Dude [Décembre 2004]

Première incursion étrangère dans le monde de Lint, par Dude, donc.
Ce texte, aux bons relents de western, avec sa mine abandonnée, est avant tout, à mon goût, un sublîme texte d'ambiance. Qu'il se passe dans le monde de Lint ou dans un autre importe peu, en fait.
Les émotions de Flint sont parfaitement décrites. On ressent jusqu'à son moindre frisson. De ce point de vue, c'est parfait. La rencontre est également parfaitement menée, et la réaction de Flint (au début comme à la fin de la rencontre) est saisissante de réalité.
A part ça, pas grand chose à dire, si ce n'est que certaines tournures de phrase pourraient être améliorées, comme dans tous les textes ...

Poussière d'or :

Un texte que j'ai beaucoup aimé et qui devrait figurer en bonne place dans mon top 3 ! La référence aux peurs de l'enfance dans l'ouverture du texte est très subtile et donne le ton à la premiere partie du récit. La montée de la peur est très bien rendue, presque Cthulhienne, utilisant un vocabulaire recherché ! La mine et la sensation d'opression sont décrites avec aisance, le lecteur est vraiment impliqué dans le texte. L'apparition de la taupe est un point de soulagement et de surprise tout a fait valable et bien vu, mais si j'ai quelque chose à reprocher a ce texte, c'est de ne pas avoir dissimulé d'horreur véritable derriere l'horreur imaginaire... La fiction aurait pu rejoindre le reel, la taupe aurait pu précéder le monstre que l'on imaginait !
La fin est un peu moins reussie que le reste du texte. Le justicier, en effet, est trop fade a mon gout, meme si cela fait partie de son caractere.
Enfin, une question au Dude-bédéiste : j'ai cru discerner un soupçon d'influence de l'album "La ville fantome" de Morris, une aventure de Lucky Luke dont l'intrigue rejoint les points principaux de ce texte. J'ai bon ou je suis a coté de la plaque ?

J'a lu cette bédé il y a un moment (Luky Luke est un classique! )

Pour ce qui est de ce texte, je dois dire que l'intrigue est très secondaire. D'ailleurs on peut la résumer en deux lignes (en écrivant gros ). C'est surtout une occasion de tester un style, de me familiariser avec le monde de Lint (même si comme l'a dit Gulix, le fait que l'histoire se passe dans cet univers est assez peu important), et de m'éloigner des rives explorées avec l'Ombre de Morrslieb et l'emploi de la première personne. J'ai voulu surtout appuyer la thématique du western et celle de la peur et des romans d'épouvante.
Quant au personnage du Gentleman, il est volontairement "extrême", car ils sont à la limite du véritable super-héros (prouesses physiques, rapidité, force....). Mais bon, j'ai peut-être trop forcé le trait: j'en fais presque une créature surnaturelle, un ange vengeur surgi de nulle part.
Sinon, le coup de la taupe excavatrice est certes un peu facile mais bon, c'est le genre d'histoire qui se prête à ce type de scène (presque un passage obligé .

Merci de vos commentaires!

dude

Poussière d'or


Retranscrire la peur dans un texte est rarement chose facile, et c'est un défi que Dude relève avec brio, d'autant que c'est, pour autant que je sache, sa première incursion dans ce genre sur Chroniques.
Il apparaît clairement que l'exercice est purement stylistique, et sur ce plan, il n'y a pas grand chose à redire. A la limite, d'aucuns pourraient trouver les descriptions parfois un brin trop grandiloquentes et le style légèrement surchargé dans certaines tournures, mais c'est vraiment pour pinailler, d'autant que, la plupart du temps, le caractère hyperbolique de la narration contribue positivement à l'aspect onirique du texte.
Je ne reviendrai pas sur toutes les qualités de la narration, l'essentiel ayant été dit de ce côté.
Le problème avec la fin, à mon humble avis, n'est pas tant l'aspect parfait du gentleman, qui colle relativement avec l'image presque (voire carrément) "comics-ienne" de certains personnages d'Iggy, mais le fait que ça arrive un peu comme un cheveu sur la soupe par rapport à l'ambiance de ce qui précédait. Disons que, l'ayant lu juste après The Southern Trees, ça m'a donné une impression de "pièce rapportée" de Lint, visant plus ou moins à ramener un texte d'univers indéfini dans un cadre précis. Je ne sais pas si c'était là l'intention d'origine, mais c'est toutefois comme ça que je l'ai ressenti.

En tout cas, le travail sur l'écriture est absolument (ou presque, mais il y a toujours un presque) irréprochable, et effectivement on sent que ça s'écarte de ce qui avait été fait auparavant dans Morrslieb. Lorsque Dude nous fera un texte possédant un tel niveau d'écriture mais ne se limitant pas à un exercice de style, il y a de très, très fortes chances pour que ledit texte aterrisse dans mon top 3. Pour cette fois, je pense que ça ne sera pas le cas (je n'ai pas encore tout à fait arrêté mon choix cependant), mais il n'est vraiment pas loin derrière.

Je suis en accord avec les critiques précédentes. Le style est soigné et intéressant, mais il manque une intrigue solide pour que le texte puisse se développer.

Poussière d'or est un texte que j'ai beaucoup apprécié. D'abord parce que l'ambiance y est sombre et aussi parce que ton style est excellent (selon moi). Zara dit que tu répétes trop le nom "Flint", et j'avoue que si je n'avais pas lu la critique avant ton texte, je n'aurais peut être pas prété attention à ce détail.
Je trouve par contre que la fin est trop...simple. Elle sort de l'ambiance que tu as mis tant de mal à installer, comme si tu voulais boucler rapidement l'histoire. Trop explicative, voilà le mot que je cherchais. Il y a des non-dits tout au long du texte, et la pression monte d'elle même. Au lieu de la faire retomber à la fin, il aurait été préférable de maintenir cette pression, par le doute du lecteur. Par exemple, je n'aurais pas décrit la mort du héros, je l'aurais supposé, insinué. Le dernier paragraphe aussi m'a semblé donner trop d'importance au "justicier", qui vient finalement éclairer ce monde de ténèbres, pour le plus grand désarroi du lecteur.
Ce qui n'empeche pas que l'ambiance avant cela est rendu parfaitement. D'ailleurs je pense que ca fait monter Poussière d'or sur mon podium.

Gilfuin, qui a peur maintenant.