Le syndrome de la page blanche.
- Vuld Edone
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Jules Renard appelait ça la "lutte quotidienne". Je garde de lui surtout cette citation : "Ton esprit fait le mort, lasse-le par de patientes provocations." Je mens. La citation que je retiens de lui est : "Non, ne triche pas." Mais la première est plus à propos.
C'est la réponse d'un auteur à cette question, comment vaincre le syndrome de la page blanche ?
Pour les uns cela peut signifier, comment se motiver à écrire ? Et je pose la question. Comment faites-vous pour vous motiver ou, à défaut d'y être actif, qu'est-ce qui vous motive ?
Pour moi, cela signifie surtout, une fois motivé, comment trouver les mots qui appellent tous les autres ? Comme la décimale de pi permet de tracer le cercle, le femtomètre qui décide de l'atome, le mot, la tournure, l'expression, comment trouver les mots tout simplement ?
Cette question s'est posée hier soir où, tout à fait motivé, j'ai suivi le conseil de Renard, j'ai "lassé mon esprit" et après plusieurs heures, effectivement, j'ai pu enfin écrire un peu moins d'une page.
Je n'ai juste qu'une trop vague idée de la manière dont j'y suis arrivé. J'ai remarqué alors combien son conseil était juste, flou, général et peu pratique.
Aussi dans la pratique, et la question de la motivation à part, comment vous affranchissez-vous des affres de la page blanche ?
Les mots viennent-ils tout seuls ?
Avez-vous des expressions toutes faites ?
Quelque chose, comme la musique, stimule-t-il votre imagination ?
Ne vous arrive-t-il jamais de bloquer, tout simplement, pendant des minutes, des heures, des jours, des mois (des années pour certains) ?
Concrètement devant votre traitement de texte, ou quelconque autre support, que faites-vous pour écrire ?
Je sais que pour beaucoup ce sujet est celui de la motivation, le moyen de la retrouver, les difficultés de s'y remettre. Et c'est d'actualité.
Mais si un autre sèche devant son document vierge, ou même paralysé en cours de route, qu'il fasse signe.
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- Krycek
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Même pour te répondre.
En fait quand j'écris je me mets dans l'histoire, j'ai le plan en tête, et je laisse les persos décider. La plupart du temps je bloque quand je veux tricher, quand je veux les amener à faire quelque chose sans motivation extérieure aucune (pour eux). Vu que je cherche à ce que le déroulement soit réaliste (à défaut du décors) je me bloque moi même parfois.
Ainsi Star Wars a préféré le Sapce Opéra et ses bombes soniques (sic) alors qu'Alien a trouvé une parade à cette loi immuable qui veut que "Dans l'espace personne ne vous entendra crier".
Non je ne dérive pas. Mes règles d'appréciation d'un scénario me limitent.
La page blanche vient de là pour ma part. Si la scène à écrire serait du genre à m'ennuyer au cinéma je bloque. Si la scène est rythmée, même des dialogues pas que de l'action, là j'y arriverai.
Donc pour te répondre, si ma page reste blanche je passe à autre chose, réfléchirai plus tard (avant de dormir, au volant, etc...) à la façon de tourner différement la scène en question. Je crois aussi que c'est pour ça que je bloquais sur la suite de Pandy. Il faut que j'assemble plusieurs morceaux ensemble mais rien de bien bon à se mettre sous la dent.
Dois-je passer le morceau ? Ou dois-je l'incorporer autrement ?
Une fois cette étape passée, les mots viennent tous seuls. Je ne corrige rien (même les fautes) je laisse filer. Après deux, trois pages d'affilé, je me relis et, en général, j'aime ce qui en est sorti. En somme je reste enceinte 9 mois et j'accouche en 2 minutes. Ce que je préfère c'est le final, la relecture, peu importe que l'accouchement soit rapide ou non.
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- Ignit
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En passant,
Ignit.
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- Mr. Petch
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J'ai traversé une longue période d'inactivité totale (en matière d'écriture, j'entends), globalement de décembre 2007 à janvier 2009, puis d'avril 2009 à maintenant. Voilà ce que j'en ai retenu :
- dans l'ensemble, le bonheur ne profite pas à l'écriture. Si j'ai peu écrit pendant cette période, c'était que, dans d'autres domaines, professionnels et personnels, la vie me réussissait plutôt bien et que je n'avais plus le besoin d'écrire que je pouvais avoir avant. Maintenant, avec le recul, je me rends compte que c'était une fausse excuse puisque depuis j'ai réussi à écrire tout en étant heureux dans ma vie. Mais quand même, l'inspiration me vient davantage quand j'ai le vague à l'âme. Sans doute par besoin de "divertissement" au sens pascalien du terme : l'action comme remède au désespoir de la condition humaine.
- autre raison possible pour l'inactivité, sans doute extrêmement égoïste, c'est de ne pas se savoir lu : j'avais du mal à écrire uniquement pour moi-même, il me fallait être certain que quelqu'un allait le lire. Pas que quelqu'un allait le commenter ou me donner des conseils, juste qu'il allait le lire ; qu'il aime ou pas n'ayant aucune importance. Là aussi, j'ai appris depuis à écrire uniquement pour moi, ce que je trouve infiniment plus sain ; d'autant plus que ça me permet de juger ce que j'écris avec davantage de recul.
Ce qui motive mon inspiration, maintenant :
- Lire. Lire, lire, et encore lire. Et puis lire aussi. Si je ne me trompe pas, c'est un conseil que j'ai reçu de Feurnard qui a infiniment raison. Lire, lire, lire, pour que la tête soit pleine de mots, de figures de style, d'intrigues possibles... Je me suis remis à lire des romans vers la fin de l'année 2008, et je sais que c'est ça qui m'a poussé à réécrire, car, en lisant, j'emmagasinait des idées, j'analysais le style de l'auteur, tout en me disant qu'après tout, je serais bien capable de faire pareil. Dont acte.
- Le moment est très important aussi : j'ai du mal à écrire (un texte de fiction, du moins, car j'écris aussi d'autres type de textes moins exigeants) quand je ne suis pas dans des conditions idéales. De préférences un soir ou un matin, avec toutes mes obligations accomplies et le silence dans la pièce. Pas de musique, surtout pas de musique. De préférence personne dans la pièce, ou du moins personne d'actif. Au début de l'année 2009, je pouvais rester dans une salle de cours vide après 19h et c'était vraiment l'idéal. Il doit me falloir du vide pour ramener du plein.
- et lire aussi. Ah bon, je l'ai déjà dit ?
Mr Petch
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- Vuld Edone
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Je travaille actuellement sur un projet qui m'oblige à écrire mon texte par demi-page. Cela signifie qu'à chaque demi-page, en quelque sorte, je recommence un nouveau texte. Ce qui signifie qu'à chaque demi-page, j'ai un syndrome de la page blanche.
Un syndrome par demi-heure entame sérieusement tout effort de production.
Je crois que le syndrome est causé par un défaut de pertinence à court terme. Je veux dire par là que le paragraphe, ou les deux ou trois paragraphes à venir ne recèlent eux-mêmes pas assez d'importance pour justifier de les écrire : or il est particulièrement laborieux de regarder au-delà. Le seul moyen de surmonter la page blanche est, sur le moment, de planifier dans l'ordre de deux à trois paragraphes.
Souvent je relis ce qui précède - quand il y a quelque chose avant - et je me rapporte au plan. Mais cela sert seulement à retrouver la ligne directrice. En soi le faire ne m'aide pas à reprendre, loin s'en faut. C'est en général quand je trouve quelque chose à écrire qui m'amène là où je veux, encore une fois, à très court terme, que je peux me lancer.
L'attention du lecteur, tout autant que celle de l'auteur, ne va certainement pas plus loin que trois paragraphes. S'il ne s'est rien passé de significatif en trois paragraphes, c'est le décrochage (en général cela peut intervenir avant) tant à la lecture qu'à l'écriture. Un à trois paragraphes, c'est une bonne mesure. Il faut que le passage reprenne ce qui précède, apporte quelque chose et aille dans la direction du plan.
Je terminerai en disant que je me sens moins écrivant que théoricien de l'écriture, tellement cela me plait de réfléchir sur cette activité.
Mais en même temps, si j'arrivais à surmonter ce syndrome, je gagnerais des heures, et des heures, et des heures à la rédaction.
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- Krycek
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Je te rejoins à 100% sur ce point. Après avoir tardé à reprendre Pandy, je me suis rendu compte que c'était essentiellement que les chapitres à venir tendaient à ne pas respecter la cohérence, que je cherchai juste à passer aux scènes suivantes.Je crois que le syndrome est causé par un défaut de pertinence à court terme. Je veux dire par là que le paragraphe, ou les deux ou trois paragraphes à venir ne recèlent eux-mêmes pas assez d'importance pour justifier de les écrire : or il est particulièrement laborieux de regarder au-delà. Le seul moyen de surmonter la page blanche est, sur le moment, de planifier dans l'ordre de deux à trois paragraphes.
En reprenant ces parties, d'une façon logique, j'ai pu écrire. A présent j'approche de la fin (5 chapitres, au plus, à écrire) et je bloque à nouveau : "Que peut-il se passer après ça ?".
La page blanche viendrait-elle du fait que ce que l'on voulait écrire ne vient pas du même coin (cérébral) que ce que l'on a aimé écrire avant ?
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- Imperator
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À une époque, j'écrivais presque automatiquement, un peu comme lorsque je commente un texte. Même actuellement, dans mes études, du moment qu'on me force à travailler je peux écrire un dossier entier en un jet sans m'arrêter en court, avec une structure minimaliste.
En revanche, je fais face à un véritable blocage au niveau de l'écriture de nouvelles ou romans, et à chaque fois c'est la même chose qui se passe.
En fait, chez moi pas vraiment. Au contraire, c'est un défaut de pertinence à long terme qui me bloque. Mon processus est toujours le même, je décide de la manière dont je veux introduire le texte (une anecdote, aveu de l'auteur, fin avant le début, etc... les films offrent assez d'idée), puis je commence à écrire en imaginant la suite au fur et à mesure.Je crois que le syndrome est causé par un défaut de pertinence à court terme.
Normalement, lorsque je me mets à écrire, c'est que j'ai une vague idée en tête, une histoire que je veux raconter, un truc stylistique que je veux essayer ou un thème sur lequel je veux me répandre (et non m'étendre). Mais l'ennui, c'est que ces temps, dès les premières lignes, soit:
- je me rends compte que l'idée que j'ai en tête n'est pas cohérente (trous dans le scénar, personnages illogiques, etc...)
- je me rends compte que l'idée que j'ai en tête n'est pas intéressante (je suis ma seule référence en la matière...)
- je me rends compte que je ne parviendrais pas à retranscrire exactement ce que j'ai imaginé ou ressenti en l'imaginant.
Du coup, je me décourage d'entrée de jeu et si je parviens à écrire quelque chose, c'est en forçant le passage, par la volonté seule. Mais le soucis constant de vouloir faire quelque chose de "bien" mine le processus.
***
Alors pourquoi j'en parle aujourd'hui? Parce que je viens de reprendre un texte (fait rare) et qu'il fait à présent onze pages. La raison? L'histoire m'intéresse suffisamment pour que je me contrefiche de la pauvreté du style et de mon incapacité à réellement faire passer mon idée. Quelque part, j'en suis presque revenu, pour une partie, à écrire d'abord pour moi, des choses qui me parlent, sans me demander ce que ça va évoquer chez les autres.
Comme je le faisais au départ.
***
Feurnard est un théoricien de l'écriture là où je me place plutôt comme un "apprenti chimiste" qui mélange des produits en attendant que ça veuille bien exploser.
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- Vuld Edone
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Mais au moment où on a écrit A, on avait des opinions, des idées qui quand on écrit B, ont évolué, ont changé. Et en mettant ces idées par écrit, l'écrit les a changées également - on n'obtient jamais ce qu'on voudrait. Alors arrivé au point B, on n'a décidément plus la même histoire.
C'est pire encore quand le lecteur est sur vos épaules et vous dit tout ce qui le dérange, ainsi que ce qu'il voudrait. Il faudrait presque inventer un C rien que pour eux. Au final l'histoire idéale serait celle qui ne changerait pas du début à la fin, la cohérence parfaite. Qui irait de A à A.
J'ai encore trois cents syndromes de la page blanche à subir pour les trois mois à venir, il n'est pas étonnant que je cherche des solutions.
Planifier, d'expérience, ne résout pas le problème, même si ça aide à donner une direction. On comprend mieux ce qui nous attend, ce qu'on se prépare à faire, on peut réfléchir au comment. Mais ce n'est pas avec un plan qu'on se convainc d'aligner des mots.
Je crois qu'il faut avoir une attente envers le texte. Il faut se donner un objectif immédiatement réalisable, sur l'instant, et réitérable constamment, tout au long de l'écriture. Quand on se met devant le clavier, il faut pouvoir se dire "je veux faire ça".
Ce n'est pas "ça" au sens de "maintenant mon héros va tuer un dragon"... je pense plutôt à un "ça" au sens de... comment dire ? L'ambiance, l'atmosphère, le thème de l'histoire. Au sens de "je hais ce piaf', je veux sa mort, je ne sais pas pourquoi mais il faut qu'il crève".
Le mieux, pour combattre le syndrome, c'est peut-être de se donner une déclaration d'intention. Dire ce qu'on veut faire, le plus simplement possible, comme un mantra au moment d'écrire, suffisamment bref et suffisamment clair pour qu'on s'en convainque.
Au fond, avant même d'écrire les premières lignes de texte, avant même d'écrire le titre, il faudrait insérer une ligne :
"INTENTION : "...""
Et s'y référer à chaque fois qu'on bloque, pouvoir ruminer la pensée jusqu'à ce qu'elle fasse à nouveau sens. Le reste dépend de la préparation du texte avant la phase d'écriture.
...
Trois cents occasions de tester ça...
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- Imperator
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Je doute que ce soit la musique en elle-même, mais peut-être plutôt le fait de revenir "dans le temps" au travers d'un moyen quelconque.
Impe.
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- Krycek
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Néanmoins, comment faire lorsque l'histoire arrive dans une impasse ? C'est mon cas, après le chapitre que je vais terminer, je me demande "et maintenant ? comment on avance ? vers où ?".
En somme, votre récit est terminé à 90% et 'pouf' plus d'intention... Que faire ?
J'en suis même arrivé à me dire, que j'allais le faire lire à quelqu'un (un ami, vous) puis demander "Comment voyez-vous la suite ?". Un comble !!
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- Imperator
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Si j'ai appris une chose (je dirais pas où), c'est que l'on a pas des idées, mais des copains (pas la vraie formulation, mais pas grave).
Impe, au passage.
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- Vuld Edone
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Sur cette note de philosophie, je dirais que ça m'est déjà arrivé, plusieurs fois, arrivé à un certain point du récit de me rendre compte que je ne vais nulle part. En général j'ai abandonné.
Il y a beaucoup de réponses possibles.
Tu peux modifier ton dernier chapitre écrit pour en faire la fin. Tu peux oublier tout ce qui précède et écrire ces derniers chapitres "séparément", comme une histoire à part. Tu peux tenter des ébauches de la toute fin, pour voir comment tu la voudrais, avant de te lancer dans ces chapitres. Tu peux tenter de laisser tourner ton monde et imaginer à quoi il devrait aboutir de lui-même, sans toi derrière. Tu peux effacer deux ou trois chapitres et reprendre en planifiant plus serré.
Si je bloquais, aujourd'hui, sur Chimio', j'utiliserais les trames mortes-nées. Le message du Liscord, le centre de recherche Arvis... il doit y avoir ces sortes de choses pour Pandy'. N'importe quel détail mineur qui a précédé peut être développé pour influencer l'histoire. Il suffit d'imaginer que c'est le cas, et broder depuis là.
Je ne sais pas si ce conseil s'applique à toi mais : "mieux vaut peu que rien", si tu avais une fin en tête, et que tu ne sais pas comment l'obtenir, autant faire une croix dessus.
Ce serait plus facile à juger si tu nous donnais tout Pandy' à lire, au lieu de trois malheureux chapitres. Et je ne dis pas ça parce que je suis toujours censé corriger l'Échiquier.
D'ailleurs je crois que je n'en viendrai jamais à bout. Il faudrait peut-être songer à oublier ces corrections et passer aux autres étapes du .pdf, pour ceux qui s'en rappellent. Que je n'aie plus ce poids sur les épaules.
Le renard aussi se fait vieux.
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- Krycek
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Le problème est que je n'ai aucune idée de leur façon de fonctionner. Oui, je les ai créé mais je n'ai pas d'idée sur leur façon de procéder. Ils sont là... ils vivent... mais dans quel but ?!!
Si tu te sens de le lire, je peux toujours t'envoyer par MP un lien vers le tout dernier draft. (Auquel cas, mieux vaut s'arrêter d'en parler ici, histoire de ne pas dévier le sujet )
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- gilfuin
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Pour ma part je sais que mes deux principaux problèmes sont la "concentration" et "l'organisation des idées". Du coup je me retrouve assez régulièrement devant deux types de situation (blocage):
1. J'ai perdu le fil de mon histoire : le pourquoi, le comment, l'intérêt de la scène que j'ai imaginé au point A mais qui va décroissante plus j'approche du point B, la crédibilité etc...
2. Je n'arrive pas à décrire ce que j'ai imaginé : parfois tout se goupille parfaitement dans ma tête (ça m'arrive même très souvent), malheureusement, ça se goupille tellement bien que cela va trop vite, trop loin. Du coup, lorsque je me mets à écrire, cela casse mon élan. Je me retrouve obligé à décrire des éléments, des séquences dont soit je ne trouve pas de mots intéressants pour les évoquer, soit je ne sais plus quel rythme leur donner. Il y a donc décalage entre l'imagination empressée et l'écriture.
Pour y remédier, ya pas de solutions miracles, mais je sais que j'ai coutume de faire une chose.
- arrêter de réfléchir à la scène et prendre du recul sur l'ensemble de l'histoire que j'ai imaginé, puis de noter toutes les idées qui me sont venues. D'abord j'écris des mots seuls (c'est facile ça ), puis très vite je vais avoir besoin de noter des expressions, puis des phrases, et il arrive parfois que cela débloque un paragraphe sans début ni fin, mais composé des éléments que j'ai envie de retrouver dans le texte. Le tout est simplement de tout noter toutes les idées, comme quand on fait une liste des courses.
Si je fais cela, ce n'est pas forcément pour débloquer la page blanche, mais pour ne pas perdre les idées intéressantes. Pour en laisser des traces. Ca a l'air de rien, mais ce sont des sources d'inspirations incroyables. Parfois, simplement 3 mots suffisent à dévoiler un univers, un angle de caméra, un concept. Les textes morts-nés peuvent ainsi donner un jour naissance à des textes bien vivants Ça ne résout pas la page blanche, mais ça fait une bonne consolation
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- Krycek
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C'est assez capilo tracte pour relier l'article au topic, mais voici un lien que vous pourriez trouver intéressant :
Why Do Writers Abandon Novels? (sur le NY Times).
Ce qui me fait penser qu'il faudrait ouvrir un topic fleuve pour la revue de presse. Je passe beaucoup de temps dans mes pérégrinations sur le net et spamme beaucoup mes amis de liens à lire.
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- Vuld Edone
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À toi de voir si tu veux partager des articles de presse, personne ne t'en empêchera, pour ma part j'y serais très peu actif. Je ne m'attendrais pas à y apprendre grand-chose et, très vite, j'arrêterais de consulter. Encore moins commenter.
J'ai découvert qu'il était incroyablement facile de relancer une histoire à très court terme, en inventant une péripétie quelconque qui permet de remplir un à trois paragraphes - et, durant ce laps de texte, relier cette péripétie au point B où on voulait arriver - pour un résultat incroyablement mauvais dans l'ensemble, puisqu'on se met à parler de quelque chose d'aussi captivant qu'inutile.
D'où une question sous-jacente à la page blanche, s'il fallait apprendre à écrire le fond comme on apprend à écrire la forme, si le style s'entraînait autant que le contenu. Oui, jusqu'ici, l'histoire était une chasse interdite, intouchable.
Des techniques non pas pour débloquer la page blanche mais pour ne pas la provoquer en premier lieu, la page blanche étant aussi l'indication que, une fois les quatre cents coups joués pour la dépasser, le lecteur à ce point risque de de décrocher rapidement. Tout un champ d'expérimentation...
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- Zarathoustra
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J'aime me mettre devant et laisser sortir les mots et voir ce que cela donne: une nouvelle, un paragraphe d'une des histoire que je pourrais insérer, le début d'une grande histoire (ça j'aime moins! ).
En fait, prendre une page blanche en me coupant de mes contraintes de scénario/scène à suivre et me lancer dans cette expérience a souvent permi de me débloquer. C'est, surtout dans le devin, des choses complètement annexes à l'histoire qui m'y ont refait rentré. Ecrire un rêve, écrire une scène intimiste, écrire des pensées de personnages. Bref écrire des choses qui ne racontent rien.
C'est un peu comme ça que je me replonge un petit peu dans le bain du journal D'Alariel depuis quelques mois.
Mais aujourd'hui je veux me forcer à noicir jusqu'au noir total mes deux histoires que j'ai laissées en plan. Et je connais effectivement le syndrome de la page blanche. Plus exactement le syndrome de la distraction de l'ordinateur.
Une façon de me débloquer est aussi de me forcer à écrire du concret,même si je sais que c'est mauvais. Mais ce premier jet m'offre une matière que je peux travailler bizarrement en retrouvant de la liberté. Rallonger des passages en créant des sortes de vides.
Je suis normal, docteur?
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