Jamais deux sans trois.
- Vuld Edone
- Auteur du sujet
- Hors Ligne
Réduire
Plus d'informations
- Messages : 2178
il y a 15 ans 2 mois #16078
par Vuld Edone
Jamais deux sans trois. a été créé par Vuld Edone
Hi'.
J'ai une théorie : Il faut dire quelque chose deux fois pour que le lecteur en tienne compte. D'où le nom de cette théorie, la "jamais deux sans trois".
Cette idée m'est venue alors que je lisais le premier paragraphe du premier chapitre d'une fanfic amateure. Celui-ci décrivait un palais et s'il était original : tours reliées par des ponts de cent mètres, maintenues dans les airs par réacteurs nanonucléaires... on s'en fiche. L'important était qu'il avait répété deux fois "brun - marron".
Et si j'ai noté qu'une couleur était vraiment peu appropriée pour décrire un palais, j'ai aussi dû constater que pour moi, désormais, avant toute chose ce palais était brun.
J'avais noté ce même phénomène dans la vie réelle quand quelqu'un avait eu du mal à ouvrir une porte par deux fois. Bien que cela ne lui soit jamais arrivé avant et ne lui arriva plus par après, encore aujourd'hui j'en ai le souvenir.
Donc ma théorie est que si l'on veut que le lecteur retienne quelque chose, il faut le dire au minimum deux fois.
Cette révolution quantitative dans mon esprit me fait me poser deux questions :
- en faut-il trois ou plutôt, que se passe-t-il à la troisième occurrence ?
- quel espace maximal entre chaque occurrence ?
Il faut comprendre que pour moi, l'écriture est uniquement qualitative. À plus forte raison, je ne supporte pas de me répéter. Ma seule loi est la pertinence : si le lecteur a une raison de le retenir, il le retiendra.
Alors qu'en dites-vous ? Croyez-vous qu'il suffise de répéter n'importe quoi deux fois pour que le lecteur s'en souvienne ?
Et qui a envie de le tester ?
J'ai une théorie : Il faut dire quelque chose deux fois pour que le lecteur en tienne compte. D'où le nom de cette théorie, la "jamais deux sans trois".
Cette idée m'est venue alors que je lisais le premier paragraphe du premier chapitre d'une fanfic amateure. Celui-ci décrivait un palais et s'il était original : tours reliées par des ponts de cent mètres, maintenues dans les airs par réacteurs nanonucléaires... on s'en fiche. L'important était qu'il avait répété deux fois "brun - marron".
Et si j'ai noté qu'une couleur était vraiment peu appropriée pour décrire un palais, j'ai aussi dû constater que pour moi, désormais, avant toute chose ce palais était brun.
J'avais noté ce même phénomène dans la vie réelle quand quelqu'un avait eu du mal à ouvrir une porte par deux fois. Bien que cela ne lui soit jamais arrivé avant et ne lui arriva plus par après, encore aujourd'hui j'en ai le souvenir.
Donc ma théorie est que si l'on veut que le lecteur retienne quelque chose, il faut le dire au minimum deux fois.
Cette révolution quantitative dans mon esprit me fait me poser deux questions :
- en faut-il trois ou plutôt, que se passe-t-il à la troisième occurrence ?
- quel espace maximal entre chaque occurrence ?
Il faut comprendre que pour moi, l'écriture est uniquement qualitative. À plus forte raison, je ne supporte pas de me répéter. Ma seule loi est la pertinence : si le lecteur a une raison de le retenir, il le retiendra.
Alors qu'en dites-vous ? Croyez-vous qu'il suffise de répéter n'importe quoi deux fois pour que le lecteur s'en souvienne ?
Et qui a envie de le tester ?
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Krycek
- Hors Ligne
Réduire
Plus d'informations
- Messages : 2935
il y a 15 ans 2 mois #16079
par Krycek
Réponse de Krycek sur le sujet Re: Jamais deux sans trois.
Si je sens que je dois répéter quelque chose pour que le lecteur ne soit pas perdu dans la scène, alors je préfère revenir en arrière au moment où je l'ai dit la première fois et développer un peu plus la première occurrence afin de marquer le lecteur. Du coup il faut jongler entre "détailler" et "ne pas trop détailler" pour éviter le spoiler par effet "si l'auteur insiste sur ce détail c'est que ce sera utile".
Pour revenir au fait de le répéter, c'est quelque chose qui m'ennuie dans certaines sagas (l'Assassin Royal en première ligne) où l'auteur se fait force à chaque bouquin de rappeler pourquoi ça se passe comme ça au lieu de faire un simple renvoi à un événement précédent et continuer. Ca m'ennuie tout d'abord parce que j'ai l'impression d'être pris pour un c** : "Faut répéter ça au lecteur, il a sûrement oublié" ou pire "pour ceux qui n'ont pas lu les bouquins précédents..." (mais QUI irait acheter le tome 5 d'une saga en pensant qu'il pourra vraiment profiter de l'histoire sans avoir lu les préquels ?!! ).
Pour conclure sur mon point de vue, répéter quelque chose sans volonté de créer un leitmotiv c'est soit considérer que le lecteur a une mémoire de poisson rouge, soit un manque de rigueur dans l'écriture de la première occurrence.
Si c'est un détail mineur, inutile de le répéter. Si c'est un point majeur, alors il faut marquer le lecteur au premier coup, qu'il l'associe à l'élément décrit pour ne pas l'oublier.
Après mon avis n'est pas tranché, un simple rappel du genre "...le palais était rouge sang, en opposition au brun-marron qui faisait sa renommée précédemment..." n'est pas non plus à exclure.
Je me résume :
Edit : Léger oubli peut-être HS, on peut aussi jouer avec un détail enfoui dans une conversation, en espérant que le lecteur le remarque sans plus se poser de question et ainsi autoriser un retournement de situation que le lecteur aurait pu prévoir s'il avait une mémoire d'éléphant. J'aime la possibilité de revenir en arrière et de se dire "Ah oui, il l'avait dit ! J'aurai dû deviner ou m'interroger plus sur cette répartie !".
Pour revenir au fait de le répéter, c'est quelque chose qui m'ennuie dans certaines sagas (l'Assassin Royal en première ligne) où l'auteur se fait force à chaque bouquin de rappeler pourquoi ça se passe comme ça au lieu de faire un simple renvoi à un événement précédent et continuer. Ca m'ennuie tout d'abord parce que j'ai l'impression d'être pris pour un c** : "Faut répéter ça au lecteur, il a sûrement oublié" ou pire "pour ceux qui n'ont pas lu les bouquins précédents..." (mais QUI irait acheter le tome 5 d'une saga en pensant qu'il pourra vraiment profiter de l'histoire sans avoir lu les préquels ?!! ).
Pour conclure sur mon point de vue, répéter quelque chose sans volonté de créer un leitmotiv c'est soit considérer que le lecteur a une mémoire de poisson rouge, soit un manque de rigueur dans l'écriture de la première occurrence.
Si c'est un détail mineur, inutile de le répéter. Si c'est un point majeur, alors il faut marquer le lecteur au premier coup, qu'il l'associe à l'élément décrit pour ne pas l'oublier.
Après mon avis n'est pas tranché, un simple rappel du genre "...le palais était rouge sang, en opposition au brun-marron qui faisait sa renommée précédemment..." n'est pas non plus à exclure.
Je me résume :
+1Feurnard écrit: À plus forte raison, je ne supporte pas de me répéter. Ma seule loi est la pertinence : si le lecteur a une raison de le retenir, il le retiendra.
Edit : Léger oubli peut-être HS, on peut aussi jouer avec un détail enfoui dans une conversation, en espérant que le lecteur le remarque sans plus se poser de question et ainsi autoriser un retournement de situation que le lecteur aurait pu prévoir s'il avait une mémoire d'éléphant. J'aime la possibilité de revenir en arrière et de se dire "Ah oui, il l'avait dit ! J'aurai dû deviner ou m'interroger plus sur cette répartie !".
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Iggy Grunnson
- Hors Ligne
Réduire
Plus d'informations
- Messages : 418
il y a 15 ans 2 mois #16092
par Iggy Grunnson
Réponse de Iggy Grunnson sur le sujet Re: Jamais deux sans trois.
De façon générale, estimer ce que le lecteur comprend - ou retient - de vos textes est toujours quelque chose de difficile, en tout cas pour moi. C'est d'autant plus vrai lorsque le texte que vous écrivez se déroule dans un univers de votre cru, pour lequel un grand nombre d'informations un peu parallèles à l'histoire devront être introduites.
En l'occurence je ne sais pas s'il y a une méthode miracle. Répéter une information deux fois au cours d'une même description risque de retenir l'attention du lecteur, mais pas forcément pour les bonnes raisons : celui-ci va peut-être considérer l'effet comme une maladresse.
D'après ma petite expérience cette technique de répétition ne peut fonctionner que si l'on fait l'effort de camoufler le procédé : en introduisant l'information une première fois de but en blanc (par ex. "La forêt de Zorglub était le repère des *#!, une espèce de singes bleus à deux têtes") puis plus loin dans le contexte du récit ( "Les chasseurs ramenaient leurs prises au village : de lourds filets chargés des cadavres couleur bleu nuit des *#! "). Ce qui rejoint un peu l'idée de Krycek dans l'absolu, selon laquelle on peut jouer à répéter une idée à différents moments de l'histoire avec plus ou moins d'insistance.
En l'occurence je ne sais pas s'il y a une méthode miracle. Répéter une information deux fois au cours d'une même description risque de retenir l'attention du lecteur, mais pas forcément pour les bonnes raisons : celui-ci va peut-être considérer l'effet comme une maladresse.
D'après ma petite expérience cette technique de répétition ne peut fonctionner que si l'on fait l'effort de camoufler le procédé : en introduisant l'information une première fois de but en blanc (par ex. "La forêt de Zorglub était le repère des *#!, une espèce de singes bleus à deux têtes") puis plus loin dans le contexte du récit ( "Les chasseurs ramenaient leurs prises au village : de lourds filets chargés des cadavres couleur bleu nuit des *#! "). Ce qui rejoint un peu l'idée de Krycek dans l'absolu, selon laquelle on peut jouer à répéter une idée à différents moments de l'histoire avec plus ou moins d'insistance.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Zarathoustra
- Hors Ligne
Réduire
Plus d'informations
- Messages : 2081
il y a 15 ans 2 mois #16093
par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Re: Jamais deux sans trois.
Je ne suis pas sûr que tout ça ait un sens. Si effectivement le lecteur ne retiens pas tout, je ne pense pas que la technique de la répétition soit bonne. Une couleur, il y a plein de façon de la fixer dans la tête. Il existe de mots auquel on associe aussi une couleur (essaier de prononcer une couleur et de voir ce qui vous vient à la tête, donc employer ces mots suffits à faire des rappels).
Pour ce qui est de répéter, si c'est important, avant de le répéter, il y a aussi le travail de mise en valeur. Si c'est important pour le récit, il faut insister dessus. L'exemple de marron pose la question de savoir si c'est important que ce palais soit marron. Si c'est pas le cas, une répétition est déplacée et maladroite.
Venant de Fufu, je suppose que plutôt que la notion de détails, il parle plutôt d'idées. S'il y a une abstraction, je pense qu'il est pas inutile d'insister. Maintenant, 2 ou 3 fois, là encore, tout dépend comment c'est mis en valeur. Je sais pour ma part quand dans un film ou dans un roman, l'artiste insiste sur un truc qui apparement ne sert à rien, c'est souvent pour moi le signal que je me plante, qu'il faut être attentif, qu'il y a une attention cachée.
Donc voilà pour moi.
Pour ce qui est de répéter, si c'est important, avant de le répéter, il y a aussi le travail de mise en valeur. Si c'est important pour le récit, il faut insister dessus. L'exemple de marron pose la question de savoir si c'est important que ce palais soit marron. Si c'est pas le cas, une répétition est déplacée et maladroite.
Venant de Fufu, je suppose que plutôt que la notion de détails, il parle plutôt d'idées. S'il y a une abstraction, je pense qu'il est pas inutile d'insister. Maintenant, 2 ou 3 fois, là encore, tout dépend comment c'est mis en valeur. Je sais pour ma part quand dans un film ou dans un roman, l'artiste insiste sur un truc qui apparement ne sert à rien, c'est souvent pour moi le signal que je me plante, qu'il faut être attentif, qu'il y a une attention cachée.
Donc voilà pour moi.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
Modérateurs: San, Kundïn, Zarathoustra