file SpaceApe 2

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il y a 7 ans 8 mois #21080 par Vuld Edone
SpaceApe 2 a été créé par Vuld Edone
Hi'.

J'avais prévu d'écrire " StarApe ", qui n'a jamais pris forme la faute à une absence de style. Il me manquait une "voix" pour l'écrire, un ton, une ambiance.
Plutôt que de piétiner dessus, comme un peu tous mes projets actuellement, j'ai préféré passer aux suivants en attendant d'avoir le déclic.

Donc SpaceApe 2.

Une remarque encore, j'écris ça parce qu'aujourd'hui à nouveau j'avais prévu de lire les chapitres du Chant des Pierres et aujourd'hui encore j'ai fait autre chose à la place -- notamment dormir -- et je n'ai pas envie de laisser l'inertie m'emporter. En bref je décris ici ce que je compte faire pour me pousser à faire ce que je veux.
**** **** ****

SpaceApe 2 :
"Vous avez payé dix millions de spatiocrédits pour monter à bord du SA02-Pollaren, du nom de la planète qu'après un voyage de dix mille ans vous avez finalement atteint. Cette planète est à vous. Tout ce qui se tient encore entre vous et votre propriété est environ cent millions d'autochtones. Vous êtes un entrepreneur : cela ne devrait pas vous prendre plus d'un an."

Le texte est inspiré des MMO. J'y étais attiré à l'époque, du petit Slayersonline au géant WoW, et encore récemment Planetside 2. La partie "jeu de rôle" n'a jamais été au rendez-vous pour moi mais le concept m'a toujours attiré. Je ne sais plus à quelle occasion, j'ai repensé aux MMO et imaginé ce que moi je ferais comme jeu.
Le concept que j'ai inventé sur le moment était une invasion extraterrestre où les extraterrestres sont les humains. Au départ je me fatiguais à justifier ça par le manque de ressources, la surpopulation ou simplement des pauvres en quête d'un monde meilleur. Puis j'ai décidé de ne pas chercher d'excuses et d'inventer une humanité "méchante".
Et à y réfléchir, j'ai vu que ça s'adaptait parfaitement à l'Oligopolmart de SpaceApe.
Le Pollaren voyage à 0.5-1% de la vitesse de la lumière, grosso modo, et dispose de technologies assez absurdes notamment pour produire -- inspiré en partie du jeu "Battlezone" -- on est donc toujours dans le Space Opera. Le "réalisme" de la durée du voyage -- et autres détails -- est surtout là pour justifier la tension du texte. L'idée est celle d'une poignée d'humains (ou de singes) contre toute une planète, acculés et sans autre option que de mourir, causer un génocide ou, par miracle, s'entendre avec les indigènes.

1. Oligopolmart
Je "peaufine" encore les détails mais dans l'idée, Oligopolmart en est encore à ses débuts et découvre des mondes habités dans les 40-100 années-lumière. Oligopolmart n'a aucune humanité et une très forte culture individualiste, c'est la société du 0.01%. Seule la richesse compte et tous les moyens de s'enrichir sont bons.
Lorsqu'Oligopolmart a découvert Pollaren, quelques 20 millénaires dans le passé, leur première idée était d'exploiter la planète à moindre frais. Ils ont donc d'abord eu le plan "Voix Divine", un satellite destiné à tourner autour de la planète et d'en influencer toute forme intelligente -- par ondes -- pour, en bref, leur laver le cerveau et en faire des esclaves. Le satellite a donc fait le voyage et tenté d'influencer les autochtones -- dans leurs cavernes -- pour, après six siècles, admettre l'échec. Ironiquement, le satellite devait aussi les éduquer, rentabilité oblige, d'où une accélération technologique pour la population sur place, mais ils ont résisté (plus ou moins) au lavage de cerveau.
Oligopolmart a donc tenté un plan B, envoyer un vaisseau chargé de robots et de gaz "pacificateur" pour transformer la population en singes et les transformer en esclaves. Et comme il n'y a pas de petits profits, le plan B a été modifié pour d'une part financer le vaisseau et d'autre part faire plaisir aux investisseurs : six mille singes pourraient payer dix millions chacun pour "monter à bord" du vaisseau et coloniser la planète. En gros, ils deviendraient les actionnaires d'une succursale.
Il y a encore des détails que je travaille, Oligopolmart n'aimant pas la concurrence (la planète est loin, la tentation serait grande de rompre les ponts...) mais dans l'idée, c'est ça.

2. Le Pollaren
Le vaisseau spatial fait presque huit cents mètres de long pour cent mètres de diamètre, à quoi s'ajoutent les "réacteurs" pour le voyage qui se détachent avant la mise en orbite. Pour l'atterrissage, il est prévu que le vaisseau plonge à la verticale et -- après avoir ralenti -- "s'écrase" dans le sol, à la manière d'une pique, pour former une tour de quelques quatre cents mètres de hauteur, le reste étant la "tige" de métal pour tenir la tour droite, et de l'espace pour le carburant pour le voyage, etc...
La partie vive est séparée en cinq étages : tout en bas, les hangars, où on stocke le matériel. Au second étage, les réacteurs qui servent également d'usine, de "forge" industrielle. Au troisième étage, les quartiers avec dortoirs, mess, infirmerie... Au quatrième étage les caissons de clonage, j'y reviens, et tout en haut l'ordinateur et le "quartier du commandant".
Le Pollaren est vu comme un "outil" à disposition des entrepreneurs pour accomplir leur mission. Il est donc entièrement automatisé, contrôlé par un ordinateur (pas une IA) qui distribue les ressources disponibles selon la contribution de chacun. Ceux qui contribuent le plus peuvent payer pour se faire élire à des postes d'officiers jusqu'à ce que l'un d'eux soit nommé commandant et remplace l'ordinateur -- il devient en gros président de la succursale.
Les clones maintenant.
Ceux qui ont payé 10 millions de spatiocrédits ne sont jamais montés à bord. À la place, on leur a scanné leur mémoire et placé ça dans l'ordinateur. À l'arrivée, l'ordinateur a recréé des clones -- à l'image mentale des gens -- implanté la mémoire dans ces clones et réveillé ceux-ci. Technologie assez absurde où un corps adulte peut être produit en moins de dix minutes qui signifie aussi que -- pour un certain prix -- l'équipage du Pollaren peut mourir et revivre. Chacun a une sonde sous l'oreille qui signale à l'ordinateur qu'ils sont en vie. Si la sonde cesse d'émettre, l'ordinateur conclut qu'ils sont morts et crée un nouveau clone -- et débite le compte en conséquence.
Enfin, le gaz "pacificateur".
Le coeur du projet est de gazer les autochtones avec un gaz dit "pacificateur" qui modifie génétiquement -- même technologie que pour les clones -- les corps étrangers pour les rapprocher des gênes simiens. Le satellite a déjà permis d'étudier les indigènes et d'adapter le gaz, plus ou moins, et les modifications rendent les sujets "pacifiés" sensibles au lavage de cerveau. Il suffit de dix minutes à une heure pour que la victime devienne un simili-singe obéissant.
À noter que ces derniers ne se considèrent pas des esclaves, simplement des travailleurs sans argent avec des droits, aussi précaires soient-ils. Et bien sûr, ils se considèrent des "singes", même inférieurs, pas des autochtones. Bref.

3. Les autochtones
C'est sans doute la partie qui me fait bloquer le plus -- au-delà du matériel utilisé par le Pollaren. Imaginer une planète extraterrestre exotique mais pas eccentrique, et des extraterrestres qui ne soient pas trop anthropomorphes mais qui restent... familiers.
Ce que je sais, pour le moment, c'est qu'ils ont été tirés brutalement de leurs cavernes par le satellite, et qu'ils ont vécu à ce titre une double crise.
La première crise est celle du lavage de cerveau, avec des communautés entières se rendant à Oligopolmart, fanatiques. Pour les aliens, c'est une folie venue du ciel, qu'ils ont appris à combattre : "les étoiles sont leurs ennemis". Le satellite n'a jamais cessé d'émettre et s'ils se sont adaptés, ils se battent au quotidien contre cette influence extérieure. La crainte de sombrer dans la folie ou que son voisin sombre dans la folie est constitutive de leur société.
La seconde crise est la révolution technologique vécue. Dix mille ans semble raisonnable pour passer du paléolithique aux environs de 1900, et d'une population de quelques centaines de milliers à quelques centaines de millions, mais dans les faits ça a été un bouleversement constant. Et cela est dû à cette crainte de sombrer dans la folie : le savoir vient du satellite, d'où une vraie paranoïa du savoir et un obscurantisme profond. Le savoir cause la méfiance et l'éducation, l'école, tout cela est inexistant. Le transfert de savoir se fait par apprentissage, de façon pratique et individuelle.
En bref, à l'arrivée du Pollaren les autochtones sont en crise constante mais plus ou moins unis contre une menace venue du ciel.
**** **** ****

Je n'ai, à ce stade, pas encore de plan ni même d'idée du nombre de chapitres que j'écrirais. Pour le moment j'ai surtout prévu d'écrire un one-shot pour tester le style et voir tout ce que je dois encore travailler.
Je sais que le texte démarrera à l'éveil des clones et suivra Rae Dodson. Mais je ne sais pas encore quelle direction je veux donner à l'histoire : notamment quelle fin je vise.
Là encore, je m'inspire d'Original War, où les américains et russes retournaient dans le passé. Il y avait la fin russe, la fin américaine et la fin "scientifique". Ici il y a la fin "le Pollaren est vaincu", la fin "les autochtones sont pacifiés" et la fin "les clones s'allient aux autochtones". Cette dernière option serait bien sûr la plus optimiste mais aussi... la plus clichée.

Pour le moment je travaille surtout les intérêts de chacun des personnages "principaux".
C'est toujours la même équipe : Jordan, Rae, Jackson, Roan, Peyton et Sydney. À quoi s'ajoutent Tito, Taylor... bref, "Rae&Co", je vise toujours la fanfiction. L'intérêt est qu'ici non seulement ils font partie d'Oligopolmart mais ils font partie du 0.01%. Dix millions de spatiocrédits, à cette époque, c'est beaucoup. La question est donc "pourquoi ont-ils payé".
-> Jordan voulait probablement fuir les imbéciles. Elle est la cynique rationnelle qui déteste les gens, alors l'idée d'aller sur une planète vierge -- même avec six mille abrutis -- devait la tenter forcément. Si c'est elle qui prend la tête du groupe, il est quasiment certain que la fin de l'histoire sera le génocide.
-> Rae n'a pas réfléchi. On lui a parlé du truc, elle a trouvé l'idée fun, elle a sauté dessus. Elle est là pour se divertir, elle n'a aucune idée de ce qu'elle fait vraiment là ni de ce que ça implique. Elle n'aborderait pas autrement une croisière de luxe.
-> Jackson a l'esprit d'équipe et d'aventure. Elle est enthousiaste à l'idée de conquérir l'inconnu et tout ça. La partie "autochtone" elle aime pas du tout mais elle a l'esprit d'entreprise et elle pense pouvoir changer le monde à elle toute seule.
-> Roan est l'enfant gâtée. Elle pense que la planète sera déjà prête pour eux et a payé parce que "l'herbe est toujours plus verte chez le voisin". Le plus probable est plutôt que sa famille a voulu se débarrasser d'elle, sans réaliser que seule sa mémoire serait emportée. Ou alors c'est pour que la famille Cox se perpétue là-bas (là encore, on ne leur a pas dit que les clones seraient stériles).
-> Peyton a forcément sauté sur l'occasion pour échapper aux poursuites judiciaires, là encore sans comprendre qu'elle ne partait pas vraiment -- mais en même temps aucun n'a l'air de bien l'avoir saisi, ça. À part Jordan. Bref, elle est là pour pouvoir être libre, faire ce qu'elle veut.
-> Sydney... quelqu'un a dû signer pour elle et elle n'a pas voulu se récuser, alors elle a payé quand même. Ou alors elle a suivi une amie -- pourquoi pas Jordan ou Jackson -- mais fondamentalement, elle n'a pas envie d'être là et préfère ne pas poser de questions sur la méthode.

Il y a encore pas mal de choses dont je ne parle pas, notamment au niveau du matériel -- où j'ai réfléchi aux "foreuses" mais où les robots, eux, et les véhicules aussi restent une grosse inconnue -- de la végétation, des animaux -- avec l'obligation de mettre des animaux géants, type dinosaures -- et ainsi de suite...
On sent derrière ce texte toute l'inspiration des jeux vidéo -- j'ai cité Battlezone, Original War, Planetside 2, il faudrait en ajouter d'autres -- et pour réfléchir au texte je réfléchis à un système de jeu, qui doit se sentir ensuite dans le texte.
Mais on sent aussi mes préoccupations sur l'humanité, avec ici des méchants vraiment méchants -- qui se croient forcément gentils -- qui n'auront aucun scrupule à causer un génocide planétaire, entre autres crimes. Le one-shot doit montrer cette mentalité, mon but étant de les rendre sympathiques.
Il y aura des états d'âme, de Rae, de Sydney, de Jackson un peu, mais dans l'ensemble toutes trouvent ou trouveront ça, de base, "normal". On leur a dit que c'est normal, elles ont grandi dans un monde où c'est normal et au mieux leur argument sera "c'est terrible mais c'est comme ça".
Et je serai intéressé de voir comment j'arriverai à leur faire changer de logique pour en arriver à combattre Oligopolmart -- ou si, au contraire, je n'y arriverai pas.

Pour donner une idée du problème philosophique, c'est pousser à l'extrême une idée du quotidien : le coût de notre luxe. La bonne vieille question du "si te passer d'internet (ou X) permettait de sauver des gens, tu le ferais ?" L'équilibre entre intérêt personnel et intérêt commun.

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il y a 7 ans 8 mois #21081 par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet SpaceApe 2
J'avoue être très intrigué pour voir comment tu vas réussir à distiller toute cette vision amont de ton projet à travers un one shot de manière à ce que le lecteur comprenne tout, et ce, sans avoir lu ta présentation. Je pense d'ailleurs que ce serait une erreur de la faire, cela mérite une saga ou un roman.
J'avoue avoir du mal avec l'univers space opéra, j'ai l'impression que ce n'est pas ma culture. Je crois que je suis ignare en matière de jeu vidéo. Mais bizarrement, je suis assez séduit par ton projet. Il y a matière à jouer avec la matière. Et également à jouer avec les genres, on peut passer au drame à la comédie, de l'ironie féroce à la compassion désespérée... Sauf que celui qui actionne les manettes du jeu, c'est Vuld.

Une question: comment comptes-tu faire jouer le lecteur dans ton ça?

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il y a 7 ans 8 mois #21082 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet SpaceApe 2
Je ne sais pas encore.

Le one-shot n'est qu'un test justement pour voir le ton à adopter. Et aussi pour participer à avril, y a ça.
Le choix de la fanfiction sur Rae&Co implique nécessairement un côté humoristique, un ton relativement léger sur des situations inhumaines.

L'idée de one-shot que j'ai actuellement se résume à un personnage -- Jackson -- s'éloignant trop de la zone contrôlée, de sorte que le signal de sa sonde n'est plus capté. Elle est donc considérée morte et un clone est créé. Quand elle rentre, la clone l'attend et la tue.
Le one-shot commence avec Rae chargée d'aller voir Jackson -- pour raison Y -- et qui découvre le cadavre de Jackson dans le placard. Le but du one-shot n'est pas d'expliquer le Pollaren ou tout ça, mais de tester cette ambiance où tuer son clone est finalement "normal". Rae panique mais n'y verra pas un crime, juste une situation anormale. Idem quand elle apprend que c'est la clone qui a tué "l'originale".
Mon problème est qu'actuellement le one-shot ressemblerait plus à un long dialogue, et je déteste ça. Je ne sais pas non plus jusqu'où le pousser, et je pense à y ajouter Taylor -- qui, dans StarApe, avait déjà le rôle de l'esclave. Bref.

J'y réfléchis encore.

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il y a 7 ans 6 mois - il y a 7 ans 6 mois #21173 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet SpaceApe 2
Alors.

Je me suis réveillé à 3 heures du matin.
Déjà, j'ai travaillé. Ensuite, j'ai regardé des vidéos sur Youtube. Et ça m'a amené à écouter l'OST de Kaiji, un anime sur les jeux de hasard. Et là, c'est le déclic. C'est. Exactement. L'ambiance. Que je recherche.

De là, premières conclusions :
1) Le texte doit commencer comme devait commencer SpaceApe 1 (aka StarApe) : par une phrase pseudo-philosophique sur les étoiles.
2) Le texte doit avoir pour narrateur une grand-mamy racontant l'histoire à ses piti'z-enfants. Pas tout à fait, parce que détails et dialogue oblige, mais on va juste dire que c'est une tante à ses neveux et que les neveux ont quand même un peu d'âge.
3) Rae, l'héroïne principale qu'on va suivre partout, était venue au départ parce que David, son amant du jour, s'était inscrit pour le voyage. Mais David s'est désinscrit et la Rae là-bas a oublié de se désinscrire.

Toute l'histoire de SpaceApe est donc cette question constante de Rae : "Qu'est-ce qu'elle fait là."
-> Sydney n'est là que parce que Jordan lui a dit de venir.
-> Jordan est là pour changer le monde, plus ou moins littéralement.
-> Jackson est là parce qu'elle a envie de "travailler".
-> Roan est là parce qu'elle n'a rien compris à l'histoire et que ça semblait à la mode.
-> Peyton est là pour s'amuser.
Le travail dans Oligopolmart est mal vu, dégradant. Les passagers du Pollaren sont donc simplement des actionnaires venus prendre possession de leur bien. Ils ne sont pas censés travailler et leur champ d'action est censé se limiter à réinvestir l'argent gagné à travers l'entreprise dans l'entreprise, celui réinvestissant le mieux devenant le directeur de Pollaren SA, succursale d'Oligopolmart. L'investissement est la seule forme d'activité digne.
> Jordan a cette vision du monde et ne compte pas changer cela. Tous ses plans reposent sur l'investissement optimisé pour acquérir l'entreprise et de là, continuer à investir le plus intelligemment possible dans les activités qu'elle considère réellement utiles. Son idéologie est celle du "1%", et elle est persuadée de réussir parce que, pour elle, 99% des passagers sont des Roan qui ne s'opposeront pas à elle.
> Jackson a une vision déformée du travail, à l'entre-deux. Elle considère le travail manuel comme une passion, un hobby, elle a le besoin de "faire quelque chose". Travailleuse en déni. Elle est capable en investissements, mais ça la lasse. Il faut arriver à une scène où elle passe tellement de temps dehors que ses dépenses l'amènent à la ruine, et un jour où elle meurt, elle n'a pas le crédit pour être clonée tout de suite.
> Peyton ne s'intéresse à rien. Pour elle le monde est un terrain de jeu et comme elle est riche, tout le monde la laisse faire, elle est donc comme un enfant qui veut voir jusqu'où elle peut repousser la limite. Chose amusante, comme un enfant il suffit de lui dire non et elle se range. Mais c'est LE personnage qui veut voir s'effondrer toute l'opération du Pollaren comme un château de cartes.
> Roan a envie d'être au sommet. Mais sans travailler, y compris l'investissement. La difficulté est de montrer les efforts et l'intelligence qu'elle déploie à ne pas faire d'efforts ni avoir à réfléchir. Normalement Jordan est le cerveau du groupe mais pour une fois, faire de Roan la voix (dédaigneuse et irritante) de la raison. Aussi, la défenseuse du système, pour elle rien ne devrait changer (à part qu'elle devrait être au sommet).
> Sydney ne veut rien du tout. Elle est comme un esclave inutile mais riche et un miroir du statut réel des clones pour le Pollaren. Au final peu importe ce qu'ils font, ils ne sont eux-mêmes que des outils d'une machination bien plus grande, ils ne comptent pas et n'ont jamais compté. Sydney ne le sait pas mais l'incarne.
> Rae veut ce que veulent les autres. Essentiellement elle ne veut pas être seule. D'où sa poursuite d'amants qui n'aboutira jamais, mais aussi ses changements de but comme une girouette, au gré des rencontres et des expériences. Comme sa raison première d'être là a volé en éclats dès les premières secondes, elle passe son temps à se demander ce qu'elle veut elle. Sa réponse... probablement le dénominateur commun de tous les autres : une vie meilleure. Ou vivre, simplement.

Le personnage clé, qui ne devrait apparaître qu'à partir du tiers, est Taylor. L'esclave pacifiée et compagne de Rae, qui la suit partout et la seconde fidèlement. Taylor est meilleure que Rae en tout et trouve le système normal, voire le défend. Rae s'entête à vouloir en faire son égale et Taylor s'entête à le refuser, ou plutôt n'arrive même pas à l'envisager.

Et maintenant, le plan.
-> Introduction
--> Rencontre avec Taylor
--> Trahison de Taylor
-> Conclusion
L'histoire est en trois tiers, chacun cadencé par le personnage de Taylor. Son apparition, sa "disparition" (pour ne pas spoiler).

Si je pars sur des chapitres de 8 pages (peu importe leur longueur réelle au final) alors l'histoire se dirige vers des scénettes. Le récit est censé s'étaler sur plusieurs mois, jusqu'à concurrence d'un an. La question est celle de l'écoulement du temps.
Si je pars sur des chapires de 30 pages (comme c'est mon standard actuel) alors je devrais planifier mon histoire en 12 chapitres maximum (même à un chapitre par mois il faudrait un an minimum pour la finir...).
Réalistiquement, il me faudrait plutôt planifier 12 chapitres de 8 pages, beaucoup plus faisables... mais ce n'est pas assez de temps pour exposer l'histoire. Un récit aussi serré se justifierait pour les Armes, mais par pour SpaceApe.

Dans ce cas, je dois faire en sorte que chaque chapitre puisse "se suffire à lui-même". Ensemble, ils forment une histoire, et le narrateur reste le même, mais chacun doit aussi être un one-shot dont la seule nuance est de supposer l'univers déjà connu.
C'est le meilleur plan.

Donc :

1. Arrivée sur la planète, formation du groupe
2. ?
3. ?
4. Arrivée de Taylor
5. ?
6. ?
7. ?
8. Trahison de Taylor
9. ?
10. ?
11. ?
12. Conclusion

Peut-être placer l'arrivée de Taylor plus tôt, au chapitre 3. Et la trahison au chapitre 7. Le déséquilibre peut prendre le lecteur au dépourvu sans trop casser le plan. Et cela aménage plus de temps pour le dernier tiers, où se trouvent les enjeux les plus importants -- et le plus grand déploiement de moyens.
Le chapitre un a donc plusieurs enjeux :
- réunir le groupe, sans non plus faire réunion de JdR
- établir la dynamique, les buts, les plans, les enjeux
- introduire les premiers obstacles
Le principal enjeu pour Jordan est d'acquérir une "foreuse", l'investissement le plus rentable de la compagnie. Le chapitre un peut se conclure sur le dévoilement de cet enjeu, et son plan pour y parvenir. La trahison de Taylor étant au chapitre 7, ce but pourrait être accompli au chapitre 5. À ce stade de l'histoire le focus a changé -- introduit plus pesamment au chapitre 2 ? -- sur la menace des autochtones, et le groupe, d'abord poussé à défendre leur foreuse, découvre l'esprit autodestructeur du Pollaren -- personne n'ayant vraiment un intérêt à investir dans la défense. Au chapitre 5, Sydney doit installer la mentalité du "siège".
À partir de là, deux enjeux :
a) Le groupe "Roan" préoccupé surtout à contrer les autochtones et assurer la réussite du plan de Jordan, à savoir devenir président de Pollaren SA.
b) Le groupe "Jackson" préoccupé par les secrets du Pollaren et des autochtones, et qui aboutira déjà au chapitre 7 à dévoiler la majorité du plan réel du Pollaren.

1. Formation du groupe, projet de la foreuse
2. Découverte des autochtones, ?
3. Arrivée de Taylor, ?
4. ?
5. Achat de la foreuse, esprit de siège
6. ?
7. Secrets percés, trahison de Taylor
8-11. ?
12. Conclusion

Vu comment la trahison se déroule, sans doute l'étendre à cheval entre 7-8. S'assurer d'avoir assez de matière pour 8-11 (notamment sur l'inversion totale de dynamique). De fait, quand s'inverse la dynamique ? Si Taylor trahit vraiment en début de 8, on peut supposer que le contact se réétablit en 9, donc le retournement s'opère en 9, stade auquel Jordan doit être tout près de dev-
Non.
Roan pourrait devenir présidente, et devenir de facto l'ennemi numéro un du groupe. Mais ce serait reprendre ApeWarrior de trop près, j'ai envie d'éviter cela. D'un autre côté, je n'ai pas envie d'un némésis quelconque... ou alors...
Au chapitre 9, Jordan arrive à son but. Elle possède officiellement 51% (50.01%) de Pollaren SA et a donc accès au poste de présidente. Mais Jackson lui révèle les derniers secrets de Pollaren et Jordan voit tous ses rêves brisés. Elle a alors le choix entre accepter quand même d'être présidente, de se "commettre" à son plan... mais choisira de laisser la place vacante, pour donner une chance au plan de Rae.

Superbe.

Ce qui laissent les chapitres 10-11 pour préparer la culmination des efforts avec, au chapitre 12, le "combat final". Et un défi intéressant serait alors d'étirer le combat lui-même sur trente pages. De voir si je peux écrire un chapitre entier sur pour ainsi dire cet événement unique, renfermé sur quelques heures ou moins, où tout est censé s'enchaîner très vite. L'essayer serait grisant. Tellement risqué mais il faudrait déjà que j'arrive là...

Alors :
1. Formation du groupe, projet de la foreuse
2. Découverte des autochtones, ?
3. Arrivée de Taylor, ?
4. ?
5. Achat de la foreuse, esprit de siège
6. ?
7. Secrets révélés, trahison de Taylor
8. Trahison de Taylor, ?
9. Contact, rêve brisé de Jordan, retournement de dynamique
10-11. ?
12. Conclusion

J'ai mon plan en 12 chapitres de 30 pages, structure 3-8-8-8-3.
Faut que je me réveille à 3h du matin plus souvent.

EDIT: Hommage obligé à Kaiji, la planète doit être renommée Zawa.

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il y a 7 ans 6 mois #21180 par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet SpaceApe 2
Moi, il y a juste un truc qui me dérange, c'est le côté déterministe de tes personnages. Ils ont leur fonctionnement (ou carrément leur fonction pré-programmée) et c'est parti... Mais bon, ça te permet de manipuler des idées ou des concepts de manière clairement plus rigoureuse que moi quant au résultat final...

Une remarque, en te lisant, je me suis demandé comment tu travaillais la notion de rythme et de temps fort. C'est une notioon qui fonctionne normalement dans l'ensemble du récit mais aussi à l'intérieur de chaque chapitre. Je vois qu'elle ne t'es pas étrangère, mais je du mal à visualiser ce que ça peut donner à partir de ta trame.

Pour ce qui est la façon dont tu structure ton roman, je me dis que je procède un peu comme toi. Un titre qui donne l'idée central et surtout quels protagonistes il va y a avoir. A chaque chapitre, je glisse entre 3 et 5 idées centrales qui me permettent d'organiser de dérouler l'intrigue (et parfois de ne pas oublier une idée, parce qu'il m'est arrivé d'oublier tout un pan de mes intrigues quand je traîne trop longtemps mes histoires).

Par contre, je me rends compte que ces idées que je note, en fait, elle ne serve à rien quand j'écris. Je veux dire qu'elles sont tellement importantes, elles dessinent tellement le squelette de l'histoire, qu'on ne peut pas faire sans. Or pour écrire, j'ai besoin d'autre chose. Un fait générateur, une mise en scène, une idée de dialogue, une anecdote. Bref, clairement des trucs qui ne figurent jamais dans mes plans. C'est tout le problème, mes plans ne me donnent jamais envie d'écrire les chapitres ou alors je fais un résumé.
Donc je voulais savoir si tout ça te parlait aussi.

Pour ce qui est de ton projet, ça donne vraiment envie de le lire. Parce que, sur le papier, au départ, j'étais sceptique (bon, la SF, le space op', etc. c'est vraiment pas ce qui m'excite), mais plus tu le creuses, plus il devient passionnant. On sent des enjeux plus universel, une possible réflexion.
Pour finir sur tes personnages, en fait, quand je les vois, je me dis que ce n'est pas individuellement qu'ils sont humains, c'est collectivement. Leur somme crée un vrai morceau d'humanité.

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il y a 7 ans 6 mois #21182 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet SpaceApe 2
La discussion sur le rythme m'emmène trop loin et je n'ai plus le temps de réécrire mon message pour la troisième fois. Je ferai donc un sujet à part dessus.

Pour le plan, il n'est encore qu'esquissé. Je m'acharne actuellement sur le chapitre un et bref.
Je n'ai par contre pas ton problème. Mon texte est une combinaison de possibilités, de scènes que je joue dans ma tête encore et encore pour choisir ce qui me semble le plus logique. Ce que je note dans mes plans me ramène directement à la mise en scène, au dialogue, à l'anecdote que j'ai retenues. C'est même le fait que ça m'y ramène qui me dit si un plan est réussi ou non.
Je ne me sens jamais enfermé par mon plan. J'y vois un filet de sécurité, une carte pour le voyage, pas une prison. Si je découvre qu'une route est bloquée, j'improvise, mais pour retourner ensuite sur l'itinéraire prévu au départ, autant que possible.

Pour les personnages, n'oublie pas que je les emprunte. Je me contente d'adapter leur personnalité de base à mes besoins. Je n'ai aucune hésitation à dire qu'ils sont tous plus humains que n'importe lequel de mes personnages à moi.
Je résumerais assez brièvement que pour moi un personnage est humain tant qu'il lutte. Le personnage doit avoir un objectif, qui motive son activité, mais il n'est réellement humain que s'il a du mal à suivre cet objectif. Pas juste "oh mon dieu il y a dix gardes très très très forts avant le dragon ! Oh la la c'est difficile..." mais "En fait je n'ai pas du tout envie de risquer ma vie face à un dragon".
Je prendrai pour exemple Jackson dans le chapitre un. Jackson veut sortir du Pollaren, avec une foreuse pour aller forer seule, suivant l'idéal du parfait entrepreneur indépendant qui fait tout tout seul. Donc son objectif est clair. Mais ensuite elle découvre le matériel nécessaire, et elle en découvre le prix également. Et je n'ai pas le temps de développer mais elle n'est ni vraiment habituée à travailler, ni habituée à manquer d'argent. Elle peut acheter son véhicule et sa foreuse et sortir avec quasiment pas d'argent risquer sa vie dehors, ou elle peut s'arrêter, réfléchir et se dire "attends mais je fais quoi là"...
Si le personnage est capable de ce recul, de questionner son objectif et ce que son objectif le pousse à faire, alors déjà pour moi il est humain.

Je me fais cette réflexion en songeant que les personnages qui m'énervent le plus, dans un texte, sont ceux qui ne se détournent jamais de leur objectif tout en faisant semblant d'hésiter. Ceux qui ne se détournent jamais et qui l'assument, ce sont des automates, des machines. Et c'est tant mieux pour eux. Ceux qui ne se détournent jamais mais qui veulent avoir l'apparence que si, j'appellerais volontiers ça une bête.
Enfin bref. Ce n'est qu'une manière parmi d'autres de mesurer l'humanité d'un personnage dans un texte.

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il y a 7 ans 5 mois #21250 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet SpaceApe 2
Une petite réflexion de passage, même si je délaisse tout le reste.

Je me casse les dents sur l'économie dans cet univers. Jusqu'à présent mon problème était simple : "combien coûte une ferme", "combien coûte une foreuse", "comment m'assurer que les coûts correspondront au rythme de mon récit".
Cette réflexion m'a amené à deux problèmes :
1) Le temps. Mon premier chapitre n'occuperait que la première heure de l'histoire, et pour tenir le rythme le second chapitre devrait quasiment être un mois plus tard. C'est totalement incohérent et, vis-à-vis de l'économie, on perd trop d'informations. Je vais devoir revoir entièrement ma planification.
2) L'endettement...

Je pensais l'économie du Pollaren simple. Il y a tant de ressources (ferromasse) disponible, cela représente tant en spatiocrédits, toutes les opérations partant de là sont des échanges internes entre actionnaires et avec l'entreprise, qui ne créent pas ni ne détruisent de la monnaie. Seul l'ajout ou le retrait de ferromasse peut le faire.
Tout cela fonctionne en logique "jeu vidéo".
Le problème, c'est que j'ai affaire à des actionnaires d'Oligopolmart, le 0.01% dans une société ultracapitaliste où l'endettement est autrement la règle. En bref, une fois qu'ils ont épuisé leur argent, ces gens vont continuer à utiliser des services, et créer de la dette -- ils s'en fichent, ils possèdent la compagnie. Impensable que la compagnie leur dise non. Le résultat : un cauchemar économique mêlant inflation et questions d'investissements : la compagnie se retrouve soudain avec toujours plus d'argent alors même que ses ressources réelles sont inchangées, bref...

Toutes ces considérations m'obligent à revoir presque entièrement le concept du Pollaren. J'étais parti, au tout départ, sur l'idée vraiment de colons, avec une installation pragmatique, austère mais efficace. Je me rends compte à présent, de plus en plus, que j'aurais dû concevoir le tiers du Pollaren comme un yacht improvisé et bref, je m'y perds.

J'ai l'impression d'aller dans deux directions complètement différentes en même temps.

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il y a 7 ans 5 mois #21254 par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet SpaceApe 2

Je me casse les dents sur l'économie dans cet univers. Jusqu'à présent mon problème était simple : "combien coûte une ferme", "combien coûte une foreuse", "comment m'assurer que les coûts correspondront au rythme de mon récit".

Si tu veux en plus transcrire une économie réalistes avec la notion de création de richesse et de leur circulation, tu vas faire un hors sujet par rapport à ce que je comprends de ton histoire. Si tu dois étudier les économistes pour te lancer dans ce récit, je vois mal comment tu vas t'en sortir. Faut au moins que cela fonctionne en économie fermée, sinon tu ne t'en sortiras pas.
Mais tu vas poser des questions quasi philosophiques: qu'est-ce que la vraie création de richesse? Comment tu les distribues? Comment circulent-t-elles (parce que si elle ne circulent pas, ça veut dire qu'à un moment tout va être dans la poche des actionnaire et des propriétaires)?

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