file La Tour d'Ivoire (de Gwenaelle Fradet)

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il y a 7 ans 8 mois - il y a 7 ans 8 mois #21041 par Zarathoustra
La Tour d'Ivoire (de Gwenaelle Fradet) a été créé par Zarathoustra
La démarche va être inhabituelle pour les Chroniques puisqu’il s’agit de parler d’un livre publié, un recueil de nouvelles. Il s’agit de la Tour d’Ivoire. Il s’agit d’un premier ouvrage de l’auteur que je ne connais pas mais qui est une collègue de mon épouse. Et c’est une façon de lui faire un peu de publicité mérité parce que je suppose qu’il est très difficile d’attirer l’attention. Pas sûr que notre site vraiment sur ce point, mais bon… Mais c’est aussi, si elle le souhaite l’occasion de créer une discussion sur l’écriture. En tout cas, si elle venait hanter nos lieux, ce serait, je pense, très intéressant, ne serait-ce pur qu’elle nous parle aussi de son expérience et du certainement très long et compliqué parcourt qui a abouti à cette première édition.

Donc le recueil comporte 15 nouvelles, toutes pas très longues. La particularité qui m’a saisie, c’est le style. Difficile d’expliquer, mais vraiment, ce style tisse habilement petit à petit un lien avec le lecteur. Au-delà même des histoires, j’ai pris plaisir à me plonger dans le livre ne serait-ce pour retrouver cette présence en moi. Il n’est pas parfait (j’y reviendrais), mais que le récit soit écrit à la 3eme personne ou à la première, on sent une petite vibration qui fait qu’on devine la présence de l’auteur. Il y a comme une complicité qui s’installe. Parfois, on sent qu’elle nous dit un peu plus que l’histoire, comme si, à chaque fois, la voix qui nous parle nous disait sa propre histoire.


Je vais tacher d’abord d’être général » et m’attarderais dans un second temps sur certaines nouvelles plus particulièrement.
Le livre aborde différents thèmes dont certains reviennent de manière plus récurrente : la perte des proches, la peur de vieillir, la solitude (et la peur de la solitude), l’écrasement de l’être dans le monde du travail, l’incompréhension des autres…Bref, un peu la difficulté tout simplement de vivre. En soi, on ne peut pas dire que le livre soit très joyeux, mais il y a dans les mots une sorte d’énergie positive malgré tout ce que peuvent traverser ces personnages qu’on découvre au fil des pages.

L’un des points que j’ai le plus appréciés, c’est qu’on ignore ce qui va nous attendre quand on débute une nouvelle. L’histoire peut être très réaliste mais certaine ose le fantastique, voire parfois la question sociale (et c’est ici d’autant plus surprenant que tu brosses plutôt des personnages tournés sur l’introspection, ce qui contribue justement à « ouvrir » la portée des histoires). S’agissant de nouvelles, bien entendu, il y a toujours ce petit jeu avec le lecteur qui consiste à l’amener à la fin en le surprenant. Je ne dirais pas que j'ai été surpris à chaque fois (parfois même j’ai deviné assez vite le dénouement), mais ce n’est pas important parce que les histoires ne recherchent pas non plus un dénouement de thriller. Elles tournent des petits ou grands drames ou joies de la vie. Même si certains thèmes sont plus ou moins récurrents, il y a des histoires qui en sortent régulièrement et qui contribue à cette incertitude du lecteur sur ce qu’il va partager. Pour autant, et là je ne sais pas trop comment c’est possible, j’ai trouvé une vraie unité, sans doute principalement par ce fameux style que j’évoquais.

Un autre point m’a intéressé, c’est que tu abordes indifféremment des personnages masculins ou féminins. Là où c’est intéressant, c’est lorsque débute un récit à la première personne parce qu’on ignore le sexe du personnage pendant quelque temps. Et il y a comme un petit jeu à le découvrir progressivement. Cela me touche d’autant que j’ai moi aussi cette approche dans mes nouvelles. J’aime me jouer de cette question et j’aime surtout explorer cet ailleurs que constitue un être d’un autre sexe. Il y a ici de jolis exemples. Je sois dire cependant que les récits à la première personne féminine m’ont le plus interloqué en tant qu’auteur. Je veux dire que j’essaie de voir si, moi, j’arrivais à être aussi crédible à travers mes récits féminins. J’ai justement noté qu’il y avait une sensibilité un peu différente, notamment dans la relation qu’ont les femmes avec leur apparence. C’est une question que j’ai exploité, mais j’ai senti une plus grande confrontation avec cette réalité.
Petite remarque, il me semble que tu as paradoxalement oublié quelques accords de verbe avec le COD dans tes récits «employant un « je » féminin. Cela m’a d’autant plus surpris que, moi, en tant qu’homme, je dois être dans l’effort pour les chasser car ce n’est pas naturel…

Maintenant il y a quelques textes où tu utilises un « je » masculin. Et tu s’en sors plutôt bien. Dans l’une d’elle, il y a une dimension pas exactement érotique, mais un peu quand même. Et je dois dire que l’évocation fonctionne. Je ne sais pas si un homme écrirait ça, mais... je me dis que tu as vu juste plus d’une fois. En soi, le sexe n’est pas forcément très présent, mais il l’est comme une chose finalement normale. Les évocations, même si peu nombreuses, vont d’ailleurs beaucoup plus loin que ce qu’on trouve habituellement. Ce n’est pas un sexe « beau » ou fantasmé, mais une confrontation réaliste avec ce qu’est la sexualité. D’ailleurs, cela contribue justement à cette dimension réaliste que le livre contient, même quand il peut être fantastique.


Pour revenir sur le style, je dois dire qu’il exprime une grande sensibilité et se montre très imagé de manière à traduire au plus près ce que vivent les personnages. Et je le trouve assez immersif. Au fil des mots, on se sent happé. L’un de ses caractéristiques, ou plutôt l’un des procédés récurrents qui font un peu ta marque de style, c’est cette figure répétitive, où tu exprimes à peu près la même idée, la même impression/sensation en itérant le plus souvent 3 quasi-synonymes, tantôt des verbes, tantôt des adjectifs, et qui nous font glisser plus fort vers ce que tu veux exprimer, voire même qui nous font aller plus au-delà même de l’idée première pour obtenir une sphère à la fois plus intime et imagée qui donne cette profondeur des sensations que j’ai tant appréciée. Je crois que c’est ça qui déclenche en moi cette impression d’être « aspiré » par ce que veut provoquer en nous le texte. Cela produit d’ailleurs régulièrement de très belles phrases, un peu poétique. Si je devais retenir une chose de ton livre, je crois que c’est cette impression de plonger dans un monde de sensations.

Par contre, je pense que tu en abuses. Parfois, j’aurais au contraire souhaité que tu t’abstiennes car cela revient à surcharger inutilement le texte. Dans ces cas, c’est comme si tu n’avais pas voulu choisir le verbe et que tu nous donnais ses déclinaisons synonymes. Mais je pense que c’est aussi une tendance qu’on a tous à vouloir trop en faire quand on cherche à écrire le mieux possible. J’ai remarqué que les textes d’amateurs (dont je fais partie) ont tendance à vouloir toujours qualifier les noms, voire même plusieurs fois. En cherchant s’il y avait déjà des retours sur ton livre sur le net, j’ai aperçu des bouts de textes d’auteurs « amateurs » (entendons-nous, ils étaient quand même édité, donc je suppose que je vais dire quelque chose d’excessif), et immédiatement j’ai été saisi par cet aspect que j’ai retrouvé dans tes histoires (et bien entendu dans les miennes maintenant que j’ai ce regard sur l’écriture). En te lisant, j’avais parfois envie de biffer certains mots, ou phrases, qui ne sont là que pour faire jolie et qui alourdisse plus qu’autre chose. Comme si on avait ce besoin en nous de prouver qu’on avait un style riche. J’en parle d’autant plus facilement que j’enclenche pour ma part une démarche d’épuration sur mes derniers textes. J’essaie de chasser les nuances inutiles, les adjectifs de trop. Et c’est pas facile, parce que je trouve qu’on ressent ce besoin en nous de combler un blanc que le mot seul qu’on a employé ne comble pas ; Or, depuis que j’essaie (ça fait juste deux fois que je m’y astreins), je trouve que les sensations de lecture sont meilleures.

Ici, il y a un auteur que tu ne connais sans doute pas, qui est redoutable pour ça, notre renard, Vuld Eldone, qui considère que chaque mot doit être absolument nécessaire pour figurer dans un texte. Peut-être que la notion de « nécessité » peut être différemment dans la tête de chacun, mais, une fois qu’on commence à savoir qu’on « sait » écrire, je pense que la tentation est forte de le montrer, or cette démarche revient à réapprendre à ne plus savoir écrire, en quelque sorte. A retrouver un style plus épuré (et qui, au final, est celui qu’on trouve généralement chez les grands auteurs, faut-être lucide). Je veux dire qu’une phrase gagne une autre forme de beauté en ne donnant pas l’impression d’avoir été écrite. Si tu le souhaites, je pourrais te donner des exemples…
Pour ce qui est des histoires elle-mêmes, certaines sont réellement surprenantes et contiennent de très jolies idées de thème ou de dénouement. J’ai parfois regretté que tu n’aies pas été plus loin. Je veux dire que le format de tes nouvelles est relativement court, et je pense que dans certains cas, tu n’as pas été assez loin dans la mise en scène.

Tout n’est pas toujours original, mais je dirais que, de toute façon, là n’est jamais l’essentiel, puisque l’essentiel selon moi est dans davantage dans la manière de raconter dans la mesure dans la mesure où elles ont déjà été plus ou moins toutes écrites. Et tu as ta manière ben à toi de le faire. Par contre, je pense que tu as certainement à progresser dans l’aménagement de ton intrigue. J’ai parfois eu l’impression que l’histoire trainait un peu pour me raconte ce qu’elle avait à me dire, comme si tu avais un peu délayé le tout (c’est encore renforcer par ce que je t’ai dit sur le style).

Donc je dirais qu’il te reste sans doute à mieux maîtriser la longueur. Parfois tu gagnerais à travailler l’épure et parfois à oser un format plus ambitieux et long. Je suppose qu’il faudrait que je sois plus précis… Je tacherai de te donner des exemples également…



Bref, pour finir sur ces « généralités », je pense que ce livre offre une réelle expérience de proximité avec toi. On plonge dans les histoires avec l’envie de t’y découvrir, ou plus exactement de partager cette belle sensibilité que tu nous montres quasi à chaque mot, dont on sent que tu as choisi avec à la fois un grand soin et un vrai plaisir d’écrire (même si on devine parfois une certaine souffrance). Le livre oscille entre réalité et irréalité, et j’ai aimé pour ma part l’univers que tu as ainsi créé. La preuve, quand le livre s’achève, même si tout n’est pas parfait (et je me demande si cette imperfection n’a pas renforcé cette impression), j’aurais aimé souhaiter prolonger l’expérience que tes nouvelles me donnaient.
Je tacherai de revenir un peu plus précisément sur les nouvelles en soi..

De toute façon, tu découvriras qu'il s'agit ici d'un espace très libre et que ce sujet est autant le tien que le nôtre et qu'il doit être un lieu d'échange. Donc si tu souhaites soulever des questions sur ce que j'ai écrit ou sur des points précis que tu as dans la tête à propos de ton livre, de ton écriture ou d'éventuels doutes, alors tu as tout loisir d'enclencher la discussion et de l'animer au gré de tes envies. On dira que cet esprit est celui de ce site, mais que, bien entendu, il est implicitement fort bien vu de procéder de la sorte sur les textes qui ne sont pas les tiens à l'occasion. ;)

Voilà, à bientôt, je l'espère.

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il y a 7 ans 8 mois #21046 par Gwénaëlle
Réponse de Gwénaëlle sur le sujet La Tour d'Ivoire (de Gwenaelle Fradet)
Bonjour,
Tout d’abord, merci pour ton article sur mon recueil de nouvelles TOURS D’IVOIRE paru récemment…cela me touche beaucoup.
Et me voilà ici, sur le Forum des Chroniques des Jours Anciens, afin d’hanter un peu le lieu.
Je suis donc touchée pas cet article si bien argumenté et qui décrit mon style d’écriture comme, moi-même, je ne saurais le faire (il m’est si difficile de répondre quand on me demande mon style !).
Quand à ton analyse, plus approfondie, sur ma manière s’abuser des mots ou, parfois de ne pas aller plus avant dans mes histoires, sont des critiques que je prends en compte…car c’est comme cela que l’on avance.
Mais je dois dire que ce style répétitif est mon style…mes lecteurs qui me suivent depuis de nombreuses années, le magasine littéraire diffusé qui me commandait des nouvelles il y a quelques années, lorsque j’étais encore libraire, savent en me lisant que c’est moi…lorsque mon nom n’était cité qu’à la fin, ils savaient que c’était moi l’auteur. Mais c’est vrai que certains m’ont déjà fait la remarque et m’on fait part qu’il s’agissait d’un style qu’ils n’aimaient pas forcément. Et pour d’autres, c’est l’inverse.
Et j’avoue que lors de mes relectures/corrections, j’épure mes textes…un peu, mais certainement pas assez ;-)
En tout cas, au plaisir d’échanger :-)
Et merci encore !

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il y a 7 ans 8 mois - il y a 7 ans 8 mois #21047 par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet La Tour d'Ivoire (de Gwenaelle Fradet)
Bien entendu qu'il nous faut pas chambouler ce qui fait ton style. Je disais que certes marque de fabrique en quelque sorte peut créer une forme de redondance inutile (et une sorte de procédé un peu mécanique à la longue, je ne parle pas forcément sur un livre mais si uses et abuses de cet effet sur plusieurs livres, il deviendra prévisible et cela se retournera contre toi à mon sens).


Concernant les histoires un peu plus dans le détails, il y en a que j'ai beaucoup aimé:
Les Heures immobiles (même si cela fait partie de celle où il me semble que tes idées aurait pu être encore plus mise en valeur et que le personnage de la tante et les images sur la vieillesse sont un peu clichés).
J'ai bien aimé Belle Pour lui (le truc bizarre c'est que elle est prévisible mais qu'elle fonctionne gràce à ton style; le Voleur de Balcons (celle-là fait en plus incursion de manière assez inattendu dans le réalisme sociale, très réussi à tout point de vue y compris dans son dénouement) Évanescence, Mon Beau Miroir (l'une de mes préférées).

Il y en a qui ont de vraiment très jolies idées, notamment La Couleur d'ici. Vraiment très original avec une irruption d'un pareil fantastique très inattendu dans l'ouvrage. Mais, quand je l'ai lu, je me suis dit qu'il y avait matière à enrichir l'enjeu de ton histoire. Immédiatement, j'avais espéré que le narrateur soit un peintre. Je vais te donner ce que pour ma part, j'en aurai fait (donc ici, je ne dis pas que j'aurai fait mieux mais ce que j'aurais aimé y trouver pur ma part). Il m'a manqué une sorte d'enjeu supplémentaire. Passer la surprise du départ, on se doute assez vite de ce qui va se passer, ce qui m'a un peu dérangé, c'est qu'il manque finalement un autre enjeu qui permette de prendre le relais sur l'énoncé de départ de ta nouvelle.
Donc moi, j'aurai glissé un contenu plus symbolique ou métaphorique à travers le rouge et le bleu (bon , je suis assez cérébrale comme tu as peut-être u déjà t'en rendre compte). En l’occurrence j'aurais bien vu le rouge comme une métaphore du monde des perceptions intérieures et le bleu comme celui des perceptions extérieures. Du coup le voyage entre les deux aurait pris cette tournure symbolique du monde de l'introversion vers l'extraversion, une sorte de voyage intérieur. Quelqu'un qui a la fin s'ouvre sur le monde (ou se renferme sur lui-même en se coupant du monde). Mais bon, j'aime bien la dimension fantastique que tu proposes... et je ne suis pas sûr que ces idées soient simples à mettre en oeuvre ou en forme dans une histoire...

Une autre excellente surprise est Ambiguïté. Cela fonctionne d'autant mieux que tes récits ont déjà joué avec l'interrogation sur la nature du "je" du narrateur. Là aussi, j'avais deviné à mi-parcourt, mais la lecture reste plaisante même ayant capté. Pour ma part, j'aime beaucoup joué avec les lecteurs, donc j'ai apprécié que tu joues de la sorte avec moi. Je dirais qu'il manque un petit enjeu une fois qu'on a deviné. Je pense que la nouvelle gagnerait à avoir un peu plus de profondeur sur ce qu'elle nous dit au final (même si encore une fois, l'idée de départ est parfaitement exploitée). Bon, je te donnerais quel jeu j'aurais fait pour ma part, j'aurais pensé mis en scène l'histoire comme jeu au "chat et de la souris", avec en rôle du chat l'auteur et de la souris le lecteur. Oui, c'est le genre d'humour tordu que je peux avoir... :oops: :evil: J'aime bien qu'à la fin d'une nouvelle qu'il y ait des choses non dîtes et que le lecteur ait envie de fouiller au cas où il sente qu'il ait loupé un truc et qu'il puisse reconsidérer toute l'histoire. C'est pour ma part la limite quand on a l'idée d'un pitch. L'idéal, c'est quand l'histoire ne se résume pas à ça.

Quelques unes je n'ai pas aimé. En premier les Voix hurlantes. Je t'avoue que la première fois, je n'ai pas pu aller au bout. Je l'ai carrément sauté. Puis je l'ai relu après avoir fini l'ouvrage. Et je ne suis toujours pas rentré dedans. Je trouve ça confus tout en sachant assez vite en gros où ça allait mener, sans vraiment me captiver.
Et j'ai trouvé la Rue des Saules Pleureurs un peu trop mécanique. Et De Singulières Funérailles a également ce problème à mon sens, je veux dore que ce sont deux histoires qui une fois lu ne réserve plus trop de surprises (sachant qu'on attend un peu dans les deux cas un dénouement de ce genre (sachant que j'avais deviné assez vite pour Funérailles).

Quelques points plus globaux, quand je te disais d'aller un peu plus loin, c'est cette dimension également. Je pense qu'il faut parfois des enjeux un peu plus complexes, un rebondissement inattendu qui s'ajoute à celui qu'on attend plus ou moins. On est parfois suspendu pour connaitre la fin, mais si on la devine, l'exercice devient un peu vain.
Je trouve également que tu gagnes en force quand tu t'attardes sur un seul personnage mais que lorsque tu les multiplies dans une histoire, il me manque une petite touche pour qu'ils paraissent vraiment "vivants". Entendons-nous, ils sont crédibles mais je dirais qu'ils me paraissent parfois plus comme des idées de personnages que des personnages (je ne sais pas si c'est clair). Je veux dire que tu leur donnes une personnalité, mais je vois dans le même temps quelle est leur "utilité" dans ton histoire. J'ai en tête un auteur qui brosse un personnage avec un vrai poids de réalité en une ou deux phrases auxquels je penses souvent dans ces cas-là en tant que modèle: Raymond Chandler.(en tant que ex-libraire, tu dois connaître au moins le nom ;) )

J'ignore si tu as pu regarder les discussions qu'on peut avoir ici, mais tu peux fort bien mener ta barque et qu'on aborde des questions existentielles sur ton livre (ne me dis pas que tu n'en as pas? :S ). Je ne te dis pas qu'on trouve des réponses à chaque fois mais au moins on tache d'aider.
Si tu n'as pas d'idées, moi, j'aimerais bien savoir en vrac (sauf si tu trouves ça indiscret):
- comment te viennent tes idées?
- quelle est l'histoire qui t'a posé le plus de problème? Celle que tu as écrit le plus facilement? Celle dont tu es la plus fière?
- Planifies-tu beaucoup le plan/trame avant ou écris-tu dans la foulé de tes idées pour aboutir au dénouement? Quelle place laisses-tu à l'improvisation et aux accidents?
- Avais-tu le projet de regrouper toutes ces nouvelles à l'intérieur d'un tout qui pour toi comporte une forme de cohérence entre elles pour brosser une sorte de tableaux plus vaste ou ce ne sont qu'une collection d'histoires indépendantes?
- Effaces tu beaucoup quand tu écris? Jettes-tu beaucoup de tes histoires? Ou parviens tu toujours à leur donner forme?
- As-tu l'impression de revenir toujours sur les mêmes thèmes? Découvres-tu après coup des choses sur toi ou sur le sens de ton histoire dont tu n'avais pas conscience?

En tout cas, soit la bienvenue.

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il y a 7 ans 8 mois #21063 par Iggy Grunnson
Réponse de Iggy Grunnson sur le sujet La Tour d'Ivoire (de Gwenaelle Fradet)
Et oui, bienvenue!

Est-ce que tu pourrais nous dire deux mots sur ton recueil ? Est-ce que ce sont des textes écrits pour l'occasion ? Où est-ce qu'on peut le trouver ?

J'avoue que s'il y avait un ou des extraits en lecture libre, ça aiderait à se faire une idée du style... Ou peut-être d'anciens textes publiés librement ? En tout cas la critique de Zarathoustra est pas mal, pour l'avoir pratiqué un peu je sais qu'il n'est pas facile à contenter ;) Du coup s'il dit tant de bien de tes textes, c'est que ça doit effectivement valoir le coup :laugh:

Iggy

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il y a 7 ans 8 mois #21064 par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet La Tour d'Ivoire (de Gwenaelle Fradet)

En tout cas la critique de Zarathoustra est pas mal, pour l'avoir pratiqué un peu je sais qu'il n'est pas facile à contenter ;) Du coup s'il dit tant de bien de tes textes, c'est que ça doit effectivement valoir le coup :laugh:

Tout ça, parce que tu as essayé de nous refiler un vieux texte après l'un de tes derniers écrits... :laugh: Tu auras noté que j'ai un peu vu la différence... :whistle:

Tu dois pouvoir lire des choses sur son compte Facebook:
www.facebook.com/Ecrits-Du-Coin-Gw%C3%A9...det-773245849443222/

Ou cette nouvelle qui y figure et qui a été primé à un concours:
short éditionhttp://short-edition.com/oeuvre/nouvelles/les-heures-immobiles

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il y a 7 ans 8 mois #21066 par Gwénaëlle
Réponse de Gwénaëlle sur le sujet La Tour d'Ivoire (de Gwenaelle Fradet)
Bonjour bonjour…à tous !

Comment je fonctionne, comment j’écris mes histoires ?
Je fais un rêve (endormie ou éveillée)…et hop, une histoire s’imprime dans ma tête. Je regarde beaucoup et j’écoute beaucoup…et hop, un mot, une phrase, une image, se figent dans ma tête…
Et ensuite, une histoire grandit, se tisse, prend forme dans ma tête…je l’écris (chaque mot, chaque phrase) en moi...jusqu’à ce qu’elle soit prête…C’est là que j’en accouche (c’est le terme que j’emploie) car je l’écris telle qu’elle est dans ma tête. Je l’écris rarement directement. Parfois elle reste en moi, des jours, des semaines, des mois…je ne l’oublie jamais. J’ai pleins d’histoires en moi…ça grouille !
C’est vrai que je pourrai aller au-delà parfois, mais c’est difficile pour moi de la développer une fois qu’elle est née.

Merci pour l’intérêt suscité ! Quant à Tours D’Ivoire, il est disponible sur les site de la Fnac, d’Amazon, de Cultura, sur le site de l’éditeur Encre Rouge, bientôt dans les rayons de la librairie Durance à Nantes…ou directement auprès de moi.
J’ai en effet une page Facebook Les Ecrits du coin où je publie de temps en temps quelques histoires.
Je viens de terminer une nouvelle dont le titre est « Derrière chaque fenêtre »..je pourrais la poster ici si vous le voulez…

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il y a 7 ans 8 mois #21067 par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet La Tour d'Ivoire (de Gwenaelle Fradet)
Mes tout premiers textes ont été écrits comme ça. J'avais tout en tête. Les enchaînements des phrases, les dialogues, l'agencement... Vraiment tout. J'en revenais pas parce que j'ai d'habitude très mauvaises mémoires... Bon ça faisait 3 ou 4 pages...
Dernièrement, il y a eu Le Loup Garrou que j'ai pas mal écrit comme ça. Vu la longueur, je n'avais pas tout en têt aussi précisément, mais j'avais vraiment tout le déroulement, les paragraphes, les étapes... Sauf que j'avais pas imaginé qu'il soit si long.
En fait, il m'arrive de construire certains passages dans la voiture. Parfois je trouve tout un paragraphe, avec de belles phrases, de beaux enchaînements. Puis, une fois que je peux coucher ça sur l'ordinateur. Pfuit, toute la beauté que j'avais en tête a disparu...:laugh:

Mais, je dirais que ça ne m'étonne pas. J'avais un peu cette impression (ne me demande pas pourquoi, peut-être justement parce que je n'arrive plus à avoir mes textes en têtes comme toi et que je travaille davantage dans la matière). En fait, il y a une sorte de progression un peu "flottante" de tes histoires qui me donnait cette impression, et elle contribue à créer un monde à part. Ton style et ce déroulé flottant de l'histoire, oui, c'est un peu ta marque, je pense. Pourtant, cela n'exclue pas la rigueur de ta trame.
Le dernier point qui me surprend, c'est quelques unes de tes histoires sont bâties avec trois fois rien (c'est pas du tout péjoratif dans ma bouche). Je veux dire qu'avoir l'idée de faire des nouvelles avec si peu implique qu'il doit y avoir une certaine résonance en toi qui te permet d'aller jusqu'au bout. Construire tes trames avec une matière aussi délicate nécessite certainement de porter très fort en toi l'histoire...

Parfois elle reste en moi, des jours, des semaines, des mois…je ne l’oublie jamais. J’ai pleins d’histoires en moi…ça grouille !

Actuellement, je suis un peu comme toi... J'arrive pas à tout écrire ce que j'ai dans la tête. J'ai deux grandes histoires en plan. 3 ou 4 nouvelles que j'ai toujours dans un coin de ma tête. Et un ou deux romans auxquels je réfléchis depuis plusieurs années. Mais j'ai été au moins 5 ans sans rien écrire... Depuis 5 ans, la démarche devient naturelle, même une sorte de besoin que j'ai. Sauf que je peux passer un temps fou sur certains textes qui en soit sont plus des exercices que de vraies textes... Et puis, je réécris beaucoup.

Mais pour finir sur ton recueil, dis-toi que c'est ton sujet. N'hésite pas à rebondir sur ce qu'on peut dire (jette un coup d'oeil sur les discussions des autres textes pour te faire une idée de ce qui se passe d'habitude (disons, ceux où il y a de vraies discussions parce certains textes n'ont pas eu cette chance faute de participants (parfois c'est même l'auteur... :laugh: ) .

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