Petimuel - Adoption chap. V [mars 2006]
- Imperator
- Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Messages : 751
Une grosse surprise tout d'abord. Je rappelle pour ceux qui n'ont pas suivi que j'avais été extrêmement déçu par les autres chapitres à cause d'un style que je jugeais plat, une histoire tirée par les cheveux et qui me rebutait, des facilités, etc... (mais un début, je le répète, tout à fait croustillant ).
Et voilà-t'y pas que c'est ce début que je retrouve (du moins en partie) dans ce nouveau chapitre ! Quel plaisir, franchement. Je craignais de retomber sur un truc un peu vide (j'ai beau avoir l'habitude dans mon néant, j'apprécie de m'évader parfois ), et au contraire il y a une poésie ambiante, des petits trucs, des astuces et tout une vie dans ce chapitre.
Bref, pour conclure mon introduction:
"Merci!".
Alors voyons... Va-t-on défaire le texte en tout piti morceaux? Plus tard peut-être. Pour le moment, j'attaque ce qui me tient le plus à coeur:
- le style:
On a là un style hautement inspiré par tes deux poèmes ("Ah si" et "les grans ignorans") et ça se sent! Tout le début du chapitre est emprunt de ces rimes, ces sonorités charmantes et charmeuses, un peu coquines presque et si vivantes! un vrai plaisir. Dommage que ça ne dure pas . Heureusement, le ton ne retombe pas totalement. Jusqu'à la fin le style reste fidèle à lui-même. En tout cas, une chose est claire: il y a une on ne peut plus nette amélioration. Tout au plus, de manière générale, puis-je lui reprocher de n'être pas plus uni, passant du riant au désinvolte sans plus de raison, sans vraie transition. M'enfin, on va pas chipoter, du moins pas encore .
- l'histoire:
C'était vide (désolé d'insister), on commence à remplir. On a encore les séquelles d'avant, peut-être une trop grosse fixation sur la femme du comte qui le trompe, mais à part ça c'est déjà plus animé. Reste que l'histoire semble plus être une grande langueur, du moins jusqu'à la fin, et on risque de s'en lasser. Peut-être mettre plus de mystère, de vrai mystère j'entend, dans la tromperie de la femme... Peut-être pas, car ça fausserait l'esprit du texte qui se veut désinvolte. Mais comment jouer avec cette désinvolture? Je dirais que tu es en bon chemin pour trouver la réponse, même si c'est pas encore tout à fait ça. N'empêche, persévère, et si de mon côté je trouve une réponse je viens le dire...
Impe, qui se rend compte qu'il a pas encore lu le petit rebondissement de la fin, sans doute celui qui lance l'intrigue...
***
Ah ben voilà qui est fait... Moindre rebondissement que ce à quoi je m'attendais, mais peut-être enfin l'action tant désirée. À voir.
Je vais essayer de revenir plus tard pour m'attarder sur le ton désinvolte et les phrases un peu amenée du récit, les épisodes un peu longuets ou qui dérangent.
M'enfin, tout ça pour dire, avant toute chose, que c'est vraiment mieux qu'avant, à tout point de vue!
Impe, bref mais qui espère y revenir...
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Petimuel
- Hors Ligne
- Messages : 121
ah voilà.
J'étais jeune et sans talent à l'époque (notez, je le suis toujours, mais dans une moindre mesure... enfin pour le talent je ne suis pas sûr)Je rappelle pour ceux qui n'ont pas suivi que j'avais été extrêmement déçu par les autres chapitres à cause d'un style que je jugeais plat, une histoire tirée par les cheveux et qui me rebutait, des facilités, etc...
Enfin c 'est vrai qu'il est bon de le souligner, le début était mauvais. Je le reconnais. La suite l'est aussi à mon sens, mais c'est si vieux, tout ça...
Oh mais de rien"Merci!".
Euh, ce doit être le contraire... le chapitre X d'Adoption a été écrit loooongtemps avant Ah, Si... (enfin dans sa version recorrigée), et que Les Grands Ignorants... alors le chapitre V...On a là un style hautement inspiré par tes deux poèmes ("Ah si" et "les grans ignorans")
oui, c'est vrai que ce serait une idée. A l'époque, c'était le mieux que je pouvais donner côté mystère voilà, mais peut-être qu'en réécrivant, ça passerait mieux...Peut-être mettre plus de mystère, de vrai mystère j'entend, dans la tromperie de la femme...
Dans mes souvenirs, les chapitre suivants commencaient à être plus rythmés. Mais c'est vrai que j'avais tendance à m'apesantir un peu...Peut-être mettre plus de mystère, de vrai mystère j'entend, dans la tromperie de la femme...
en tous cas merci de m'avoir lu, et plus encore de m'avoir commenté
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- San
- Hors Ligne
- Messages : 1069
Pour ce qui est de l'histoire, le Maître qui enseignait (en pure perte) à Gaston se barre, la Baron a que des soucis et à la fin... Certes c'est une image forte, celle du Baron allongé sous l'eau, c'est peut-être le meilleur moment du chapitre pour moi, mais "j'attends la suite" encore
J'apprécie quand même, ça se lit facilement et sûrement que si j'étais plus... réveillée ou immergée l'ambiance, j'aurais dit que c'est super
C'est plutôt rare un tel cheval... Les pur sangs bruns (bais en fait) ont les crins noirs, sauf à la suite de blessures ils peuvent repousser blancs éventuellement.. Enfin bref, c'est du détailC’était un pur sang brun, à la crinière blanche.
Pas vraiment d'autre chose à dire, ton style est super en tout cas!
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Imperator
- Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Messages : 751
Là, ça, on pourra pas me reprocher de pas l'avoir vu .
C’était un pur sang brun, à la crinière blanche.
C'est plutôt rare un tel cheval... Les pur sangs bruns (bais en fait) ont les crins noirs, sauf à la suite de blessures ils peuvent repousser blancs éventuellement.. Enfin bref, c'est du détail
***
Bon, je disais donc:
Alors tu as dans ce texte les prémices de ton style... Mais de quoi parles-je donc?
Euh, ce doit être le contraire... le chapitre X d'Adoption a été écrit loooongtemps avant Ah, Si... (enfin dans sa version recorrigée), et que Les Grands Ignorants... alors le chapitre V...On a là un style hautement inspiré par tes deux poèmes ("Ah si" et "les grans ignorans")
ça:
(jeu de couleur, encore tranquille, comme une aube).Il avait beaucoup plu, la nuit dernière, aussi un arc-en-ciel se dessinait-il timidement au milieu du ciel, le chevauchant de ses couleurs vives.
(Quand même stylistiquement plus évolué que les autres chapitres, non=)toutes les informations plus inutiles les unes que les autres qui lui divulguait le professeur, tel un liquide suintant et putride qui s’infiltrerait par tous les pores de sa peau, qui inonderait toutes les rigoles qui courraient à la surface de son cerveau, cet instant qu’il aurait dû passer à être couvert des divagations du maître, énormes cloques intellectuelles recouvertes d’un infâme pus d’élocution.
Enfin bref, tout au long quelques figures de style et, sur le moment, j'ai ressenti de la poésie tout au début du texte, une fluidité, etc... bon, je venais aussi de lire tes deux poèmes, mais est-ce suffisant pour influencer mes impressions?
***
Sinon, allons plus avant:
L'histoire de la mère:
Est-ce que ça a une quelconque importance? J'attaque la base du problème, mais depuis le début du texte, après l'abandon du bébé, on a un sentiment de vide qui se fait d'autant plus ressentir que plus rien n'a de sens et qu'on nous tire en avant vers... rien du tout. À quoi sert tout cela? On tourne à vide. Voilà mon impression. Y a quelques petites histoires qui se construisent dans leur coin, sans aucun lien, et c'est déroutant. Maintenant, si tu utilises ça dans un retournement incroyable (en fait tout est lié), alors soit, c'est superbe, mais pour le moment, ben... enfin bref.
Notons donc trois moments dans ce chapitre en relation avec cette histoire:
- scène 1: le fils voit sa mère (censée être au village) qui lit des livres (tu parles ) la fenêtre ouverte et en petite tenue.
- scène 2: le père apprend de son fils qu'y a un gros gros problème (après avoir déjà exprimé ses doutes)
- scène 3: le père n'a qu'à ouvrir une porte pour découvrir la vérité et il recule. Passage philosophique? En tout cas c'était assez prenant pour moi, mais toujours vide, sans sens, pour l'histoire tout du moins...
Je tiens à ajouter cela:
Qui me fait irrémédiablement penser à "Gladiatior" avec l'empereur complètement dingue (qui sauve le film, encore heureux, vu le budget investi) qui demande au fils de sa soeur "Qui t'a dit ça?" avec un sourire carnassier et un sous-entendu super. Y aurait-il influence?"Qui t’as dit ça ?"
(aparté: Gladiator est un navet que seul l'empereur sauve, mais c'est nul il meurt à la fin... fallait mettre plus de poison ).
Tout est résumé.Bon, il faudrait bien l’ouvrir, cette porte. Il faudrait bien voir si sa femme le trompait où non.
Le fallait-il vraiment ?
Alors l'implication de cette tromperie dans la trame... Autant dire que c'est THE événement principal du texte, l'action qui domine. Le départ du professeur, dû avant tout aux circonstances, n'est que la mise en évidence de la passivité du comte et donc de sa culpabilité dans la situation.
Faut avouer que comme lui on voit la situation se dégrader et on est tellement distant du texte qu'on a même plus envie d'intervenir. Quand tu poses la question "le fallait-il vraiment?", j'ai répondu: non...
Rapide psychologie de la mère... Elle voulait garder l'enfant et n'a trouvé personne. Elle a accepté de l'abandonner et s'en contre-fiche depuis. A-t-elle pu enfermer sa tristesse ou n'a-t-elle simplement aucun scrupules? Je pense juste qu'en voyant son mari prendre autant sur lui, elle l'a trouvé faible et par contradiction a trouvé cela stupide...
Mouais, mais la portée philosophique est trop faible. Il s'agit d'un cas spécial, peu reproductible et non assimilable au commun des mortels. Bref, c'est juste là pour les besoins de l'intrigue.
Alors cette intrigue? J'en discerne par le plus petit bout. Le monde bouge, mais sans moi...
J'savais qu'il était mort, Romain .Un mois auparavant, un grand garçon blond l’avait attaqué, et il ne s’en était toujours pas remis.
Bon, passons donc directement à la fin, là où on aura quelque chose à voir pour la suite...
Là, j'ai cru que quelque chose avait entièrement changé, style passation de pouvoir."Ouvrez les portes, s’il-vous plaît."
Les deux gardes le regardèrent sans mot dire.
"Ouvrez les portes."
L’un d’eux fit un pas en arrière, mais se ravisa, et ramena sa jambe à sa position d’origine.
"Je vous somme d’ouvrir cette porte !"
Finalement non. Pas plus mal comme ça.
Mais pourquoi avoir fait ce passage?
J'ai beau chercher, je vois pas de raison d'être à ce passage. C'est chouette, ça fait joli, mais y a aucun sens caché, c'est du remplissage.Ils passèrent au beau milieu d’un groupe de paysans qui s’évertuaient à abattre des arbres. Ils s’y mettaient par groupe. L’un montait, muni de cordes, jusqu’à mi-hauteur. Il accrochait les cordes, puis les lançait à ses compagnons et redescendaient. Tous alors tiraient sur les cordes pour déraciner l’arbre. Une fois cela fait, il fallait le couper en tronçons. Des paysans avec d’énormes haches le faisaient. Ensuite, il s’agissait de charger les rondis sur des attelages tirés par des bœufs, qui ramenaient le bois au château, où il serait coupé en petites bûches pour l’hiver, ou en planches, en prévision des réparations à venir. Ils étaient une centaine, ainsi, grimpant, tirant, coupant, chargeant. Une centaine à suer de partout selon le bon désir du seigneur, une centaine à se faire des cloques, des ampoules et des courbatures.
Enfin, on voit le baron mort, et dieu sait si je ne le regretterais pas... D'ailleurs sans lui, j'ai l'impression que c'est encore plus mort, ça ne fait qu'accroître une sensation première. Contrairement à d'autres morts (celle de Ramsès dans la série éponyme qui m'a presque tiré une larme de par le vécu), celle-ci est parfaitement habituelle, sympatique presque. Je dirais que c'est le seul acte noble du baron, et d'ailleurs tout dans sa tenue indique la noblesse, la droiture, jusqu'à l'épée mise en évidence.
***
ALors que dire? Je suis on ne peut plus perdu pour l'intrigue. Mais en tout cas, le style est de loin plus plaisant. Le superposition des intrigues, celle du baron qui croise celle de sa femme et en même temps celle du maître d'école, est tout à fait réussie. Stylistiquement c'est devenu bon, sauf pour la fin (moins bonne) dans la mesure où, au début, y a beaucoup moins voire pas de remplissage, contrairement à la fin.
J'ai l'impression de chercher le saint graal, de passer à côté de quelque chose. Suis-je aveugle, y a-t-il un sens caché que je n'aperçois pas? Où est le truc?
À tout instant je m'attend à tout voir se dévoiler devant moi et le moment arriver où je pourrais dire: "Je suis bête, j'aurais dû le voir venir", mais je ne vois pas...
Enfin, cette seconde critique n'apporte pas grand chose, sinon qu'au moins l'histoire, grâce au style, est devenue agréable à lire et que j'en attends la suite, pour savoir. De ce fameux vide que tu as mis en place, tu risques de faire ressortir quelque chose...
Que pourrait signifier le vide? Une expiation, une déchéance? Dès le départ tu as mis en évidence la passivité du baron qui voit ici son apogée... avec sa disparition, et celle de la passivité, peut-être une nouvelle ambiance se dessine-t-elle...
Impe, on verra, mais la suite s'annonce peut-être croustillante...
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Zarathoustra
- Hors Ligne
- Messages : 2081
La grosse différence, c'est qu'on a arrive à se sentir plus proche des personnages. Avant, on regardait tout ça exterieusement. Là on y est, dommage que tout le début ne soit pas comme ça.
Je pense qu'il y a parfois des passages qui sont là mais dont devine l'utilité (ou la non utilité) parce qu'ils sont certes un espace de liberté pour toi, mais dont on sent que l'on peut "sauter" sans que cela nuise à la compréhension. Notamment quand tu reprend une structure de phrase en la déclinant (il me semble dans la ballade de l'enfant, et à d'autres passages).
Concernant l'histoire elle-même, je sais pas, je suis un peu réservé. On dirait que ce chapitre est là parce que ltu voulais en finir vite fait. Tout s'accélère. Je trouve certains revirement pas trop introduit (lépouse notamment). Et la vie d'un Comte me parait plus être celle d'un petit bourgeois que d'un noble. Il n'y a rien de "noble" dans sa vie et son entourage, c'est plus M tout le monde, même s'il a du personnel, ça ne fait pas très crédible (quoi que des noble de province devait ressembler à ça). Disons que ça n'apporte rien.
On a vraiment l'impression que quand tu l'as écrit, tu voulais passer à autre chose. L'histoire devient intéressante au moment où elle s'arrête.
D'ailleurs, on a du mal à se sentir concerné par l'enfant parce que jusqu'à présent il n'existait resque pas dans l'histoire. C'était plus un objet pour faire fonctionner le Comte.
Bref, un texte qui finit plutôt bien (je veux dire très mal mais de belle façon).
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.