Kundïn et Félis [ Février 2005 ]

J'ai déjà formulé le gros de ma critique dans la section "Travaux d'écriture" mais je vais reprendre ici ce qui fait le force de ce récit pour ceux qui n'auraient pa lu.

C'est tout d'abord le style: sobre mais efficace. On sent que les mots sont choisis avec précisions, sans volonté d'en mettre forcément plein les mirettes, mais le résultat est là: on est plongé direct dans l'ambiance et on n'en décroche plus jusqu'à la fin!

Ensuite, il y a le choix judicieux de l'abbaye comme cadre de cette enquête. Avec tout l'imagerie du culte, cette atmosphère un peu lourde et secrète, légèrement claustrophobique, avec ces gens qui vivent en reclus. Un lieu ancien, coupé du monde, qui possède un caractère éminamment mystéreiux. Bref, vous l'aurez compris, c'est un bon choix et qui ne va pas sans rappeler un livre comme "Le Nom de la Rose".

Enfin, il y a bien évidemment les références à Lovecraft, chères à Kundïn (allez lire son édito si vous en êtes pas convaincus! ) qui font la marque de fabrique de ce texte. On sent que c'est un style qu'il affectionne et dont il a acquis une certaine maîtrise (même si le texte a été écrit à deux) et le résultat est très convainquant!

Dude

Brrrr.... Que voila un joli réçit, plein de joie de vivre et de bonheur !!!! Effectivement, maintenant que Dude le dit, les références à Lovecraft sautent aux yeux (je suis d'autant plus coupable que je ne lis plus que ça depuis un mois, et que j'en suis moi-même un fervent admirateur!!). Mais bon, on mettra ça sur le compte de la fatigue....
Le style est conçis, clair, et sans détour, et ça donne une bonne dynamique au texte: le réçit avance, ne traîne pas, et captive donc efficacement le lecteur. Le seul défaut qui me viendrait à l'esprit (qui n'en est d'ailleurs même pas un....), c'est que l'imagination de l'auteur n'est pas mis assez tôt à contribution. Je m'explique.... On pense au début à une banale affaire de disparition, même si un peu troublante. En distillant dés le début un peu de surnaturel (comme le fait souvent Lovecraft d'ailleurs), le lecteur comprends que qqchose est pas normal, qu'un truc est derriére tout ça, et pas du genre gentil bisounours.... Il aurait suffit de pas grand chose: des témoignages de moines sur des trucs biz z arres, des voix, des courants d'air, ou simplement un extrait du journal d'un des moines disparut, indiquant que "quelque chose est à l'affût, tapis dans les sous-sols, mais qui m'attire, tel l'insecte vers la lumiére...". Bon, la fin serait peut-être du coup plus prévisible, mais ce n'est qu'un exemple... Par contre, la tension du lecteur serait montée d'un coup !!! Qqch de moins explicite aurait fait l'affaire...
Mais bon, c'est qu'un détail.... Seulement une demande d'un peu plus d'horreur et de terreur dans un texte déjà angoissant !

Mis à part cette petite parenthése, peu de critiques me viennent à l'esprit: aucuns problèmes au niveau de la langue, histoire bien menée, et fin parfaitement à propos !!!! Une bonne place pour mon vote (qui sera le premier d'ailleurs).

Back in town (avec la honte légère et tenace de mettre éclipsé un moment sans un mot - aléas de la vie obligent), j'ai cette imprimé toute la MAJ, histoire de ne pas avoir d'excuses...

J'attaque donc avec ce texte, qui me replonge dans mon adolescence lovercraftienne, avec cette nuance et bienvenue toutefois d'une période non contemporaine (bon accroche à l'histoire du christiannisme, d'ailleurs - ça marche très bien). Cette arrière gout réel du nom de la rose en bouche, j'accroche cependant tout de suite à l'univers et aux mots. L'abbaye, dont l'ambiance morose de cette veillée de Noël amplifie l'ensemble sombre (mais sans raison particulière, au début), est bien décrite, le personnage vivant.

Le scénar est un chouille convenu dès que la dalle se soulève, mais le crescendo jusqu'à la fin bien mené... Faut dire, les portes du paradis les plus simples à trouver, on les connait

Juste, l'utilisation de l'enigme, avec ce passage sur le chandelier (?), alors que le nom aurait put suffire, dégageant par la même le côté vraiment magique de l'histoire... Bref, des broutilles.

Une très bonne mise en bouche pour cette nouvelle MAJ.

Ries

Vraiment pas mal. Je suis impressionné par une telle maitrise. On sent qu'il y a de l'expérience derrière ce texte. La construction est parfaite, le suspense est maitenu du début à la fin, le style est fluide, et l'histoire est géniale (meme si je trouve que le coup de "la porte du Paradis" m'a paru trop gros, trop cliché....). Je ne vois rien d'autre à dire en fait.
Donc pour résumer : j'ai pris du plaisir à lire ce texte.


Gilfuin, qui reste encore bouche ouverte.

Ca c'est du Kundïn servit avec des couverts en argent!

Pas grand chose à rajouter, Dude a critiquer pour tout le monde dés le début je crois!

Tu nous présentes Félis?

Sinon, je voudrais revenir sur le terme "éon", ("depuis des éons"). Il paraitrait que ce mot ne figure pas dans le dico, et que ce serait un terme scientifique désignant quelque chose de particulièrement complexe. Tu en sais + Kun?

Elfi

Le terme éons est en effet assez obscur. Je crois qu'il renvoie a quelque chose de précis en physique mais effectivement il est absent de mon dictionnaire. Par contre je suis certain de l'avoir déjà retrouvé dans des textes sinon de Lovecraft, du moins lovecraftiens. Comme pas mal d'autres mots du texte, ce mot appartient au champ lexical cthulhien si j'ose dire, donc il est la pour mettre un peu dans l'ambiance si on veut...

Bien vu Zara ! Effectivement ces suggestions auraient apporté un "plus" au texte. Je crois que l'absence de l'aspect psychologique et de la montée finale de l'horreur a été un peu survolée en raison d'un manque de temps (le texte a été créé et écrit en moins de deux jours, pour Noel). J'avoue aussi le coté très "scénario de jeux de roles" du texte, déformation professionnelle si j'ose dire ! C'est vrai qu'en tant que Gardien, on se borne souvent a construire l'histoire et a introduire l'horreur mais on abandonne le coté "Lovecraftien" de la folie aux règles et à l'ambiance autour de la table de jeu. L'Appel de Cthulhu est un JDR d'ambiance et c'est justement autour de la table que se crée ce moment délicieux de doute, de montée du surnaturel puis d'irruption finale de l'horreur... Plus que dans le scénario en fait. Il aurait fallu que je ne perde pas de vue que ce texte était une nouvelle et non un scénar.
C'est peut-etre aussi ce qui explique ce coté un peu convenu de la chose. On sait, en jouant a l'Appel, qu'on va etre confronté a l'inévitable horreur... Ce qui fait la limite du jeu car meme si leurs personnages sont des novices, les joueurs ont déjà "défloré" le Mythe... Bref j'ai du coup surtout tendance a m'attarder sur l'enquete qui elle, est assez imprévisible. C'est un tort, je l'avoue, il faut savoir innover en JDR comme dans une nouvelle ! J'en prends bonne note pour ma prochaine partie a l'Appel...

Salut à tous.

J'essaye de revenir doucement ici après une longue abscence. Une grande démotivation suite à la perte d' un texte m'ayant demandé plusieurs mois d' écriture, est un peu la cause de cette absence(une saloperie de virus qui a effacé tous le disque dur). Pour l' écriture je ne pense pas m'y remettre tous de suite, mais la critque c'est moins fatiguant . Et quoi de mieux que de commencer par du Kundin pour se remettre en jambe?

On va commencer par être original: J'ai beaucoup aimé le texte.
Le côté historique ne m'a vraiment pas déplu. De temps en temps c'est quand même bien agréable l'Heroic fantaisy en retrait. Cette heroic fantaisy qui revient de façon assez subtile à la fin. L'ambiance générale est assez angoissante, mais je trouve que c'est ce qui fait le charme de ce récit. L' histoire n'est pas très longue mais elle est franchement intense, je l'ai lu en une traite. Je suis d'autant plus admiratif vu qu' elle a été écrite en deux jours.

Mais car il y a toujours un mais. Comme il a déjà été dit plus haut "les portes du paradis" ça fait un peu cliché, mais c'est un détail. Torradan qui apprend le grec en quelques mois. Là je dis que c'est un surhomme, parce que le grec ancien est vraiment une langue difficile( j'en ai fait pendant deux ans au collège et j'en garde un assez mauvais souvenir, pourtant je me débrouille plutôt bien en langue), Enfin c'est un détaill technique ce n'est pas grave.

Voilà je n'est pas grand chose d'autre à rajoutter si ce n'est que c'est du Kundin au meilleur de sa forme. Et que j'aimerai avoir des contes de noël tous les mois.

Eh eh, effectivement l'apprentissage du grec se fait en un temps record dans le texte ! Il est vrai que ce n'est pas a portee de tout le monde (j'en ai fait moi-meme un an et c'est vrai que c'est pas facile!). Ceci dit ca n'est pas completement impossible d'assimiler les bases dans ce laps de temps et d'arriver, a l'aide d'un bon dictionnaire, a pouvoir faire quelques traductions pas trop littéraires. J'ai connu en prépa plusieurs personnes qui ont commencé le grec en meme temps que moi et qui, au bout de 10 mois, avaient atteint un excellent niveau (la premiere de la classe, novice également, a meme obtenu de meilleures notes en version a la fin de l'annee que les hellenistes ayant commencé en seconde).
Mais je te l'accorde, pour la vraisemblance il vaudrait mieux que je rallonge un peu la durée !

Ha Kundin... Quel plaisir de te lire à nouveau !

Un très bon texte, dans la verve du d'Umberto Eco et de son fameux thriller monastique !
L'allusion à la mythologie lovecraftienne y est nette; le ton à la fois sobre et très logique noue beaucoup avec l'ambiance de Lovecraft. Mais comme l'a souligné Zara, il manque le charme des grandes nouvelles comme l'Appel de Cthulhu.

Charme manquant ? Peut-être pas. Après tout, Lovecraft lui-même n'allait pas dans la monotonie ! Mais tout de même. On se sent un peu frustré par l'absence de la fameuse scène insoutenable, que la plume nous dévoile avec une ferveur sadique !

Un très bon tribute dans un sens, excellent de maîtrise, avec une touche très personnelle, finallement n'était-ce pas le but de l'exercice ?

Voilà ma critique, encore bravo !

Seulement quelques mots doux pour le nain, car je réserve mon temps de critique pour les Sang-neufs

-Après quelques paragraphes, on devine que l'histoire va mal se terminer pour le moine-investigateur.
-Le rebondissement du chandelier arrive trop rapidement à mon goût.
-Le livre est vraiment captivant et ensorcèle littéralement le moine.
-Le chute est prévisible, mais menée de main de maître.

Bref, un modèle de nouvelle.

Au passage, « eon » est un mot qui existe en anglais?

Wikipédia écrit: Un éon est une très longue période de temps. Les géologues parlent de l'éon du Phanérozoïque commencant à une abondance de traces animales fossiles jusqu'à nos jours (environ 550 millions d'années). Le Précambrien couvre les quatre milliards d'années précédant l'apparition des animaux à carapaces.

[url:3enw5mne]fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89on[/url]

Comme ça, c'est dit !