les "...". Le "." seul aurait renforcé l'impact.En l’avalant, il sut qu’il n’avait pas changé, car, cette terre, il la détestait toujours…
Wow ! Rien que cela ! Cette exclamation résume bien ma surprise devant ce que je considère comme une légère exagération - ou alors un enchaînement bien trop rapide des événements. Pour moi, ce n'était qu'un chef tribal, qui aurait certes réuni plusieurs clans sous sa bannière, mais de là à parler de nations... Ou alors, j'ai juste sous-estimé la taille des armées mais, dans ce cas, je trouve que c'est amené trop rapidement.Des généraux de plusieurs nations l’avaient rejoint pour offrir leur expérience et leurs conseils.
Par ailleurs, je trouve que "nation" à une consonance très moderne, pas forcément appropriée.
C'est là que pourrait se trouver battu en brèche le principal reproche que je te fais (cf supra) : c'est tout de même Reyv’avih qui a choisi telle ou telle interprétation. Certes. Mais je reste persuadé qu'il aurait pu prendre n'importe laquelle, le résultat aurait été le même en fin de compte, à cause de ce si heureux destin.Ou pire, qu’arriverait-il s’il l’avait volontairement mal interprété pour en tirer personnellement profit ?
Notons ici le retour de la notion d'unité.Il avait besoin d’une présence, de chaleur et… de froid.
Belle formule également, et très représentative de l'aveuglement du devin comme des gens qui le suivent.En fait, il n’avait plus aucune conscience du véritable symbole qu’il était devenu aux yeux des siens et de ses ennemis.
Léger manque de subtilité, quand même, si l'on compare ce nom à celui de Reyv’avih. Le premier ne se prononce pas naturellement "rêve à vie" grâce au "ey" qui peut faire le son "eille" (c'est comme cela que je le prononçais). Mais "Vyréelle", bof bof.Et il avait même entendu son nom, beau comme une femme: Vyréelle. Vyréelle, comme la femme qui hantait son rêve ?
Comme prévu, je reviens donc au semblant de prophétie :
Et je vais tant bien que mal tenter de la mettre en relation avec la fin du texte. Imaginons que Reyv’avih et Vyréelle soient chacun restés de leur côté depuis le début et n'aient pas fait d'étincelle, que Reyv’avih n'ait pas osé lancer sa tribu à la conquête du sud suite au message et qu'il ait finalement compris ce dernier au fil du temps. Rien n'aurait changé pour leurs peuples respectifs : ils seraient restés là à attendre, à espérer sans y croire des jours et une terre meilleurs. Bon.« Pour contenter autant de dieux affamés, apprenez à n’être qu’Un. Et que tout ce qui vous divise soit banni de vous. Soyez un Tout, soyez l’Unique, là réside la clé. »
En quoi est-ce que cela contenterait des dieux affamés ? Pas de guerre, pas de sang, pas d'interactions, juste une morne tranquillité. Pas de quoi rassasier quiconque, en somme. En fait, je n'ai pas vraiment compris la logique de la prophétie (ou du "conseil prophétique", peu importe) et je ne suis même pas sûr qu'il en existe une. Pourrais-tu m'éclairer là-dessus ?
Bon, en revanche, bien que la fin laisse dans l'ombre le dénouement des combats, je la trouve bien vue et je trouve qu'elle conclut bien le récit. Le portrait est brossé, la touche finale étant apportée par Vyréelle - et le simple procédé de reprendre les paragraphes du début crée un effet savoureux, ainsi qu'un effet de cercle, de répétition ou d'infini. Cette fin me fait même au dénouement de la Tour sombre de King : alors que j'ai généralement horreur des fins ouvertes (fustigeant ce que je considère comme de la paresse de la part de l'auteur), elle est dans les deux cas (chez King et chez toi) la plus appropriée.
Fiou, j'en ai terminé. A toi la parole
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- Krycek
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- Je réclame (décidément !) haut et fort la suite de la première version du Devin (mais qu'est ce que vous avez tous en ce moment à trainer pour nous donner des suites ?! ).
- Cette version m'a parue tout de même beaucoup plus digeste, en disant beaucoup plus que la première (que nous avons lue) avec moins de mots.
- La chute est néanmoins légèrement téléphonée, quoique tout de même très appréciable.
Peu constructif tout ça, mais je pense que tu as déjà beaucoup à répondre aux critiques précédentes et je manque malheureusement de temps.
Plus court encore : je préfère cette version.
...
Ah si ! Quelques points que j'ai notés :
Cette réponse du devin à Ilda qui lui parle de son rêve m'a semblée un peu trop malhabile dans le sens où tu te sers de sa réponse pour exposer au lecteur ce que tu veux lui apprendre... mais trop ostensiblement.Zara écrit: Mais tu crois vraiment qu’une telle chose puisse se produire ? Cela fait des siècles que l’on attend en vain. Crois-tu que je vaille vraiment cet honneur ?
Laisse moi comparer aux séries TV, par exemple, où parfois ils n'ont pas le temps d'un épilogue à l'épisode et où les persos se retrouvent au bar (let's say) pour clore l'enquête en dialoguant autour de ce qui est advenu du coupable... et tous ajoutent une partie de l'épiloque, partageant ce que tous connaissent déjà... à la seule intention du spectateur.
Voilà ce que je veux pointer ici, franchement, à la place du devin, Ilda et son homme, connaissant tout de ce qu'elle implique, aurais-tu répondu ainsi ? J'aurais trouvé moins maladroit quelquechose du genre "Il esquissa un sourire contrit, seule réponse possible à cette vaine attente qui durait depuis déjà trop longtemps" et axer la suite du dialogue sur le fait qu'il ne réponde pas à ce rêve, qu'il n'y croie pas et donc ne prenne pas la peine d'en parler.
Non ? D
Cette opposition avec la fuite qu'il prendra juste après m'a fait sourire. Et cette remarque du devin qui attend son heure a un je-ne-sais-quoi qui m'a plu.Zara écrit: Tu peux faire ton numéro, je saurais saisir ma chance !
Dernière chose : As-tu déjà joué à Morrowind ? Il y a un personnage dedans qui te donne les quêtes relatives au sucre de lune (drogue) et te fait devenir un de ses adeptes... il s'appelle Reyv’avih.
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- Zarathoustra
- Hors Ligne
- Messages : 2081
A Monthy:
Je comptais au début relever les erreurs d'orthographe/grammaire/conjugaison, mais il y en a quand même un certain nombre donc je vais passer outre. Elles ne troublent pas tellement la lecture, de toute façon.
N'étant pas doué pour les dictée il y a déjà longtemps, je suis toujuors preneur de mes fautes car généralement je les répètes sauf lorsqu'on me les indique.
En fait, il y avais une version antérieur à ce texte où il n'existait pas, mais je ne l'ai plus. Donc vous êtes attiré par leur présence parce que vous avez d'abord lu une version ultérieur où je les ai développés. Ici, ils ne sont que des figurants et si vous aviez lu d'abord ce texte vous ne seriez pas étonnés. En fait, la bonne question c'est: pourquoi je les ai développés par la suite?En fait, quel rôle avais-tu voulu leur donner ?
C'est un point qui peut effectivement frustrer le lecteur. Pour ma part, ce texte s'attarde sur le fait qu'on n'a le droit de croire ou de ne pas croire au surnaturel. Le devin entend quelque chose et il décide que c'est la prophétie. Après il ne maitrise pas les conséquences parce qu'il devient finalement quelqu'un d'autre. Tu trouveras des explications précises dans mes propos avec Feurnard sur la question. Mais c'est vrai qu'il devient passif, pour ainsi spectateur. Je n'avais pas vu cet aspect qui découle finalement indirectement de mes postulats.En fait, il n'a lui-même aucune prise sur les visions qu'il peut faire et n'a même rien à interpréter. Il est voué à la passivité, puisqu'il n'a aucun moyen d'influer sur ses rêves.
C'est la phrase d'une personne qui finit par prendre en dérision ce qu'on attend de lui et qui se demande si tout n'est pas absurde. Elle montre que le devin prend des distance avec son rôle.Je trouve cette phrase particulièrement enfantine. D'accord, Reyv’avih est une lavette, mais quand même. On dirait un gamin de douze ans.
Oui, c'est pas terrible. Je fais les choses à moitié. Je veux donné de la consstance à une toile de fond, mais en fait, je n'y attache pas d'importance et je bacle malgré moi. La 2eme version voulait corriger le tir. Et je crois que la phrase a subsisté (et elle est toujours aussi énorme). Un truc a vraiment supprimé.Wow ! Rien que cela ! Cette exclamation résume bien ma surprise devant ce que je considère comme une légère exagération
C'est toute l'ambiguité que je veux développer. Bon le devin révèle une prophétie auquel i ne croit gfinalement pas mais qu'il exploite. Mais comme son peuple n'attendait que ça, effectivement, la prophétie devient prétexte. Est-ce que ça marche parce que c'est la prophétie ou est-ce parce que tout le monde veut y croire et déplace du coup des montagne?Mais je reste persuadé qu'il aurait pu prendre n'importe laquelle, le résultat aurait été le même en fin de compte, à cause de ce si heureux destin.
C'est moins subtile volontairement pour que l'on s'interroge sur Reyv'avih que je suppose que personne n'avait lu comme "rêve à vie". Dans ça, je pense qu'on ne peut pas comprendre le 1er prénom. C'est parce que Vyréelle n'est pas subtil qu'on peut éventuellement decrypter l'autre.Léger manque de subtilité, quand même, si l'on compare ce nom à celui de Reyv’avih
Je l'ai expliqué à Feurnard. Pour faire très court, l'unité en question, c'est l'unité entre le rêve et la vie, entre le féminin et le masculin, entre l'âme (Halam) et le corps (Okkor). Reyv'avih bascule dans la folie parce qu'il ne fusionne aucun de ces 3 dualités. Il n'écoute pas son corps (son mal), son esprit (ses rêves), vit seul (sans femme), ne croit pas à la prophétie (le rêve) et vit une vie qu'on lui impose.Comme prévu, je reviens donc au semblant de prophétie :
Content que cela t'aies plu. Au départ, il n'y avait pas de paragraphe sur Vyréelle. Le texte se finissait sur l'élan du devin sur le monolithe. Ce rajout réequilibre le texte puisque c'est le pendant de ma "démonstration".alors que j'ai généralement horreur des fins ouvertes (fustigeant ce que je considère comme de la paresse de la part de l'auteur), elle est dans les deux cas (chez King et chez toi) la plus appropriée.
A Krykry
J'ai repris l'écriture. Je pensais rajouter un chapitre, finalement, il y en aura deux. L'un est presque terminé. La fin est trouvé, mais tout est à écrire. Donc encore un peu de patience. Mais j'ai confiance pour la terminer, des idées sont venues pour débloquer mon texte et mon envie d'écrire.Je réclame (décidément !) haut et fort la suite de la première version du Devin (mais qu'est ce que vous avez tous en ce moment à trainer pour nous donner des suites ?! ).
Ca ne me va pas. Le devin ne fait que douter sur la suite même quand tout le monde le croit. Donc son propos me parait très cohérent avec ce qu'il vivra. En plus, elle montre l'état d'esprit du devin face aux autres et explique son sentiment de dévalorisation."Il esquissa un sourire contrit, seule réponse possible à cette vaine attente qui durait depuis déjà trop longtemps" et axer la suite du dialogue sur le fait qu'il ne réponde pas à ce rêve, qu'il n'y croie pas et donc ne prenne pas la peine d'en parler.
C'est une coincidence incroyable! En tout cas, le personnage que tu décris a effectivement du potentiel.il s'appelle Reyv’avih
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