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L'expérience
il y a 14 ans 1 mois #16940
par Imperator
Réponse de Imperator sur le sujet Re:L'expérience
Étrange...
On dirait que ça a ouvert automatiquement ce sujet. Dommage, car je ne suis pas vraiment prêt à émettre une critique poussée.
On note avant tout que tu restes dans l'univers de l'apocalypse, ce qui devient très agréable. C'est un univers qui devient doucement familier. Appréciable.
Dans le style, j'ai envie de dire "on reconnaît ta patte", et pourtant quelque chose m'arrête. J'ai la sensation que le style est plus direct que d'habitude. Il semblerait que, cette fois-ci, tu te sois autrement plus attaché à faire passer un message qu'à développer une ambiance, malgré quelques éléments et notamment un jeu autour de l'alcool.
Il y a, en somme, ces deux aspects:
- un message (la démocratie en tant que système non naturel et potentiellement auto-destructeur (et je tiens, pour l'anecdote, à dire que Schumpeter en avait dit autant du capitalisme))
- une ambiance (deux personnages et un rythme, un décor, etc...)
Or le second aspect est franchement peu poussé. Tout tend à retourner directement au message.
Certaines phrases me semblent presque... oui, aller à l'encontre de ce que j'aurais tendance à préconiser, soit:
On tombe là sur un problème récurrent dans ce genre d'essai, et dont l'exemple que je reprend toujours, pour moi, est la description d'un pistolet par un homme de l'antiquité. (je ne retrouve plus le texte, il a peut-être été retiré... vais continuer à fouiller après)
Bref, en tant que lecteur, non seulement je sais tout (tu parles) de la démocratie, mais en plus c'est un concept qui me semble éminemment naturel. Tout le défi revient donc à me faire ressentir ce qu'il a d'étrange.
Or ici, tu me dis qu'il peut paraître étrange à d'autres qui ne l'auraient jamais connu ni envisagé, ce que je peux rationnellement accepter, mais je ne le ressens pas. Toute l'absurdité du concept me passe loin au-dessus de la tête.
Une solution pour contourner le problème? Si seulement j'en avais une.
Mais quand le héros (ou l'un des héros) demande:
Peut-être qu'un:
- Mais voyons, c'est logique, écoutez ... (explication ennuyeuse)
- Ce que vous dites n'a aucun sens, c'est un conte pour enfant.
M'enfin, je ne vois pas ça comme une solution, je n'ai rien à proposer, je peux juste dire que lire le héros poser des questions dont les réponses me semblent, au vu de mon éducation et de ma culture, quasiment évidentes ne m'aide absolument pas à m'immerger dans le récit. Simplement.
Et le plus ennuyeux, c'est que le message pourrait se résumer à:
"La démocratie a peut-être provoqué l'apocalypse".
J'ai envie de citer "I drew this" pour ce troisième panel:
Huh, gay marriage did directly caused the end of the world...
Bref, la comparaison s'arrête là, c'était à nouveau pour l'anecdote.
J'en reviens au message. Il se résume à une idée, amusante certes, qui pourrait être développée, mais fondamentalement sans grande portée. Quelque part, un lancé presque gratuit et sans suite. (à moins que ce ne fasse écho à un texte à venir).
C'est là mon sentiment.
En effet, le message se caractérise par:
- la démocratie n'est pas naturelle
- la démocratie peut s'auto-détruire (éventuellement)
Pour le premier point, on notera que l'idée de démocratie vient de l'antiquité, en tout cas du point de vue formel, mais a probablement existé sous une forme primaire bien avant. De fait, si je me permet de citer Piaget sur le jugement moral des enfants, il est un stade, certes plus précoce sous une influence extérieure allant dans ce sens, mais un stade où les règles de fonctionnement d'un groupe ne sont plus considérées comme absolues, mais sont soumises à discussion dans le groupe. C'est déjà une forme de démocratie.
Alors on opposera la démocratie à la loi du plus fort. Ma foi, la démocratie existe uniquement parce que c'est, objectivement, le peuple qui reste le plus fort, simplement parce que c'est lui qui compose l'armée, la police, bref, fait tourner le pays. Il lui faut simplement s'apercevoir de sa propre force. On notera d'ailleurs que c'est là la limite entre la démocratie pragmatique à l'américaine (la majorité a raison, même si elle a tort) et de la démocratie idéale (les minorités sont écoutées et prises en compte, même si ça déplaît à la majorité).
D'ailleurs, ce dernier concept de la minorité pouvant avoir raison sur un point malgré le désaccord de la majorité nous paraît immédiatement aller à l'encontre du principe même de démocratie. C'est là où l'on passe à un autre concept: celui de l'état de droit... Bref, on a pas fini.
Quant au caractère potentiellement auto-destructeur. Ma foi, je ne m'y oppose pas de prime abord. Rien à redire, y a du pour, y a du contre, l'idée est intéressante et même amusante en soi. De ce côté-ci de la frontière, ça ne me viendrait pas vraiment à l'idée, mais quand je vois ce qui se passe dans le le monde (Amérique, France, Allemagne, Italie), je me dis qu'il y a de quoi se poser de sérieuses questions.
***
Bref, en conclusion (et je me répète), le texte se concentre presque totalement sur son message au détriment de toute ambiance particulièrement développée, le message lui-même restant extrêmement vague sur un sujet dont la complexité dépasse les proportions de la compréhension humaine (et bam!, moi aussi je peux faire de l'emphase).
Au passage, je me suis permis quelques jugements politiques, ce qui n'est pas conseillé sur le forum. Je laisse les modos modifier s'ils le désirent (allez hop, du job
), mais je viens de perdre plus de 30'000 dollars dans un jeu de placement boursier dans le cadre de mes études, ça m'a rendu un peu grognon pour le coup, j'avais besoin de me défouler sur quelque chose, même à petite dose.
Impe, il serait intéressant de comparer le style entre "l'expérience", "les fragments d'apocalypse" et "les contes de l'oasis"...
On dirait que ça a ouvert automatiquement ce sujet. Dommage, car je ne suis pas vraiment prêt à émettre une critique poussée.
On note avant tout que tu restes dans l'univers de l'apocalypse, ce qui devient très agréable. C'est un univers qui devient doucement familier. Appréciable.
Dans le style, j'ai envie de dire "on reconnaît ta patte", et pourtant quelque chose m'arrête. J'ai la sensation que le style est plus direct que d'habitude. Il semblerait que, cette fois-ci, tu te sois autrement plus attaché à faire passer un message qu'à développer une ambiance, malgré quelques éléments et notamment un jeu autour de l'alcool.
Il y a, en somme, ces deux aspects:
- un message (la démocratie en tant que système non naturel et potentiellement auto-destructeur (et je tiens, pour l'anecdote, à dire que Schumpeter en avait dit autant du capitalisme))
- une ambiance (deux personnages et un rythme, un décor, etc...)
Or le second aspect est franchement peu poussé. Tout tend à retourner directement au message.
Certaines phrases me semblent presque... oui, aller à l'encontre de ce que j'aurais tendance à préconiser, soit:
« J'ai du mal à comprendre... Comment un pouvoir peut accepter sa propre abdication tant qu'il dispose de la force ? Les tenants de cette « démocratie » devaient être bien seuls, et prêcher dans le désert.
On tombe là sur un problème récurrent dans ce genre d'essai, et dont l'exemple que je reprend toujours, pour moi, est la description d'un pistolet par un homme de l'antiquité. (je ne retrouve plus le texte, il a peut-être été retiré... vais continuer à fouiller après)
Bref, en tant que lecteur, non seulement je sais tout (tu parles) de la démocratie, mais en plus c'est un concept qui me semble éminemment naturel. Tout le défi revient donc à me faire ressentir ce qu'il a d'étrange.
Or ici, tu me dis qu'il peut paraître étrange à d'autres qui ne l'auraient jamais connu ni envisagé, ce que je peux rationnellement accepter, mais je ne le ressens pas. Toute l'absurdité du concept me passe loin au-dessus de la tête.
Une solution pour contourner le problème? Si seulement j'en avais une.
Mais quand le héros (ou l'un des héros) demande:
J'ai envie de crier: Mais parce qu'il ne peut pas envoyer l'armée, elle est composée des mecs qui veulent lui retirer le pouvoir... (bon, on est suisse ou on ne l'est pas)« J'ai du mal à comprendre... Comment un pouvoir peut accepter sa propre abdication tant qu'il dispose de la force ? Les tenants de cette « démocratie » devaient être bien seuls, et prêcher dans le désert.
Peut-être qu'un:
- Mais voyons, c'est logique, écoutez ... (explication ennuyeuse)
- Ce que vous dites n'a aucun sens, c'est un conte pour enfant.
M'enfin, je ne vois pas ça comme une solution, je n'ai rien à proposer, je peux juste dire que lire le héros poser des questions dont les réponses me semblent, au vu de mon éducation et de ma culture, quasiment évidentes ne m'aide absolument pas à m'immerger dans le récit. Simplement.
Et le plus ennuyeux, c'est que le message pourrait se résumer à:
"La démocratie a peut-être provoqué l'apocalypse".
J'ai envie de citer "I drew this" pour ce troisième panel:
Huh, gay marriage did directly caused the end of the world...
Bref, la comparaison s'arrête là, c'était à nouveau pour l'anecdote.
J'en reviens au message. Il se résume à une idée, amusante certes, qui pourrait être développée, mais fondamentalement sans grande portée. Quelque part, un lancé presque gratuit et sans suite. (à moins que ce ne fasse écho à un texte à venir).
C'est là mon sentiment.
En effet, le message se caractérise par:
- la démocratie n'est pas naturelle
- la démocratie peut s'auto-détruire (éventuellement)
Pour le premier point, on notera que l'idée de démocratie vient de l'antiquité, en tout cas du point de vue formel, mais a probablement existé sous une forme primaire bien avant. De fait, si je me permet de citer Piaget sur le jugement moral des enfants, il est un stade, certes plus précoce sous une influence extérieure allant dans ce sens, mais un stade où les règles de fonctionnement d'un groupe ne sont plus considérées comme absolues, mais sont soumises à discussion dans le groupe. C'est déjà une forme de démocratie.
Alors on opposera la démocratie à la loi du plus fort. Ma foi, la démocratie existe uniquement parce que c'est, objectivement, le peuple qui reste le plus fort, simplement parce que c'est lui qui compose l'armée, la police, bref, fait tourner le pays. Il lui faut simplement s'apercevoir de sa propre force. On notera d'ailleurs que c'est là la limite entre la démocratie pragmatique à l'américaine (la majorité a raison, même si elle a tort) et de la démocratie idéale (les minorités sont écoutées et prises en compte, même si ça déplaît à la majorité).
D'ailleurs, ce dernier concept de la minorité pouvant avoir raison sur un point malgré le désaccord de la majorité nous paraît immédiatement aller à l'encontre du principe même de démocratie. C'est là où l'on passe à un autre concept: celui de l'état de droit... Bref, on a pas fini.
Quant au caractère potentiellement auto-destructeur. Ma foi, je ne m'y oppose pas de prime abord. Rien à redire, y a du pour, y a du contre, l'idée est intéressante et même amusante en soi. De ce côté-ci de la frontière, ça ne me viendrait pas vraiment à l'idée, mais quand je vois ce qui se passe dans le le monde (Amérique, France, Allemagne, Italie), je me dis qu'il y a de quoi se poser de sérieuses questions.
***
Bref, en conclusion (et je me répète), le texte se concentre presque totalement sur son message au détriment de toute ambiance particulièrement développée, le message lui-même restant extrêmement vague sur un sujet dont la complexité dépasse les proportions de la compréhension humaine (et bam!, moi aussi je peux faire de l'emphase).
Au passage, je me suis permis quelques jugements politiques, ce qui n'est pas conseillé sur le forum. Je laisse les modos modifier s'ils le désirent (allez hop, du job
), mais je viens de perdre plus de 30'000 dollars dans un jeu de placement boursier dans le cadre de mes études, ça m'a rendu un peu grognon pour le coup, j'avais besoin de me défouler sur quelque chose, même à petite dose.Impe, il serait intéressant de comparer le style entre "l'expérience", "les fragments d'apocalypse" et "les contes de l'oasis"...
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Modérateurs: San, Kundïn, Zarathoustra