Switch médieval
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Avant de commenter, j'aimerai savoir si ce texte est un one shot ou le début d'autre chose?
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- Zarathoustra
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D’abord, tu axes ton récit sur le chevalier errant mais en fait, tu ne fais que t’intéresser aux autres personnes que tu croises, si bien que nous n’avons pas l’impression qu’il existe ou que c’est vraiment lui le point de focal.
Ensuite, tu développes tellement de personnages secondaires qu’on a l’impression qu’ils vont resservir après. Le cas le plus flagrant est celui de l’elfe qui est évoqué à plusieurs reprises, avec tous ces compagnons, sans que nous le voyions (à moins que ce ne soit un clin d’œil à un autre texte ? J’ai pensé à Naheulbeuk pour ma part).
Je dois avouer que le lecteur que je suis a du mal du coup à rentrer dans le texte parce qu’on a l’impression d’une suite de séquences sans liens logiques si ce n’est celui de te faire plaisir.
L’autre point un peu frustrant réside dans l’abondance des dialogues. Pour un texte si court, cela devient gênant parce qu’on glisse un peu dessus. Je veux dire par là qu’ils sont distrayants mais qu’ils n’ont ni profondeur particulière, ni nécessité apparente évidente.
Enfin, en dernier le point qui fâche un peu, il y a le style, notamment du début.
Il n’est pas meilleur petit déjeuner que celui pris au beau milieu de la nature. Les rayons du soleil remplacent alors admirablement ceux du miel, pour le voyageur qui n’a pas prévu de tartines.
C’est en somme ce que se disait Alexandre, alors qu’il s’étirait et se frictionnait les jambes pour les réveiller après une nuit passée à la belle étoile. Le petit déjeuner à base de pain rassis et viande séchée avait été frugal. Il ne lui restait plus aucun fruit issu de sa rencontre quelques jours auparavant avec un pommier sauvage. Il faudrait tantôt penser à se ravitailler dans une auberge du coin… Restait à trouver avec quel argent. La situation de chevalier errant ne lui avait pas particulièrement souri ces derniers temps.
Perdu dans ses pensées, c’est avec surprise qu’il émergea de ses délusions de grandeur au son cristallin d’éclats de rire. Le filet de voix semblait lointain, comme s’il se reflétait d’arbre en arbre depuis l’autre bout de la forêt. Piqué par la curiosité, le chevalier se mit en marche, suivant la douce mélopée pour découvrir l’origine de toute cette animation, si peu commune de bon matin dans les sous-bois.
Je trouve que les phrases ne s’enchainent pas bien et qu’elles ont été travaillées un peu indépendamment les unes des autres. Il en résulte un côté haché pas très agréable.
Bref, j’ai vraiment du mal à comprendre où tu veux en venir. Donc puisque tu m’as confirmé que c’était un one shot, qu’avons-nous au final dans ce texte ? La constance des 3 scénettes qui constituent ce texte est dans la représentation des femmes. Et puis, l’errance de ton héros entre qui, en gros, a faim et soif. Revenons sur ces scénettes.
D’abord, tu places une séquence qui nous place dans une situation voyeuriste, comme l’est ton héros. De manière assez surprenante, le texte bascule dans quelque chose de très sensuelle, voire gentiment érotique, sans même que nous soyons un tant soit peu « préparé ». Le sentiment qui s’en dégage nous prend un peu à froid. En soi, la scène est plutôt bien écrite, mais j’ai le sentiment de passer à côté car je ne peux pas être dans le bon esprit avec un tel démarrage. Donc je lis, mais sans vraiment être immergé ou ressentir ce que le texte est censé provoqué. Tout au plus, tu parviens justement à rendre un peu la gêne qu’il y a d’être à ce point voyeur. Je me sens mal à l’aise ou disons plutôt pas à ma place.
Tu flirtes ici avec les clichés (la scène se passe dans une rivière qui accroit la sensualité), mais tu réussis aussi à transcrire l’intimité et surtout la complicité bon enfant des deux femmes. Bien que tu évoques une scène profondément érotique, tu le fais avec pudeur. Tu y mélanges également les fantasmes d’Alexandre. Il y avait sans doute matière à aller plus loin dans cette direction pour jouer avec la frontière du réel et des projections érotiques de l’homme sur ces deux femmes en train d batifoler.
La seconde scène est un lieu très commun de la fantasy et des récits médiévaux, voire même un incontournable : la scène de la taverne. La principale originalité est qu’elle soit tenue par une femme, avec son équipe de serveuse. A nouveau, nous sommes placés dans un cadre où se dégage une forte sensualité. Seulement, tu multiplies les personnages au point où on ne sait plus où donner de la tête : 3 compagnons de table pour Alexandre et les serveuses (Lucy, Frida, Paulette, Antoinette), l’elfe et ses 2 compagnons. En soi, tu brosses ici, derrière les clichés, le machisme des hommes après leur penchant voyeuriste.
En parallèle, la scène laisse deux sujets en suspens : le fameux elfe qui chante et la peine de cœur de Kyrano, sans qu’on sache si c’est important ou pas.
La dernière séquence met une nouvelle fois en scène une femme, Bekky, en prisonnière avec des chênes.
Petite remarque sur : « Ses vêtements n’étaient plus que des oripeaux, déchirés en maintes places ». Si ce sont des oripeaux, c’est inutile de préciser qu’ils sont déchirés, au contraire, tu atténues l’image des oripeaux.
A nouveau, il y a quelque chose d’un peu érotique avec les allusions échangées par les deux hommes avant de pénétrer dans la geôle. La scène l’est d’autant plus qu’il s’agit d’évoquer un huis-clos entre un homme et une femme entièrement sans défense. Cette fois-ci, contrairement à la première séquence, le lecteur y est préparé et, à la limite, attend la chose, ce que confirme la réponse de Bekky :
- Fais ce que tu veux. Je n’ai pas le pouvoir de t’en empêcher.
Donc on est ici dans une scène de Domination/soumission forcée, qui montre également les pulsions dominatrice de l’homme à l’égard des femmes, d’autant que tu soulignes qu’elle a été également battue.
Sauf que le texte bascule ici enfin sur le personnage de l’homme. Depuis le départ, nous avons effectivement un homme qui s’écarte totalement du comportement attendu.
Donc derrière les clichés, et les répétitions d’images de la féminité plus ou moins clichés émerge une autre réalité masculine. Il s’agit d’un homme non pas « puisant et virile » mais vulnérable et timide, ce qui permet dans la foulée de montrer une autre image de la femme, plus maternelle.
Or tu nous avais pourtant préparés à cette révélation quand tu nous brossais Alexandre comme aimant errer dans la nature loin de tous. Et en parallèle, l’image de Kyrano en train de se morfondre. Tout comme l’allusion à un penchant gay au sujet de l’elfe.
Donc derrière toutes ces scènes, il y a un portrait à la fois de la féminité au sens large et de la masculinité, y compris dans son versant qu’on pourrait qualifier de plus féminin, et que l’homme est censé caché (notamment aux yeux des autres hommes) pour conserver l’image de sa virilité.
Seulement, lorsque le texte se termine, l’homme reprend le dessus et se montre ouvertement égoïste en laissant la malheureuse Bekky à ses chaînes. En gros, en conseillant Alexandre, en le laissant pleurer sur son sein et en le maternant, elle se fait littéralement baiser par lui… Et quelque art, c’est assez lucide sur la relation homme/femme. L’homme aime chercher et solliciter les penchants maternels de la femme, mais généralement, c’est à des fins toujours très égoïstes et pour mieux profiter d’elle. Et son instinct maternel, quelque part, sont des chaînes pour elle.
La Taverne devient une métaphore du coup des femmes au service des hommes. La geôle devient une métaphore d’une relation où la femme est réduite à celui d’esclave. Et la première scène réduit la femme à objet de convoitise (ce qu’elle est également au travers de ces 3 scènes) où l’homme est libre de projeter ses fantasmes (comme une métaphore de la pornographie qu’on peut trouver sur internet).
Dernière métaphore possible, la constante évocation de la faim d’Alexandre peut évoquer sa frustration sexuelle. Et le chevalier errant a une épée, objet hautement phallique, qui ne lui sert à rien… Et lorsqu’il « vend » son épée, on lui propose une femme à violer…
J’ignore si ce sont là tes intentions et ce qui t’a motivée à écrire. Le message est intéressant, mais je pense que la forme est maladroite. Comme je l’ai souligné, l’abondance de personnages sur lesquels tu insistes sans qu’ils ne soient vraiment caractérisés et utiles à l’histoire. Cela distrait inutilement le lecteur.
De même, j’insiste, la multiplication des dialogues dessert ton texte. D’ailleurs, en soi, je les trouve ni bon, ni mauvais, mais c’est juste qu’il y a beaucoup de phrases qui n’ont pas de poids, qui paraissent inutiles. Je dirai que les dialogues sont à la base dangereux et une facilité pour exprimer des choses qui pourrait être dites autrement sans se prendre la tête. Et généralement, on est très vite satisfait de ses dialogues alors que de bons dialogues sont très difficiles à écrire.
Certes, ils allègent le texte, ont un côté dynamique. Sauf que non… C’est un peu un procédé de débutante en quelque sorte et tu n’en es pas une, donc je suis en droit d’attendre mieux de toi. Déjà, apprends à les fragmenter en glissant plus régulièrement des paragraphes soit descriptifs, soit psychologiques. Cela devrait donner plus d’intensité notamment à ta scène finale ou une plus grande intimité. Cette dernière scène, honnêtement, me parait bâclée. On dirait que tu la redoutais au point que tu n’as pas osé aller au bout de tes audaces. Je suis certains que tu n’as pas tiré ici tout le potentiel de tes idées.
Un dernier point. J’avais déjà noté une certaine immaturité de l’un de tes personnages masculins dans un autre texte. A nouveau, je ne peux que constater ce point sur ce passage :
- Et bien voilà ! Tu devrais aller la voir, proposa-t-elle sur un ton enjoué.
- Mais que pourrais-je lui dire ?
- Tu pourrais lui poser quelques questions sur sa famille, sur sa situation ?
- Et si elle ne veut pas répondre ?
- Et bien, que risques-tu ? Elle ne va pas te manger !
- Je vois. Oui, c’est une bonne idée. Je lui parlerai.
Je veux bien être un homme et, en tant que tel, douter du fait qu’une femme puisse d’un coup être séduite par le seul fait de parler de sa famille etc. pour cette raison. Mais si les relations hommes/femmes se limitaient à ce seul fait, ça se saurait. Donc ici, je regrette que l’homme n’ait même pas eu la lucidité de l’imaginer un peu par lui-même (le syndrome pré-ado de l’autre texte) et également qu’il soit à ce point emballé par cette idée. Parce que dire, en gros, « je n’ai jamais pu approcher une femme parce que je ne savais pas que je devais lui parler », c’est comme si tu niais à cet homme son humanité. Et une femme mérite à mon sens également mieux que ça… Bref, je trouve que ça décrédibilise ton message plus global, qui, lui, est plus fin. Surtout que le texte se termine sur ça.
A titre personnel, je trouve intéressant que tu présentes la femme aux yeux de ton chevalier comme une sorte de continent mystérieux qu’il ne sait pas aborder. C’est ce qu’est un peu dans les faits pour chacun une personne de l’autre sexe. Or la réponse détruit cet aspect. J’aurai trouvé plus élégant et séduisant si la femme apportait une réponse un peu plus mystérieuse et riche. Surtout si elle comptait trouver ici le moyen d’être délivrée de ses chaînes. En formulant un peu durement les choses, je dirai que le texte finalement échoue à rendre complexe les relations entre l’homme et la femme complexe, alors que l’ensemble tend à souligner le contraire. Alors même que tu soulèves une question passionnante : comment parler à l’autre et de quoi pour s’en rapprocher ? Et en plus, tu suscites une certaine attente parce que tu es toi-même une femme et que tu fais parler une femme, alors, forcément, on s’attend à une vraie révélation pour conquérir le cœur (et le corps) des femmes.
Même en ayant décortiqué ton texte, cette fin reste à mon goût décevante. L’ignoble égoïsme du chevalier contrebalance quelque peu cette impression, mais la relative maladresse de l’explosion de dialogue sur la fin et la réponse apporté au problème plombe trop mon ressenti. Il y a également ce sentiment que ça part inutilement dans tous les sens et que tu aurais pu t’abstenir de définir et de nommer autant de personnages qui contribue à perturber le lecteur et de susciter des attentes et des questions inutilement.
Bref, même si je sais que tu n’aimes pas trop faire ça, je pense que tu peux assez facilement améliorer ce texte. Et qu’il le mérite. Et particulièrement ton final. J’ignore si les autres partageront mon point de vue.
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- San
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C'est vrai que les dialogues ne sont pas son point fort. Mais c'est surtout pas mon point fort à moi. Généralement mes dialogues font deux lignes, et voilà. Remarque, je devrais peut-être m'en tenir à ça, effectivement.
La fin est exactement comme je la veux, c'est à dire déprimante. Décevante, et aussi, hmm... le héros, c'est vraiment un con. Voilà. Alors je suis tout à fait consciente que ça ne doit pas faire plaisir à lire du coup
Par contre je vois que tu t'es posé tout plein de questions, et je suis contente parce qu'au final c'est surtout ça le but de ce texte.
Le secret pour conquérir le coeur (et le corps) des femmes... Hmm... Il faudra que j'y réfléchisse. Manifestement Bekky ne l'avait pas, mais ça c'est normal. Non, je dirais que c'est simplement cultiver ce qu'on est pour que ça soit un beau jardin, harmonieux et qui donne de beaux fruits. Voilà le secret pour conquérir le coeur d'une femme. J'en parlerai dans mon prochain texte s'il est question de jardinage ou de botanique
Merci pour ton commentaire Zara, ça m'a fait marrer. Oui il y a plein de personnages. J'ai mis en scène des gens autour de moi. Et oui l'homme est niais, il y en a qui ne servent à rien, il y a plein d'actes manqués, de pistes qu'on suivra peut-être ou pas mais on n'en sait rien... C'est une tranche de vie médiévale, si l'on peut dire, avec son lot de faits sordides et mystérieux, et son lot de banalités ou de clichés éculés.
Ce qui fera peut-être un peu passer la pilule, c'est que je l'ai écrit sur le même pitch que mon précédent Switch (une histoire d'espionnage, je sais pas si ça te dit qqch) : vous vous réveillez un matin, vous avez changé de sexe. Le récit prend fin au bout de 24h. Voilà du coup. J'avais pas envie d'être un super héros ce matin là, juste un chevalier un peu raté qui glandouille et déçoit les gens autour de lui. Pour voir comment ça fait Ben c'est intéressant, et ça fait poser plein de questions!
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- Zarathoustra
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Justement, c'est comme ça que j'avais envisagé la lecture. Mais c'est aussi ce qui m'a perturbé parce que justement je ne m'y retrouve pas.Ce qui fera peut-être un peu passer la pilule, c'est que je l'ai écrit sur le même pitch que mon précédent Switch (une histoire d'espionnage, je sais pas si ça te dit qqch) : vous vous réveillez un matin, vous avez changé de sexe
Mais je crois que j'ai pigé la grille de lecture. J'y reviendrai. Mais avant je vais t'expliquer pourquoi le texte ne peut pas fonctionner comme tu l'imagines. D'abord, le titre que tu proposes induit en erreur. J'ai vraiment chercher à lire le texte avec cette notion de switch, or il ne parle pas de ça, ni le montre, ni ne le fais partager. Tu mets ici plus en scène un travestissement.
Dès le moment où je lis avec cet état d'esprit, tout le texte s'éclaire. Si ton personnage est une femme déguisée en homme pour essayer de séduire des femmes (parce qu'elle se pose des question sur sa sexualité (et je suppose que le nom de Yoskoline peut donner lieu à une autre interprétation de la scène des lavandières) ), ça fonctionne et le texte est limpide et finalement assez bien construit (sauf sur certains points très importants mais j'y reviendrais) et surtout il devient plus intéressant que les clichés avec lequel tu joues ou flirtes. Si tu mets en scène vraiment une femme dans un corps d'homme, ça ne fonctionne pas, parce que le texte devient très confus.
D'abord, dans cette logique, tu devrais être attirée par les hommes et donc jouer avec le trouble de cette homosexualité. Ensuite, tu ne mets pas en scène le trouble de ce nouveau corps. Il n'y a pas une question. Donc on est face à quelqu'un qui ne se pose pas de questions dessus, donc ça veut dire qu'il a toujours été un homme. C'est vraiment pour moi le truc rédhibitoire pour proposer sur cette lecture. Un texte qui propose un vrai "switch" de sexe et donc de corps ne devrait traiter que de cette question. Or ton texte l'occulte comme si ton Alexandre avait toujours eu ce corps. Donc ces (et ses) questions deviennent immatures.
La seule scène où c'est un peu mis en scène, c'est la première séquence. La seconde ne fonctionne plus, parce qu'elle devrait montrer la difficulté d'Alexandre de se comporter en homme. Or ici, tu mets davantage en scène les autres hommes. Ton Alexandre est trop passif, mais tu ne mets pas en scène la passivité. Je m'explique, tu aurais dû mettre en scène son voyeurisme sur les hommes. Il regarde les hommes pour apprendre à faire l'homme (et d'ailleurs, cela devrait être le cas aussi pour le travestissement). Ici, tu déplaces bizarrement le point de focal sur l'animation de la taverne qui devient le sujet de la scène (ce qui est très perturbant pour le lecteur qui cherche à comprendre un texte sur un switch). A aucun moment, nous n'avons le ressenti ou le regard d'Alexandre. Nous avons une auteur qui veut donner vie à sa scène et qui y parvient mais qui oublie son sujet et le lecteur en route.
La dernière scène le traite, mais honnêtement, il faut que tu la revois entièrement. Y a tellement de chose à dire ou à écrire, à faire partager, que tu ne peux pas te contenter de ce simple dialogue.
Justement, il faut prendre le taureau par les cornes et te poser les bonnes questions sur tes dialogues. Relis le sujet qu'on avait lancé avec Vuld. Vraiment, on peut progresser rapidement une fois qu'on comprend pourquoi ils ne sont pas bons. J'ai moi aussi longtemps cru écrire de bon dialogues... qui ne l'étaient pas.C'est vrai que les dialogues ne sont pas son point fort. Mais c'est surtout pas mon point fort à moi. Généralement mes dialogues font deux lignes, et voilà. Remarque, je devrais peut-être m'en tenir à ça, effectivement.
Tu sais quoi? Tu devrais vraiment la proposer dans Scriptorium pour qu'on la travaille. Il faut vraiment que ce soit le climax du texte. Pour moi, son point fort essentiel reste seulement la pirouette finale. Et on tacherait de t'aider pour les dialogues. OU au moins à en mettre moins. Ou autant mais mis en scène différemment.
Pour ma part, rien qu'avec cette scène, je vois toute une nouvelle entière tellement les enjeux peuvent être puissants (et je l’appellerais La Prisonnière Et du coup, à la fin, on ne saurait pas si le titre fait référence à la prisonnière avec les chaines ou la prisonnière emprisonnée dans son corps d'homme L'idéal serait aussi d'indiquer que celle avec la chaîne serait en fait libre, justement parce qu'elle connait parfaitement son corps. Quitte aussi à mettre en scène de la domination/soumission et montrer que le Maître est en fait la Soumise dans ce jeu. Je ne sais pas si ça te parle (si c'est le cas on pourrait tenter de l'écrire à deux)).
Au contraire, ça m'a fait très plaisir de le lire! Les hommes sont souvent des gros cons avec les femmes, normal qu'on prenne des baffes quand elles le peuvent. Voire carrément de grosses mandales bien musclées.La fin est exactement comme je la veux, c'est à dire déprimante. Décevante, et aussi, hmm... le héros, c'est vraiment un con. Voilà. Alors je suis tout à fait consciente que ça ne doit pas faire plaisir à lire du coup
En toute honnêteté, je ne pense pas qu'il donne envie de se poser des questions. Je l'ai fait parce que je te connais et que je suis ici pour discuter de textes. J'aurai lu ce texte dans un autre site, sans te connaitre, je me serai juste contenter de faire: gneu?Par contre je vois que tu t'es posé tout plein de questions, et je suis contente parce qu'au final c'est surtout ça le but de ce texte.
Pourquoi? Parce que tu ne mets pas en scène ton sujet, ni tes enjeux. Ca part dans les sens. Et on ne peut pas comprendre le texte sauf parce que tu lui as donné un titre qui éclaire un peu, mais qui met, à mon sens, le lecteur sur une mauvaise voie, si bien qu'à la fin, du moins moi, j'étais déçu de ne pas avoir eu droit au sujet censé être proposé.
Et puis, tu annonces un switch mais tu ne le traite pas. Parce qu'un switch aurait donné un point de vue beaucoup plus intériorisé. Or le seul passage où tu montre cette intériorité, c'est quand tu dis qu'il aime se balader dans les bois ou qu'il a faim. On peut pas dire que le "switch" est traité avec ça et si peu...
Là aussi, tes fausses pistes et la multiplication de tes personnages, plutôt que de faire "tranche de vie", contribuent à donner l'impression de lire un grand foutoir que l'auteur ne s'est pas même donné la peine d'organiser pour le lecteur... Je formule très brutalement les choses, mais c'est pour te pousser à te mettre un peu à la place d'un lecteur. Ton texte est court, il ne peux pas partir dans tous les sens, développer des fausses pistes, surtout quand il ne met pas en scène son sujet et les enjeux qu'il propose. Tu sais, même quand on explique lourdement les choses, le lecteur ne comprend pas souvent (j'en sais quelque chose ). Et surtout, tu ne montres pas une vraie tranche de vie, sinon tu aurais longuement parler des trajets à pieds du chevalier. Cela aurait même dû être l’essentiel du texte. Donc ce n'est pas une tranche de vie, mais une succession de trois scène avec de courtes transitions. Et telle que tu organises le texte, on comprend que les 3 scènes en question sont celles censées être importantes sinon tu n'aurais pas insisté autant.
En fait, il manque une vraie entrée en la matière à ton texte. Tu ne peux pas le débuter ainsi si ce que j'y ai perçu est juste. Tu dois soit mettre en scène le switch (mais je suis d'accord, le texte perdrait sa pertinence par rapport à ce que tu souhaites dire). Soit tu dois créer une sorte de jeu avec ton personnage pour nous faire comprendre que ce n'est pas un homme. Et là, ton texte devient intéressant par rapport à son propos. Tu ne le dirais pas, mais tu jouerais avec le lecteur.
Enfin, surtout vu l'état d'esprit avec lequel tu as abordé le texte, j'ai du mal à comprendre pourquoi tu ne l'as pas écrit à la première personne. Certes, ton "il" est une façon de rester pudique, mais j'aurai trouvé plus intéressant que tu ailles plus loin dans l'impudique (quitte à te créer un personnage qui ne soit pas totalement toi). Pour ma part, je trouve très plaisant, voire amusant, d'utiliser un "je" qui n'est pas moi. Et de partir de choses parfois intimes et de leur tordre le cou pour contribuer à vraiment donner vie à un autre "moi".J'avais pas envie d'être un super héros ce matin là, juste un chevalier un peu raté qui glandouille et déçoit les gens autour de lui. Pour voir comment ça fait
Bref, je trouve ton texte (encore une fois si j'ai fait mouche, mais te connaissant maintenant un peu mieux, je doute fort de faire un gros hors sujet ) vraiment intéressant sur ses idées mais trop gâché par la relative désinvolture que tu manifestes à l'égard du lecteur. Dis-toi qu'il ne te connait normalement pas. Moi, j'aime bien utiliser des méta-discours au début qui ont vocation à la fois à donner le décor (et normalement très explicitement ce que cachera le texte) et à noyer le poisson et dans lequel je m'amuse beaucoup en pensant à la tête du lecteur. Je crois que ce sont des passages que tu n'aimes pas trop dans mes textes, mais tu devrais une fois le tenter pour découvrir le côté jubilatoire qu'il y a à les écrire.
Je crois que tu fais erreur. A aucun moments ton intention est de nous faire partager une tranche de vie. Bon, on va dire un peu, j'ai bien compris ton esprit. "Je me lève en tant que chevalier et je je 'amuse à écrire autour de ça". Tu as voulu faire autre chose, avec une dimension très personnelle (et qui est beaucoup plus intéressante que l'aspect "tranche de vie"). Retire les clichés qui ne servent pas ton vrai thème et les fausses pistes, et ton texte n'en sera que meilleur. OU alors écris nous une saga. Mais pas une nouvelle aussi courte.Et oui l'homme est niais, il y en a qui ne servent à rien, il y a plein d'actes manqués, de pistes qu'on suivra peut-être ou pas mais on n'en sait rien... C'est une tranche de vie médiévale, si l'on peut dire, avec son lot de faits sordides et mystérieux, et son lot de banalités ou de clichés éculés.
Bref, ton texte propose en fait un jeu, assume-le et mets en scène ton jeu au lieu de donner plein de fausses indications inutiles qui détruise la portée finale que le lecteur peut trouver. Une fausse piste pour jouer, c'est intéressant si c'est dans une intrigue policière mais dans la logique de ton texte, dis-toi que toute piste inutile a lieu d'être effacée. Le lecteur dispose de trop peu de mots ici pour faire le tri, c'est à toi de le faire, non à lui. Lui, quand il te lit, il fait cette hypothèse que tu l'as fait, donc tout ce que tu laisses est censé nous mettre sur la bonne voie, pas de nous faire poser des questions qui n'ont aucun rapport avec la portée du texte ou ce que tu veux obtenir. Tu sembles le prendre avec désinvolture mais c'est essentiel. Vuld te parlerait du pacte de Lecture et il aurait raison; Tu ne peux pas briser le pacte de lecture pour le fun. C'est sérieux. Mais on peut le respecter sans se prendre au sérieux et jouer avec le lecteur. Mais un jeu implique des règles (et me^me moi, je ne sais pas si je les poses bien pour le lecteur dans mes textes).
Donc je t'en supplie, essaie de revoir un peu ton texte! Vraiment, il le mérite et tu verras que c'est loin d'être inintéressant. On apprend beaucoup dans ce travail de réécriture. Tu verras! En tout cas, je suis prêt à t'aider.
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- San
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- Zarathoustra
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Bon des titres en vrac:
Le Chevalier qui ne savait pas (encore) aimer les femmes
La nouvelle épée du Chevalier Ou une épée tombée du ciel (avec quelques aménagement succins au début ça pourrait carrément le faire)
La Grande Découverte du Chevalier
Un chevalier pas comme les autres
Ce qui se cache sous l'armure du chevalier
Le Secret des femmes
Au travers des yeux d'un homme (ça te rappelle quelque chose? )
PS: j'étais sérieux dans ma proposition de travailler ensemble sur ton texte. J'ai déjà plein d'idées à te suggérer.
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- San
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PS : je sais Zara, mais moi j'ai pas le temps là
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- Iggy Grunnson
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Déjà, je dois dire que j'ai adoré les 2 phrases d'introductions:
Il n’est pas meilleur petit déjeuner que celui pris au beau milieu de la nature. Les rayons du soleil remplacent alors admirablement ceux du miel, pour le voyageur qui n’a pas prévu de tartines.
C'est tout bête, et pourtant ça marche du tonnerre. Bon, pour être honnête, je ne crois pas avoir vu grand chose d'aussi mémorable par la suite au niveau du style (il faudrait peut-être que je me replonge dans le texte ceci dit), mais la première impression est très bonne.
Pour le reste, j'ai bien apprécié ma lecture. Pour moi, il n'y a pas besoin d'expliciter la notion de switch : le texte se comprend tel qu'il est, et joue en permanence sur l’ambiguïté, que ce soit sur le genre du protagoniste, sur son caractère héroïque où sur la véritable nature des personnages qu'il rencontre. Le ton reste suffisamment léger pour qu'il n'y ait pas besoin de s’appesantir sur ces questions... Pour un peu, je me serais cru devant un film de Paul Verhoeven, que ce soit pour cette ambivalence de personnages volontiers amoraux, pour le côté cru (toutes proportions gardées) et pour le ton résolument féministe.
Là où je rejoins Zarathoustra en revanche, c'est sur la fin. Autant dans l'ensemble je n'ai pas été choqué par les dialogues, autant je trouve la conclusion un peu faiblarde : "tu devrais aller lui parler", c'est un peu limité comme conseil... Ca mériterait d'être retravaillé un peu pour offrir à ce texte la conclusion qu'il mérite.
J'espère ne pas avoir trop dit de bêtises en écrivant cette critique sur la base de mes seuls souvenirs, et je te remercie pour la lecture!
Iggy
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- San
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Des idées pour la conclusion? (en vrac?)
Merci Iggy pour ton retour Je suis vraiment contente que tu aies relevé les deux premières phrases, j'en suis assez fière
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- Iggy Grunnson
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Des idées pour la conclusion? (en vrac?)
Hum, je ne sais pas trop...
Peut-être que le conseil de Bekky au chevalier pourrait être d'abandonner son look de gros dur et de révéler à sa bien-aimée sa vraie nature sensible ? Ca permettrait de broder sur le thème du texte, et ironiquement le retournement final (il laisse tomber Bekky plutôt que de se battre honorablement pour elle, comme devrait le faire un chevalier) pourrait apparaître comme le héros prenant un peu trop au pied de la lettre le conseil de la captive !
Iggy
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- San
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Edit : voilà qui est fait. Mais je sais pas si c'est vraiment mieux
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