Petimuel - Adoption
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Bref, j'ai lu adoption (après un long post de stats des chroniques sur la fréquentation, diverses choses trop terre à terre etc...).
Premier constat, j'accroche pas. Allez, c'est un peu brutal comme intro , mais je dirais que c'est ce que je pourrais reprocher à ton texte, le fait que je n'accorche pas.
Pourquoi donc?
Plusieurs éléments.
- la mort du bébé (le moment de l'abandon et le fait qu'on le pense mort et pas mort)
- le manque de personnalité (malgré un très bon départ)
- trop rapide, aucune transition, c'est dommage (par aucune, j'entend très peu)
- psychologie du baron lointaine...
Dans l'ordre:
le bébé:
moment de l'abandon:
C'est tout.« Michel aussi... Nous allons le garder, n’est-ce pas ? »
Elle regarda son mari avec des yeux chargés d’espoir. En tentant de détourner son regard, le baron laissa ses yeux glisser jusqu’au lit conjugal. Il esquissa un sourire.
***
La nuit était tombée, et une myriade d’étoiles recouvrait le ciel, le faisant briller de milles feux. Quelques hululements de loups retentissaient au loin. au milieu de la forêt, un enfant criait, criait à en perdre haleine. Il hurlait, toute la forêt tremblait. Puis il se tut, subitement. Les loups reprirent leur plainte, quelques minutes plus tard. Sans guère se soucier de tout ceci, dans la tiédeur des draps, le baron et la baronne d’Annecy concevaient un héritier.
Tu excusera d'avance la petitesse de mon développement, mais je suis fatiguée, je sais que je devrais faire autre chose que passer mon temps à lire et critiquer, bref, on va faire ce qu'on peut.
Tout le premier passage consiste à voir où peut place l'enfant. À noter que les deux principaux personnages cherchent quelqu'un, signe que les deux pensent le conserver d'une manière ou d'une autre. On doit pouvoir trouver d'autres signes de cette volonté. Là où le bat blesse, c'est que tu n'introduis à aucun moment l'idée que le baron veuille l'abandonner.
Au contraire même, il avait sa petite idée (d'ailleurs, à cet instant, je m'étais dit "tiens, il avait son plan, voici l'intrigue qui se dessine), etc... et puis tout s'écroule en une ligne. J'ai mis un certain temps à comprendre, et puis baste, puisqu'il voulait l'y remettre, soit, mais j'avoue que c'est très déconcertant, et pas dans le meilleur sens du terme.
À noter les loups qui se taisent. Hypothèse: les loups l'ont adopté. Autre hypothèse, la prêtresse n'y est pas pour rien, mais ça, entre nous, je n'y crois même pas, juste que je ne peux pas ignorer cette possibilité (mais je parie que non).
Bref, à ce moment-là tu as fermé toutes les pistes que tu avais ouvertes, tué ton héros, malmené le lecteur comme c'est pas possible... À noter aussi que depuis cet instant le ton vire au sombre, au glauque, au sordide. C'est pas un mal en soi, mais ça fait vraiment biz z arre face au ton enchanteur du départ. On peut dire que ça ajoute une certaine dimension au récit, mais à travers le ton glauque il y a aussi un certain vide. Un style qui peut se valoir, même s'il ne m'a pas plu.
le fait qu'on pense qu'il est mort et que pas:
À plusieurs reprises tu insinues la mort du bébé, et de l'autre côté tu insinues le contraire. On ne sait rapidement plus que croire, ce qui est une erreur, puisque le lecteur qui doute est un lecteur frustré, et je te conseille de toujours prendre le lecteur avec des gants à moins de savoir ce que tu fais.
Bref, le coup le plus fort pour la mort du bébé, ça reste les petits ossements qui font penser à du poulet... Hem (comme qui dirait). Je n'en dis pas plus, je pense que c'est assez clair.
De l'autre côté, on a la scène où l'enfant gaston parle à son père de petit frère (j'étais tellement out du récit que j'ai cru que tu allais introduire une histoire où le bébé mort revenait sous forme de fantôme), puis plus tard Romain, le copain qui se fera tuer, dont j'ai cru un instant qu'il s'agissait de l'enfant abandonné...
Bref, sans arrêt rappeler sa présence, et faire une fixation sur la forêt, bref, comme on dit, ça pue malgré le parfum (d'accord, je viens de l'inventer).
Mon conseil: À tout prix faire cesser ce contraste. Fais croire au lecteur que le bébé est mort, ou fais du lecteur ton complice, mais l'écarter ainsi et le laisser se débrouiller ne me parait pas une bonne idée, si tu vois ce que je veux dire.
Au passage, la notion de petit frère. Comme je l'ai dit, elle revient deux fois, et à chaque fois j'ai cru que tu allais faire revenir le bébé mort d'une façon relativement subtile. Au final, cette histoire de petit frère se soldera par un garçon nommé Romain qui aura eu le mérite de se faire tuer par le héros. Mouais... j'avoue ne pas saisir le besoin qu'il y avait d'introduire ce Romain.
manque de personnalité:
Très bon départ, avec des dialogues pénétrants, une agitation, une baronne vive qui cherche le fermier, une Camille, un baron beaucoup plus noble et sûr de lui... Et soudain, un baron qui pleure et se plaint, un baronne antipatique et absente, on entend presque plus parler du personnel. Autant dire que ça fait vide, très vide. Au passage, j'en suis venu à croire (et je pense avoir raison) que la baronne trompe son mari au village, que celui-ci est complètement fini et gaga, que lorsqu'il ouvrira les yeux il sera cocu, assassin, complètement à côté de la plaque avec le choix entre la honte, le déshonneur ou le suicide.
Ah oui, je ne vois pas à qui m'identifier. Le seul qui m'est finalement apparu sympathique, c'est Romain, mais il est mort. Le baron, faut même pas rêver.
Trop rapide:
Je résumerais ce point par: Et si on allait faire un tour en forêt?
Tiens, comme par hasard. Excuse le sarcasme, à nouveau je suis fatigué, et qui sait, je dois penser à autre chose en écrivant, ce qui est rarement bon signe.
Bref, je suis conscient qu'il est difficile d'amener le récit là où on le voudrait de manière naturelle. D'autant plus si, comme je commence à le penser, tu as écris tout ce texte sous l'impulsion, sans réfléchir ses transitions. Pour toi l'histoire s'est enchaînée, pour moi on est en train de me tirer en avant "regarde, ça continue" mais j'avoue pas trop avoir eu envie d'aller les voir se fourrer dans la gueule du loup.
psycho baron:
Il a des regrets. Chouette. J'avoue ne même pas m'être senti concerné par ses regrets, ni avoir ressenti l'impact qu'ils pouvaient avoir sur lui. Rapidement, pour moi, le baron s'est mis à agir biz z arrement, j'ai un instant cherché à comprendre et puis j'ai laissé tomber.
On voit particulièrement bien ça au moment où il veut tuer pour la seconde fois l'enfant, puis soudain il se met à pleurer en réalisant son erreur. Chiche, mais l'autre a quand même failli tuer son fils, c'est un chenapan de la pire espèce, il est antipatique, il a tué Romain, ça s'est passé il y a longtemps et on a aucune transition pour nous guider. Sur le moment, même si je savais, je ne comprenais pas pourquoi il pleurait. Au plus j'aurais pensé "Dam, voici donc le fruit de mon méfait".
Alors, comme dirait Sylvebarbe (et donc Tolkien), "pas de jugement hâtifs". Bonne devise que je vais appliquer ici.
Je sais que certains styles étranges ont leur façon d'être développés, renier ces styles serait une erreur. Tu as le tiens, autant le respecter, même s'il est sordide, vide et terne. Il connait d'autres règles, tant que je ne les aurais pas découvertes je ne vais pas y imposer les miennes.
Ceci étant, tout de même, il me semble absolument capital de créer une transition pour la ballade en forêt. C'est LE point noir qui, quelque soit le style, pose problème. Le reste peut être rattrapé suivant la suite, donc je ne me prononce pas encore, même si j'ai dénoncé.
Un autre point, on ne comprend pas pourquoi les gardes ne suivent pas le baron. Il est à pied, ça les aurait tué, à deux d'entre eux, de le suivre, ne serait-ce que parce qu'il a l'air étrange et qu'en plus y a des cris au loin ? Une apathie qui contribue néanmoins au sordide de ton texte, un truc sans la moindre gloire ni honneur, des hommes dans toute leur splendeur.
Voilà, je trouve ma critique particulièrement acerbe, d'autant plus que mal développée. J'aimerais prendre le temps de regarder les bons côtés (il y en a, si si), mais là, j'ai pas le courage. Je crois être dans une période de négativisme, je vois tout en mal, alors fais pas trop attention non plus, d'accord ?
Du reste, sans doute les autres auront-ils un avis à donner sur ton texte.
Impe, 7 minutes avant de partir du boulot, la pile de travail en retard n'a pas diminué, il parait que je suis porté par un "courant chanceux" et j'aimerais pouvoir écrire ce soir mais y a la répét. de théâtre.
Bref: VIVEMENT LE PRINGTEMPS !!
ps: j'espère pouvoir être plus positif sur pluie d'espoir.
ps 2: il reste combien de temps avant la prochaine maj, pour savoir si je dois me presser de lire les 7 compagnons...
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- Zarathoustra
- Hors Ligne
- Messages : 2081
Pour ce qui est de l'histoire, la scène avec l'enfant semble mieux te convenir, on te sent plus proche de lui que du Comte. Du coup, on a plus de sympathie également.
Globalement, je trouve qu'il y a un peu d'incohérence également. Un enfant de Comte ne se promène pas tout seul ainsi, ni le Comte (je rejoints Imperator).
Bref, il manque toujours cette petite flamme, ce fil rouge, qui me ferait vraiment rentré dans l'histoire. Il y a dans son déroulement quelque chose de trop affecté, de trop mécanique, voire de froid, ce qui réduit toute l'impact affectif recherché.
Cela dit, tu traites un sujet très original et tu y mets une grande rigueur. En fait, il faudrait peut-être laisser à ton récit tes bouffées d'air, des espaces libres (comme l'évoque Illarion dans son texte et ses retours de LA MAJ). Je ne sais pas si ceci peut t'aider, mais voilà ce qui me vient à l'esprit.
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- Petimuel
- Hors Ligne
- Messages : 121
Ce texte a été écrit il y a fort longtemps, n'espérez donc pas de retouches immédiates. Mais même si j'ai progressé depuis, les enseignements que je tire de vos critiques me sont précieux, et me serivront beaucoup, entre autre à une éventuelle réécriture de cette Adoption...
Merci, donc.
p'tit muel
"plus que zarathoustra et j'ai tout lu!"
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- San
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- Messages : 1069
Je reste assez extérieure au récit, pour les mêmes raisons qu'Imperator ou Zarathoustra je pense, mais la fin m'a plutôt plu (la scène avec le rocher, le retour du fils perdu et la course du Comte pour rentrer au Chateau) qui est bien menée et vraiment dans ma conception des choses.
Le début du texte et les jeux d'enfants sont sympathiques et on sent quelque chose poindre, c'est plutôt bien aussi mais les personnages sont trop ordinaires et la situation banale pour qu'on fasse vraiment attention à la finesse du récit. Pour ce qui est des incohérences pointées par Impe et Zara, elles ne m'ont pas choquée outre mesure.
Bon, n'empêche qu'il y a des textes de toi que je préfère mille fois à celui-ci, mais c'était bien
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