L'Échiquier, Chapitre 1 : Cendres (2/2)
- Zarathoustra
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Nous sommes face à un classique de la fantasy et du JDR: la rencontre dans une auberge. Dis comme ça, c'est pas très excitant, et pourtant il y a suffisemment de sel, de poivre et de perlinpinpin qu'on arrive à oublier ce lieu commun. Ce qui a retenu mon attention n'est pas les personnages (quoi que la conteuse a un indéniable charisme (je ne suis pas sûr qu'elle reserve et ce serait dommage...), car ils sont encore une fois un peu caricaturaux. Mais je nuancerais. En fait, les deux protagonistes possèdent chacun une vraie présence, avec une part de mystère, donc ils sont réussi si on dépasse leur rôle pour l'instant très fonctionnel dans l'histoire. Donc je trouve qu'il y a un grandprogrès avec ceux de la première partie. Ils sont plus nuancé, ils se comportent avec une vraie personnalité. Il y a juste que tu flirtes un peu avec la caricature (notamment le Messie, je pense que tu gagnerais à le faire moins excessifs ou alors de dissimuler plus longtemps son côté un psychopathe mégalo).
Je ne retiens pas non plus le scénario. C'est un peu faible (c'est paradoxalement ce qui est le plus faible ici alors que cela toujours été le point fort du récit...) La rencontre fait très tiré par les cheveux, l'acceptation de la mission également. C'est la part "cliché" de la scène. Il est possible que ce côté cliché soit même assumé. Mais, une rencontre dans une taverne, franchement, y a pas idée!
Non je retiens surtout la mise en scène de l'ensemble. Tu arrives à allier plaisir de lire à des objectifs très "utilitaires". La façon dont tu amène des explications sur tion monde, son passé, est très habile. Cela pourrait être très voyant mais par ta fameuse mise en scène de l'ensemble tu arrives à nous le faire oublier ou presque. Le point fort d'un metteur en scène, c'est justement de réussir à créer un climax sur des scènes souvent accessoire. Un peu comme la poursuite d'un avion sur Cary Grant au milieu d'un champ de blé. En soi c'est absurde, avec Hitchcock c'est le oment le plus fort du film. Donc ici, c'est le récit de la conteuse. Tu le fais admirablement. Je le trouve très equilibré entre légèreté, besoin d'expliquer et suspense sur son histoire. Ca pourrait être une scène très chargée, indigeste, elle passe très bien. Je mettrais juste une nuance: la scène de vif argent qui assassine le chef a un côté déjà vu (sans doute volontaire) mais attention par la suite à ne pas être redondant avec ta façon de traiter les assassinas.
Le dernier apparte final me parait par contre déplacé. Disons qu'il est trop court en l'état et du coup ça sonne mal. Il devient pédant.
Comme tu es le seul texte que j'ai à commenter de cette MAJ, je suis à ta disposition pour répondre à des questions que tu te poses et que je n'aurais pas abordées. J'ai surtout commenter de haut ton texte (c'est parfois du blah blah mais des fois ça serre de comprendre comment on a resenti un texte). A toi de me dire les focus/détails qui t'intéressent.
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- Vuld Edone
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- aucune allusion aux personnages de la précédente partie
- le début du chapitre - village qui brûle - ne se justifie pas
- Messie n'est pas Vif-Argent.
J'ai dit que je passais par-dessus, pour m'intéresser purement à la focalisation.
J'aurai une question rhétorique en deux parties : un, quelle relation entre le récit de la conteuse et la discussion de messie à phoenix et deux, quelle relation entre la magie et Vif-Argent dans ledit récit.
Ceux qui auront retenu Vif-Argent (à part ce par-dessus quoi je passe) espèrent que l'information leur sera utile dans un avenir plus ou moins lointain. Un peu comme un enfant à la maternelle apprendrait l'algèbre de Boole.
Les autres auront seulement retenu que phoenix et messie vont à la capitale changer le monde. Donc, n'ont retenu qu'un quart du chapitre.
Mais ce qui frappe le plus, c'est ceci :
Songez-y. En ressortant du récit de la conteuse, que vous restait-il en tête ?« Fascinant récit, n’est-ce pas ?
L’homme eut une moue de mépris.
- La magie, hein ? Contes pour enfants...
Il y aura ceux pour qui c'était un cours de rattrapage en vacances, du déjà-vu, et donc ils n'en ont rien retenu.
D'autres seront de véritables génies, calculateurs démentiels qui à contre-courant de la nature auront retenu, comme l'homme en question, la magie.
La majorité aura retenu Vif-Argent.
Je ne vais pas décortiquer le récit de la conteuse : on ne retient pas son délire sur les magies. Dans le récit même, il est avoué que l'attention se dégrade et c'est d'autant plus vrai pour le lecteur. Aussi est-il impossible audit lecteur de balancer, à la fin, "la magie, hein ?" Parce que ça ne frôlerait pas son esprit.
On se serait donc attendu à :
"L'homme eut une moue de mépris.
- Vif-Argent, hein ? Conte pour enfants..."
Le rapport du "récit de la conteuse" à la "discussion entre messie et phoenix" est donc défectueuse en ce que le récit, pour le lecteur, parlait de Vif-Argent et la discussion, pour le lecteur, parle de changer le monde.
Car j'évite même de dire qu'il y est question de magie. Là encore, c'est secondaire. Le lecteur s'intéresse seulement au contrat d'embauche classique, schéma type de la taverne. Et navigue donc en plein triangle des Bermudes.
Si ce rapport est défectueux, c'est aussi que dans le récit de la conteuse, le rapport de la magie à Vif-Argent est défectueux. Pas seulement, il est inexistant. Nous parlions de magie, soudain on nous raconte l'histoire du héros disparu etc...
J'avais formalisé comme suit :
D1 : discussion entre messie (M) et phoenix (P)
d1 : contrat
R1 : récit de la conteuse (C)
r1 : magie
r2 : vif-argent
[] : porte sur
() : inclut
[[D1, R1(r1, r2)] D1(d1)]
Je voulais montrer par cette formalisation que la première discussion de M à P était vide, qu'il n'y avait aucun rapport entre les deux objets du récit de C, qu'aucun des deux objets n'était repris dans la seconde discussion de M à P.
J'aurais bien sûr des choses à redire sur certains participes passés, sur le chef des barbares qu'on croyait ne pas exister, sur certains passages qui passent inaperçus mais mon grand propos était la focalisation du récit.
Le récit se focalise sur Vif-Argent et sur Messie, surtout sur Messie, de telle sorte que les trois quarts du chapitre n'ont pas raison d'être. En focalisant le récit sur la magie, le chapitre retrouverait sa cohérence : car c'est la magie qui explique tout.
[[D1(r1), R1(r2(r1))] D1(r1(d1))]
Même si alors, je me demande ce que "accomplir ses tâches en md10" a à voir avec l'Échiquier. Mais c'est un autre problème, par-dessus lequel je suis passé.
Voilà ce qui m'a intéressé.
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- Monthy3
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@ Zara
Je l'explique à chaque fois que j'introduis de nouveaux personnage, mais oui, la caricature est toujours présente au début puisque c'est à mon sens le meilleur moyen de personnaliser d'emblée un personnage - qui ensuite, par ses paroles et ses actes, verra sa personnalité s'affiner. En fait, lorsque je décide de créer un personnage, je me contente de choisir deux traits de personnalité, l'un positif et l'un négatif. Et les autres naissent au fil du récit.Ils sont plus nuancé, ils se comportent avec une vraie personnalité. Il y a juste que tu flirtes un peu avec la caricature (notamment le Messie, je pense que tu gagnerais à le faire moins excessifs ou alors de dissimuler plus longtemps son côté un psychopathe mégalo).
Ouaip, il est vrai que pas mal de scènes de rencontre (trop ?) se déroulent dans des tavernes, dans l'Echiquier. Bon. D'un autre côté, n'est-ce pas le plus cohérent ? Je veux bien que deux personnages se croisent dans la rue, mais pour le coup, ça fait vraiment "heureux hasard".Il est possible que ce côté cliché soit même assumé. Mais, une rencontre dans une taverne, franchement, y a pas idée!
J'exagère évidemment ; mais c'est pour signaler que c'est vraiment plus par cohérence que par facilité que j'opère ainsi. Et il faut savoir (et le chapitre suivant, que je ne proposerai pas à la Màj) que c'est loin d'être la première taverne que Messie écume dans sa recherche d'un compagnon de route.
Disons que j'ai vraiment tenté d'imaginer un récit à conter qui captiverait effectivement les gens, sans les ennuyer. D'où l'alternance, le début pour poser l'histoire, la participation du public à l'histoire, et le virement vers l'épique pour finir sur une touche inquiétante... C'est vraiment comme cela que j'imagine une histoire contéeTu le fais admirablement. Je le trouve très equilibré entre légèreté, besoin d'expliquer et suspense sur son histoire. Ca pourrait être une scène très chargée, indigeste, elle passe très bien.
Parfaitement volontaire, effectivement : le but est clairement de rappeler la scène du chapitre précédent, afin que le lecteur fasse immédiatement le lien entre l'Arme de chair (dont vous connaîtrez - enfin ! - le nom au prochain chapitre) et Vif-Argent.Je mettrais juste une nuance: la scène de vif argent qui assassine le chef a un côté déjà vu (sans doute volontaire) mais attention par la suite à ne pas être redondant avec ta façon de traiter les assassinas.
Il faut savoir que l'Echiquier fonctionne énormément en rappels et correspondances, et cet exemple n'en est qu'un parmi bien d'autres. Après, peut-être cela donnera-t-il l'impression de temps à autre d'une redondance, d'une répétition ; mais j'espère plutôt que le lecteur se satisfera de ces scènes qui lui seront familières avant même qu'il les aient lues, que cela le conforte dans sa lecture. C'est un pari, en somme.
Pour le coup, il introduit vraiment le chapitre suivant, intitulé Journal d'un invocateur et qui consiste effectivement en ce journal. M'enfin, il n'est pas des plus intéressants à commenter, je pense, et je le publierai donc sans le proposer en récit du mois (bien qu'il recèle un hommage même pas discret aux Chroniques ).Le dernier apparte final me parait par contre déplacé. Disons qu'il est trop court en l'état et du coup ça sonne mal. Il devient pédant.
En fait, ce commentaire "de haut" m'est des plus précieux, parce que ce qui m'intéresse le plus est de savoir l'opinion qui ressort du récit global, de sa continuité, de son évolution - ce qui est difficile à obtenir sur les Chroniques quand on publie un récit aussi long. Et puis, du coup, Feurnard et toi êtes très complémentairesComme tu es le seul texte que j'ai à commenter de cette MAJ, je suis à ta disposition pour répondre à des questions que tu te poses et que je n'aurais pas abordées. J'ai surtout commenter de haut ton texte (c'est parfois du blah blah mais des fois ça serre de comprendre comment on a resenti un texte)
Sur ce chapitre, donc, je n'ai pas grand-chose à te demander de particulier. Simplement : avais-tu compris que Damien était Phoenix ? A la lecture du commentaire de Feurnard, je me rends compte que ce n'est pas forcément évident alors que ce l'était tout à fait pour moi
Edit : ah, tiens, si tu es suffisamment inconscient ou masochiste pour me conserver ton offre je serais curieux de savoir ce que tu penses des différents propos de Feurnard (après cette réponse), si tu abondes dans son sens ou non sur les points - intéressants à mon sens - qu'il soulève.
@ Feurnard
D'où un gros doute : ce n'est donc pas évident que Damien et Phoenix sont une même personne ? Je pensais vraiment que cela allait de soi.- aucune allusion aux personnages de la précédente partie
Le rappellent le titre du chapitre ainsi que le surnom que se donne Damien. Par ailleurs, tu constateras par la suite que ce n'est qu'un village parmi tant d'autres incendié par ces hommes masqués d'un soleil. Mais effectivement, ce n'est pas non plus un élément déterminant.- le début du chapitre - village qui brûle - ne se justifie pas
Certes- Messie n'est pas Vif-Argent.
Le prochain chapitre saura t'éclairer là-dessusun, quelle relation entre le récit de la conteuse et la discussion de messie à phoenix
Vif-Argent manipule les énergies argentées, cela me semblait clair. Ce sont elles qui lui permettent notamment de voler, et ces énergies sont tout à fait extraordinaires (au sens premier du terme).deux, quelle relation entre la magie et Vif-Argent dans ledit récit.
Et ils auront raison d'espérer !Ceux qui auront retenu Vif-Argent (à part ce par-dessus quoi je passe) espèrent que l'information leur sera utile dans un avenir plus ou moins lointain.
Et toi, bien sûr, tu fais partie de la deuxième catégorieIl y aura ceux pour qui c'était un cours de rattrapage en vacances, du déjà-vu, et donc ils n'en ont rien retenu.
D'autres seront de véritables génies, calculateurs démentiels qui à contre-courant de la nature auront retenu, comme l'homme en question, la magie.
La majorité aura retenu Vif-Argent.
Tu as entièrement raison, pour le coup. Dans ma tête de "concepteur" de l'histoire, il était tellement évident que cette scène n'avait d'intérêt que pour la magie que je n'ai pas songé qu'en fait, non, ce n'était pas du tout évident. J'ajouterai que j'ai fait preuve d'une plume de paresse parce que plutôt que de retoucher le chapitre 1 de la partie I, je me suis laissé lier par lui. Mais si, souviens-toi !
Chapitre 1, passage en italique :
Cela ne te rappelle rien ?Bah ! Après tout, il est normal que cela te surprenne : as-tu déjà entendu parler de magie dans ton monde ? Dans les contes pour enfants, dans les propos incohérents de vieilles femmes à demi folles ?
Donc oui, encore une fois : il faut que je mette la magie plus en avant dans le récit de la conteuse. Ta démonstration est éclatante - même si je ne suis évidemment pas d'accord pour affirmer que la magie est absente du récit, loin de là : c'est par elle que Vif-Argent a occis l'ennemi, non ? Et par elle qu'elle s'est mise à voler, vol qui fascine l'humanité depuis bien longtemps.
En revanche, certains de tes mots me demeurent obscurs :
?sur le chef des barbares qu'on croyait ne pas exister
Auxquels penses-tu ?sur certains passages qui passent inaperçu
Gné ?Même si alors, je me demande ce que "accomplir ses tâches en md10" a à voir avec l'Échiquier.
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- Vuld Edone
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Concernant le premier, il ne s'agit pas de Damien mais de l'Arme de Chair et compagnie. Nous les avons suivi douze chapitres durant et voilà qu'ils disparaissent sans laisser de traces. Ils n'ont aucune incidence sur ce chapitre.
Et je t'arrêter, concernant la danse de magie : si elle fait bien penser à l'Arme de Chair, elle le fait autant que le fusil de deux soldats. Je ne me suis pas dit "c'est Arm'", je me suis dit "c'est comme Arm'".
Tu as bien une correspondance mais tu n'as qu'une correspondance.
Concernant le second, je le maintiens absolument. Tu as dans la seconde partie du chapitre une petite mention, "après avoir brûlé son village" après le récit de la conteuse. Cette mention résume tout ce qui s'était produit avant sans rien oublier - les raisons, sont sans influence.
De telle sorte qu'en une proposition, tu as résumé entre le tiers et la moitié du chapitre. Je soutiens que cette première partie était immotivée.
Mais revenons aux correspondances et au troisième. Messie n'est pas Vif-Argent mais toute cette fin de chapitre nous invite à lire le contraire.
Pars de l'esprit que la conteuse n'a parlé que de Vif-Argent. Messie dit de s'y intéresser, puis donne une pièce d'or. Tu insistes sur les yeux de Messie et la conteuse parle des yeux de Vif-Argent. Vif-Argent a disparu.
Au plus court, si messie n'est pas Vif-Argent, alors la conteuse n'avait aucune raison d'en parler et ce récit n'avait rien à faire dans ce chapitre. J'attendais donc que yeux-jaunes dise "je suis Vif-Argent".
Ce qui pourrait expliquer aussi que je n'ai pas vu dans Vif-Argent l'Arme de Chair.
Je fais partie de la troisième catégorie des gens. Je n'ai jamais été fort avec les romans policiers et je laissais le détective se fatiguer à me donner la solution sur un plateau d'argent.
N'oublient pas que ceux qui te lisent ont déjà lu plusieurs ou tous les chapitres de la première partie. La magie, pour eux, c'est bon. N'oublie pas que les autres, qui n'auraient pas lu la première partie, lisent de la fantasy. En fantasy, la magie est des plus naturelles.
Soit, il faut mettre la magie en avant, mais pas que dans le récit de la conteuse : partout.
"Sans chef pour les commander", tu as dû le penser comme une conditionnelle : "s'ils n'avaient plus de chef". Mais je n'ai pas fait cette lecture. J'ai supposé qu'ils n'en avaient pas.Sans chef pour les commander, ils s’égaillaient dans la nature et laissaient leurs propres montures (...) nous n’en menions pas large, car leur grand chef, un colosse de plus de...
Soit changer le temps des verbes, soit modifier l'ordre des phrases. Soit je suis le seul à avoir fait cette lecture.
C'est une des phrases qui comme d'autres, à la lecture, ne dévoilent pas leur contenu. Je veux dire que je les ai lues, mais je n'ai pas retenu ce qu'elles disaient. Généralement leurs informations étaient en marge de l'intrigue.Et Vif-Argent volait sur les rubans, et de cette petite boule étrangement gracieuse jaillissaient des dizaines de lames qui déchiraient l’air pour venir ricocher contre la sombre armure du colosse, qui riait à gorge déployée, sûr de sa protection.
Ici, je pense qu'il y a une forme de redondance de l'information, entre la phrase précédente, le fait que Vif-Argent vole et la boule gracieuse. J'ai dû me dire qu'on me répétait trois fois "V-A vole" et je n'ai rien retenu d'autre.
D'ailleurs, plus loin, il est dit qu'il "glissait sur les énergies argentées", ce qui remplit plus qu'il ne faut tes objectifs. Ici, la conteuse fait du remplissage.
Gné ?Comment, me direz-vous, il existe des gens qui pourrait terminer leurs corvées à la vitesse de la lumière ? Et je vous répondrai que non, mes amis, pas à la vitesse de la lumière : à la vitesse des énergies !
L'Échiquier est le paradis des assassins. La fantasy, le paradis des guerriers. Et voilà qu'on nous parle de laver le linge sale à la rivière. C'est, d'après la conteuse, l'utilité de la magie - en oubliant sa digression sur la magie du ciseleur.
Il faut d'ailleurs se mettre à la place des médiévaux. En commençant par voir ce qu'ils écoutaient. Les fabliaux étaient crus, plutôt satiriques : ils parlaient généralement des seigneurs, du clergé ou tardivement des bourgeois. Les chansons, elles, étaient purement épiques et on n'y parlait que des seigneurs - une pointe de clergé quelque part.
Or la conteuse, qui veut faire un récit épique, leur parle d'eux et de leur marmite qui bout, de leurs chaussettes à repriser. Elle est complètement à l'ouest.
Tout cela se résume juste à mettre la magie en avant, à tout articuler autour de la magie. Mais je pense avoir précisé mon propos.
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- Monthy3
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D'où le fait qu'il s'agit d'une nouvelle "partie". Reprendre les mêmes personnages ne me semblait pas une obligation, bien au contraire.Concernant le premier, il ne s'agit pas de Damien mais de l'Arme de Chair et compagnie. Nous les avons suivi douze chapitres durant et voilà qu'ils disparaissent sans laisser de traces. Ils n'ont aucune incidence sur ce chapitre.
Cela dit, rassure-toi : on revient à eux dès la prochaine Màj, et ce sont les mercenaires qui sont véritablement le fil conducteur de la partie II.
C'était prévu. Il y aura d'autres allusions au fil du récit qui devraient établir l'identité entre l'Arme et Vif-Argent.Et je t'arrêter, concernant la danse de magie : si elle fait bien penser à l'Arme de Chair, elle le fait autant que le fusil de deux soldats. Je ne me suis pas dit "c'est Arm'", je me suis dit "c'est comme Arm'".
Immotivée ? Je narre, je n'écris pas un essai philosophique, ni même une nouvelle. Je raconte. Je ne me contente pas d'un "son village a été brûlé", je décris la façon dont cela s'était passé :De telle sorte qu'en une proposition, tu as résumé entre le tiers et la moitié du chapitre. Je soutiens que cette première partie était immotivée.
- parce que l'on voit qu'il y a pris une part active, tout en connaissant son enfance, et ce qui l'a conduit à son mode de vie solitaire et à développer une personnalité bestiale ;
- parce que les raisons ne sont pas indifférentes, non, ce village étant loin d'être le seul à avoir été brûlé sur ordre des hommes masqués d'un soleil ;
- parce que mon récit est suffisamment long et tortueux pour que je n'ai pas envie de m'encombrer d'un flash-back plus tard.
Encore une fois, je vise à écrire un roman, qui déroule ses effets. Je n'ai pas pour but de rendre chaque passage aussi intense et utile que je pourrais le faire dans une nouvelle. Ce que j'écris à tel chapitre aura des répercussions dans tant de temps (c'est moche à écrire, tiens). Et même, certains éléments peuvent être purement gratuits !
Bref, tout cela pour conclure : comme tu le dis, l'expression "après que le village a été brûlé" (ou autre) résume, or je ne tiens pas à me contenter d'un résumé. Ce n'est pas ce que j'attends d'un roman.
D'un autre côté, soit : supposons que le lecteur estime que Vif-Argent et Messie sont une seule et même personne - même si, pour le coup, ta démonstration qui se base principalement sur les couleurs respectives de leurs yeux (qui sont différentes...) et l'intérêt de Messie pour le récit ne me convainc pas. Eh bien, il en sera détrompé dès le chapitre suivant.Au plus court, si messie n'est pas Vif-Argent, alors la conteuse n'avait aucune raison d'en parler et ce récit n'avait rien à faire dans ce chapitre. J'attendais donc que yeux-jaunes dise "je suis Vif-Argent".
Ce qui pourrait expliquer aussi que je n'ai pas vu dans Vif-Argent l'Arme de Chair.
Ensuite, pour le "ce récit n'avait rien à faire dans ce chapitre". Je ne sais pas si c'est de l'impatience de ta part ou simplement une conception différente de ce que peut être un récit au long cours, mais c'est assez frustrant. Bien sûr que si, ce passage est idéalement placé. Il renvoie au chapitre suivant, rappelant la danse de l'Arme ; il développe des préoccupations actuelles, celles relatives à la magie argentée (qui EST une magie, nondidjou ! Vif-Argent n'est Vif-Argent que grâce et par cette MAGIE argentée, et parler de Vif-Argent revient à parler de la magie argentée - l'un n'allant pas sans l'autre) ; il introduit le suivant par le biais de l'italique. Au pire, si vraiment les liens sont trop ténus, le chapitre suivant est le journal de Messie (avant sa rencontre avec Phoenix), et pour le coup tout semblera limpide - j'espère, car c'est l'objectif.
Je ne sais pas trop que te dire de plus.
C'est une piqûre de rappel, ça ne peut pas faire de mal - n'oublie pas que j'entame une nouvelle partie, ce n'est pas simplement un chapitre lambda. D'ailleurs, une autre magie a fait une apparition pas si discrète dans ce chapitre : je parle de la Fonction, qui a droit à son petit aparté.N'oublie pas que ceux qui te lisent ont déjà lu plusieurs ou tous les chapitres de la première partie. La magie, pour eux, c'est bon.
Je ne trouve que cela va de soi. Nombre de récits de fantasy ne recèlent pas de magie, ou peu : le Trône de fer, Perdido Street Station...N'oublie pas que les autres, qui n'auraient pas lu la première partie, lisent de la fantasy. En fantasy, la magie est des plus naturelles.
Ce ne devrait point être trop ardu à modifier.Sans chef pour les commander", tu as dû le penser comme une conditionnelle : "s'ils n'avaient plus de chef". Mais je n'ai pas fait cette lecture. J'ai supposé qu'ils n'en avaient pas.
Je vois, du coup, ce que tu veux dire. Ce n'est pas bien grave, car il n'y a rien d'essentiel là-dedans. A la limite, effectivement, le déluge de lames passe un peu à l'as. Là encore, y remédier ne sera guère difficile.Ici, je pense qu'il y a une forme de redondance de l'information, entre la phrase précédente, le fait que Vif-Argent vole et la boule gracieuse. J'ai dû me dire qu'on me répétait trois fois "V-A vole" et je n'ai rien retenu d'autre.
Ben, je pensais naïvement que faire preuve d'empathie aurait tendance à gagner la sympathie des petites gens, d'emblée, pour ensuite glisser vers le véritable récit. Les gens sont tellement imbus d'eux-mêmes qu'ils sont toujours ravis de se trouver au cœur du propos. Je trouvais le procédé cohérent, à défaut d'être une transposition des chansons de geste.L'Échiquier est le paradis des assassins. La fantasy, le paradis des guerriers. Et voilà qu'on nous parle de laver le linge sale à la rivière. C'est, d'après la conteuse, l'utilité de la magie - en oubliant sa digression sur la magie du ciseleur.
Et j'espère avoir précisé le mien et mon état d'esprit (ou ma conception d'un long récit, c'est selon)Mais je pense avoir précisé mon propos.
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- Zarathoustra
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Pareil. D'autant plus qu'on a déjà 2 assassins alors pourqoi pas un 3eme, même si l'idée m'enchantait pas forcément. Ce qui dérange dans cette scène, c'est la redondance (d'autant plus que la scène que tu évoques était déjà un peu redondante avec l'un des assassinas).Je ne me suis pas dit "c'est Arm'", je me suis dit "c'est comme Arm'".
L'autre point qui te déserre, c'est que tu est en train de réintroduire plusieurs personnages, donc on se dit voilà encore un nouvel assassin, le plus grand de tous, ce qui laissait présager d'une belle surenchère et confirmait ton désir de crescendo.
Je n'y avais pas pensé mais si on est aussi exigeant que Fufu, alors je dirais oui aussi. Ou alors il faut retravailler ce début.De telle sorte qu'en une proposition, tu as résumé entre le tiers et la moitié du chapitre. Je soutiens que cette première partie était immotivée.
Ce sont des idées qui me sont venues. Mais j'y ai assez vite renoncé sans trop savoir pourquoi. Peut-être justement parce que la personalité ne collait pas à celle d'un vrai assassin.Au plus court, si messie n'est pas Vif-Argent, alors la conteuse n'avait aucune raison d'en parler et ce récit n'avait rien à faire dans ce chapitre. J'attendais donc que yeux-jaunes dise "je suis Vif-Argent".
Ce qui pourrait expliquer aussi que je n'ai pas vu dans Vif-Argent l'Arme de Chair.
Je ne sais pas. Je suis moi aussi un peu géné sur le fait que les villageois puisse douter de la magie, ignorer sa vraie puissance. C'est qomme s'ils vivaient dans notre monde et non dans le leur. En fait, ils jouent le rôle du lecteur. Mais le lecteur a depuis longtemps accepté cette magie et sa puissance. Donc sur ces points-là, je pense que tu fais fausse route. Il ne faut pas forcément parler plus de magie mais mieux. De manière plus intégrée. Surtout que ces passages de doutes sur la magie sont les plus faibles. Limite cliché. Pour ma part, je les supprimerais. Il faudrait plutôt que les auditeurs expriment des émotions à l'égard de la magie: de la peur, de l'envie mais pas de doute.Monthy: Donc oui, encore une fois : il faut que je mette la magie plus en avant dans le récit de la conteuse.
Je ne sais plus si l'idée m'a effleuré l'esprit, j'ai un serieux doute. En tout cas, elle n'est pas restée. En fait, Damien n'a pas de vraie personnalité à nos yeux pour l'identifier: il était enfant martyr peureux; il est devenu ado froid et impitoyable, le voilà adulte mégalo. Tu as fait un personnage trop extrème. Trop instable. Ou alors tu aurais dû montrer cette folie dans le Damien ado (ou plus exactement "faire sentir" ce qui est différent) qui aurait créé une continuité. Là on n'a que des ruptures. Et encore une fois, nous sommes à un moment où tu introduis plein de perso. On se dit donc que c'est reparti comme dans la première partie puisqu'elles ne sont pas encore liées entre elles concrètement.Simplement : avais-tu compris que Damien était Phoenix ?
Moi ça me dérange et c'est ce qui me dérange dans la fantasy et qui fait que j'en suis très peu adepte au final.Je l'explique à chaque fois que j'introduis de nouveaux personnage, mais oui, la caricature est toujours présente au début puisque c'est à mon sens le meilleur moyen de personnaliser d'emblée un personnage - qui ensuite, par ses paroles et ses actes, verra sa personnalité s'affiner. En fait, lorsque je décide de créer un personnage, je me contente de choisir deux traits de personnalité, l'un positif et l'un négatif. Et les autres naissent au fil du récit.
On a l'impression que tu construis tes personnages au fur et à mesure du récit alors qu'il faut faire le contraire. Tes personnages doivent être définis dans ta tête dès le départ et non être des caricatures avec des fonctions précises dans ton récit qu'on va affiner un peu. Du coup, tu ne les fais pas agir de la même façon. Les deux personnages que tu nous présentes ont un peu plus de corps et de présence que ceux que tu avais livrés dans la première partie. Mais tu leur colles une personnalité trop "chargée". Ou du moins pour Messie. Pour l'autre, il est d'abord intrigant, mais il devient "fonctionnel" après, j'ai été un peu deçu qu'il remplisse un rôle si fonctionnel que "garde du corps". Il redevient caricature.
En fait, la difficulté que tu as et qui est à mon sens très réelle et logique, c'est qu'ils doivent trouver leur place dans un ensemble structuré et qu'en leur donnant trop de personalité, cette structure les broierait, ou alors tes personnages la détruirait. Le récit du Devin est le contraire, il n'a pas de scenario et c'est les perso qui le façonnent en se heurtant les uns aux autres. L'absence de scénario précis me laisse toute liberté pour créer des scènes pour les faire vivre (même si je ne vais pas assez loin à mon sens car les changements de personalités qu'ils peuvent avoir me paraissent encore trop brutales ou pas assez progressifs et visibles dans certains cas).
Donc sans faire des études psychologiques à la Proust, tu dois absolument nous faire sentir vivre tes personnalités. Qu'ils remplissent une fonction précise, finalement on s'en moque. Quand tu veux connaitre quelqu'un, tu ne le fais pas avec son métier, mais avec ce qu'il aime faire ou pas faire, avec des traits de caractère, tu dois entendre dans ta tête d'auteur des voix très différentes pour chacun. Si c'est le cas, je pense que nous les entendrons aussi. Moi, pour me rappeler qui est qui, je dois me rappeler plutôt qui fait quoi dans ton histoire, c'est pas tout à fait logique. D'un autre côté, tu as tellement de perso, que ce serait délicat de leur donner tous des personalités toutes fortes et différentes. Mais songe à ce que je te dis, efforce toi d'abord de donner une anecdote avec un surnom, quelques traits spécifiques physique et/ou psychologiques (tu verras qu'un trait très physique particulier peut aussi te servoir à définir sa personalité, exemple: Ilda était grande, "trop" grande, ça été mon point de départ: trop grande-> mal être, fragilité-> pourquoi? Par rapport à son enfance (les terreurs qu'elles cachent), refuge dans le rêve, regard fuyant etc Tout ça, elle l'a au départ du récit et non au fur et à mesure. Enfin, si mon cas personnel peut vraiment servir d'exemple...)
Voilà les bonus que je te propose avant de partir en vacances dans quelques jours.
Mais, il faut nuancer aussi notre perception de ton texte. Nous le faisons avec des chapitres tronqués et une lecture très espacée. Il est possible que certaines de tes intentions entre les récits nous auraient plus nettement marqués avec une lecture continue.
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- Monthy3
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Ah, mais comme je l'ai répondu à Feurnard, cela n'a pour le moment pas grande importance. Tant que l'on fait le lien entre ce récit et le duel du dernier chapitre, cela me va. C'est par la suite que, théoriquement, le lien se précise ainsi que l'identité.Pareil. D'autant plus qu'on a déjà 2 assassins alors pourqoi pas un 3eme, même si l'idée m'enchantait pas forcément. Ce qui dérange dans cette scène, c'est la redondance (d'autant plus que la scène que tu évoques était déjà un peu redondante avec l'un des assassinas).
Dans un certain sens, aucun personnage n'est nouveau. Mais dans un certain sens seulementL'autre point qui te déserre, c'est que tu est en train de réintroduire plusieurs personnages, donc on se dit voilà encore un nouvel assassin, le plus grand de tous, ce qui laissait présager d'une belle surenchère et confirmait ton désir de crescendo.
Quant au désir de crescendo, il était surtout très présent lors des derniers chapitres de la partie I. Comme tu le constateras plus tard, la partie II a une structure un peu différente.
Mais je comprends, du coup, votre point de vue.
D'un autre côté, deux assassins peuvent n'avoir rien à voir. Niveau personnalité, Lametrouble et l'Arme ne sont pas tout à fait dans la même veine - en tout cas, dans l'apparence qu'ils donnent l'un et l'autre.Peut-être justement parce que la personnalité ne collait pas à celle d'un vrai assassin.
Je note.Il faudrait plutôt que les auditeurs expriment des émotions à l'égard de la magie: de la peur, de l'envie mais pas de doute.
Adulte mégalo ? Ne confondrais-tu pas avec Messie, pour le coup ? Parce que Phoenix ne fait pas vraiment preuve de mégalomanie - ou alors, cela m'a échappé.En fait, Damien n'a pas de vraie personnalité à nos yeux pour l'identifier: il était enfant martyr peureux; il est devenu ado froid et impitoyable, le voilà adulte mégalo.
Mais c'est exactement ce que je fais (ou essaie de faire, apparemment je n'ai aucune envie de brosser un portrait psychologique de chaque personnage que j'introduis, l'intérêt étant à mon sens de montrer leur personnalité par leurs actes plus que de la décrire, de l'expliquer de façon brute.On a l'impression que tu construis tes personnages au fur et à mesure du récit alors qu'il faut faire le contraire. Tes personnages doivent être définis dans ta tête dès le départ et non être des caricatures avec des fonctions précises dans ton récit qu'on va affiner un peu.
Je m'y efforce ; mais n'est-il pas logique que tu ne le sentes pas déjà avec Messie et Damien-Phoenix, que tu viens à peine de découvrir ? En l'occurrence, la véritable question serait : des personnages de la partie I (et que tu retrouveras prochainement, n'aie crainte ), en considères-tu toujours la plupart comme caricaturaux ?Donc sans faire des études psychologiques à la Proust, tu dois absolument nous faire sentir vivre tes personnalités. Qu'ils remplissent une fonction précise, finalement on s'en moque.
Là serait mon véritable échec. A la limite, qu'ils soient quelque peu vaporeux ne me dérange pas - c'était le but. Mais le cliché, non. Pas à la fin de la partie.
En tout cas, la partie II fait une part plus importante aux relations entre personnages. J'espère que tu trouveras satisfaction
Ben, encore une fois, c'est ce que je tente de faire. A tes dires, je suppose que c'est assez mal réalisé, mais l'intention est bien présente !Mais songe à ce que je te dis, efforce toi d'abord de donner une anecdote avec un surnom, quelques traits spécifiques physique et/ou psychologiques
Très probablement. Mais ce serait aussi bien trop facile d'invoquer cet argument pour justifier les failles et béances de mon récit. Et puis j'ai tout à gagner à renforcer la cohérence, à insister sur certains points pour qu'ils transparaissent mieux, à corriger mes lacunes de style et "scénaristiques".Mais, il faut nuancer aussi notre perception de ton texte. Nous le faisons avec des chapitres tronqués et une lecture très espacée. Il est possible que certaines de tes intentions entre les récits nous auraient plus nettement marqués avec une lecture continue.
Merci encore, donc.
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