Crescendo: Le Choix
- Zarathoustra
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il y a 13 ans 7 heures #17860
par Zarathoustra
Crescendo: Le Choix a été créé par Zarathoustra
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- Demosthene
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il y a 13 ans 7 heures #17861
par Demosthene
Réponse de Demosthene sur le sujet Re:Crescendo: Le Choix
Bon, je l'ai lu, relu, j'y suis revenu plusieurs fois, il est temps de commenter, même si je ne sais toujours pas par quel bout le prendre.
J'ai un sentiment de folie malsaine dans le personnage principale. Pour moi c'est une histoire d'incendie volontaire, ou d'attentat, et il est impliqué, mais je n'ai pas réussi à trouver ce qui me guidait vers cette conclusion.
Je n'ai pas vraiment senti de tension à son paroxysme, pour moi parce que le personnage est trop détaché, ce qui me détache aussi. Par contre il y a bien une monté de la tension dans l'environnement extérieur, et en tant que lecteur j'y suis sensible.
Je n'ai pas vu l'intérêt des heures. Je me suis demandé à un moment si tu faisais référence au 11 septembre 2001, mais les heures (à quelques minutes près) ne collent pas.
Voila un texte que j'ai lu et relu, qui m'intrigue toujours autant, que je relirais peut-être, et pour lequel j'aimerais bien une explication de ta démarche.
J'ai un sentiment de folie malsaine dans le personnage principale. Pour moi c'est une histoire d'incendie volontaire, ou d'attentat, et il est impliqué, mais je n'ai pas réussi à trouver ce qui me guidait vers cette conclusion.
Je n'ai pas vraiment senti de tension à son paroxysme, pour moi parce que le personnage est trop détaché, ce qui me détache aussi. Par contre il y a bien une monté de la tension dans l'environnement extérieur, et en tant que lecteur j'y suis sensible.
Je n'ai pas vu l'intérêt des heures. Je me suis demandé à un moment si tu faisais référence au 11 septembre 2001, mais les heures (à quelques minutes près) ne collent pas.
Voila un texte que j'ai lu et relu, qui m'intrigue toujours autant, que je relirais peut-être, et pour lequel j'aimerais bien une explication de ta démarche.
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- Vuld Edone
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il y a 12 ans 11 mois #17863
par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re:Crescendo: Le Choix
Les deux passages qui ont provoqué en moi du suspens- un instant, je reprends.
J'ai vu l'occasion dans ce texte de mettre en scène du non-dit, de laisser dans l'arrière-fond l'intéressant et de laisser agir le personnage dans son cadre banal, de prendre le bus. Il y a donc deux récits en parallèle, celui du narrateur à cigarette avec son bus, et celui des deux explosions.
L'interprétation de ce texte n'est difficile que pour une raison : l'idée de "prendre à gauche".
Il faut peut-être commencer par là :
"Et d’ailleurs, moi, pourquoi ai-je pris à gauche alors que j’aurais dû continuer tout droit ? Ou même à droite. Mais surtout pas prendre à gauche!"
"Et je marche droit devant moi. Et je prendrais sans doute à gauche, par plaisir."
Toute la difficulté vient de ce qu'il a déjà "pris à gauche", et qu'il "reprend à gauche" à la fin du texte. Or ce choix de direction n'a aucune conséquence sur le fait de fumer ou de prendre le bus, et donc le lecteur le lie directement aux explosions. "Prendre à gauche" peut être interprété comme l'acte de créer l'explosion, ou l'acte d'éviter l'explosion, ou au contraire l'acte de s'y rendre.
Dans le premier cas, et l'interprétation la plus facile, notre narrateur est le coupable. Il s'amuse à poser des bombes et laisse tout exploser. Mais alors le texte n'a presque pas de sens, il s'agit juste du détachement d'un criminel face à son acte. Pas très riche, j'ai abandonné cette piste. Si elle est adoptée aussi facilement, c'est justement parce qu'il est détaché, qu'il "sait" et j'y reviendrai. Passons.
Dans le second cas... ça n'a aucun sens. Ne surtout pas éviter l'explosion ? En début de texte, c'est absurde, même si à la fin cela aurait quelque chose d'assez joli. Peu importe, il n'y a presque rien dans le texte pour le soutenir, sinon que le narrateur, effectivement, échappe à l'explosion.
Enfin il y a l'acte de se rendre à l'explosion. Et j'avoue que celle-ci me plait, justement parce qu'elle me ramène à l'idée d'éviter l'explosion, qui est exactement le coeur du texte : les explosions mises en arrière-plan. Je réinterprète ainsi :
- il est allé à gauche, voir la première explosion, comme tout le monde.
- il attend le bus
- il a pris le bus et ceux qui ont "continué à gauche" explosent.
- il recommencerait volontiers - et pourquoi pas en "continuant", lui aussi.
Interprétation subjective, qui repose sur la tension latente que le lecteur est en partie forcé de reconstruire.
J'y viens. Les deux passages qui ont provoqué en moi du suspense sont :
"Jusqu'au bout..."
Il y a un sous-entendu ici. L'idée d'un risque, d'un problème, voire l'idée que justement ce n'est plus un choix mais une contrainte, bref, il y a une assez grande richesse derrière cette suspension. En même temps c'est assez banal, mais c'est beaucoup plus fort que la course des gens. Les gens courent, c'est l'affolement, les sirènes, tout ça, passionnant. Jusqu'au bout... c'est autre chose.
"On entend même à travers les vitres des cris"
Jusqu'alors les explosions étaient totalement en arrière-plan. Les condamnés, les curieux, les pompiers, etc... tout cela n'était touché qu'indirectement. Cette mention est la seule où le texte nous projette soudain dans le malheur courant, et nous plonge la tête dans l'événement. Comme un sursaut d'attention du narrateur, et si je devais interpréter plus loin, une négation de tout ce qu'il a essayé de construire.
Parce que, une fois encore, pour moi le texte repose entièrement sur l'arrière-plan.
Au final, nous ne savons rien de ce qui s'est passé. Les actes sont infiniment banals : "avancer tranquillement", "marcher", "continuer son chemin", les cigarettes et le bus, bref, un matin/soir normal et sans heurt.
Ce que nous savons de ce qui se passe n'est que suggéré : "murmure", "brouhaha", "course", fumée et sirènes, explosion... il peut s'agir de n'importe quoi. D'ailleurs, le fait que le narrateur sache de quoi il s'agit et s'entête à n'en rien dire me pousse à ne pas vouloir savoir, et à rejeter l'événement au rang de pure anecdote. Ce qui importe n'est pas de savoir ce qui se passe - sauf pour comprendre ce qui en est dit - mais ce qui en est dit.
Il reste donc les commentaires du narrateur, sa réaction et notamment à propos du temps. En d'autres termes le texte se résume au second paragraphe, et à ces deux propos :
"J’aime la sensation du temps qui passe sans que je n’aie de prise sur lui."
"Je suis fier de ce geste."
Et j'en retire tout simplement que ce texte est philosophique, qu'il met en scène un état d'esprit, un mode de vie sur l'ordre du "futile", "ridicule" où le choix n'a justement plus d'importance face à la mort inévitable, avec la question donc de la valeur du choix : la puissance devant l'impuissance du temps. On pourrait philosopher à l'envie sur la signification de toutes ces réactions.
J'avoue que ma toute première réaction, en cours de lecture, avant même de supposer qu'il était l'auteur des bombes, a été qu'il était mort. Tellement le texte avait cette tournure traditionnelle des fantômes assistant de loin à l'événement tragique. J'ai même envisagé un temps, du fait de "prendre à gauche" et parce que j'avais abandonné l'idée du poseur de bombes, que ce narrateur soit le feu. Dommage qu'il y ait le verbe "marcher". Cela ne m'aurait pas dérangé que le feu fume, et prenne le bus. Je ne suis pas contre les personnifications. Mais il y a "marcher", et ça ne marche plus.
Au final mon interprétation est donc toute simple, celle d'un homme banal avec ses idées, qui se confronte aux idées de la foule, et confronte ses idées à l'événement. Sa philosophie ne me parle pas - par contre elle est, pour moi, illustrée par ce rejet des explosions (je l'aurai suffisamment répété) en arrière-plan.
Voilà voilà...
J'ai vu l'occasion dans ce texte de mettre en scène du non-dit, de laisser dans l'arrière-fond l'intéressant et de laisser agir le personnage dans son cadre banal, de prendre le bus. Il y a donc deux récits en parallèle, celui du narrateur à cigarette avec son bus, et celui des deux explosions.
L'interprétation de ce texte n'est difficile que pour une raison : l'idée de "prendre à gauche".
Il faut peut-être commencer par là :
"Et d’ailleurs, moi, pourquoi ai-je pris à gauche alors que j’aurais dû continuer tout droit ? Ou même à droite. Mais surtout pas prendre à gauche!"
"Et je marche droit devant moi. Et je prendrais sans doute à gauche, par plaisir."
Toute la difficulté vient de ce qu'il a déjà "pris à gauche", et qu'il "reprend à gauche" à la fin du texte. Or ce choix de direction n'a aucune conséquence sur le fait de fumer ou de prendre le bus, et donc le lecteur le lie directement aux explosions. "Prendre à gauche" peut être interprété comme l'acte de créer l'explosion, ou l'acte d'éviter l'explosion, ou au contraire l'acte de s'y rendre.
Dans le premier cas, et l'interprétation la plus facile, notre narrateur est le coupable. Il s'amuse à poser des bombes et laisse tout exploser. Mais alors le texte n'a presque pas de sens, il s'agit juste du détachement d'un criminel face à son acte. Pas très riche, j'ai abandonné cette piste. Si elle est adoptée aussi facilement, c'est justement parce qu'il est détaché, qu'il "sait" et j'y reviendrai. Passons.
Dans le second cas... ça n'a aucun sens. Ne surtout pas éviter l'explosion ? En début de texte, c'est absurde, même si à la fin cela aurait quelque chose d'assez joli. Peu importe, il n'y a presque rien dans le texte pour le soutenir, sinon que le narrateur, effectivement, échappe à l'explosion.
Enfin il y a l'acte de se rendre à l'explosion. Et j'avoue que celle-ci me plait, justement parce qu'elle me ramène à l'idée d'éviter l'explosion, qui est exactement le coeur du texte : les explosions mises en arrière-plan. Je réinterprète ainsi :
- il est allé à gauche, voir la première explosion, comme tout le monde.
- il attend le bus
- il a pris le bus et ceux qui ont "continué à gauche" explosent.
- il recommencerait volontiers - et pourquoi pas en "continuant", lui aussi.
Interprétation subjective, qui repose sur la tension latente que le lecteur est en partie forcé de reconstruire.
J'y viens. Les deux passages qui ont provoqué en moi du suspense sont :
"Jusqu'au bout..."
Il y a un sous-entendu ici. L'idée d'un risque, d'un problème, voire l'idée que justement ce n'est plus un choix mais une contrainte, bref, il y a une assez grande richesse derrière cette suspension. En même temps c'est assez banal, mais c'est beaucoup plus fort que la course des gens. Les gens courent, c'est l'affolement, les sirènes, tout ça, passionnant. Jusqu'au bout... c'est autre chose.
"On entend même à travers les vitres des cris"
Jusqu'alors les explosions étaient totalement en arrière-plan. Les condamnés, les curieux, les pompiers, etc... tout cela n'était touché qu'indirectement. Cette mention est la seule où le texte nous projette soudain dans le malheur courant, et nous plonge la tête dans l'événement. Comme un sursaut d'attention du narrateur, et si je devais interpréter plus loin, une négation de tout ce qu'il a essayé de construire.
Parce que, une fois encore, pour moi le texte repose entièrement sur l'arrière-plan.
Au final, nous ne savons rien de ce qui s'est passé. Les actes sont infiniment banals : "avancer tranquillement", "marcher", "continuer son chemin", les cigarettes et le bus, bref, un matin/soir normal et sans heurt.
Ce que nous savons de ce qui se passe n'est que suggéré : "murmure", "brouhaha", "course", fumée et sirènes, explosion... il peut s'agir de n'importe quoi. D'ailleurs, le fait que le narrateur sache de quoi il s'agit et s'entête à n'en rien dire me pousse à ne pas vouloir savoir, et à rejeter l'événement au rang de pure anecdote. Ce qui importe n'est pas de savoir ce qui se passe - sauf pour comprendre ce qui en est dit - mais ce qui en est dit.
Il reste donc les commentaires du narrateur, sa réaction et notamment à propos du temps. En d'autres termes le texte se résume au second paragraphe, et à ces deux propos :
"J’aime la sensation du temps qui passe sans que je n’aie de prise sur lui."
"Je suis fier de ce geste."
Et j'en retire tout simplement que ce texte est philosophique, qu'il met en scène un état d'esprit, un mode de vie sur l'ordre du "futile", "ridicule" où le choix n'a justement plus d'importance face à la mort inévitable, avec la question donc de la valeur du choix : la puissance devant l'impuissance du temps. On pourrait philosopher à l'envie sur la signification de toutes ces réactions.
J'avoue que ma toute première réaction, en cours de lecture, avant même de supposer qu'il était l'auteur des bombes, a été qu'il était mort. Tellement le texte avait cette tournure traditionnelle des fantômes assistant de loin à l'événement tragique. J'ai même envisagé un temps, du fait de "prendre à gauche" et parce que j'avais abandonné l'idée du poseur de bombes, que ce narrateur soit le feu. Dommage qu'il y ait le verbe "marcher". Cela ne m'aurait pas dérangé que le feu fume, et prenne le bus. Je ne suis pas contre les personnifications. Mais il y a "marcher", et ça ne marche plus.
Au final mon interprétation est donc toute simple, celle d'un homme banal avec ses idées, qui se confronte aux idées de la foule, et confronte ses idées à l'événement. Sa philosophie ne me parle pas - par contre elle est, pour moi, illustrée par ce rejet des explosions (je l'aurai suffisamment répété) en arrière-plan.
Voilà voilà...
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- Zarathoustra
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il y a 12 ans 11 mois - il y a 12 ans 11 mois #17866
par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Re:Crescendo: Le Choix
L’idée du texte était de faire une sorte de crescendo en creux, et comme l’a compris Vuld, avec du hors champ. De prendre en quelque sorte à contre pieds l'idée du pitch tout en le respectant après coup.
Mais je ne pense pas avoir réussi à faire ce que je voulais car je n’ai pas laissé ce texte décanté et j’ai mélangé deux idées. Mon but premier est d’écrire effectivement l’histoire d’un terroriste. Qui va poser deux bombes. Je voulais que ce soit abstrait, que le crescendo provienne de la prise de conscience progressif qu’un drame allait avoir lieu. Ca c’est le premier travail. Donc le choix, c’est celui du terroriste qui donne la mort à des innocents pour sa cause. « Il a raison », même si on ne sait pas trop ses raisons. D’où une seconde dimension.
La seconde idée qui s’est greffé en route est de faire une histoire un peu symbolique. Le narrateur incarne est un personnage à la fois nihiliste et misanthrope qui rejette la société. D’abord, il refuse de faire partie du brouhaha (donc de se mélanger aux autres ou de faire partie de tout ce qui peut faire du bruit dans une société, appelée ça le buzz, la presse people etc), ensuite il refuse de prendre la direction de tout le monde (donc à poursuivre une voie toute tracée), ensuite, il se refuse à courir (donc de vivre dans la frénésie, il prend son temps de vivre) ; ensuite il refuse de fumer (il rejette la société de consommation), enfin, il refuse d’aller voire le lieu de l’accident (refus de la société de spectacle). Enfin, il sait en quoi consiste le spectacle qui va arriver (il refuse la mort). Bon c’est peut-être un peu prétentieux. Mais je voulais que l’accumulation de ces refus mette un peu la puce à l'oreille. Ces refus peuvent être également les raisons du terroriste qui dit non à tout ça.
Donc s’il y a choix, c’est bien celui de ne pas vivre comme lui impose la société. Et son choix c’est de vivre libre. De vivre tout court. Et que tout ce qui gravite autour de lui serait en quelque sorte la mort (qu’il refuse). Dionc oui, il y a quelque chose de fantomatique dans ce personnage mais parce qu’il est justement trop réel dans le monde qu’on a façonné et qui d’une certaine manière nous conduit à notre perte. Bon je suis pas forcément 100% d’accord avec cette philosophie sur notre société, mais je pense qu’effectivement, notre liberté doit justement se manifester en refusant certaines choses qu’on nous imposent (et qui finalement nous vole notre liberté en nous faisant croire le contraire). Ces idées rejoignent un peu celle du texte de la sorcière.
Le problème, c’est que tout n’est pas parfaitement articulé et que j’ai intellectualisé ça de manière plus profonde après coup, une bonne part de la 2eme interprétation a été faite assez intuitivement, donc forcément avec les limites (un côté tiré par les cheveux sans doute)t. En l’occurrence, il manque un vrai suspense pour la première dimension. J’aurais dû parler du bruit de l’explosion au tout début, et peut-être parler même de la « première explosion » qui sous-tendrait l’existence d’une deuxième. Et je n’aurais pas dû donner l’heure mais donner le temps qui reste.
Ensuite, deuxième problème, le second sens est court-circuité par le fait qu’il sait qu’il va y avoir une 2eme explosion.
Bref, voilà le texte qu’il me resterait à ré-ecrire pour faire rentrer un peu tout ça. Mais j’étais tellement content d’avoir écrit ce texte si vite que je l’ai posté dès que je l’ai terminé sans prendre le recul que je prends d’habitude. Sans doute de bonnes idées pour mes portraits une fois approfondies mes idées. Mais sans doute finalement, un très mauvais crescendo que j’ai fait en voulant trop en faire (ou pas assez, mais ça revient au même).
Mais je ne pense pas avoir réussi à faire ce que je voulais car je n’ai pas laissé ce texte décanté et j’ai mélangé deux idées. Mon but premier est d’écrire effectivement l’histoire d’un terroriste. Qui va poser deux bombes. Je voulais que ce soit abstrait, que le crescendo provienne de la prise de conscience progressif qu’un drame allait avoir lieu. Ca c’est le premier travail. Donc le choix, c’est celui du terroriste qui donne la mort à des innocents pour sa cause. « Il a raison », même si on ne sait pas trop ses raisons. D’où une seconde dimension.
La seconde idée qui s’est greffé en route est de faire une histoire un peu symbolique. Le narrateur incarne est un personnage à la fois nihiliste et misanthrope qui rejette la société. D’abord, il refuse de faire partie du brouhaha (donc de se mélanger aux autres ou de faire partie de tout ce qui peut faire du bruit dans une société, appelée ça le buzz, la presse people etc), ensuite il refuse de prendre la direction de tout le monde (donc à poursuivre une voie toute tracée), ensuite, il se refuse à courir (donc de vivre dans la frénésie, il prend son temps de vivre) ; ensuite il refuse de fumer (il rejette la société de consommation), enfin, il refuse d’aller voire le lieu de l’accident (refus de la société de spectacle). Enfin, il sait en quoi consiste le spectacle qui va arriver (il refuse la mort). Bon c’est peut-être un peu prétentieux. Mais je voulais que l’accumulation de ces refus mette un peu la puce à l'oreille. Ces refus peuvent être également les raisons du terroriste qui dit non à tout ça.
Donc s’il y a choix, c’est bien celui de ne pas vivre comme lui impose la société. Et son choix c’est de vivre libre. De vivre tout court. Et que tout ce qui gravite autour de lui serait en quelque sorte la mort (qu’il refuse). Dionc oui, il y a quelque chose de fantomatique dans ce personnage mais parce qu’il est justement trop réel dans le monde qu’on a façonné et qui d’une certaine manière nous conduit à notre perte. Bon je suis pas forcément 100% d’accord avec cette philosophie sur notre société, mais je pense qu’effectivement, notre liberté doit justement se manifester en refusant certaines choses qu’on nous imposent (et qui finalement nous vole notre liberté en nous faisant croire le contraire). Ces idées rejoignent un peu celle du texte de la sorcière.
Le problème, c’est que tout n’est pas parfaitement articulé et que j’ai intellectualisé ça de manière plus profonde après coup, une bonne part de la 2eme interprétation a été faite assez intuitivement, donc forcément avec les limites (un côté tiré par les cheveux sans doute)t. En l’occurrence, il manque un vrai suspense pour la première dimension. J’aurais dû parler du bruit de l’explosion au tout début, et peut-être parler même de la « première explosion » qui sous-tendrait l’existence d’une deuxième. Et je n’aurais pas dû donner l’heure mais donner le temps qui reste.
Ensuite, deuxième problème, le second sens est court-circuité par le fait qu’il sait qu’il va y avoir une 2eme explosion.
Bref, voilà le texte qu’il me resterait à ré-ecrire pour faire rentrer un peu tout ça. Mais j’étais tellement content d’avoir écrit ce texte si vite que je l’ai posté dès que je l’ai terminé sans prendre le recul que je prends d’habitude. Sans doute de bonnes idées pour mes portraits une fois approfondies mes idées. Mais sans doute finalement, un très mauvais crescendo que j’ai fait en voulant trop en faire (ou pas assez, mais ça revient au même).
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