file [Juin 2009] L'Échiquier - Chapitre 1 : Cendres (1/2)

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il y a 15 ans 5 mois #15601 par Vuld Edone
[jarticle=684:8lfuob2n]L'Échiquier - Chapitre 1 : Cendres (1/2)[/jarticle:8lfuob2n]
Écrit par [jauteur:8lfuob2n]Monthy3[/jauteur:8lfuob2n]

Première surprise, c'est court. L'interlude était-il vraiment nécessaire, vu la facture de ce premier chapitre ?
Elle est peut-être trop rapidement visible. En trois temps : la petite fille, le tueur, le village. La première est d'autant plus brève qu'elle ne sert pratiquement à rien - et perd par la suite sa vraisemblance. Le tueur est pour peu la seule partie stable puisque celle du village se résume à ce genre d'enfance qui justifie n'importe quoi ("n'importe quoi" comme opération logique).
Attention avec la détermination de Damien. Attention aussi avec la vraisemblance du village : notions de milice, artisans, le magicien et les phases de croissance, ressortent assez maladroites. Un petit détail par exemple : si vraiment milice il y a, il faut la place à quinze ans, non à douze (comme nous aurions plutôt tendance aujourd'hui). Également, on ne donne pas des armes au hasard : elles ont une fonction. Donner une flamberge n'a aucun sens.
Mais je me doute que ces détails n'ont que peu d'importance.

La petite fille survit un peu moins d'un paragraphe. Bucolique peut-être légèrement trop insistante pour si peu d'utilité - je dirai qu'aucun détail insinué ne justifie qu'elle ne se rende pas compte de l'incendie - il aurait fallu beaucoup plus insister sur la mort du bonheur (ou de la quiétude paix ce que tu voudras).
La fin brusque de ce premier paragraphe, pour n'être pas mauvaise, aurait été facilitée si tu étais immédiatement parti du visage souriant et mort. Le contraste et surtout l'image aurait été en même temps plus évidente, plus directe et plus forte. Ce qui précède est évasif.

Les participes passés abondent. Petit exemple :

Il les rouvrit brusquement lorsqu’il sentit (...) dans son ventre, lui coupant le souffle. Relevant la tête, il vit Jean qui le toisait...

Cas le plus frappant pour moi, après, comme dirait Vanessa, on en met quand ça va et il faut encore déterminer quand ça va.

Je ne saurais pas bien quoi dire d'autre. Sur le fond, j'ai déjà tout dit, je laisserai les autres en parler.

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il y a 15 ans 5 mois #15651 par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Re: [Juin 2009] L'Échiquier - Chapitre 1 : Cendres (1/2)
Il y a une nette cassure de ton dans ce chapitre. Sa noirceur est saississante. Et on clot le chapitre avec un certain malaise dvant cette insistance et ton traitement de l'enfance. On peut d'ailleurs voir ce chapitre comme une variation de ce thème: l'enfance insousiante; l'enfance face à la réalité du travail et la cruauté de l'enfance; la fin de l'enfance. Donc ce chapitre m'a paru d' un bon niveau et surtout très bien écrit. Le style est beaucoup plus homogène, on n'a pas ces cassures de ton qui me dérangeaient sur les premiers chapitres. On finit le chapitre bluffer, mais à la fois un gèné. Du moins, certains aspects me paraissent excessifs. Tu es à plusieurs reprises tout près des clichés. Ton style te permet d'en sortir mais le fond lui-même demeure, et je ne suis pas sûr qu'en fonction de l'état d'esprit du lecteur à l'instant T on y trouve pas un peu de ridicule. Je te parle d'un cas où on prendrait beaucoup de hauteur avec ce qu'on lit.

La partie "'enfance insouciance" est à AMHA mal traité. C'est bien écrit mais mal traité parce que trop excessif. Comme tu veux un tableau noir, le plus noir possible, tu fais dans le rose, le plus rose possible pour augmeter le contraste et mettre en valeur la noirceur. On sent que ta scène est surjouée et purement fonctionnelle. Il y a un côté "bucolique" comme disait Feuranrd sur l'une de ses propres scènes sauf que c'est presque ridicule tellemet tu insistes. Ton enfant ne vit, il est en extase permanent. Bref, j'aurais sans doute moins exageré son côté insouciant. Mais comme ta scenette est courte, tu es obligé de concentrer, donc pour t'en sortir, selon moi, il faudrait diluer et rallonger. Mais c'est pas simple parce que on risque de te dire que la scène est ensuite trop longue vu que le personnage que tu nous décris n'a pas lieu de prendre de la place dans ton histoire vue son destin.

La seconde souffre également du même défaut. On a un peu l'impression de plonger dans les Miserables avec la petite Fanette (?): le monde est cruel et tout il est méchant, sauf que tes intentions ne sont pas de dénocer une condition humaine intolérable. Attention, je te fais l'avocat du diable, j'ai dit que ce chapitre me paraissait pas mal, hein! Donc, le destin s'acharne tellement sur ton gamin, qu'on est un mal à l'aise pour lui. Je pense que tu en fais trop. Certes, c'est ce qui va forger le caractère du bonhomme et qui va expliquer sa personalité, mais tu fais pas dans la dentelle. D'un autre côté, ton but n'est pas de faire dans le raffinement psychologique à la Proust. Donc on se retrouve par un personnage dont le caractère est justifié... En fait, pour moi, ce qui me dérange, c'est que ce souci psychologique se repporte sur un personnage qui du coup devient caricatural. Mais c'est personnel parce que ce sont les aspects de la fantasy qui me dérange toujours. On est obligé de faire des personnages extrèmes. C'est pas facile d'expliquer de manière crédible, ou du moins sans en faire trop, le comportement de personnages méchants, Star War y réussit avec Darth Vador, mais du coup, c'est le personnage le plus intéressant de toute l'histoire, les autres sont un peu fâlots. Donc lesmoyens que tu emploies rendent crédible le résultat final sur le personnage mais ce type de personnage est-il crédibe dans l'absolu? J'ignore la réponse pour être honnête ni quel sera l'histoire de ce personnage, donc on verra. Pour finir, c'est encore ue fois ton style qui emporte le tout plus quele fond de l'histoire. On l'accepte parce que il y a une vraie puissance d'évocation.

La dernière partie est plus classique dans ce type d'histoire. Et le fait que tu joues l'ellypse est sans doute une même chose; On voit directement le produit final de la formation de l'enfant souufre douleur On est une nouvelle fois supris par la noirceur qui se dégage de l'ensemble. Personnellement, j'ai trouvé le duel avec son "bourreau" un peu rapidement traité, du coup, tu dévalorises un peu la partie précédente.
Pour ce qui est de la fin, je suppose que ça reprend la première scène et que tu boucles la boulcle?

Pour conclure, je dirais que tu arrives à faire un chapitre en étant toujours en tenant en équilibre sur un fil très tendu avec le ridicule. Tu penches parfois mais tu ne tombes pas tout à fait. Et c'est certainement l'un des chapitres qui m'a le plus impressionné au nouveau du style. On a parfois l'impression de lire un livre du 18 ou 19eme. J'exagère sans doute, mais le ton général de l'ensemble m'y a fait penser. La noirceur "très 20eme siècle" en plus. Disons que retrouve vraiment le souffle de ce type de roman.
Même si j'émets des critiques, je pense que tu débrouilles pas mal avec un objectif pas évident: donner une épaisseur à un personnage en expliquant son passé, ses origines, tout en expliquant la naissance d'un soldat. Tu as habilement biffé les scènes d'apprentissage et on reste pas indifférent à cette noirceur qui déborde partout dans ce chapitre et qui finit par impressionner. Le plus surpenant, c'est la cassure avec la première partie. En commançant la nouvelle partie de ta saga sur ce ton, tu nous mets tout de suite en appétit comme si tout ce qu'on avait lu était le début d'un truc avec beaucoup plus d'ampleur que ce qu'on imaginait. Comme si tout ce qu'on avait lu était une sorte de prélude et que l'histoire baculait vraiment ici. Donc à toi de tenir ces belles promesses!!! :D

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il y a 15 ans 5 mois #15654 par Monthy3
Bonsoir, merci à vous deux pour les commentaires :)

@ Feurnard

Première surprise, c'est court.

Je ne voulais pas livrer le premier chapitre d'un coup, histoire d'éviter un trop long texte pour la Màj. La deuxième partie est bien plus longue et, surtout, doit se lire d'une traite puisqu'elle n'évoque qu'une seule scène.

L'interlude était-il vraiment nécessaire, vu la facture de ce premier chapitre ?

L'interlude n'est qu'un bonus, il se contente de bien marquer la rupture entre les deux parties - de la même façon qu'il existera un interlude entre les deuxième et troisième partie.
Il ne concerne pas directement le récit, tout comme le prologue ne concernait pas directement le récit. Il peut éventuellement expliciter quelques zones qui seraient restées floues pour le lecteur.
Il était surtout divertissant à écrire :P

Le tueur est pour peu la seule partie stable puisque celle du village se résume à ce genre d'enfance qui justifie n'importe quoi ("n'importe quoi" comme opération logique).

Ouaip, c'est un énorme cliché - n'ayons pas peur des mots. Il est volontaire et assumé, de toute façon cela n'a plus grande importance. Cet "historique" me permet simplement d'introduire un personnage sans plus de racines.

Mais je me doute que ces détails n'ont que peu d'importance.

Si je peux quand même m'assurer de la vraisemblance de la chose, ce n'est pas plus mal. Je note donc les quelques points que tu relèves.

je dirai qu'aucun détail insinué ne justifie qu'elle ne se rende pas compte de l'incendie

Comment s'en rendrait-elle compte ? Tout juste relève-t-elle (et encore, "relever" est un bien grand mot) que la chaleur augmente brutalement. Tu penses à des échos de combats ? Je pourrais éventuellement évoquer un vent en sens contraire.

Les participes passés abondent.

Participes présents, voulais-tu dire - je suppose. En effet, ce n'est pas la première fois que l'un de vous m'en fait la remarque.


@ Zara

On finit le chapitre bluffer, mais à la fois un gèné.

Attention, ce n'est pas le chapitre entier, mais seulement la première (et plus courte) partie ;)

Tu es à plusieurs reprises tout près des clichés. Ton style te permet d'en sortir mais le fond lui-même demeure, et je ne suis pas sûr qu'en fonction de l'état d'esprit du lecteur à l'instant T on y trouve pas un peu de ridicule.

Ah, mais comme je l'ai écrit à Feurnard, je suis en plein dans le cliché : l'enfance solitaire et malheureuse, l'enfant privé de racines, d'amis. J'ai pensé pouvoir me le permettre à ce stade du récit, pour ce personnage. J'ai tout de même tenté d'atténuer la chose en restant elliptique sur bien des points et en me concentrant sur quelques scènes très parlantes, qui résument une vie bien fastidieuse à narrer entièrement (ce qui n'aurait aucun intérêt).

Il y a un côté "bucolique" comme disait Feuranrd sur l'une de ses propres scènes sauf que c'est presque ridicule tellemet tu insistes.

Cette scène m'a donné du mal. J'avais déjà eu un commentaire similaire ("c'est *trop* mignon), je m'en doutais déjà un peu et les vôtres - de commentaires - confortent ces premiers dires. Je voulais tellement créer un contraste, une rupture, que je suis tombé dans l'exagération - et, de là, dans le burlesque ou presque :|

D'un autre côté, ton but n'est pas de faire dans le raffinement psychologique à la Proust.

Mon but est surtout de ne pas traîner sur cette enfance. Elle n'a aucun intérêt si ce n'est celui d'expliquer quelque peu la solitude et le caractère impitoyable du personnage. D'où la retenue de quelques scènes seulement, les étapes-clefs de cette existence.

En fait, pour moi, ce qui me dérange, c'est que ce souci psychologique se reporte sur un personnage qui du coup devient caricatural. Mais c'est personnel parce que ce sont les aspects de la fantasy qui me dérange toujours.

Disons qu'à la base, si l'on veut rapidement créer un personnage qui ait une personnalité, il est plus simple d'en faire une caricature. Tu noteras que la majorité des personnages de l'Echiquier commencent ainsi, puis évoluent. Ce sera la même chose pour lui. Je me contente au début de le brosser en quelques traits, en deux adjectifs, avant d'ensuite le faire évoluer (dans tous les sens du terme) par ses actes et par les événements.

Personnellement, j'ai trouvé le duel avec son "bourreau" un peu rapidement traité, du coup, tu dévalorises un peu la partie précédente.

C'est typique de l'Echiquier, ces duels très brefs ;) Je n'apprécie que peu les longs combats et nombre de duels (sauf les plus importants, du style de celui entre l'Arme et Markvart) sont rapidement expédiés. C'est à la fois plus crédible et plus brutal, et est supposé avoir plus d'impact. Bref, c'est une marque de fabrique que je changerai pas.
D'ailleurs, il y a aussi une bonne dose d'humour noir, dans tout cela. Jean, le symbole de toute la longue et difficile enfance de Damien, est effacé en un seul instant (même si Damien s'acharne bien sur lui par la suite). Le passé est rayé d'un seul trait sanglant de flamberge.

Le plus surprenant, c'est la cassure avec la première partie. En commençant la nouvelle partie de ta saga sur ce ton, tu nous mets tout de suite en appétit comme si tout ce qu'on avait lu était le début d'un truc avec beaucoup plus d'ampleur que ce qu'on imaginait.

Dame, j'espère ne pas te décevoir par la suite ! Je veux quand même préciser de suite que le style restera globalement le même que dans la première partie par la suite, que ce chapitre est quelque peu atypique au vu de l'ensemble, parce qu'il se concentre sur un seul personnage.
Bon, de toute façon, il ne sert à rien d'en parler déjà, nous verrons bien ce qu'il en est à mesure que les mois passeront 8)


En tout cas, merci de prendre le temps de commenter la Màj malgré l'absence de publication de ta part :D

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il y a 15 ans 5 mois #15659 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: [Juin 2009] L'Échiquier - Chapitre 1 : Cendres (1/2)
Ce qui me rappelle :

- Ah, je vois que ta larme est encore trop lourde pour un moucheron de ton espèce ! »

Anecdote, un jour quelqu'un voulant impressionner avait écrit que "sa lime se brisa contre l'armure". Et moi de dire "pas étonnant".

Un petit problème peut-être avec ce combat court.

« Toi !
(...) Autour d’eux, miliciens et agents s’affrontaient, (...) Jean suffoquait, tandis que Damien, un chiffon mouillé couvrant sa bouche et son nez, exultait.
(...)
Ce disant, Damien approchait, laissant tranquillement traîner sa flamberge dans la terre. En face, Jean brandit sa rapière en tremblant et tenta une ultime raillerie.
(...)
Et il s’élança vers Damien en hurlant, lequel esquiva l’assaut maladroit et, d’un seul coup circulaire de sa flamberge amoureusement affutée, découpa en deux le corps de celui qu’il avait haï depuis sa petite enfance. Il regarda les parties s’écraser sur le sol en vomissant le sang puis...

J'aimerais d'abord souligner la préparation au combat. L'arrière-fond de piétaille est classique, l'approche de Damien connue, la raillerie n'a pas de quoi surprendre. Tout cela appartient à un cadre de récit qui nous dit "combat important". Le vocabulaire du combat aussi, "s'élança", "esquiva" et "un seul coup circulaire" sans parler de la dénomination de la flamberge qui rallonge encore le coup, tout cela ajoute à ce cadre "combat important" dont une caractéristique est de durer.
Tu peux là exploiter les conventions en allant à leur encontre, bien que je ne voie pas exactement comment. Mais normalement, il te faudrait éviter toute cette mise en scène pour dire justement au lecteur "ça va être court" au sens de "intense".

J'ai l'impression que tu utilises les outils d'un combat long pour un combat lourd, un peu comme si j'employais un quarante tonnes pour une promenade seul sur les routes. Si c'est une marque de fabrique, c'est mon avis, tu devrais rechercher de nouvelles techniques pour lui donner forme.

Ah oui, j'y pense. J'avoue pour les personnages faire la même chose. Même si la plupart viennent de très loin, je ne fais que les ébaucher au départ et c'est le récit qui leur donne corps ensuite. Mais de fait, je n'ai alors mon personnage prêt pour l'histoire que quand celle-ci est terminée.
Cela tomberait sous la réécriture, que d'utiliser le personnage en fin de récit dès le départ. Je ne compte pas corriger et je ne te le conseille pas non plus, ça réduirait le plaisir, mais c'était une pensée.

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il y a 15 ans 5 mois #15660 par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Re: [Juin 2009] L'Échiquier - Chapitre 1 : Cendres (1/2)
Pour la bucolique, je pense que tout n'est à jeter, il s'agit juste de rendre moins émerveillé la jeune fille. Disons qu'elle cueillerait un bouquet pour sa maman et tomberait sur un beau papillon qu'elle essaierait de capturer délicatement dans ses mains, puis au moment où elle y parvient, elle se fait transpercer. Ca raconte la même chose mais c'est moins artificiel.
Pour le duel "torché", je ne demande pas un duel de 2 pages, mais juste que l'adversaire ne soit pas si lamentable. Tu le fais parrer deux fois et ça me suffit, on comprend que l'adversaire est formé pour tuer mais que l'autre avait sa force pour le défendre un court instant mais que face à un corps entrainé elle ne peut plus le sauver.Disons que c'est soit tu rend les enfants bourreaux anonymes (et tu peux te le permettre puisque tu as déjà pléthore de perso), soit tu justifies dans le combat ton partie pris de donner une identité à l'un d'eux. Voilà ce qui me dérange.

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il y a 15 ans 4 mois #15674 par Monthy3
@ Feurnard

J'ai l'impression que tu utilises les outils d'un combat long pour un combat lourd, un peu comme si j'employais un quarante tonnes pour une promenade seul sur les routes. Si c'est une marque de fabrique, c'est mon avis, tu devrais rechercher de nouvelles techniques pour lui donner forme.

Ben, je suis peut-être naïf, mais j'aurais justement tendance à penser que l'effet obtenu est le meilleur quand on oppose une longue attente à un court dénouement, l'intensité se créant par simple effet de contraste. :| Balancer quatre lignes pour une même scène, précédée et suivie de parties qui n'ont pas grand-chose à voir avec, c'est quand même compliquer la tâche d'immersion du lecteur, en plus de le priver de tout point de comparaison, bref, d'avoir le bref sans l'intense - ce qui est à peu près aussi immersif que le long et laborieux.
M'enfin, c'est certain que je me suis contenté de la solution de facilité.


@ Zara

Pour la bucolique, je pense que tout n'est à jeter, il s'agit juste de rendre moins émerveillé la jeune fille.

Oui oui, je ne comptais pas rayer purement et simplement la scène. Je suis conscient d'en avoir simplement fait trop :?

Disons que c'est soit tu rend les enfants bourreaux anonymes (et tu peux te le permettre puisque tu as déjà pléthore de perso), soit tu justifies dans le combat ton partie pris de donner une identité à l'un d'eux. Voilà ce qui me dérange.

Je vois ce que tu veux dire. D'ailleurs, j'avais eu une remarque semblable d'Impe il y a très longtemps, sur le warfo et à propos d'un autre texte, qui me reprochait de nommer un personnage condamné en court terme - mais cela ne durait qu'un paragraphe, je crois.
Je me suis permis, donc, de lui donner un nom malgré son trépas imminent pour deux raisons :
- C'est quand même nettement plus simple de désigner ainsi un personnage.
- C'est un nom qui se démarque très nettement des autres du récit, et donc ne crée aucun risque de confusion.
Et ce nom se justifie dans la dernière scène tout simplement parce que j'en fais un adversaire et un duel n'a pas de sens contre un anonyme - à mon sens et à moins que cet anonyme de prenne de l'importance plus tard. Après, non, je n'avais vraiment pas envie d'en faire un opposant valable, mais bien un "moucheron", ironie compte tenu du fait que celui surnommé ainsi n'était autre que Damien à l'origine 8)

Pour voir Damien face à une véritable opposition, il faudra encore attendre :chaos:

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il y a 15 ans 4 mois #15692 par Imperator
Je vais essayer une critique, quand bien même je le sens assez mal. Après tout ce temps, je ne parviens toujours pas à savoir où je vais aller...

Allez, je tente.

***

Première impression, le personnage principal n'existe pas. De fait, il existe, mais le lecteur ne peut pas s'identifier à lui, car:
- il n'a pas de sentiment
- pas de passé "normal" (je veux dire, son passé est tellement caricatural)
-

Puis, un filet de bave s’écoulant de ses lèvres, il se mit à la recherche de sa proie inoffensive comme un animal qui partirait chasser.

Il manque la notion de plaisir, ou d'humanité, je ne sais pas trop.

Bref, ce personnage manque de profondeur.

En fait, je n'accroche pas trop à cause du côté caricatural, mais je crois que c'est fortement subjectif, et ma difficulté à faire la moindre critique valable peut bien venir de là.

Je suppose que le but était de présenter un personnage défait de tout passé et de toute humanité, mais pour moi c'est une description neutre d'un événement où personne ne pouvait rien.
Quant au passé du personnage principal, il manque incroyablement de profondeur.

J'ai rarement été aussi peu constructif...

Impe, qui essaiera d'y réfléchir un peu plus (mais on est le 30, alors...) :(

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il y a 15 ans 4 mois #15693 par Monthy3
Ne t'en fais pas, Impe, je suis conscient qu'il n'y a pas grand-chose à dire sur cette partie de chapitre (malgré les admirables efforts des chroniqueurs ! :D ). C'est le souci de ne pas publier les chapitres dans leur ensemble, la contrepartie étant que c'est bien moins lourd à commenter.

Pour tout te dire, je serais très inquiet si le lecteur s'identifiait à un tel personnage ! Ce n'est pas du tout son rôle. Le sien est d'ailleurs très particulier dans l'Echiquier, il est même majeur et pourtant insignifiant : en gros, c'est le prototype du gars dépourvu de toute ambition, qui se laisse plus ou moins porter par les événements, mais qui influe sur elle de la plus importante des manières. A confirmer plus tard ;) D'ailleurs, il est aussi bestial qu'humain et j'ai dans l'idée, à la phase de correction de l'Echiquier, de faire un usage assidu du champ lexical de la faune et de la flore à chacun des passages où l'on adopte son point de vue.

- pas de passé "normal" (je veux dire, son passé est tellement caricatural)

Le cliché éhonté est voulu et assumé. Comme tu l'as relevé, je voulais simplement un personnage sans attache, qui puisse être baladé de part en part. Mes personnages sont quasiment tous attachés à quelqu'un ou quelque chose (normal) qui les plombe, les entrave ; lui, non. C'est tout l'intérêt qu'il représente pour moi en tant qu'auteur. La liberté est d'ailleurs l'un des thèmes majeurs de l'Echiquier et si elle est particulièrement traitée à travers le personne de Signe N'Mephe (cf plus tard, encore une fois :arrow: ), Damien en est aussi une facette.

Quant au passé du personnage principal, il manque incroyablement de profondeur.

Là, bon, soyons honnêtes : la vie des gens en général est chiante de nos jours. Dans un patelin perdu, j'ose à peine imaginer l'ennui et le désœuvrement. Dès lors, cela ne me choque pas du tout qu'il ait un passé fade, sans intérêt.
J'ajoute qu'encore une fois, mes personnages acquièrent tous de la profondeur au fil du récit. Les premiers traits, les ébauches, sont quasiment toujours caricaturales. Je ne dresse pas le portrait psychologique de chaque personnage d'emblée ! Leur caractère s'affine (voire évolue radicalement) avec le temps. C'est ainsi que je procède.


Voilà donc pour tes remarques. Ah, et ne te formalise pas de mon ton catégorique (peut-être sec ? Toutes mes excuses), je suis bien sûr ouvert à toute discussion/contestation - même virulente !

Reste que c'est franchement frustrant de ne pouvoir parler de ce qui n'est pas encore publié sur les chroniques - et si loin de l'être :evil: - et qui explicite ou justifie généralement les passages écrits bon nombre de chapitres avant, surtout que je baigne en plein dedans en ce moment (plus que 6 chapitres et ce sera bouclé 8) ).

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il y a 15 ans 4 mois #15694 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: [Juin 2009] L'Échiquier - Chapitre 1 : Cendres (1/2)
Je risque de jouer le "normaliste" ou simplement le professeur pédant qui gronde mais en écriture comme en lecture il faut tenir compte de cette règle pour apprécier le récit : "Après c'est trop tard".
Je veux juste dire que si quelque chose doit être justifié, il doit l'être avant ou à l'instant, jamais après. D'où, même, le concept de "préparation" ou de "introduction". Au fond, tu places quand même un passage caricatural en tout début de la seconde partie. N'aurait-il pas eu sa place ailleurs ? Y avait-il un moyen de l'y préparer ?

Quelque part il y a peut-être une règle qui motive n'importe quoi, une tension de "suspense" "ce qu'on a vu va s'expliquer". Le lecteur pour justifier le passage doit supposer que l'auteur sait ce qu'il fait et doit se laisser guider. Un peu comme plonger dans un oléoduc plein sur quatre kilomètres en apnée.
Pour moi, la plus grande justification de ce passage est sa violence, qui doit donner le ton du texte. Celui, aussi, de conspiration, avec les agents.

P.S. : Avoue que ce serait pratique un "reportez-vous au chapitre tant".

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il y a 15 ans 4 mois #15696 par Imperator

en gros, c'est le prototype du gars dépourvu de toute ambition, qui se laisse plus ou moins porter par les événements, mais qui influe sur elle de la plus importante des manières. A confirmer plus tard ;) D'ailleurs, il est aussi bestial qu'humain

e voulais simplement un personnage sans attache, qui puisse être baladé de part en part. Mes personnages sont quasiment tous attachés à quelqu'un ou quelque chose (normal) qui les plombe, les entrave ; lui, non.


En relisant ces réponses, je me demande s'il n'y aurait pas eu une manière plus efficace d'atteindre ce que tu désirais... Parce que, au final, la caricature est assumée, le personnage ne doit pas avoir d'attaches.
Ce qui est étrange, c'est que tu attaques ça sous un angle presque sérieux, comme si ce que tu décrivais était tragique. Mais au final, quel besoin en avais-tu? Tu aurais pu distiller un profond humour là-dedans. Une sorte de futilité, de fatalité, d'absurde qui donnerait sa grandeur à cette silhouette. Je dirais presque: pourquoi ne craches-tu pas sur ton perso? Pourquoi ne t'en moques-tu pas avec les autres du village?

Rien que ça, en y pensant:

Damien tenta misérablement d’empêcher Jean de saisir la hache, mais les autres l’immobilisèrent facilement et il ne put que le regarder débiter le tronc de l’arbre qu’il avait déjà abattu en une série de morceaux de bois inutilisables, des lambeaux déchiquetés qui ne brûleraient qu’un temps très limité. Damien ne trouva rien de mieux à faire que serrer les dents et fermer les yeux, mais il pleurait néanmoins à grosses larmes dans un torrent de rires. Il les rouvrit brusquement lorsqu’il sentit le manche de la hache s’enfoncer violemment dans son ventre, lui coupant le souffle. Il était toujours aussi pitoyable. Relevant la tête, il vit Jean qui le toisait, la hache sur ses épaules.

« Tu permets qu’on t’emprunte ça ?

- - S’il te plaît, mon père… trouva-t-il tout juste moyen de bégayer.

- - Il a dit oui, Jean ! »


Et là, c'est en conservant ta projection interne, en gardant le point de vue de Damien, parce qu'il y aurait moyen de sacrément le descendre, au point d'amener le lecteur à s'identifier à Jean (beaucoup plus humain) pour massacrer ce morveux et ensuite en subir les conséquences.

Bien sûr, le dernier combat, en ce sens, demanderait quelques améliorations, du genre:

Ce disant, Damien approchait, laissant tranquillement traîner sa flamberge dans la terre. En face, Jean brandit sa rapière en tremblant et cria:
- Quelle sorte de monstre es-tu?
Mais déjà, il avait lâché son arme et tentait de s'enfuir loin de son destin qui, à vrai dire, lui déchira le dos, le coeur et les poumons, l'émascula et arracha un morceau du terrain...


Ce ne sont que des représentations de ce que j'imagine, mais grosso modo, utiliser l'absurde, employer la raillerie. Le point de vue neutre a cela de problématique qu'il va mal avec la caricature qui elle-même est tout sauf neutre. Autant en faire une tonne et nous faire vivre un truc incroyable ^^ .

Bon, je dis ça, on va pas tout récrire, d'autant que c'est aussi une question de style, ce qui répond à mes "pourquoi". Ceci dit, l'approche aurait été intéressante. Quant à être plus productive, je n'en suis pas si sûr.

***

Dans ton optique à toi, il manque juste, à mon sens, une touche de subtilité, peut-être une gradation au milieu de la caricature, une sorte de touche subtile annonçant la suite, un petit quelque chose de décalé, de neutre, d'incroyablement neutre au milieu de la caricature. Peut-être du véritable absurde. Après tout, rien n'oblige cette histoire d'être autre chose qu'un souvenir. On pourrait y glisser une ou deux piques aiguisées rappelant, derrière le masque de la caricature, l'esprit malade de celui qui se souvient.

Je ne sais pas trop, mais je trouve l'antagonisme entre la caricature et l'approche neutre au possible difficile à concilier. Une approche neutre est faite pour que l'on ne ressente rien, la caricature impose un sentiment (assez étrangement d'ailleurs).

Impe.

ps: en écrivant ça, je me trouve assez gonflé quand même.

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