Coupable de ne pas être méchant

Voilà un petit texte intéressant. Bon les premiers paragraphes souffrent un peu au niveau style (formule trop passive, répétition (il sourit d'un sourire) et un peu plus loin répétition de "il lut").

On s"e trouve face à un méchant qui a fait ce que tout méchant est censé faire, sauf que lui y est parvenu. Donc on a un super méchant dans les faits. Et c'est tout le problème du texte. Il ne parait pas méchant.
Face à lui nous avons Pierre. Lui cherche des excuses atténuantes. Et plus il en cherche, moins il en trouve et plus se dessine le portrait d'un "méchant" attendrissant. Effectivement, on arrive pas à le condamner. Il a beau accepter les faits, moins il cherche à se disculper et plus il devient touchant.
En crue, nous avons même une vie très perturbante, voire désespérante et lui ne se plaint pas. Tout comme il accepte les faits, il a accepté de bonne grâce son sort... Et je trouve qu'il y a quelque chose d'effrayant dans cette résignation. Cela me fait un peu pensé à l'Etranger de Camus. Sa seule révolte, c'est de refuser d'être coupable.

Mais voilà, chemin faisant, on se demande ce qu'il a pu faire de si terrible. Plus ça avance et plus on a le sentiment qu'il n'a pas pu faire quelque chose de si terrible. A dire vrai, je pensais aussi au Kafka du Procés, sauf que le principe est inversé: dans un cas, on a un coupable qui ignore sa faute, ici on a un faute mais pas de coupable..

Et là, en filigrane, c'est tout le débat de la responsabilité que tu touches du doigts. Est-on vraiment responsable de tous nos actes? Et dans quelle mesure peut-on être innocent face à certains crimes commis. On pense notamment à ces fonctionnaires nazis qui ont méticuleusement obéi à des ordres horribles et qu'on ne pouvait condamner.
Bref, ce texte fait réfléchir. Et puis, il se termine sur une ultime pirouette que je ne dévoilerais pas mais qui est à la fois drôle et imprévu, tout en étant un peu angoissante. D'ailleurs ce côté angoissant n'est peut-être pas volontaire et uniquement dans ma tête...

Bref, un texte court, qui se lit fort bien et finalement plein de surprises!

une vie très perturbante, voire désespérante

À ce point?

Par rapport à ton sujet final, alors je dirais que c'est même le seul indice que je vois pour imaginer ton spoiler. Cette vie, c'est pour moi une vraie détresse silencieuse et résignée, donc effrayante. Mais j'étais loin du compte...

À vrai dire, comme on évite les spoilers, j'ai du mal à définir si tu as obtenu la même vision que moi à la fin de l'histoire.

Honnêtement, je n'ai pas vu le sens que tu indiques.
Mais pour moi, la dernière phrase a quelque chose d'effrayant. Comme si Pierre avait quelque chose de sadique. Et effrayant aussi, parce que cette situation m'effraierait à vivre, tout simplement. J'aurais pas envie d'être obligé de rester avec lui plus que nécessaire.

ps: est-ce que le mois d'avril va nous faire découvrir ta contribution au thème des méchants?

Disons que j'ai mes idées, il ne me reste plus qu'à me lancer. Et comme les deux ou trois choses qui m'occupait pas mal l'esprit ces derniers temps sont sur le point de se terminer, alors j'aurais beaucoup moins d'excuses pour ne pas le faire. En tout cas, c'est vraiment mon intention...