Un parfait monde
- Vuld Edone
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- Demosthene
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Sur le style, j'ai relevé ça.
Ce disant, il avait remis du tabac dans sa pipe, la pressa d'un doigt et avec attention, la reposa sur la table.
Le reste, c'est du Vuld lisible, complexe et intéressant à analyser.
Sur le fond, j'ai du percuter tel un novice initié sur les références plus grossière. J'ai beaucoup aimé Babel, et l'idée de cette tour. Je ne suis pas certain toutefois d'avoir tout compris, et je garde ma propre interprétation pour moi dans l'attente dans lire d'autres.
Si je dois donner mon avis : Il ne s'est tout simplement rien passé.
Intéressant donc, moins que Tlön, mais intéressant.
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- San
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- Vuld Edone
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L'histoire de départ s'appelait simplement "Babel", "un parfait monde" est le titre d'une autre histoire dont je ne me souviens plus.
"Babel" parlait d'un inventeur, ici Reel, qui aurait créé un portail permettant d'accéder aux mondes possibles. L'histoire développait la réaction des gens à ce portail, avec peu à peu cette idée du "monde parfait" qui devenait accessible. Des mondes égocentriques, tel qu'ils soient le meilleur des mondes pour une personne donnée. Cela aboutissait au projet "Babel", avec suffisamment de portails pour, en dix ans, faire traverser la population planétaire.
Cette histoire, avec notamment l'épisode des Armants qui avaient un autre nom que j'ai oublié, était trop vague et trop peu pertinente pour mériter d'être écrite. J'avais songé à l'intégrer à un méta-récit, de mes personnages se rencontrant et se racontant trois histoires, mais à l'écriture le résultat ne menait nulle part.
Je crois comprendre pourquoi j'ai finalement écrit ce texte. C'est un texte "en panne", où beaucoup de mécanismes ne fonctionnent pas. C'est une histoire prise en sa toute fin, où tout est à reconstruire. Les ruines d'un récit...
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- Demosthene
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- Zarathoustra
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D’abord parce que j’ai un problème avec la concordance des temps. Il y a régulièrement de l’imparfait là où on attend du passé simple. J’ignore si c’est volontaire ou pas, parce qu’effectivement, cela contribue à créer un récit assez irréel, comme si tout se répétait… Bref ça colle assez avec l’idée générale de destruction du réel.
Il y a également une multiplication de nom de personnages qui sont là, mais qui n’ont pas de réels présence. Au lieu de nous capter, cela contribue à augmenter la confusion car on n’a pas de vrais repères sur ces personnages. Ce sont tous des fantômes en quelques sorte.
Déjà il y a une mise en distance assez intéressante. On est face à quelqu’un qui raconte. Donc le récit est à la fois à la 3eme personne et à la première personne. Il raconte face à des personnes qu’on ignore. On est ainsi pris à témoin. Et à plusieurs reprises, ce narrateur va lui-même crée des remarques qui désamorceront son propre récit. Il crée ainsi encore une autre distance entre ce qu’il dit et ce qu’on doit lire.
Pour moi, le récit fonctionne en trois temps.
La première qui se passe à Baudes m’a paru confuse. En plus, il y a plusieurs phrases sur lesquelles j’accroche parce que le style me parait assez lourd. En plus, ton récit n’est pas simple dans son idée à cerner.
exemples:
J'avais accroché que Menui Tollin n'était pas dans cette pièce, parce que je voyais son trousseau de clefs posé négligemment sur le rebord du meuble, à côté d'une petite tour en verre.
Et tandis que je comptais leur nombre, mon regard tournant avec elles sur l'ensemble de cet étage, j'en concluais que la fréquentation de la tour avait dû dépasser toute imagination.
Ce que j’ai retenu de cette partie, c’est l’omniprésence des vitres/fenêtres et des lumières. On est dans un monde nocturne, agressifs, avec des éclairages et des sons violents. En quelque sorte, le monde nous apparait uniquement à travers une sorte de prisme déformants. Preuve en est, l’ambulance qui apparait pour disparaitre parce que le narrateur ne connait pas son monde. Le fait qu'ils aillent d'un lieu à un autre en ambulance rend presque cette ambulance symbolique. Et le fait qu'il vienne sauver Tollin en devient presque allégorique sans que j'arrive vraiment à le cerner.
La deuxième partie est celle de la présentation de Babel. On retrouve ici un thème très « borgesien », avec cette infinie qui va au-delà de l’infini. Là, le récit devient plus calme, très précis dans sa description, mais c’est une description qui ne rend pas plus réel Babel comme si tout tournait à vide. A la place des vitres et du béton de la ville, on le métal. Et ici, on est confronté au vide, là où Baudes était oppressant. Ici, le récit se ralentit étrangement.
Le 3eme temps commence pour moi avec Reel (Réel ?). C’est le moment où le récit bascule vraiment parce qu’on arrive à s’accrocher à quelque chose. Et c’est là que mon intérêt s’éveille. Pourquoi ? Parce que le style devient plus simple et qu’il y a d’un coup des dialogues. Autant je trouve que les descriptions ou l’action sont très confuses, autant tes dialogues créent une tension, un mystère. Les mots retrouvent leur place, en quelque sorte, dans la bouche de tes personnages. On te sent plus à l’aise, comme si tu arrivais vraiment là où le récit t’intéressait au départ, comme si tout ce qui précédait n’était qu’un prétexte. Et là, on comprend que le récit n’a pour but que de se détruire lui-même, ce qu’il n’a déjà cessé de faire, y compris dans le premier paragraphe qui dit qu’il s’agit d’une discussion qui n’a pas existé.
Donc le récit est en permanence un sable mouvant où l’espace, le temps, les personnages se vident de leur matière, se détruisent plus on essaie de les rendre réels. Et jusqu’à mettre en cause même notre existence.
Et ta conclusion nous invite à considérer cette histoire comme invraisemblable. Ce qui me fait penser à Boris Vian qui disant de l’Arrache cœur, que son histoire est vraisemblable parce qu’i l’avait entièrement inventé. Et à plusieurs reprises, le récit semble s’adresser à nous : « quel est votre monde parfait ? » - « Pourquoi les gens ne reviennent-ils pas ? »
Ces questions semblent flotter car ne pas être adressé à quelqu’un de précis. Et du coup, nous interrogent. Et c’est par ces incisions que nous nous sommes attirés par ce récit parce qu’elles nous obligent à imaginer des choses qui ne sont pas dans le récit, et inconsciemment qu’on crée. Et c’est par ces questions, encore plus qu’avec les dialogues, où les mots prennent le pouvoir sur nous.
Maintenant, si le fond est intéressant, j’ai vraiment l’impression que la forme est approximative, à dire vrai, je dirais que certains passages m’ont semblé bâclés. Parfois, j’ai l’impression que tu as lancé des idées sans te soucier de leur nécessité, par manque de rigueur ?
C’est très étrange, autant quand tu écris des récits avec un recul moqueur tu arrives à finalement à un équilibre, autant quand tu écris ce type de récit j’ai souvent du mal à me dire que tout ce que tu écris est vraiment exploité (le tombeau d'acier, les Armants (allusion aux Armes?), mais aussi beaucoup de remarque périphériques du récits qui ont soit un sens qui m'échappe soit nous distraient de ton propos principal), comme si tu voulais utiliser toutes tes idées mais que certaines n’ont pas leur place, ou alors méritent d’être exploitées plus longuement .
Voilà pour ouvrir le débat!
PS: "parfait monde" et non pas "monde parfait", ça a un sens pour toi?
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- Vuld Edone
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Il y a beaucoup de références à mes propres textes, qu'on ne peut trouver qu'en "sachant". Le tombeau d'acier vient de Chimio', Angévine d'un vieux récit inachevé, les Armants de Fahron, Baudes est la cité de l'illusion et même la Babel miniature dans un monde de Babel est une référence très indirecte à Libra. Et la fresque se rapporte à Lacrima, comme Reel. Il n'est pas si étonnant que je parle d'un récit en ruines.
Mais quant au sujet que j'y discute, derrière les questions de mondes possibles et autres problèmes philosophiques, je ne sais vraiment plus de quoi il s'agissait. Je me souviens juste vaguement que, précédemment à l'écriture, on m'avait critiqué pour avoir critiqué des textes de débutants, et je ne sais pas si cela a eu une influence, d'autant que j'avais déjà écrit un autre texte pour y réagir.
Un détail qui a pour moi de l'importance, est que durant l'écriture mon plan de départ (plan très informel, brossé) a été maintenu, jusqu'à un point précis.
Tu divises mon textes en trois temps et je suis assez d'accord avec cette division, mais le texte a ses propres séparations, par deux fois un espace entre les paragraphes. La première séparation est justifiée par une "morale" sur le calcul, une référence à Reniants. Mais la seconde séparation n'a pas d'autre explication qu'un déplacement de lieu.
En fait, arrivé à ce point du texte, j'ai soudain perdu la direction de mon texte. Je savais encore vaguement, qu'il y aurait le compteur et l'histoire du couple mais même cette histoire, je n'étais plus sûr de la manière d'en parler, et j'avais complètement perdu la conclusion de mon récit - si j'en avais jamais au départ. En d'autres termes on avait passé la "fin", qui se situe à peu près à "Environ huit milliards, vous faites..." ce qui suivait perdait pour moi en intérêt.
Ce qui se passe ensuite est donc plus ou moins improvisé, et notamment les toutes dernières répliques avec la question finale (de Reel) qui n'était absolument pas prévue. Le "Alors" est en fait vraiment un endroit où j'ai bloqué.
La seule question qui m'intéresse, personnellement, en retournant sur ce texte c'est ce que j'ai pu vouloir y dire. Il devrait y avoir une idée, une seule, qui se répète partout, un dénominateur commun, mais comme dit tout ce que je vois est un texte en panne.
L'élément le plus saillant, pour moi, et qui me fait dire que le texte est en panne, est "cette présence indéfinissable" repris par "il s'était détourné de la console pour me regarder. Cette fois, il me regardait vraiment." Je sais, je sais qu'il y a un absent mais c'est comme s'il s'agissait du monde lui-même. Le choix de donner la narration à Quirinal n'est pas innocent non plus, et de commencer le récit par la cité de l'illusion non plus.
Bref, c'est un texte que je n'arrive pas à comprendre.
J'oubliais. "Un parfait monde" est bien sûr un jeu de mots avec "Imparfait monde". Mais là encore, dire le sens que ça a pour ce texte... sinon c'est juste un problème philosophique et idéologique banal.
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