file Développer un texte

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il y a 10 ans 6 mois #19081 par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Re:Développer un texte
Désolé, un contretemps m'a empêché de finir...
J'ai un peu perdu mes idées.

Bon, en fait, on a parfois l'impression d'écrire ou de lire des résumé de ce qu'il se passe. Et finalement, ça, je pense que c'est mauvais (comme l'était ce que j'avais écrit). Certes, tout ne mérite pas d'être développé, mais on sous-évalue la capacité d'un lecteur de combler les vides ou le pouvoir des éllypses.

Et les transitions, comme je les appelle, sont au coeur de cette problématique. A mon sens, ici, il faut vraiment faire attention à être très concis. C'est jusqtement lorsque on veut glisser des détails pour soit disant mieux faire vivre la scène qu'on se plante. Et c'est clairement ce que j'ai fait. Mais une idée, même si elle est intéressante, n'a pas forcément toujours sa place. Et une idée, je dirais que, quelqu'elle soit, mérite d'être mise en valeur.
Donc ce qu'il faut développer, c'est justement cette notion d'idée. Ou plutôt faire un travail de mise en valeur, sinon, autant l'abandonner et aller au plus court et au plus simple.

Quand on lit un texte, en se disant que ce n'est pas assez développer, que tout va trop vite, je pense que c'est parce qu'on voit des idées qui mériteraient mieux.
Après, bien sûr, il faudrait réfléchir sur ce qu'est une idée. Pour moi, ce serait une chose à mettre en scène, comme une émotion ou une action, une rencontre, un élément d'intrigue.

Pour finir sur mon texte, je me suis aperçu qu'avec mes deux personnages, plus j'applique le principe du "less is more", plus ça fonctionne. C'est en étirant des scènes qui normalement aurait dû ne faire qu'une transition que je me suis retrouvé avec des chapitres entiers.
Maintenant, avec ce principe, on peut se retrouver avec l'écueil du délayage de l'intrigue. Je suis d'accord. Et je terminerais donc mon intervention une nouvelle fois avec le pendant de ce sujet qui est: quand devons-nous couper?
Parce qui si on trouve que ce n'est pas assez développé, il se peut aussi que ce soit parce qu'on s'attarde (même partiellement) sur quelque chose de secondaire. On en a peut-être déjà trop dit...

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il y a 10 ans 6 mois #19083 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re:Développer un texte
Je dois répondre à la question "quand couper" à nouveau complètement à côté...

Comme dit ailleurs, je suis en train de préparer un "récit commun", et j'avais prévu au départ qu'il y ait 12 chapitres de 8 pages chacun. On reconnaît ma préférence pour les plans carrés.
Il s'est trouvé qu'après test, 8 pages ce n'était clairement pas suffisant. On risque plutôt de tomber sur quelque chose comme 30 pages... tout simplement parce que ce sont des univers parallèles et que du coup il faut quasiment 8 pages rien que pour introduire le problème.

Donc si je dois souligner quelque chose que tu as dit, c'est :
"Quand on lit un texte, en se disant qu'il n'est pas assez développé, que tout va trop vite, je pense que c'est parce qu'on voit des idées qui mériteraient mieux."

À mon avis, c'est central.
Le problème est alors d'expliquer aux gens ce qu'est une idée. Et de les convaincre que oui, quand on visite le temple ce serait sympa' de savoir à quoi ressemblent les murs. Un texte qui n'est pas développé est un texte qui n'exploite pas ses idées, mais on a remplacé une notion pas évidente par une notion carrément prise de tête.

Quelque part, je pense aux enterrements. Un perso' important est mort et le texte a l'amabilité de lui donner un enterrement :
"Tout le monde se réunit dans le cimetière et il y eut une cérémonie. On pleura beaucoup."
Woohoo les gars ! Mais cette émotion !
C'est ici typiquement que je dirais à un auteur de soit développer, soit couper parce que visiblement la cérémonie le barbe formidablement -- et du coup le lecteur aussi. Il y a souvent ce genre de situation où un auteur se sent obligé de parler de quelque chose mais n'en a pas du tout envie et, du coup, bâcle la chose en quelques mots.
...
Par contre, s'il y a une situation où je dis aux auteurs de couper, et peut-être à tort, ce sont les dialogues. On connaît ma croisade personnelle sur la question, si on peut le dire par la narration alors pas de dialogue. Si on peut écrire "ils se saluèrent" au lieu de "salut ça va - salut super et toi - oh génial la forme" alors ça fait trois lignes de dialogue à éliminer d'urgence.
C'est sensible aussi quand la pers- ah ben Ether, tiens. Je me rappelle d'un tas de dialogues où les personnages causaient, où c'était censé être du dialogue politique d'importance, avec du poids, donc avec beaucoup d'influences et de conséquences... et qu'arrivé à la fin il s'est rien passé.
Là ouais, j'ai une envie folle d'appuyer longuement sur [backspace].
Ce sont des dialogues qu'on met en scène parce que quelque part il faut les faire mais qui ne servent à rien et qui du coup sont vraiment de trop. Et quand on me dit "oui mais ils servent à ceci ou cela" je réponds "tu aurais pu le faire de mille autres manières".

J'ai eu ce problème avec un roi nomade -- à la mode du bas moyen-âge -- qui devait manger avant de partir, et se retrouve à devoir partir avant d'avoir pu manger. Ca arrive. Du coup il demande qu'on lui passe de la nourriture à manger pendant qu'il est en selle.
C'est complètement "pointless" mais c'est dû à une mise en scène qui, c'est ironique, visait justement à "couper" le repas parce qu'il ne s'y passerait rien. J'avais le choix entre développer cet élément -- et il y a des chances qu'il passe cette nourriture à une architecte -- ou le couper...
J'ai choisi le compromis de laisser en l'état, ni bon ni mauvais, juste une béquille pour mon manque de prévoyance -- aka j'ai dévié de mon plan.
Toujours avec ce roi nomade, il était censé faire un arrêt dans un village pour qu'un guide le rejoigne, ce qui aurait introduit tel personnage plus tôt et... et non. Zut. Le lecteur lira "on s'arrête ? -- Non." Et le roi continue son chemin. J'ai donc coupé tout le passage du village parce que le "guide" viendrait de toute manière plus tard et que cet arrêt était trop long pour si peu.

Mais ça c'est aussi dû à un léger manque de planification... au départ je n'avais pas prévu de m'arrêter au village du tout, et c'est arrivé en cours de route, où je me suis dit "eh, je pourrais faire ce développement," c'était même logique. Mon histoire s'orientait dans ce sens.
Une fois encore, le gros de mon découpage je le fais justement au niveau de la planification, où j'ai de toute manière tendance à couper tout l'inutile et à "resserrer" mon intrigue au minimum vital.
On a toujours tendance à en écrire trop de toute manière... et j'ai passé l'âge de faire du vingt pages par jour.

... C'était le bon vieux temps.

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il y a 10 ans 6 mois - il y a 10 ans 6 mois #19087 par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Re:Développer un texte
Tiens,pour illustrer mon propos. Voici l'exemple d'une fameuse transition qui me pose probléme (et que j'ai envie de supprimer). Je me dis que, vue mes multiples personnages et multiples intrigues, j'ai besoin d'aider le lecteur à revenir sur les bons rails. Donc je fais ça en guise de début de chapitre:

Quand il aurait finit de descendre les dernières marches du temple de Vuldone, Petit Louis savait qu’il tournerait une page sur son existence. Même si l’œil de Dieu restait à ses côtés, plus jamais il ne ferait partie des moines-guerriers. Un début d’excitation montait en lui, car, pour la première fois depuis son départ, il sentait qu’il approchait de son but. Il ignorait encore avec précision quel il était, mais il avait hâte de se décharger du poids qu‘il avait gardé si longtemps en lui.


Et des trucs, comme ça, je suis sûr que j'en mis plein dans Ether
Et j'enchaine avec ça:

La vie lui (petit Louis) avait apporté tellement de choses nouvelles en si peu de temps que Petit Louis se sentait ni vieux, ni jeune, mais juste revivre. Il maudissait le silence qui avait engourdi si longtemps son esprit. Face à une jeune femme (la comtesse Aurelia) qui le regardait avec attention, il ne savait trop quoi dire pour la satisfaire. Il n’avait aucune timidité, juste une terrible gêne de ne pas parvenir à formuler son histoire tel qu’il l’aurait dû. Prendre la parole à haute voix revenait pour lui à parler une langue étrangère.

Bon, ça aussi, c'est pas parfait (notamment la dernière phrase), d'ailleurs, c'est un permier jet. Mais bon , en l'état, je me dis juste que si le chapitre commençait là, ce serait tellement mieux, plus dynamique, peut-être avec juste une petite phrase de transition.

Pour illustrer mon propos sur le texte qui résume ce qui doit être écrit, voici le pragraphe qui m'a fait tilt:

De son côté, Grobul tenait à la main le pagne et le bustier comme ultime souvenir de son amour, en ignorant qu’il réalisait le rituel du souvenir des elfes, même si un elfe aurait privilégié plutôt un bijou pour le porter toute sa vie en sa mémoire, détail que le bugne était déterminé à faire également avec ces deux vêtements. Il l’avait évoqué à Boubli qui s’était empressé de lui signaler qu’ils étaient bien trop grands, inadaptés à leur morphologie masculine et qu’il allait être ridicule. Il avait assimilé cette dernière notion au contact des rires moqueurs des furies. Il s’en était suivi un chamaillerie dont ils avaient le secret mais qui cessa immédiatement quand les flammes s’élevèrent… Grobul avait réuni tellement de bois pour leur cérémonial qu’ils auraient certainement mis le feu à toute la forêt si elle n’avait pas, par un étrange hasard, déjà brûlé la veille.

Oui, parfois, mes premiers jets, quand je me force, ça donne ça! :sick:

Par contre, s'il y a une situation où je dis aux auteurs de couper, et peut-être à tort, ce sont les dialogues.

Tu as raison et tu m'as ouvert les yeux sur ce point.

C'est sensible aussi quand la pers- ah ben Ether, tiens. Je me rappelle d'un tas de dialogues où les personnages causaient, où c'était censé être du dialogue politique d'importance, avec du poids, donc avec beaucoup d'influences et de conséquences... et qu'arrivé à la fin il s'est rien passé.

Cela dit, si je pense avoir mis trop de dialogue, oui, c'est rétroactivement par facilité, mais, s'en passer, dans certains cas, alourdit tellement les histoires... Mais, maintenant, j'essaie de faire plus gaffe. Je suppose que je pourrais effectivement les alléger...

Mais ça c'est aussi dû à un léger manque de planification... au départ je n'avais pas prévu de m'arrêter au village du tout, et c'est arrivé en cours de route, où je me suis dit "eh, je pourrais faire ce développement," c'était même logique. Mon histoire s'orientait dans ce sens.

Pour la planification, alors là, je plaide coupable. Même quand je planifie, je suppose que, à ton niveau, ce doit être le squelete de ce qui te sert de plan, ou juste le titre :oops:
Moi la planification, ça se limite à quelques idées fortes qui au final doivent me permettre de créer mes 5 ou 8 pages de chapitres. Sur ce point, je pense que nous sommes à l'opposée (et je dirais que chaque approche a ses forces et faiblesses). Parfois, j'envie ta faculté de planifier, mais dès que je veux mettre un cadre étroit, pfuuuit, l'envie d'écrire s'évanouit.
A contrario, là, j'étais en panne d'ordi depuis hier soir. Du coup, je prends mons stylo et une feuille et je me lance sur Allariel. Et j'ai écrit 6 pages sans quasiment faire de ratures. Bon, je ne mes suis pas relu, c'est certainement pas aussi bon que je le sens à chaud, mais je suis certain que jamais je n'aurais réussi à planifier avec autant de fluidité ce que je viens d'écrire.
Et je m'étais même lancer du coup sur un passage qui me bloquait car avec un déroulement plus séquencé puisqu'il s'agit d'une partie plus tourné sur l'action (là où les 4 premières pages étaient sur le registre de la pensée ou de l'émotion, donc à mon sens impossible à "planifier", tu dois au contraire libre de contrainte pour t'imprégner de ce que tu veux retranscrire).

On a toujours tendance à en écrire trop de toute manière... et j'ai passé l'âge de faire du vingt pages par jour.

Oui, mais parfois, j'ai davantage envie de garder l'inutile que l'utile... J'ai de plus en plus le sentiment que l'écriture devient écriture dans l'inutile (heu...je sens qu'il faut que j'arrête parce que je ne suis pas sûr que ce que je viens de dire n'est pas une immense annerie! :S :laugh: )

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