file Le Congrès

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il y a 14 ans 6 mois - il y a 14 ans 6 mois #16287 par Krycek
[Novembre 2009] Le congrès - Iggy Grunson a été créé par Krycek
Le congrès par Iggy Grunson

J'ai encore l'image d'un de tes textes (tout comme Gulzan qui a cette tendance) qui commence par une vue à travers la fenêtre, marrant ça.

Un texte pour nos Chroniques. Toujours aussi difficile à comprendre tant il mêle sentiments de son auteurs à l'égard de la communauté et parfois même un brin d'histoire de notre site. Du coup on se surprend à chercher de suite les remarques, critiques et commentaires sur le site, la façon dont il est mené, son rythme... et la première chose qui en ressort semble être une sorte de regret de ta part, une amertume. Une envie de revenir aux temps où dragons et princesses -je paraphrase- étaient à l'honneur ici (retour à Warhammer, besoin de voir les anciens membres ou simple demande de textes en Fantasy ?).

J'aime aussi le graphique, on ne peut plus clair, même si là, les Chroniques semblent (re)venir à la vie... tiens ! une pointe d'espoir de la part de notre cher Iggy ?

Je ne crois pas que je vais continuer à le décortiquer tant je risque de fortement me méprendre sur son sens. Mais j'attends avec impatience ton commentaire sur ton texte. Vraiment. :D

Ah si ! une dernière chose :

comme un lapin dans les phares d’un trente-six tonnes, comme le dit l’adage, à moins qu’il ne s’agisse d’un renard, après le passage du camion difficile de dire.

...sûrement un renard. :evil:

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il y a 14 ans 6 mois #16288 par Iggy Grunnson
Réponse de Iggy Grunnson sur le sujet Le Congrès
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il y a 14 ans 6 mois #16289 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re:Le Congrès
Suis-je le seul à avoir pensé à cliquer là ? Mais j'aimerais donner à ce texte la réponse qu'il demande.

Oui, j'ai une question. Plusieurs en fait.

Vous avez demandé de vous sentir "avec ces inconnus qui le comprenaient" et c'est pourquoi aucune de mes questions ne portera ni sur les présupposés ni sur les conclusions mais retiendra votre exposé comme un bloc.
Les exemples que vous fournissez au phénomène, "cubisme" ou "rock and roll" sont très concrets et me font porter un jugement littéral à vos déclarations. À plus forte raison vous citez votre personne d'Higuenain (Higuain Barnable) comme exemple en tant que réexposition, et il y a lieu de parler sans doute de mise en abime.
Aussi exposez-vous votre thèse deux fois avec à la seconde la percée presque artificielle puisque "sans doute infime" "ou seulement un fragment" elle n'est plus à votre charge mais vous choisissez la posture passive et même distante, nous l'avons vu par vos comparaisons "comme le condamné de l'histoire" ou "comme un magicien qui présente" et je suis surpris qu'étant auditaires de l'adresse nous n'y prêtions pas attention.
Le phénomène que vous décrivez quant à lui inscrit dans le temps est un état paradoxal où l'agrandissement d'un univers donné ne s'accompagne pas d'un agrandissement de ses réalités, de sorte que les parties de l'ensemble restant égales, l'ensemble s'agrandissant par ailleurs, c'est de vide que se remplit l'univers. Au coeur de cette démonstration et l'italique est importante, vous soulignez que les dragons et chevaliers d'antan sont des "réalités".
Permettez-moi avant toute question de vous donner le fond de ma pensée. Pour avoir été percés par tant de lances, les dragons seraient encore là s'ils avaient pu soutenir la concurrence des canons.
Où en étais-je ?
Il a manqué peut-être à votre présentation une formule plus forte et dont l'itération aurait fait la synthèse du problème, car attention la prolifération du milieu urbain telle que vous nous l'avez racontée n'est compréhensible qu'en strate civile et non pour l'habitué des campagnes, pour qui le vide est la forêt et les immeubles un remplissage, si vous me permettez ce terme.
Aussi ma première question est, pourriez-vous proposer au terme de votre exposé une formule, non pas nécessairement allégorique mais percutante et potentiellement en chiasme qui ancrerait vos idées chez nous plus que le cheminement auquel vous nous avez convié ?

Ma seconde question, puisque l'exposé lui-même a été clair, sera sur les modalités de cette ouverture, je le rappelle presque artificielle, qui a été soulignée si brièvement et dans laquelle apparaît toute votre distance, y compris par votre âge.
Surtout il n'est pas question de tomber dans la simple dichotomie du rêve et de la réalité, là encore au besoin d'un rappel, vous parlez des dragons comme d'une réalité. Et pourtant vous êtes ambigu sur votre piste finale : tantôt "tradition" et tantôt "horizon", soit géographique soit temporelle, elle tombe dans le domaine de l'esprit "à travers les allées pavées de la pensée".
Vous n'ouvrez donc pas une piste, mais trois, et sans doute plus que trois, conscient de cela quand vous parlez de "fragment" c'est néanmoins terriblement dérangeant d'un point de vue de la méthode.
D'autre part il est dur de constater que cette ouverture n'apparait nulle part dans votre préliminaire du trajet et pas même au colloque même ou nous aurions pourtant pu être les porteurs de cet éloignement, de cet autre côté de l'horizon que vous plébiscitez. Non que nous le soyons, mais en l'absence - je touche au mot d'absence avec prudence - qu'il n'apparaisse qu'en fin, avec tant de retenue et si détaché de l'enbsemble, surtout sans exemple ni soutien de ce qui précède, rend en même temps une vision pessimiste de votre visée et tout à la fois réduit la compréhension même de cette visée, si vous me suivez.
L'ouverture que vous proposez est en somme absente en puissance de vos exemples, isolée, et si je ne tourne pas cela en question c'est pour ne pas vous obliger, aussi, quelle importance y donnez-vous dans votre propos ?

Vous devez saisir derrière ces questions une réflexion plus avancée, et parti-prise, que je garde pour moi, et qui n'enlève rien à votre intervention. Il est à noter que, en fin de présentation, nous retenons peut-être trop votre seule intervention et pas assez les circonstances qui l'ont entraînées, notamment, votre préparation en appartement et le trajet-souvenir qui y a donné lieu.
Il est aussi frappant que le milieu du colloque même se détache complètement de l'univers précédemment décrit, il suffit d'y penser, "l'air déjà respiré par la masse anonyme des voyageurs", "décor de grisaille maussade", il semble qu'à l'apparition des bougainvilliers et de l'amphithéâtre, lui, sans propriétés et à l'intérieur relativement vide sinon une scène de théâtre - et alors, quelle rôle y donner - c'est un second univers greffé au premier, profondément différent.
Dans cette optique, le choix du flou frappe et par la composition, sous le titre de notre colloque deux états de description et quatre de narration séparés par la faible virgule temporelle. Ce qui doit effrayer, c'est le mouchoir noué, un détail parmi tant d'autres, effacé net dans cette parenthèse de rencontre au final... bien vide.
Il y a donc précédant votre exposé un trajet en deux univers bien différents non seulement dans leurs éléments, immeubles contre bougainvilliers, mais aussi dans leur présentation, l'un très fortement dénoté, l'autre à peine touché, laissé en flou. Ce flou qui se marque le mieux dans "petite majorité de fauteuils". Cette bipartition d'univers ne répond pas à votre commentaire et ne semble pas participer à un mouvement ou un autre : il laisse même penser que le colloque a été, je ne vous accuse pas, négligé.
D'où ma troisième question, et elle est sans doute fondamentale, avez-vous bien suffisamment observé vos exemples ? Pour ne les tenir pas assez et pour n'en pas faire l'unité exemplaire que nous attendons d'eux, ne risquez-vous pas de nous perdre avant d'avoir commencé ?

J'achèverai bien obligé sur une remarque personnelle. Savez-vous pourquoi les renards font profil bas et choisissent toujours le juste milieu ? Justement à cause des trente-six tonnes.

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il y a 14 ans 6 mois #16298 par Iggy Grunnson
Réponse de Iggy Grunnson sur le sujet Re:Le Congrès
Recroquevillé comme il l’était derrière son pupitre Higuain semblait tout prêt à disparaître pour regagner une des dimensions parallèles qui avaient fait l’objet de son exposé mais rien ne se passa. Le vieil homme se massa l’arête du nez d’un air pensif mais s’il espérait que cette mimique éculée suffirait à donner le change cela ne donna rien non plus.
Il avait fallu que ce soit un rouquin… Sans doute était-ce l’expression de quelque obscur précepte de justice cosmique en fin de compte. Il voulut reprendre la parole mais se rendit compte que sa gorge était aussi nouée que son mouchoir – et soudain il se rappela du pourquoi de son pense-bête : consulter la définition de chiasme dans l’éventualité de pareille péripétie, voilà ce qu’il aurait dû faire !

« - Et bien… Disons, en guise de formule, ‘Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme’ pourrait encore une fois nous sortir d’un mauvais pas. » Ce que Higuain aurait voulut dire en réalité, mais les mots persistaient à lui échapper et le narrateur épris d’équité ne se risquerait pas à les lui souffler, c’est qu’il nous faut préserver notre capacité d’émerveillement lorsque nous observons le monde ; et que si à chaque tentative de percer le contour de notre réalité, sa substance semble s’en échapper comme l’air d’une baudruche, il nous suffirait en fait de nous projeter au-delà de la brèche pour constater que cette substance continue d’exister épanouie mais hors d’atteinte de nous le plus souvent.
Si notre univers semble dépourvu de magie, c’est simplement la conséquence d’une vaste opération sémantique : les naturalistes ont beau avoir donné un nom à toutes les choses du monde, la nature n’en a pas moins conservé sa majesté et son mystère pour qui sait l’observer. Et c’est une simple affèterie qui nous empêche d’appeler alchimie la transmutation qui s’opère dans les cœurs enténébrés des réacteurs nucléaires, et ainsi du suite sans fin.

Mais ce n’était pas la seule chose dont Higuain voulait parler. Car il avait bien en tête un exemple de l’ouverture qu’il avait mentionnée tantôt. Ce à quoi il pensait était connu sous les noms d’avatars, de doubles, de dopplegangers, ou d’autres dénominations encore sous toutes les latitudes et à toutes les époques. Oublions un peu notre vieil orateur un instant, et imaginons un peintre réalisant le portrait de sa muse. S’il était possible qu’il insuffle suffisamment de passion et d’inspiration à son œuvre, ne pourrait-on pas imaginer qu’à sa manière le portrait prenne vie quelque part dans son cadre ? Et, de là, ne pourrions nous pas aboutir à toute une série de personnes menant des existences parallèles chacune de leur côté, toutes semblables mais dans des coloris légèrement différents ? Un contremaître bourru de l’époque victorienne ne pourrait-il pas faire qu’un avec un robot doté des mêmes caractéristiques dans un futur lointain ?

… Et en allant plus loin, le goupil de la fable et le dandy rouquin qui avait joué avec Higuain de ses questions comme s’il s’était s’agi de griffes ne pourraient-ils pas, par la plume d’un auteur malicieux, ne faire qu’un ?

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il y a 14 ans 6 mois #16302 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re:Le Congrès
Vous me répondez et c'est aimable mais répondez-vous à Krycek ? J'aimerais savoir, comme lui, s'il y a regret ou amertume dans votre texte.

Je m'attendais à l'image de la baudruche, était-ce pour autant attendu ? Voilà qui répond à ma première question.
Notez que l'image inverse est aussi possible, et l'opération sémantique serait d'enfermer un gaz ambiant dans une balle. Mais là n'est pas votre propos.

Votre seconde réponse n'est pas claire. Ou pour ironiser, votre ouverture est trop ouverte.
Cette ouverture répond à une présentation double d'un problème, qui est des univers vidés - appauvris. L'ouverture doit à nouveau les enrichir ou plutôt, montrer que rien n'est parti. Soit. Je maintiens que le comment n'est toujours que très vaguement délimité. Nous sommes encore loin d'appliquer une rustine au ballon.
Toutes les perspectives que vous donnez sont plus émoustillantes que bien des histoires, je crains seulement de mal les comprendre et de mal les appliquer.

Je ne peux surtout pas vous répondre plus avant sans devoir, à mon tour, donner ma présentation. Aussi je laisse la parole.

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il y a 14 ans 5 mois #16327 par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Re:Le Congrès
Je ne m'attendais pas à ce type de texte. Bon, je savais que ça allait parler des chroniques mais pas comme ça. Je voyais davantage une proposition d'univers, une sorte de rêve collectif à poursuivree. On se trouve face à un texte très théorique. Et très centré sur le ressenti de Higuain/iggy est assez ambigu à l'égard des chroniques. C'est par contre honnête si cela traduit une réalité et tout à l'honneur d'iggy.

Concernant le texte lui même, j'ai trouvé le début un peu laborieux. D'abord le style est à plusieurs reprises maladroits, la concordance destemps pas toujours tip top, la ponctuation idem. Bref, j'ai trouvé un peu poussif. Ou comme si tu ne savais pas comment vraiment commencer ton texte et que tu t'étais lancé dans le texte pour la suite et la fin et que tu aurais écrit le début après (ou que tu l'aurais développé dans un 2eme temps).

On rentre par contre beaucoup mieux dans le texte au milieu de la 2eme page. Mais là aussi, on rentre mais on est un peu destabilisé par le message. Il ne semble pas y avoir de joie, de relation amicale ou nostalgique. C'est très distant. Et surtout, le texte se refuse d'aller où on l'attend(c'est frustrant mais finalement aussi une qualité). En fait, le texte propose plus une réflexion qui dépasse les Chroniques (là où on attendait soit à une critique soit à des propositions). Finalement, j'ai du mal à voir le lien entre les chroniques et le texte. On a l'impression qu'elles ne sont qu'une toile de fond décorative mais pas le vrai coeur, on est plus sur une réflexion sur le monde en général ou la création. La parallèle avec nous existe mais le texte insiste plus sur sa portée plus générale.
Je regrette également que l'idée du dessin n'est pas été plus développé. Il produit un effet assez comqiue (volontaire?), je pose la question car le reste du texte ne semble pas avoir d'écho à cette touche d'humour. Sur ce graphique, j'avais cru comprendre que les Chroniques, sous l'impulsion de quelques idées nouvelles montent en puissance puis retombe jusqu'à ce que de nouveaux membres viennent avec de nouvelles idées et nous redynamisent. Mais ce n'est jamais dit comme si j'avais fait fausse route alors que cela me semblait justement une bonne idée pour offrir le 2eme niveau de lecture axé non pas sur un texte à message générale mais sur nous. Il manque de lien ente le message et nous si tel était complètement ton intention. Ta réponse d'ailleurs montre que je faisais fausse route.
La fin ouvert sur cette question invite par contre au débat et je vois qu'il a commencé ici.

Des questions, oui, il y en a:
1- Effectivement quel est lapart d'iggy dans Higuain, eux mêmes reflets d'une 3eme réalité qui nous est inconnu qui est celui qui a véritablement écris le texte? Je trouve que ces 3 niveaux de réalité pourraient jsutement être le coeur du monde de nos Chroniques. Sachant que ces 3 dimensions nous aspirent plus ou moins selon les époques et dont la 23eme est souvent la vraie menace pour notre communauté. Pour revenir sur le texte, donc, qu'en est-il de l'auteur à notre égard sans le biais d'un personnage? Tu t'étais déjà exprimé mais, je dirais, un partiellement. Il restait des questions que le texte ne vient qu'amplifier?
2- Pourquoi as-tu écri et pourquoi reviens-tu? Non que je sois pas content, au contraire, mais ce texte est assez troublant et montre une sorte d'hésitation de ta part comme si toi-même tu ne le savais pas. Une sorte de'attirance et de rejet. Ne te considère pas sur le banc des accusés, surtout pas. C'est juste que tu proposes quelque chose de nouveaux ici, qu'on avait dans notre texte commun essayé également d'abordé mais tu le fais de manière très différente. Je dirais paradoxalement réaliste, là où on attendait un rêve.
3- Quel suite souhaites-tu donner à cet essai (ou quel suite souhaites-tu qu'on lui donne?) Par contre, c'est ça la belle idée du texte. C'est texte qui appelle autre chose.
4- Que veux-tu sur les Chroniques pour que ce que tu as en tête prenne vie ici? Quelles pistes d'améliorations vois-tu?

Tu voulais des questions, te voilà servi. Mais étaient-ce les questions que tu attendais? :lol:

Bon, tu nous faisait reproche que le Récit du mois était élististe et qu'on en mettait trop, te voilà servi une 2eme fois! :silly:

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il y a 14 ans 5 mois - il y a 14 ans 5 mois #16337 par gilfuin
Réponse de gilfuin sur le sujet Re:Le Congrès
Je sens à la lecture des critiques, qu'il me manque certains éléments pour donner un avis pertinent sur le texte. Des éléments qui ont été construits pendant que j'étais absent. Je me rappelle pourtant des premiers textes sur le thème des "Chroniques" et là il semble que l'idée ait pris de l'ampleur.

Sans aller jusqu'à parler d'élitisme, il me manque une sorte d'expertise car c'est un texte qui fait partie d'un tout. Est ce qu'il y a un endroit dans l'accueil qui permet d'accéder à ces "textes"?


Quoiqu'il en soit, je ne m'attarderais pas sur ma critique. Je soulevais quelques points qui m'ont fait tiquer à la première lecture:
1. Le rythme trop lent.
2. Mais quitte à avoir un rythme lent, autant que les descriptions contribuent au récit. Hors je n'ai pas saisi le choix de cette ambiance "routinière" décrite.
3. Pourquoi ce personnage? si banal et qui lit des "Traités d'Egyptologie" sans qu'on sache pourquoi? Et puis dans cette ambiance routinière et morne, j'ai trouvé que ça n'aidait pas le récit à être plaisant.
4. La chute est bien trouvée. J'aime bien en tout cas. L'opposition entre l'absence de dialogue (ni pensée) tout au long du texte contraste bien avec finalement la seule parole. Et que ça se termine sur une question, laisse une bonne impression à la fin.
5. Le dragon et le chevalier reviennent souvent. C'est voulu, seulement au lieu de voir une évolution, ça m'a fait l'impression de redondance. Peut être qu'ils auraient pu être mieux utilisés pour servir de fil rouge au raisonnement du narrateur.
6. Quelques comparaisons/images m'ont un peu fait grincer, mais je mesure seulement maintenant qu'elles sont des références à des textes des Chroniques et à la vie de la communauté. Ils me manquent ces éléments pour profiter finalement pleinement du texte. C'est dommage.



Le thème du texte m'a toutefois beaucoup plu et malgré mes critiques, la lecture fut agréable, ce qui n'est pas négligeable.

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il y a 14 ans 5 mois - il y a 14 ans 5 mois #16371 par Iggy Grunnson
Réponse de Iggy Grunnson sur le sujet Re:Le Congrès
Bon,

J’avais prévu de pondre un long texte narratif pour reprendre tous les points laissés en suspends, voire d’écrire un article sur le sujet (je n’ai pas complètement abandonné l’idée d’ailleurs) mais plutôt que d’attendre une hypothétique conclusion de ce genre je vais au moins tâcher de répondre à vos questions.

Ce texte est la conjonction de trois influences, ou de trois déclencheurs c’est selon :

- Primo, le débat sur la création d’un background pour les chroniques lancé par Feurnard sur le forum. Comme l’a signalé Zara c’est un débat qui a été abordé maintes fois et pour une raison sur laquelle je reviendrai plus tard une idée a germé dans mon esprit aussitôt que j’ai pris connaissance du débat. Plutôt que d’en discuter avec tout le monde et de peur de m’engager dans une nouvelle discussion un peu stérile j’ai décidé de coucher ça sur le papier par l’intermédiaire d’un petit texte. Ca n’était sans doute pas la façon la plus « collective » de jouer ça et je m’en excuse mais simplement je me suis dit que ce serait bête de laisser passer une inspiration aussi soudaine. D’ailleurs le texte a été écrit en moins d’une semaine, un record pour moi, ce qui explique peut-être certaines maladresses du style – encore que je n’en sois pas convaincu.

- Cette inspiration, quelle est-elle alors ? Et bien comme beaucoup de ce que j’ai écrit récemment, Le Congrès est un odieux repompage des romans de John Crowley, en l’occurrence de son cycle Aegypt, hélas encore non traduit en français (vous m’excuserez pour les citations en VO).
La réflexion sur la place de la magie et les grands bouleversements de la pensée qui ont modifié le monde à intervalles réguliers, la phrase mantra (Autrefois, le monde était différent de ce qu’il est devenu vs. There is more than one history of the world), la courbe périodique (on parle dans le roman de Crowley de « climacterics », une théorie dans laquelle une sinusoïde représente les fluctuations de l’existence), il s’agit d’emprunts sur lesquels j’ai construits ma propre réflexion. C’est ce qui explique la présence de quelques clins d’œil (le traité d’Aegyptologie bien sûr, mais aussi le nom de Barnable, issu d’un autre roman de l’auteur, en l’occurrence Le Parlement des Fées. Qui vient de paraître en poche et sur lequel vous feriez bien de vous jeter si vous avez un moment ;)).

- Last but not least, ma propre expérience de congressiste. Je crois qu’il y a un gros malentendu à ce sujet car beaucoup de ce qui a été perçu comme de l’amertume ou de l’ambigüité du moins était une modeste tentative de faire de l’humour de ma part. Les derniers préparatif, l’indispensable petit déjeuner où l’on cherche un visage connu à qui parler, le trac avant de présenter… Tout cela correspond à des épisodes vécus et correspondent à un étrange folklore qui m’amuse beaucoup, un peu comme on le retrouve dans les romans de David Lodge. Ceci dit ces touches d’humour n’ont pas du tout été prises comme telles, alors mea culpa.

Mais qu’en est-il, en fin de compte, de cette idée ?

Effectivement c’est une réflexion personnelle qui dépasse dans une certaine mesure le cadre des chroniques. Je ne vais pas trop m’étendre là-dessus car c’est précisément le but de l’article sur lequel je travaille mais je peux quand même en résumer les idées à grand traits.
Le premier constat, un peu amer en effet, c’est que alors que notre monde est plus riche en possibilités qu’il ne l’a jamais été (après les bouleversements des 19 et 20e siècles où l’homme a repoussé ses limites, scientifiques, artistiques, idéologiques, etc.) la plupart des gens en ont une vision désabusée, comme si l’on avait finit de presser le tube de mayonnaise (admirez la poésie de l’image, hein ;)) et qu’après avoir fait le tour de la question il n’y avait plus rien à en tirer. Bien sûr, personne ne croît plus à la magie ; mais on pourrait en dire autant de la politique, de l’art (le rock a fait long feu ; la frénésie créative du cubisme & co. a laissé la place à des artistes avant-gardistes qui n’arrivent plus à choquer ni à émerveiller) et ainsi de suite. Bref, j’essaie de partir en guerre contre une forme de cynisme qui paralyse trop souvent nos esprits.
L’idée, j’y viens enfin, c’est que tout ceci n’est qu’une question d’état d’esprit. La magie, en particulier, n’est pas l’œuvre de miracles mais simplement un état d’émerveillement qu’il nous faut retrouver. En l’occurrence les explications de la science « rationnelle » n’en sont pas moins merveilleuses – et donc magiques – que les superstitions qu’elles ont remplacées. Cet ouverture d’esprit bien sûr, j’essaie de l’appliquer partout, dans la vie courante, dans la politique, et… dans l’art.
C’est le dernier point de ma petite théorie, et celui qui s’intéresse vraiment aux chroniques. Après tout en termes de background pourquoi ne pas se dire que plutôt qu’un portail dimensionnel le point de convergence entre les mondes ne serait pas simplement l’inspiration d’un artiste ? Qu’à condition de s’immerger avec suffisamment de passion on ne pourrait pas créer de nouveaux mondes par la force de la pensée ? Encore une fois c’est cette forme d’émerveillement et de candeur qui œuvrerait à la source d’une magie créatrice de mondes. Après tout, c’est bien ce que nous faisons, non ?
En gros les Chroniqueurs ne seraient pas des voyageurs inter-univers mais des amoureux de l’écriture capable d’être transportés par leurs œuvres – les leurs, ou celles d’autres. L’idée des doubles vient compléter cette vision : il est très facile d’imaginer que des versions légèrement différentes d’un personnage existent dans des réalités différentes simplement comme un peintre effectuerait une série de portraits dans des teintes différentes. De quoi, bien sûr, interconnecter nos récits en faisant passer des personnages d’un univers à l’autre, comme on en rêvait à l’époque du projet de comédie humaine des chroniques (plus humblement appelé ANPE des chevaliers).

Et bien, je me rends compte que j’ai été plus long que prévu, et je vais m’arrêter là si je veux en garder pour mon article ;). Vous l’aurez compris, point de regret ou d’amertume dans mon projet, mais plutôt un optimisme béat que, je l’espère, vous ne prendrez pas pour de la sénilité ;). Je ne sais pas trop si ces pistes apportent quelque chose aux chroniques en l’état, où si elles contiennent des éléments dignes d’intérêt, mais à tout le moins je me suis bien amusé à écrire tout ça et c’est bien pour cette raison que je fréquente les chroniques.


PS. Ah oui et encore une fois merci pour toutes vos critiques, et désolé de ne pas vous avoir rendu la pareille.

Iggy

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il y a 14 ans 5 mois #16373 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re:Le Congrès
Je ne crois pas que l'amertume vienne du trac au moment de parler. À mon avis, il vient du message général, qu'on peut traduire par "on aura mieux". Oui mais ça sous-entend "on n'a pas assez bien".
C'est un paradoxe pour tout optimiste, je cite mon propre texte de la Maladie du bonheur.

Quant à l'idée, concernant Libra (donc le background des Chroniques), inutile de dire que j'adhère bien plus qu'on ne croit, mais ce n'est pas tout le Congrès et je laisse là.

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il y a 14 ans 5 mois #16374 par Krycek
Réponse de Krycek sur le sujet Re:Le Congrès
Pour ma part, je ne vois rien d'autre qu'un grand merci Iggy. Ne se connaissant pas très bien je me demandais ce que tu ferais une fois publié...
Merci de la part d'un simple membre de ton soutien et de ton apport aux Chroniques. :)

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Modérateurs: SanKundïnZarathoustra
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