Louis, l'Ogre de Pérouse - 10
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Malheureusement, j'ai été déçu par cette suite qui...
Meuh non, je rigole . À vrai dire, j'ai été surpris de me retrouver vite plongé dans l'univers de l'ogre, cet univers que j'avais tant apprécié à l'époque. Évidemment, le récit a avancé, mais le style se retrouve et ça fait franchement plaisir.
En fait, je vais commencer par m'arrêter sur un point:
C'était un extrait de "petit récit Thousand son" pris sur le warfo (allez, même le lien): [url:2j690en4]forum.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=133745[/url]La vue de la ville toute proche le fit sortir de sa rêverie , l’assaut serait bientôt donné et les défenseurs du seul ilôt de civilisation que contenait ce caillou stérile seraient enfin annihilés … Quel dommage de devoir sacrifier des serviteurs potentiels inutilement mais la relique qu’ils étaient venus chercher semblait préoccuper au plus haut-point leurs grand seigneur Ahriman.
Et maintenant:
Sa voix était emprunte d'hésitation, de peur d’être entendu par les mauvaises personnes. Mais finalement, Tildan s’était dit que tout valait mieux que de passer le restant de ses jours dans ce dédale obscur sans rien à se mettre sous la dent – sauf quelques malheureux rongeurs.
Et maintenant, je m'explique. Le premier extrait correspond à un style qui m'ennuie depuis un bon moment. Tout est fait indirectement, le narrateur passe sans arrêt de la focalisation à la troisième personne à la première personne, puis repart à la troisième. Chez moi, ça bloque, c'est moche, lourd, inutile. Pas forcément impossible, mais ce style demande plus d'homogénéité, plus de spontanéité, de fluidité.
Et chez l'ogre, tout va bien à ce niveau. La focalisation reste assez constante et lorsqu'elle change, le lecteur est averti sans pourtant casser le rythme ou la cohésion du texte.
Je tenais à le citer, parce que ça me courrait dans la tête depuis un moment.
***
Bref, ma critique.
Le texte est divisé en six parties. Le récit se scinde par la nécessité arbitraire de suivre tous les groupes à la fois. On pourrait questionner ce choix, mais si je dois le faire, j'attendrais la fin du récit. Pour le moment, ils se coupent, se recoupent, se complètent, ça me va et ne m'a pas posé outre mesure de problème (j'y reviendrais).
1ère partie:
Petite répétition.La première idée du jeune garçon fut d’aller à la rencontre de cette lueur salvatrice, mais il changea bien vite d’idée en réalisant qu’il n’avait fait que tourner en rond.
Je comprends parfaitement l'intention derrière le "il était pris entre deux feux" et c'est une tournure, un genre d'ajout tout à fait typique du style de l'ogre. Pourtant, je me permets de pinailler, parce que, au final, il ne sert à rien. Normalement, ces ajouts ajoutent une touche comique (et c'est à moitié le cas ici), mais tu cherches dans le même temps à employer une structure en superposition de propositions (est-ce qu'on peut dire ça comme ça?), bref, le truc bizarre que t'as fais pour faire s'enchaîner les événements avec les "...".… qui ressentit au même instant une présence dans son dos ! Il était pris entre deux feux !
Or cet ajout coupe un peu le rythme sans ajouter suffisamment à mon goût. À tout autre, je dirais que le lecteur a bien compris qu'il se trouvait pris entre deux feux, donc qu'il n'y a pas besoin de le préciser, et donc je te le dis aussi parce que ce serait pas juste sinon pis vala!
Au passage, j'ai bien apprécié ce passage d'enchaînement, c'était bien vu, l'idée fonctionne.
2ème partie:
Ce que je peux envier ce naturel dans les incises...D’un air hésitant – mais fier ! – elle leur expliqua :
Simple et efficace, comme toujours.pask’on pensait au conte d’Arnésis et Ellina
Marrant qu'à la première lecture, le mot néophyte ne m'ait pas choqué . Et en plus, je suis presque certain que tu t'es marré en l'écrivant... En tout cas, je proposerais d'ajouter une erreur de prononciation pour le naturel et la touche comique (surtout vu la situation), mais je serais curieux de connaître la raison de l'emploi de ce mot plutôt que d'un autre...- Est-ce que quelqu’un pourrait éclairer les pauvres néophytes que nous sommes ? demanda Jil.
Rien à redire sinon, le passage va bien. Ce qui m'impressionne, c'est que l'ogre ne casse pas forcément des briques (encore qu'à mon avis...), mais j'ai un grand plaisir à le lire.
3ème partie:
Répétition du "elle" qui casse un peu le rythme.Cependant elle savait qu'ils ne pourraient rien pour elle, et elle leur fit donc signe de rester cachés.
Rien d'autre à dire sur cette partie.
4ème partie:
Vu et apprécié .- Oh, là ! Doucement ! Rien ne sert de courir, nous partirons demain /* comment ça c'est pas la vraie morale ?... ;^) */
Dans cette partie, je tiens juste à relever le comptage de la fin qui ouvre déjà la transition vers la sixième partie et le fait que la transition soit, à mon sens, bien menée.
5ème partie:
Rien de précis à dire, et je suis pressé de passer à la suite .
6ème partie A:
Il n'y a pas beaucoup de textes qui commencent par "vert" (y en a, mais pas tant que ça). Le "une impression verte" est sublime.
Je n'arrive pas à mettre le doigt dessus, mais j'ai un doute avec cette phrase et la dernière énumération. C'est une impression étrange parce que infondée, mais je me dis qu'il faudrait marquer quelque chose comme "...des questions. Qui il était, d'où il venait, ce qu'il faisait ici..."Comme tous les matins, il ouvrit les yeux, se leva et passa une première fois dans le miroir, trop perdu dans ses pensées pour y jeter un coup d'oeil. Comme tous les matins, il commençait seulement à se poser des questions. Qui était-il ? D'où venait-il ? Que faisait-il ici ? Qu'allait-il devenir ?
Mais je n'arrive pas à le justifier. Je peux juste tenter cela:
"Partant du principe que ce paragraphe suit une focalisation externe, semi-omnisciente (le lecteur ne sait pas tout, mais le narrateur, visiblement, en sait long), le lecteur peut prendre tout ce qui est dit comme du pain béni et va observer l'individu en s'identifiant au narrateur. Le "comme tout les matins" y oblige un peu. Bref, en tant que lecteur, en lisant "qui était-il?", je ressens presque la question comme m'étant posée directement. Quelque part, ça me brusque sans grand intérêt, puisque ça casse le rythme lent de la découverte et que ce sont des questions que je me pose déjà (mais dont j'attends patiemment la réponse, remise à plus tard).
Pas la meilleure de mes justifications, mais je tenais à citer ce point.
Pour le reste, le personnage est attachant et l'entrée des protagonistes dans la demeure digne du reste du texte .
6ème partie B:
La dernière partie, celle où l'on rejoint Etsana, l'enfant qui manque.
Quelque part, ce morceau sort du lot, parce qu'il est immensément sérieux. J'ai été étonné en le lisant. Quoi qu'il en soit, ça suite son cours. Faudrait voir ce que ça donne dans la continuité du texte, vu qu'ici, il faut bien la coupure avec "la révélation au prochain épisode", mais ça reste assez violent comme coupure .
Notons en tout cas qu'ici:
Je n'ai aucun problème avec cette énumération.Arrivé à un certain point, il se mit à se poser des questions sur les origines possibles du bruit. Était-ce un tremblement de Terre ? Ou le bruit d'une machine, régulier et sans interruption ? Et ces variations qui survenaient par moments, ne ressemblaient-elle pas à des rugissements ? D'incroyables, surpuissants, inhumains rugissements ?
Va donc savoir si j'y comprend quelque chose. J'ai beau comparer les deux passages, la différence est infime. Les questions sont plus précises, plus centrale dans l'action, les réponses beaucoup plus proches et cette fois-ci, je ne les sens plus posée au lecteur (même si elles le sont). Du coup, on peut dire "moins".
On pourrait essayer de découper davantage, de bien étudier la focalisation, mais au fond, l'une et l'autre solution se valent bien et surtout, j'attends déjà de voir ton avis sur la question...
***
Bref, divers commentaires, quelques critiques et au final, pas grand chose dans cette critique... Mais globalement, j'ai apprécié le texte, j'ai aimé le lire. Le récit était un peu long (histoire du chevalier, etc...), mais jamais ennuyeux et il y avait tout du long une petite touche naturelle, enfantine ou humoristique (et souvent les trois) qui donne son charme à l'histoire.
Je n'ai donc qu'une conclusion:
"Y a pas à dire, ça fait plaisir de retrouver l'ogre. Et la suite?"
Impe.
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- San
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Je me permets juste de signaler un petit point (pour le reste et une réponse circonstancée, complète et merveilleuse à ta critique, Yosko passera bientôt, mais peut-être pas avant lundi, on va avoir un week-end chargé) :
Bien sûr il fallait comprendre "devant le miroir", et je vais le corriger directement dans le texte (vu que tu ne l'as pas relevé, ça doit pas être grave )Comme tous les matins, il ouvrit les yeux, se leva et passa une première fois dans le miroir
Voilà, à bientôt!
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- Imperator
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Voilà qui mériterait réflexion en fait... ceci dit, ce ne serait pas cohérent avec le reste du texte, m'enfin... c'est comme le "majestueux" .Bien sûr il fallait comprendre "devant le miroir",
Impe.
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- Zarathoustra
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En lisant ce chapitre, on retrouve les qualités des autres: un style précis, agréable tout en étant parfois riche.
Et ses défauts: l'abondance de dialogue. Il y en a énormément. Amusez-vous à tous les retirer. Et regarder ce qu'il reste de ces 9 pages... Pour votre défense, vous me direz qu'il y aussi un monologue qui n'est pas un vrai dialogue. C'est pas faux. Et c'est d'ailleurs avec ce monologue que vous arrivez à le plus capter l'attention.
Bizarrement, je suis d'accord. Il me semble que cela me dérangeais dans les précédents chapitres mais là, ça va. D'une part parce que l'intrigue que vous avez créé s'y prête bien.Le texte est divisé en six parties. Le récit se scinde par la nécessité arbitraire de suivre tous les groupes à la fois. On pourrait questionner ce choix, mais si je dois le faire, j'attendrais la fin du récit. Pour le moment, ils se coupent, se recoupent, se complètent, ça me va et ne m'a pas posé outre mesure de problème (j'y reviendrais
Par contre, l'histoire des mondes paralléles et de la faille téllurique me dérange un peu. L'idée n'estpas mauvaise mais je trouve que ça choque que dans votre monde on puisse comprendre facilement cetype de concept. On a l'impression que les perso ont beaucoup lu d'HF ou de SF.
Petite remarque: il y a aussi beaucoup d'explication dans cette livraison. Comme je l'ai dit à Monthy, je pense que quand on doit tout expliquer (surtout avec des dialogues) c'est qu'il y a des trucs qui sont pas exploités. Au lieu d'expliquer, il faut mieux créer des cènes qui font comprendre. Accessoirement ça peut retirer quelques dialogues...
Le point fort devient l'intrigue. Si elle était mené jsuq'à présent avec une certaine non chalance, on commence à voir que le potentiel n'était qu'effleuré. On arrive avec ce retour parmi nous pile au moment où les choses commencent à palpiter unpeu partout. Donc je vois ce chapitre comme une mise en bouche pour la suite.
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- Vuld Edone
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Avouons-le, l'intrigue des neuf premiers chapitres se résumait à "Louis transporter enfants" et tous les événements se greffent dessus comme des cellules de Schwann sur un axone. De la sorte il arrive fréquemment que tel événement soit complètement en-dehors des centres d'intérêt du lecteur (nos attentes) et parfois cela donne la sensation d'allers-retours. C'est très sensible quand... euh...
...
Attendez, on va aborder un autre point d'abord.
Impossible de retenir tous ces noms ! Il y a une foule d'enfants et malgré tous les efforts déployés, même Zépazu ne m'est pas resté en tête. Si les adultes sont encore à peu près faciles à reconnaître, la foule - j'insiste - des enfants est elle une véritable masse dans laquelle on se perd très vite.
Alors serait-il possible qu'ils se ressemblent tous, ces enfants ? Qu'ils agissent tous de la même manière, parlent de la même manière et en règle générale pourraient se partager les parents comme les événements ? Si leur groupe a une personnalité, chacun d'entre eux comme individu m'échappe totalement.
Toujours dans ce registre, lors de la "confrontation finale" dans la chaumière de la tour en ruines : non seulement j'ai eu un mal de chien à visualiser les lieux - où sont ces catacombes - mais à partir du moment où le cataclysme se déclenche, je n'ai simplement plus réussi à suivre... euh... mais ce n'était pas ce dont je voulais parler.
Un peu (beaucoup) avant, notre fier Léonidas dans la masure observer son geôlier discuter à vingt mètres de la maison. Outre une ouïe extraordinaire, j'ai noté que les personnages étaient trop difficiles à cerner. On aurait dit une liste de personnes plaquées à la scène dont l'un valait l'autre. Et j'avoue qu'à cet instant aussi, tout est devenu confus.
Morale de l'histoire, ce texte se focalise sur les personnages, aussi mieux vaut laisser tomber le "voile de mystère" autour de ceux-ci. Autant que ce soit clair car quand c'est la foule, tout de suite, il y a de terribles difficultés à suivre.
Retour à l'intrigue, je voulais juste noter le rapport entre l'histoire et l'humour. L'arrivée de la sorcière à la fin est exemplaire, elle tombe du ciel et pourtant tout s'explique, on ne trouve pas cela invraisemblable, on est juste soufflés entre le rire et l'action : c'est excellent. De même, Pierre qui sauve son amoureuse est en même temps comique et tragique, et surtout s'insère dans l'histoire.
Or comme je le disais, souvent les événements sont justes greffés à l'intrigue, de sorte qu'ils restent indépendants, qu'ils n'y participent que peu ou pas. À ces moments-là l'humour est moins drôle, le temps paraît plus long.
Et voilà le chapitre dix, avec monde parallèle manoir et tout et tout. J'ai eu une impression de "Jack et le haricot magique" mais l'histoire jusqu'alors "les enfants font la loi" tourne un peu à l'aventure classique, tout comme Naftaline qui s'équipe en assassine de Diablo II m'avait précédemment laissé interloqué.
En somme, on a perdu la première intrigue "Louis capturer enfants" pour une seconde qui est une exploration tâtonnante d'un univers parallèle. On a également perdu l'aspect conte et bon enfant pour le roman découverte avec encore des traces d'humour. Le changement est quand même brutal, pour moi.
Je pourrais encore tirer une impressionnante réflexion sur le dialogue, sa maîtrise et ses justifications, réflexion qui court dans ma tête depuis un certain temps. Mais l'Ogre ne se prête pas à la moindre discussion.
En fait, l'Ogre est un récit amusant, décontracté où l'humour devrait être le moteur principal, sur fond d'une histoire de conte quand même assez dramatique (au sens de terrible). J'ai souvent décroché, j'ai souvent hésité à continuer, je me suis souvent demandé ce qui se passait et où on voulait en venir mais surtout je ne me suis jamais dit "il faut que je parle de ceci, de cela" précisément.
Formellement, je n'ai rien vu qui m'ait arrêté.
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- San
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- San
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- et voilà.
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