file VLCBE - partie 2C

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il y a 13 ans 7 mois #17271 par Mr. Petch
VLCBE - partie 2C a été créé par Mr. Petch
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il y a 13 ans 7 mois #17274 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re:VLCBE - partie 2C
J'hésite toujours à commenter... d'abord parce que je me sens un peu seul, ensuite parce que je n'y ai pas beaucoup réfléchi, enfin par impression d'avoir plus ou moins déjà tout dit - et je n'aime pas me répéter.

J'ai noté qu'entre Ivanov et Anton la façon de s'exprimer, leur narration, se rapprochait de plus en plus, et s'il reste un soupçon de cette logique qui avait bâti le personnage, Anton a désormais des raisonnements élaborés, un sens du détail plus fin et il accepte beaucoup plus aisément le changement. Que ce soit au contact du meurtre, de la prison ou d'Ivanov, Anton est désormais un personnage personnage, et il ne lui manque qu'une moustache ou une cagoule pour se fondre avec les autres.
J'ai noté également que le récit d'Ivanov, qui prenait en ampleur et prenait presque le pas sur l'intrigue d'Anton, se détachait également de cette intrigue en ce qu'il était difficile d'y retrouver un Ilya, un Andropov, et caetera. En fait, ce n'est qu'au cours de la lecture qu'on reconstruit, sur un effort intellectuel, les ponts possibles, et même alors ils semblent peu évidents. Et retrouver 108 dans le soldat des cratères semble des plus improbables. Le mélange fait en partie 2B n'est plus présent.
Je note enfin qu'à mesure que l'espace devient plus "probable", sous une forme ou sous une autre, et qu'Ivanov prend corps, l'idée de l'espace et l'idée d'Ivanov perdent de leur intérêt. Comme si leur rencontre allait "tout casser" ou, dans le langage d'Ilya, "briser le charme". Inutile d'ajouter qu'Alexandra est totalement absente.

Nous sommes donc réduits, ici, en fait à trois personnages, deux si nous considérons qu'Anton et Ivanov se valent. Il ne reste qu'un tête-à-tête en prison, entre le poing et la moustache.
Ilya aussi que ce chapitre ne répond pas véritablement aux attentes de la lecture. Il ne s'agit pas de la surprise de l'enlèvement, d'un 19 qui n'a pas sa place à Likoutsk ; pas non plus de l'incendie de l'usine et les soldats qui tirent dans la foule ; il n'y a plus d'Alexandra danseuse dans la nuit. Alors qu'il est en prison, et disons que dans ce chapitre il ne se passe rien d'événementiel, ce n'est pas le club Rafaël ou la moustache née trop prématurément chez Ilya qui parviendra à lier ce chapitre aux précédents.
Un simple exemple : les explosions de train. Nous sommes comme 19, à ce point-là, les explosions de train nous sont étrangères quand bien même nous savons, plus ou moins, ce qu'elles représentent. Les explosions n'ont plus grand lien avec notre héros.

Je suis enfin quelque peu surpris par Ivanov, jusqu'alors toujours sûr de lui, qui va se mettre à poser des questions :

Ainsi, en discutant avec cette pauvre femme qui avait tout perdu – maison, mari et enfants – dans un raid organisé par des mercenaires extraterrestres à la solde de Klaptko, une pensée me vint. Qui sont les terroristes ? Où est le mal, en ce monde ? Car après tout, dans le poison verbal que diffuse l'officier déchu, ne traite-t-il pas de « terroristes » ceux qui résistent à son oppression ? Ne dit-il pas que les missions de sabotage qu'ils ont l'audace de pérpétrer sont des actes ignobles dirigés contre les Sélénites ? Ne traite-t-il pas de suppots des tyrans les quelques soldats qui n'ont pas voulu accepter l'usurpation qui l'a amené au pouvoir ? Et pourtant, ne dirige-t-il pas par la terreur ? Ne brûle-t-il et ne pille-t-il pas des propriétés entières pour imposer sa loi ? N'expulse-t-il pas hors de leurs terres des dizaines d'innocents ? Ne tend-il pas des pièges que l'on n'infligerait même pas à un extraterrestre ?

J'ai eu l'impression, en lisant Ivanov, non seulement d'une personne peu sûre d'elle, au fond vieillie et désabusée par rapport au fringuant officier tête brûlée, mais aussi d'une absence d'action, d'un récit placé lui aussi dans la réflexion alors même qu'il aurait dû faire pendant à l'absence d'action de la prison. Il ne s'y passe véritablement rien - quoique l'arrivée chez les rebelles frappe l'esprit - jusqu'à la libération.
Je pourrais quand même citer le passage peut-être central, ou qui devrait être central, et qui n'arrive pas à accrocher sans doute par un message trop vague :

Klaptko croyait me faire douter. Il pensait que j'allais lui révéler l'emplacement de la caverne de glace. Il ne fit que me conforter dans l'idée que seuls le méchant et le fou se trompent de combat. Le méchant par inclinaison. Le fou par nature. Si l'on peut excuser le fou, qui ne contrôle pas ses actes, le méchant doit être puni. Dans le cas de Klaptko, j'hésitais entre les deux. C'était là mon seul doute. Que l'incident de Kaprin ait pu le rendre fou, je le comprenais sans peine. Ils sont nombreux, les soldats qui ont traversé l'espace et reviennent sur Terre comme s'ils avaient vu le Diable. Comme s'ils avaient été forcés à gravir marche après marche, palier après palier, les cimes brûlantes de l'Enfer. Des généraux moins sensibles que moi diraient que ces hommes sont des moins que rien. Ils ne méritent pas d'avoir été choisis pour aller dans l'espace. Ils ne sont bons qu'à rester sur Terre. Par compassion, comme par amitié, je me refuse à de tels commentaires. N'importe qui a le droit d'aller dans l'espace. On ne le parcourt pas sans être marqué. J'ai eu la chance de recevoir comme seul stigmate la passion éternelle des étoiles et des planètes lointaines. D'autres ont eu moins de chance que moi. Qui suis-je pour leur jeter la pierre ?

Il y a enfin un passage, chez Ivanov, qui surprend, et qu'on ne comprend qu'après-coup. C'est à la mort du soldat dans les cratères :

Le troisième... Je ne peux passer sous silence ce qui est arrivé à la troisième. Son fantôme vient souvent me hanter quand je ne trouve pas le sommeil. Je suis coupable de sa mort, car, sans moi, il n'aurait pas pris des risques aussi insensés.

Si je peux admettre qu'en effet l'emprisonnement d'Ivanov a conduit le soldat à se risquer, je m'attendais à une cause plus directe. Or il apparaît que le soldat n'est finalement victime que du hasard, et Ivanov, en soldat (et en officier) aurait dû l'admettre beaucoup plus aisément. Pour le drame qu'il fait, il passe d'ailleurs très vite sur l'incident.

Je n'ai presque rien dit de ce chapitre, surtout parce que, bien plus qu'Anton désormais, je m'y enfonce plus ou moins aveugle, et je ne lis plus que ressassant ce que j'ai déjà dit et lu, de sorte que si dans ma lecture je sais où aller, dans mes commentaires je ne vois plus quelle direction prendre, et m'éloigne toujours plus de la forme qui devrait m'arrêter le plus.
Ca et tout de même, je commence à faire écho au renard dans la tanière du RdM.

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il y a 13 ans 7 mois #17276 par Mr. Petch
Réponse de Mr. Petch sur le sujet Re:VLCBE - partie 2C
Un passage pour m'excuser auprès des mes commentateurs, et en particulier de Feurnard : j'arrive à trouver très peu de temps en ce moment pour répondre aux commentaires sur Les Cimes et pour commenter les textes des autres. Je m'en excuse. Je mets la priorité sur l'achèvement des Cimes, et promis, en mai, je reviens frais et dispo pour les retours...

Mr Petch

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