Genèse
- Krycek
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Génèse par Ignit
Quelques remarques de forme d'abord (tu verras par la suite que ce n'est pas mon truc du tout) :
Problème orthographique ou grammaire ici ? Ou bien je n'ai pas cerné la phrase.[...]murmurait tantôt aux deux astres joueurs ses conseils, ces obscénités.
Pure forme, ici une séparation serait bienvenue au niveau des //. On a l'impression que son arrivée ne sera pas clé dans l'histoire, qu'elle est traitée comme le reste du paragraphe. Oh, je ne suis pas conservateur mais un simple nouveau paragraphe donne aussi un rythme au texte afin que le lecteur comprenne implicitement le sens de cette arrivée...Pourquoi ce sort ? Ils n’en savaient rien. // Et puis il était arrivé, un beau jour, vêtu de quelques loques[...]
"conté" au lieu de "compté" non ?contemplèrent de leurs yeux sans vie ce ciel qu’on leur avait tant compté
Voici donc pour la forme. Oui je t'avais prévenu ce n'est pas du tout mon truc.
Passons donc au fond :
Tout d'abord, ce Dieu Fou, enterré sous une montagne, qui dort... Hem... Tu as déjà lu du R.E Feist, notamment La Guerre Des Serpents ? Je n'irai pas plus loin à ce propos avant que tu ne me le dises.
J'ai remarqué, arrivé à moitié du texte, que l'on se demande ce que tu comptes faire vraiment. On suit difficilement les pérégrinations d'entités abstraites. Peut-être parce que notre cerveau n'est pas prévu pour, mais il arrive tôt ou tard un moment où le lecteur se dit "Bon il va en faire quelque chose ?". Alors bien sûr, impossible de demander de changer le fond, par contre tu pourrais plus clairement insister sur la différence entre chaque entité, afin de bien les séparer, que le lecteur les identifie correctement et connaisse les parties en jeu. J'ai bien vu que tu l'avais fait mais pour ma part (je suis ptet un peu lent aussi, le titre en dit déjà beaucoup) j'ai perdu le fil en cours de route.
Ici encore, solution simple, j'aurai vu une plus nette séparation des paragraphes, en suivant le plan du texte, quitte à prendre un petit paragraphe pour résumer et hiérarchiser Pantins, Gardiens, Aveugle, Vieux, Roc, Enfant, etc... afin d'être sûr que l'on te suit.
Maintenant les questions que je me pose sont dues au fait que l'on ne te connaît pas encore, même si ce texte est quelque part une présentation.
Est-ce que ce texte est la préparation d'une trame pour un récit ? Façon légende racontée au héros ou côté mystique d'un univers que tu as déjà travaillé ?
Sinon, d'où t'es venue l'envie d'écrire ce texte, où as-tu trouvé l'inspiration et la volonté de parler de la Génèse ?
Une dernière remarque, il m'est arrivé des moments où j'avais envie de lire le texte façon poésie, avec du rythme (en grand néophyte que je suis). Certains passages s'y prêtent, dans leur écriture parfois rimée ou leur structure. Peut-être que ce texte y gagnerait aussi sous cette forme... attention je ne parle pas de poésie de petits vers (que je trouve AMHA assez difficile à avaler) mais simplement écrire en prose tout en veillant à avoir les phrases se suivantes de même longueur.
Voilà... ça mène pas loin comme critique, mais si un simple j'aime/j'aime pas te suffisait, alors... j'aime bien.
Ne t'y trompes pas la plupart de ce que tu as écrit j'ai du mal à le construire sur un paragraphe alors je préfère critiquer le fond. Celui-ci étant plutôt bien fourni, j'en reviens à la forme et me dit que pour ce beau tableau, il lui faudrait sûrement un cadre plus approprié (prose, rythme).
N'hésites pas à me contredire !
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- Ignit
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Problème orthographique ou grammaire ici ? Ou bien je n'ai pas cerné la phrase.
En fait c'est volontaire (et assez gratuit). Il s'agit des conseils du Dieu Fou, conseils qui s'avèrent être des obscénités. x)
Pure forme, ici une séparation serait bienvenue au niveau des //. On a l'impression que son arrivée ne sera pas clé dans l'histoire, qu'elle est traitée comme le reste du paragraphe. Oh, je ne suis pas conservateur mais un simple nouveau paragraphe donne aussi un rythme au texte afin que le lecteur comprenne implicitement le sens de cette arrivée...
A la base, je l'avais gardé d'un bloc pour ne conserver des paragraphes que pour changer de sujet, de temps / lieu, autre. Il est vrai qu'une séparation plus claire serait judicieuse. Je vais réfléchir à ça.
"conté" au lieu de "compté" non ?
Tout à faix.
Tout d'abord, ce Dieu Fou, enterré sous une montagne, qui dort... Hem... Tu as déjà lu du R.E Feist, notamment La Guerre Des Serpents ? Je n'irai pas plus loin à ce propos avant que tu ne me le dises.
J'ai tenté de faire une mythologie relativement originale mais il y a effectivement des références et des modèles repris, je ne le nie pas. ;p Le fait qu'il soit fou n'a rien à voir avec la démence de Malar, ceci dit ; c'est juste le côté "sous la montagne" qui lui est emprunté. Malar est Dément par nature, et Malar est mauvais. L'Aveugle est plus une représentation du Chaos, ce pourquoi il erre, revient, décide d'imiter les autres, puis d'un coup de tout faire cesser, etc.
Maintenant les questions que je me pose sont dues au fait que l'on ne te connaît pas encore, même si ce texte est quelque part une présentation.
Est-ce que ce texte est la préparation d'une trame pour un récit ? Façon légende racontée au héros ou côté mystique d'un univers que tu as déjà travaillé ?
Sinon, d'où t'es venue l'envie d'écrire ce texte, où as-tu trouvé l'inspiration et la volonté de parler de la Génèse ?
J'avais depuis quelque temps assez de cadrer mes récits dans un univers déjà prédéfini, qui ne me laissait pas libre et surtout, ne me convenait pas parfaitement.
Le texte a été composé pour un des concours récits du Warfo, répondant au thème "Soulèvement" (il y en a plusieurs, métaphoriques ou non, dans le texte). En l'écrivant, j'ai décidé d'en faire quelque chose de plus. Comme l'indique le nom, il s'agit donc de la genèse de cet univers, de son contexte mythologique.
J'aurais dû le préciser mais je ne savais pas où ; j'essaierai de faire suivre d'autres textes qui se rattachent à l'univers. Pour faire concis, je tente, plutôt que de le fixer sous forme d'une encyclopédie ou que sais-je, de l'esquisser au travers de textes de formes diverses. Je suis actuellement sur un récit narrant un passage important d'Albe, une cité d'Anges - facilement identifiés comme les descendants des Anges Muets - et je fournis des renseignements sur différentes civilisations au travers de correspondances - en cours d'écriture aussi.
Ceci dit, ça avance peu ces temps-ci, trop peu de temps pour écrire. :/
Pour résumer, trois premières entités "naissent" ; ils deviendront des "Dieux". Le Dieu Fou / le Vieux / l'Aveugle ; l'Arbre/ le Muet ; le Roc / le Sourd. Chacun a donc une caractéristique "physique" correspondant à une représentation métaphorique (le Vieux est l'errant, qui se confie peu, etc. / l'Arbre est la source de toutes les autres vies créées par les Dieux, que ce soit volontairement, de son sang, ou par ses racines ; le Roc est un gardien des choses établies) et un sens - inspiré de la fameuse statuette des "trois singes de la sagesse" (je ne connais pas le nom exact).
Leurs créatures respectives reprennent leur caractéristique sensorielle : les Pantins Aveugles ; les Anges Muets ; les Gardiens Sourds.
Une dernière remarque, il m'est arrivé des moments où j'avais envie de lire le texte façon poésie, avec du rythme (en grand néophyte que je suis). Certains passages s'y prêtent, dans leur écriture parfois rimée ou leur structure. Peut-être que ce texte y gagnerait aussi sous cette forme... attention je ne parle pas de poésie de petits vers (que je trouve AMHA assez difficile à avaler) mais simplement écrire en prose tout en veillant à avoir les phrases se suivantes de même longueur.
Ecrivant un peu de poésie et ayant un faible pour la poésie en prose, il est fort probable que ça m'ait influencé — ça remonte un peu mais je devais avoir lu Zarathoustra peu de temps avant, en plus. Effectivement, en temps que Genèse, cela peut être lu comme un "poème mythologique" et en ce sens, faire place à une lecture rythmée mais cela est laissé à mon sens à l'appréciation du lecteur. x)
Merci en tout cas de ce commentaire !
Cordialement,
Ignit.
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- Monthy3
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Comme de coutume, j'entame par les coquilles :
"Mi-amusés, mi-fascinés" (sauf si tu parles du conteur, mais j'en doute).des Difformes qui profitaient de leur court répit pour manger en l’écoutant mi-amusé, mi-fasciné
L'inversion est assez moche, je trouve.Dans cet univers clos où les électriques lumières s’allumaient quand il était temps d’aller travailler
Instinctivement, je l'aurais mis au singulier, mais le pluriel pourrait se justifier.son torse nu maculé d’encres formant d’étranges lettres
Là encore, l'inversion n'est pas très heureuse.l’entaillant de part en part comme une béante plaie
Pinaillage, m'enfin : "eût".déjà, de ses branchages, on eut dit que des vies nouvelles se préparaient à jaillir un jour
Construit.il décida de défaire ce qu’ils avaient construits
Coupés (sauf à considéré que "coupé" s'applique au "bas", mais ça ne me permettrait pas très correct grammaticalement.il les plaça en bas, coupé du ciel, des étoiles et des Anges Muets qui souvent dansaient au rythme des vers.
Soit "avaient passé", soit "s'étaient écoulés".Des millénaires s’étaient passés
Accumulées.gorgé de passions accumulés par le Temps et trop soudainement relâchées.
Les deux "et" rendent la phrase un peu trop lourde à mon goût.Il jouissait de ce monde qui lui avait parfois paru si fade et qu’une divine folie l’avait poussé à haïr et d’un pas lourd
Paraissaient.ne cessa pour autant point de scander avec force ces vers qui leur paraissait même sensés désormais
Conté.et contemplèrent de leurs yeux sans vie ce ciel qu’on leur avait tant compté
C'est un fort beau prologue que tu nous livres là (oui, parce que ça a l'allure d'un prologue) ! Je retrouve bien ton goût pour la poésie en prose et, hormis les quelques tournures "too much" que j'ai relevées, c'est très réussi. Moult phrases ou bout de phrases sont vraiment plaisants à lire, du fait de leur rythme ou de leurs sonorités.
Au hasard : le "ses conseils, ces obscénités." m'a beaucoup plu et, comme il est placé au tout début du texte, cela permet de rentrer immédiatement dans le bain et d'être fixé sur le style qui nous attend.
Bon, allez, si je devais vraiment chercher la petite bête, je la découvrirais dans le troisième paragraphe. En effet, tu enchaînes une énumération assez bateau (dans la forme, pas dans le fond) des dieux créés. C'est le côté un peu "chronologie historique" plutôt qu'histoire que l'on pourrait éventuellement te reprocher.
Mais c'est franchement du pinaillage, et pas forcément justifié avec cela. Après tout, tu narres bien l'Histoire du monde, donc un tel procédé est certes classiques, mais normal, attendu.
En somme, si l'originalité n'est pas dans la forme, qui ressemble à celle de n'importe quel prologue racontant la genèse d'un monde, elle repose clairement dans le fond. Ta cosmogonie n'est pas banale, c'est certain - même si j'y vois un melting-pot de Cook, Martin et de la mythologie grecque, mais tu n'y es pour rien et c'est assez tiré par les cheveux.
Surtout, le ton, l'aspect onirique - ou poétique, c'est selon - du texte constitue sa très grande forme. A mon avis, tu as désormais de chouettes bases pour entamer quelque chose d'encore plus chouette.
Juste une question : pourquoi n'avoir privilégié que trois sens, au détriment des deux derniers (goût et toucher) ? Par facilité, ou simplement par désintérêt ?
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- Ignit
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- Messages : 94
Comme je le disais, quant à la mythologie, j'ai souhaité la faire plutôt originale, en y intégrant des éléments que je trouvais intéressants (du point de vue symbolique) ou simplement beaux ; après, il est évident qu'il y a des influences, conscientes ou non — l'Arbre en tant que source de vie en est un exemple.
Par rapport aux sens, je me basais sur la statuette que je citais plus haut et, d'autre part, je trouvais que c'était les sens les plus pertinents à utiliser. Enfin, je n'en ai aussi sélectionné "que" trois pour assurer une continuité sur ce même chiffre, qui revient plusieurs fois.
Ignit.
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- Vuld Edone
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- Messages : 2178
Sur une autre parenthèse, à propos de ce "soulèvement", j'espère que quelqu'un a écrit sur le mythe de Sisyphe. Je ne vois pas comment créer autrement le thème.
Première remarque, le texte est dépourvu de dialogue. Venant de moi c'est étrange mais nous avons affaire à une genèse... Or lisez la Genèse de la Bible, pour ce qui nous est le plus familier, la parole est centrale. Sans parler du Verbe, je connais très mal les autres mythologies mais ne doute pas qu'on y trouverait foison de discours.
Seconde remarque, pour reprendre Krycek, l'Enfant, l'Aveugle, l'Arbre et le Roc, ça va. Le reste ne correspond à rien, ne sert à rien (le Soleil et la Lune, que deviennent-ils ?) et n'est parfois pas logique : l'Enfant regarde vers d'autres étoiles, il y a d'autres étoiles ?
Troisième remarque, concernant le titre, je me retiens de dire que le soulèvement est anecdotique mais voyons au moins qu'avec la mort des dieux et pour ainsi dire la vieillesse ("lente mort", "une dernière fois"), ce n'est pas une genèse, début ouvert, mais une histoire avec un début et une fin tout ensemble.
Reprenons la construction : [Aveugle [Prophète [Histoire(première confrontation); Soulèvement] ; Seconde confrontation ; Mort]
Nous pouvons déjà identifier deux héros à l'histoire, même si véritablement le lecteur n'en voit qu'un : le prophète. Le second est le Vieux (quand je parlais de vieillesse...) dont on parle du début à la fin et qui pourtant passe en coup de vent, pour ainsi dire.
Ce que l'on retient, ce n'est pas le soulèvement. Ce sont les deux guerres entre les dieux, toujours les mêmes. Le soulèvement n'est qu'une excuse pour y amener et de ce point de vue, même les vers que l'Aveugle n'arrête pas de réciter ne servent à rien. Tout le texte tourne autour de l'Aveugle mais plus précisément tous le texte tourne autour des deux confrontations.
Inutile d'indiquer que le texte fait usage de la violence, course du Soleil et de la Lune au départ, morts successives (dont le parricide du Roc) et donc description d'un monde violent. Terminer en parlant de vices... y participe, dira-t-on.
Intéressant d'avoir parlé de "électriques lumières". Électrique, donc monde moderne, contemporain (voire, futuriste). Machines et tôles déformées bien sûr aussi mais électrique frappe plus que tout.
L'effet est bien sûr de nous identifier nous lecteur contemporain à cet univers clos - et on retrouve la fourmilière, les mondes-ruches de 40k à titre d'exemple - mais surtout il implique une lecture du texte non plus comme univers détaché du nôtre mais comme une critique de notre monde, un jugement porté dessus.
On parle du monde moderne, c'est pour en dire quelque chose. Il y a donc un réel danger de mauvaise interprétation de ta volonté en tant qu'auteur et je t'invite à t'en méfier, d'autant qu'à part ce passage les rapports sont plutôt ténus, flous.
Ce texte a surtout le vilain défaut d'introduire un objet et de n'en faire rien. J'ai parlé de la Lune et du Soleil, je pourrais parler de la foule qui réveille le dieu avant de finir à la poubelle, que deviennent-ils ? On ne nous en dit rien.
Les anges muets ? Même sort et le parricide pouvait être accompli par qui voulait, on n'a pas retenu les noms. Enfin l'Arbre est assez décevant, il ne sert qu'à faire apparaître les autres avant de disparaître, comme ça.
Notons aussi que l'Aveugle lance la première confrontation "comme ça", sur un coup de tête. On est très loin des exemplum et leçons dont nos traditions nous habituent, ou qui sont censées expliquer le monde. Expliquer, justifier, dire pourquoi untel tape sur untel autre, au moins dire que l'un est méchant.
Au fond tout ce que j'ai dit revient à la remarque de Krycek : "Bon il va en faire quelque chose ?"
Si c'est un simple jeu, avoue qu'il est plutôt désordonné. S'il y a un sens derrière, je n'y crois pas mais il y a peut-être des indices, autant axer clairement le texte dessus. Je suis pour ma part persuadé que le sens que je dégage, d'un univers violent - presque insensé - fait partie de ce patchwork que les autres cherchent dans ta mythologie originale.
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- Ignit
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- Imperator
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Impe.
ps: je ferais mon commentaire dans l'autre sujet.
ps 2: il faudrait que ça ouvre directement avec la balise [novembre 2009], pratique pour s'y retrouver.
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- Krycek
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Difficile de faire cela... sinon on verse dans l'automatisme démesuré. Et puis, rien ne t'empêche de commenter un ancien texte.
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- gilfuin
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Je pense que tu devrais tenir compte des remarques des deux experts chroniqueurs.
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- Zarathoustra
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- Messages : 2081
On est tout d'abord charmé par le style. Un mélange d'archaisme façon légende et de poésie. D'après tes commentaires, c'était objectif, force est d'avouer que c'est réussi.
Le côté poétique vient du style mais également des images/thèmes/métaphore. Et c'est mà que réide le plaisir de lire. Je ne suis paradoxalement pas hyper connaisseur de fantasy, mais force est de constater que ta génèse s'écarte de ce que j'ai pu lire dans le genre. Comme j'ai lu que 2 ou 3 auteurs, j'ai fait un paralléle avec le Belgariade d'Eddings pour ce qui est de la présenttion de Dieux, sauf qu'ici, je trouve ça moins clichés et primaire. C'est justement la dimension à la fois poétique et métaphorique qui transcendent la lecture. J'ai trouvé très beau le passage de l'Arbre.
A un moment j'ai pensé à notre Gulzan (Le Chant du Temps) mais je doute que tu aies eu le temps de lire de si vieux de textes de notre site.
D'habitude, je trouve que lorsqu'on évoque des dieux en fantasy c'est très réducteur. A vrai dire pas très intéressant: en gros, c'est des humains mais plus fort ou immortelles mais souvent à la psychologie très basique, beaucoup plus basique que des simples humains. Bref, c'est très pauvre. Ici tu flirte avec cet aspect mais tu le dépasses par la cohérence métaphorique que tu crées.
Maintenat, on lit en se disant que c'est un prologue et qu'il annonce une vraie histoire qui du coup ne serait pas du même tonneau. On devrait voir apparaitre de nouveaux personnages. Donc difficile de juger ce petit texte sans savoir ni comprendre sur quoi il va déboucher.
Maintenant, si je devais faire des critiques, ce serait plus sur le déroulement de la trame. J'ai eu un peu l'impression d'un truc un peu répétitif. Et surtout, il faurdait que ce soit plus long de manière à vraiment s'immerger et laisser du temps de rentrer dans ce que tu écris. Lalimite de ton style poético-métaphorique, c'est que tu nous places dans une situation très exterieure. On est pas immergé parce que tout va très vite et qu'on n'a pas de véritable point de focal sur des pesonnages. Des Dieux, en soi, c'est forcément difficle de s'identifier.
Pour quele texte soit pleinement réussi, il aurait justement fallu à la fois nous faire découvrir ce monde mais nous faire plonger dedans. Feurnard a souligné l'absence de dialogue. C'est effectivement pas nécessaire, mais tu aurais pu utiliser unprocédé classique d'une personne qui raconterait ce monde à des enfants, par exemple. Certes, c'est peut-être très cliché, mais tu introduis des personnages susceptibles de prendre vie dans ton récit ou d'y jouer un rôle. C'est une suggestion pas forcément pertinente mais qui peut te donner une idée. Bref, tout dépend ce que turecherches: si c'est un texte "autonome", il manque un travail sur la longueur pourvraiment donner vie à certaines séquences de ta génèse. Si c'est pour une sorte de prologue, ça irait mieux, mais je pense qu'il manque également un truc qui ouvrirait ton récit: des personnages, une problématique, un enjeu. Encore une fois, travailler la longueur de certains passages me parait nécessaire. Autant j'ai été charmé par le début et la première moitié, autant la deuxième moitie m'a donné l'impression de décrocher ou d'attendre quelque chose que le texte ne me donnait pas. Une impression d'un sorte de redondance. Il y a aussi une impression de gratuité, d'avoir chercher à faire beau mais sans que cela n'est de vrai sens ou que cela serve vraiment.
Voilà en gros mes impressions sur le texte. Mais c'est véritablement très prometteur. A toi de m'expliquer le sort de ce texte. Tu nous as dit que tu volais créer un univers par petites touches, est-ce à dire que ce texte dit se suffire à luimême et qu'il n'y a pas de suite directe?
Mon Dieu, et tu n'as pas parlé de mon serpent et de ma chouette dans ton texte? Nietszche aurait-il à ce point echoué dans la transcription de ma prose et de mes pensées? Mais tu as raison, tout le monde devrait me lire et relire plus souvent!Ecrivant un peu de poésie et ayant un faible pour la poésie en prose, il est fort probable que ça m'ait influencé — ça remonte un peu mais je devais avoir lu Zarathoustra peu de temps avant, en plus.
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- Imperator
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- Messages : 751
Je dois dire que j'ai beaucoup de mal à véritablement commenter, dans la mesure où je suis très mauvais en poésie, que je n'y comprends rien et que ça me parle peu... ce qui ne m'a pas empêché d'apprécier le texte, à ma manière, sinon à sa juste valeur.
Le côté terre à terre de ma critique va s'en ressentir.
Bref, premier point, l'allusion au monde électrifié, et à l'enfermement de ces "pantins", gardés par un roc conservateur, immuable, etc... puis le vieux, sympathique, qui veut tout détruire, et enfin la catastrophe finale, avec le vice à l'infini et la dernière touche d'espoir, version boîte de pandore.
Comment ne pas penser qu'il s'agit là d'une critique du monde moderne?
Je vais décortiquer un peu pour appuyer mon point de vue:
Pourquoi veut-il tout détruire? Il est pris d'une inspiration, de folie (allez, brouillons les pistes, laissons le choix, respect des idées), mais surtout ce peut-être qui signifie sûrement (en littérature du moins): par un cauchemar de l'enfant.Un jour enfin, les Litanies Perdues de l’Aveugle cessèrent et aussi soudainement que tout était né, il décida de défaire ce qu’ils avaient construits, pris d’une inspiration ou de folie, atteint peut-être par un cauchemar de l’Enfant.
Donc l'enfant a fait un cauchemar et pour le prévenir, le vieux veut tout détruire.
C'est donc l'enfant qui voudrait tout détruire et comme l'enfant est innocent et a tout créé, on peut en déduire que c'est "bien".
Deuxième point:
Le texte parle de lui-même. C'est la vision typique du monde industrialisé à outrance où les gens se cherchent une raison d'exister sans plus vraiment croire à rien...Dans cet univers clos où les électriques lumières s’allumaient quand il était temps d’aller travailler et s’éteignait tard dans la soirée, sous le regard impassible des Gardiens, c’était presque la seule distraction avec ces poèmes, ces chants hérités d’antan et déformés par le Temps jusqu’à en devenir abscons. Les légendes parlaient bien d’Anges et du ciel mais c’était désabusés qu’en discutaient ces maudits du destin. Leur prison mécanisée, leur vie grise et stérile, ce glacial ensemble ne pouvait les porter qu’au désespoir.
Y aurait-il une idée de conflit entre pragmatisme et mysticisme? (le mot mysticisme ne me semble pas approprié, mais c'est le seul qui me vienne à l'esprit)
La magie, le don du dieu chaotique pour sauver l'humanité ... non, je sais que ce n'est pas l'intention, mais y a de ça.Ainsi fut la Magie et le Monde céda aux germes qui le tentaient, à ses propres vices.
Quoi qu'il en soit, un élément ressort très clairement, soit que le vieux est rendu beaucoup plus sympathique aux yeux du lecteur que Roc. Roc est présenté comme froid, sourd et mauvais (il enferme, se bat, asservit, etcc... on en oublie qu'il a créé tout ça). Le vieux, lui... Ben:
Il est amour...l’Aveugle qui chérissait ce Vide
Comme dit, il sert l'enfant et veille à le protéger et accomplir sa "volonté"Un jour enfin, les Litanies Perdues de l’Aveugle cessèrent et aussi soudainement que tout était né, il décida de défaire ce qu’ils avaient construits, pris d’une inspiration ou de folie, atteint peut-être par un cauchemar de l’Enfant.
Il souffre, donc on le prend en pitié...Depuis il attend et souffre,
Etc... etc... etc...
Bref, le vieux est à tout point de vue mis en avant et roc présenté comme dur et violent (même si au fond, c'est un bon bougre).
Il est donc normal qu'on veuille faire le rapprochement avec notre société où le cours de la thèse de la prison dorée monte en flèche.
***
Au niveau forme:
C'est lourd, non? N'aurais-tu pas gagné en fluidité à dire "à un emprisonnement pour l'éternité"? C'est pas joli, ok, mais l'idée est là, dans la rythme de la phrase, ce seconde "et ce pour l'éternité" me semble alourdir le tout alors même que l'on parle de quelque chose d'extrêmement abstrait. (comme la suite le prouve)et le triomphant le condamna par une justice née naturellement des suites de ce duel à l’emprisonnement et ce pour l’Eternité.
Je prends ce passage comme représentant du reste, c'est à dire d'un niveau qui m'échappe trop, dans le bon sens du terme, pour que je puisse apporter quoi que ce soit. Tout du long, il y a un bon vocabulaire, des allitérations, du matériel en somme. Comme dit, à ce niveau, moi et la poésie...le Premier Dieu laissa à nouveau ses enfants après avoir chanté trois nouveaux vers, legs attendri à ses enfants torturés
***
Bref, commentaire court, commentaire incomplet, et j'aurais bien de la difficulté à porter un jugement, vu que je ne suis pas sûr de l'effet que tu voulais obtenir. Tu racontes une histoire, tu sembles critiquer notre société sans pourtant prendre de position marquée. Du début à la fin, tu restes vague, tu ne fais que des assertions générales, bref, rien qui puisse te mouiller.
J'en conclus donc que la seule ambition était de raconter une genèse différente, et, de mon point de vue, c'est un exercice réussi, encore qu'incomplet dans la mesure où l'enfant est presque une solution de facilité.
Là, c'est le moment où je développerais le personnage de l'enfant, mais je doute en avoir les moyens et le travail se ferait par suppositions, aussi ne serait-il pas très utile.
Mais cet enfant représente, je crois, la limite de la genèse, d'autant qu'il y a presque une incohérence:
- l'enfant crée les dieux et les dieux créent le monde.
- à la fin, l'enfant se détourne du monde pour d'autres étoiles... qui ont été créés par qui? Pourquoi?
Allez, j'en reste là, et j'attends ton retour sur tout ça, aussi succinct dusse-t-il être.
Imperator, juste dans les temps...
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- Ignit
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Merci beaucoup pour tous ces commentaires auxquels je vais tenter de répondre :
Première remarque, le texte est dépourvu de dialogue. Venant de moi c'est étrange mais nous avons affaire à une genèse... Or lisez la Genèse de la Bible, pour ce qui nous est le plus familier, la parole est centrale. Sans parler du Verbe, je connais très mal les autres mythologies mais ne doute pas qu'on y trouverait foison de discours.
Seconde remarque, pour reprendre Krycek, l'Enfant, l'Aveugle, l'Arbre et le Roc, ça va. Le reste ne correspond à rien, ne sert à rien (le Soleil et la Lune, que deviennent-ils ?) et n'est parfois pas logique : l'Enfant regarde vers d'autres étoiles, il y a d'autres étoiles ?
Troisième remarque, concernant le titre, je me retiens de dire que le soulèvement est anecdotique mais voyons au moins qu'avec la mort des dieux et pour ainsi dire la vieillesse ("lente mort", "une dernière fois"), ce n'est pas une genèse, début ouvert, mais une histoire avec un début et une fin tout ensemble.
- La forme varie tout de même : la mythologie grecque ne fait pas une place essentielle à la parole et, si la mythologie scandinave telle qu'elle nous est parvenue au travers de l'Edda, se compose en partie de discours attribués au Dieu, ce n'est qu'une forme littéraire. Le Verbe n'a pas forcément d'importance si cruciale dans toutes les mythologies, ce en quoi je vois assez sincèrement mal en quoi cela pose problème.
- Ma foi, je ne saisis pas bien le problème du Soleil et de la Lune ; c'est avant tout une genèse, qui est donc un récit d'une interprétation de la création du monde, il n'est pas forcément purement objectif et se permet des figures de style. Que deviennent le Soleil et la Lune ? Ma foi, ils se pourchassent quotidiennement dans leur cycle, les ai-je noté quelque part comme protagonistes importants ? Il ne faut pas oublier qu'une des origines supposées de la religion est l'explication du monde : c'est ce qui est mis en œuvre pour ce point, on trouve une source et un sens à ces deux astres qui font la nuit et le jour.
Quant aux autres étoiles, l'Enfant est situé dans le Néant : il est donc au milieu de... rien, le néant étant ce qui n'est pas et ayant un pouvoir créateur primordial, son cri est source d'existence. Le néant cessant d'être, des êtres premiers en jaillissent, qui vont être ces dieux, tandis que cloisonné par le Roc, l'Espace se définit. Revenons-en au sens d'explication du monde : que représentent ces étoiles dans le ciel ? Elles sont ici interprétées comme d'autres vies, d'autres existences ; sans être définies, elles sont vues comme quelque chose.
- Je ne comprends pas la dernière remarque ; une genèse étant un "récit mythique de la création du monde" dans le sens utilisé ici, c'est bien de cela qu'il s'agit. A la fin du récit, le monde tel qu'il sera utilisé et décrit par moi par la suite est institué.
Reprenons la construction : [Aveugle [Prophète [Histoire(première confrontation); Soulèvement] ; Seconde confrontation ; Mort]
Nous pouvons déjà identifier deux héros à l'histoire, même si véritablement le lecteur n'en voit qu'un : le prophète. Le second est le Vieux (quand je parlais de vieillesse...) dont on parle du début à la fin et qui pourtant passe en coup de vent, pour ainsi dire.
Ce que l'on retient, ce n'est pas le soulèvement. Ce sont les deux guerres entre les dieux, toujours les mêmes. Le soulèvement n'est qu'une excuse pour y amener et de ce point de vue, même les vers que l'Aveugle n'arrête pas de réciter ne servent à rien. Tout le texte tourne autour de l'Aveugle mais plus précisément tous le texte tourne autour des deux confrontations.
Inutile d'indiquer que le texte fait usage de la violence, course du Soleil et de la Lune au départ, morts successives (dont le parricide du Roc) et donc description d'un monde violent. Terminer en parlant de vices... y participe, dira-t-on.
J'accepte l'analyse qui est bien loin de me déranger ; mettre en valeur le soulèvement des Pantins est un impératif dicté par la consigne du concours, qui a orienté, sinon la forme, du moins la voie que j'ai emprunté pour raconter mon histoire. Et oui, le texte tourne bel et bien autour des deux confrontations puisque ce sont les évènements qui ponctuent la Création du monde et son arrivée dans l'état qui est désormais le sien.
Quant au monde violent, et bien en effet.
Intéressant d'avoir parlé de "électriques lumières". Électrique, donc monde moderne, contemporain (voire, futuriste). Machines et tôles déformées bien sûr aussi mais électrique frappe plus que tout.
L'effet est bien sûr de nous identifier nous lecteur contemporain à cet univers clos - et on retrouve la fourmilière, les mondes-ruches de 40k à titre d'exemple - mais surtout il implique une lecture du texte non plus comme univers détaché du nôtre mais comme une critique de notre monde, un jugement porté dessus.
On parle du monde moderne, c'est pour en dire quelque chose. Il y a donc un réel danger de mauvaise interprétation de ta volonté en tant qu'auteur et je t'invite à t'en méfier, d'autant qu'à part ce passage les rapports sont plutôt ténus, flous.
Je comprends ce que tu veux dire ; cette utilisation était voulue mais le monde tel que je l'utilise par la suite - dans d'autres récits, s'entend - se veut plutôt "médiéval". J'avais vu la chose comme suit : sous l'empire de Roc et pendant ces millénaires de règne, les Pantins œuvrèrent dans ce monde souterrain, artificiel et effectivement dans un autre univers technologique. Leur libération est un acte de changement tandis que les Gardiens s'aliènent et que Roc disparaît ; toute trace de ce règne disparaît ainsi, tant des mémoires que physiquement (et comme ils n'avaient pas accès à la surface, nulle chance que des vestiges soient découverts, a priori).
Ce texte a surtout le vilain défaut d'introduire un objet et de n'en faire rien. J'ai parlé de la Lune et du Soleil, je pourrais parler de la foule qui réveille le dieu avant de finir à la poubelle, que deviennent-ils ? On ne nous en dit rien.
Les anges muets ? Même sort et le parricide pouvait être accompli par qui voulait, on n'a pas retenu les noms. Enfin l'Arbre est assez décevant, il ne sert qu'à faire apparaître les autres avant de disparaître, comme ça.
Là, je ne comprends pas. La foule, c'est-à-dire les Pantins sont laissés à leur liberté par l'Aveugle qui se retire aussi vite qu'il est apparu. Puis ils sont mentionnés dans le dernier paragraphe comme étant à l'origine, avec les Anges Muets, d'êtres possédant tous leurs sens intacts : c'est-à-dire, implicitement, des Anges et des Hommes.
Quant à l'Arbre, ma foi, je comprends ce que tu dis mais demeure sur ma position : sa place, son rôle est uniquement créateur. Dans de nombreuses mythologies, il y a un Dieu qui donne naissance à la vie, un Dieu nourricier : il est celui-la. Son rôle terminé, il s'éteint.
Notons aussi que l'Aveugle lance la première confrontation "comme ça", sur un coup de tête. On est très loin des exemplum et leçons dont nos traditions nous habituent, ou qui sont censées expliquer le monde. Expliquer, justifier, dire pourquoi untel tape sur untel autre, au moins dire que l'un est méchant.
Les mythologies étaient loin d'expliquer le monde et les caprices des dieux étaient monnaie courante dans les mythes et légendes - les mythes grecs sont les plus évidents mais ils sont loin d'être les seuls. Si chacun des Trois Dieux dispose d'un sens, à la manière des Trois Singes, il est aussi représentatif, et je suis conscient que c'est un terme vaste et peu précis, d'un ordre. Ainsi, l'Arbre est "Neutre" au sens où il ne fait que donner la vie, remplit son rôle sans se soucier plus que cela du reste. L'Aveugle, qui erre, va et vient, est une représentation du Chaos. D'où le "coup de tête". Quant à Roc, il est l'Ordre - et sous sa férule, le monde n'ayant que l'Ordre et pas le Chaos ploie sous son joug autoritaire, voir le sort réservé aux Pantins. La période où l'Aveugle et Roc coexistent, après la Seconde Confrontation, aboutit à un équilibre malaisé et, à la mort de Roc, l'Aveugle s'éteint lui aussi par conscience du déséquilibre inverse qu'engendrerait sa seule existence, dépourvue de vis-à-vis.
Au fond tout ce que j'ai dit revient à la remarque de Krycek : "Bon il va en faire quelque chose ?"
Si c'est un simple jeu, avoue qu'il est plutôt désordonné. S'il y a un sens derrière, je n'y crois pas mais il y a peut-être des indices, autant axer clairement le texte dessus. Je suis pour ma part persuadé que le sens que je dégage, d'un univers violent - presque insensé - fait partie de ce patchwork que les autres cherchent dans ta mythologie originale.
Comme dit précédemment, il s'agit d'une introduction à un corpus qui a pour vocation de décrire et mettre en scène ledit monde. J'en viendrai donc évidemment à une suite - que je n'ai pas envoyé à temps pour l'édito de décembre - qui fera un bond en avant vers l'époque précise où se dérouleront essentiellement lesdits textes qui feront le lien.
Quant au monde ; oui, il est violent.
Maintenant, si je devais faire des critiques, ce serait plus sur le déroulement de la trame. J'ai eu un peu l'impression d'un truc un peu répétitif. Et surtout, il faurdait que ce soit plus long de manière à vraiment s'immerger et laisser du temps de rentrer dans ce que tu écris. Lalimite de ton style poético-métaphorique, c'est que tu nous places dans une situation très exterieure. On est pas immergé parce que tout va très vite et qu'on n'a pas de véritable point de focal sur des pesonnages. Des Dieux, en soi, c'est forcément difficle de s'identifier.
Pour quele texte soit pleinement réussi, il aurait justement fallu à la fois nous faire découvrir ce monde mais nous faire plonger dedans. Feurnard a souligné l'absence de dialogue. C'est effectivement pas nécessaire, mais tu aurais pu utiliser unprocédé classique d'une personne qui raconterait ce monde à des enfants, par exemple. Certes, c'est peut-être très cliché, mais tu introduis des personnages susceptibles de prendre vie dans ton récit ou d'y jouer un rôle. C'est une suggestion pas forcément pertinente mais qui peut te donner une idée. Bref, tout dépend ce que turecherches: si c'est un texte "autonome", il manque un travail sur la longueur pourvraiment donner vie à certaines séquences de ta génèse. Si c'est pour une sorte de prologue, ça irait mieux, mais je pense qu'il manque également un truc qui ouvrirait ton récit: des personnages, une problématique, un enjeu. Encore une fois, travailler la longueur de certains passages me parait nécessaire. Autant j'ai été charmé par le début et la première moitié, autant la deuxième moitie m'a donné l'impression de décrocher ou d'attendre quelque chose que le texte ne me donnait pas. Une impression d'un sorte de redondance. Il y a aussi une impression de gratuité, d'avoir chercher à faire beau mais sans que cela n'est de vrai sens ou que cela serve vraiment.
Voilà en gros mes impressions sur le texte. Mais c'est véritablement très prometteur. A toi de m'expliquer le sort de ce texte. Tu nous as dit que tu volais créer un univers par petites touches, est-ce à dire que ce texte dit se suffire à luimême et qu'il n'y a pas de suite directe?
Comme dit précédemment, l'univers prendra vie au travers d'un corpus, dont ce texte est en quelque sorte, en tant que genèse, l'introduction.
Après, je suis conscient qu'il ne soit pas forcément facile de suivre étant donné qu'il ne s'agit pas de l'histoire d'un personnage, ni même une histoire suivie, mais le récit de la création du monde. C'est aussi dans cet ordre d'idée qu'intervient le soulèvement des Pantins, pour inscrire le récit dans un cadre - puisqu'il est en partie raconté par le prophète - et lui donner un peu plus de vie. Les dialogues auraient été une solution mais je ne voyais pas comme les faire coller au style du texte. :/
Pourquoi veut-il tout détruire? Il est pris d'une inspiration, de folie (allez, brouillons les pistes, laissons le choix, respect des idées), mais surtout ce peut-être qui signifie sûrement (en littérature du moins): par un cauchemar de l'enfant.
Donc l'enfant a fait un cauchemar et pour le prévenir, le vieux veut tout détruire.
C'est donc l'enfant qui voudrait tout détruire et comme l'enfant est innocent et a tout créé, on peut en déduire que c'est "bien".
Et bien pour le coup, ce n'était pas vraiment un "sûrement" si ce n'est dans la bouche du prophète - qui narre l'histoire du Monde et peut éventuellement interpréter. Comme dit précédemment, l'Aveugle est une puissance primordiale qui agit sans raison ; c'est dans sa nature de changer brusquement.
D'autre part, l'Enfant n'est qu'une matière métaphorique que de représenter une puissance qui serait cause première ; il n'y a évidemment pas un enfant dans une bulle qui observe le monde.
Le texte parle de lui-même. C'est la vision typique du monde industrialisé à outrance où les gens se cherchent une raison d'exister sans plus vraiment croire à rien...
Y aurait-il une idée de conflit entre pragmatisme et mysticisme? (le mot mysticisme ne me semble pas approprié, mais c'est le seul qui me vienne à l'esprit)
Oui, le côté terre-à-terre de Roc qui n'entend rien aux litanies des Pantins - littéralement, puisqu'il est sourd x) - s'oppose au mysticisme forcené de ceux-ci et de l'Aveugle. Sans qu'il n'y ait un "bon" ni un "mauvais" puisque l'un sans l'autre aboutit au déséquilibre. In medio stat virtus.
La magie, le don du dieu chaotique pour sauver l'humanité ... non, je sais que ce n'est pas l'intention, mais y a de ça.
A mon sens, la simultanéité entre l'apparition de la magie et le monde qui cède à ses vices fait plutôt de la magie un des éléments déclencheurs, non un don.
Bref, le vieux est à tout point de vue mis en avant et roc présenté comme dur et violent (même si au fond, c'est un bon bougre).
Il est donc normal qu'on veuille faire le rapprochement avec notre société où le cours de la thèse de la prison dorée monte en flèche.
Oui, à la relecture, il est vrai que je suis, dans le texte du moins, bien plus attaché à l'Aveugle qu'à Roc ; néanmoins, l'Aveugle sans Roc serait tout aussi néfaste puisque tout serait contingent - au sens où il peut décider de détruire ce qu'il a fait le jour précédent.
Après, très franchement, il ne faut pas trop voir une quelconque critique sociétale ; ce n'est pas le but recherché. x)
C'est lourd, non? N'aurais-tu pas gagné en fluidité à dire "à un emprisonnement pour l'éternité"? C'est pas joli, ok, mais l'idée est là, dans la rythme de la phrase, ce seconde "et ce pour l'éternité" me semble alourdir le tout alors même que l'on parle de quelque chose d'extrêmement abstrait. (comme la suite le prouve)
Vrai, la tournure est lourde et superflue.
- l'enfant crée les dieux et les dieux créent le monde.
- à la fin, l'enfant se détourne du monde pour d'autres étoiles... qui ont été créés par qui? Pourquoi?
On rentre dans un détail soulevé auparavant par Feurnard et qui n'est absolument pas mentionné dans le texte, implicitement ou non. Je me dois donc de clarifier ma vision de la chose.
L'enfant n'est PAS un personnage. Il se rapproche en réalité plus d'un Dieu omnipotent qui serait cause première - au sens où il est au milieu du Néant et tout jaillit de lui. Les Trois Dieux sont des dieux qui sont plus à rapprocher des religions polythéistes comme la religion hindoue, scandinave ou gréco-romaine.
Ce qu'il faut comprendre c'est que la portée de l'Enfant - là encore, c'est donc une métaphore pour désigner qu'il fait les choses purement, "innocemment" comme tu le disais, quoique le terme ne me convienne pas - est une portée infinie : il est l'Univers puisqu'il en est la cause. Ainsi, dire qu'il "porte son regard" ou même qu'il dort est métaphorique. La mythologie, la religion se veut une explication du monde.
Ainsi, pourquoi cet Enfant, s'il est réveillé et tout-puissant, créateur des dieux, n'intervient pas ? La réponse proposée est qu'il vaque à d'autres occupations.
Voila, j'ai essayé de répondre à l'essentiel des commentaires ; je vous remercie encore pour les critiques, n'hésitez pas à me signaler si mes réponses ne vous conviennent pas ou qu'il me faut m'expliquer un peu plus.
Cordialement,
Ignit.
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- Imperator
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Ceci étant, ça n'enlève pas au texte sa portée magnifique, le ravissement qu'il nous confère, mais ça pose problème pour une interprétation fine.
A mon sens, la simultanéité entre l'apparition de la magie et le monde qui cède à ses vices fait plutôt de la magie un des éléments déclencheurs, non un don.
Étrange, ça ne ressort vraiment pas dans le texte:
Ïl a fait "don de lui" au Monde. Et ainsi (conséquence) fut la magie. On a bien "et le monde céda" qui montre une implication, mais le vice humain est déjà décrit auparavant.Le Dieu avait rejoint ses frères dans d’étranges limbes mais par son chant, avait fait don de lui au Monde encore jeune. Ainsi fut la Magie et le Monde céda aux germes qui le tentaient, à ses propres vices.
Dès lors, la position que tu adoptes est peu claire:
- le vice humain se répand
- il fait don de la magie
- le vice humain se répand
Au fond, le don de la magie n'a que peu d'influence .
Impe, sur la forme toutefois, rien à redire...
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- Vuld Edone
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Peut-être ta genèse est-elle trop "originale", en ne suivant pas les carcans du genre. Car à mes yeux c'est un genre même si je ne suis pas théologien.
Au lieu de séparer "Enfant" et "Vide" comme tu le fais au 3e paragraphe, tu aurais pu dire "L'Enfant qui enfanta le monde". C'aurait été beaucoup plus clair. De même l'arbre, l'aveugle, etc... s'ils sont un symbole, autant le donner explicitement.
Dans la foulée Soleil et Lune auraient pu être un autre personnage, ce fameux "Amoureux". Il faut se rendre compte que nommés ainsi et de toute manière mis en majuscules ils sont sur un même niveau que tes autres symboles qui, eux, agissent. On attend donc qu'ils agissent aussi.
Si tes pantins sont des anges (ou des hommes), même si tu ne veux pas dire "anges" (ou "hommse"), au moins fais-leur jouer ce rôle. Dis-le, d'une façon ou d'une autre. Il n'y a rien dans le texte qui permette de les identifier et la foule est très nettement détachée d'eux à la lecture.
Également n'est véritablement genèse que l'histoire du prophète, le début du monde. La structure de ton texte est plutôt "fin du monde - début du monde - fin du monde" et c'est en cela que je parle d'un début et d'une fin. Tu donnes un état final qui nous paraît figé, qui aura de la peine à évoluer puisque tout le monde a trouvé sa place.
Je note en dernière remarque que ton Enfant crie, que ton aveugle fait des vers et que tes anges sont muets, c'est donner suffisamment d'importance à la parole pour la justifier dans ta genèse.
Ma vision d'une genèse est qu'elle devait convaincre le paysan d'il y a cinq mille ans, qui avait autrement d'autres préoccupations que ces facéties de rêveurs. Il fallait un texte capable de lui faire quitter la voie du socle.
Juge par toi-même si ton texte y parvient.
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- Imperator
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Paradoxalement, c'est la raison-même qui me pousserait à cautionner le style beaucoup plus interprétatif de cette genèse, dans la mesure où elle est taillée pour un public d'aujourd'hui. (pas de "s" à aujourd'hui?)Ma vision d'une genèse est qu'elle devait convaincre le paysan d'il y a cinq mille ans, qui avait autrement d'autres préoccupations que ces facéties de rêveurs. Il fallait un texte capable de lui faire quitter la voie du socle.
Juge par toi-même si ton texte y parvient.
Or aujourd'hui, les gens ont autrement plus le temps pour ces facéties de rêveurs et besoin de quelque chose de plus "vague" et moins "pragmatique" qu'avant.
Impe, par plaisir de contradiction.
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- Vuld Edone
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- Messages : 2178
Reste alors qu'on ne peut pas s'appuyer sur ce qu'est une genèse pour défendre les petits "soleil / lune / pantins / anges muets" qui désespèrent de trouver leur place, et les Amoureux ont d'autant plus de peine à se justifier puisqu'il ne s'agit plus seulement d'expliquer "pourquoi l'aurore".
De toute manière l'avis de Zara' n'est pas à négliger, apparemment cet aspect "vague" et peu pragmatique profite au texte. Je n'irai pas plus là contre.
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- Zarathoustra
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- Messages : 2081
Oh moi, je suis souvert très attiré par le mystère un peu poétique. Que tout ce qui ne soit pas clairement expliqué... Ca stimule l'imagination, je trouve. Bref, Ignit tape directement dans un truc où j'ai mes affinités. Je ne suis certainement pas objectif.De toute manière l'avis de Zara' n'est pas à négliger, apparemment cet aspect "vague" et peu pragmatique profite au texte. Je n'irai pas plus là contre.
J'ai pris ce texte sans trop me poser de question. Comme une sorte de rêverie qui pourrait déboucher sur du réel. Dans le texte, tout semble se répondre, se faire écho, et comme tout peut être symbole, je trouve qu'il dépasse l'exercice gratuit.
D'ailleurs, tes explications à nos commentaires ôtent beaucoup de charme au texte. J'ai lu le texte en me moquant un peu de la signification "profonde" de tout ça, dans la mesure où on sent que ce n'est qu'un début, une sorte de prétexte. Encore une fois, dans ma tête, je n'ai pu que repenser au prologue des Belgariades d'Eddings (trilogie que je n'ai pas trop aimée mais qui est la quasi seule réference que je possède en fantasy). Et si je continue ce parallèle, je trouve ce prologue plutôt flatteur par rapport à celui d'Eddings (en admettant que tu aies pu être influencé,, ce dont je ne suis pas sûr).
Si j'en réfère à ma très maigre connaissance de la fantasy, ce procédé de présentation d'un univers par une sorte de génèse est somme toute classique, sauf qu'ici, il y a cette dimension métaphorique poétique en plus.
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