file Ode à la vie

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il y a 12 ans 7 mois #18097 par Imperator
Ode à la vie a été créé par Imperator
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il y a 12 ans 7 mois #18098 par San
Réponse de San sur le sujet Re:Ode à la vie
De l'Impe tout craché, tiens.
C'est vaguement déprimant et toujours aussi stylé.
Je trouve que ce texte est un peu trop métro-boulot-dodo quand même... Un cycle qui parait sans fin (sans espoir) où la mort rôde, les profs sont alcooliques, mais où la dernière phrase reste positive, même s'il s'agit seulement de continuer à vivre.
Je ne sais plus où j'avais lu ça, mais l'être humain est vraiment le plus acharné à continuer à vivre, même quand sa vie est pourrie, ou quand ça nuit au plus grand nombre, quand la vie est pénible jour après jour, il s'agit juste d'aligner une autre respiration et une suivante, un pas après l'autre. Enfin, il y en a qui lâchent aussi.
Bref, pas grand chose de plus à dire. Quelques procédés du genre "hop, j'enlève un mot, voir si ça passe", ça m'a l'air de fonctionner. Je n'ai pas compté les jours présentés mais j'en verrais bien 7, surtout qu'à la fin on parle de Dieu, alors bon.
En somme, une lecture sans grande surprise, qui passe bien mais certainement pas mon préféré. Bisous, bonne nuit

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il y a 12 ans 7 mois #18105 par Imperator
Réponse de Imperator sur le sujet Re:Ode à la vie

les profs sont alcooliques

Oui, euh... alcooliques, oui :P.

même s'il s'agit seulement de continuer à vivre.

Seulement? Ah oui, seulement, peut-être... je ne suis pas sûr.

En fait, le problème, c'est que j'ai essayé d'écrire un ode à la vie sans avoir véritablement vécu moi-même.

Je n'ai pas compté les jours présentés mais j'en verrais bien 7, surtout qu'à la fin on parle de Dieu, alors bon.

Une histoire amusante à ce sujet, qui monte mon manque de planification, était que je comptais finir sur un dimanche dans mon idée originale. Et puis je suis arrivé au samedi et me suis rendu compte que la majorité des enfants de 14 ans n'ont pas cours le samedi... Du coup... ben j'ai inséré un week-end totalement imprévu là au milieu.
Oui, au début c'était censé se finir un dimanche, mais comme Frédérick n'avait pas cours le dimanche, ça me cassait pas mal le rythme.

En somme, une lecture sans grande surprise,

Je m'en excuse. J'avoue ne plus savoir comment surprendre. Et de fait, j'ai repompé tout le texte à partir d'autres tournures que j'avais employé dans d'autres de mes essais.

Le rythme "métro-boulot-dodo" vient de "l'attente". Le thème général a été repris de mon ode à l'amour, sans le côté complètement fou.

En fait, en y repensant, j'ai deux gros problèmes avec mon ode à la vie. Un, j'ai la sensation que j'aurais dû prendre un militaire à la place d'un étudiant comme protagoniste principal. Mais j'avais envie de me replonger dans mon ambiance du collège de la royale abbaye de St-Maurice d'Agaune. Deux, Je sais que j'aurais dû davantage planifier et anticiper. Notamment, j'ai rajouté tout le côté "amour" du personnage principal après-coup, juste parce que la vie ce n'est pas seulement travailler, mais aussi avoir une famille.

Enfin, je ne suis pas parvenu à obtenir à la gradation que j'aurais désirée dans les suicides, ni à faire ressortir avec toute la force nécessaire la volonté de vivre de Frédérick. Je ne suis même pas sûr que ce soit possible.
Et le pire, c'est que je n'ai plus d'ode à écrire à présent...

Il ne me reste plus qu'à écrire de longs textes sur des renards et des hamsters en armure.

Impe, le néant et ses tumultes imprévisibles.

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il y a 12 ans 7 mois - il y a 12 ans 7 mois #18106 par San
Réponse de San sur le sujet Re:Ode à la vie
Un ode à la vie. Moi, je ferais faire de grandes balades au personnage, il verrait des tas de choses, mais je ne sais pas si ça se qualifie pour vivre. Ca risque de tendre vers un ode à la liberté au final.
Le problème avec ton texte, c'est qu'il donne pas mal envie de se suicider lui même.
La vie dans une caserne militaire, je crois que ce serait un défi intéressant d'arriver à en faire un ode à la vie, sérieusement.

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il y a 12 ans 7 mois #18107 par Imperator
Réponse de Imperator sur le sujet Re:Ode à la vie

Moi, je ferais faire de grandes balades au personnage, il verrait des tas de choses, mais je ne sais pas si ça se qualifie pour vivre.

Le concept se discute. Je serais intéressé à voir d'autres personnes écrire des odes à l'amour ou à la vie. (il faudra que je pense à un ode à la liberté).

Le problème avec ton texte, c'est qu'il donne pas mal envie de se suicider lui même.

Je ne savais pas comment décrire la valeur de la vie sans passer par la mort.
Bon, d'accord, il est possible que les circonstances m'aient poussé à dramatiser plus que nécessaire.

En fait, je pense avoir voulu mettre en évidence le fait qui m'a toujours étonné, voire stupéfié, à savoir que l'important n'est pas de vivre, mais de survivre. Et que ça fasse du sens.
C'est assez difficile à exprimer avec des mots. Mais dans ce texte, tout le monde choisit de fuir, d'abandonner, ce faisant ils se coupent la possibilité d'avoir un avenir. Et le lecteur aurait justement cette tendance d'être d'accord avec eux en trouvant le comportement de Frédérick hautement irrationnel (comment rester positif quand toutes les personnes que vous avez connues se sont suicidées, que celle que vous aimez vous a rejeté et que vous n'êtes même pas sûr de jamais avoir un travail, donc de quoi manger et un toit pour dormir).
Mais le suicide met justement en avant la valeur de la vie, à savoir le fait qu'elle offre une possibilité. Se suicider parce qu'on pense ne pas avoir d'avenir est le meilleur moyen de s'assurer que l'on aura pas d'avenir :? , ce qui est réellement irrationnel. Toute l'ironie vient donc de ce que Frédérick ait le comportement le plus pragmatique de tous.

La vie n'est pas quelque chose de beau par essence, elle n'est jamais que ce que l'on en fait et ce qu'on veut bien décider qu'elle doit être. Ou un truc du genre. Mais le fait d'être vivant nous offre la possibilité... d'être vivant B) .
Feurnard me souffle qu'il a écrit "maladie d'amour" sur le même sujet.

Impe, pas sûr d'être clair.

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il y a 12 ans 7 mois #18110 par San
Réponse de San sur le sujet Re:Ode à la vie
Je pense que je vois tout à fait. Dans un monde qui a l'air bien moisi, ton personnage se donne les moyens de vivre, essaie d'améliorer sa situation et garde une attitude positive. A ce niveau, je ne parlerais pas de pragmatisme mais d'optimisme fermement campé sur ses pieds. Je dirais que le côté déprimant vient surtout du parallèle qu'on peut facilement faire avec n'importe quelle vie métro-boulot-dodo - heureusement qu'il y a d'autres choses à côté. Mais ceux qui n'ont pas trouvé, justement, ce qu'il y a à côté, comment les blâmer d'abandonner, hein?

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il y a 12 ans 7 mois #18112 par Imperator
Réponse de Imperator sur le sujet Re:Ode à la vie
Je ne les blâmes pas. À vrai dire, je n'ai pas pris position dans mon texte (aka "je comprends" à Stéphane). Personnellement je suis contre, mais dans le texte... il reste l'espoir et la vie, c'est principalement de l'espoir, ou plus précisément, c'est l'espoir lui-même.

Impe, ou alors j'essaie de me convaincre moi-même que mon texte est un ode à la vie, je ne sais pas... il se fait tard :laugh: .

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il y a 12 ans 7 mois #18115 par San
Réponse de San sur le sujet Re:Ode à la vie
:) On verra si tu arrives à convaincre d'autres gens...

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il y a 12 ans 7 mois #18121 par Demosthene
Réponse de Demosthene sur le sujet Re:Ode à la vie
C'est un texte beau comme une utopie raté, un "Meilleur des mondes" vu du coté des gens ordinaires.
Tu arrives à faire passer le comportement du personnage principal comme absurde, alors qu'il choisit la vie. C'est assez fort. On ressent bien son point de vue très fortement positif au milieu de cet endroit déprimant.
En lisant les commentaires, je me demande si ton titre était sérieux ou pas. Pour moi, aucun doute, il est ironique. Une ode à la vie, c'est pas aussi sombre. Là on a l'impression d'une décharge repeinte en douces couleurs pastelles par l'aveuglement du héros. Et pourtant, je suis un grand optimiste, convaincu du bon fond dans la nature humaine et tout...

Texte intéressant donc, en style comme en fond.

Je n'ai pas compris le coup du costume-cravate par contre.

Et pour amener ma pierre à l'édifice. Le suicide parce qu'on ne croit pas à son avenir semble illogique.
Le suicide parce ce qu'on ne connait que trop bien son avenir est beaucoup plus "compréhensible". Dans tous les cas, je m'abstiendrais de juger cette détresse qui pousse à la mort un être humain pourtant résolument survivant.

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il y a 12 ans 7 mois #18123 par Imperator
Réponse de Imperator sur le sujet Re:Ode à la vie

Pour moi, aucun doute, il est ironique. Une ode à la vie, c'est pas aussi sombre.

Je t'assure que j'ai réellement essayé d'écrire un ode à la vie. Tout comme j'avais sérieusement essayé d'écrire un ode à l'amour.

Je n'ai pas compris le coup du costume-cravate par contre.

Sans aller chercher le comment du pourquoi, je voulais inclure une scène tirée d'un rêve. Le coup du costume-cravate correspond à un mendiant qui ne cherche pas de l'argent. Ce qu'il recherche? Dans une lecture au premier degré, et vu la réponse de Frédérick, à être tué (la lâcheté signifie qu'il n'ose pas se suicider). Dans une lecture au second degré, il veut au contraire vivre, quoi que l'on mette derrière ce mot, mais ne parvient pas à trouver quelqu'un qui puisse l'aider.

C'est l'ennui d'écrire comme je le fais, c'est à dire davantage avec les tripes qu'avec le cerveau, on obtient des résultats un peu étranges.
D'un point de vue purement stylistique, cette scène remplit le vide créé par l'absence de Stéphane. Comme l'entier du texte d'ailleurs.
La seule phrase qui ait du sens là-dedans reste "Frédérick avait une chance de vivre".

Le suicide parce ce qu'on ne connait que trop bien son avenir est beaucoup plus "compréhensible".

J'avais envie de juger cette phrase, avant de me rendre compte que je devrais d'abord réfléchir un peu avant de m'avancer sur le sujet.
Donc réponse dans quarante ou cinquante ans B) .

Et pourtant, je suis un grand optimiste, convaincu du bon fond dans la nature humaine et tout...

J'ai eu un période "l'être humain est mauvais", mais même si j'ai conservé ma bonne vieille misanthropie, j'ai suffisamment (ou trop peu?) vécu pour découvrir que, même s'il n'est pas forcément bon de nature, l'être humain n'est clairement pas "mauvais". Il est humain. Nietsche dirait qu'il tend à être plus qu'humain, mais comme je n'ai pas lu ce philosophe, j'en reste là.

Impe, si ça vous dit d'écrire des odes à la vie ou à l'amour, je serais curieux de découvrir :P .

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il y a 12 ans 7 mois #18131 par San
Réponse de San sur le sujet Re:Ode à la vie
Un ode à l'amour... peut-être, un jour.

Sinon Impe, pour moi ton ode à l'amour fonctionnait, alors que ton ode à la vie...
Pourtant c'est vrai, l'optimisme a sa place dans un tel ode, on vit mieux comme ça j'en suis convaincue. Mais je pense qu'il y manque des choses. Je ne saurais par contre pas trop te dire quoi. Une étincelle...

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il y a 12 ans 7 mois - il y a 12 ans 7 mois #18141 par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Re:Ode à la vie
Bien que tu dises avoir un vraie hymne à la vie, je trouve que tu le fais de manière très sombre. En fait, tu balaies un à un tout ce qui peut donner envie de vivre et tu le tournes en dérision ou tu le rends vide de sens.
Ton Frederick fait plus penser à un personnage de Kafka (qui n’était pas un modèle d’optimisme) que de Goscinny.
Plus que cet aspect « ode » et de savoir s’il y a du premier ou du second degré, ce qui m’a intéressé, c’est comment tu arrivais à faire naître un malaise et à donner un côté fantastique à ton histoire. Le côté répétitif du récit y contribue, surtout que ce qui se répète a un côté profondément absurde et qui montre/dénonce le vide de l’existence.
Comme à ton habitude, il y a ce côté désinvolte (que j’adore personnellement) sur ta manière de lancer l’histoire et cet humour distancié qui imprègne tout ce uqui se passe le premier jour. Il y a juste une phrase qui nous fait dire que ce que nous lisons n’est pas que de l’humour, il s’agit de celle des élèves qui prennent des médicaments. La façon dont tu l’amènes la rend anodine, normal alors que foncièrement cela ne l’est pas. Pourquoi des élèves prendraient des médicaments en groupe ? Au début, j’avais pensé à une histoire de drogue (qui leur permettrait de tenir la cadence des cours (ce qui d’ailleurs se produit dans beaucoup d’établissements sélectifs).
Une petite remarque sur le style toute ta première journée est bourrée de formules négatives (ne/que ; ne/rien ; ne/pas, même si ça peut coller avec ce que tu souhaites inspirer, cela créer un style un peu lourd et redondant. Dans l’ensemble, d’ailleurs, le style est peu travaillé (ce n’est pas une critique, c’est l’impression que cela donne et cela rend la lecture assez facile, même si certaines tournures me semblent améliorables).

L’autre aspect qui crée se malaise, c’est justement que les personnages ressemblent à des fantômes, à des mécanique qui ne se posent pas vraiment de question sur la vie. Il y a certes, Stéphane à qui manque la sœur, il y a les parents qui veillent sur leur fille malade, il y a le professeur qui laisse des traces humides sur la copie et qui boit le flacon. Mais le regard de Frederick est froid. Il ne montre rien, aucun sentiment, aucun vrai désir (son désir de stage est plus de l’ordre de la convention qu’un vrai désir). Il a un peu le même fonctionnement par rapport à ce qu’il doit faire qu’on put avoir les allemands qui ont contribué à la solution finale des nazis. Ils ont consciencieusement fait ce qu’on leur demandait sans se poser de questions (et c’est ce que dénonçait déjà Kafka dans le travail bureaucratique).
Enfin, il y a ces disparitions, avec ce décompte implacable des élèves. On a presque la vision d’une extermination organisée, comme si l’école était une sorte de camp de la mort.
Et puis, il y a une phrase qui m’avait glacé le sang. « Les parents ont utilisé les nœuds qu’ils avaient tant de fois faits et défaits et refaits ». Immédiatement, on voit des pendus. Seulement, tu rajoutes « Leurs visages souriant l’accueillirent », qui contredit cette image, ou alors l’amplifie car ils seraient « heureux » de s’être pendus (ou leur rictus de mort). Ce sourire peut être aussi l’aveuglement effrayant de Frederick ou ce peut être qu’ils ne sont pas pendus.

Il y a également le monde que tu brosses qui fait froid dans le dos. Ton regard sur l’école, sur le travail, sur le stage professionnel qu’on doit payer (au lieu qu’il soit au mieux gratuit dans la vraie vie).
Le plus touchant reste le regard, ou plutôt l’amour des parents sur leurs enfants. Même si tu les présentes comme des machines à défaire des nœuds, ils sont le seul point d’ancrage. Au début, je voyais du cynisme dans ta présentation, mais la répétition sur leurs actions crée au contraire quelque chose de touchant.


En fait, s’il y a irruption de la vie, c’est dans ces infimes et dérisoires changements qui cassent la routine dans les derniers chapitres. Il y a effectivement quelque chose de touchant à continuer de vivre, si on accepte le tableau que tu brosses du monde, « votre monde », comme tu l’écris au début, comme si tu t’excluais de ce monde dès le début. D’ailleurs, c’est ce qui contribue à dès le début crée une distance avec ce qu’on lit car tu te places délibérément hors de ce « monde », comme si tu ne t’identifiais pas à lui. Que tu dises avoir écrit une ode authentique, je pense que ces deux premiers mots donnent justement l’impression contraire.
Ah oui, il y a aussi la Nature qui est un peu épargné, même s’il y a des barreaux à la fenêtre.

Alors, certes, « Frederick voulait et aimait vivre ». Certes cela finit par « Frederick avait une chance de pouvoir vivre. » Mais on a envie de se dire : pour combien de temps ? Donc pas sûr que ce soit une ode à la vie, quoi que tu en dises.
Pour ce qui est du résultat final, ce qui m'intéresse au final, c'est plus ce climat angoissant que de savoir si oui ou non tu n'es pas totalement cynique dans ton texte. Et je pense que le plus dur à écrire pour moi n'est pas de faire un tableau noir, mais bien un vrai hymne sincère en ayant conscience que tout n'est pas rose. Un peu comme un survivant des camps de concentration qui aurait encore la foi entre l'être humain. Et je suppose que eux te trouveraient mille raisons de te réjouir de vivre. Mais, à la limite, ce serait presque le fond de ta pensée... sauf que tu écris presque l'inverse: que le monde est un camp de concentration où il faudrait trouver qu'il fait bon y vivre.
Bref la forme q(ui lériterait d'être retravaillé) et le fond me plaisent plus que l'intention de départ...

Pour finir, dans ton tableau, tu as paradoxalement oublier l'art comme raison de vivre soit en tant création soit en tant que contemplation.

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il y a 12 ans 7 mois #18142 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re:Ode à la vie
Normalement je ne devrais pas commenter mais il y a quelque chose que j'essaie de faire dans mes textes, et qui se fait ici, à savoir vivre pour vivre.
Je sais que ce n'est pas le cas mais j'ai lu ce texte comme l'élimination de toute cause de vivre, pour que la valeur de la vie ne dépende plus des causes mais uniquement de la vie elle-même. Si on ne vit que parce qu'on a une raison de vivre, la valeur de la vie se réduit à cette raison : la vie "ne vit pas". Mais s'il n'y a plus la moindre raison de vivre, et qu'on veut vivre quand même (et même pas par habitude) alors la valeur de la vie vient de la vie elle-même, et la vie "vit".
En d'autres termes n'importe quel texte faisant l'apologie de la vie, à l'instant où il lui donne une raison, à mes yeux affaiblit la vie elle-même.

C'est ce qui me plait dans le texte, qu'il force le lecteur à remettre en question ses raisons de vivre en le plongeant dans un monde où toutes ces raisons disparaissent, et en lui demandant à la fin s'il voudrait vivre quand même.
Le problème à cette interprétation étant, en plus qu'elle ne soit pas le cas, cette question de l'habitude - qui fait du héros un robot agissant par routine, et non pas par choix conscient.
Par contre, je ne m'étonne pas que les choses soient suggérées - et j'avais raté le mendiant, d'ailleurs - et que même pour le professeur, ce ne soit qu'implicite. Qu'on soit détaché du monde. C'est exactement le procédé de mes textes.

Je n'avais pas noté jusque-là ces similarités.

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il y a 12 ans 7 mois - il y a 12 ans 7 mois #18143 par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Re:Ode à la vie
L’idée de montrer la spécificité de la vie en sapant tout ce qui lui donne un sens est très intéressante. Mais si l’objectif est ici d’avoir une approche positive alors je crois que le texte ne fonctionne pas et ne peut pas fonctionner. On est forcément amener à être pessimiste y compris sur la question de « vivre pour vivre ». D'ailleurs, ta philosophie ne serait-elle pas assez proche de Beckett (ou du moins de ce que je m’en rappelle)?

D’abord, il y a ce « votre monde » d’ouverture qui crée une dénonciation et une distanciation qui nuit au premier degré du message. Ensuite, le monde est noir de chez noir, or il n’est pas nécessaire pour la démonstration de faire étalage de pessimisme, il n’est pas utile de faire se suicider la planète entière pour donner ton message, surtout avec l’aveuglement que tu donnes à ton personnage car tu nous dis en gros : voici « votre » monde et tu nous montre un personnage qui le voit au premier degré.
Enfin, et c’est ce qui me dérange le plus, c’est le personnage de Frederick pour porter ce message. Il dit qu’il aime vivre, or le texte montre qu’il ne fait que se mentir à lui-même. Il agit sans affect, sans comprendre ce qui se passe autour de lui. Il se ment en parlant que les élèves prennent des médicaments et ne réagit pas sur l’hécatombe de la classe. Il ne réagit pas à la mort de sa sœur. Il ment en disant que son professeur s’est endormi. Il ment lorsqu’il parle de ses parents qui ont utilisé leurs nœuds. Et il se ment (ou du moins on le sait) que payer pour avoir un stage n’a pas de sens, car une fois réalisé, que se passera-t-il ?
Le problème vient du fait que Frederick est jeune. On le voit mal penser la même chose à 40 ou 50 ans. On le voit plutôt sombrer dans la dépression lorsqu’il sera lucide sur ce qu’il a vécu. Donc, pour ma part, je ne le vois pas survivre longtemps, je le vois au contraire toutes les raisons pour qu’il se donne la mort lui aussi parce qu’il se ment, et son obstination à ne pas voir la réalité le fait continuer à vivre. Il aurait été plus intéressant d’avoir un personnage lucide et qui décide de vivre malgré tout. Surtout qu’au final, tu lui donnes une raison de vivre : trouver un stage payant (pour ma part, j’apprécie l’humour noir de l’idée et du généralement du texte dans son ensemble) et tu détruis là ton objectif de le montrer vivre pour vivre, surtout encore une fois, on sait que dès le départ on est dans l’illusion la plus totale.

Donc le texte me convainc peu quant à sa démonstration, même si l’idée du texte et ton intention est très forte et très intéressante. Comme l’a dit San, il manque une étincelle pour vraiment sentir cette envie de vivre pour vivre. Une telle démonstration me parait plus puissante si on part de gens qui au départ n’ont rien. Prendre des gens de pays occidentalisés et scolarisés, pour ma part, c’est plutôt montrer à quel point nous vivons dans l’illusion de vivre (et en ce sens je te rejoint et serais moi aussi pessimiste) mais, à mon sens, prendre ce modèle de société (que tu critiques férocement) pour faire passer ton message revient à renforcer ta critique du monde plus qu’à faire l’éloge de la vie .
Pour ma part, je trouve merveilleusement beau cette capacité qu’à la vie a prendre possession de la moindre parcelle de terre : que ce soit dans les abîmes des océans, des graines qui attendent la pluie dans le désert, le lichen qui habite la roche en montagne etc. A contrario, encore plus les humains qui s’obstinnent à vivre dans de tels lieux.

D’un autre côté, en développant mes idées, je me rends compte que la vraie gageure est bien de faire ta démonstration dans nos pays occidentaux où la vie est censée être facile. Donc peut-être comme tu l’as fait…

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il y a 12 ans 7 mois #18144 par San
Réponse de San sur le sujet Re:Ode à la vie
Alors oui, maintenant, je vais vous demander une chose : définir la vie. Je crois qu'on ne parle simplement pas tous de la même chose...
La vie en tant que mécanique bien huilée, en tant que réflexe de survie, je pense qu'elle n'a nullement besoin de son ode... Elle est, voilà tout.

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il y a 12 ans 7 mois #18145 par Imperator
Réponse de Imperator sur le sujet Re:Ode à la vie

Alors oui, maintenant, je vais vous demander une chose : définir la vie. Je crois qu'on ne parle simplement pas tous de la même chose...

C'est tout à fait possible.
J'ai fait un ode à la vie qui se définit comme "Le fait d'exister et d'en être conscient". En d'autres termes: "Je suis".

Lorsque j'ai écris ce texte, je n'ai fais que suivre mes tripes. Aussi, vos commentaires vont plus loin que ma pensée originale qui était vraiment "la vie est précieuse, magnifique, il faut que je fasse un ode dessus".

Mais je vais m'aventurer quand même à quelques réponses:

le style est peu travaillé

Je prends note. Je ne sais pas encore comment me corriger, mais je vais essayer.

En d'autres termes n'importe quel texte faisant l'apologie de la vie, à l'instant où il lui donne une raison, à mes yeux affaiblit la vie elle-même.

Pour être précis: donner une raison à la valeur de la vie est affaiblir la valeur intrinsèque de la vie.
Et effectivement:

C'est ce qui me plait dans le texte, qu'il force le lecteur à remettre en question ses raisons de vivre en le plongeant dans un monde où toutes ces raisons disparaissent, et en lui demandant à la fin s'il voudrait vivre quand même.

À ceci près que le lecteur se pose lui-même la question. Moi, je lui donne la réponse à travers Frédérick.

***

or le texte montre qu’il ne fait que se mentir à lui-même

Vraiment?

car une fois réalisé, que se passera-t-il ?

Et l'on se ment sur ce qui se passe en Chine, en Afrique, en Amérique, dans les balkans, devant notre propre porte ou dans notre propre maison. Nous entretenons l'illusion consciemment, volontairement.
Ceci dit, ce n'était pas le but initial de ce portrait du monde.

Ton regard sur l’école, sur le travail, sur le stage professionnel qu’on doit payer (au lieu qu’il soit au mieux gratuit dans la vraie vie).

Ce monde vient en fait d'une vieille envie d'essayer de transcrire à quoi peut bien ressembler cette fameuse "haine" que ressentent ceux que l'on catégorise comme "les jeunes de banlieue". Quelle peut être leur vision de la vie, de la société qu'on leur propose? (Sachant que j'ai la chance d'être du bon côté de la barrière à ce niveau).
Je n'ai pas poussé ce concept parce qu'il n'entrait pas totalement dans le texte (l'école une promesse brisée, le travail un rêve inaccessible, voire une trahison, le stage professionnel le summum de l'humiliation...).

Comme l’a dit San, il manque une étincelle pour vraiment sentir cette envie de vivre pour vivre.

C'est là le plus important. Si vous ne ressentez pas cette étincelle, alors le texte ne sert à rien.
Peut-être que si Frédérick avait essayé de retenir les gens autour de lui... au lieu de poser sa main sur l'épaule de son ami et de faire ses adieux.

Mais il y a là un concept intéressant. Je n'arrive pas à me mettre à la place de quelqu'un qui agirait ainsi. Pour l'anecdote, je réfléchissais dernièrement à une question assez proche pour un texte hypothétique débutant avec un homme qui en sauve un autre qui cherchait à se suicider en lui disant "je veux que tu vives".
Or en disant ces mots, il déclares clairement qu'il lie sa vie à la sienne, de fait prenant la responsabilité de la vie de cette personne, ce qui est à mon sens un poids trop lourd pour quiconque à porter.
Le texte se serait fini par une situation strictement similaire à celle du début, où la personne cherchant à se tuer demande au héros "Est-ce que tu veux que je vives?" et où le héros réfléchit (comme il avait réfléchi la première fois, conscient de ce que ses mots impliquent) et répond "non".

Mais à vrai dire, je ne suis pas sûr de mon concept. Et puis, je n'ai pas vraiment envie d'écrire plus sur la question. Je me demandais simplement si je serais prêt à porter sur mes épaules l'existence de quelqu'un d'autre, à en prendre la responsabilité.
Et encore aujourd'hui, j'ignore ce que je répondrais.

***

Mais si l’objectif est ici d’avoir une approche positive alors je crois que le texte ne fonctionne pas et ne peut pas fonctionner.

C'est possible. Je devais essayer. La majorité des gens que je connais me disent que l'être humain est mauvais par nature, que la vie c'est de la merde et qu'on doit tous mordre dedans. J'avais besoin d'exprimer mon avis personnel sur la question, qui est que le monde est un endroit absolument merveilleux, parce que je l'ai vu, pendant peu de temps c'est vrai, mais je l'ai vu de mes yeux.
Mais effectivement, je ne crois pas qu'il soit de l'ordre du faisable de retranscrire ça par des mots, des sons ou des images.

Impe, misanthrope c'est vrai, anti-monde de fait, mais épris de vivre... pour vivre :P .

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