La bataille Hadopi
- Krycek
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Source : www.numerama.com/magazine/14476-la-creat...ource-epuisable.html"La propriété intellectuelle est le pétrole du 21ème siècle". Cette déclaration de Mark Getty, président de Getty Images, est souvent citée pour illustrer les aspects guerriers que prend la bataille pour la protection des droits d'auteur et des brevets dans le monde, au point que des motifs de secret défense sont désormais invoqués pour justifier le secret des négociations des traités internationaux sur la propriété intellectuelle.
Le pétrole du 21ème siècle... je doute que la formulation ne soit exagérée quand on voit à quel point les lobbies de la "culture" sont puissants de nos jours et savent peser sur les gouvernements pour modifier et adapter leur environnement à leurs pratiques datant de l'âge de pierre quand ils devraient plutôt, comme toute entreprise se voulant pérenne, plutôt adapter leur offre à la demande, leur fonctionnement à leur environnement.
Ce post pour vous présenter un livre et, à travers celui-ci, évoquer un débat qui a pris des dimensions effarantes ces dernières années. Je ne pourrais être plus éloquent sans digresser, ou plus concis sans oublier quelque chose, que le 4e de couverture de celui-ci pour vous le présenter :
4ème de Couverture de "La bataille Hadopi" :
"La bataille Hadopi" , en vente et/ou téléchargement gratuit chez InLibroVeritas ."La bataille Hadopi" dessine les prémices d'une guerre qui ne fait que commencer. La Haute Autorité pour la Diffusion des Ouvres et la Protection des droits sur Internet est devenue plus que l'acronyme d'une propagande, c'est désormais un symbole. Le symbole d'une entreprise de contrôle des techniques et des usages d'Internet.
Les technologies numériques sont en effet au cour de nos vies : apprentissage, échange, travail, amour, participation démocratique..., nos sociétés sont transformées de fond en comble. Nous sommes aujourd'hui tous acteurs de ce bouleversement, dont le point nodal est la liberté d'expression et la liberté d'acces a Internet. Blogs, réseaux sociaux et autres sites participatifs sont désormais au centre du processus démocratique, et du plein exercice de la citoyenneté.
Face a l'autodiffusion et l'autopromotion sur Internet d'artistes talentueux dans tous les domaines de l'Art (musique, cinéma, littérature, art plastique.) on nous oppose l'image stéréotypée du "pirate", alors que nous sommes de plain-pied dans les nouvelles pratiques de contribution et de dissémination des ouvres en libre échange, basées sur le modèle du copyleft.
La guerre déclarée pour contrôler Internet se déroule en France, en Europe et dans le monde. Le syndrome Hadopi le montre parfaitement, les lobbies menés par les industries culturelles, prétextant la défense de la création, veulent transformer Internet en minitel et imposer une société fondamentalement injuste ou le partage serait criminalisé.
La loi Hadopi élude les questions de rémunération des auteurs, propose un arsenal de répression couteux qui ne rapportera pas un centime supplémentaire aux créateurs et plongera l'internaute dans une insécurité juridique totale. Seuls les anti-Hadopi auront proposé des solutions concrètes visant a améliorer les revenus des artistes et garantissant le respect des droits fondamentaux des internautes avec la Licence Créative ou le Mécénat Global.
Hadopi est un sujet vaste et complexe, recouvrant de nombreux domaines. C'est pourquoi 40 auteurs, opposés a cette loi, ont décidé de participer a la rédaction de ce livre (politiques, sociologues, enseignants, militants associatifs, journalistes, artistes, auteurs, juristes, poètes, etc.).
Cet ouvrage, document sociologique et politique rare, vous propose leurs réponses, points de vue complémentaires et analyses. Une autre vision de demain, loin de l'erreur Hadopi.
Un mot sur l'éditeur...
InLibroVeritas est une entreprise d'édition sur le net qui permet d'appliquer des licences libres sur les livres imprimés. Il vous est possible de fournir votre propre .pdf et de leur demander une impression dudit récit personnel. Prenez donc le temps d'aller voir chez eux...
...sur le livre.
Le livre écrit par un collectif d'auteur sous licence libre, retrace l'historique depuis l'administration Clinton à Hadopi de cette bataille pour le droit d'auteur paradoxalement sans que ceux-ci ne soient invités au débat. Étant webmaster et donc conditionné par une sémantique implacable, étant IRL dans la gestion de production, mené par une logique indispensable, je ne peux que m'offusquer de cette propagande muselant les médias et des travers de l'administration actuelle, de ces lobbies qui, au lieu de s'adapter à leur environnement en changement constant, préfèrent l'adapter à coup de lois et de gros sous, de peur de se remettre en question.
Là encore, ne vous méprenez pas, le livre n'est pas non plus une enquête menée à charge, il pose aussi beaucoup de questions sur cet avenir du droit d'auteur, de leur rémunération à juste titre, des options disponibles et de ce qu'a été , est et devrait être la bonne marche de la culture humaine. A travers des témoignages de différents acteurs du domaine le livre exploite ainsi tous les sujets se rapportant à cette bataille de la culture pour tous.
...et sur le sujet (épineux)
Sachez que ce débat me tient énormément à cœur et, malgré que cela fasse un an et demi bientôt que je le suive au jour par jour (parfois même heure par heure lors des débats en assemblée), je n'ai jamais posté quoique ce soit à ce sujet ici, sur les Chroniques. Bien que j'ai spammé mes amis et connaissances n'ayant pas accès à ces informations pour les tenir au courant, je n'ai jamais lancé le débat ici.
Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que, quand bien même je sache rester objectif sur le sujet, j'ai tendance à être vif dans mes arguments tant cela me porte à cœur, tant les débats et mensonges à l'assemblée m'ont vrillé les nerfs. Et je ne voulais surtout pas m'enterrer dans ce débat ici, politique qui plus est, ce n'est pas la vocation des Chroniques. (Pour le coup, San aurait alors pu me pointer du doigt en tant que floodeur sans que je puisse contredire.)
A présent je vous présente ce livre du fait de sa gratuité si vous le téléchargez en .pdf et de sa forte orientation sur le droit d'auteur et la culture au XXIème siècle.
Beaucoup seraient tentés de dire que ça ne les concerne pas, que ça ne les intéresse pas ou que ce n'est qu'une contre-propagande de la part des "pirates" (notez leur choix du mot). Quelque part ils auraient raison, mais ne cerneraient alors qu'une très faible partie de l'iceberg. On pourrait me taxer de naïf ou conspirationiste, mais les bases posées par Hadopi et consorts musellent ce dernier média neutre qu'est le net et tracent une route sûre vers un "Farenheit 421" et un régime de culture Orwellien. Ceci n'est pas un sujet français, mais humain et touchant tous les pays.
Quoiqu'il en soit, en tant que webmaster, écrivain amateur, grand amateur de musique, films, BDs, livres... en tant que grand consommateur de culture (payée ou non), je pense que je peux me permettre de vous présenter ce livre sur les Chroniques. Ne vous y méprenez pas, je suis de ceux qui ont voté pour le gouvernement actuel et se permet tout de même de critiquer certains côtés. N'y voyez donc pas une approche politique, sautez ce pas que les détracteurs de ce livre n'ont su faire et touchez le coeur du problème.
Je voulais poster cet article en suggestion sur le site... mais je préfère ne pas impliquer les Chroniques dans quoique ce soit de politique. Ainsi, n'oubliez pas : le sujet n'est pas la politique culturelle française mais bien : "Comment maintenir une neutralité et une accessibilité des moyens permettant à un individu de se cultiver et de s'informer ?".
Chacun saura s'identifier comme acteur ou consommateur en lisant le livre.
Et on est loin d'un Happy End.
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- gilfuin
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Les vides juridiques sont les signes d'une phase de transition de la société. Pour le moment, il est clair que les réponses apportées à ce débat sont assez étranges et je suis curieux de savoir quelles sont les idées au sujet de "l'avenir des droits d'auteur".
Merci pour l'info.
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- Imperator
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Je pensais commencer directement à en discuter, mais il va d'abord falloir que je lise ce livre je sens, parce que la problématique m'échappe un peu.
Je dois dire que, de mon point de vue, l'art, la culture et la connaissance devraient, idéalement, au même titre que l'eau, être considérés comme universels.
Mais, au même titre que l'eau, il n'en est rien...
Impe, utopiste à ses heures.
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- Krycek
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Oh il y a bien eu des déclarations, mais AUCUN débat sinon une constante énumération des pros/cons donnés par le/la ministre en question... Normal : Majors, Cinéma... et télévision, ils ne peuvent pas se tirer dans les pieds !
Mais déjà tu me lances et... il faut que je me taise, je suis insatiable sur le sujet ! Si vous avez la possibilité de le lire, faites donc, le but de ce livre n'est autre que d'informer et discuter quand les autres médias n'ont fait qu'étouffer.
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- Imperator
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Je suis partagé entre la position fataliste "on sait ce qui va arriver..." et la position constructiviste "quelles sont les solutions" qui va demander au moins la fin de ma lecture.
Impe.
ps: tu peux te lâcher, me concernant, le pire qui puisse arriver et que je te lise en diagonale pour gagner du temps si tu lâches un trop gros pavé. Mais j'ai dernièrement fouillé le net pour trouver des justifications (sur les blogs notamment) du vote de mes concitoyens, et je sais garder un esprit ouvert à tout (ou presque) lorsqu'il s'agit de comprendre.
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- Krycek
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L'ennui ici est que les décideurs n'ont pas les compétences et ne savent même pas ce qu'est du Streaming, du P2P (la véritable définition et utilité), newsgroups, DHT, VPN, etc... Ils ont pris position sans écouter les avis des spécialistes (20 Millions d'internautes en France, environ la moitié qui saurait leur dire qu'ils se trompent).
La séparation compétence et pouvoir, ici, pose gravement problème pour les parties concernées : internautes et artistes.
C'est c*n, le gouvernement actuel a les pleins pouvoirs (aucune opposition autre que débauchés à leur cause) et pourrait faire avancer dans tant de domaines..... s'ils voulaient bien écouter les spécialistes et experts dans ces matières (Web, Agriculteurs, Médecins, Professeurs, etc...) plutôt que d'en faire qu'à leur tête.
Mais je m'égare là.
Pour donner une image rapide : en tant qu'élu je ne légifèrerai pas sur la mécanique automobile n'y connaissant presque rien ; et même sur l'informatique et le web, je m'entourerai de personnes compétentes dans leur domaine pour ne pas faire d'erreur et m'assurer de ne rien manquer.
Un petit lien, à ce sujet, qui tombe à point :
Mathieu Kassovitz : "Hadopi ne protège que l'industrie, pas les artistes"
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- Imperator
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[édit: ce qui suit est caricatural, faiblement argumenté et assez mal tourné, garde en mémoire en lisant que je sais qu'Hadopi va à l'encontre même de la loi et de la protection de la sphère privée et que mes propos sont simplistes.
Mais je devais proposer ce point de vue.]
La question que tu poses est donc:
"Comment maintenir une neutralité et une accessibilité des moyens permettant à un individu de se cultiver et de s'informer ?"
Je vais dire une énormité. Tu vas vouloir me tuer, mais écoute-moi jusqu'au bout, tu verras que je me contente d'avoir un point de vue un rien moins normal que la normale.
Ce qui m'amuse, c'est que rien dans la loi hadopi n'empêcherait forcément l'individu de se cultiver et de s'informer.
Là, je suis mort...
Mais cette fameuse loi, en dehors du fait qu'elle représente effectivement une violation claire et impardonnable de la sphère privée du citoyen (mais grâce à l'article 36 de la constitution, ce n'est pas un problème en soi), ne protège que le matériel sous licence, les oeuvres produites par de grands groupes qui veulent justement garder leur monopole.
Soit, je ne mourrais pas de ne pas voir 2012 (enfin, j'en serais pas mort), de ne pas écouter du rap commercial ou du métal commercial, etc...
Hadopi ne devrait pas empêcher, pour ce que j'ai lu, les groupes indépendants de partager leur musique, les auteurs indépendants d'offrir leur ouvrages, aux cinéastes amateurs (et parfois pas tant amateurs que cela) de laisser leur oeuvre en libre téléchargement.
Mes exemples:
- musique: je sais pas, je suis pas un grand fan de musique, mais je sais que le mouvement underground existe
- bande dessinée: goblins, ctrl alt delete, ozy and millie, cyanide and happinness, etc... (pour ne nommer qu'eux)
- livres: le chant des pierres, les chroniques en général, même le warfo...
- film: Star Wrek, bon scénario, acteurs pas mauvais du tout, bon effets spéciaux, un budget de 10'000 dollars pour un film meilleur que bien des navets actuels...
Reste le problème de la culture en général. Mais bon, nous avons toujours le réseau des bibliothèque qui, pour des raisons de coût, se numérisera mais restera, d'une manière ou d'une autre, accessible gratuitement ou quasi gratuitement à tout un chacun.
En somme, je poserais la question ainsi, et c'est une question, car je suis certain que ma position a ses faiblesses et que ma connaissance du sujet est trop limitée pour que mon propos soit réellement pertinent, mais la question serait:
"Est-ce si grave que cela que l'on ne puisse pas accéder gratuitement à la production artistique sous licence?"
Après, il y a la question du marketing, des habitudes du consommateur, mais ma foi, c'est un principe en économie, le consommateur adore se faire plumer, et j'en sais quelque chose, en tant que consommateur souvent trop naïf.
Impe, m'enfin bon, l'idéal serait qu'on évite des lois absurdes de ce genre. Ceci dit, en terme d'absurdité, ces temps-ci...
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- Krycek
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... Plus j'avance dans mon message plus je m'enfonce... je supprime tout et :
Dernière chose, ce n'est pas ce livre qui a forgé mon avis, c'est 2 ans (minimum) de recherche des informations et nouvelles à ce sujet, sur le net. 2 ans de rebondissements et aberrances du gouvernement sur ce point... Continue le livre, va là où c'est moins redondant (la suite ) et lorsque tu auras terminé, on en reparlera sans que je ne soit tenté de digresser pour donner le contexte. Ton avis m'intéresse.
Voir un boucher opérer quelqu'un d'une tumeur du cerveau, sans que notre avis compte, est ***, surtout lorsqu'on est soit-même médecin.
*** : je ne sais même pas quoi mettre ici comme adjectif.
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- Vuld Edone
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1. Quand l'utilisateur donne raison aux lobbies :
J'ai un souvenir du Wafo' : nos braves auteurs de fanfics' s'étaient courroucés de voir que sur un forum plutôt désert quelqu'un avait utilisé la commande (à portée de main) [Ctrl+c] / [Ctrl+v] sur un ou deux de leurs textes.
Que s'était-il passé ?
À peu près tous les 'ficeurs étaient allés sur ledit forum, j'ai été des leurs, hurler au plagiat et faire en sorte que l'utilisateur efface les textes et aille jusqu'à perdre son accès à internet (si si, le fournisseur avait été averti à cet effet).
À l'époque mon avis était : "Mais soyez plutôt fiers d'avoir été plagiés ! Pour ce que valent nos textes !"
2. La gloire du "à coeur" :
Je me rappelle un soir sur un chan', tout le monde parlait d'un film que je ne connaissais pas - c'est frustrant quand ça arrive - et que je ne m'étais pas fait faute ensuite d'aller voir sur Youtube.
Un utilisateur se vanta de l'avoir téléchargé "illégalement".
Et de se déclarer champion du pauvre face aux méchantes industries, et que nous n'étions que des moutons imbéciles qu'on tondrait jusqu'au sang, etc... etc... un exemple de "rebellitude" face au gouvernement.
Il n'y a pas de chute à cette anecdote, le propos est suffisamment amusant.
3. Les amis...
Il s'avère que mes amis vont voir 2012 au cinéma...
4. La honte du "à coeur" :
Forum communautaire, alors qu'on se prépare à débourser notre abonnement pour un JdrEMM et la machine qui va avec, je ne me souviens plus pour quelle raison j'écrivais un message indiquant mes mauvaises habitudes d'utilisateur d'internet.
Bien mal m'en prit.
Mes chers amis du forum s'affolèrent si grandement qu'ils censurèrent mon message, m'informèrent en privé de ne pas le dire au grand jour pour le cas où la police débarquerait sur notre petit forum de vingt personnes et me punirait de prison.
Il va sans dire que je me suis beaucoup amusé ce jour-là.
5. Quand l'utilisateur donne tort aux lobbies :
Facile de m'en rappeler, de celle-là. Mon jeu préféré sort, alors c'est plus fort que moi, il faut que j'y joue. J'ai déjà passé en revue toutes les vidéos, tous les commentaires mais ça ne suffit pas.
Voilà qu'une copie "crackée" est disponible...
Diable que c'est tentant, j'achète (!) donc la clé usb pour la transférer sur mon ordinateur... et à peine au magasin j'achète le jeu. Un peu coup de tête, un peu décidé, je préfère la version payante à la version gratuite, alors que ce sont les mêmes. Eh oui, quand on aime...
Il s'avèrera plus tard que le jeu doit être constamment mis à jour, ce qui n'est pas bête pour prendre à défaut les versions pirates. Good Game.
6. Moi le littéreux...
Second cours de l'année, c'est le moment de distribuer les travaux. Je me fais tout petit à ma première place du premier rang de la salle, en attendant que ça passe. Quand tout a été distribué, sauvé ! Je n'aurai qu'un travail écrit ! Mais voilà que quelqu'un se défausse et je me retrouve, à cinq minutes de la fin, avec la présentation de fin décembre (??) sur rien moins que la graphie d'internet (?!)
Les articles que j'allais lire me font rire encore.
"Village mondial" ou quelque chose comme ça, communauté du cyberespace, de 1993 à 2002 les scientifiques sautaient de l'idéologie à la science-fiction. Et de parler d'intelligence artificielle (ils s'en retourneraient dans leur future tombe), et d'annoncer une nouvelle culture et un nouveau monde !
Et de constater le contraire.
Oui, sur les forums c'est le café du commerce, expérience à la clé, oui le pathos y est prépondérant, pour la diffusion du savoir on repassera il suffit de se rappeler les grands débat sur notre dieu-Wiki', et de rappeler une loi économique que plus il y a de contenu moins ce contenu a de valeur, je passerai sous silence la crise journalistique. Quant à l'expression, eh bien...
Le fin du fin, c'est quand en conclusion de son article un chercheur nous annonce qu'il faudrait "éduquer" l'utilisateur...
Je veux bien être d'accord sur le fond de cet ouvrage, à défaut de savoir il faut bien croire et c'est dans mon intérêt. Mais quant à la forme, ils auraient tout aussi bien pu écrire un dit ou une fable, c'aurait été plus agréable et tout aussi pertinent. Car côté argumentation, ils nous laissent dans le flou le plus total.
À qui s'adresse ce livre ?
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- Imperator
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Je reste sur l'idée que cette loi n'est pas si grave: le patriot act aux états-unis est autrement plus inquiétant .
Mais pour en revenir au cours de droit, je me disais que les législateurs et surtout les exécutifs auront autant sinon plus de mal à appliquer une loi comme hadopi qu'à empêcher le commerce de la fée verte.
Parce qu'en Suisse, nous avions marqué dans la constitution que la production d'absynthe était interdite et son commerce tout autant.
Pas mal de gens se sont chopés de magnifiques amendes, il y a eu des descentes, des contrôles à la frontières, etc... mais tout le monde savait que la production continuait de plus belle.
Pour citer une ancienne connaissance à moi: "derrière chaque fontaine, il y avait une bouteille".
Alors Hadopi, ce sera une perte d'argent énorme pour le contribuable, des embrouilles à n'en plus finir à droite à gauche, pas mal de drames avec des victimes de la répression, mais au final l'impossibilité d'empêcher le libre partage.
***
Pas le truc le plus heureux qui puisse arriver, mais pas une catastrophe totale semble-t-il.
Impe, m'enfin, j'aurais jamais à voter là-dessus, ils ont déjà fait passer une loi de ce genre en Suisse .
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- Krycek
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Un sceptique et un désinvolte... que n'aurai-je pu trouver plus durs comme interlocuteurs ?
Plutôt que de tenter de vous convaincre, je vais aussi donner la façon dont je procède avec le net. En se mettant à ma place, tout comme je l'ai fait avec Feurnard, on peut trouver le point de vue.
Sur le net j'ai les informations du jour.
En quelques clics je compare les dires et titres des journaux de droite, gauche, de l'AFP ( normalement neutre ), la vision étrangère des choses si l'affaire est importante. Je regarde ce qui m'intéresse aux infos et si quelque chose d'important venait à arriver, je ne pourrai sûrement pas passer à côté de toutes façons.
J'obtiens aussi les films dont je doute de la qualité.
En VO, en HD, en version DVD, avec/sans bonus. Une fois le film vu je le supprime généralement. Soit il n'est pas à mon goût, soit je vais acheter le DVD (aucun laïus d'innocence, je le fais). Mais je suis un inconditionnel de la bonne qualité de visionnage, donc je consomme beaucoup (énormément) de cinéma et DVDs.
Côté musique j'ai téléchargé, je rippe les CDs de mes parents et à présent j'utilise le streaming.
Je compte aussi acheter un album d'un artiste de Spidart qui me plaît particulièrement, pour donner un coup de pouce au mouvement pourquoi pas. Mais généralement, la musique je ne l'écoute qu'en voiture ou en écrivant. Du coup s'il me faut un fond sonore pour une soirée, il y a les web radios sous licences libres à présent.
Les livres ? Non. A part les Chroniques bien sûr (la fidélité ça compte si l'admin veut conserver son mandat:)) mais lire à l'écran j'ai du mal. Imprimer ? Hem... incompatible avec ma conviction écologiste. Les livres donc ? Je les achète. Tous. Et j'adore ça.
Les jeux, je les achète (souvent ?).
En tant que joueur depuis très jeune, il m'est rapidement apparu qu'un jeu acheté avait un je-ne-sais-quoi de plus par rapport à ceux que l'on obtient différement ou que l'on fini avec les codes.
Et pourtant, ça ne m'empêche pas d'avoir très à coeur de voir cette loi promulguée. Pour être exact ça me bouffe. Comprenez, sans vantardise aucune, je fais partie de ces personnes qui consomment sur le net mais qui le construisent et se mobilisent pour. Alors voir des personnes légiférer Internet sans même connaître son mode de fonctionnement... y'a de quoi mettre les nerfs en pelote.
Stop. Je m'arrête là et vous le dis "Je vous avais prévenu !!! Je suis insatiable sur le sujet." Mon but n'est pas de vous convaincre, je voulais surtout prendre la température, ici, sur les Chroniques. Ce que j'en pense du coup ? Soit vous n'avez pas toutes les informations pour prononcer un tel jugement (très condescendant, je le concois et vous présente mes excuses) soit..... soit ça ne vous intéresse pas au point d'y réfléchir (tout comme j'ai du mal à analyser un livre contemporain au sens lycéen du terme (bac de français) ce que je comprend.
Mais ça me va, vos avis sont intéressants et constructifs.
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- Imperator
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Au passage, je viens de lire un passage de Schumpeter sur le capitalisme argumentant (tiens, dans argumentant, y a mentant...) pour les bienfaits des brevets et autres avantages concurrentiels (énormes capitaux compris) pour l'innovation:
"Allons plus loin: si l'on considère exclusivement (ndlt: entendu sans le côté moral de la chose) leur influence à long terme sur la production totale, des procédés tels que la prise sous contrôle financier d'autres entreprises concurrentes, inexpugnables par tout autre moyen, ou l'obtention de privilèges constituant, aux yeux du public, une arme déloyale (tarifs ferroviaires de faveur) apparaissent sous un jour tout différent: la mise en oeuvre de tels procédés peut être éventuellement nécessaire pour écarter les obstacles que l'institution de la propriété privée dresse sur la voie du progrès."
Non, ça n'explique rien, je le cite juste parce que ce satané bouquin (1979) me pourrit la vie... ça reste de la théorie, fait abstraction de la morale, généralise et voit à long terme, d'autant que le thème du livre, c'est pourquoi le capitalisme est voué à l'échec... (sous sa forme pure)
***
Bref, pas assez d'infos pour moi, et aucune solution à proposer, sinon la paraphrase de ce qui se trouve dans le livre "la bataille Hadopi".
Et comme dit, une loi du même accabit a déjà été votée et approuvée par le parlement suisse, donc de notre côté c'est trop tard, sans grande conséquence du reste... pour l'instant.
Impe.
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- Vuld Edone
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C'est une bataille pour le principe. Mais quels principes ? Les voilà :
- l'art n'existe pas, la forme est tout et tout le monde est artiste.
- il faut défendre les petits artistes qui essaient de percer.
- nous sommes une grande communauté du cyberespace.
- aux armes citoyens, contre les lobbies et le gouvernement.
- c'est le début d'une humanité nouvelle.
- ...
Et si j'exagère, c'est parce que leurs arguments font appel aux émotions bien plus qu'à la raison. Non, on n'espère pas que j'adhère à ça ?
Il n'y a à mes yeux que trois arguments valables dans l'ensemble, dont un douteux :
- Les échanges sur le net n'empêchent pas les ventes,
- La loi est inapplicable,
- L'industrie du disque n'a pas su s'adapter.
Sur ce dernier point méfiance mais il ne fait aucun doute que, un, Hadopi ne règlera pas le problème des lobbies et, deux, les arguments anti-Hadopi ne règleront pas le problème non plus.
Je ne suis ni pour, ni contre, bien au contraire.
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- Krycek
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Parce que :Nous avons donc une loi de toute façon inapplicable et il faut la combattre parce que ?
- Inadaptée, elle ralenti la métamorphose de l'économie numérique, l'essort des services à la demande et la rémunération des artistes. Pour résumer : elle embourbe le paysage artistique à l'ère d'internet. ( explication )
- Dangereuse pour les libertés et la sécurité, elle pose les bases de loi Orwelliennes qui vont suivre en 2010 (LOPPSI, HERISSON, etc...) visant à transformer le net en minitel 2.0 à la solde des lobbies ( exemples ).
- Inéquitable, les preuves pour la suspension de l'accès au net ne sont pas irréfragables et aisément falsifiables. Seule Mme Michu sera sanctionné, ceux qui s'y connaissent passeront sans soucis au travers du filet. Pire, des innocents seront condamnés à la place des coupables ( exemple ).
- Couteuse, 5.3 millions d'euros par année selon le/la ministre... 100 millions selon les FAI. Il y a sûrement d'autres secteurs qui nécessitent plus de budget à l'heure actuelle, que celui des pauvres lobbies ( détails ).
Quiconque me donnerait ce discours, je penserai tout d'abord qu'il est naïf et/ou conspirationniste. Mais partant du constat que cette loi est lancée à l'initiative des lobbies, pour les lobbies, laissez moi un brin de crédibilité.
Pour finir, tu parles de "combattre" cette loi... mais il est trop tard, elle est votée, les décrets vont tomber. Je n'ai pas lancé le débat ici avant son vote pour éviter la tournure politique.
Par contre je souhaite informer.
Le livre n'est qu'un vecteur d'information parmis d'autres. J'ai choisi ce support pour vous attirer. Maintenant, on revient aux Chroniques quelque part, crois tu que parce que la forme ne te convient pas tu puisse mettre en doute le fond ? Comprends-moi bien, je ne me braque pas, je me dis juste que ce n'est pas parce que l'écrin n'est pas doré que le contenu n'est pas non plus sans valeur.Et si j'exagère, c'est parce que leurs arguments font appel aux émotions bien plus qu'à la raison. Non, on n'espère pas que j'adhère à ça ?
Je suis d'accord avec toi sur la forme et je considère qu'ils auraient pu aussi développer différemment leur approche. Pour autant j'adhère à leur propos, et non pas parce que j'ai 15ans et je me cherche, mais plutôt parce que j'en ai 25 et que j'ai eu 2 ans pour réfléchir à la question.
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- Vuld Edone
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Oui, si la forme ne me convient pas je mets en doute le fond. C'est même un examen qu'on fait passer à tous les linguistes : prenez un discours, et que vous soyez pour ou contre montrez en quoi il manipule. Avec toute la gentillesse du mot "manipulation", stratégies de persuasion, derrière on n'en pense pas moins.
Exemple ? La cigarette, un avocat grandiloquent nous persuade que c'est mal. Et je suis de ceux qui toussent à la moindre fumée. Mais diable si je ne pouvais pas accepter ses propos !
Autre exemple ? Un livre de référence en science donnant les six principales stratégies de manipulation. Oui mais l'auteur "vend" littéralement sa matière et du coup n'a plus la moindre valeur scientifique, malgré que chaque stratégie ait été expérimentée et prouvée dûment.
Encore un exemple ? Un professeur me donne l'histoire de l'Académie. Tout est prouvé et de peu indiscutable puisque les membres de l'époque ont même témoigné. Oui mais c'est clairement orienté "antiacadémiste" et je n'ai pas l'autre côté de la médaille.
Encore un ? Nous tombons constamment sur des articles scientifiques dûment démontrés, profondément développés et que nous ne pouvons que croire. Pour lire au suivant à quel point il était erroné.
Mais je pourrais en parler des heures...
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- Krycek
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Je comprends...Mais je pourrais en parler des heures...
Mais justement ! Ici je te montrais le revers ! Je ne regarde pas la TV, mais il suffit d'écouter le sujet traité une seule fois par les médias pour avoir l'étude menée à charge (ostensiblement), le côté politiquement correct de la chose "Ces pirates, ces forbans ! Ils nous ruinent, nous, pauvres majors du cinéma et de la musique ! Agissons ou ils tueront du même coup vos artistes ! A l'abordage !!!!". Tu veux une objectivité et neutralité de la forme... mais dans un sujet politique/lobby ce n'est pas possible.[...]et je n'ai pas l'autre côté de la médaille.
Impossible.
Par contre tu peux confronter les points de vue : Gouvernement vs Artistes vs Lobbies vs Internautes vs Consommateurs vs Économistes etc... ce livre regroupe une partie des artistes, internautes, consommateurs et économistes.
Pour réentendre l'autre côté de la médaille... allume la TV sur n'importe quelle chaîne lorsqu'elle traite le sujet.
Merci pour ce débat, les plus courts étant les plus prolifiques. Dans mon entourage, avaleurs de livres, jeux-vidéos, films, arts, concerts, etc. je ne pouvais avoir que le point de vue du livre. Dans ma famille, désintéressée du net, je n'avais qu'un écho de la TV.
Maintenant j'en ai un troisième : désintéressé du sujet et donc sceptique quant à la tournure des choses, au vu de l'avenir de la loi. Quand j'y repense ce doit être un des rares sujets politiques auquel je me sois intéressé. Sur tous les autres je suis de votre partie : désintéressé, sceptique au pire.
Tous les coups et les douleurs sont dans la nature...
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- Vuld Edone
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Saurais-tu à quoi fait référence ce "Minitel" et s'il y a encore des répercussions aujourd'hui (sans "s") ?
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- Krycek
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Minitel sur wikipédia
J'étais jeune à l'époque, mais je me rappelle que le minitel était un mélange entre téléphone et ordinateur. A l'époque le net se développait mais la France voulait en faire à sa tête (ça change...) et a investi dans les infrastructures et services sur minitel qui ont fortement retardé notre passage à l'ère du net.
Je gage qu'une autre personne aurait fourni un avis différent sur la question, aussi ne prends pas mon point de vue à la lettre.
Quoiqu'il en soit, le minitel était aisément contrôlable. Si le mot revient actuellement c'est parce qu'on critique Hadopi, DADVSI, LOPPSI comme cherchant à instaurer le même type de contrôle que le gouvernement avait jusqu'alors.
A ce propos, une émission qui est passé hier soir et que j'ai regardé en streaming ici : "Faut-il contrôler internet ?" Avec des figures emblématiques de nos dinosaures politiques. (Je ne cite pas, je ne tiens pas à entrer dans ce débat).
Maintenant, n'hésites pas à m'aiguiller sur le propos exact de ta question si je n'ai pas correctement répondu.
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- Krycek
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- Krycek
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Numerama a écrit :
A lire : en 1839, quand Louis Blanc attaquait déjà la perversité du droit d'auteur...Homme politique, historien et journaliste sympathisant des thèses socialistes, créateur de la revue Le Progrès, Louis Blanc avait publié en 1839 une oeuvre majeure d'une incroyable modernité et d'une violence inouie sur la pervesité du droit de "propriété littéraire". Elle dit tout de l'abrutissement par les mass médias, du rôle social du piratage, des bénéficies de l'immatériel que l'on peut copier à volonté... Une oeuvre rééditée ce mois-ci par Edysseus. Extraits et commentaire.
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