La dynamique
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il y a 11 ans 1 jour #18889
par Vuld Edone
La dynamique a été créé par Vuld Edone
Hi'.
On vient de me poser un problème.
Okay "je" viens de me poser un problème.
J'ai lu un texte où tout reposent sur les deux héros - les événements à côté sont volontairement quelconques - et si les héros ont leurs personnalités bien tranchées, le résultat demeure morne.
Je me suis donc retrouvé à dire à l'auteur de "créer une dynamique", de "faire des étincelles".
Et je me suis rendu compte que je n'avais pas la moindre fichtre idée de comment faire ça, ou à quoi ça correspondait.
Alors nous qu'on écrit nos textes quasiment sans plus y réfléchir, pour nous c'est normal et évident. Quand deux personnages se rencontrent, il faut forcément que quelque chose n'aille pas. Qu'ils s'affrontent, à un niveau ou à un autre, même s'ils étaient les meilleurs amis du monde.
Il faut en gros que leurs caractères respectifs "contrastent".
C'est un peu le principe de Grobul et Boubli (si je me souviens bien de leurs noms) qui au fond sont deux gamins turbulents, mais dont chacun a sa manière de faire et d'agir, et ensemble ils créent une dynamique infernale. C'est le principe d'Agratius et d'Ophelia, même si bon Ophelia est conçue pour être en retrait et silencieuse, il n'en reste qu'ils vont ensemble et que l'un cause les actions de l'autre... oui ma comparaison elle tient, d'abord !
Un personnage réussi n'a pas seulement une personnalité distincte, "originale". Il faut aussi que cette personnalité entre en conflit avec les autres, qu'il y ait du désaccord, que cette personnalité apporte quelque chose.
C'est ce qui m'a fait dire que la personnalité devait "influencer les événements", mais je ne suis pas sûr que pour un débutant ce soit clair.
Bref, je me demandais comment vous vous expliqueriez à quelqu'un comment créer une dynamique entre les personnages.
Ou ce qu'est une dynamique tout court.
On vient de me poser un problème.
Okay "je" viens de me poser un problème.
J'ai lu un texte où tout reposent sur les deux héros - les événements à côté sont volontairement quelconques - et si les héros ont leurs personnalités bien tranchées, le résultat demeure morne.
Je me suis donc retrouvé à dire à l'auteur de "créer une dynamique", de "faire des étincelles".
Et je me suis rendu compte que je n'avais pas la moindre fichtre idée de comment faire ça, ou à quoi ça correspondait.
Alors nous qu'on écrit nos textes quasiment sans plus y réfléchir, pour nous c'est normal et évident. Quand deux personnages se rencontrent, il faut forcément que quelque chose n'aille pas. Qu'ils s'affrontent, à un niveau ou à un autre, même s'ils étaient les meilleurs amis du monde.
Il faut en gros que leurs caractères respectifs "contrastent".
C'est un peu le principe de Grobul et Boubli (si je me souviens bien de leurs noms) qui au fond sont deux gamins turbulents, mais dont chacun a sa manière de faire et d'agir, et ensemble ils créent une dynamique infernale. C'est le principe d'Agratius et d'Ophelia, même si bon Ophelia est conçue pour être en retrait et silencieuse, il n'en reste qu'ils vont ensemble et que l'un cause les actions de l'autre... oui ma comparaison elle tient, d'abord !
Un personnage réussi n'a pas seulement une personnalité distincte, "originale". Il faut aussi que cette personnalité entre en conflit avec les autres, qu'il y ait du désaccord, que cette personnalité apporte quelque chose.
C'est ce qui m'a fait dire que la personnalité devait "influencer les événements", mais je ne suis pas sûr que pour un débutant ce soit clair.
Bref, je me demandais comment vous vous expliqueriez à quelqu'un comment créer une dynamique entre les personnages.
Ou ce qu'est une dynamique tout court.
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- Krycek
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il y a 11 ans 1 jour #18890
par Krycek
Réponse de Krycek sur le sujet Re: La dynamique
Une idée pourrait être de leur donner un fil rouge entre eux.
Je prends le premier exemple qui me vient à l'esprit (par forcémment le meilleur) : dans Bad Boys, Martin Lawrence passe la moitié du film à flinguer des méchants et l'autre moitié à soupçonner son meilleur ami de s'occuper un peu trop de sa femme.
La dynamique est là et les dialoques, les relations, les interractions en sont toutes marquées.
Ca peut être un ressentiment, une admiration, etc. La dynamique sera créée par le lien qui uni les 2 personnages. AMHA.
Je prends le premier exemple qui me vient à l'esprit (par forcémment le meilleur) : dans Bad Boys, Martin Lawrence passe la moitié du film à flinguer des méchants et l'autre moitié à soupçonner son meilleur ami de s'occuper un peu trop de sa femme.
La dynamique est là et les dialoques, les relations, les interractions en sont toutes marquées.
Ca peut être un ressentiment, une admiration, etc. La dynamique sera créée par le lien qui uni les 2 personnages. AMHA.
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- Imperator
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il y a 11 ans 1 jour #18891
par Imperator
Réponse de Imperator sur le sujet Re:La dynamique
Je ne suis clairement pas un expert en la matière (quoi, de l'action? Discutons plutôt une heure autour du feu...).
Cependant, en entendant "dynamique" en lisant vos interprétations, je ne peux pas m'empêcher de penser à la loi de "l'action - réaction". Si quelqu'un fait quelque chose, on ne le prendra en compte qu'au regard de la réaction de quelqu'un d'autre. Et si cette réaction suit un pattern, on a créé une "dynamique", soit un cycle "d'action - réaction". Dans lequel il faut évidemment glisser un grain de sable pour que tout déraille (parce que sinon on a affaire à une mécanique...)
Honnêtement aucune idée. Je ne suis pas capable de créer de "dynamique", encore moins de dire comment on pourrait le faire, je ne suis même pas sûr qu'on ait tous la même définition...
Impe.
Cependant, en entendant "dynamique" en lisant vos interprétations, je ne peux pas m'empêcher de penser à la loi de "l'action - réaction". Si quelqu'un fait quelque chose, on ne le prendra en compte qu'au regard de la réaction de quelqu'un d'autre. Et si cette réaction suit un pattern, on a créé une "dynamique", soit un cycle "d'action - réaction". Dans lequel il faut évidemment glisser un grain de sable pour que tout déraille (parce que sinon on a affaire à une mécanique...)
Honnêtement aucune idée. Je ne suis pas capable de créer de "dynamique", encore moins de dire comment on pourrait le faire, je ne suis même pas sûr qu'on ait tous la même définition...
Impe.
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- Vuld Edone
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il y a 11 ans 1 jour #18892
par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re:La dynamique
Oh please, c'est toi qui avais cette idée de l'accusé qui veut plaider coupable et de son avocat qui fait "non, vous allez plaider innocent".
Tu as créé une dynamique avec cette simple idée...
Le problème est de l'expliquer à quelqu'un qui n'y arrive pas.
J'ai beau essayer, quelque chose m'échappe, et pourtant on a tous ici l'habitude de le faire.
Tu as créé une dynamique avec cette simple idée...
Le problème est de l'expliquer à quelqu'un qui n'y arrive pas.
J'ai beau essayer, quelque chose m'échappe, et pourtant on a tous ici l'habitude de le faire.
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- Mr. Petch
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il y a 11 ans 1 jour #18893
par Mr. Petch
Réponse de Mr. Petch sur le sujet Re:La dynamique
Essayons d'expliquer le principe d'une dynamique entre deux personnages et surtout, surtout, parce que c'est précisément ce qui nous intéresse, comme les relations entre deux personnages sont susceptibles de créer de l'action... De l'action intéressante j'entends.
On peut procéder par des mises en situation. Quand je crée mes personnages, l'un des principes de base du récit et de se dire que le récit tel qu'il existe n'aurait pas pu exister si ce personnage n'avait pas eu cette personnalité.
Cela peut avoir plusieurs implications :
- les évènements sont guidés par les actions des personnages (action-réaction, comme dit Impe)
- les évènements ont lieu pour "éprouver" la personnalité des personnages (et là, on est dans une logique où le personnage "motive" le récit)
- le regard du personnage influe sur la conduite de la narration
Même si c'est le troisième élément qui, personnellement, m'intéresse le plus, je vais me contenter sur premier qui est, grosso modo, le modèle de narration des Martyrs. En gros, quand j'écris une scène des Martyrs (enfin... à l'époque où j'en écrivais encore), je procédais comme suit :
1. choisir un type de scène "canonique" (exemple : la fuite de trois enfants de l'orphelinat)
2. répondre à la question : pourquoi est-ce que la personnalité de tel ou tel personnage fait que ça se passe de telle façon ? Un exemple de réponse : la "folie" de Donatien fait qu'il n'arrive pas à contrôler la machine.
Mais vous me direz que ça ne répond pas à la question de la dynamique créé par la relation entre deux personnages. Il suffit de reformuler la question : est-ce que le déroulement des évènements est lié à la mise en relation entre les deux personnages ? Exemple : si un des trois enfants meure en route, c'est lié à la relation de "mépris" entre Agratius et Donatien ; ou encore : la folie de Donatien dans la machine est liée à sa relation à sa mère, fondé sur le mensonge. On est dans un lien cause => conséquence.
Pour moi, cette question est vraiment importante : s'assurer que l'histoire n'aurait pas pu se passer de la façon dont elle se déroule si les personnages présents avaient été autres. La dynamique peut être vu (mais ce n'est qu'une proposition de définition parmi des centaines) comme la façon dont la mise en relation entre deux personnages aux caractères définis donne un tournant unique au récit.
En gros... Si on enlève une brique de l'édifice narratif, il s'écroule : et ainsi la forte caractérisation des personnages prend tout son sens.
**
Digression : ça me rappelle un livre de Moorcock, la série des Jerry Cornélius qui est justement basée sur un principe narratif relativement simple : le seul élément fixe entre chaque épisode/chapitre/fragment est la relation entre les personnages. Tout le reste est susceptible de muter à l'infini. Un exemple simple : les personnages de cette série sont transposés dans des mondes parallèles, où ils tiennent des rôles différents (prince, assassin, rockstar, etc.), change de sexualité et d'apparence, voire de nom, etc. Le seul point de repère entre chaque récit est la relation entre les personnages : on sait que le personnage X et le personnage Y vont tomber amoureux à un moment donné. Et on en revient à l'idée de dynamique : l'affirmation X et Y vont tomber amoureux va avoir des conséquences différentes en fonction du récit : si dans un cas, X est un prince et Y une roturière, cela donnera un récit de telle sorte ; dans un autre cas, X est un soldat d'un camp et Y un soldat de l'autre camp, et on aura un récit de guerre agrémenté de romance. Les exemples que je donne sont caricaturaux volontairement, mais le principe est là.
Jerry Cornelius, c'est globalement illisible et très expérimental (mais vous savez que j'aime ça ), donc je ne le conseillerai pas à un auteur débutant...
Mr Petch
On peut procéder par des mises en situation. Quand je crée mes personnages, l'un des principes de base du récit et de se dire que le récit tel qu'il existe n'aurait pas pu exister si ce personnage n'avait pas eu cette personnalité.
Cela peut avoir plusieurs implications :
- les évènements sont guidés par les actions des personnages (action-réaction, comme dit Impe)
- les évènements ont lieu pour "éprouver" la personnalité des personnages (et là, on est dans une logique où le personnage "motive" le récit)
- le regard du personnage influe sur la conduite de la narration
Même si c'est le troisième élément qui, personnellement, m'intéresse le plus, je vais me contenter sur premier qui est, grosso modo, le modèle de narration des Martyrs. En gros, quand j'écris une scène des Martyrs (enfin... à l'époque où j'en écrivais encore), je procédais comme suit :
1. choisir un type de scène "canonique" (exemple : la fuite de trois enfants de l'orphelinat)
2. répondre à la question : pourquoi est-ce que la personnalité de tel ou tel personnage fait que ça se passe de telle façon ? Un exemple de réponse : la "folie" de Donatien fait qu'il n'arrive pas à contrôler la machine.
Mais vous me direz que ça ne répond pas à la question de la dynamique créé par la relation entre deux personnages. Il suffit de reformuler la question : est-ce que le déroulement des évènements est lié à la mise en relation entre les deux personnages ? Exemple : si un des trois enfants meure en route, c'est lié à la relation de "mépris" entre Agratius et Donatien ; ou encore : la folie de Donatien dans la machine est liée à sa relation à sa mère, fondé sur le mensonge. On est dans un lien cause => conséquence.
Pour moi, cette question est vraiment importante : s'assurer que l'histoire n'aurait pas pu se passer de la façon dont elle se déroule si les personnages présents avaient été autres. La dynamique peut être vu (mais ce n'est qu'une proposition de définition parmi des centaines) comme la façon dont la mise en relation entre deux personnages aux caractères définis donne un tournant unique au récit.
En gros... Si on enlève une brique de l'édifice narratif, il s'écroule : et ainsi la forte caractérisation des personnages prend tout son sens.
**
Digression : ça me rappelle un livre de Moorcock, la série des Jerry Cornélius qui est justement basée sur un principe narratif relativement simple : le seul élément fixe entre chaque épisode/chapitre/fragment est la relation entre les personnages. Tout le reste est susceptible de muter à l'infini. Un exemple simple : les personnages de cette série sont transposés dans des mondes parallèles, où ils tiennent des rôles différents (prince, assassin, rockstar, etc.), change de sexualité et d'apparence, voire de nom, etc. Le seul point de repère entre chaque récit est la relation entre les personnages : on sait que le personnage X et le personnage Y vont tomber amoureux à un moment donné. Et on en revient à l'idée de dynamique : l'affirmation X et Y vont tomber amoureux va avoir des conséquences différentes en fonction du récit : si dans un cas, X est un prince et Y une roturière, cela donnera un récit de telle sorte ; dans un autre cas, X est un soldat d'un camp et Y un soldat de l'autre camp, et on aura un récit de guerre agrémenté de romance. Les exemples que je donne sont caricaturaux volontairement, mais le principe est là.
Jerry Cornelius, c'est globalement illisible et très expérimental (mais vous savez que j'aime ça ), donc je ne le conseillerai pas à un auteur débutant...
Mr Petch
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il y a 11 ans 13 heures #18895
par Imperator
Ceci dit, il existe aussi la dynamique positive. Lorsqu'un personnage complète l'autre (tu peux deviner quelle série me fournit ce concept de dynamique positive...). Le "mentor" et son "élève" sont souvent dans cette dynamique.
Mais est-ce que deux personnes quasiment identiques pourraient avoir une dynamique? Je suppose que le lecteur les considérerait comme une seule même personne. Mais en revanche leur interaction permettrait d'aborder le concept d'introspection.
En fait, cela consiste à se rencontrer soi-même. Si je devais discuter avec moi-même, je serais confronté à tous mes défauts, ce qui créerait une dynamique sans forcément d'opposition.
***
Il faudrait voir le texte dont tu tires la problématique, mais je commence à soupçonner que l'idée d'action-réaction est peut-être plus juste que je ne le croyais. Je cite le "nostalgia critic" qui déclares que: "l'humour physique (quelqu'un frappe quelqu'un d'autre) n'est drôle que si la personne frappée subit les effets du coup qu'elle a reçu." (ce en référence à "master of disguise", un film où le héros reste indifférent au monde qui l'entoure).
Je me demande donc si les deux personnages principaux du texte que tu cites réagissent à ce que l'autre dit. Et j'entends par réaction:
- un changement d'attitude
- un changement de mode de pensée
- l'apparition d'une idée
Mais pour confirmer ou infirmer mon hypothèse, il me faudrait lire ce fameux texte que tu cites en exemple.
Réponse de Imperator sur le sujet Re:La dynamique
Tu as créé une dynamique avec cette simple idée...
Faire des étincelles est relativement facile:de "créer une dynamique", de "faire des étincelles".
L'exemple de Petch le montre bien, et dans le cas que tu cites chez moi aussi. On met deux personnes forcées de coopérer (soit par amour, soit par relation professionnelle) que quelque chose oppose fondamentalement.si dans un cas, X est un prince et Y une roturière, cela donnera un récit de telle sorte ; dans un autre cas, X est un soldat d'un camp et Y un soldat de l'autre camp
Tu le dis toi même en sommes.Il faut en gros que leurs caractères respectifs "contrastent".
Ceci dit, il existe aussi la dynamique positive. Lorsqu'un personnage complète l'autre (tu peux deviner quelle série me fournit ce concept de dynamique positive...). Le "mentor" et son "élève" sont souvent dans cette dynamique.
Mais est-ce que deux personnes quasiment identiques pourraient avoir une dynamique? Je suppose que le lecteur les considérerait comme une seule même personne. Mais en revanche leur interaction permettrait d'aborder le concept d'introspection.
En fait, cela consiste à se rencontrer soi-même. Si je devais discuter avec moi-même, je serais confronté à tous mes défauts, ce qui créerait une dynamique sans forcément d'opposition.
***
Il faudrait voir le texte dont tu tires la problématique, mais je commence à soupçonner que l'idée d'action-réaction est peut-être plus juste que je ne le croyais. Je cite le "nostalgia critic" qui déclares que: "l'humour physique (quelqu'un frappe quelqu'un d'autre) n'est drôle que si la personne frappée subit les effets du coup qu'elle a reçu." (ce en référence à "master of disguise", un film où le héros reste indifférent au monde qui l'entoure).
Je me demande donc si les deux personnages principaux du texte que tu cites réagissent à ce que l'autre dit. Et j'entends par réaction:
- un changement d'attitude
- un changement de mode de pensée
- l'apparition d'une idée
Mais pour confirmer ou infirmer mon hypothèse, il me faudrait lire ce fameux texte que tu cites en exemple.
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Modérateurs: San, Kundïn, Zarathoustra