file Pourquoi rimer ?

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il y a 10 ans 2 mois #18988 par Vuld Edone
Pourquoi rimer ? a été créé par Vuld Edone
Hi'.

Aujourd'hui un sujet où je n'y connais absolument rien mais j'avais envie de râler. Et oui je sais que j'ai plus important à faire, des textes en souffrance et un gros projet de menus mais bon.
Chroniques d'écriture -- Pourquoi rimer ?
Vu qu'une fois encore je m'y connais très mal j'en parle sans grand sérieux, mais comme toujours j'aimerais entendre votre avis sur la question.

Parce que bon, expliquer ce qu'est une bonne rime, bonne chance.

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il y a 10 ans 2 mois #18996 par Mr. Petch
Réponse de Mr. Petch sur le sujet Re:Pourquoi rimer ?
Ce qui est amusant dans ton texte, c'est que tu interprètes le mot "rimer" au sens littéral, faire rimer deux sons.

Moi, quand j'ai lu le thème avant de lire le texte, j'ai pensé que tu voulais parler de la rime au sens figuré. C'est-à-dire comment créer des relations entre des paragraphes, des phrases différentes par associations de mots, par des répétitions, par des jeux d'échos entre des mots proches par le sens ou par la sonorité.

La répétition, typiquement, est un procédé que j'apprécie beaucoup parce que je le trouve toujours très expressif ; il permet vraiment d'insister sur un mot, de faire comprendre qu'il y a là un sens à découvrir. Parce que la répétition est considérée comme une faute d'écriture (on préfère souvent utiliser des périphrases, éviter d'avoir deux fois le même mot dans une même phrase), quand elle apparaît, le lecteur est interpellé, et à partir du moment où on a son intention, on peut lui faire comprendre des choses.

Ce qui est intéressant, c'est qu'en poésie, la répétition est un procédé fréquent, alors qu'en prose pas du tout. Et pour cela, je le trouve vraiment expressif.

Et quand tu parles de "rime", je pense à ce procédé... Mais aussi à des possibilités de faire rimer des "sens". Je m'explique.

Dans un des épisodes récemment publiés des Martyrs, j'ai toute un description d'un lieu onirique dans lequel se trouve Agratius. Et il y a ce passage :

Le ressenti des parois imprimait sur la peau d’anciennes traces de cuivre et de zinc tatouées en circuit inversé, posées mais creusées, sans douleur.


J'ai mis en gras l'expression qui compte "circuit inversé". Le mot "inversé" est utilisé, entre autre, pour sa proximité sonore avec le mot "imprimé", qui est présent un peu plus haut conjugué à l'imparfait. Le but de cette phrase est que le lecteur lise "circuit imprimé", qu'il ait cette expression en tête. Parce que par la suite, le thème de l'omniprésent des machines et de la transformation de l'homme en machine va être important. D'où le champ lexical de la peau qui gravite autour. Il était important pour moi qu'ici, le lecteur soit interpellé par la notion de "circuit imprimé", mais qu'il le soit de façon subtile, marginalement.

Voilà un autre exemple d'application de la rime, entre "imprimait" et "inversé" tel que je le conçois...

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