file [Méthode de travail] Les fondements.

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il y a 17 ans 9 mois #12003 par Vuld Edone
[Méthode de travail] Les fondements. a été créé par Vuld Edone
Introduction :
Une occasion m'a fait mettre à jour ma très vieille méthode de travail (plus d'un an déjà), aussi vais-je en profiter pour la reporter ici sous sa nouvelle forme.
Je rappelle que cette méthode contient ce que j'attends de n'importe quel texte et a été conçue pour les débutants.

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Méthode de travail

Plan :
- Les élements du texte
. L'idée
. Le personnage
. L'espace / temps
. L'événement
. Le style

- Méthode d'écriture
1. L'imagination
2. La mise en page
3. Tableau des événements, personnages et chronologie

- Les pièges
1. La puissance
2. La mise en page
3. La ponctuation
4. La transition
5. La solution de facilité
6. Le style historique / narratif
7. L'importance / instistance

[size=59:2f3scrog]Les éléments du texte[/size]

"Il était une fois quelque chose."

L'idée :
Il n'y a pas d'histoire sans idée derrière. Ce peut être une scène, une phrase, un personnage, la raison pour vous d'écrire ce texte.
Cependant une idée n'est pas suffisante pour écrire une histoire. Un conseil constant que je trouve partout est d'attendre jusqu'à avoir une dizaine ou plus d'idées de toutes sortes puis de les mélanger et de les adapter pour créer votre histoire. Cela implique une hiérarchie qui divise les idées en trois sortes :
- La ligne rouge : C'est le thème principal de votre histoire, celui que le lecteur suivra du début à la fin. Par exemple "sauver la princesse". N'abandonnez jamais cette idée ou il vous en coûtera beaucoup.
- La ligne bleue : Pour résumer, on peut voir une "ligne rouge" comme composée de beaucoup de "lignes bleues". Liées au thème principal, ces idées développent l'action, permettent à de nouveaux événements d'arriver mais sont toujours inspirées par l'idée principale. Par exemple "atteindre le château maléfique" et "tuer le dragon".
- La ligne tertiaire : L'idée tertiaire en somme. Ces idées n'ont aucune relation avec le thème principal de l'histoire. Ce sont des disgressions ou des pauses dans votre histoire pour le lecteur. Usez-en avec prudence et essayez de les évitez avant de maîtriser ces idées. Elles doivent, en fait, TOUJOURS avoir même le plus minuscule lien avec l'idée principale et l'histoire qui a une réelle "ligne tertiaire" a un problème.

"Once upon a time was a murder to solve."

Le personnage :
Ils sont les yeux du lecteur. On peut imaginer un livre sur "regarder l'herbe pousser" mais même alors l'herbe serait un personnage. Le lecteur a besoin d'un personnage en qui s'identifier, quel que soit ce personnage. Il y a bien sûr trois sortes de personnages :
- Le héros : Le preux chevalier, par exemple. L'histoire se concentre sur lui et même si d'autres personnages peuvent être développés, c'est lui que le lecteur va suivre en premier. Ne changez jamais le héros, ou effacez, sans une parfaite maîtrise des transitions. Le plus souvent l'idée principale et le héros sont liés.
- Le soutien : Les personnages secondaires comme le magicien, le barde mais aussi le grand méchant et son serviteur. Ces personnages semblent et ont mielleur temps d'être développés comme le héros, ils sont tout aussi actifs mais on peut facilement reconnaître le héros en tant qu'ils prend sur lui le principal de l'action et le plus souvent les autres ne font que le soutenir (ou lui donnent une raison d'agir).
- L'environnement : Croyez-le ou non, l'herbe est aussi importante que l'armée de gobelins et la princess dont on parle sans arrêt durant toute l'hsitoire mais qu'on ne voit jamais a autant d'existence qu'un dragon à vaincre ou une foule. Ces personnages sont vraiment passifs, même si un personnage doit TOUJOURS avoir la plus minuscule activité, sans quoi ce n'est pas un bon personnage. Oui, cela signifie que même l'herbe doit avoir une activité, voir les sections "le style" ou "l'importance / insistance" là-dessus.
Un vendeur d'armes ou un serpent décoratif appartiennent à l'environnement, désolé pour eux.

"Il était une fois un détective qui enquêtait sur le meurtre d'un riche personnage."

L'espace / temps :
Une histoire peut être complète dès à présent mais il vaut de la développer plus loin, beaucoup plus loin. Choisir un espace et un temps pour votre histoire va vraiment aider le lecteur à suivre votre récit. Ces notions agissent comme l'environnement ; la différence est qu'elles appraissent toujours dans une histoire, quoi que vous vouliez écrire, même par leur absence. Si vous ne donnez aucune notion d'espace, le lecteur le fera pour vous.
Usez de l'environnement pour expliquer en quel espace et quel temps l'histoire se déroule plutôt que de le dire directement. S'il y a de la neige, on devinera que c'est en hiver ; s'il y a du sable et pas d'eau, on devinera que c'est dans un désert. N'oubliez jamais, l'environnement est votre ami.
Il y a trois tailles pour ces notions d'espace et de temps :
- La situation générale : Quand vous dites "sur Terre" ou "dans une autre galaxi", c'est vraiment large mais suffisant pour le lecteur pour avoir une petite idée. La même chose pour "2522" ou "deux ans après la Grande Guerre". Avec de si simples précisions le lecteur n'est, au moins, plus perdu.
- La description : Comme je le disais, la meilleure voie pour dire en quel espace et quel temps se déroule l'histoire est par l'environnement, aussi l'utiliser est une sorte de description. Au moment où vous avez décrit un objet, cet objet a une place dans votre histoire, sera un lieu dans l'espace et donne un repère dans le temps.
La description, reliée à l'environnement, est donc aussi liée à la "ligne rouge", ce qui signifie que toute description aura un lien avec l'histoire, sans quoi le lecteur ne pourra pas lui donner une place dans l'espace et le temps.
- Le détail : C'est toujours une description mais ici nous sommes à une tellement petite échelle qu'elles ne semblent pas donner d'indice de l'espace et du temps. Cependant le plus vous détaillerez et le plus une description sera efficace.
Si le détail, comme la description et l'environnement, n'a pas seulement pour but de donner une notion d'espace et de temps, il peut, par exemple, compter les secondes d'une horloge ou expliquez à quel point un ennemi est rapide en expliquant ses mouvements.

"Lors d'une nuit sans lune, dans un vieux manoir au milieu de la vallée, un détective enquêtait sur le meurtre du propriétaire."

L'événement :
Soyez patient.
La différence entre l'idée et l'événement est que l'idée n'est qu'une idée et l'événement est un événement : l'idée est composée par un ou plusieurs événements qui peuvent être nombreux, comme pour la "ligne rouge".
Tout ce qui arrive dans votre texte est un événement. Votre personnage marche-t-il ? C'est un événement. Pour être plus précis : tout changement dans votre texte est un événement.
- L'action : Tout mouvement peut être considéré comme une action, comme marcher ou boir de l'eau, comme bouger un doigt. Il est aisé de penser, comme nous sommes plutôt matérialistes, que tout événement est une action.
- La pensée : Il n'y a presque pas de différence entre la pensée et l'action puisque la pensée est une action et l'action est au moins composée d'une pensée puisqu'elle a un sens.
La pensée se résume par la communication et a ce but ; l'action est la réalisation d'une ou plusieurs pensées, elle a pour but d'agir et d'agir seulement. Vous pouvez essayer de les différencier par l'effet direct et indirect, direct pour l'action, indirect pour la pensée mais ce n'est pas toujours pertinent. Vous pouvez aussi considérer la pensée comme la marque de vos idées, ou une explication de vos actions pour le lecteur.
Dans l'histoire parfaite, toute action serait une pensée et toute pensée serait une action. Ca ne me semble pas possible, encore moins pour un débutant. Si vous écrivez votre première histoire, pensez juste à expliquer les actions de vos personnages, grâce aux pensées ou au discussions, ou grâce et principalement par les descriptions.
- L'état : Je voulais en venir là.
Chaque description que vous faites et potentiellement un événement et doit en être un si vous voulez que votre histoire soit bonne. Chaque interaction est un événement, comme l'inter-action est une action entre deux éléments. Quand vous décrivez quelque chose, une pierre, un arbre, le soleil ou un personnage, faites-le interagir, même indirectement, même par le plus petit détail, avec un autre personnage, avec une idée, avec n'importe quoi de l'histoire.
Arrivé à ce niveau de maîtrise vous pourrez vous dire que votre histoire est bien écrite.

"Par une nuit sans lune, dans un vieux manoir enquêtait un détective au sujet du meurtre du propriétaire. Le détective enquêta longtemps, jusqu'à l'aube, et questionna les occupants pour connaître le coupable. Il découvrit alors que c'était seulement un accident de lustre."

Le style :
C'est ce qui manque dans 90% des cas. La description est votre amie, donnez tout ce que vous avez ici ! Vous n'écrivez pas un ouvrage scolaire ou l'histoire de l'Eglise : mettez-y du coeur ! Il est temps de prouver que vous n'avez pas suivi ces interminables cours de langue et appris ces règles impossibles et absurdes pour rien.
Le style n'a qu'un but et un seul : être clair. Le lecteur doit parfaitement comprendre ce que vous racontez. Cela signifie que chaque action doit être expliquée clairement mais aussi chaque sentiment. S'il vous plait, quand le meilleur ami du héros meurt, n'écrivez pas son nom en majuscules avec quatre ou cinq points d'exclamations. Le lecteur est alors obligé de faire tout le travail à votre place et cela ne signifie qu'une chose : vous avez échoué.
C'est l'élément le plus important de votre texte, il ne valait pas d'écrire le reste si votre style est mauvais.
Si toute description, tout détail, tout personnage est une occasion d'utiliser votre style, si tout chapitre, tout paragraphe, toute phrase ou mot de votre texte appelle votre style, je ne demanderai pas tant à vos débuts. N'oubliez pas que ce n'est qu'en écrivant que vous apprendrez à écrire. Ne désespérez pas, la détermination, la volonté sera votre seul alliée. Si vous n'avez pas de style, continuez seulement à écrire. "Ecrivain" n'est qu'un métier parmi tant d'autres, avec les études qu'il implique pour l'acquérir.
Je vous demanderai de développer trois points spécifiques concernant votre style, trois situations larges qui peuvent contenir toutes les situations possibles :
- La cause : Vous rappelez-vous de la pensée ? Quand votre héros doit choisir entre son meilleur ami et son devoir. Expliquez les causes de son choix, développez ses hésitations. Prenez votre temps quoi qu'il arrive pour nous aider à comprendre pourquoi un événement est arrivé. "Pourquoi" est l'une sinon la première des questions que l'humanité s'est posée.
- La situation : Chaque détail que vous donnez va aider à comprendre une situation. Une pierre grise n'est pas une pierre noire, un arbre n'est pas un buisson, marcher rapidement n'est pas marcher. La plus petite différence sera interprétée par le lecteur, aussi usez-en pour expliquer exactement ce qui arrive.
Si, dans le dernier exemple (héros, choix, meilleur ami, devoir), vous ne voulez pas donner les causes de son choix (ce serait trop philosophique ou trop ennuyeux), dites simplement à quel point c'était difficile pour lui. Son visage, ses réactions, la température de la place, un souffle de sa bouche seront autant de signaux pour le lecteur. Imaginez si, au lieu de hurler, quand une mère perd son enfant, elle reste juste silencieuse, ses yeux remplis de larmes, ses mains tendues vers l'horizon, puis vers la terre et ses larmes tombant au sol, se perdant là, disparaissant sous son regard.
- L'effet : La réaction de la mère, je dois l'admettre, est une sorte d'effet. La plupart du temps un lecteur dira "continue" ou "je me demande ce qui va arriver". Donnez des indices, prenez votre temps (encore et toujours) pour expliquer les conséquences d'un événement.
Si la cause prépare quelque chose qui n'est pas encore arrivé, l'effet interagit avec quelque chose qui est déjà arrivé. Utilisez ce que vous avez déjà écrit pour renforcer la suite.

"Un soir de grand orage, tandis que tous admiraient les splendides éclairs remplissant au loin la vallée, un son violent frappa la lourde porte de bois de l'entrée et atteignit le salon. Il se répéta assez de fois pour faire comprendre que quelqu'un attendait sous la pluie, mais qui ? On alla ouvrir : c'était un détective.

C'est, théoriquement, une histoire.
Essayez de supprimer un de ces éléments, idée, personnage, espace/temps, événement ou style et vous verrez combien ils sont nécessaires... à part le style. Maintenant tout ce qu'il vous reste à faire est de voir ce que vous voulez ou avez à améliorer et, enfin, à l'améliorer.

[size=59:2f3scrog]Méthode d'écriture[/size]

1. L'imagination
Tout écrivain vous dira qu'un texte est écrit avec l'imagination. Vous trouvez une idée élémentaire avec laquelle vous créez le contexte (et ne commencez pas déjà à écrire, s'il vous plait), enfin vous créez le plan de votre texte Je sais que vous êtes pressé d'écrire mais courir dans un mur ne sert à rien, à part entraîner votre style et dans ce cas auriez-vous l'amabilité de les conserver comme des exercices ?
Pour ceux qui ont déjà des difficultés à trouver une idée ou à continuer son texte : voici quelques conseils usuels qu'un nouvel écrivain utilise communément.
- Lire, lire, lire.
Si possible de bons livres, si possible des livres, sinon n'importe quoi. En plus d'étendre votre culture cela vous montrera différentes voies que d'autres écrivains ont utilisé pour écrire, vous aidera à découvrir les pièges de l'écriture et des moyens de les éviter, vous donnera des conseils ou de l'aide pour écrire un passage où vous avez des difficultés et animera votre imagination.
Lire est nécessaire si vous voulez écrire.
- Argumenter les textes des autres.
C'est la parfaite raison que tout le monde attendait : oui, lire et critiquer les textes d'autres écrivains ou débutants vous aidera à être critique avec vos propres textes, vous aidera à trouver vos propres fautes et vous montrera le fonctionnement visible d'un texte et de sa création.
Ne sous-estimez jamais l'intérêt de lire ce que vos sembables écrivent.
- Ecouter de la musique.
Je n'aime pas celui-là mais tout le monde dit que ça fonctionne, aussi le voilà. Trouvez une musique adaptée au texte, à l'idée que vous avez et elle vous aidera à la conserver plus longtemps. Ne me tuez pas si ça ne fonctionne pas, pour moi c'est la meilleure manière de predre sa concentration ou de commettre des erreurs dans le texte. Après, à vous de voir, la majorité écrit avec de la musique.
- Reprendre toutes vos idées pour n'en faire qu'une.
Sans surprise, attendez jusqu'à avoir une dizaine d'idées avant d'écrire votre histoire. Ca vous donnera le temps de les développer, d'étudier leurs implications, leur valeur, leurs possibilités. Ne restez pas sur un choix, explorez-les tous car si vous êtes arrêté dans votre histoire, ce peut être parce que vous voulez quelque chose alors que l'histoire appelle autre chose. Soyez préparé à changer vore plan et pour cela développez toutes les possibilités. Rien n'est perdu, croyez-moi.
- Préparer un plan.
Vous préparez obligatoirement un plan, même si c'est immédiatement avant d'écrire. Pensez à prendre des notes ou de courtes phrases qui viennent à votre esprit plutôt que d'écrire un texte entier durant cette intéressante et précieuse leçon ! Le plus vous préparerez l'histoire, le plus facile ce sera, non parce que les mots seront déjà choisis mais parce que vous saurez à présent exactement ce que vous voulez écrire.

2. La mise en page
Quand vous écrivez, rappelez-vous que le langage oral est un monde complètement différent du langage écrit. La ponctuation est vraiment importante, la grammaire car si à l'oral vous avez beaucoup d'autres moyens de comprendre votre proposition, en langage écrit seule la grammaire vous donnera le sens. Ne pensez plus aux règles orales ou vous tomberez dans pratiquement tous les pièges qui existent dans le langage.
La ponctuation va ordonner vos phrases mais il n'y a pas de ponctuation pour vos paragraphes ou chapitres. Un paragraphes fait environ dix ou vingt lignes selon la taille de votre texte. Un chapitre compte environ sept page. Rappelez-vous simplement qu'un paragraphe n'est pas un chapitre, que vous pouvez arrêter votre histoire après un paragraphe sans créer un nouveau chapitre.
Mettre en page est nécessaire pour le lecteur afin de comprendre clairement le texte. Ca l'aidera à lire et à suivre l'action. En fait, une phrase doit comporter une et une seule idée, ce qui n'empêche pas d'utiliser de nombreux verbes et plusieurs sujets, et un paragraphe ne doit avoir qu'un et un seul thème, ce qui ne l'empêche pas de parler de nombreuses choses. Le secret d'un bon texte est son unité.
Voici quelques conseils que les débutants utilisent pour mettre en page leur texte :
- Ecrire un brouillon.
Pour ceux qui ne peuvent attendre avant d'écrire, écrivez votre texte mais considérez-le comme une sorte de plan ou une inspiration pour la vraie histoire. Un brouillon va contenir beaucoup d'idées et de tentatives d'écriture et est l'occasion d'ordonner le texte, donc aussi de le mettre en page.
- Utiliser le correcteur Word.
Pour les plus paresseux, Word est le moyen le plus simple de se corriger. Les erreurs sont inévitables et Word corrigera les plus aberrantes mais ce n'est qu'un programme : à vous de faire attention au sens de vos phrases.
- Ecrire des phrases courtes.
C'est simple : le moins vous écrivez, le plus juste ce sera. Une phrase courte n'implique pas tous les dangers d'une grammaire complexe. Bien sûr vous n'aurez pas autant d'outlils à votre disposition mais prenez votre temps, vous apprendrez doucement à employer et développer votre style.
- Choisir de préférence le temps au passé.
Le temps au passé est la forme standard des histoires. Utiliser le présent implique beaucoup de problèmes temporels. J'ajouterais que la focalisations (par quels yeux on voit l'histoire) zéro (le narrateur est omniscient) va éviter beaucoup de pièges qui appartiennent aux focalisations interne (le héros) et externe (tout personnage sauf le héros). Comme pour les phrases courtes, le plus simple vous écrivez, le plus facile ce sera. Faites ce que vous pouvez, entrainez le reste.
- Utiliser des dictionnaires et autres livres de grammaire.
Si vous ne faites pas confiance à Word et n'avez pas suivi, comme moi, les cours de langue, il sera toujours préférable d'avoir quelques bons livres pour vous aider quand vous douterez sur la manière d'écrire un mot. Certains vous aideront pour le vocabulaire, d'autres pour la syntaxe, certains pour la pragmatique si vous êtes assez chanceux mais ils sont très rares.

3. Tableau des événements, personnages et chronologie.
Ceci est un plan élémentaire pour créer son histoire. Il n'est donné qu'à titre d'exemple ou de modèle pour votre propre planification.

Tableau des événements, personnages et chronologie.
Vous pouvez commencer par n'importe quel tableau mais les trois doivent être complétés pour la meilleure efficacité.

Evénements :
Si vous avez choisi les événements eux-mêmes, l'action, la pensée ou l'état comme fondement de votre histoire, alors vous devrez déterminer une introduction et une conclusion pour votre texte
Trouvez le but, donnez-vous des limites et une ligne principale à suivre. Quand vous avez suffisamment d'événements intéressants, il n'y a aucun besoin de les développer aussi longtemps que vous saurez ce que vous voulez. Allez créer des personnages et une chronologie adaptés à vos événements puis revenez adapter vos événements à ces personnages et cette chronologie. Le plus important est d'être sûr que les événements pourront se produire, quoi qu'il en coûte.
Plus vous avez d'éléments, en adaptant vos tableaux, plus vous pourrez être capable de détailler vos événements. Ici, une fois encore, prenez votre temps, donnez toutes les possibilités de l'événement que vous avez choisi.

Personnages :
Avez-vous un parfait personnage dont vous voulez développer la vie ? Développez-le d'abord, sa personnalité, ses forces et faiblesses, pensez à sa famille, sa maison, ses préférences. Le plus vous connaîtrez au sujet de votre personnage, le plus vous serez capable de créer autour de lui.
N'oubliez pas de créer beaucoup de personnages, même si vous ne les utilisez pas dans votre histoire. Essayez d'abord des stéréotypes, ensuite mélangez-les, enfin créez vos propres personnalités "réalistes".
Le plus important est que les événements conviennent à vos personnages, que vos personnages puissent agir comme ils le doivent. Cependant n'hésitez pas à adapter votre personnage selon la situation, non en changeant sa personnalité mais en regardant comment il agirait dans telle ou telle situation. Laissez un peu de place à l'histoire elle-même.

Chronologie :
Y a-t-il un moment, un lieu qui vous inspire ? Voulez-vous décrire des ruines mystiques ou une planète lointaine dans une autre galaxie ? Décidez du lieu, décidez du temps, ensuite placez un début et une fin à votre histoire. Combien de temps dure votre histoire ? Restera-t-elle toujours au même endroit ? Quelles sont les possibles espaces où l'histoire peut se dérouler ?
Créez ensuite des personnages et des événements permettant ce déroulement puis adaptez la chronologie à ces éléments.

Quand vos trois tableaux sont réalisés, tirez simplement une longue ligne qui sera votre ligne du temps. Ensuite placez-y vos événements, les apparitions de vos personnages ou leur évolution durant l'histoire, enfin les lieux de l'action.
Cela vous aidera à organiser et adapter les événements avec les personnages et ceux des éléments à la chronologie.


[size=59:2f3scrog]Les pièges[/size]

Voici les erreurs les plus communes dans un texte. Je ne vous aiderai pas pour la syntaxe, cela un vieux livre d'école ou une grammaire virtuelle le fera pour vous.
Seule l'expérience nous évite de tomber dans ces pièges.

1. La puissance
"Soudain j'ai rencontré un minotaure... bon, je le meule mais cinquante voleurs en profitent pour m'attaquer. Regarde, je me suis entaillé le petit doigt en tuant le dernier !"

Comme vous choisissez ce qui arrive, vous allez souvent avoir la tentation de donner trop de pouvoir à votre héros. Comme je le dis, "la faiblesse est une force, la force une faiblesse." A vaincre sans péril on triomphe sans gloire, on mesure un personnage à ses ennemis. J'ai fait une petite échelle de "qui sera le meilleur" pour vous donner une idée de l'invincibilité de certains personnages :

0/10 : N'ose pas aller à un rendez-vous.
1/10 : Mieux vaut vivre lâche que mourir courageux.
2/10 : Guerrier honorable ou capitaine expérimenté.
3/10 : Il doit sauver le monde (rien que ça ?)
4/10 : Impossible de porter sa veste tant il y a de médailles.
5/10 : Tous lui donnent toujours la quête pour sauver le monde.
6/10 : Le soleil brille pour lui, la lune le fuit.
7/10 : Ne bouge jamais sans son sort d'apocalypse suprême et son armée personnelle
8/10 : Deux dragons au déjeuner, trois au dîner parce qu'il est au régime.
9/10 : La même chose avec trois ou quatre sauvetages du monde entre deux.
10/10 : "Tout personnage à côté du héros est considéré comme mort."

Pour éviter de telles aberrations, voici quelques moyens aisés :
- Oublier les combats inutiles.
Si une bataille arrive sans une bonne raison, ce peut être pour montrer la force du personnage. Rappelez-vous que dans une histoire tout doit avoir une raison d'être et, si possible, une bonne raison.
- Essayer une touche de psychologie.
C'est magique. Au moment où votre personnage se demande pourquoi il agit, cela calme sa quête de puissance. N'espérez cependant pas un miracle.
- Se mettre à la place de l'ennemi.
L'ennemi est aussi un personnage, que se passerait-il si votre héros était à sa place ? Essayez de nouveaux points de vue, changez de focalisation, préoccupez-vous de vos ennemis.
- Choisissez des créatures faibles.
Si vous n'avez pas de dragon à vaincre ou de dernier plan pour conquérir le monde, votre personnage ne sera pas obligé d'être invincible. Ecrivez au sujet d'événements humbles, n'essayez pas toujours de protéger l'univers. L'univers se portera mieux si vous le laissez tranquille.

2. La mise en page
"Sept chapitres en un paragraphe : ce type est un champion !"

Pas de miracle, huitante lignes de texte à la suite sont pratiquement illisibles. Un paragraphe fait environ dix à vingt lignes, selon vore texte, un chapitre environ sept pages. Si vous ne comptez pas en pages alors essayez environ vingt paragraphes, ce qui signifie environ trois cents lignes.
Il est important d'ordonner votre texte pour rendre l'information plus aisée à lire et les liens pratiques plus efficaces.

3. La ponctuation
"Et il dit je ne suis pas d'accord mais je réponds ce n'est pas si simple aussi nous faisions le mieux dont nous étions capables mais ce n'était pas suffisant et non je ne continuerai pas donc que veux-tu qu'on fasse nous suivrons mon plan à présent..."

Pas besoin d'expliquer l'utilité de la ponctuation.
La ponctuation a une longue et complexe histoire, aussi pour résumer comprenez juste que vous ne pouvez pas utiliser les mêmes règles qu'en langage oral. Il y a des fonctions sémantiques, aussi soyez sûr que votre ponctuation fasse sens ; il y a des fonctions prosodiques aussi, donc vérifiez s'il est possible de dire la phrase à haute voix. Parfois ce sera trop long, parfois trop court, une fois vous couperez une proposition en son milieu, la fois suivante vous mélangerez deux propositions entre elles.
La ponctuation comprend aussi les majuscules, aussi utilisez-les prudemment. Un mot avec plus d'une majuscule est déjà une erreur car c'est le plus souvent une tentative d'imiter l'intonation orale. De même pour les points d'exclamations suivis : il ne sert à rien d'en aligner quatre à la suite. Trouvez d'autres voies pour exprimer l'intensité.
La ponctuation ne suivra jamais l'intonation du langage oral, aussi n'essayez pas de l'imiter. Le mieux pour être sûr de sa ponctuation (et pour éviter beaucoup d'erreurs par la même occasion) est de :
- relire son texte
- relire son texte à haute voix
- demander à quelqu'un de le lire à haute voix
- relire, juste au cas où
- aller dans votre cave et hurler les phrases comme un dément... Flaubert le faisait.
- écrire moins vite, ce qui semble inévitable avec la maîtrise
- utiliser le moins de ponctuation possible, les points, les virgules et les majuscules après un point. Le reste suivra plus tard.
Il n'y a aucun livre satisfaisant traitant du sujet, à part si vous avez accès aux bibliothèques spécialisées universitaires et même là je vous souhaite bonne chance car même les spécialistes ne sont pas d'accord sur la question.

4. La transition
"La bataille commença. Il cueillit une fleur et sa mère lavait le linge mais ils refusèrent et quoi qu'il arrive, je serai de ton côté."

Le texte parfait ne devrait pas avoir de transition. La transition est un passage artificiel dans votre texte qui permet de passer d'un événement à un autre. Votre personnage est en prison, il doit rejoindre la résistance dans la forêt, ce qui signifie qu'il doit s'échapper. Le plus souvent le débutant n'a pas pensé à cet événement et va passer dessus sans attention.
Au nom de la littérature, ne le faites pas !
La transition se définira en effet comme un vide dans l'histoire, un moment où rien de pertinent ne se produit.
Les transitions se repèrent le plus souvent entre deux chapitres ou deux paragraphes mais vous pouvez deviner qu'il y en a aussi entre deux phrases ou même deux mots.
Au début, essayez seulement d'étoffer vos transitions, principalement entre deux chapitres. Ensuite prêtez de l'attention aux paragraphes. N'essayez pas de supprimer la transition, vous risquez d'empêcher la continuité de l'histoire. Acceptez-les aussi longtemps que vous ne pourrez pas les remplacer par de vrais événements.
Dès que vous avez appris suffisamment, préparez la transition par un ou plusieurs événements définis. Le problème sera qu'entre chacun de ces événements des transitions vont apparaître. Quand vous les effacez entre les chapitres, elles resteront entre les paragraphes et quand vous les en chassez il y en aura toujours entre les phrases. La chasse aux passages creux ne se termine jamais et vous serez toujours obligé, pour les supprimer, de créer de nouveaux événements entre lesquels apparaîtront des transitions.
Au moins vérifiez que vos transitions ne sont pas complètement creuses ou écrites trop hâtivement, oubliées. Il est toujours difficile de conclure ou d'introduire mais un peu d'attention va toujorus éviter le pire.
A l'occasion, quand votre meilleure scène s'achève, attendez un instant avant d'écrire la suite. Il est probable que vous avez plus pensé à l'événement lui-même qu'à sa suite.

5. La solution de facilité
"Le héros vaincu était presque mort mais un tremblement de terre arriva et il fut capable de prendre son arme à vingt mètres de là pour achever le méchant."

Le pire qui puisse arriver dans votre texte est l'instant où vous ne voyez simplement plus comment continuer. Votre personnage est en prison, vous n'avez rien préparé pour le faire évader et vous avez fait de cette prison un lieu d'où il est impossible de sortir. Comme vous ne voulez pas transformer votre histoire en "s'échapper de la prison d'où on ne s'échappe pas", vous choisirez rapidement la solution la plus facile que vous trouverez et continuerez l'histoire.
C'est tout simplement horrible.
La solution de facilité est une transition combinant en outre une puissance démesurée, qui arrive quand vous n'avez pas assez bien planifié votre texte, ce qui arrive toujours à un moment ou un autre. Si la petite amie du héros donne une fleur à celui-ci et que le héros agit comme s'il n'avait rien reçu, c'est probablement une solution de facilité.
Voici quelques moyens pour l'éviter :
- planifier son texte auparavant
- arrêter d'écrire et penser un moment aux multiples possibilités
- accepter l'impossibilité et laisser l'histoire décider pour vous
- relire son texte encore et encore
- écrire beaucoup d'événements par-dessus la solution de facilité pour la cacher... si c'est tout ce que vous pouvez faire, faites-le
- demander de l'aide
- effacer tout le passage, autant qu'il vous paraîtra nécessaire pour résoudre le problème.
Prenez simplement votre temps et vous empêcherez le pire, la solution de facilité.

6. Le style historique / narratif
"Livre scolaire page 173 : Rabelais était d'abord un moine. Né en 1494 à Chinon, en Tourraine, dans une famille d'avocats, il va en 1510 comme apprenti chez les Fransiscains où il tombe amoureux de Daisie. Rabelais, avec une face ridicule, va vers elle et lui dit..."

Vous avez créé un large contexte, un personnage complexe, beaucoup d'événements passionnants : bien. Vous rêvez de les écrire le plus vite que vous pourrez : moins bien.
Souvent l'histoire commence sur un style historique, avec des dates, des événements et des naissances de personnages. Ce peut être très intéressante et un style historique peut construire toute une excellente histoire.
L'erreur réside dans la transition entre le style historique et le style narratif. Il est souvent trop rapide et le lecteur peut être vite perdu à ce moment. La vitesse du texte est totalement différente, de même pour les codes de communication ; soyez sûr de votre transition.

La même erreur peut être causée par la solution d'introduction de facilité mais c'est plus un problème de registre. Pour les événements généraux nous choisissons le style historique, pour les événements spécifiques le style narratif. Ce pourrait être le même problème entre une scène tragique et une scène hilarante : le contraste fait se perdre le lecteur.
Ici le plus souvent la transition est complètement oubliée. Commencez par en créer une puis corrigez-là comme toute transition en la développant puis en mélangeant doucement les deux registres, ensuite créez et planifiez des liens entre les deux registres ; enfin vou serez capable de supprimer la transition qui n'est plus nécessaires puisque les événements la contiennent et la remplacent.
Mais, comme auparavant, les transitions survivent toujours quelque part, aussi continuez à les traquer ou abandonnez, à vous de voir.

7. L'importance / insistance
"Et là il vit sur la table une superbe plume d'un vieux gris, [...] dont la pointe était noire et fatiguée après toutes les utilisations [...] Elle était pleine d'une force invisible conservée par le passé et la mélancolie des propriétaires qui l'utilisèrent pour écrire leurs dernières lettres de vie [...] ce qui nous charmait toujours. Mais on s'en fiche."

Au moment où vous commencez à décrire dans votre texte, la question va apparaître de savoir ce que vous allez décrire. La réponse semble simple : tout. Ce n'est cependant possible que dans un texte idéal.
Le plus vous décrirez un élément, le plus cet élément va prendre en importance. Chaque mot que vous utiliserez pour compléter la description aura des conséquences dans la compréhension par le lecteur de cet objet.
Il arrivera souvent que l'écrivain décrive un objet sans raison, juste pour montrer qu'il sait comment décrire. L'acte peut être plein de bonne volonté, c'est toujours une erreur. N'arrêtez pas de décrire pour autant ! Soyez juste plus prudent, comme poru tout ce que vous ne maîtrisez pas encore dans le langage.

La manière la plus simple de contrôler vos descriptions est de ne décrire que ce qui est important pour vous. Votre texte sera artificiel mais clair et vous serez capable d'estimer la différence entre des passages avec et sans description.
Ensuite adaptez vos descriptions aux objets qu'elles décrivent. Cela semble évident mais parfois la volonté d'écrire seule compte. Rappelez-vous votre personnage, comment il agit, comment il pense, ce qu'il est ; pensez à l'événement, ses causes, ses conséquences ; estimez quelle atmosphère, quelle impression vous voulez produire, ensuite adaptez-y la description.
Quand vous serez finalement capable d'adapter vos descriptions, étendez-les à l'entier de votre texte. La différence entre ce qui est et n'est pas important se fera alors d'elle-même, par habitude.

Conclusion :
J'ai trouvé durant sa traduction (de l'anglais au français) beaucoup de coquilles et pas mal d'erreurs syntaxiques. La fatigue a dû aussi entamer mon attention, aussi certains énoncés peuvent-ils être assez flous.
Je rappelle aussi que cette méthode ne donne que les fondements d'un texte.

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il y a 17 ans 9 mois #12005 par Krycek
Réponse de Krycek sur le sujet Re: [Méthode de travail] Les fondements.

Feurnard écrit: C'est le thème principal de votre histoire, celui que le lecteur suivra du début à la fin. Par exemple "sauver la princesse". N'abandonnez jamais cette idée ou il vous en coûtera beaucoup.

Pour Pandémonium il m'en a coûté beaucoup de changer le fil rouge (70 pages !). A la base l'idée était une poursuite de jeunes avec les documents. Puis m'est venue l'envie de faire plus de SF et d'adapter cette histoire. Le lien est donc maigre pour l'instant avec le prologue et pourtant aura une signification par la suite...
... par la suite ... Ca me fait peur à chaque fois de dire ça, c'est une façon de dire "Si si vous verrez !" comme si on avait perdu le lecteur ou qu'on le menait par le bout du nez pour arriver à quelquechose pendant toute l'histoire. A ne surtout pas faire !!!

Feurnard écrit: Ne changez jamais le héros, ou effacez, sans une parfaite maîtrise des transitions. Le plus souvent l'idée principale et le héros sont liés.

Et pourtant... (cf Pandemonium). Je crois que l'on peut modifier le héros et à ce titre, préparer la venue du remplaçant ou des remplaçants. Cette idée selon laquelle le héros est présent jusqu'à la fin est (AMHA) erronée. elle mène à beaucoup d'histoires nulles que l'on voit aujourd'hui à la TV dans lesquelles on SAIT d'avance comment ça va finir. Exemple (ce n'est pas nul mais ça tient l'hypothèse) :
Jack Bauer... vous stressez vraiment à chaque fois qu'il se trouve en mauvaise passe ? Allons, franchement ! Il a signé les contrats pour 9 saisons ! Je le vois mal mourir dans la saison 6 !!! Ainsi il faut alors réfléchir à autre chose, il ne peut pas mourir (dans ce cas) ? Amputez le, abîmez le, faites lui perdre sa famille... Mais au final, on perd une grosse marge d'écriture. Ce pourquoi je considère que perdre des personnages principaux aide à monter un suspense et faire comprendre au lecteur que "Oui, ce perso est intelligent, beau, grand, fort mais... mort. Si ! Le héros est mort ce soir.". David Gemmell est très bon dans ce genre là.
Voilà, à mon avis, cette idée de ta part est correcte pour construire une histoire, mais ne pas la respecter peut aussi donner quelquechose de très intéressant. Pourquoi ne pas avoir 2 persos principaux par exemple ? Ou plus... Je prends exemple sur une autre série (ce sont des exemples qui ont le mérite que tout le monde voit de quoi ça parle) : Alias. Une série à suspense et pourquoi ? Parce que dès le début on nous fait comprendre que TOUT le monde peut y passer, même Jennifer (Garner) et au fil des saisons ils ont dû réembaucher pour le casting pour qu'au final (Episode Final Season 5) il ne reste que 4 personnages principaux (en comptant les méchants) contre une bonne quarantaine au départ. L'idée n'est pas de faire l'hécatombe mais d'être plus réaliste et donc d'échapper au style de Rambo où l'on oublie aiséement qu'une balle peut tuer.

Feurnard écrit: Un vendeur d'armes ou un serpent décoratif appartiennent à l'environnement, désolé pour eux.

Très important le vendeur d'armes... sans lui, pas de baston, de sang, de boucherie, de... ok, je lis la suite.

Feurnard écrit: Arrivé à ce niveau de maîtrise vous pourrez vous dire que votre histoire est bien écrite.

Le rêve ! Ok, je vais relire en détail le passage sur les decriptions !!

Feurnard écrit: S'il vous plait, quand le meilleur ami du héros meurt, n'écrivez pas son nom en majuscules avec quatre ou cinq points d'exclamations. Le lecteur est alors obligé de faire tout le travail à votre place et cela ne signifie qu'une chose : vous avez échoué.

C'est bien vu ça.

Feurnard écrit: C'est l'élément le plus important de votre texte, il ne valait pas d'écrire le reste si votre style est mauvais.

Oui, ou alors devenir scénariste, et laisser le style au réalisateur !!!

Feurnard écrit: "Pourquoi" est l'une sinon la première des questions que l'humanité s'est posée.

Et la première question qu'un lecteur se pose quand on le mène par le bout du nez. Lorsque le héros décide de faire un détour dans le Marais des terreurs ou la forêt de l'apocalypse alors que la sortie d'autoroute suivante mène au château final... pour les gamers, pas de question : on flaire la linéarité d'un jeu. Pour les lecteurs, pas de question non plus : on ferme le bouquin.

Feurnard écrit: Donnez des indices, prenez votre temps (encore et toujours) pour expliquer les conséquences d'un événement.

Je ne peux que m'accorder là dessus, et pourtant j'ai tendance à m'énerver quand l'auteur prend 3 pages pour dire que le héros a réussit à ouvrir la porte sans déclencher un piège... le tout se passant sur 2 secondes... je crois que c'est quelquechose auquel il faut faire gaffe, trop de descriptions et d'effets tuent l'intrigue. Par exemple les romans de Terry Goodking (L'épée de vérité) où pendant les 3/4 du livre les héros NE SAVENT PAS ce qu'ils ont a faire et où le dernier quart nous livre en deux jours une évolution fracassante de l'histoire. Le lecteur flaire l'arnaque, s'il va jusqu'au bout du livre.

Feurnard écrit: Le plus vous préparerez l'histoire, le plus facile ce sera, non parce que les mots seront déjà choisis mais parce que vous saurez à présent exactement ce que vous voulez écrire.

Oui.... et non. En fait à court terme cela fonctionne. Pourtant, au fur et à mesure de l'écriture d'autres idées nous viennent que nous ne pouvions pas avoir avant. En effet, en se concentrant sur quelques chapitres, il est difficile de développer quelquechose de nouveau tant que ce n'est pas écrit. Je dirais plutôt : "1-Faites un plan... 2-écrivez... 3-jetez votre plan à la poubelle quand il vous gêne... 4-reprenez à 1-".

Feurnard écrit: L'univers se portera mieux si vous le laissez tranquille.

C'est bon ça !!! J'aime beaucoup... Allez hop ! Sur la page sans nom.

Pour la suite je m'accorde majoritairement aveec ce qu'il y a d'écrit ou même.... j'apprends (nottement sur les transitions).

Un bon article Feurnard. C'est une traduction ? C'est de ton cru (sinon il faudrait relier au texte d'origine) ? Quoiqu'il en soit je pense qu'il serait intéressant, tout comme l'étude d'Iggy, de les poster en tant qu'article sur le site (ce n'est pas soumis -forcément- au récit du mois). Et puis ça étoffe un peu la gamme ! (L'article t'apartiendra toujours).

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il y a 17 ans 9 mois #12008 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: [Méthode de travail] Les fondements.
J'ai tout fait de mes petites 'papattes, ça date du Warhammer-forum , un an déjà...
Une occasion me l'a fait mettre à jour, en anglais, donc je me suis dit que le retranscrire ici en français serait une bonne idée.
Il apparaîtra, après quelques menues corrections, comme article sur le site. Plus tard, quoi.

Je crois que l'on peut modifier le héros et à ce titre, préparer la quote]Ok, je vais relire en détail le passage sur les decriptions !!

Bienvenue du remplaçant ou des remplaçants.[/quote]
On peut. On peut, seulement c'est très, très, très [...] très (très) risqué, aussi je le déconseille fortement au débutant.
Préparer le remplaçant, qui est une des "transitions" possible, demande un soin extrême jusque dans le détail que je ne suis moi-même pas sûr de pouvoir encore maîtriser.
Je précise aussi que dans les contes on sait que tout finira bien, on veut juste savoir comment. Dans un roman j'ai presque envie de dire que c'est le contraire, le héros mourant presque toujours à la fin mais là je suis cynique. J'ose à peine parler de ceux qui tuent pour le plaisir de ne pas faire comme tout le monde.
Ne pas tuer le héros est un standard, en sortir viole une convention, il vaut mieux donc d'abord maîtriser parfaitement la convention avant d'en sortir. Je ne conseillerai certainement jamais à un débutant de tuer son héros pour améliorer son histoire.

j'ai tendance à m'énerver quand l'auteur prend 3 pages...

Tu n'es pas le seul.
Ce qui arrive le plus souvent, c'est que celui qui veut bien faire va faire plus qu'il ne faudrait : c'est de l'hypercorrection. On retrouve exactement le même phénomène dans les comportements sociaux, ce qu'on appellerait une "imitation grossière". Faire du verbiage et des phrases à rallonge serait de l'hypercorrection.
L'hypercorrection est une erreur mais une erreur nécessaire à l'apprentissage, donc naturelle et souhaitable.
Le piège "importance / insistance" en parle d'ailleurs : insister trop sur un élément, c'est lui donner plus d'importance qu'il n'en a, donc induire en erreur le lecteur, ce qui va à l'encontre du principe de clarté primordial dans toute communication. (piège à reformuler, d'ailleurs)

Je tourne en rond : pour résumer, tu as raison.

Je dirais plutôt : "1-Faites un plan... 2-écrivez... 3-jetez votre plan à la poubelle quand il vous gêne... 4-reprenez à 1-".

C'est effectivement plus juste, quoiqu'assez extrême. Le plan doit s'adapter au texte autant que le texte s'adapte au plan ; l'un ne fonctionne pas sans l'autre.
Si on ne suit que le texte, alors l'histoire partira en "freestyle" avec solutions de facilité, transitions creuses et changements de registre à sauter par la fenêtre, la moitié des pièges usuels d'une histoire.
Si on ne suit que le plan, alors l'histoire sera artificielle, superficielle et théorique. Le plan ne peut prendre en compte ni le style ni l'énoncé pratique, encore moins tous les cas de figure d'une situation. Le communisme l'a prouvé, on ne peut pas tout planifier.
Suivre les deux est la seule solution raisonnable : adapter l'histoire au plan puis le plan à l'histoire et faire évoluer les deux en commun. Un plan n'est qu'un plan, finalement.

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En fait j'aimerais bien reprendre toutes ces notions car si elles ont été remises au goût du jour, elles n'en restent pas moins assez vagues et autodidactes. Ainsi j'aimerais réduire le nombre d'éléments du texte à quatre et réorganiser les pièges.
Cependant ce travail n'a pas pu être accompli sur le Warhammer-forum et je ne pense pas qu'il puisse l'être ici, aussi je la garderai en l'état jusqu'à une nouvelle occasion.

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il y a 17 ans 9 mois #12052 par Iggy Grunnson
Réponse de Iggy Grunnson sur le sujet Re: [Méthode de travail] Les fondements.
Un essai qui ne manque pas d'intérêt, et où, au-delà des conseils au débutants, on retrouve pas mal de réflexions assez profondes. :) ?

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ton texte, mais détail m'a chiffonné malgré tout:

Le texte parfait ne devrait pas avoir de transition.


Au moment où vous commencez à décrire dans votre texte, la question va apparaître de savoir ce que vous allez décrire. La réponse semble simple : tout. Ce n'est cependant possible que dans un texte idéal.


Le ton catégorique de ces affirmations me semble un peu présomptueux.
Dans l'absolu, je ne crois pas en l'existence d'un texte "idéal" ou "parfait": la litterature est quelque chose de complètement subjectif, et je ne pense pas qu'on puisse y associer une norme qui plairait à tout le monde. Au contraire, essayer de plaire à tout le monde me semble un écueil à éviter, et un danger pour l'auteur.

En l'occurence, je pense que je trouverais assez rébarbatif un texte où tout serait décrit et où il n'y aurait aucune transition. D'ailleurs, ce serait un choix un peu facile de la part de l'écrivain que de ne rien couper, de tout mettre sur un pied d'égalité: utiliser des ellipses et laisser l'imagination du lecteur completer certaines descriptions, c'est aussi savoir ce que l'on veut mettre en avant, et doser ses effets.

Iggy

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il y a 17 ans 9 mois #12054 par Krycek
Réponse de Krycek sur le sujet Re: [Méthode de travail] Les fondements.

En l'occurence, je pense que je trouverais assez rébarbatif un texte où tout serait décrit et où il n'y aurait aucune transition. D'ailleurs, ce serait un choix un peu facile de la part de l'écrivain que de ne rien couper, de tout mettre sur un pied d'égalité: utiliser des ellipses et laisser l'imagination du lecteur completer certaines descriptions, c'est aussi savoir ce que l'on veut mettre en avant, et doser ses effets.

Oui et c'est aussi laisser le lecteur avoir la possibilité de s'imaginer certains aspects et donc d'éviter des erreurs qui pourraient le faire "fuir".

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il y a 17 ans 9 mois #12056 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: [Méthode de travail] Les fondements.

Le ton catégorique de ces affirmations me semble un peu présomptueux.

Nyep, arrogant, j'y tiens.

Il n'existe pas de texte parfait et j'en reviens à Haldas et son échec poétique. Tu as plus bas l'explication de cet échec et la preuve de ton affirmation (adaptation sociale du code selon le contexte, voir ethnographie de la communication, sociolinguistique interactionnelle et analyse de la communication).
Par contre, tout comme ne pas atteindre la vérité ne signifie pas que la vérité n'existe pas, on peut tendre vers la perfection littéraire. De la même manière, en linguistique générale, 1908, on tendait vers un idéal qu'était la "langue", étudiable et pourtant mystérieusement inexistant.
Bref, oui, je me veux normatif avec cette méthode. Je serai descriptif quand j'en aurai les moyens.

La notion de transition date de la version 1.0, je cherche encore à l'éliminer même dans la 2.1, c'est assez dire la confusion qu'elle apporte.
C'est pourquoi j'éviterai de parler de transition pour te répondre.

Le texte est un canal de communication, le langage un code (social) de communication donc l'écriture est une communication.
La communication est informationnelle (oublions le social trois secondes voulez-vous), or je considère comme information tout ce qui tient de l'émotif à l'égal du social, de l'économie, de la physique ou tout autre domaine.
Le code langagier et son canal (voir la notion d'axe diamésique) écrit dispose d'outils théoriquement illimités pour communiquer l'information, outils dont elle choisit les plus adaptés en fonction de la communication et, plus précisément, le code en tant que variété linguistique s'adapte au contexte (social).
Dès lors, je cite, "utiliser des ellipses et laisser l'imagination du lecteur completer certaines descriptions, c'est aussi savoir ce que l'on veut mettre en avant, et doser ses effets", appartiennent aux outils informationnels à disposition de l'émetteur.

Je n'ai donc jamais dit qu'il fallait tout bêtement et pompeusement étaler du texte à n'en plus finir, y compris les détails les plus insignifiants et inutiles dans un verbiage plus creux qu'exaspérant ;
Je dis que tout mot du texte est une information (en fait tout morphème puisqu'unité minimale de forme et de sens) et que dans l'idéal toute information devrait être utile : problème qualitatif.

Je dis que deux-deux-trois-deux-quinze-cinq-cinq-quatre-un-trois fois sur cent la moitié du texte ne sert à rien sinon à passer d'un événement à un autre.

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il y a 17 ans 9 mois #12057 par Krycek
Réponse de Krycek sur le sujet Re: [Méthode de travail] Les fondements.
Ne le prend pas mal Feurnard mais... je suis un scientifique et j'aime écrire. La différence que j'ai avec toi (il me semble) est que tu parles de façon scientifique de l'écriture.

C'est un débat, pas une remarque vide de sens : j'ai l'impression que tes études te mènent à avoir une vision très fixe, très ancrée de l'écriture, d'où ta façon de parler de textes et de critiquer nos récits un peu raide je trouve.

Où je veux en venir ? En fait tu ne parles pas de ton expérience et encore moins du ressenti que tu as. J'ai l'impression de te voir énoncer des faits sans expression de ton ressenti...

Voilà, peut-être peux-tu nous/m' en dire plus ?

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il y a 17 ans 9 mois #12059 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: [Méthode de travail] Les fondements.
Vous/t'en dire plus... je peux.

J'ai toujours vu la langue comme une entité abstraite idéale et inaccessible (comme la vérité) vers laquelle il fallait tendre.

J'aimerais éviter de m'enfoncer dans d'autres explications scientifiques mais pour faire simple cette entité abstraite idéale existe, elle est prouvée théoriquement comme pratiquement.
Ca signifie qu'il existe des règles indépendantes de nous qui régissent l'écriture, qu'il faut connaître et maîtriser pour écrire, puis dépasser voire rompre en toute connaissance de cause pour écrire bien.

Voilà pourquoi je parle de façon scientifique de l'écriture.

----

Maintenant, "un peu raide", tu fais dans le très doux euphémisme, pas besoin de me ménager : tu n'as pas dû lire mes critiques sur le Warhammer-forum où j'ai tenu à conserver mon avertissement pour flammage.

Mon évaluation d'un texte se résume au fond et à la forme. Le fond, ce qu'il dit, la forme, la façon dont il le dit.

Dans le fond, un texte peut dire ce qu'il veut mais s'il me dit que "l'enfant dort" pour me dire que l'enfant dort, ça ne valait vraiment pas la peine de l'écrire. Par contre s'il y a du "il ne se réveillera pas" ou "les malheurs du monde ne l'atteignent plus" ou "c'est la nuit" ou "ça ne l'a pas perturbé" ou quoi que ce soit d'un tant soit peu plus transcendantal que "l'enfant dort", alors je ne vais mordre le cou de l'auteur à pleines dents dans un accès de rage pour moi fort compréhensible.
Parce que "l'enfant dort", c'est court à lire mais quand la phrase fait quatre lignes pour dire la même chose, ça passe beaucoup moins bien.

Quant à la forme, il ne s'agit très certainement pas d'embellir, par exemple "l'enfant dort dans un lit de plumes" pour le plaisir de dire qu'il est dans un lit de plumes et d'avoir répété "d" trois fois, sans parler de la phonétique. Comme dit plus haut, si "dans un lit de plumes" ne signifie rien alors je vais mordre.
Par contre, "l'enfant se perd dans des rêves heureux, loin, loin de la nuit noire qui l'observe", arrives-tu à y retrouver toutes les idées précédemment citées ? Il y a quelque chose, c'est presque palpable. "Dans un lit de plumes", à côté, ça ne mérite qu'un coup de calibre douze en pleine tête et à bout portant.

Je ne peux pas retirer à l'auteur d'avoir voulu dire ceci ou cela et la réponse qui me fait le plus gronder est celle-ci : "je le dirai après". Pourquoi ? Garder du suspens ? Ne pas tout dire en même temps ? Et le sous-entendu, l'indice, la répétition stylistique, l'inconcevable outillage à disposition ? Ce n'est pas "après" que j'ai besoin de l'information, c'est "maintenant" voire "avant".
Il m'arrive aussi de contredire l'auteur dans ce qu'il dit, ce pour quoi on m'en veut beaucoup d'ailleurs. C'est simplement qu'il peut bien le dire, son texte lui ne le dit pas. Soit une malheureuse formule perdue dans la vingtaine de paragraphes porte la signification à elle seule, soit des contradictions permettent de penser tout et n'importe quoi, donc absolument rien.

----

Après, je ne le nie pas : j'ai mes préférences. Les histoires drôles, les nihilistes et autres dépressifs de jeunesse me restent assez dans la gorge. J'en suis d'autant plus critique avec les styles qui me plaisent parce que la moindre erreur fait s'effondrer l'édifice et m'enlève tout plaisir à la lecture. Au fond, c'est avec une histoire qui ne me plait pas que vous avez le plus de chances d'emporter mon assentiment.
Il est certain aussi que je suis humain... à peu près certain... plus ou moins. L'erreur est humaine, la science ne m'en préserve de loin pas et déjà dans plusieurs critiques de la mise à jour j'ai fait des erreurs.

A terme j'utilise la science comme une sorte de garde-fou. Quand quelque chose ne me plait pas, j'en cherche la raison dans mes connaissances encyclopédiques. Si je ne trouve pas, alors au pire je laisse planer pour l'auteur un vague doute très prudent sur la possibilité d'un problème, au mieux j'ignore. Si je trouve, je m'en tiens au propos froid et méthodique parce que, sur le Warfo', quand je m'autorisais une exagération, on croyait que je m'attaquais à l'auteur lui-même, ce qui - Dieu me protège - ne sera jamais le cas.

----

Et là je vais cracher mon charabia scientifique :
Mon parler scientifique est une stratégie sociale de revendiquation d'une identité positive donnée selon le contexte de communication et qui sert tout à la fois à me justifier, à défendre ma face et à préserver celle d'autrui.

Ensuite je tente une vulgarisation :
Je parle scientifiquement pour rester sincère quand je trouve quelque chose mauvais, pour pouvoir l'expliquer sans que celui à qui je m'adresse croie que je m'attaque à lui.

J'espère que tu pourras tirer quelque chose de tout ce charabia.

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il y a 17 ans 9 mois #12063 par Iggy Grunnson
Réponse de Iggy Grunnson sur le sujet Re: [Méthode de travail] Les fondements.

Par contre, tout comme ne pas atteindre la vérité ne signifie pas que la vérité n'existe pas, on peut tendre vers la perfection littéraire.

J'ai toujours vu la langue comme une entité abstraite idéale et inaccessible (comme la vérité) vers laquelle il fallait tendre.


Un point de vue intéressant, même si personnellement je n'y adhère pas. Le problème, c'est qu'au delà du texte idéal, on sous entend qu'il existe un lecteur idéal pour le juger, ce qui me semble assez contestable.

En matière scientifique par exemple, on peut envisager une vérité unique qui serait accessible à tous pour peu que la connaissance des humains soit suffisamment développée; à mesure que les avancées dans la recherche ont lieu, les théories s'imposent d'elles-mêmes, sans pouvoir être remises en doute de manière fondamentale (quoique...)

En gros, une fois que la connaissance d'une loi scientifique - une vérité scientifique, donc - est établie, il n'y a aucun moyen de la remettre en cause. Ca ne s'applique pas forcément aussi bien à la physique (pour laquelle on peut toujours douter d'une modélisation) qu'au mathématiques, pour lesquelles il n'y a qu'une seule vérité (une démonstration est soit juste, soit fausse).

Pour la litterature par contre, il y a un côté fondamentalement subjectif qui fait qu'il est aussi valable pour le pékin moyen de s'extasier devant un roman de Barbara Cartland que pour un érudit de fantasmer sur des classiques.

Je dis que tout mot du texte est une information(...) et que dans l'idéal toute information devrait être utile


Pour le coup, je suis tout à fait d'accord... Enfin, à condition d'avoir bien compris ce que tu voulais dire ;)

C'est pour cette raison que j'ai la sensation que la plupart des auteurs de fantasy font fausse route en publiant les sagas les plus longues possibles. A mon sens, ce qui fait la force d'un tolkien, ce n'est pas la longueur du seigneur des anneaux mais bien le fait que chaque mot du récit laisse entrevoir un univers bien plus riche à demi dissimulé derrière l'histoire: chaque mot fait résonner l'imaginaire du lecteur... Comme la plupart des livres de fantasy n'ont pas cette richesse, le lecteur se retrouve fasse à des bouquins dont la majeure partie resssemble dfort à du remplissage, et où leur imagination n'est en revanche jamais stimulée.

Iggy, bavard

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il y a 17 ans 9 mois #12066 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: [Méthode de travail] Les fondements.

Le problème, c'est qu'au delà du texte idéal, on sous entend qu'il existe un lecteur idéal pour le juger, ce qui me semble assez contestable.

Je vais faire très, très simple :
Tu prends une norme, par exemple le "français" de l'Académie française. A partir de cette norme tu écris ton texte.
Quand quelqu'un, qu'il soit japonais ou jupitérien, lira ton texte, il pourra le lire à travers cette norme.
Le lecteur idéal est celui qui connait parfaitement la norme.

Par pitié, dis-moi que ça te suffit, je ne veux pas parler du mentalais, de valeur et de codage sémiotique.

Pour la litterature par contre, il y a un côté fondamentalement subjectif...

Il existe une science tout ce qu'il y a de plus scientifique, ça s'appelle justement "science du langage" ou "linguistique".
Je précise : elle est aussi scientifique que les mathématiques.
A toi de comprendre ce que ça signifie relativement à ce que tu as dit.

Enfin, à condition d'avoir bien compris ce que tu voulais dire

Oui, tu as bien compris, ça n'avait rien de sorcier non plus.

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il y a 17 ans 9 mois #12067 par Iggy Grunnson
Réponse de Iggy Grunnson sur le sujet Re: [Méthode de travail] Les fondements.

Tu prends une norme, par exemple le "français" de l'Académie française.


Je comprends bien ce que tu veux dire, mais le fait qu'il existe un norme ne signifie pas que cette norme n'est pas arbitraire.

Est-ce que le lecteur parfait est simplement quelqu'un qui se plie aux règles de l'académie française? Personnellement, je ne suis pas de cet avis. Principalement parce qu'au delà du simple aspect informatif d'un texte il existe une grande partie de ressenti, d'émotion lorsqu'on lit un récit et que chaque lecteur apporte au texte sa propre sensibilité, son propre bagage culturel qui lui dicte dans une certaine mesure ses réactions vis à vis du texte en question.

D'ailleurs, je trouve amusant qu'un amateur de fantasy attache autant de valeur aux canons de la litterature classique, dans la mesure où justement la fantasy fait bien souvent partie de ces formes de littérature "populaire" qu'une certaine élite se plait à dénigrer ostensiblement. A moins que ce ne soit encore qu'une forme de délire de persécution crée par mon esprit malade, va savoir! ;)

Par pitié, dis-moi que ça te suffit


Non, j'en veux encore! Vas-y , fais moi mal! :twisted: ;)

Iggy

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il y a 17 ans 9 mois #12068 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: [Méthode de travail] Les fondements.

le fait qu'il existe un norme ne signifie pas que cette norme n'est pas arbitraire.

Ce qui n'empêche pas cette norme d'être idéale d'une part et normative d'autre part.

Est-ce que le lecteur parfait est simplement quelqu'un qui se plie aux règles de l'académie française?

Je n'ai toujours pas déterminé ce qu'était l'auteur, le lecteur et le texte parfait.
Par contre tout francophone, toi compris, a une norme prestigieuse vers laquelle il tend, phénomène naturel, inconscient et social autant que linguistique.

Ce que tu appelles "ressenti", "émotion" est nommé "pragmatique" par la linguistique. Ce que tu appelles "sensibilité" s'appelle interprétation.
On appelle juste les mêmes choses différemment, on les étudie, on veut savoir le comment et le pourquoi.

Quant au "fantasy", baeuuuh... à mes yeux d'écrivain et de linguiste ce n'est qu'un genre parmi tant d'autres, une variation dans la variation, une variété faite de variétés.
Le "fantasy" a une valeur et cette valeur lui est attribuée relativement à la norme. C'est le cas socialement et c'est ce que tu soulignes mais c'est aussi le cas linguistiquement et ce point seulement m'intéresse : sans la norme le "fantasy" ne serait plus un genre, n'aurait plus de valeur et par là plus de signification, donc plus d'intérêt.
On peut bien ne pas aimer la norme, c'est par elle que la variation fait sens.

Après, persécution ou pas, franchement je m'en moque. Je veux juste connaître la norme de l'Académie pour ensuite juger de la variation qu'est le "fantasy" et par cette variation juger du texte.
Ce n'est pas en connaissant et en suivant la norme que je vais déprécier un texte de "fantasy".

On peut se contenter de s'extasier mais comme ça ne m'arrive que très rarement et que j'aime savoir pourquoi, je m'intéresse au fonctionnement de cet extasiement et donc de la langue.
D'où ma vision scientifique.

'Trop content de n'avoir toujours pas abordé le mentalais, moi.

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il y a 17 ans 9 mois #12069 par Krycek
Réponse de Krycek sur le sujet Re: [Méthode de travail] Les fondements.

Ensuite je tente une vulgarisation :
Je parle scientifiquement pour rester sincère quand je trouve quelque chose mauvais, pour pouvoir l'expliquer sans que celui à qui je m'adresse croie que je m'attaque à lui.

En fait je crois que c'est ici que nous différons le plus. Disons que, pour ma part, je préfère que tu me dises pourquoi TOI tu n'as pas aimé plutôt qu'une explication scientifique. C'est bête à dire mais j'en suis encore au stade ou l'énnoncé simple de faits m'énerve plus qu'une personne qui me dit "je n'ai pas aimé" sans plus d'explications.
En effet la première méthode a comme défaut (amha encore) que l'on pense le critique invoquer la loi, ou de sombres écrits où serait distillé l'art UNIQUE de faire quelquechose (en l'occurence écrire).

Voilà... je crois que tu devrais essayer de nous dire pourquoi TOI tu n'as pas aimé et non pourquoi ce n'est pas CORRECT. La différence est très grande car (amha bis) dans le deuxième cas on a l'impression que tu cherches à ce que l'on suive des règles préétablies et non ton sentiment à toi.

Si tu lis les critiques tu verras qu'elles sont toutes de cet acabit : on donne son avis... même si parfois c'est TRES subjectif (j'en fait partie).

Après ceci reste Mon Humble Avis (AMHA) et en aucun cas un reproche; juste le fait de te dévoiler plus, sans utiliser de rapports à des shémas d'écritures donnerai plus d'impact à tes critiques.

Merci d'avoir osé lire ce tas de... de je-ne-sais-quoi en fait. A bientôt !

Krycek, 17h30 fin du boulot... Ouaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !
#la porte du bureau claque, les feuilles volent encore dans la pièce après son passage#

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il y a 17 ans 9 mois #12070 par gilfuin
Réponse de gilfuin sur le sujet Re: [Méthode de travail] Les fondements.
Pour info, je suis partisan de cette vision scientifique de l'écriture. Principalement parce que ca me semble la plus objective.

Et Feurnard maîtrise assez bien son sujet et c'est ce qui rend sa critique si particulière. Quand j'essaye de critiquer "objectivement", je vais souvent aborder un point négatif sans vraiment parvenir à le définir, alors que lui va toucher le point sensible immédiatement.

Maintenant, ca ne m'empeche pas de voir l'écriture comme quelque chose de plus sensible et humain. Seulement je considère juste que pour s'améliorer ou au moins pour la comprendre, il faut en connaitre les rouages. J'ai beaucoup de lacune de ce coté là et c'est dans ce sens que j'apprécie ce genre de commentaire précis. On est tous un peu perfectionniste.

Ce coté académique peut sembler froid et distant mais il a un interet indéniable surtout pour des amateurs d'écriture. En plus en ce moment, je suis en pleine phase de gloutonnerie de connaissance (j'apprends tout ce qui me passe sous la main ou devant les yeux)...du coup, plus c'est précis, plus j'apprécie ^^ .


Et puis, chacun a sa manière d'aborder des choses. Certains vont donner un point de vue plus "sensible" et je ne m'en plaindrai pas. En fait j'ai besoin de tous ces points de vue pour vraiment etre capable de juger mon texte après la lecture des critiques.

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il y a 17 ans 9 mois #12071 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: [Méthode de travail] Les fondements.
VG-Cats, 184

Je suis dans la même position que le p'tit chat des cases sept à douze.

Bon, je me suis bien payé une tranche de cette bande-dessinée, j'en ai complètement oublié le sujet.
Ca va, je suis en condition pour répondre.

Il y a deux situations : celle où la faute est toute bête, du genre un mauvais accord ou une virgule mal placée.
=> on s'en balance totalement.
La seconde situation est celle où, au milieu de ma morne et indolente lecture, à demi mort d'ennui sur mon clavier, je crois repérer soudain l'éclair fugace d'une possibilité de tentative stylistique.
Dans ce second cas, presque dix fois sur dix, la tentative s'avère foireuse et certes mon assoupissement a disparu mais seulement pour être remplacé par de la vexation.
Dans ce cas-là j'analyse quelle était la tentative, ce qu'elle pouvait signifier et en quoi elle a échoué pour ensuite rendre mon observation à l'auteur afin qu'il s'améliore.
=> je n'ai pas aimé.
Il arrivera peut-être un jour où la tentative ne sera pas complètement fumée et ce jour-là j'aurai le bonheur de développer la stratégie stylistique complète avec même un icône d'émotion pour l'occasion. Ca voudra dire que j'ai aimé.

Maintenant si tu ne veux pas du charabia scientifique pour tes textes, je peux très bien m'en passer. Ca me fait gagner du temps mais ne t'attends pas à beaucoup de compassion pour ton texte, mes exigences ne changeront pas.
S'il ne me fait pas sourciller, c'est poubelle.

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il y a 17 ans 9 mois #12076 par Iggy Grunnson
Réponse de Iggy Grunnson sur le sujet Re: [Méthode de travail] Les fondements.

Ce qui n'empêche pas cette norme d'être idéale d'une part et normative d'autre part.



En même temps, le fait que cette norme soit "idéale" n'a pas empêché certains, considérés comme de grands artistes, d'essayer de la bafouer de la manière la plus flamboyante possible... J'avoue avoir assez peu de connaissances en la matière, je ne vais donc pas m'étaler là dessus ; mais il me semble qu'une certaine frange des surréalistes, avec l'écriture automatique ou ce genre de procédés, ont essayé de créer quelque chose de nouveau en mettant volontairement de côté ces règles.

La différence entre la vérité scientifique et la littérature, à mon sens, c'est que ce genre de tentative de "détruire" les normes est tout à fait valable lorsqu'il s'agit d'expression artistique alors que d'un point de vue scientifique, ça reviendrait à cautionner les créationnistes et autres théories grotesques qui bafouent une vérité établie.

Bref, si effectivement il y a une vérité en matière de littérature, le fait est qu'il n'y en a pas qu'une seule, contrairement aux mathématiques par exemple. Mais ça n'est que mon avis...

Iggy

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il y a 17 ans 9 mois #12077 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: [Méthode de travail] Les fondements.
Je vais enfin pouvoir sortir le champagne parce que tu as dit ce que je voulais entendre.

c'est que ce genre de tentative de "détruire" les normes est tout à fait valable

Oui !
Mais pour ce faire il faut que la norme existe, à plus forte raison pour la "détruire" intelligemment il faut la connaître.

Utiliser la norme, c'est aussi la dépasser, la rompre et par là la "détruire". La norme, c'est aussi en considérer toutes les variations relativement à elle.
Créer quelque chose de nouveau, c'est créer une variation à la norme, inévitablement. "Détruire" la norme, c'est créer une variation, simplement.
Et pour le faire intelligemment, il faut d'abord connaître et maîtriser la norme.

Même chose pour les mathématiques, la physique quantique et la théorie de la relativité ont dû affoler les chercheurs en leur temps et, à ce que je sais, c'est toujours le cas.
Pas besoin de remettre en cause les axiomes pour remettre en cause les thèses qui en découlent et n'ont de valeur que relativement à ces axiomes.

Et là je ne suis pas loin d'écrire "gg".

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il y a 17 ans 9 mois #12078 par Krycek
Réponse de Krycek sur le sujet Re: [Méthode de travail] Les fondements.

Feurnard écrit: Maintenant si tu ne veux pas du charabia scientifique pour tes textes, je peux très bien m'en passer. Ca me fait gagner du temps mais ne t'attends pas à beaucoup de compassion pour ton texte, mes exigences ne changeront pas.
S'il ne me fait pas sourciller, c'est poubelle.

Je te sens bien aigri là dessus. Ce n'était qu'une simple remarque et je compte bien que tu conserves tes critiques telles que tu l'entends. Si on devait s'aligner sur chaque auteur qu'on critique pour savoir comment IL aime être critiqué on a pas fini...

Bref. Je crains que tu n'apprécies donc pas mes critiques vu que je suis du genre plus que subjectif.

En fait on diffère énormément sur le fait que je n'ai JAMAIS aimé les livres qui soi disant étaient des chefs-d'oeuvres d'écriture et à côté... ben y'avait pas grand chose dans l'histoire, pas d'évènement ou de sensation qui m'ont ne serait-ce qu'effleuré. Voilà où j'en suis arrivé quand on m'a demandé de lire La bête Humaine (entre autres) et où je passais les devoir de français avec le résumé tiré d'internet sur les genoux puisque je n'avais pas lu le livre.

L'écriture a deux vocations, que je définirais vaguement (pas le temps de m'attarder dessus) par :
- transporter/faire s'évader le lecteur, lui faire vivre une aventure dans son fauteuil, jouer avec ses émotions grâce aux mots
- un exercice de style, grammaire, orthographe, une imbrication de mots si bien faite que c'en devient majestueux
Et le truc c'est que si un texte a le premier point alors il a déjà 70% de mon vote. S'il n'a que le second point il a à peine 10%.

Je crois que chacun recherche quelquechose dans la lecture et l'écriture et j'essayais juste de t'exposer à quel point je différais de toi. Bon, dit comme ça c'est pas intéressant mais je souhaitai en savoir plus.

Voilà. Merci quand même pour tes réponses.

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il y a 17 ans 9 mois #12081 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: [Méthode de travail] Les fondements.

L'écriture a deux vocations, que je définirais vaguement (pas le temps de m'attarder dessus) par :
- transporter/faire s'évader le lecteur, lui faire vivre une aventure dans son fauteuil, jouer avec ses émotions grâce aux mots
- un exercice de style, grammaire, orthographe, une imbrication de mots si bien faite que c'en devient majestueux

Même p'tit chat cases sept à douze.

La littérature, celle avec des héros et des princesses à sauver siouplait, pas le code de la loi ou le discours présidentiel,
la littérature n'a qu'une seule vocation, la tienne, la première, transporter/faire s'évader le lecteur, jouer avec ses émotions grâce aux mots.
Le style n'est pas autre chose ! C'est un outil à disposition pour accomplir cette vocation ! Ce n'est de très loin pas du tout une sorte d'objet sacralisé et indépendant dont on ne comprend pas bien la raison d'être dans un texte mais qui "fait joli".

Va voir la version 1.0 de la méthode de travail, j'en donne le lien dans ce sujet, vers le début : au lieu du "style" j'avais écrit le "sentiment". C'est te dire à quel point nous sommes d'accord.
Si quelqu'un utilise un style juste pour que ça en devienne "majestueux", il se recevra une décharge de calibre douze à bout portant dans sa petite tête et mes crocs dans sa chair jusqu'au sang !
Autant construire une route qui ne mène nulle part ou peindre des policiers sur les murs pour rendre les rues plus sûres : absurde (et n'allez pas me chercher des raisons abracadabrantes comme la récession économique japonaise s'il vous plait).

Ton histoire peut être totalement neutre et dépourvue d'émotion, tant qu'il n'y a pas de style à côté je me contenterai de hausser les épaules.
Ton histoire peut être remplie de sentiments et d'idées mais sans style, je me plaindrai seulement que les idées n'ont pas été assez travaillées.
Ton histoire, chose rarissime, est remplie de sentiments soutenus par le style, il faudra marquer dans les annales du monde que Feurnard a applaudi.
Mais si pour ton malheur tu me sors une histoire au style rutilant qui cache une pauvreté d'idée n'ayant d'égale que l'ignominie de sa tentative... c'est le billet simple pour les Enfers et je te promets que tu finis au centre, là où même Dante n'a pas dû poser les yeux.

Dans les quatre cas, successivement, mon vote sera de 50%, 25%, 75% (je suis exigeant) et 0%, voire un négatif sanglant.

Après tu as raison, chacun a ses propres attentes et je n'apprécierai que très peu un commentaire subjectif, aussi développé fut-il (j'ai presque honte de ce jeu de mots).
Un jour viendra, dans un avenir lointain, très lointain, où je comprendrai la valeur d'un encouragement.

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il y a 17 ans 9 mois #12082 par Krycek
Réponse de Krycek sur le sujet Re: [Méthode de travail] Les fondements.

Après tu as raison, chacun a ses propres attentes et je n'apprécierai que très peu un commentaire subjectif, aussi développé fut-il (j'ai presque honte de ce jeu de mots).

Bon, je vais EXAGERER ok ? Ce n'est pas à prendre à la lettre. Si tu ne veux pas de critique subjective (déjà là on a un paradoxe surtout vu le thème de ce site) eh bien il suffit de prendre le Bescherelle et de voir si déjà la syntaxe est correcte. Puis tu envoie le tout aux immortels (je crois que c'est leur nom) et ils corrigeront ton style. Par contre au final il se peut que tu ne comprenne pas le vote si on explique pas la subjectivité de la critique.

Mais je me rends compte que ce débat a l'air d'être comme la politique, il est difficile de changer son avis... donc nous verrons à la prochaine MAJ (dans laquelle je risque de ne faire partie que du jury faute de temps pour finir mon chapitre). Je SAIS que ce que j'écris n'est pas du grand art et si c'était le cas alors beaucoup de membres des chroniques auraient déjà touché les cieux... et pourtant, j'aime avoir un style fluide, direct, juste ce qu'il faut. A ce moment là je comprends tout à fait que mes textes ne te plaisent pas, pas de soucis là dessus (j'ai rencontré la même chose avec ceux d'impé au début) mais pour autant ne crois pas que je vais le reprendre phrase par phrase pour obtenir un quota d'oxymores, métaphores filées et éffilées (oui bon ce jeu de mot là on oublie hein !). Voilà où je veux en venir, il faut que la critique soit équilibrée, style, syntaxe bien sûr... mais le fond est tout aussi important et ...

Pfff je m'égare (mais je fais comme pour le brouillon je laisse). Nous verrons à la MAJ, ça promet un grrrraaaand débat ! Désolé la fatigue m'a fait un peu dériver et c'est un peu fouilli tout ça.

Krycek.

PS : n'oublie pas que j'ai EXAGERÉ mes propos hein... juste pour amplifier les détails...

EDIT : j'aurai aimé construire mon argumentation (bien que ce soit quelquechose qui me faisait horreur au lycée) mais je n'ai pas le temps. ceci sera donc un débat filé pour ma part et peut-être arriverons nous à une armistice ^^ . ++Feurnard !

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