Caractère des personnages

Alors que je someillais encore un peu, me sont venus soudain ces questions:

1) Comment, au début de votre histoire, choisissez-vous les caractères de vos héros?

2) Si vous donner aussi des caractères aux personnages secondaires qui à un moment donné gravite autour, ou si vous vous assurez surtout qu'ils agissent à peu près rationellemnt.

3) Et celle-là, biz z arrement, qui est la plus anecdotique, est celle à laquelle je tiens le plus: les caractères de vos personnages ont-ils évolué depuis le début de votre récit, de sorte que les personnages ont, comme qui dirait, pris un caractère propre.





J'en profite pour répondre:

1) Quand j'ai commencé mon histoire, j'ai choisi cinq personnages, je leur ai collé des noms, et c'est tout.
Ensuite, quand j'ai réécrit une première fois l'histoire, j'ai pris des caractères qui ne dépendaient que de leur boulot, du style bourru pour un soldat, marchandeur pour des vendeurs et enfantin pour un enfant.
Mes caractères se sotn surtout déterminés au fil de l'histoire en fait.

2) J'évite pas mal ce genre de problèmes car peu de gens gravitent autour . Mais cette question m'est venu après une critique sur un autre forum, et aussi à cause de mes erreurs du début.
Au début, les autres personnages agissaient exactement d'une façon à m'arranger, et à obtenir la situation que je désirais. En clair, un roi allait abandonner un personnage pile à un bon endroit, les "méchants" enterraient les "bons" histoire qu'il y ait une sépulture... Bref, assez incohérent .
Depuis, j'essaie d'imaginer quand même un rapide passé à la plupart des personnages pour justifier leurs actes. Mais j'essaie aussi d'éviter de grosses incohérences (exemple qui m'est venu après la critique de ce matin: faire fouetter des soldats, les envoyer dans une mission très dangereuse avec un sergent renommé et d'autres soldats, et leur laisser leurs armes (avec lesquelles ils peuvent se venger).
Mais bon, je dois quand même laisser pas mal d'incohérences, dernièrement il aurait été plus logique que quelqu'un tue un autre (je ne dis pas les noms ), mais finalement il le laisse vivant.

3) Là, c'est clair, c'est mon récit qui a déterminé les caractères: au début il n'y en avait pas, donc au fil de l'écriture il a bien fallu s'en forger un. Mais j'ai très vite remarqué que cela posait un peu problème, et j'avais aussi songé à Kev comme le plus important de tous, le plus intelligent... Les autres s'effaçaient derrière lui, et à part leur métier, on ne savait rien. Ils faisaient des remarques histoire de dire de belles phrases que j'aime bien, et c'est tout.
Ensuite, à la première réécriture (vingt jours après), j'ai eu envie de nuancer et de faire plus ressortir les autres personnages. Là c'est le métier qui influait, et c'était tout.
Puis, quand j'ai reréécrit, environ quatre ou cinq mois plus tard (même si j'en étais à peine plus avancé dans le récit ), là j'avais bien mieux cerné les personnages, et un premier jet a un peu posé les bases des personnages. Et là, tout a changé: Kev est presque passé en second plan, car il est trop jeune, trop naïf. Gontrand, qui était le plus loquace, est devenu coi. Arthur, une brute épaisse, est devenu au coeur d'or. Mav et Geoffroy sont devenus blagueurs, avec une préférence pour Geoffroy quand même.
Ensuite, au fil des réécritures de l'intro (peut-être six ou sept, donc ça laisse une marge pour évoluer^^) et du texte qui continuait, les caractères se sont peaufinés, jusqu'à atteindre la forme actuelle où là, quand j'écris, j'ai l'impression de voir les personnages devant moi agir, et non que je crée des entités qui ne me servent que pour l'intrigue. A tel point que j'ai parfois envie d'écrire des scènes juste pour les voir agir...
Je dois avouer que les réécritures ont quand même été harrassantes, mais comme je partais de rien, chaque fois que je réécrivais, c'etait quand même mieux et l'intrigue a aussi pas mal évolué entre temps, donc ça me permettait de faire tout en même temps

Par contre, je n'ai pas rééllement d'autres exemples, si ça se trouve je ferais différemment si jamais je commence un autre récit (et si j'arrive à aller au bout des deux livres des Sept Compagnons...), comme je n'ai qu'une saga en train d'être écrite, et pour les one-shots j'agis bien différemment (je donne un caractère au personnage qui permette de créer une ambiance, et puis j'attaque de suite les descriptions (du moins, j'essaye^^)

Si je comprends bien, ce thread est issu des commentaires que tu as reçu au sujet des Sept Compagnons. Il est vrai que dans la première mouture, la disctinction entre les protagonistes (sept, qui l'eut cru ) était impossible, car ils se ressemblaient tous, même si ce n'était pas le but.

Zephyr nous avait donné son truc pour caractériser ses personnages : chacun possède un trait particulier qui le définit (cf. Les Chroniques Elfiques).

David Eddings (La Belgariade, La Mallorée) est un maître en la matière : chaque personnage est clairement défini. Silk est retors, Mandorallen intrépide, Barak bagarreur, Ce'Nedra impulsive, Garion un peu simplet, etc. En même temps, ce n'est peut-être pas une référence, car les personnages de Eddings évoluent très peu, voire pas du tout. Pour des persos plus fouillés, il faut se tourner vers L'Assassin Royal de Robin Hobb.

1--

Choisir le caractère de ses personnages dépendra de nombreux facteurs... Le protagoniste se devra d'avoir une personnalité plus ambigue et plus complexe que les personnages dits secondaires, il en va du moins ainsi dans ma propre conception des personnages. S'aider de héros de Jdr est une solution comme une autre, lorsqu'on écrit du fantastique tout au moins... Les roles incarnés avec plus ou moins de talent de chaque joueur sont une inépuisable source d'inspiration.
Il faut prendre en compte, m'est avis, à la fois du contexte dans lequel a grandi le personnage, de son passé, des gens qu'il a cotoyé, des traumatismes qu'il a subi, et des situations auxquelles il se retrouve confronté...

2--

Les personnages secondaires ne doivent pas, du fait de leur role réduit se retrouver limités de simples pantins sans ame et sans passé... si les protagonistes sont le squelette d'un récit, les personnages secondaires lui donnent corps, et leur donner une personnalité, un passé, un physique détaillé, tout cela compte beaucoup... à condition de ne pas égarer l'histoire en excentrant l'intrigue...

3--

Quant à savoir si les personnages changent, cela dépendra du récit, du temps sur lequel il se déroule, du caractère des personnages (plus ou moins influençables ou indiffréents), des évènements rencontrés (traumatisants ou non...)...
les personnages d'une One shot ne changeront pas, et mme dans une longue épopée, on doit retrouver certains traits des personnages du début à la fin de l'histoire, afin de maintenir la cohérence...


Voilà donc le point de vue d'un lézard sur la question

Xui'

ou donne de la profondeur au récit, où chacun, comme partout, est unique.

Après je peux être "large" quand ça m'arrange: pour la description d'une armée, il est normal de parler des "troupes" (tant que ce ne sont tous des personnages secondaires). L'armée est d'ailleurs une entité secondaire avec son passé collectif, mais pas individuel (à ma vue).

mais en gardant toujours cette petite touche contradictoire, qui reste pour moi le meilleur moyen de donner vie à un personnage

Intéressant, je dois avouer avoir parfois cette vision que l'être humain n'est que paradoxalité. Bref, j'adhère à ta pensée.

Il est vrai que dans la première mouture, la disctinction entre les protagonistes (sept, qui l'eut cru ) était impossible, car ils se ressemblaient tous, même si ce n'était pas le but.

Ah, quelqu'un qui a compris ma troisième question (qui était assez ambigue, il est vrai).
Ce que je demandais c'était plus si entre les réécritures les personnages changeaient. Mais mon cas est quand même assez particulier, sur les trois grandes écritures, l'intrigue n'a cessé d'évoluer, donc les personnages aussi (en fait, je parlais si entre les réécritures les personnages changeaient)
Par contre, pour savoir si après dans mon intrigue ils changent, disons qu'ils se connaissent mieux à la fin, ils connaissent mieux leurs limites et leurs pouvoirs...

Pour Krycek et, hem, on va essayer de réussir à ne pas faire de faute sur ce long nom , Xuitzililopotchi (le copier/coller sauve des vies chaque jour )
Je "note" vos différentes idées, c'est souvent à la base la même idée, mais celle-ci s'exprime différemment. Mais c'est intéressant (en fait, surtout les personnages secondaires, ça m'intéressait aussi pas mal, j'ai beaucoup de mal avec eux!)


Iliaron

Iliaron écrit: (en fait, je parlais si entre les réécritures les personnages changeaient)

Oui, ton cas est plutôt à part sur les Chroniques. Peu de textes ont bénéficié d'une réécriture. "Les Sept Compagnons" fait figure d'exception, mais permet de bien visualiser les progrès que l'on peut (assez) facilement accomplir.

Pour les personnages secondaires, je citerai l'exemple de Gimli dans le SDA : il n'est pas central à l'histoire (quoi qu'on en dise) et pourtant, il possède une forte personnalité, d'ailleurs bien retranscrite à l'écran par John Rhys-Davis.

Et désolé si je ne donne que des exemples dans la littérature : mon expérience de développement de personnages est pour l'instant bien faible. [size=67:17q8dmxb](qui a dit inexistante ?)[/size]