file [Mai 2009] L'Échiquier, Chapitre 12 - D'un seigneur l'autre

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il y a 15 ans 6 mois #15459 par Vuld Edone
[jarticle=621:1eey2sh1]L'Échiquier, Chapitre 12 - D'un seigneur l'autre (3/3)[/jarticle:1eey2sh1]
par [jauteur:1eey2sh1]Monthy3[/jauteur:1eey2sh1]

Je n'ai plus des souvenirs précis de la première part de ce chapitre, j'en ai de plus clairs du second et notamment de la scène de massacre. Mais tout comme j'ai pris cette saga en cours de route - chapitre 7 - je lirai cette part-là sans tenir compte de ce qui précède.

Le grand point fort de l'Échiquier, et je dirais, autour de quoi tout tourne - parfois bien plus que le jeu des pions - c'est sa magie. Et les combats, à ce titre, hypnotisent. Parfois légèrement trop loin, l'Arme qui s'envole tourne (presque ?) à l'étrange, et l'Arme agonisant... mais c'est un avis personnel.
Autrement, ces combats sont ce qui m'a marqué le plus, et que j'ai parfaitement retenu. Le messager n'est pas encore ce qui produit l'action : il y a d'ailleurs dans ce départ trop de marqueurs de tension :

Les serviteurs étaient en train d’apporter le dessert lorsque la double porte s’ouvrit dans un fracas et qu’un messager essoufflé entra. Il salua l’assemblée nerveusement avant de s’approcher à pas vifs jusqu’à Todrick K’Rhasco, devant lequel il s’inclina.

"dans un fracas", "essoufflé", "nerveusement", "à pas vifs", en fallait-il autant ?
La véritable action démarre plutôt quand on brise les règles, quand le roi sort de son rôle pour s'en prendre au noble, quand enfin on se révèle. C'est alors que tout s'enchaîne et cet enchaînement, on peut le discuter, il en reste impressionnant. Tout peut alors se jouer et tout est mis en suspens.

Je dirais surtout et alors qu'au contraire de bon nombre de chapitres, nous sommes là des spectateurs qui "profitons du spectacle". Et je me souviens, au chapitre 7, avoir été impressionné, réellement, par cette vague de magie sur le cortège. Le combat est de pure fantasy, de la poudre aux yeux, de la très belle poudre.
On passerait du temps à tenir compte des rebondissements, notamment les dagues mais le combat vit surtout par les vagues de magie devenues concrètes, palpables, et qui semblent se battre à la place des personnages.
Pour moi, le point ultime aura été la réapparition de cette magie d'Invocation, qui s'attaque d'abord au nécromancien, et même si j'apprécie assez peu l'idée des os, cette magie devenue elle-même un personnage est suffisamment impressionnante par elle-même.

À bien prendre ce premier commentaire de ma part, je me demande si les vrais personnages de l'Échiquier ne sont pas la magie même.

Un mot sur le message apporté par le roi : il a quelque chose d'une trop grosse farce, qui enlève toute sa force au véritable message : "C'est un piège." Il est simplement difficile d'imaginer que quelqu'un envoie une telle lettre à son roi, surtout en pleine recherche, et pour plus de contexte, je l'aurais plutôt vu joindre la lettre trouvée au lieu d'en recopier un passage.
En somme, c'est un problème de prise en charge : la lettre lue au roi n'est pas celle de ses soldats, qui devraient le servir, mais la voix de celui qui veut se moquer de lui. Et si je comprends pourquoi cette seconde a pris le pas sur la première, j'aurais préféré que les soldats assument leur rôle.
C'est trop joué.

Il n'y a surprenamment rien à dire concernant Cytise & Co.

Je ne trouve pas de commentaire à faire sur la forme, pas de détail qui m'aurait autrement frappé. J'y ai reconnu un style qui au-delà du tien est partagé par beaucoup d'histoires à succès pour les adolescents, et qui je crois plait suffisamment pour te justifier.
Mais c'est aussi dire que je n'ai trouvé dans ce texte aucune réelle audace, peu de recherche, ce qui profite à l'efficace. Beaucoup de gens écrivent ainsi, et ça marche, mais ton style à toi y perd. Après, ce n'est qu'une recherche formelle, ça n'intéresse que moi.

De la lecture des chapitres sept à douze, je retiens surtout que l'équipe de Therk est complètement effacée et que les pions de la Cour ont très peu d'importance. Ce qui tient tout l'intérêt du récit, c'est cette magie or, qui attise la curiosité. Et c'est peut-être parce qu'on en parle le moins qu'elle est le plus intéressant du texte.
L'enquête de Therk avance beaucoup trop lentement, et trop en-dehors des autres événements, pour que la redirection sur l'assassin relance l'intérêt. De même, la place du roi a été si constamment dévalorisée qu'un changement de pantin ne suffit pas à passionner. Enfin les personnages, mais c'est peut-être moi, je n'imagine pas que d'une partie à l'autre des changements suffisants - que je ne vois pas annoncés - font vouloir la lecture de l'autre part.
Sans la magie et notamment la magie or, je dirais que l'Échiquier est une bonne histoire mais que je ne tournerais pas la page.

J'ai par contre, en bouclant ce chapitre, eu l'envie très vive de relire les premiers chapitres de l'Échiquier, pour en apprendre plus sur la magie qui décidément, l'ai-je assez souligné, est pour moi le point fort de ta saga.
Qui constitue, pour ainsi dire, tout ton univers.

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il y a 15 ans 6 mois #15466 par Monthy3
Bonsoir et merci pour le commentaire, Feurnard !

Je vais piocher dans celui-ci les éléments qui me paraissent les plus intéressants pour essayer d'y répondre, ce qui va me permettre, je l'espère, de faire une sorte de bilan de la première partie.

Je dirais surtout et alors qu'au contraire de bon nombre de chapitres, nous sommes là des spectateurs qui "profitons du spectacle".

Toute la première partie de l'Echiquier était en fait supposée être un jeu de pistes et d'indices, dont chaque personnage - parmi les plus importants - détenait une partie de la clef. Dans ce but, le lecteur était supposé, s'il le désirait, être actif ; ainsi, en recoupant les morceaux possédés par chaque individu (auquel manquait nécessairement une partie du puzzle), le lecteur devrait être à même d'anticiper la suite des événements.
Ce n'est pas forcément réussi. J'ai souvent été trop obscur, insuffisamment explicite, et peut-être même (bien que j'aie tout fait pour l'éviter) y a-t-il certaines incohérences qui battent en brèche tout le système - je l'ignore.
Cette volonté, cet objectif assumé ont deux conséquences :
- D'une part, cela explique que bien des personnages sont pour l'instant (trop ?) peu développés. C'était voulu ; peut-être maladroit, mais voulu. Ainsi, ta remarque :

De la lecture des chapitres sept à douze, je retiens surtout que l'équipe de Therk est complètement effacée et que les pions de la Cour ont très peu d'importance.

est tout à fait justifiée. La première partie est une enquête s'agissant de différents événements : les morts supposées du Roi et de Thorlof, la source de l'Invocation, et même la relation passée entre Fadamar et l'Arme de chair. Bref, c'est tout un jeu de correspondances et de renvois que j'ai tenté de mettre en place - qui demeure malheureusement trop fragile et, pour le moment, aussi incomplet qu'insuffisant.
- D'autre part, et j'en reviens aux premiers mots que j'ai cités, cela explique le dénouement de la partie et le renvoi du lecteur a un rôle définitivement passif à ce moment-là. C'est une sorte de récompense que je lui offre (et qu'il a bien méritée !), c'est pourquoi j'étais assez inquiet quant à la qualité des dernières scènes. Ta réaction me rassure, sur ce point.

À bien prendre ce premier commentaire de ma part, je me demande si les vrais personnages de l'Échiquier ne sont pas la magie même.

La magie, et particulièrement l'Invocation, est effectivement au cœur de l'histoire toute entière. Elle est réellement un personnage. Elle est à la base des mondes et, bien que les puissants ne s'en soucient que peu jusqu'à présent, elle va prendre de plus en plus de place. D'ailleurs, l'alchimie en est également une manifestation, mais celle-ci ne sera développée que bien plus tard.
Bref :

J'ai par contre, en bouclant ce chapitre, eu l'envie très vive de relire les premiers chapitres de l'Échiquier, pour en apprendre plus sur la magie qui décidément, l'ai-je assez souligné, est pour moi le point fort de ta saga.

Tu en apprendras vraisemblablement plus dans les chapitres à venir que dans les tout premiers, dans lesquels l'Invocation reste décidément bien mystérieuse - étant donné qu'elle est inconnue de la majorité des gens et personnages.

Pour moi, le point ultime aura été la réapparition de cette magie d'Invocation, qui s'attaque d'abord au nécromancien, et même si j'apprécie assez peu l'idée des os, cette magie devenue elle-même un personnage est suffisamment impressionnante par elle-même.

J'en reviens à ce que disais un peu plus haut : je désirais "combler" le lecteur, en tout cas le récompenser de son assiduité. Le procédé a donc été d'écrire une scène qui se voulait impressionnante (le duel Markvart - Arme de chair) et qui aurait pu être, par son intensité, la dernière dans l'esprit du lecteur, avant d'assener une nouvelle couche encore plus spectaculaire - l'apparition ultime de l'Invocation. J'ignore si la technique est aussi efficace que je la voulais, mais tes mots m'incitent à penser que je suis en tout cas sur la bonne voie.

Je ne trouve pas de commentaire à faire sur la forme, pas de détail qui m'aurait autrement frappé. J'y ai reconnu un style qui au-delà du tien est partagé par beaucoup d'histoires à succès pour les adolescents, et qui je crois plait suffisamment pour te justifier.

Là, c'est dur, et j'ai du mal à l'admettre. Bon, j'avoue ne lire point des masses d'"histoires à succès pour adolescents" et donc n'avoir pas énormément de points de comparaison ; mais tu es en train de me dire de cette façon que mon style est... naïf, ce qui ne me semble pas tellement être le cas. Peut-être dans certaines scènes plus légères, telles celles impliquant parfois Cytise. Mais dans l'ensemble, vraiment ?
Alors :

Mais c'est aussi dire que je n'ai trouvé dans ce texte aucune réelle audace, peu de recherche, ce qui profite à l'efficace. Beaucoup de gens écrivent ainsi, et ça marche, mais ton style à toi y perd. Après, ce n'est qu'une recherche formelle, ça n'intéresse que moi.

Cela, oui, je ne le nierai pas. Je prête moins d'attention au style lui-même qu'à l'histoire, justement parce que j'ai (avais ?) assez confiance en celui-ci. Je me lâche rarement (cela arrive), préférant me contenter de mes - maigres - acquis plutôt que de la travailler véritablement. Depuis combien de temps n'ai-je pas fait d'exercices de style ? Longtemps, soit.
Mais je pense qu'il y a une différence entre un style peut-être monotone (dans le sens "peu audacieux, un peu pépère) et un style faible, presque niais. Alors, peut-être que je me fourvoie. J'aurai du mal à le reconnaître, mais je le ferai si les autres confirment ton opinion. En attendant, je préfère conserver encore quelques illusions de ce côté et supposer que mon style n'est pas si mauvais - notamment dans l'intérêt d'un récit aussi long.

Enfin les personnages, mais c'est peut-être moi, je n'imagine pas que d'une partie à l'autre des changements suffisants - que je ne vois pas annoncés - font vouloir la lecture de l'autre part.

La partie suivante va voir les relations entre personnages évoluer un maximum, notamment dans le groupe de mercenaires. Par ailleurs, une majorité de la deuxième partie se déroule cette fois-ci hors de la capitale, ce qui change un peu - même si, effectivement, le ton du récit restera le même. Bref, j'espère que le dépaysement relatif et l'aspect psychologie (de comptoir ?) des personnages sauront sinon attiser ton intérêt, du moins ne pas trop t'ennuyer.


D'ailleurs, si tu le veux bien, j'apprécierais que tu développes un peu la question du style avec exemples à la clef. Tu auras noté que c'est l'aspect de ton commentaire qui m'a le plus ébranlé :?

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il y a 15 ans 6 mois #15472 par Imperator
Ne pas lire les commentaires des autres, ne pas lire les commentaires des autres, ne pas lire...

Et m***e !

Bon, ben j'ai lu le début de la critique de Feurnard sur les combats, et pourtant c'est là que j'ai eu le plus de mal.

***

Mais chaque chose en son temps. Mon impression générale, avec ce passage, c'est une sensation désagréable de vide, de chute, un peu comme lorsque le rideau tombe, dévoilant le gouffre sous nos pieds.
Et je crois que c'est ce que tu voulais faire ressentir, car c'est bien là un puissant changement qui vient de se faire, initié depuis un moment et qui ne demandait qu'à arriver. La suite s'annonce épique et est attendue par des questions comme:
- que va-t-il arriver ? (c'est bête, mais c'est bien la question que j'ai)
- Kjeld aveugle? L'arme touchée à mort, Jari blessé, roi de plus grand chose vu que tout semble tomber en ruine. Et la petite équipée, que je connais beaucoup moins mais sur qui tout semble maintenant tenir...

Bref, niveau suspens, c'est tout bon.

Maintenant, mes reproches vont au combat et à la magie.
Surtout le combat.

Avant tout, j'ai la sensation que ce combat sert à représenter les pouvoirs de l'arme de chair, ce dont elle est capable. Un moyen de faire du grandiose et de donner à ce personnage son heure de gloire. Je pourrais aussi dire: représenter avec des mots une scène qu'on verrait plutôt au cinéma.

Mais mes reproches précis sont:

de telle sorte qu’il aurait été impossible pour quiconque d’anticiper les gestes de celle qui n’était plus qu’une forme floue. Pourtant, K’Thraus y parvenait

Franchement, aïe. J'ai beaucoup de mal avec ça. On sort non seulement de ce qui est humainement possible (encore okay), mais en plus on fait de la surenchère de pouvoir (un tel il est trop fort, mais l'autre l'est encore plus...).
On pourrait le faire, rien n'est interdit, mais plus de subtilité aurait été la bienvenue, par exemple:
"Les mouvements de celle-ci s’accéléraient de plus en plus et changeaient sans cesse et malgré tout, alors que cela semblait tout à fait impossible, K'thraus parvenait à parer..."

Bon, c'est franchement pas parfait, mais ça donne l'idée. Juste éviter, avant tout, le "c'est impossible. Mais bon, lui il y arrive."

Je sais pas trop ce que tu en penses, tu me diras ^^ .

***

J'arrête là pour le moment, faut vraiment que j'y aille. Je reprendrais plus en détail plus tard.

Sur ce,
Impe, super pressé 8) .

ps: n'empêche, y a un truc franchement attachant dans ce texte ^^ .

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il y a 15 ans 6 mois #15476 par Vuld Edone
Je ne saurais pas décrire justement ce que j'ai voulu dire.
Peut-être ainsi.

J'ai participé à des tournois sur des sites de jeu de rôle. Il s'agissait de créer un personnage puis de le faire combattre un personnage d'un autre joueur. Nous devions donc écrire des combats, chose facile.
Tous les combats se ressemblaient.
Je ne peux pas te décrire à quel point tous les combats se ressemblaient, de manière presque ridicule. Tous allaient en gradation, tous impliquaient des techniques impossibles, tape-à-l'oeil... relis tes combats pour t'en faire une idée. Tous aussi impliquaient des stratégies à long terme et des retournements de dernière seconde.

Ce n'est pas la comparaison que j'aurais voulu faire, mais c'est la plus facile : des dizaines de rôlistes m'ont écrit des combats comme les tiens.
Il en va un peu de même pour les relations avec les personnages, et j'aimerais arrêter l'analogie là, même s'il nait en moi l'idée que tu pourrais avoir dans ton texte des reliquats ou l'influence du jeu de rôle.

Non, en écrivant mon commentaire, j'avais en tête des mangas à succès que les adolescents s'arrachent, notamment "Code Geass" où il est question du jeu d'échecs.
Et si je l'ai tourné en reproche, car je te le reproche, c'est avant tout positif car ce style rencontre énormément de succès. Ces histoires plaisent.
Mais à mes yeux, ces histoires se ressemblent toutes, qu'elles soient à succès ou le fait d'amateurs, ou de rôlistes. La tienne, sans cette magie vivante, n'y échapperait pas. Et c'est en cela que je fais un reproche : je n'arrive pas à te distinguer d'eux.

Le résultat est très bon, seulement il ne porte pas ta signature.
J'espère qu'on me détrompera.

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il y a 15 ans 6 mois #15541 par Monthy3
Bon, j'ai honteusement laissé traîner ce sujet et il est temps de pallier ce manque. Merci donc à vous deux pour vos commentaires/éclaircissements.

@ Impe

Bref, niveau suspens, c'est tout bon.

C'est l'essentiel. Tu as as effectivement bien relevé les interrogations que le lecteur est supposé ressentir à l'issue de cette partie. Loin d'être une fin, ce chapitre marque au contraire le début d'événements bien plus graves qu'une "simple" lutte de pouvoirs entre nobles.

Avant tout, j'ai la sensation que ce combat sert à représenter les pouvoirs de l'arme de chair, ce dont elle est capable. Un moyen de faire du grandiose et de donner à ce personnage son heure de gloire.

Ben, oui. Je voulais effectivement écrire un combat spectaculaire, une sorte de carotte que je donnerais enfin au lecteur pour le récompenser de sa lecture (qui est quelque peu dépourvue de combats, mine de rien - non que ce soit une obligation, mais j'en avais besoin, moi :P ). Là, je ne m'en cache pas.

Bon, c'est franchement pas parfait, mais ça donne l'idée. Juste éviter, avant tout, le "c'est impossible. Mais bon, lui il y arrive."
Je sais pas trop ce que tu en penses, tu me diras

Effectivement, ça ne me coûterait rien de modifier quelque peu la tournure. Je note ! Un peu de subtilité dans ce monde de brutes ne peut guère faire de mal.


@ Feurnard

Je ne peux pas te décrire à quel point tous les combats se ressemblaient, de manière presque ridicule. Tous allaient en gradation, tous impliquaient des techniques impossibles, tape-à-l'oeil... relis tes combats pour t'en faire une idée. Tous aussi impliquaient des stratégies à long terme et des retournements de dernière seconde.

Je vois tout à fait ce dont tu veux parler, mais je me place en porte-à-faux de tels procédés. "Prouve-le !" me lanceras-tu avec scepticisme. Bon, cela s'avèrera peu convaincant, mais j'essaie.
En fait, dans ce combat, il n'y a pas vraiment de gradation. Du début à la fin, tous deux se battent de toutes leurs forces, usent de tous leurs moyens. Tu n'en as pas un qui garde secrète une technique ou qui refuse de s'en servir, ou autre. C'est dans ce sens que je nie l'existence d'une gradation artificielle. Personne ne se retient. Il n'y a pas non plus de retournement : du début à la fin, c'est l'Arme qui a le dessus. Il n'y a même pas de suspens ! En tout cas, théoriquement, la structure même de l'Echiquier, l'enchaînement des chapitres 10 à 12, la succession de scènes du chapitre 12, l'espèce de déterminisme qui imprègne l'entièreté du chapitre, sont expressément écrits pour que le lecteur n'ait aucun doute sur le trépas de Todrick - donc la défaite de Markvart.
Voilà pour ma défense. Elle a au moins le mérite d'exister, à défaut d'être convaincante 8)

Il en va un peu de même pour les relations avec les personnages

J'espère seulement, sans trop y croire, que la deuxième partie saura compenser, voire battre en brèche cette impression.

Et si je l'ai tourné en reproche, car je te le reproche, c'est avant tout positif car ce style rencontre énormément de succès. Ces histoires plaisent.

Peut-être, mais nous savons tous les deux que ce n'est pas ce que je recherche et, à ce titre, tu as évidemment raison de m'en faire part. C'est probablement ma plus grande hantise (le mot est un peu fort, mettons "crainte"), et je ne dois pas être le seul : écrire "comme les autres".

Le résultat est très bon, seulement il ne porte pas ta signature.
J'espère qu'on me détrompera.

Là, pour le coup, si je pouvais avoir d'autres avis sur ce point précis, ce ne serait pas de refus. :?

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il y a 15 ans 5 mois #15552 par Zarathoustra
Ce que je me doutais dans cette vraie fin de chapitre, c'est que l'ensemble était construit sur un crescendo. Et pour qu'il soit réussi, il faut partir du plus bas possible, d'où ce faux rythme et la demi déception des deux livraisons précédentes. Donc on a ici le vrai pourquoi du chapitre. Ce qui précède fait un peu pale figure.
Donc, oui, cette partie est réussi. Elle tient ses promesses, voire les dépasses, ce quiest le comble du bonheur pour le lecteur.
Quelues remarques.
Le tout début. Je trouve que tu nous fais languir pour le repas et tu l'escamote totalement en nous disant juste qu'il était ennuyeux. En fait, tu nous expliques sans nousmontrer. Je veux dire que plutôt que de nous expliquer ce que tu veux obtenir par tes personnages, tu aurais dû nous faire sentir cette ennui. Du coup, l'arrivée du messager aurait été vécu comme une bouffée d'oxygène. Bref, il y avaità mon sens une scène à écrire, intéressantequi plus est dans la mesure où elle est un vrai défi. Faire vivre tout ce monde et nous faire ses sentir tes intentions, qui plus est cet ennui que tu as voulu nous éviter. En fait, le défi était justement d'arriver à nous captivant en parlant d'ennui. Ca aurait pu justement nous donner de quoi voir vivre tes pions, ou si tu préfères donner une âme à tes perso.

2eme remarque:
Le combat: bon, tu débrouilles pas mal, mais ça reste quand même une sorte de démonstration desuper héros, en gros. Il n'y a rien de vraiment humain, tout est extrème comme le sont les scènesde combat d'aujourd'hui. Donc on gagne en spectaculaire mais onperd en intérêt dans la mesure où le but est d'en mettrepleinles yeux plutôt que d'entrtenir un vrai suspense; En fait, plus on grobilise des combattant moins on s'intéresse à qui va gagner. Du moins, je parle pour moi. Donc ton combat ne fait pas exception sur ce point. Puis tu nous a tellement fait monté la sauce que l'arme de chair qu'on la voit pas perdre. Tout au plus on est reconnaissant de lui avoir mis un adversaire honorable, qui n'est finalement qu'un faire valoir. Et comme tu t'es rendu compte du piège dans lequel tu es tombé, tu laisse la vie à l'adversaire en disant qu'il le méritait.
Mais c'est quand même réussi dans la mesure où l'exercice est forcément ingrat. J'aurais peut-être pas tant insisté sur la vitesse et les moulinet de l'arme de chair, on est effectivement dans du cinéma plus que dans la littérature. Et c'est par moment répétitif. Dieu merci, tu glisses ton joker: la magie. Et je rejoins les copains pour dire que c'est vraiment ça qui fait décoller l'ensemble.
La scène avec Cytise fait un break à la fois bienvenue mais à la fois déplacé. Je n'ai pas l'impression qu'il ait sa place. Il est tellement court par rapport à ce qui précède et ce qui suit qu'on s'en fout un peu. Il n'est pas mis en valeur alors que tu y glisses desinfos intéressantes. C'est encore uen fois toute la difficulté de ton dispositif de narration.

Bon, je ne reviens pas sur la magie, les autres l'ont déjà traité et je l'avais déjà fait dans les autres chapitres. Mais, atention, ça peut devenir aussi une facilité... ou un symptome que ce qui tourne autour n'est pas aussi fort. J'écris ça,sans ^tre sûr. Mais c'est vrai que l'intérêt qu'on porte à tes perso est bien moindre que celui sur cette magie. Donc c'est sans doute qu'il manque quelque chose dans tes perso eux-mêmes. Et il y en a toujours trop pour qu'on s'intéresse vraiment à eux, on a pas de point de focal en quelque sorte. Dans une histoire, il y a souvent une sorte de héros, un perso pour lequel le lecteur s'identifie. La seule qui petit à petit fait sa place dans ma tête c'est justement Cytise. Les autres font trop "piont" mêmes si c'était a priori ta volonté. Cette volonté est mal! :P

Pour le style, il mesemble que contrairement à ce que tu dis, il y a des passages qu'on sent que tu as travaillé davantage (sans doute parce qu'ils t'ont plus intéressé). Tu as même glisser quelques petits effets stylistiques. Globalement, je trouve le style plus cohérent, moins hétérogène que sur les premiers chapitres. Mais ce style est pour toi un point d'appui pour accroitre l'efficacité des scènes fortes. Plus la scènes est intense plus tu déplois tes efforts Ce qui finalement n'est pas logique. Tu devrais trouver dans ton style des leviers pour rendre plus fortes tes scènes moins intenses. Tout en gardant ton feu d'artifice sur tes moments clés! :mrgreen: Tu croyais pas t'en tirer si facilement! ;)

Voilà mes principales impressions. J'ai peut-être souligné principalement ce que je voyais en amélioration, mais c'est quand même très réussi. On lit ça d'une traite. Et le petit apparte final du narrateur est sacrément culoté. On te sent très sûr de tes effets pour oser de tel propos. Et ils sont tout à fait juste. Mais ça peut faire un peu auto-satisfait. Or, je pense que les deux autres parties ne sont pas si réussites, donc... donc... attention à ce petit jeu de vouloir en faire trop! ;) Certes le lecteur est spectateur qui a envie d'être à demain, mais il a eu aussi l'impression que tu avais fait un peu trop durer certaines choses, et ça, on a la ^émoire un peu courte parce qu'on a lu letout début de ce chapitre il y a 3 mois. Mais Zaratoustra est peut-être vieux et gateux, il ne l'a pas oublié! :D Bon, je te taquine. Mais pour laisser ton petit texte tel que, il faudra sans doute revoir certaines choses sur les scènes qui précède ton feu d'artifice.

Dernière chose. En repensant à tout ce qui s'estpassé, on se dit qu'il s'est passé plein de choses, mais qu'en même temps, il ne s'est passé pas grand chose. C'est sans doute amplifié par l'espacement des lectures, mais il n'empêche que je pense que c'est un peu vrai. Tu nous dis que tu as construit un puzzle. C'est intéressant et sacrément culotté (il faut un degré de planification queje me sens personnellement incapable de faire), d'un autre côte, pour être pleinment comblé, il me semble qu'il me manque un vrai point de focus. Une intrigue plus basique (je veux dire par là qu'on identifie mieux qu'une partie d'échec) et un ou deux personnages vraiment clés avec lequel il y aurait un travail pour provoquer une certaine empathie. Ou un vrai méchant qui cristaliserait l'objectif final. Je t'avoue que cet objectif final, je l'ai perdu en route. Sans doute parce que l'histoire est commencée depuis plus d'un an mais aussi parce qu'elle est trop éclatée.

Donc voilà.

PS: j'avais répondu à ta demande de retour sur mon précédent texte et du coup, si tu pouvais m'indiquer les fautes que tu as pu y lire?

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il y a 15 ans 5 mois #15565 par Monthy3
Merci pour ce commentaire-fleuve, Zara :)

En fait, le défi était justement d'arriver à nous captivant en parlant d'ennui. Ca aurait pu justement nous donner de quoi voir vivre tes pions, ou si tu préfères donner une âme à tes perso.

C'était un tel défi que je l'ai soigneusement esquivé ! Tu as raison, ce serait nettement plus intéressant et consistant de décrire l'ennui par l'écriture de la scène même, mais j'ai abdiqué devant la difficulté de la tâche. Je ne voyais tout simplement pas trop comment m'y prendre.
Ce qui a joué aussi, c'est la longueur du chapitre. Il est déjà très long, bien plus que les précédent, et je me voyais mal le prolonger encore. Cela dit, je pourrais peut-être éjecter une scène - quitte à la rappeler plus tard en flash-back ou en propos rapportés - pour faire du dîner un ensemble uni.

Puis tu nous a tellement fait monté la sauce que l'arme de chair qu'on la voit pas perdre. Tout au plus on est reconnaissant de lui avoir mis un adversaire honorable, qui n'est finalement qu'un faire valoir. Et comme tu t'es rendu compte du piège dans lequel tu es tombé, tu laisse la vie à l'adversaire en disant qu'il le méritait.

Ouaip, comme je l'ai écrit à Feurnard, le but était justement qu'il n'y ait pas le moindre suspens. Je fonctionne ainsi. Par ailleurs, j'avais aussi envie qu'il y ait dans le monde quelques grandes figures nettement au-dessus de la moyenne (un peu comme les Asservis de la Compagnie Noire, mais dans une moindre mesure) : l'Arme de chair et Markvart (qui est considéré comme une légende vivante par le peuple, je n'ai pas suffisamment insisté et le ferai lors du travail de correction et de réécriture). D'ailleurs, s'agissant de l'Arme, le chapitre suivant devrait t'en dire un peu plus.
En revanche, si j'ai laissé la vie à Markvart, ce n'est pas du tout de façon forcée, hein ; c'était volontaire depuis le début, je ne me suis pas tendu de "piège" particulier. C'est même très logique : l'Arme est un assassin, elle avait un contrat sur la tête de Todrick, elle l'a accompli. Rien ne nécessitait de tuer Markvart.

La scène avec Cytise fait un break à la fois bienvenue mais à la fois déplacé. Je n'ai pas l'impression qu'il ait sa place. Il est tellement court par rapport à ce qui précède et ce qui suit qu'on s'en fout un peu. Il n'est pas mis en valeur alors que tu y glisses desinfos intéressantes. C'est encore uen fois toute la difficulté de ton dispositif de narration.

En fait, cette scène est une feinte. Je m'explique : le lecteur est supposé avoir tout vu après le duel entre Markvart et l'Arme. Il s'imagine repu, rassasié (enfin, moi, je l'imagine ainsi), et croit pouvoir terminer sur une scène paisible. Que nenni ! Le but est de créer une nouvelle surprise et de s'accroupir, pour bondir encore plus haut, atteindre le paroxysme du chapitre et ce qui justifie le récit tout entier : l'Invocation.

Mais, atention, ça peut devenir aussi une facilité... ou un symptome que ce qui tourne autour n'est pas aussi fort. J'écris ça,sans ^tre sûr. Mais c'est vrai que l'intérêt qu'on porte à tes perso est bien moindre que celui sur cette magie. Donc c'est sans doute qu'il manque quelque chose dans tes perso eux-mêmes.

Tu as raison, tout tourne autour de la magie et, d'ailleurs, les scènes se recoupent à la fin et concluent toutes à la manifestation de l'Invocation. Cela dit, normalement, la partie 2 humanise plus les personnages et j'espère qu'ils gagneront en consistance, en particulier les mercenaires. Après, j'ai aussi du mal à ne pas tomber dans le syndrome "Amour, gloire et beauté" par la suite, mais ceci est une autre histoire - et vous me direz ce qu'il en est :?

Plus la scènes est intense plus tu déplois tes efforts Ce qui finalement n'est pas logique. Tu devrais trouver dans ton style des leviers pour rendre plus fortes tes scènes moins intenses. Tout en gardant ton feu d'artifice sur tes moments clés! :mrgreen: Tu croyais pas t'en tirer si facilement! ;)

Ben, euh : si :| (

Mais ça peut faire un peu auto-satisfait. Or, je pense que les deux autres parties ne sont pas si réussites, donc... donc... attention à ce petit jeu de vouloir en faire trop!

Tut tut, tu mets en doute la qualité des parties suivantes ? Qu'est-ce que c'est que ces préjugés ! :x Plus sérieusement, on m'avait déjà reproché ici certains passages en italique un peu osés, notamment lorsque j'imposais au lecteur ses propres pensées. Parfois, c'est trop. Là, effectivement, j'en étais plu satisfait parce que cela lance parfaitement la deuxième partie.
Il reste que ces passages ne se justifient effectivement que si l'ensemble est de qualité, je suppose, donc je prends (naturellement) en compte toutes tes remarques. Il reste beaucoup de travail (peut-être que, dans dix ans, quand j'aurai terminé le récit... :roll: ).

Une intrigue plus basique (je veux dire par là qu'on identifie mieux qu'une partie d'échec) et un ou deux personnages vraiment clés avec lequel il y aurait un travail pour provoquer une certaine empathie. Ou un vrai méchant qui cristaliserait l'objectif final. Je t'avoue que cet objectif final, je l'ai perdu en route. Sans doute parce que l'histoire est commencée depuis plus d'un an mais aussi parce qu'elle est trop éclatée.

Bon, autant au début, lorsque cette critique est apparue, je pouvais me retrancher derrière le "mais vous verrez, plus tard, cela s'imbriquera et formera un tout cohérent", autant à ce niveau du récit, si l'impression globale est celle que tu m'énonces, alors il faudra effectivement que je me concentre un peu plus sur certains personnages, histoire de les humaniser plus tôt que prévu. J'essaierai donc de ne plus être si succinct et froidement objectif sur certaines scènes, voire de commencer ou de terminer chaque chapitre par des scènes impliquant les mêmes personnages... J'ai pas mal de possibilités, mais en tout cas, il faudra que j'en mettre certaines en œuvre.

Merci beaucoup, en tout cas, d'avoir pris la peine de rédiger ce long commentaire.

Pour ton PS, voyons cela par MP ;)

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il y a 15 ans 5 mois #15569 par Zarathoustra

Tut tut, tu mets en doute la qualité des parties suivantes ? Qu'est-ce que c'est que ces préjugés ! Plus sérieusement, on m'avait déjà reproché ici certains passages en italique un peu osés,

Bon, la verité est que j'ai lu le dernier apparte en disant qu'il était juste. Seulement, c'était plus à partir de cette partie du chapitre. J'aurais été plus nuancé sur l'ensemble des 3 blocs. Mais il y a indéniablement une montée constante dans ce chapitre et que le final est grandiose.

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