Quels sont vos meilleurs textes?

Oui, tout ce que vous avez écrit est nul, tout au plus de vagues brouillons. Mais quand même, y a peut-être des trucs à sauver? Des passages qui vous ont donnés un peu de satisfaction? Voire même dont vous êtes fier?

Donc on oublie sa modestie et on se lâche. Pendant l'espace d'un chapitre, d'une page, vous avez écrit un ou plusieurs authentiques chefs d'oeuvre!!!

Dîtes-nous tout!

J'ignore si le regard que l'on a de ses propres textes ressemblent à celui des autres.

A défaut d'avoir un récit intégralement satisfaisant, j'ai quand même des chapitres ou des nouvelles dont je suis un peu fier. Je n'ai pas relu depuis très longtemps les 3 Noms d'Alarielle donc je ne m'en rappelle plus (ça fait sans doute 13 ou 14 ans), il doit y avoir quelques passages qui me plaisaient beaucoup, mais je suppose que si je me relisais je verrais surtout ce qu'il me reste à modifier, parce que mon regard à changer sur l'écriture et je suis plus critique.

Je crois que j'ai toujours été fier de la fin de Rencontre du 3eme type. Là aussi, il y sans doute des choses à revoir, parce que je pense avoir nettement progressé pour écrire de l'action (même si c'est toujours aussi laborieux pour moi), mais j'étais fier de l'émotion qui se dégageait du texte. Faudrait que je le relise. J'aimais aussi beaucoup le duel entre le snotling et la furie du tout début avec son humour et également le côté enfantin et gentiment coquin de la scène.

Dans le Rêve d'Ether, j'ai également deux chapitres que j'aime bien: celui où les deux humains agressent Aynarielle dans le bois, je suis assez fier de la tension qui s'en dégage. Il y a aussi le chapitre où Aynarielle se dévoile à Aurélia et lui fait le rituel du sang, j'aime à la fois le caractère intime et l'érotisme latent qui s'en dégage.

Dans le Chant des Monolithes, Il y a comme ça, spontanément, quelques scènes plus que des chapitres que j'aime bien. Il y a d'abord celle où le devin mange de la terre et se dit qu'il la déteste (le passage n'était pas prévu, il s'est glissé d'un seul coup), je trouve que ça marque et définit parfaitement le personnage. Il y a aussi une scène avec Hilda où elle s'approche du Monolithe sous la pleine lune et où elle se déshabille devant lui pour l’enlacer, j'aime l'onirisme de la scène. Il y a aussi le chapitre 5 avec l'affrontement de Lonstroek et de Reyv'avih. Puis, il y a l'avant dernier chapitre, avec ma scène d'action (la course poursuite) et l'accomplissement du rituel, j'espère avoir atteint un niveau de tragique à la hauteur de l'histoire...

Dans mes portraits, je crois que le Professeur, La Sentinelle et Les Démons sont mes préférés par rapport à l'émotion qu'ils dégagent et du style. Pour ce qui est du sens et de la profondeur, je crois ne pas avoir fait mieux que l'Iconoclaste.

Voilà. Mon égo va mieux!

S'il s'agit de mes textes préférés, alors j'ai répondu dans l'autre sujet. J'y ajouterais un texte écrit en "faux médiéval" et un texte écrit comme une comédie et pourtant métaphysique. Bref.

S'il s'agit des textes les plus réussis... c'est là où Akkra bat Simulation, et où mes textes les plus "lisibles" prennent le dessus. Mais c'est aussi là où, étrangement, j'en retourne à des textes comme "Jus d'orange". Il y avait une ambiance démoniaque que je n'arrive plus à capturer aujourd'hui.

Dans les fanfictions écrites, il y en a une en particulier, sur le clonage, que les gens adorent parce que l'histoire dépeint une vision très négative de l'humanité. Mais ce n'est pas du tout ce que je voulais faire avec ce texte, et moi je l'aime pour son côté utopiste, la préservation d'un idéal au coeur de la réalité.
Objectivement c'est mon texte le plu lu et le plus apprécié, mais ça reste pour moi un échec. Malgré tous les indices que j'y avais mis, les gens n'y ont vu que ce qu'ils voulaient voir et, comme d'habitude, ils se sont plaints de la fin.

Je ne l'ai pas dit dans l'autre sujet, mais les scènes que j'ai préféré écrire étaient en fin de saga : la fin de Chimiomécanique par exemple, avec le Dominant tirant ses salves qui m'est resté gravé au fer rouge.
...
En y repensant, je pense avoir écrit tout Chimiomécanique en me rejouant cette scène finale encore et encore, et même après quand je repensais à l'Atasse, je pouvais quasiment entendre ses bordées en arrière-fond. Peut-être est-ce cela qui me manque à présent, comme une récompense qui m'attend après tant de pages, la promesse d'un moment d'éternité au coeur d'un récit de circonstances.
Je ne me rappelle même plus du nom de la pilote de Chao's Theory mais je me rappelle de ses derniers instants comme si je les tapais encore sous mon clavier. Je peux revoir les traînes de fusées brûler sur tout l'horizon et le ciel scintiller de combats, et la folie de la réalité s'imposer à chaque fois.

Il y a un texte qui est toujours resté à l'état de brouillon, mais dont les premières pages dépeignaient et l'histoire d'un monstre et le miroitement d'une bataille dont on ne voyait pas les éclats, seulement la gloire, et dépeignaient tous les méandres de l'histoire.
Ces pages sont parmi les meilleures que je n'ai pas pu écrire.

Je suis très content que tu aies répondu parce que j'avais peur que tu y fasses de l'auto-dénigrement.

S'il s'agit de mes textes préférés, alors j'ai répondu dans l'autre sujet. J'y ajouterais un texte écrit en "faux médiéval" et un texte écrit comme une comédie et pourtant métaphysique. Bref.

C'est quels textes précisément? Tu ne donnes quasiment jamais les noms.

Malgré tous les indices que j'y avais mis, les gens n'y ont vu que ce qu'ils voulaient voir et, comme d'habitude, ils se sont plaints de la fin.

Tu sais, même les plus grands auteurs ne sont pas toujours compris. Et c'est la même chose pour les films. Tu as des blockbusters qui en disent pas que le spectacle qu'ils nous donnent à voir, mais la plupart des spectateurs restent sur les effets spéciaux et l'action... Bref, on a des gens qui restent à la surface des choses et d'autres qui creusent, et ce n'est pas grave. Sauf à avoir des qualités littéraires de premier plan, je pense qu'il est difficile d'écrire sans un côté "entertainment" pour être lu. Je ne vais répéter ce que j'ai déjà dit. Nous vivons nos textes de l'intérieur et avons besoin soit de défis personnels soit de thèmes qui nous touchent fort pour les écrire. Le lecteur, lui, cherche avant tout à être distrait ou ému. Et une minorité cherche à connaître l'auteur à travers le texte et ce qu'il dit et pense. La question est de trouver ce lecteur dans un cadre de textes amateurs, alors qu'il a certainement déjà une offre pléthorique "publiée" officiellement dans laquelle il doit lui-même aussi faire le tri...

Je ne l'ai pas dit dans l'autre sujet, mais les scènes que j'ai préféré écrire étaient en fin de saga : la fin de Chimiomécanique par exemple, avec le Dominant tirant ses salves qui m'est resté gravé au fer rouge.

Comme je n'ai pas pu lire Chimoimécanique, j'ai proposé ces deux sujets en espérant que tu me donnes justement les passages les plus forts. tout comme j'aurai voulu que Petch nous l'indique pour les Martyrs de la Vérité.

D'une manière générale, j'ai l'impression que c'est le paradoxe de nos sagas. Il est difficile de les lire sauf à les avoir proposés chapitre par chapitre pour laisser le temps de la lecture, et non pas d'une traite ou trop raidement pour saturer le lecteur... La fin d'une histoire est effectivement souvent au coeur du projet.
Moi aussi j'ai des remords pour le Rêve d'Ether, j'avais des scènes que je trouvais belles et que je n'ai pas écrites et d'autres que j'avais écrite et que je trouvais très réussi. Seulement, je n'ai pas pu aller jusqu'au bout... J'ai pour projet de réécrire la trajectoire d'un petit groupe de mes personnages comme une petite saga, à la fçon du Chant des Pierres, et qui traiterait qu'ne petite tranche de mon projet en essayant qu'un jour, j'en réécrive une autre jusqu'à reformer le Rêve d'Ether mais à la façon d'un puzzle ou chaque récit compléterait les autres.

Et le plus symptomatique est pour moi le récit des 3 Noms d'Alarielle. Je m'étais lancé dans l'écriture de ce récit pour une fin sans savoir comment la faire aboutir et, en gros, je n'ai écrit tout sauf ce qui m'avait poussé à me lancer dedans... Bon, chaque année, j'écris quelques pages et je m'en approche. Peut-être qu'un jour j'y parviendrais, qui sait?

L'idée de ce topics, c'est aussi de nous pousser à plonger ou replonger dans ce qui est peut-être le meilleur des Chroniques pour en discuter, puisque nous avons peu de textes nouveaux. Donc si tu mets les liens (et peut être un petit résumé pour Chimio, c'est avec plaisir que je les lirai.

Je n'ai pas vraiment envie de me replonger dans ces textes -- et à plus forte raison je n'ai pas envie de rapporter les fanfics' d'ailleurs ici (fanfiction oblige).
Je suis beaucoup, beaucoup plus soucieux de comprendre pourquoi je ne prends pas plaisir à écrire StarApe.

Et là je vais être un brin hors-sujet.

Je pensais avoir trouvé un bon style, pour écrire StarApe, le bon narrateur. Mais aussitôt que j'ai dû faire parler les personnages (et je ne peux pas dire "mes" personnages), tout s'est effondré. Leurs répliques... sont juste là pour faire des blagues et dire des évidences. Les personnages eux-mêmes... n'ont aucune raison d'être ensemble. Et surtout leur ton est complètement à côté de l'atmosphère créée par la narration même.

J'en suis venu à deux réflexions, sur la manière -- pour tenter de rester dans le sujet -- d'avoir plaisir à écrire. Les deux reposent sur la même idée et les deux touchent à l'expérimentation. La première, faire taire les personnages : aucun dialogue, ou alors une réplique courte rapportée par le narrateur. La seconde, écrire un texte sans personnages... un autre texte donc, mais où il n'y aurait plus que des machines qui ne communiquent même pas entre elles (enfin si, en paraverbal, mais rien d'autre).
Si tu lis mes vieux textes, et Chimiomécanique est typique de cette époque, je supprimais absolument tout l'accessoire pour me concentrer uniquement sur "l'essentiel". Le résultat est un texte cryptique qui fait des sauts de la foi en termes de ce que le lecteur devrait comprendre pas à pas. Tu ne prends pas le train en marche, tu le poursuis à pied.
Mais c'était une grande partie du plaisir. Pas besoin de m'arrêter, pas besoin de poser les choses vraiment, il n'y avait pas tous ces soucis et tout ce besoin de confort pour le lecteur qui mine aujourd'hui tous mes projets (même si c'est plus l'effet d'autre chose qu'une cause).

Bref...

Je comprends ce que tu veux (on va dire en gros car il est impossible (voire prétentieux) de se mettre à at place). Mais je crois que tu as raison sur l'idée de trouver du plaisir à écrire et que l'expérimentation en fait partie. L’expérimentation, c'est le plongeon dans l'inconnu et y chercher ses propres règles, découvrir que l'on est capable de faire quelque chose dont on se serait cru incapable. C'est un fabuleux moteur et également la meilleure façon de progresser (y compris lorsqu'on se plante). Peu importe que ce sot pleinement satisfaisant ou pas, l'essentiel, pour moi, est dans la découverte de soi et de ce qu'on a dans le ventre qu'on ignorait.
Tu vois, moi, j'y rajoute une autre dimension. L'expérimentation que j'affectionne est, pour ma part, ludique. J'aime qu'il y ait une sorte de jeu. Et dans ma tête, le lecteur idéal serait quelqu'un qui aurait envie de jouer avec moi. Bien sûr, c'est assez illusoire, sans doute parce que je suis le seul à voir ce jeu et où il doit mener, mais il n'empêche, que j'y trouve un puissant moteur pour écrire et expérimenter.

Pour revenir sur l’expérimentation, le texte du Diable est justement pour moi une sorte de constat d'échec parce que je n'ai pas réussi (ni même tenté) l’expérimentation que j'envisageais. Au bout du compte,il est devenu quelque chose d'autre: la défi d'un texte où je n'expérimente pas ni ne m'amuse comme je l'avais prévu. Pour moi, c'est un échec, mais il a sans doute gagné d'autres qualités. Mais, en soi, il reste pour moi un échec total ou plutôt le constat d'une capitulation.
C'est pourquoi il y aura un second portrait du Diable qui a été écrit à partir de celui-ci. J'aimerai en fait que mes portraits du Diable soit un peu dans l’esprit du Renard au Harnais (soit un truc avec une trame un peu prédéfinie mais dont les enjeux glisserait à chaque ou découleraient du précédent). Que chaque texte soit au final une expérience qui m'a modifié mais qui en même temps prépare le lecteur à aller plus loin (avec moi) dans les autres portraits. Et là, par ce procédé, je retrouve la dimension ludique que j’affectionne.
Seulement, pour l'instant, je cale sur le 3eme portrait, qui devra cette fois me confronter à ce que j'avais initialement en tête.

Mon meilleur texte selon moi, c'est Crescendo. Court, simple, juste, beau, fonctionne bien.
Je trouve aussi Bonjour mon âme et Pour toujours près de toi très réussis niveau émotion.
Et je citerais aussi L'histoire du beau doux chevalier et Créatures parmi mes textes les plus réussis.
Mais bon, c'est tout à fait personnel