Haleks [Décembre 2004]
- L'étrange Monsieur K
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Note : critique à peu près spoiler-proof, vous pouvez lire le début pour vous faire une idée sans craindre de vous gâcher le plaisir.
Le premier texte que j'ai lu de cette nouvelle MAJ ... autant dire que si tout est à ce niveau ou presque (et, après lecture de Gladiatrice de Gulix, ça m'a l'air bien parti pour être le cas), cette MAJ tant attendue ne l'aura clairement pas été pour rien !
Dire que je suis enthousiaste est un doux euphémisme. Déjà, j'hésite à classer ce texte dans la catégorie des one-shot, vu qu'il s'agirait bien plutôt d'une série entière en un bloc : les statistiques de Word ont confirmé mon impression puisqu'il y a là la bagatelle de 14000 mots (soit une vingtaine de pages) - une véritable nouvelle en bonne et due forme, donc.
Ce qui présente un avantage majeur par rapport aux oeuvres antérieures d'Haleks : ce texte-ci est "complet", il ne s'organise pas autour de sa seule fin comme le font plus ou moins nécessairement la plupart des one-shot, mais au contraire prend le temps de se développer pleinement et de prendre toute son envergure ... et l'impact en est d'autant plus grand.
Car toutes les qualités habituelles des textes Haleksiens sont magnifiées, exaltées par cette approche, et son univers prend véritablement vie, mieux encore que dans A.H.2 qui était pourtant de toute beauté.
Et pourtant, on sent encore du potentiel de ce côté qui n'attend que d'être exploité - après avoir lu ce texte, j'avoue être enclin à fantasmer sur ce que pourrait donner une série entière écrite par toi en ce moment, c'est-à-dire 6 mois plus tard et avec toute l'expérience supplémentaire qui va avec ...
Pour en revenir au texte lui-même, dès les premières lignes, j'ai été entièrement conquis par le style d'écriture. Après quelques mots à peine, on voit déjà se dessiner tout un monde devant nos yeux, lequel ne cesse de s'enrichir par la suite, grâce à des descriptions toutes plus éloquentes, justes, et parfois poétiques, les unes que les autres, qui font qu'une fois entré dans le récit, il est bien difficile d'en ressortir avant la fin. L'exploit de nous faire ressentir à la fois les sentiments du personnage et ceux qui imprègnent son univers même est sans cesse renouvelé, pour notre plus grand plaisir.
Je ne saurais dire grand chose d'autre sur ce point, puisque la performance est ici absolument irréprochable.
S'il est un point que je me permettrai de critiquer, car il dépare un brin par rapport au reste, c'est au niveau de la deuxième partie du récit, quand le héros se retrouve dans une "nouvelle situation" (spoiler-proof inside ). En effet, la transition est, à mon humble avis, beaucoup trop rapide, de même que la décision du héros de l'accepter et de faire avec - cette seule scène serait à revoir (même si je sais bien que c'est légèrement ridicule à dire 6 mois plus tard ) sur l'ensemble du texte, à mon humble avis, d'autant qu'on ne comprend pas trop où elle se passe, et où le passage en monologue qui la précède apparaît et disparaît un peu trop brutalement vis-à-vis de l'enchaînement des événements.
D'ailleurs, dès cette transition, il y a une prise de recul par rapport au héros qui n'est pas assez graduelle : alors qu'avant l'accent était beaucoup mis sur ses émotions, sa nostalgie, ainsi que ses sensations (migraines ...), sa condition, qui mériterait largement d'être détaillée, ne l'est que par endroits, dans des situations particulières, avec moins l'aspect "description d'éléments du quotidien" qu'on pouvait trouver au début. Du coup, on n'a pas vraiment idée de ce qu'implique véritablement sa nouvelle situation, alors qu'elle devrait apporter beaucoup de choses inattendues.
C'est vraiment la seule chose critiquable que j'ai réussi à trouver, mais du coup je préfère un peu la première partie à la seconde, à part la fin.
Pour ce qui est du fond, maintenant, il y a un point à la fois positif et négatif : c'est un univers typiquement Haleksien. Si certains thèmes sont beaucoup mieux développés, de mon point de vue, que dans les versions précédentes, beaucoup de questions restent les mêmes, ou assez proches.
Certains apprécieront, d'autres moins - pour ma part, si je n'ai rien contre ces thèmes (bien que la variété ne fasse pas de mal - à part ses chanteurs, peut-être ), c'est plutôt la véhémence du message qui m'a un peu turné off (si l'on m'excuse le barbarisme à but humoristique) : le manichéisme auquel ça confine par moment est un peu flagrant, avec la société toute mauvaise et les utopistes tout bons.
Fort heureusement, la fin est bien pensée sur ce plan, vu qu'elle prend assez de recul sur la question pour effacer l'image d'un discours bateau.
Au final, en dépit de mes quelques critiques (parce qu'il faut bien critiquer malgré tout), je garde une impression entièrement positive de ce texte vraiment remarquable qu'est la Cage firmament, et, s'il est difficile de dire au bout de deux lectures ce que sera mon top 3, il est fort probable qu'il s'y retrouve au final.
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- Kundïn
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Encore un petit bijou de SF signé Haleks. J'ai tout lu d'une traite, scotché à l'histoire, et envahi par les mêmes sentiments qui naissent à chaque fois que je lis un texte de Haleks : admiration devant tant de qualités, dépit lorsque je fais la comparaison avec mes propres textes, car je me dis que je n'atteindrai jamais un niveau pareil dans l'écriture !
Bref je suis très admiratif, c'est vraiment du très bon boulot.
Pour en revenir au texte en lui-même : sur le plan de la langue, il n'y a pas a s'attarder dessus, c'est quasiment parfait (sauf deux ou trois erreurs relevées ça et là et qu'il me serait fastidieux de rechercher) ; le vocabulaire est très riche sans jamais pourtant désorienter le lecteur, l'assimilation est tout à fait aisée et fluide, bref un texte en très bon français qui donne envie de manier la langue aussi bien.
Pour ce qui concerne la trame de l'histoire : on est effectivement proche des thèmes chers à Haleks, dont celui, récurrent, de l'androïde ( "l'homme-robot") qui est traité, cette fois-ci, d'un point de vue totalement novateur puisque le personnage principal est un ancien humain qui devient robot. Cela amène de nouveaux questionnements, assez profonds tout en évitant d'être soporifiques bien au contraire. Le texte se lit avec plaisir, et l'interiorisation est parfaitement réussie.
Le seul gros défaut du texte à mon avis réside dans sa fin. Après la "sortie" à l'air libre de Haleks, la narration change de type : passant d'une analyse intérieure à une description beaucoup plus externe des actes du personnage, le texte perd en profondeur et devient plus commun. Cela commence à ce passage :
Après ce passage, le texte s'essoufle un peu et l'on ne retrouve plus la force des premiers paragraphes, même à la toute fin, ce qui est assez dommage. Entendons-nous bien : le récit reste de très bonne qualité, mais j'ai perçu une baisse à ce moment-là, sans pouvoir précisément mettre le doigt sur ce qui avait changé.Un jour il fut désigné pour partir sous les agglodômes avec deux Vongaïs et en ramener toute la nourriture qu'ils pouvaient. Il s'agissait de missions dangereuses pour les télépathes qui couraient le risque de s'exposer aux regards ; le secret était leur seule défense contre les Chasseurs de Fantômes, avides de mettre la main sur leur mémoire et de la fouiller, décortiquer à la recherche d'informations sur les Désincarnés. Et cela n'était pas moins dangereux pour Haleks - les androïdes sauvages (comme on désignait les machines sans propriétaire) étant systématiquement abattus ou capturés ; mais aussi, il craignait désormais les mêmes ennemis que les Sans-Corps.
A part cela j'ai vraiment apprécié cette longue nouvelle, qui figurera sans doute en bonne place dans mon classement final.
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- Gulix
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- Messages : 1531
Alors, en effet, c'est du pur Haleks. On retrouve parfaitement sa marque de fabrique, ses thèmes de prédilection, ses ambiances crasseuses (au début), et tout et tout. Mais je pense que ce texte est mieux maîtrisé que les précédents, dans le sens où, comme l'ont souligné les deux autres, le texte ne se base pas uniquement sur une fin surprenante (comme AH 2 par exemple), mais qu'il s'agit bel et bien d'une histoire, point barre.
Par contre, contrairement à Kundin et K, le passage qui ne m'a pas trop convaincu est celui qui se déroule dans le Salon Rouge. J'avais l'impression que le personnage était déjà désincarné. On aurait dit que lui-même se sentait hors de lui-même. C'était peut-être voulu, mais j'avoue avoir eu quelques difficultés avec ce passage.
Le second passage qui pêche également est celui de l'attaque. C'est court, mais surtout, c'est assez plat, au niveau de la narration. Dommage...
Un texte qui risque aussi d'arriver dans mon Top 3... mais j'ai passé un meilleur moment de lecture avec AH 2
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- Zarathoustra
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- Messages : 2081
Concernant la structure, on a un résultat que je trouve aussi assez experimentale; Elle faite autour de scènes parfois hétéroclite qui donne pourtant corps à un véritable personnage et une histoire, voire une vision du monde complète.
L'histoire en elle-même tourne autour de problématiques classiques dans l'univers d'Halek mais il y a la volonté de développer son propre univers, de construire une histoire originale. Si on trouve encore des réferences (le début me fait toujours pensé à Blade Runner) et que la trame sur certains points reste classique, le véritable intérêt n'est pas l'histoire en elle-même lais la manière dont elle est raconté, par le travail sur les mots et les sensations. Si chacun de nous a, entre le scénario, l'action, les personnages, les sentiments ou le fond de l'histoire, ses petites préferences, je dirais qu'Halek se concentre sur les sensation. On perçoit l'exterieur à travers un gros travail sur les sens plus que sur les pensées en elle-même des personnages. Bien sûr il y a une lecture métaphorique sur notre propre monde et un vision très noire et pessimiste (à la quelle on peut adhérer ou pas) qui matérialise un niveau de pensée, mais elle se fait par petites touches, par un jeu sur les décallages, par un choix très précis du vocabulaire et la structure même des paragraphes.
Par contre, si on t'avait, par le passé, fait un reproche sur l'originalité de tes histoires, ici, ce n'est pas vraiment fondé car l'enjeu est ailleurs.
Tout ceci rend l'effort de lecture assez dense. On ne peut pas comprendre le texte en le lisant "à la légère". Pour ma part, je l'ai lu en plusieurs fois car je n'étais pas toujours dans l'esprit pour le lire. D'une part, les thématique abordées, très SF, ne sont pas du tout mon dada, mais aussi parce que c'est une lecture exigeante qu'il demande et que l'ayant pris le soir après une journée de travail, je n'avais pas le niveau de concentration nécessaire. Ce n'est pas un reproche, d'ailleurs, j'appréccie ce type de livres, même si ma vie actuelle ne me permet pas de m'y plonger aussi souvent que je ne le souhaiterait.
Concernant un one shot, je pense que tu recherches peut-être une intensité forte trop systématiquement. Pour obtenir un résultat à la hauteur de ton ambition, tu places systématiquement la barre très haute. ce que j'aime, c'est que ton travail rend parfois l'histoire quasi abstraite. Honnêtement, on pourrait résumer le texte en dix lignes. Mais en le faisant, on passe à côté de l'essentiel: la création d'un personnage cohérent, passablement dépressif, pour lequel tout ce qui peut donner sens à la vie semble être abstrait ou vide. L'Autre est un étranger et le monde autour duqeul il évolue profondément hostile. La musique, les rapports humains, la société sont montrés comme autant d'éléments qui le rejètent. Je ne suis personnellement pas forcément d'accord avec cette vision qui se dégéage, mais force est de reconnaître que c'est fait de manière très crédible et original. C'est pas forcément explicitement dit mais ce travail de sappe est permanent.
Pour en revenir sur la densité du style, je pense que dans un one shot, il aurait été intéressant d'aménager des pauses. Même les scènes d'actions sont traités sur ce mode, ce qui les rend aussi assez abstraites (d'ailleurs j'ai beaucoup aimé ce traitement). Mais, il y aurait eu des moments de pause (des dialogues peut-être?), je pense qu'il y aurait eu aussi un effet de mise en valeur. La difficile de dire quelle est la scène la plus forte, elles sont toutes traités avec la même intensité. C'est peut-être là que je trouve le principal reproche (qui est plus un excès de qualités en soi ). Bien sûr, personellement, je serais plus adepte de quelque chose de moins pessimiste mais chacun ses convictions.
Tout ceci fait qu'il est difficile de juger ce texte avec les mêmes critères des autres textes. La seule chose qui puisse ponderer son excellence, c'est éventuellement l'inétrêt qu'on porte sur ses thèmes, ce qui est mon cas. Les robots, les mondes futuristes ou cyber me brancent pas trop. je ne lirais sans doute pas un livre entier dessus mais si je fais abstraction de tout ce qui n'est pas purement SF dedans, je ne peux que contater que je prendrais grand plaisir à lire (pas tous les jours mais notamment ceux où j'ai envie de me confronter à un texte, c'est à dire avec un auteur qui me demande d'être exigeant avec moi-même)..
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- dude
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- Messages : 624
Que dire?
L'ambiance est géniale, le style coule de source, on rentre dans l'univers d'Haleks sans peine. A ce titre le dialogue entre Marcolan et Haleksambre est vraiment un petit bijou car à travers cet échange, on nous présente et le personnage d'Haleks et ses traumas, et l'univers dans lequel ces personnages évoluent! Haleks se permet quelques figures de styles bienvenues, bien intégrées dans le récit et dont la présence n'alourdit jamais la narration (allitération, comparaisons filées, notamment entre lla foule dense et le vocabulaire se rapportant à l'eau...). Un vrai régal!
Le scènario est intelligent et les thèmes abordés sont accrocheurs même s'ils sont quelque peu usités et parfois étalés "grossièrement" (toute proportion gardée) (un peu trop de manichéïsme avec les "moutons" et les rebelles diabolisés qui détiennent la vérité.
Le seul reproche serait d'avoir livré le récit en un seul bloc, assez difficile à lire d'une traite sur un écran. J'aurais bien vu une coupure, naturelle qui plus est, au moment où Haleks bascule dans cet autre monde. De cette façon, tu aurais pu davantage développer cette partie, très riche en l'état mais au rythme trop rapide par rapport à la première.
Enfin, ça reste un de tes meilleurs one shot (si on peut encore appeler ça un one shot!)! J'ai adoré ta façon de nous faire rentrer dans le monde d'Haleksambre. Il devient de suite familier, on ressent ses doutes, son vécu, ses angoisses, jusqu'à sa claustrophobie dans ce vase clos où il vit. Mais il y a bien d'autres idées dans cette histoire: le concept des mutants télépathes qui m'a rappelé "Total recall", les Désincarnés, la "voiture-araignée"...
La toute fin m'a plu, un peu brutale avec cet assaut inattendu, et assez pessimiste mais j'ai trouvé que ça collait bien avec le reste.
Le mot de la fin: WOW!
dude
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- Elfiriond
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- Messages : 833
Bon voilà, j'ai pris le temps de lire au moins un texte de la MAJ Je me suis dit qu'en lisant le plus long, j'aurai surement le courage de lire les autres! On vera bien! bref, la critique.
Quelque chose me chagrine a vrai dire, comme les autres: la taille. Mais pour moi, ce n'est pas trop long, c'est trop court. Pas que j'en redemande comme un affamé car ce n'est pas le texte d'Haleks que j'ai préféré, c'est plutot que je me dit qu'en faisant plus long, tu aurais la possibilité de poussé beaucoup plus loin la réfléxion.
En ce moment, j'en bouffe et j'en rebouffe de l'IA de la télépathie, des robots et du cyberpunk: Asimov, Ghost in the Shell (BD puis film (époustouflant!!! Je voulais le revoir mais plus en salles cry: )), Dantec Les racines du mal...
Bref, de la très grosse pointure et je commence peut être à être blasé (zut!)...
Ce qui aparait dans ces differentes oeuvres, c'est un contexte très précis, détailler à l'infime, mais sans pour autant être inutile. C'est juste profond.
Ce qui m'apparait avec les Vongaïs (on dirait des Cthulhus mineurs MDR), les traqueurs de fantomes, les désincarnés, les mutants, etc... C'est que ça fait un peu "carton patte", comme un décord un peu trop facil, tout est trop bien déterminé (le voile sur les Vongaïs se lève trop vite...). Trop pratique, trop utilitaire et non identitaire si les mots que j'utilise veulent dire quelque chose... Cela ne colle pas avec la précision micrométrique de Andro.
Et justement, je me demande si la cage firmament n'est pas un conte futuriste.
Une sorte de Finebune en argent quoi.
Ce qui me met le + sur cette idée, c'est que Haleksambre, anime le robot sans la moindre énergie. Ca ressemble à je ne sais plus quelle dessin animé ou un robot cherche un coeur, ou un truc comme ça (c'est pas Alice au pays des merveilles? Eclairez moi...)...
D'autres détails "font" conte. Le thème du ciel étoilé, l'oiseau, le départ en fusée à la fin... Le manichéisme noté par monsieur K vient étailler la thèse du conte d'ailleurs, enfin, je suis pas expert en conte, mais c'est quand même souvent manichéen, non?
Le découpage aussi: situation initiale, élément déclencheur, péripéties, dénoument...
Il manque peut être juste une morale... Ici, ce serai une morale méchament péssimiste genre:
"la nature humaine est telle que l'humain veut sa propre liberté et se moque de celle des autres"
ou
"plus on en sait, plus on est seul"
Enfin, il peut y en avoir mille differentes des morales j'imagine...
Revenons sur le robot uniquement mue par une âme. C'est interessant et plutot "novateur" comme idée. Mais c'est à la fois dérengeant... Parce que je trouve que ça rend la désincarnation "numériqueé d'Haleks inutile, si ce n'est pour pouvoir dialoguer avec son frère, mais dans ce cas, il faut nous faire comprendre que le frère lui même a demandé cette désincarnation...
De plus, puisqu'il a été désincarné en une matrice numérique, pourquoi ne peut-il pas être downloader tel quel dans le cyber cerveau du robot? Je veux dire, c'est ce qui se passe, mais d'après ton histoire, c'est une âme "seule" qui habite le robot, alors qu'elle devrait être selon toute logique accompagnées de l'IA de Haleks (qui serait elle même racine de l'âme (ou du ghost) d'Haleks).
En gros, je trouve la théorie du controle d'un corps sans la moindre énergie un peu bancale... J'aurai simplifié la chose en n'inventant pas l'histoire des détecteurs d'énergie... Bref.
Le controle du technicien par le Vongaïs ressemble comme deux gouttes d'eau au controle du secrétaire du gvrt terrien par Joseph Schwartz dans Cailloux dans le ciel de Asimov. Coïncidence?
Bon, c'est quand même un vrai régale, j'ai particulièrement aimé le passage sur l'humidité de la joue du passeur (sueur? Sang? Larmes? les 3 à la fois sans nul doute, mais aprèstout, n'est-ce pas la même chose: l'expression liquide de la douleur par le corps "humain", et c'est en même temps l'aveux de défaite du mutant qui conforte Haleks dans son sentiment d'indiference).
Le style est presque sans faille.
En gros, j'en veux 500 pages à se tordre le cerveau!!! J'adorerais surement faire un brain storming autour de ses thèmes avec toi Haleks, mais bon, y a quelques centaines de kilomètres de trop à parcourrir quoi
Elfi
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- Elfiriond
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Haleks écrit: Salut à tous, et joyeux noël (avec un brin de retard)!
Vos critiques sur la Cage-Firmament m'ont beaucoup touché et je les ai lues avec
intêret - c'est pas tous les jours que les gens se décarcassent autant pour vous
livrer leurs impressions! Merci pour vos remarques, donc. On dirait bien que ce
texte vous a pris la tête, vu la longueur des commentaires... je pense que j'ai
réussi à vous proposer un autre niveau de lecture, plus profond que pour mes
précédents récits. Et, du coup, votre propre implication en tant que lecteur et
critique, m'a permis d'en apprendre un peu sur moi; j'avais jusqu'ici assez peu
conscience de la différence de style qui existait entre Espoir d'andro
(contemplations coupables), AH2 (récit d'action assez haché) et la
Cage-Firmament : plongée dans un monde bouffi et évasion de l'humanité. A ce
titre, la remarque d'Elfi sur les contes n'est pas bête du tout, il est vrai que
certaines images se rapprochent un peu de la fable "futuriste" - même si je n'ai
jamais réfléchi à la question en l'écrivant. Il faut peut-être y voir l'effet de
vos dernières critiques sur "Asamanu" (un txt que j'avais hésité à publier étant
donnée sa médiocrité): vu le ras-le-bol (le mot est peut-être un peu fort)
exprimée devant la récurrence de mes thèmes et ambiamces pas gaies, j'ai sans
doute voulu - un peu inconsciemment - prendre un peu de recul par rapport à ça;
d'où ce ton un peu fabuleux, sans souci de vraisemblance (on n'est clairement
pas dans de la Hard-Science) qui imprègne le pessimisme de ce texte pour
finalement s'en détacher - ce qui ne se fera qu'à la toute fin...
Pourtant on n'en a jamais fini avec son écriture (avec soi-même) et en ce moment
j'ai beaucoup de mal à écrire autre chose que du "noir dépressif" matiné de
cyberpunk (LE genre pessimiste de la SF) - et pourtant je suis capable de faire
d'autres "à méchant druide, point de bonne magie", mais l'envie n'y est pas pour
le moment... Je vous avoue que je doute: dois-je me remettre à une fantaisie
plus légère (ou en tout cas moins glauque) comme le souhaitent la plupart
d'entre vous, ou m'enfoncer davantage dans ma mélasse angoissée, au risque
d'écoeurer? Si je me pose la question, c'est que j'ai pris conscience, à travers
vous, que je tourne en rond en tant qu'écrivain (amateur): j'ai plus ou moins
l'impression d'avoir réécrit plusieurs fois la même histoire sous des formes
différentes. Temps de changer de disque? J'essaie, principalement sous votre
impulsion: je bosse sur deux textes - l'un encore plus dépressif et violent
(verbalement et au niveau de l'ego du perso principal) et l'autre, une série en
plusieurs épisodes et qui fait suite à la Cage-Firmament. Je ne vous cache pas
que ce dernier me demande pas mal d'efforts, dans la mesure où, afin de ne pas
trahir la fin de la Cage-Firmament, j'essaie de ne pas retomber dans l'ambiance
de ce prologue... Résultat, la difficulté que j'éprouve me laisse à penser que
ce sera moins profond, du moins moins "immersif", que la Cage - non pas que ce
soit plus factuel, mais j'ai dû fragmenter le récit (d'ailleurs, question
structure, ça fera peut-être penser à Dune...) pour ne pas "couler" dedans.
"Couler" dedans, dans ma noirceur, c'est quelque chose auquel je suis
sensible; vos réactions, je pense, m'ont poussé à être attentif à mon
comportement dans l'écriture. Par soucis pour votre lecture, bien sûr, mais
aussi pour mon rapport au lecteur: j'ai été très surpris de constater que nombre
d'entre vous aient préféré mes précédentes productions à la Cage-Firmament; je
ne m'y attendais pas du tout vu que ce dernier récit est celui dans lequel je me
suis le plus investi (parmi ceux que j'ai publié à ce jour, en tout cas)! Autant
AH2 a été écrit d'une traite, sans prise de tête (c'était clairement pour
prendre mon pied à tripatouiller du Blade Runner), autant la Cage-Firmament est
le fruit d'une réelle implication de ma part... je pensais du coup que ce
dernier vous toucherait plus vivement que AH2 ou Espoir d'Andro. Ben non... trop
noir? trop triste? sans doute. ça en a sûrement refroidi quelques-uns parmi vous
(Zaran notamment), ce qui était tout-à-fait inattendu pour ma part. C'est
surtout ce décalage entre intentions et message perçu qui me gêne (et me
handicape, finalement) - et je crois vraiment que c'est ce que je dois
travailler... En tout cas, c'est comme ça je vois la chose et que j'interprète
vos réactions par rapport à mon dessein quand j'écris.
Pour revenir au texte: allez lire "Exterminateur 17" de Bilal! Tout est dedans,
ou presque (l'idée de la réincarnation de l'âme dans un andro, surtout), y
compris la fin à laquelle le départ d'Haleksambre 456 fait référence...
Posez-vous dans une fnac ou autre, et lisez cette BD, ça va vite, vous verrez!
Merci votre aide et bonne fêtes!
Haleks
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- MarcPhoenicis
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- Messages : 93
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- Zarathoustra
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- Messages : 2081
[/quote]Haleks écrit: Pourtant on n'en a jamais fini avec son écriture (avec soi-même) et en ce moment j'ai beaucoup de mal à écrire autre chose que du "noir dépressif" matiné de cyberpunk (LE genre pessimiste de la SF) - et pourtant je suis capable de faire d'autres "à méchant druide, point de bonne magie", mais l'envie n'y est pas pour
le moment... Je vous avoue que je doute: dois-je me remettre à une fantaisie plus légère (ou en tout cas moins glauque) comme le souhaitent la plupart d'entre vous, ou m'enfoncer davantage dans ma mélasse angoissée, au risque d'écoeurer?
Haleks
Je pense que l'écriture est quelque chose de soit récréatif soit exhorciste. Le plupart d'entre nous fonctionne sur le premier mode, tu sembles de plus en plus être sur le msecond mode. Pour moi, c'est certainement le mode qui conduit le plus vers l'Art, donc je vois pas en quoi tu devrais te censurer, d'ailleurs, ton texte me paraît, si ce n'était la longueur, tout à fait éditable dans le sens où ton travail s'apparente, non pas à un travail d'écrivain amateur comme tu le dit, mais comme un véritable écrivain.
Donc pour en revenir à ta question, tout dépend de ce que tu recherche avec l'écriture.
Personnellement je pense que tu as certainement l'ambition de dépasser ce qui est récréatif, je vois pas pourquoi tu devrais te freiner. Peut-être que la limite actuelle de ton travail (en tout cas que nous lisons ici), c'est qu'on n'est véritablement dans quelque chose qui tiebnt vraiment du roman et que tu te contente de nous livrer des nouvelles (ce qui n'est déjà pas mal), allors que tu es visiblement celui qui à le plus l'étoffe pour te lancer dans un vrai roman.
vos réactions, je pense, m'ont poussé à être attentif à mon
comportement dans l'écriture. Par soucis pour votre lecture, bien sûr, mais aussi pour mon rapport au lecteur: j'ai été très surpris de constater que nombre d'entre vous aient préféré mes précédentes productions à la Cage-Firmament; je ne m'y attendais pas du tout vu que ce dernier récit est celui dans lequel je me suis le plus investi (parmi ceux que j'ai publié à ce jour, en tout cas)!
D'abord, je troubve que tu es dur avec toi mais encore plus avec nous. On n'arrête pas de te dire que c'est génial et quuu'en fait on doit se creuser le cerveau pour trouver quelque chose à redire, et ça ne te satisfait pas! lol:
noir? trop triste? sans doute. ça en a sûrement refroidi quelques-uns parmi vous (Zaran notamment), ce qui était tout-à-fait inattendu pour ma part. C'est surtout ce décalage entre intentions et message perçu qui me gêne (et me handicape, finalement) - et je crois vraiment que c'est ce que je dois travailler... En tout cas, c'est comme ça je vois la chose et que j'interprète vos réactions par rapport à mon dessein quand j'écris.
Je crois que tu te méprends sur mes commentaires. Ils sont pour très bon. En gros, je dis juste qu'objectivement c'est excellent mais que subjectivement je me sens un peu étranger à tout ça. Il faut savoir que si je n'étais pas sur Chroniques, de moi-même, jamais je ne lirais sans doute de SF. C'est comme ça. D'ailleurs, je ne lirais sans doute pas d'HF non plus!
Donc, je ne suis pas "refroidi", au contraire je suis admiratif.
Maintenant si tu veux toucher mon "subjectif", je préfère la mélancolie et la tristesse à la noirceur et au pessimisme. Mais je en vois pas en quoi tu devrais chercher à me plaire plus qu'à un autre. Dans le cas présent, c'est en te trouvant toi-même que tu progresseras pas en cherchant à "plaire" à tout pris, surtout vu où tu places ta barre. Ce serait plus à nous de venir vers ton niveau que toi à te rapprocher du notre.
La seule remarque sur laquelle j'axe mes réflexions lorsque j'écris, c'est que je recherche à mettre en valeur certaines choses oplus que d'autres. Visiblement pas toi. Tu cherches partout l'excellence et l'intensité. C'est là où je pense que tu faciliterais la lecture d'un tel texte. En tout cas en ce qui me concerne. Mais c'est plus facile à faire me semble-t-il que de faire le cobntraire, avoir un texte plat et trouver de l'intensité.
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- gilfuin
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- Messages : 170
J'avais eu l'occasion de lire tes autres textes, et j'avoue que ce qui sautent le plus aux yeux c'est ta facilité à écrire bien, à manier le vocabulaire, les tournures, les expressions...bref, rien que ca, tu mérites déjà une palme (surtout quand on voit la longueur du texte...). Et je pense que quelque soit mon avis sur l'histoire en elle même, ton style rend le texte si plaisant que le fond peut presque passer inapercu.
Le fond justement parlons en: les histoires d'androïdes dans un monde décadent, ce n'est pas la première fois que l'on en voit (du moins pour ma part), et j'avoue être un fervant amateur de ce genre, même si je n'y trouves ici rien d'original. Je répètes ce que j'ai dit, c'est la manière dont tu décris ce monde, avec une telle clarté d'expression qui rend ce texte si différent de ce que l'on peut lire sur les chroniques. Donc si je veux parler de fond, je ne reviendrai pas sur le texte lui même mais plutot sur sa double lecture. Et sur cela, je rejoins totalement l'avis de Mr K et de Marc quant à son coté manichéen.
Au final, j'ai envie de pinailler un peu car le texte est tellement bon, que toutes mes critiques n'y changeront rien. Je ne sais plus qui était géné par la transition entre la 1ère partie du texte et la 2ème.....de mon coté j'ai beaucoup apprécié au contraire, mais j'aurais préféré un peu plus de clarté dans le monologue du frère désincarné. Je l'avais dis, c'est juste pour pinailler. Bon ya aussi d'autres remarques faites avant moi, mais je ne vois plus l'interet de répéter (déjà que je paraphrase ce qui a été dit en grande partie...).
Le vrai seul reproche (il m'en faut un) ce serait l'originalité en fin de compte. Avec ton style, si tu avais en tête des concepts novateurs en SF (je reconnais c'est difficile à trouver), ou une histoire sortant des sentiers battues (et rebattues...et rerebattues...), je pense sincérement que le mélange pourrait être magique....je reste rêveur devant cette idée. Autant pour un texte HF ou autre, l'originalité peut sembler secondaire, autant pour un texte SF, elle a toute son importance, du moins à mon avis. Mais bon, tu décris si bien cette "déshumanité" que je ne peux que te tirer mon chapeau.
Gilfuin, qui ne sait pas écrire, mais ne peut plus s'empecher de l'ouvrir.
PS: c'est que je commence à y prendre gout de dire ce que je pense...par contre je veillerai à passer en premier pour les prochaines MAJ, car là je me sens obliger de parler des défauts vu que toutes les qualités sont déjà sur-citées. La seule prison de l'homme c'est sa propre conscience...(tiens on dirait presqu'une jolie phrase...presque...).
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