Abraham sacrifié
- Vuld Edone
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- San
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Que nenni! Ce n'est pas là une critique d'ailleurs, c'est vraiment trop compliqué pour moi.
La lecture m'a fait diablement penser à ce que je lisais juste avant : desencyclopedie.wikia.com/wiki/Granola
Tout ce que je peux ajouter, c'est que le début en style ancien (et je ne doute pas, bon disons pas plus d'une seconde, que c'est un vrai style) est intéressant et lisible, assez étrangement. Rien que pour ça ce texte retient mon attention, mais je n'arrive pas à aller plus loin.
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- Vuld Edone
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Peut-être cela aidera-t-il d'avoir un résumé de l'Abraham sacrifiant de Théodore de Bèze, 1550 :
"Abraham et sa femme rendent louange à Dieu et, après un bref passage du satan, un ange descend et dit à Abraham de sacrifier son fils. Isaac accepte (avec un léger doute) et tandis qu'il part annoncer la nouvelle à sa femme, Isaac revient avec les bergers (qui servent de choeurs, dans la pièce). Isaac voit revenir ses parents qui se disputent, la mère n'étant pas au courant de tout s'inquiète quand même pour son fils. Elle finit par céder et Abraham part avec Isaac - première pause - ils arrivent au pied de la montagne, se séparent des bergers et Isaac demande où est le sacrifice, puis Sarah restée chez elle s'inquiète - seconde pause - enfin au sommet, Abraham prie Dieu tandis qu'Isaac installe l'autel et prie de son côté. Puis Abraham annonce à son fils qui est le sacrifice (et qui va frapper), puis la scène pathétique dont notamment le couteau qui tombe des mains, avant que l'ange n'intervienne."
Ce qui m'inquiète beaucoup - et me mine le moral - est qu'il s'agit certainement du texte le plus accessible que j'aie écrit jusque-là. Je croyais que même sans connaître l'oeuvre d'origine on pouvait apprécier...
D'autant que j'étais assez fier de ce texte.
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- San
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- Zarathoustra
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Le démarrage en ancien français est certes comiquement incongru, mais il impressionne un peu. Puis la suite en vers également. Cela donne un côté austère, même si on sent une certaine jubilation de l’auteur à jouer avec toutes ces contraintes et ce decorum.
Puis, peu à peu, on bascule dans l’absurde (les apparitions des anges et de Satan). Les références bibliques font également qu’en fonction de notre culture, on rentre plus ou moins dans le texte. Pour moi, ça a été un autre frein. Mais plus j’ai avancé dans le texte plus la légèreté de l’ensemble a fait contrepoids.
Ce texte est-il réussi ? Et bien oui, il l’est. Il y a quelques idées vraiment très drôle, je dirais même qu’on se demande où tu as pu les trouver. Par rapport aux objectifs que tu laisses entendre (cf. parodie d’un texte existant), même si je ne le connais pas, je pense que ça fonctionne même sans le connaître, seulement, on sent que parfois des choses nous échappent.
On sent également que tu t’es amusé avec les personnages, notamment l’épouse.
Pourtant, oserai-je une question ? Pourquoi t’es tu lancé dans ce projet ? Car derrière toutes ces contraintes (reprise d’un texte ancien aux références lourdes, langue ancienne, versification, histoire sans réel intrigue, personnages très typés), je suppose qu’il y avait des objectifs précis qui dépassaient la parodie.
Cependant quelque chose intrigue, c’est le mot final, le « non » d’Abraham. D’ailleurs, je ne l’avais pas « lu » la première fois, je veux dire que j’avais compris « oui » en lisant ce « non » parce que c’est la fin qu’on attend. Et il y a la phrase « Et fut sauvé du sacrifié ». Et là, tout ce que je croyais avoir lu cloche. Aurait-on eu droit à une inversion comme les anciens textes de Feurnard en avait le secret ? Le sacrifié ne serait pas Isaac mais Abraham ? Et quel est ce Satan qui ne sert à rien ? Pourquoi est-il là ? Pourquoi un ange réclame-t-il un sacrifice ? Pourquoi Abraham accepte mais il se cherche des excuses. Pourquoi n’y arrive-t-il pas alors que Sara et Isaac acceptent sans résistance ? Ce dernier apporte même l’arme qui doit le tuer. Il dit même qu’il savait ce qui l’attendait.
Il est pourtant dit que Abraham est le père d’Isaac et le frère de Sara. On est en plein inceste. Et il est dit qu’il a trompé sa femme. De plus, il aime ses richesse (et des non dits souligneraient qu’il l’a gagnée de façon immorale).
En fait à la fin, une autre idée vient, il dit « non », qu’il ne veut pas sacrifier le bélier. Et si c’est lui le sacrifié, cela voudrait dire qu’il s’est suicidé. La fin est donc ambiguë. Soit le « non » est pour dire qu’il tue néanmoins son fils, soit qu’il ne tue pas le bélier. Et la fin avec « sacrifié » confirme que ce n’est pas Isaac qui serait mort. Il dit non, parce qu’il dit « oui » au diable.
En fait, le fils se comporte en acceptant sa propre mort avec tant d’indifférence comme s’il réclamait non pas sa propre mort mais celle de son père en lui montrant toute l’horreur du geste par son acceptation. Et lorsqu’il apporte les instruments du crime, c’est comme s’il lui demandait déjà de se suicider.
On retrouve ainsi plusieurs thèmes du vieux renard : la communication (ou plutôt son disfonctionnement), l’inversion morale, le thème du démon (Satan qui en ne faisant rien obtient ce qu’il veut). Et là, je comprends mieux pourquoi tu t’es lancé dans cet exercice. Et derrière l'humour absurde, le côté léger et dérisoire de ce qu'on lit et qui es là pour attirer le lecteur, on trouve une matière incoupçonnée. A moins que je me trompe ?
Petite critique: le formalisme que tu t'imposes me parait brider le potentiel du texte. Il y avait matière à renforcer l'humour tout en évitant le côté effrayant (quoique réussi) de l'ancien français, des vers et du théatre.
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- Vuld Edone
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Cela dit.
Le "non" est clairement vulpien, tout comme l'inversion du titre et un passage quand Isaac dit adieu aux bergers : il mentionne des astres flamboyants. J'ai relu deux fois ma pièce et je peux confirmer qu'il y a effectivement une arrière-pensée.
Mais pas jusqu'aux vieilles grilles de lecture. Le texte n'est pas "symbolique" : même le couteau n'y est qu'un simple couteau sans plus de sens. D'autre part la communication n'est pas défectueuse : tout le monde parle à loisir et tout le monde se comprend. L'incompréhension de Sara n'est que la méconnaissance déjà présente dans l'oeuvre originale. Enfin et même si Isaac ou le satan auraient pu jouer ce rôle : il n'y a pas le moindre renard.
Plutôt que de me perdre dans mon propre texte je proposerai simplement ceci : il s'agit d'un univers fait pour les dieux, sans dieux. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'Abraham s'est suicidé, ni qu'il a dit oui au diable. Il suffit de dire qu'il a été sacrifié et que le diable, un dieu dans ce texte, est le seul personnage à ne pas pouvoir véritablement parler. S'il y a véritablement inversion de ma part alors le texte entier est le sacrifice d'Abraham, aux deux sens du terme.
Mais un univers fait pour les dieux, sans dieux. Ce thème est celui du vieux renard.
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec l'idée que l'indifférence d'Isaac est là pour montrer l'horreur du geste et la mort de son père. Isaac avait écrit un poème où il voulait devenir un mouton. En d'autres termes un agneau. Qui est aussi, selon la version du texte, l'animal sacrifié à la place du fils.
Pour donner une idée de ce qui peut être non dit.
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- Zarathoustra
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Parce que dans ton texte, même si c'est dit en tournant tout en dérision, tu lui prêtes des actions très noirs. Donc le message de l'ange n'est pas une demande de sacrifice mais une demande de chatiment d'avoir tant "pêché" en quelque sorte.
Je trouve qu'elle est très férocement chargée (c'est mysoginement très drôle). Elle fait très illuminée et sotte. Et pour moi, on lui dit blanc et elle comprend noir parce qu'elle veut entendre blanc. Et lorsqu'elle finit par entendre "blanc" on dirait que ça ne va pas jusqu'au boud du cerveau et qu'elle ne comprend pas ce que ça implique. C'est toi l'auteur, mais il n'empêche que je reste sur ma perception de lecteur (et d'ailleurs cette idée est intéressante).L'incompréhension de Sara n'est que la méconnaissance déjà présente dans l'oeuvre originale.
Oui, c'est tiré par les cheveaux de ma part. Mais il y un tel fatalisme dans Isaac qu'il me pause problème. Je ne peux m'empécher d'y chercher un sens. Et ce couteau qui n'est qu'un couteau devient certainement l'objet sur lequel ton texte insiste le plus. L'un des mots les plus répétés. Sur un texte aussi court, tu le mets forcément en valeur et accepte que, quand symbole il y a, c'est ainsi qu'on fait du coude aux lecteurs. Dans le texte parodié, il n'y a peut être pas la même longueur, donc pas d'insistance, et le lecteur n'y voit qu'un couteau. Dans un texte court, pour trouver un sens "caché", on cherche les intentions de l'auteur en essayant de trouver où il insiste pour s'en servir comme point d'appui.Je ne suis pas tout à fait d'accord avec l'idée que l'indifférence d'Isaac est là pour montrer l'horreur du geste et la mort de son père.
Or dans ce texte, le couteau est apporté par la victime, le bourreau l'oublie et la victime lui redonne et le couteau échappe des mains au moment de s'en servir. Il y a une résonnance mysterieuse. C'est un peu l'idée du sacrifice elle-même que Abraham ne veut pas accepter, il fait tout pour éviter de penser à toutes les implications de tel geste, comme une sorte de fuite en avant. Du coup, le couteau est un objet qu'il n'arrive pas à emmener avec lui et à porter (en clair, à assumer). Donc il y a quand même une résonnance symbolique (peut-être même dans le texte initial). Le couteau c'est la materialisation de l'acte qu'il doit commettre.
En tout cas, j'aime beaucoup ta fin avec son glissement ellyptique.
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- Vuld Edone
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J'ai été très respectueux de l'oeuvre originale de Bèze, y compris pour les personnages. Abraham n'y est pas mauvais, au contraire, modèle de conduite, héros de la Bible et pour nos standards un fanatique fou dangereux. Toutes les actions noires qui t'intriguent, à l'origine, sont justifiées et méritoires (le pseudo-inceste comme de chasser Agar), il m'a suffi de les répéter tel quel pour rendre la chose effroyable.
De même pour Sara, elle est chez Bèze la raison humaine incarnée qui, si elle savait, refuserait l'ordre divin. En d'autres termes elle fait un meilleur travail pour détourner Abraham de son projet que ne le fera le satan. Pour nos standards elle est exemplaire - juste un peu trop religieuse - je laisse deviner ce que c'était à l'époque.
Le fatalisme d'Isaac n'est pas tout à fait celui de la pièce d'origine. Abraham y oublie effectivement le couteau et le moment où Isaac lui demande où est le sacrifice est assez célèbre (relativement). Isaac est d'ailleurs celui qui chez Bèze monte l'autel. Comme dit, dans ma parodie Isaac aurait pu être un renard. Si Sara est la raison humaine incarnée, Isaac est l'inverse, et si j'ai poussé la mère à l'extrême, j'en ai fait de même pour le fils.
Je me demande comment j'aurais rendu le couteau symbolique, et symbole de quoi...
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- Mr. Petch
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Maintenant, c'est vrai que j'ai quelques bribes de connaissance sur l'écriture médiévale, et qu'elles me permettent de saisir la drôlerie de la petite introduction (avec cette manie que les auteurs de l'époque avaient d'introduire leur texte en essayant de se justifier à grands coups de fausse modestie). Je ne sais pas si l'humour est perceptible sans cette connaissance (et c'est là sans doute un des plus gros écueils de tout le texte). A en croire Zara, ça peut marcher. A en croire San, pas toujours.
Le seul reproche que je pourrais faire, c'est que, même si tu maîtrises bien la langue médiévale, elle a parfois du mal à tenir sur la longueur, et l'exotisme médiéval disparaît dans certains dialogues, ce qui fait que le tout n'est pas suffisamment hétérogène au niveau purement grammatical et syntaxique. Ça m'a parfois un peu géné à la lecture : l'impression que tu ne te décidais sur le rapport que tu voulais installer avec la langue médiévale, dans un sens ou dans l'autre.
***
Mais sinon, j'ai beaucoup ri. Je me suis amusé à trouver les différents procédés comiques :
- des mises en abyme théâtral (les personnages savent qu'ils sont sur une scène et en jouent) est ce qui m'a fait le plus rire. L'impression d'être au Guignol plus que dans un théâtre biblique. Mais ça reste suffisamment diffus pour ne pas tourner, justement, au guignolesque.
- le "burlesque" au sens traditionnel : traitement fantaisiste d'un sujet sérieux. Il y a une forme de jouissance à voir la légende d'Abraham maltraitée ainsi.
- il y a évidemment l'anachronisme
Au début, je l'ai trouvé étrange car ton intro me préparait plutôt à une parodie davantage médiévalisée. Finalement, il s'accorde avec l'humour, même si j'ai l'impression, pour répéter ce que j'ai dit plus haut, que tu n'as pas réussi à te décider sur le rapport exact à l'anachronisme que tu souhaitais développer.Mais où est notre fils Isaac que nous aimons tant ? Vite vite retournons à l’intérieur lui préparer un bon goûter avec de la manne en ciel véritable et puis le retirer de l’école pour pas que la vermine des rues ne l’influence, nous sommes de si bons parents !
En fait, même si tu parodies là un texte ancien, j'ai l'impression que tu en dresses une lecture très contemporaine. Je m'explique. La phrase
m'a fait penser à certaines critiques que l'on peut adresser aux scenarios trop stéréotypés des romans et films contemporains, et il me semble avoir déjà lu sous ta plume ce genre de parodie ridiculisant des mécanismes archi-prévisibles de fanfictions, par exemple. Ici, la connaissance nécessaire pour lire n'est plus celle de la littérature médiévale, mais celle de la fiction contemporaine. J'ai eu clairement l'impression que tu passais par ce pauvre monsieur de Bèze pour te moquer d'une tendance contemporaine au cliché d'écriture, dans des textes ou, puisqu'on est ici dans du théâtre, dans des films et séries, où les scénaristes dressent d'énormes ficelles pour faire expliquer l'histoire au spectateur. Par exemple, la phraseJe vais continuer à sourire comme une forcenée sur le point de devenir hystérique et vous
demander ce qui se passe !
m'a fait penser à ces sitcoms où les dialogues consistent uniquement à rééexpliquer au spectateur l'ensemble du scénario.Est-ce vrai que vous êtes en même temps la femme et la sœur de mon père ?
Pareil quand tu emploies le langage moderne :
On est cette fois clairement passé de la parodie d'un texte médiéval par l'anachronisme à la parodie du langage moderne.Mais en plus c’est trop pas du tout son genre !
Donc ma question est de savoir si le mécanisme principal de ta parodie est dans l'anachronisme, ou si ce n'en est qu'un élément ?
Mr Petch
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- Vuld Edone
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À ce titre la "mise en abyme" sert plutôt à exprimer l'opinion du lecteur, typiquement pour l'hystérie de Sara : c'est, un peu forcé, l'impression qu'elle donne dans la pièce. De même pour les passages écrits avec la syntaxe et l'orthographe du XVIe siècle : ils sont cités et restitués mot pour mot, le meilleur exemple étant l'ange. Jusqu'à "là devant moy-" de Bèze parle, puis je reprends avec "prête attention". Et les quatre premiers vers d'Abraham miment presque à l'exact, dans leur forme, les quatre premiers vers chez Théodore de Bèze.
Deux exemples encore de ce mécanisme. Le premier est ce qui m'a décidé à écrire cette parodie, la réplique de l'ange en majuscules et la réponse d'Abraham : "Euh ouais ?" Cette réponse est la traduction moderne exacte de la réaction du personnage en environ huit vers. Le second exemple est la réplique d'Abraham que tu cites, dans son soliloque, et qui résume le plus fort de ses arguments - ou en tout cas l'argument le plus à même de toucher le lecteur moderne. Derrière cette formule se cache d'ailleurs la contradiction d'un dieu qui ordonne de tuer ce qu'il avait promis de préserver - une situation tout à fait vulpienne.
Un mot encore sur l'écriture médiévale : il s'agit d'artifices. Notamment pour Renart et Brichemer, j'avais tenté de rendre le discours médiéval tout en essayant de rester compréhensible - le résultat est pédant et plutôt médiocre. Raison pour laquelle, en plus de l'intrigue, j'avais arrêté le projet en milieu de production.
Ici de même, je pense pouvoir confirmer que personne à l'époque n'écrivait "que je l'ecrevisse". Je parodie la langue plus que je ne la restitue.
Enfin j'aimerais insister sur Sara, et souligner deux détails de l'oeuvre originale : Elle ne se soucie que de son fils, au point que dans sa dernière prière elle demande qu'on lui ramène Isaac sans seulement faire mention d'Abraham ; elle craint pour Isaac sans même savoir l'ordre de l'ange, et toute la dispute entre Abraham et Sara joue sur cette méconnaissance. De fait si l'ordre de l'ange avait été différent Abraham aurait pu lui dire la même chose et les craintes de Sara auraient été absurdes, d'où dans la parodie cette mère "illuminée".
La réplique anachronique sur la vermine des rues indique cependant une volonté de critique de ma part, c'est une réplique que j'ai hésité à laisser, parasitaire. Mais Sara étant présentée comme une mère modèle, je n'ai pas pu m'empêcher de donner un coup de patte à ce modèle, et montrer ce qu'une mère qui craint trop pour son fils donne. Il y aussi une critique des clichés, des procédés énervants car efficaces des fanfics' aussi et, cela doit se sentir avec Isaac, je n'aime pas beaucoup les sentiments.
Mais il y a autre chose encore, dans le petit univers que crée la pièce de Théodore de Bèze : une sorte de jardin d'Eden pour Abraham, Sara et Isaac, où tout va toujours bien et ils ne peuvent se plaindre de rien. Pour ceux qui ont lu "la maladie du bonheur", on ne s'étonnera pas que j'aie critiqué ce micro-univers.
Enfin si je ne parlerais pas vraiment d'anachronisme, c'est parce que la lecture n'est pas forcément moderne - la lecture se contente de supprimer l'élément divin du texte, et c'est en cela que je parle de lecteur moderne. Les anachronismes ne font qu'en résulter.
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