Fraîchement publiés
Dernières Interviews
Dernières critiques
- Pas de messages à afficher
Vers les cimes brûlantes de l'Enfer, partie 1
- Mr. Petch
- Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Messages : 528
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- gilfuin
- Hors Ligne
- Messages : 170
Puis quand j'ai vu le récit à la 1ère personne, ça m'a doublement échaudé. Pourtant, j'ai poursuivi la lecture.
Au final, j'ai trouvé cela très intéressant. D'autant que j'ai été surpris du fait de mon a-priori lors des premières lignes du texte. D'ailleurs l'emploi de la 1ère personne met vraiment en lumière la façon de pensée très particulière du personnage. C'était justifié. Du moins, pour le moment, ça l'est, attendons de voir où tu souhaites mener l'histoire.
Car si il y a une chose de sûre : il y aura une suite puisque dans cette partie 1, il ne se passe pour ainsi dire, rien. C'est un peu ça qui est étrange d'ailleurs puisque il n'y a rien d'extraordinaire, ni de fantastique et pourtant on continue de lire.
Je ne peux d'ailleurs pas me prononcer pour dire si l'absence d'accroche ou de "teaser" est réellement une lacune puisque je ne sais pas où tu vas nous emmener. Nous verrons bien. Il faudra bien des rebondissements dans cette vie monotone en tout cas.
A noter d'ailleurs :
- l'écriture presque mécanique : un mot est évoqué dans une phrase, il sert de lien avec la suivante (un peu comme si il l'avait enclenché) puis il entraine d'autres mots, qui sont à leur tour repris. Et ainsi de suite :
Ce ne peut être que volontaire.C'est la cloche de l’usine qui sonne. Elle est puissante et sonne comme l’agonie des dernières heures de la fabrique. Dehors, le ciel est noir, et pourtant la nuit n’est pas encore tombée. Le jour n'est pas là, comme tous les jours. Et tous les jours, lorsque j'entends la cloche, je me lève de mon siège, j'écarquille les yeux comme si j'avais trop mal, j'ouvre la bouche en grand, et ce sont mes narines qui se dilatent du mouvement de mon corps. Un mouvement automatique comme celui de la visseuse à turbine dont j'enclenche le mécanisme chaque fois qu’un obus s'avance sur la chaîne de montage. La visseuse se redresse et, en un quart de seconde, pénètre un des clous qui ferme l'obus pour le tourner, et le tourner, et le tourner. En un quart de seconde, pas plus.........
Par contre là où ça me parait moins volontaire, c'est dans ces passages où ce personnage à la vision étroite et simpliste (parfois presque benêt) est capable de:
- expliquer en détail ce qu'est une perspective (là où il pourrait se contenter de dire ce qu'il voit avec la simplicité dont tu l'as affublé).
- évoquer la fille du patron comme si soudainement elle était à elle seule la source d'intelligence et de poésie de ce rustre : Elle est une ombre de paroles, et le souvenir que j'ai d'elle se noue autour des mots de son père.
Hormis cela, le texte me parait assez bien construit, le récit suit un court lent mais rythmé par la pensée du personnage. Rythmé par l'usine en fin de compte. Ce qui pourrait effrayer le lecteur car il a toujours l'espoir de lire des évènements exceptionnels. Il nous faudra donc voir la suite pour juger de l'ensemble.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Mr. Petch
- Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Messages : 528
Il y aura en effet une suite, je prévois une saga sur plusieurs mois. Et il y aura des rebondissements, je te rassure. Je ne pensais pas que le titre était aussi peu attirant ! Je le trouve surtout trop long, mais il a un sens pour moi. Je verrais si un autre titre me vient en cours de rédaction.
Par contre là où ça me parait moins volontaire, c'est dans ces passages où ce personnage à la vision étroite et simpliste (parfois presque benêt) est capable de:
- expliquer en détail ce qu'est une perspective (là où il pourrait se contenter de dire ce qu'il voit avec la simplicité dont tu l'as affublé).
- évoquer la fille du patron comme si soudainement elle était à elle seule la source d'intelligence et de poésie de ce rustre : Elle est une ombre de paroles, et le souvenir que j'ai d'elle se noue autour des mots de son père.
Dans le second cas que tu donnes, le changement est volontaire, la suite pourra expliquer pourquoi. Pour le premier cas, j'ai pourtant essayé de rester dans une vision "simpliste", comme tu dis, avec une "fausse" définition. Peut-être faudrait-il modifier légèrement ce passage et ceux qui obéissent à la même logique.
Ma seule crainte est d'en avoir trop fait et que le style soit trop lourd, mais d'après tes commentaires, cela ne semble pas être le cas...
A propos de la police d'écriture bizarre : je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé, ça doit être lié à mon logiciel de traitement de texte. Donc ce n'est pas voulu. Au pire, j'ai vu que le pdf ne reproduit pas l'erreur.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Vuld Edone
- Hors Ligne
- Messages : 2178
Il y a un danger avec ce texte qui est que le travail d'usine, la chaîne de montage, a été traité, fortement traité avec ses attentes particulières, qu'il s'agit d'un monde littérairement bien cadré et qu'il s'agit donc de lui donner des barrières pour le manipuler.
Dès le premier paragraphe j'ai senti que quelque chose clochait mais je n'ai pas su le décrire.
J'ai noté que les discours de 457 (Solaris dirait que le temps des numéros et matricules est passé...) ne s'intégraient pas à l'atmosphère.
Enfin le monde que tu essaies de décrire ne se définit vraiment qu'avec la description des habitations.
J'ai en tête le monde d'eLiZ et ses [jarticle=346]Masques[/jarticle], où l'ordre du monde est particulier et où il faut véritablement se mettre à la place du narrateur pour comprendre. Or, dans ton texte, le lecteur reconnaît un univers d'usine qui lui est familier et les attentes qu'il a de cet univers ne sont pas remplies - questions ouvrières, labeur, etc... ce qui te préoccupe diffère.
Ton personnage utilise beaucoup de conjonctions, "et", de toutes les manières pour lier ses phrases et ses mots. Leur fréquence m'a particulièrement frappé tout du long, j'ai l'impression qu'il s'agit de donner un tour oral mais j'apprécierais qu'il y ait plus de motivation derrière.
De même tu as choisi beaucoup de structures clivées, "c'est... que..." et "ce qui... c'est..." là encore pour le tour oral mais aussi pour aider le lecteur à se repérer.
Enfin la description du monde est très sobre, les mêmes mots reviennent souvent (le texte joue sur la répétition mais le dire est un truisme...) sans véritablement de détails et la vision naïve qui en est donnée (brouillard qui avale, la machine aux obus, etc...) donne l'impression d'écouter un enfant, sans les "moi je". Parlant de 108 le narrateur dit "ne pas parler aux étrangers" ce qui est la consigne typique aux jeunes.
Le "je" du narrateur est particulier. Tout d'abord difficile à cerner... tantôt il se pose comme sans sentiments et soumis à la machine, machine lui-même... tantôt comme dominé par la peur, du contremaître ou du brouillard ou du patron... tantôt par les doutes et le questionnement sans fin vis-à-vis de sa famille, son grand-frère voire le brouillard.
Dès lors on a du mal à le cerner et quand il brûle les paquets de sa famille, cela ne s'explique pas. Il vit dans un monde de croyances mais il y brandit autant de certitudes que de doutes, c'est un 457 qui se méconnaît.
Quant aux autres attitudes, j'ai dit que 457 est déplacé, ses déclarations ne collent pas à l'univers - du moins pas avant de parler des habitations et du brouillard. Le lecteur attendrait plutôt un agitateur ouvrier, pas un sectaire. Le geste mystérieux du contremaître n'a pas encore d'interprétation mais attise l'intérêt, c'est certain - quant à son fouet noir et à l'attitude du patron, ils relèvent d'une vision du travail classique type XIXe siècle... je veux dire qu'ils ne sont pas interprétés selon le texte mais selon le genre, on y reconnaît des archétypes.
Il faudrait peut-être resserrer le récit, lui donner une suite plus ferme pour passer de la visseuse à 457, aux lettres des champs à la visite du patron, il faudrait quelque chose qui unisse plus solidement ces passages et les fasse se répondre.
Et si possible pas seulement une simple linéarité.
Il faudrait aussi, à mon avis, délimiter dès le départ bien plus clairement l'univers, plutôt que d'essayer de créer l'ambiance... commencer par quelque chose de plus abstrait indiquant un monde de croyances avant de lui donner corps dans cet espace d'usinage. Sans quoi on a juste l'impression d'avoir affaire à un ouvrier un peu fou et irréaliste.
Le meilleur moyen reste le brouillard ou le décor sobre qui, à travers le narrateur, décrit bien l'univers et ce que l'on peut en attendre.
D'autres détails :
(page 1, début)Tout le fonctionnement de l'usine peut en subir les conséquences et déboucher sur, dans le pire des cas, la mort.
Faire suivre deux prépositions n'est pas indiqué, je conseillerais "déboucher, dans le pire des cas, sur la mort". Ou alors, pour tenter un effet, "déboucher sur, le pire des cas, la mort". Mais je doute que le lecteur suive. Parenthéser peut-être.
(page 5, fin)Quand on a passé la grande grille en fer forgé de l’usine qui marque la sortie de la fabrique
Une forme de répétition avec "quand" et "qui" ou, au point de vue grammatical, une subordination dans une phrase déjà subordonnée... alors qu'il aurait été simple d'écrire "de l'usine à la sortie de..." ou, pour appuyer, "la grande grille en fer forgé, celle à la sortie de". Mais je ne vois pas la nécessité d'appuyer.
Autre cas :
(page 6, fin)A côté de la grille, à l’extérieur de l’enceinte de la fabrique, un groupe s’est massé autour de 457.
Je pars du principe qu'à ce stade du récit, la grille identifie l'usine et l'enceinte appartient donc forcément à la fabrique, la répétition est à éviter. Il y a une forme de simplification possible dans ton écriture.
Voilà à peu près ce que je peux en dire.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Mr. Petch
- Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Messages : 528
Si je t'ai bien compris, les nécessités premières seraient :
- mieux cadrer l'univers, tout en gardant l'interprétation qu'en donne le narrateur. Je retiens tes pistes : le brouillard et le décor sobre. Surtout que dans la suite, je n'aurais guère l'occasion de le faire. Peut-être faire une description plus approfondie de la fabrique et des bâtiments, dans le style froid du narrateur, à la manière de celle des habitations. Je pense que cela manque : je suis en train de travailler un chapitre suivant en me rendant compte que ni le lecteur, ni moi, ne sachons exactement la topographie des lieux. Et cela manque à la compréhension rapide de l'action.
- je comprends un peu moins l'idée d'un "univers d'usine qui lui est familier". J'interprète ta remarque comme ça : le lecteur a une vision stéréotypée de l'usine qui interfère parfois avec le monde que je décris. Dis comme ça, je vois ce que tu voudrais dire : mon univers est celui de l'usine type taylorisme/fordisme et du paternaliste. Certains détails viennent contredire cette vision et je dois, soit m'en démarquer expressément, soit m'y situer de façon plus précise. mais pas rester entre les deux. Pour ma part, je pencherais pour aller plus loin dans ce que tu appelles l'archétype. Je pense que cela peut être réglé en même temps que le point précédent, par une meilleure topographie.
-
Ton personnage utilise beaucoup de conjonctions, "et", de toutes les manières pour lier ses phrases et ses mots. Leur fréquence m'a particulièrement frappé tout du long, j'ai l'impression qu'il s'agit de donner un tour oral mais j'apprécierais qu'il y ait plus de motivation derrière.
Là, je ne comprends pas précisément ce que tu veux dire.
- le problème du narrateur trop mal défini. Oui, c'est en partie vrai. Ma mauvaise excuse serait de dire que son comportement incohérent est aussi là pour choquer le lecteur (l'exemple des paquets est typique, ici). Quant au fait que ce soit un "457 qui se méconnait" tu as raison. En fait, je n'ai pas vraiment compris si cette remarque était juste une remarque ou une critique de fond.
Pour finir :
Il faudrait aussi, à mon avis, délimiter dès le départ bien plus clairement l'univers, plutôt que d'essayer de créer l'ambiance... commencer par quelque chose de plus abstrait indiquant un monde de croyances avant de lui donner corps dans cet espace d'usinage.
Tu touches là où ça fait mal : je n'ai pas pris le temps de creuser l'univers dans ma tête avant d'écrire, d'où lacune. Mais je pense que c'est réparable. Et, tu le sais sans doute, je préfère toujours mettre l'accent sur "l'ambiance" sans perdre de temps à rendre l'univers cohérent.
Mr Petch
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Vuld Edone
- Hors Ligne
- Messages : 2178
Pour les "et", il y a beaucoup de phrases que je pourrais citer. Essayons celle-là :
Les deux "et" ici servent à lister les verbes ce qui fait d'ailleurs au total cinq verbes conjugués dans cette phrase. La première conjonction passe sans mal mais la seconde donne une impression d'ajout, en enlevant la virgule après 457 il est tout à fait possible de conclure la phrase à "... il ne résiste pas."J'ai bien calculé et je pense que si je frappe 457, il ne résiste pas et tombe à terre sans pouvoir répliquer.
Un autre passage marquant est la lecture de la lettre familiale et les questions du narrateur :
Le "et" sert ici comme d'une relance, à chaque fois la phrase pourrait s'achever mais reprend, d'une certaine manière le "et" fonctionne presque comme un "donc" en relation avec ce qui précède. Surtout tu peux voir dans cet exemple la fréquence d'emploi.Il avait jugé que le grand frère était le plus apte à faire ce travail, et la famille était très fière de ce choix que les autres fermiers leur enviaient. Le père disait que maintenant, deux de ses fils travaillaient pour le gouvernement et qu'il fallait s'en réjouir, parce que la jalousie que leur portait les autres fermiers était une forme de respect, et c'était comme si un peu de l'autorité d'en haut leur était retombé dessus.
Dernier cas :
Il arrive souvent, dans différents contextes, que tu commences la phrase avec un "et". Nous n'en sommes plus au scolaire où le professeur sanctionne mais dans cet exemple-ci, en l'occurrence, il est possible de s'en passer : "... le son de sa voix. Pourtant, je sais qu'elle existe."Je ne sais pas non plus quel est le son de sa voix. Et pourtant, je sais qu'elle existe.
Il y a un tel emploi de "et" que la simple imitation de l'oral ne me suffit pas, pas plus que la répétition dans le texte. J'aimerais qu'il y ait autre chose derrière qui justifie une telle fréquence, car ça attire vraiment l'attention.
Quel effet le "et" doit-il produire ?
Quant au narrateur, au final on en revient aux fragments, c'est par le narrateur que le lecteur a accès à l'histoire. S'il est utile de le laisser vague, qu'il reste vague. Mais par prudence et pour assurer un repère solide au lecteur je conseillerais de le fixer clairement, quitte à ce qu'il évolue ensuite.
Cela ne nous empêchera pas de nous choquer en le voyant brûler les colis de sa mère.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Imperator
- Hors Ligne
- Messages : 751
Bref.
"1984", un mélange entre communisme et capitalisme, la guerre et un héros particulièrement niais (pas forcément dans un sens péjoratif).
Alors:
- "1984", il est clair qu'on ne peut que penser à faire le parallèle en lisant ton texte. Un homme pris dans la désinformation la plus totale, encore qu'ici plutôt par son inculture, une société fermée, bref... ça me semble automatique. L'inconvénient c'est que le texte n'a clairement pas le même but. Du coup, il va me falloir du temps pour admettre que l'état ne contrôle pas absolument tout, que la planète entière n'est pas forcément en guerre, etc... À voir si ça arrange ou pas.
- communisme. Un moment, j'ai cru que tu avais placé ton action sous Staline en russie, après l'invasion allemande. Mais le héros est étrange et la propagande est étrange elle aussi pour un tel contexte. On rappellerait sans arrêt qu'il faut arrêter l'envahisseur alors que là, au contraire, on est dans l'ambiance 1984 où l'ennemi est simplement l'ennemi et la guerre un bruit de fond qui semble sans fin.
- capitalisme. C'est amusant, et peut-être voulu, mais même si le régime est clairement communiste, personne ne semble réellement en être conscient. Le héros est un communiste par nature (brûler les colis, s'occuper de l'ordre du monde avant soi, etc...), mais il part du principe que sa famille a acheté les terres des autres pour expliquer un changement. Au passage, je suis parti du principe que le courrier était surveillé pour expliquer que la révolte, même sourde, des paysans ne soit pas plus clairement exprimée.
- la guerre. Pendant un moment, j'ai même imaginé qu'il n'y ait pas eu de guerre, jusqu'à ce que ce soit infirmé et le conflit affirmé. Est-ce la deuxième guerre mondiale, un texte fantastique ou carrément un autre monde? Secondaire, oui, mais à nouveau, je me sens dans 1984, à ceci près que le contrôle de l'état est bien moindre, que le type se permet bien trop de liberté de pensée et qu'en sommes, je suis un peu perdu là au milieu. J'imagine que la suite réglera cette question.
- le héros. Le point principal. D'ailleurs, le texte est à la première personne.
Ses traits caractéristiques sont:
* une foi sans faille dans le système
* une grande assurance dans sa force
* une tendance à questionner malgré tout
En fait, il me fait penser à un religieux qui, de temps à autre, se demande s'il n'est pas en train d'adorer un morceau de bois. Mais le tout est fait dans une grande candeur, parce qu'on retrouve un stéréotype apprécié: le grand balaise tendre. "La ligne verte" est entièrement construit là autour. Alors on prend en pitié ce grand balourd et sa naïveté.
C'est en tout cas comme ça que je le sens.
***
Ce que je peux entrevoir de la suite:
- le héros veut écouter ce que dit 457, parce que malgré tout lui aussi se pose des questions
- le héros va rencontrer la fille du directeur, parce que 1984, parce que toute histoire est une histoire d'amour et parce que tu finis là-dessus.
À ce stade, tout est possible. Je m'attends à ce qu'il vive de rêves inassouvis et meurs dans un cycle dépressif devant sa visseuse qui le nargue.
Je m'attends à ce qu'il se mette à chasser les dissidents avec autant d'acharnement qu'il a de doutes.
Je m'attends à ce qu'il cherche à se battre contre le système en suivant 457 et la fille du directeur (ce dont je doute, parce que ce serait un peu trop classique, mais à voir).
Ce sont les trois grandes lignes que je vois.
Quant au thème du texte? Pour le moment, difficile à dire. Si l'on suit le titre, le héros va monter dans la hiérarchie (telle que décrite dans la description du directeur) et va découvrir les rouages sombres de l'état totalitaire. On pourrait y voir alors une morale sur le bonheur dans l'ignorance.
Le côté "sens de la vie" (visseuse) ne ressort pas assez à mon avis pour être le thème. Il y a trop d'ouverture (hiérarchie, fille du patron, 457) pour que ce soit la vie de l'ouvrier en général qui soit traitée, du moins je le sens ainsi.
***
Alors que retenir de cette introduction? Je reste en conflit avec 1984. Je suis déchiré entre l'idée que l'on est dans une société similaire ou alors en russie sous staline (probablement ni l'un ni l'autre, ce qui est pire). De même, le conflit du héros, entre sa haine de 457 et malgré tout ses idées (racheter les terres) et questions (faut-il être fier ou honteux?) m'amène à penser qu'on veut me manipuler dans un sens qui, en plus, me reste inconnu.
Or je suis quelqu'un qui déteste ne pas avoir l'illusion de savoir.
Et qu'en est-il niveau style? Et bien... euh... oh... je crois que Feurnard s'occupe mieux de cette partie là que moi .
Simplement, je n'ai rien noté et je suis trop fatigué actuellement pour revoir tout le texte dans ce but.
Impe, mes impressions à chaud.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Mr. Petch
- Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Messages : 528
@ Feurnard (oui, moi non plus, je ne m'y fais pas, à Vuld) :
Pour le "et", j'ai compris ce que tu voulais dire. C'est une question de grammaire, le "et" n'a pas toujours sa place, et ne doit en avoir une que s'il a grammaticalement du sens. Je pense notamment à ta comparaison et/donc. Bon, je vais essayer de me concentrer sur cette question dans la suite du texte.
***
Quelques réponses pour Impe, maintenant, parce que tu soulèves des questions importantes (enfin, importantes pour moi )
- Le parallèle avec 1984 est une évidence, c'est l'une de mes sources d'inspiration. Même si dans le roman d'Orwell le héros est d'emblée un rebelle, ce qui fait une sacré différence. Mais sinon, tu trouveras probablement au fil du texte d'autres rapprochements avec 1984. Après, est-ce que ce parallèle est un handicap ou pas ? Je repense à la précédente réflexion de Feurnard sur les archétypes et leur usage : le lecteur a 1984 et, du coup, cela interfère avec sa compréhension du texte. A voir avec la suite, peut-être.
- Communisme ou capitalisme ? Bon, pour tout te dire, si le texte t'a semblé indécis, c'est que moi-même je le suis. A l'origine, "les cimes brûlantes de l'Enfer" était pensé selon le modèle de 1984, justement, donc type "Big Brother", état omniprésent, parti unique, etc. C'était il y a plusieurs années, parce que le projet date de plusieurs années. Je le reprends maintenant et je me suis demandé si un modèle capitaliste n'était pas plus pertinent à utiliser. Pour être honnête, ce changement est dû, en grande partie, à la crise économique actuelle et à la crise politique de mon cher pays. Du coup, le résultat est une sorte de mix entre les deux : un Etat tout-puissant, mais qui utiliserait sa toute-puissance pour assurer le triomphe d'une société pleinement capitaliste et ploutocratique. Mais cela mériterait d'être éclairci, tu as raison.
- Je reprends ta comparaison avec le religieux : l'une de mes sources d'inspiration pour le personnage du narrateur est La symphonie pastorale d'André Gide, roman qui raconte l'histoire d'un pasteur qui recueille chez lui une jeune aveugle. Il en tombe peu à peu amoureux, voire éprouve pour elle une évidente attirance, mais sa foi l'empêche de s'en apercevoir pleinement et il interprète ses émotions en fonction d'une grille de lecture purement religieuse (amour de Dieu, charité, etc.). Le tout est raconté à la première personne, si bien que le lecteur peut se rendre des erreurs du prêtre. C'est quelque chose d'un peu semblable que j'essaie ici.
Mais du coup, quand tu me dis que "tu detestes ne pas avoir l'illusion de savoir", je me dis que j'ai un peu raté mon coup, puisque le lecteur devrait, lui, savoir que le narrateur se trompe.
Et te voilà rendu à hasarder quelques propositions pour la suite... Tu vises assez juste, mais je ne te dirais pas où...
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Imperator
- Hors Ligne
- Messages : 751
C'est donc les antagonismes entre les différentes affirmations qui me pose problème. Précisément:
- penser à racheter les terresun Etat tout-puissant, mais qui utiliserait sa toute-puissance pour assurer le triomphe d'une société pleinement capitaliste et ploutocratique.
- directeur qui travaille pour l'état
- 457 est un dissidentMais du coup, quand tu me dis que "tu detestes ne pas avoir l'illusion de savoir"
- acharnement du narrateur pour expliquer que 457 est harcelé (probablement un passage en trop, trop visible, trop clair).
De fait, il manque cette continuité dans la pensée. Alors oui, je suis le premier à ne rien comprendre aux fragments d'apocalypse (ou si peu), mais je reste, râleur de lecteur que je suis, frustré quand on me met la réponse sous le nez dès le départ. C'est ce difficile équilibre entre indices et secret.
Ici, tout est trop clair alors que le texte semble justement se vouloir garder des éléments sous silence. Un peu comme si tu avais peur que le lecteur ne comprenne pas de quoi il retourne, alors que tu as justement la base de 1984 pour faire une ambiance de fond.
Ceci étant, tout dépend de la suite, mais j'avoue que j'ai eu la même réaction en lisant ton texte qu'en lisant la description de cet object constitué d'un tube de métal et d'une poignée en bois avec un petit élément mobile sur l'arrière... bref, d'un pistolet supposément décrit par quelqu'un qui n'en a aucune idée.
Dans l'exemple que je cite, le mieux est encore de ne pas s'attarder sur la description, mais de parler d'un objet inconnu, sa nature se révélant d'elle-même par le fait que le type se prend une balle.
Impe.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.