MdT - Le plan
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il y a 11 ans 6 mois #18634
par Vuld Edone
MdT - Le plan a été créé par Vuld Edone
Hi'.
Ah punaise s'il y a bien une chose dont les auteurs sont conscients, c'est le plan. Pour les habitués de la MdT, le découpage général c'est :
- Conception
- Développement
- Planification
- Écriture
- Correction
Mais pour beaucoup d'auteurs les trois premiers points n'en forment qu'un, en gros la "préparation", et si le gros est informel, le plan est certainement la partie la plus rigoureuse de ladite préparation.
Le sujet est incroyablement connu et du coup impossible à discuter... mais je vais l'aborder quand même parce que j'ai envie.
Je vais donc le présenter de la manière dont je l'ai abordé, c'est-à-dire dans l'ordre, du freestyle à ma planification actuelle.
Le "freestyle", c'est ce que tout le monde a fait au départ. On imagine une histoire et on l'écrit, c'est tout.
Si cela ne semble pas demander d'efforts au départ, il s'agit en fait de l'approche la plus exigeante. D'une part il faut tout inventer sur le moment, ce qui peut causer de sérieux blocages - le fameux "je sais plus quoi écrire" des débutants - et d'autre part il faut éviter les contradictions, le moment où l'histoire se contredit ou empêche d'aller où on voulait et qu'on finit avec un tout autre récit (ce qui peut aussi être un avantage).
La grande force du "freestyle" est qu'il focalise l'attention sur l'instant, tant pour le lecteur que pour l'auteur. L'écriture se rapproche alors assez d'un feuilleton, avec ouverture de pistes au gré des épisodes que l'auteur peut exploiter selon ses besoins du moment. Sur l'instant, l'événement est très solide : toute l'attention est portée dessus, ce qui peut donner un souci du détail débarrassé des inquiétudes de ce qui précède et suit. Tant que l'instant est réussi, peu importe le reste.
C'est pour cela que, même pour un vieux de la vieille, le freestyle est toujours valable. Il permet une écriture forte au prix de risques... disons quelque peu excessifs.
Jusqu'à présent j'étais vivement contre le "freestyle", notamment parce que je n'y arrive plus moi-même. Mais je pense que quand on maîtrise l'écriture, cela reste une excellente option.
Le problème étant que, pour le débutant, les risques vont clairement peser et le manque de maîtrise dans tous les autres aspects vont rendre cette approche plus ou moins suicidaire.
Après le "freestyle", l'école nous apprend la toute première forme de plan :
- Situation initiale
- Problème
- Développement
- Résolution
- Situation finale
C'est ce qu'on m'a appris à l'école obligatoire, à côté des descriptions et autres techniques. Il s'agissait surtout de nous apprendre à lire un texte mais au moment d'écrire, l'idée est là. On pose une situation, on pose un problème, on développe dessus, on arrive à une résolution puis on donne la situation finale et fin.
Le problème étant que les élèves sont de bons élèves.
C'est notamment ce qui donne les fameuses "introductions historiques", c'est-à-dire l'auteur qui commence par un gros pavé d'explications sur son monde avant d'embrayer dans la seconde sur son histoire, et sa variante d'un à deux chapitres uniquement consacrés à nous faire subir la découverte dudit monde.
À côté, il y a aussi une certaine perception de "problème", "développement" et "résolution" qui peut tromper. En fait, et très vite en écrivant, on se rend compte que le problème est posé en dix secondes et que l'essentiel du texte va être le développement, pour lequel on n'a aucune consigne, la résolution étant elle-même très expéditive.
En bref ce plan ne dit rien pour la majorité du texte.
Heureusement l'écrit académique est venu avec ses sous-sous-sous-parties :
- Introduction
-- Introduction générale
-- Introduction particulière
-- Plan
- Développement
-- Chapitre
--- Sous-chapitre
-- Chapitre
--- etc...
- Conclusion
-- Résumé
-- Ouverture
On y retrouve en fait nos deux situations, "initiale" et "finale" mais détaillées. Une introduction n'est pas là juste pour poser le décor : l'introduction est la problématique ("introduction particulière"). L'introduction pose le problème, annonce d'emblée au lecteur quel va être le coeur du texte, la raison pour laquelle il va le lire.
Et oui, je sais, McGuffin, mais là c'est un plan académique, on ne prend pas les gens pour des imbéciles.
Traiter un texte littéraire comme un texte académique est relativement absurde, mais au moment de planifier il s'agit d'un repère solide. En effet, outre le plan, le texte académique a ses propres exigences :
- des parties équilibrées (en nombre de page)
- une information par partie, par sous-partie, par paragraphe
- une introduction et une conclusion par partie, par sous-partie, par paragraphe
Ces règles (informelles, je les donne plus ou moins de tête) assurent que le texte soit le plus clair et le plus accessible possible, du moins pour ceux qui maîtrisent le vocabulaire technique. En fait un texte académique est systématique, et ce qu'il applique au tout il l'applique au plus petit élément.
On en arrive donc à planifier un paragraphe :
(Reprise du paragraphe précédent) (Idée à développer dans ce paragraphe) (Préparation au chapitre suivant)
Et cela pour chaque paragraphe, même quand ils ne font qu'un mot - à ce titre, l'idée de parties équilibrées s'applique aussi au paragraphe, chaque auteur se devant d'avoir une taille par défaut qu'il puisse faire varier selon les besoins d'expression.
Donc oui, ma planification repose essentiellement sur la planification académique, adaptée aux besoins littéraires.
Dans la pratique, quand je veux planifier mon texte, il faut déjà que j'aie clairement ma ligne directrice, mon "concept" généralement en une phrase. Plus précisément c'est le titre final de mon texte qui me donne ma direction. Ce titre n'a aucune signification pour personne à part moi, mais moi quand je le lis je sais exactement ce qu'il signifie, parce qu'il est associé à tout le travail de conception derrière.
Par exemple "Fléau".
Donc je pose mon titre, puis je choisis le nombre et la longueur des chapitres que je veux. Pour la longueur des chapitres j'ai testé 3, 4 et 8 pages. Cela peut sembler très stupide, et bon sang que parfois je suis d'accord avec vous, parce que voilà on se limite, on ne peut pas dire tout ce qu'on veut et s'il y a plus il y a plus mince quoi. Pas besoin d'être aussi strict que moi, pour quelques pages personne ne se plaindra, mais j'ai vu un chapitre de 16 pages en précéder un de 37... déjà que 16 pages c'est long...
L'idée centrale est que chaque chapitre est une mini-histoire, avec son propre sujet, sa propre introduction, sa propre conclusion. Comme un "épisode". Je chercherai à donner à chaque chapitre un titre - comme pour le titre de l'histoire - et comme il y a beaucoup de chapitres, j'ajoute généralement une petite description pour m'aider à me rappeler ce que le titre signifie.
Quand j'ai tous mes chapitres, je me mets à planifier à l'intérieur des chapitres, chaque page. Yup, j'y vais page par page, puisque mes chapitres sont courts, même si en général je ne planifie ça que pour les quelques chapitres à venir, à court terme, que je vais bientôt écrire. Dans les faits le développement m'a déjà donné les grandes lignes et je m'assure juste de la taille approximative que ça me prendra.
Récemment j'ai discuté d'un travail académique avec un collègue, et au moment de le commenter le premier conseil qui m'est venu est ce que je présentais plus tôt :
"Introduis tes chapitres, tes sous-chapitres, tes paragraphes. La structure générale du plan, applique-la à tous les niveaux."
On peut donc dire que les questions de transition, d'introduction, de préparation... tout cela est quelque part planifié.
Du reste c'est à cela que sert un plan et comme on sent que je n'en ai pas fait un pour cette discussion, c'est peut-être ce qui est le plus intéressant à développer.
Le plan est certes contraignant - et rien n'empêche de l'enfreindre - mais il permet bien de savoir quel événement arrive à quel moment, mais surtout quel événement est lié à quel événement : de sorte que si un événement change, on puisse en mesurer l'impact sur l'ensemble du texte - ou en localiser l'effet.
Et le plan permet d'efficacement introduire les événements à venir. On sait déjà que le météore va être suivi d'un second qui arrivera dans quatre ou cinq chapitres environ : il faudrait donc, d'ici deux chapitres, préparer l'arrivée de ce second météore.
Bon, là c'est le moment où en général j'efface le message mais je vais forcer ma nature et laisser ouvert. À mon avis le plan peut servir à régler des problèmes pratiques rencontrés par les jeunes plumes, y compris quand ils pensent avoir bien planifié leur texte - un plan n'est pas juste un outil, c'est une manière d'écrire.
Et chacun a la sienne.
Ah punaise s'il y a bien une chose dont les auteurs sont conscients, c'est le plan. Pour les habitués de la MdT, le découpage général c'est :
- Conception
- Développement
- Planification
- Écriture
- Correction
Mais pour beaucoup d'auteurs les trois premiers points n'en forment qu'un, en gros la "préparation", et si le gros est informel, le plan est certainement la partie la plus rigoureuse de ladite préparation.
Le sujet est incroyablement connu et du coup impossible à discuter... mais je vais l'aborder quand même parce que j'ai envie.
Je vais donc le présenter de la manière dont je l'ai abordé, c'est-à-dire dans l'ordre, du freestyle à ma planification actuelle.
Le "freestyle", c'est ce que tout le monde a fait au départ. On imagine une histoire et on l'écrit, c'est tout.
Si cela ne semble pas demander d'efforts au départ, il s'agit en fait de l'approche la plus exigeante. D'une part il faut tout inventer sur le moment, ce qui peut causer de sérieux blocages - le fameux "je sais plus quoi écrire" des débutants - et d'autre part il faut éviter les contradictions, le moment où l'histoire se contredit ou empêche d'aller où on voulait et qu'on finit avec un tout autre récit (ce qui peut aussi être un avantage).
La grande force du "freestyle" est qu'il focalise l'attention sur l'instant, tant pour le lecteur que pour l'auteur. L'écriture se rapproche alors assez d'un feuilleton, avec ouverture de pistes au gré des épisodes que l'auteur peut exploiter selon ses besoins du moment. Sur l'instant, l'événement est très solide : toute l'attention est portée dessus, ce qui peut donner un souci du détail débarrassé des inquiétudes de ce qui précède et suit. Tant que l'instant est réussi, peu importe le reste.
C'est pour cela que, même pour un vieux de la vieille, le freestyle est toujours valable. Il permet une écriture forte au prix de risques... disons quelque peu excessifs.
Jusqu'à présent j'étais vivement contre le "freestyle", notamment parce que je n'y arrive plus moi-même. Mais je pense que quand on maîtrise l'écriture, cela reste une excellente option.
Le problème étant que, pour le débutant, les risques vont clairement peser et le manque de maîtrise dans tous les autres aspects vont rendre cette approche plus ou moins suicidaire.
Après le "freestyle", l'école nous apprend la toute première forme de plan :
- Situation initiale
- Problème
- Développement
- Résolution
- Situation finale
C'est ce qu'on m'a appris à l'école obligatoire, à côté des descriptions et autres techniques. Il s'agissait surtout de nous apprendre à lire un texte mais au moment d'écrire, l'idée est là. On pose une situation, on pose un problème, on développe dessus, on arrive à une résolution puis on donne la situation finale et fin.
Le problème étant que les élèves sont de bons élèves.
C'est notamment ce qui donne les fameuses "introductions historiques", c'est-à-dire l'auteur qui commence par un gros pavé d'explications sur son monde avant d'embrayer dans la seconde sur son histoire, et sa variante d'un à deux chapitres uniquement consacrés à nous faire subir la découverte dudit monde.
À côté, il y a aussi une certaine perception de "problème", "développement" et "résolution" qui peut tromper. En fait, et très vite en écrivant, on se rend compte que le problème est posé en dix secondes et que l'essentiel du texte va être le développement, pour lequel on n'a aucune consigne, la résolution étant elle-même très expéditive.
En bref ce plan ne dit rien pour la majorité du texte.
Heureusement l'écrit académique est venu avec ses sous-sous-sous-parties :
- Introduction
-- Introduction générale
-- Introduction particulière
-- Plan
- Développement
-- Chapitre
--- Sous-chapitre
-- Chapitre
--- etc...
- Conclusion
-- Résumé
-- Ouverture
On y retrouve en fait nos deux situations, "initiale" et "finale" mais détaillées. Une introduction n'est pas là juste pour poser le décor : l'introduction est la problématique ("introduction particulière"). L'introduction pose le problème, annonce d'emblée au lecteur quel va être le coeur du texte, la raison pour laquelle il va le lire.
Et oui, je sais, McGuffin, mais là c'est un plan académique, on ne prend pas les gens pour des imbéciles.
Traiter un texte littéraire comme un texte académique est relativement absurde, mais au moment de planifier il s'agit d'un repère solide. En effet, outre le plan, le texte académique a ses propres exigences :
- des parties équilibrées (en nombre de page)
- une information par partie, par sous-partie, par paragraphe
- une introduction et une conclusion par partie, par sous-partie, par paragraphe
Ces règles (informelles, je les donne plus ou moins de tête) assurent que le texte soit le plus clair et le plus accessible possible, du moins pour ceux qui maîtrisent le vocabulaire technique. En fait un texte académique est systématique, et ce qu'il applique au tout il l'applique au plus petit élément.
On en arrive donc à planifier un paragraphe :
(Reprise du paragraphe précédent) (Idée à développer dans ce paragraphe) (Préparation au chapitre suivant)
Et cela pour chaque paragraphe, même quand ils ne font qu'un mot - à ce titre, l'idée de parties équilibrées s'applique aussi au paragraphe, chaque auteur se devant d'avoir une taille par défaut qu'il puisse faire varier selon les besoins d'expression.
Donc oui, ma planification repose essentiellement sur la planification académique, adaptée aux besoins littéraires.
Dans la pratique, quand je veux planifier mon texte, il faut déjà que j'aie clairement ma ligne directrice, mon "concept" généralement en une phrase. Plus précisément c'est le titre final de mon texte qui me donne ma direction. Ce titre n'a aucune signification pour personne à part moi, mais moi quand je le lis je sais exactement ce qu'il signifie, parce qu'il est associé à tout le travail de conception derrière.
Par exemple "Fléau".
Donc je pose mon titre, puis je choisis le nombre et la longueur des chapitres que je veux. Pour la longueur des chapitres j'ai testé 3, 4 et 8 pages. Cela peut sembler très stupide, et bon sang que parfois je suis d'accord avec vous, parce que voilà on se limite, on ne peut pas dire tout ce qu'on veut et s'il y a plus il y a plus mince quoi. Pas besoin d'être aussi strict que moi, pour quelques pages personne ne se plaindra, mais j'ai vu un chapitre de 16 pages en précéder un de 37... déjà que 16 pages c'est long...
L'idée centrale est que chaque chapitre est une mini-histoire, avec son propre sujet, sa propre introduction, sa propre conclusion. Comme un "épisode". Je chercherai à donner à chaque chapitre un titre - comme pour le titre de l'histoire - et comme il y a beaucoup de chapitres, j'ajoute généralement une petite description pour m'aider à me rappeler ce que le titre signifie.
Quand j'ai tous mes chapitres, je me mets à planifier à l'intérieur des chapitres, chaque page. Yup, j'y vais page par page, puisque mes chapitres sont courts, même si en général je ne planifie ça que pour les quelques chapitres à venir, à court terme, que je vais bientôt écrire. Dans les faits le développement m'a déjà donné les grandes lignes et je m'assure juste de la taille approximative que ça me prendra.
Récemment j'ai discuté d'un travail académique avec un collègue, et au moment de le commenter le premier conseil qui m'est venu est ce que je présentais plus tôt :
"Introduis tes chapitres, tes sous-chapitres, tes paragraphes. La structure générale du plan, applique-la à tous les niveaux."
On peut donc dire que les questions de transition, d'introduction, de préparation... tout cela est quelque part planifié.
Du reste c'est à cela que sert un plan et comme on sent que je n'en ai pas fait un pour cette discussion, c'est peut-être ce qui est le plus intéressant à développer.
Le plan est certes contraignant - et rien n'empêche de l'enfreindre - mais il permet bien de savoir quel événement arrive à quel moment, mais surtout quel événement est lié à quel événement : de sorte que si un événement change, on puisse en mesurer l'impact sur l'ensemble du texte - ou en localiser l'effet.
Et le plan permet d'efficacement introduire les événements à venir. On sait déjà que le météore va être suivi d'un second qui arrivera dans quatre ou cinq chapitres environ : il faudrait donc, d'ici deux chapitres, préparer l'arrivée de ce second météore.
Bon, là c'est le moment où en général j'efface le message mais je vais forcer ma nature et laisser ouvert. À mon avis le plan peut servir à régler des problèmes pratiques rencontrés par les jeunes plumes, y compris quand ils pensent avoir bien planifié leur texte - un plan n'est pas juste un outil, c'est une manière d'écrire.
Et chacun a la sienne.
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il y a 11 ans 6 mois #18635
par Imperator
Réponse de Imperator sur le sujet Re:MdT - Le plan
Note: j'aurais voulu prendre part à la dernière discussion, mais je n'ai pas eu le temps de lire et surtout comprendre tout ce que toi et Zara avez écrit...
***
J'ai trouvé un problème particulier lors des derniers plans que j'ai établi.
Même sans les formaliser, j'emploie des plans. J'aime savoir dans les grandes lignes ce que mon histoire va donner (contrairement à mes débuts sur le warfo où l'important était de débuter).
Néanmoins, il y a CE problème:
"Ce que je marque dans mon plan et qui se trouve dans ma tête se traduit mal en texte."
Je m'explique. L'important à mes yeux n'est pas le plan. Si ce que l'on dit a un intérêt, si on y croit, alors le plan vient tout seul. Il m'est arrivé de débuter un texte avec un seul concept comme "machin va voir machin" et de continuer en freestyle parce que le texte, au final, ne reposait que sur l'alchimie entre les deux personnages, les circonstances important beaucoup moins.
Les plans de texte ont souvent tendance à montrer un enchaînement logique d'événements qui sonnent bien du point de vue logique, mais se traduisent mal en émotions (effet snif snif). L'histoire la mieux "huilée" du monde sans émotions est un cours d'histoire où l'on oublie qu'elle a été vécue par des humains.
D'accord, je n'arrive pas à expliquer ce que j'entends (en dix minutes, c'est dur aussi...).
Donc voici des plans que j'ai employé:
Le dîner:
- intro (champagne)
- entrée
- deuxième entrée
- plat principal
- dessert
- second dessert
- conclusion
(à peu près).
Pas de transition, pas de prévision de ce qui allait arriver. Juste un repas qui servait de guideline. (et au moins autant de plats qu'il y avait de personnages).
That which was meant not to exist: (pas sur les chroniques, en anglais)
Machin trouve une créature qui va mourir si on cesse de la regarder et décide de la garder en vie coûte que coûte.
- machin va chez l'autre avec la créature comprendre de quoi il s'agit
- l'autre va chez machin et voit que ça ne va pas du tout
- machin demande de l'aide
- l'aide ne suffit pas
- machin abandonne
De fait, les plans s'adaptent au fur et à mesure, parce qu'il s'agissait de textes qui reposaient entièrement sur l'idée de fond. J'aurais pu sans autre, au besoin, rajouter un plant ou une tournée durant le dîner si j'en avais eu besoin.
En revanche, plus mes plans d'histoire étaient détaillés, et plus, la majorité du temps, le texte que j'écrivais s'est avéré impossible à écrire. La plupart du temps, il semblerait que ce détail fut là pour cacher le manque de matière au centre de l'histoire.
Impe, qui doit y aller.
***
J'ai trouvé un problème particulier lors des derniers plans que j'ai établi.
Même sans les formaliser, j'emploie des plans. J'aime savoir dans les grandes lignes ce que mon histoire va donner (contrairement à mes débuts sur le warfo où l'important était de débuter).
Néanmoins, il y a CE problème:
"Ce que je marque dans mon plan et qui se trouve dans ma tête se traduit mal en texte."
Je m'explique. L'important à mes yeux n'est pas le plan. Si ce que l'on dit a un intérêt, si on y croit, alors le plan vient tout seul. Il m'est arrivé de débuter un texte avec un seul concept comme "machin va voir machin" et de continuer en freestyle parce que le texte, au final, ne reposait que sur l'alchimie entre les deux personnages, les circonstances important beaucoup moins.
Les plans de texte ont souvent tendance à montrer un enchaînement logique d'événements qui sonnent bien du point de vue logique, mais se traduisent mal en émotions (effet snif snif). L'histoire la mieux "huilée" du monde sans émotions est un cours d'histoire où l'on oublie qu'elle a été vécue par des humains.
D'accord, je n'arrive pas à expliquer ce que j'entends (en dix minutes, c'est dur aussi...).
Donc voici des plans que j'ai employé:
Le dîner:
- intro (champagne)
- entrée
- deuxième entrée
- plat principal
- dessert
- second dessert
- conclusion
(à peu près).
Pas de transition, pas de prévision de ce qui allait arriver. Juste un repas qui servait de guideline. (et au moins autant de plats qu'il y avait de personnages).
That which was meant not to exist: (pas sur les chroniques, en anglais)
Machin trouve une créature qui va mourir si on cesse de la regarder et décide de la garder en vie coûte que coûte.
- machin va chez l'autre avec la créature comprendre de quoi il s'agit
- l'autre va chez machin et voit que ça ne va pas du tout
- machin demande de l'aide
- l'aide ne suffit pas
- machin abandonne
De fait, les plans s'adaptent au fur et à mesure, parce qu'il s'agissait de textes qui reposaient entièrement sur l'idée de fond. J'aurais pu sans autre, au besoin, rajouter un plant ou une tournée durant le dîner si j'en avais eu besoin.
En revanche, plus mes plans d'histoire étaient détaillés, et plus, la majorité du temps, le texte que j'écrivais s'est avéré impossible à écrire. La plupart du temps, il semblerait que ce détail fut là pour cacher le manque de matière au centre de l'histoire.
Impe, qui doit y aller.
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il y a 11 ans 6 mois #18636
par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re:MdT - Le plan
L'effet "snif snif" n'est pas l'émotion.
Mais bon...
Il y a effectivement ce problème, je l'ai aussi, qui revient au fameux "aucun plan ne survit au champ de bataille". Ce qui théoriquement sonne bien s'avère complètement inadapté sur le moment, et on se retrouve à bricoler.
Mais il ne faut pas oublier que je différencie "développement" et "planification".
À côté du plan au fond toujours "squelettique", académique, propre et blanc, je continue de planifier à l'ancienne. Et c'est un processus qui demeure toujours relativement informel.
Cela revient à ce que je faisais voilà dix ans : me répéter encore, encore et encore (et encore) les événements dans ma tête, les mêmes scènes en boucle jusqu'à ce que je voie bien l'action. Tu n'as pas idée du nombre de fois où j'ai joué la scène du train de "Fléau", et le nombre de variations.
J'ai simplement remarqué que ce travail ne survivait pas non plus au baptême du feu. Que même avec la meilleure scène en tête, une fois devant mon traitement de texte c'était la page blanche.
Aussi, quand j'écris un texte, je fais trois choses :
- Je repasse les scènes en boucle dans ma tête
- J'écris un plan pour y fixer ces scènes
- Je trouve des mots
La planification sert alors vraiment de squelette, littéralement d'un plan pour savoir où me diriger, tandis que le développement donne chair, développe vraiment le corps du texte et fichus jeux de mots...
Mais ce travail ne s'achève que quand je trouve enfin par quels mots je vais commencer mon texte.
Donc, quelque part, j'écris toujours en "freestyle", c'est-à-dire que je construis sur ce que j'ai déjà écrit, en m'assurant de la cohérence, et en réglant les problèmes de détail sur le moment. Le plan me dit simplement ce qui m'attend ensuite, et le développement, la manière dont je veux le faire.
Mais l'écriture elle-même, les mots à utiliser, leur ordre... la forme, donc, est un mélange de choix et d'habitudes - le fameux "c'est en forgeant qu'on devient forgeron". Une fois devant ma page, je ne peux plus compter que sur l'expérience.
Tu sais, je suis en train d'effleurer l'idée de refaire un feuilleton - à la Libra, mais sans le côté Chroniques - et un feuilleton n'est pas planifié.
Pour Libra mon plan était à peu près "j'ai 30 pages de ça" et je partais avec ce que j'avais déjà, quasiment à l'aveugle. Tant que tu as des pistes ouvertes, tu n'es jamais bloqué. Il faut juste t'aménager cette marge.
Peut-être...
Peut-être qu'on pourrait parler de la manière dont on planifie "sur l'instant". Sur le vif, le clavier sous les doigts, en plein paragraphe, comment on "planifie" les prochains mots, la prochaine phrase...
C'est peut-être par là qu'il faudrait commencer...
Mais bon...
Il y a effectivement ce problème, je l'ai aussi, qui revient au fameux "aucun plan ne survit au champ de bataille". Ce qui théoriquement sonne bien s'avère complètement inadapté sur le moment, et on se retrouve à bricoler.
Mais il ne faut pas oublier que je différencie "développement" et "planification".
À côté du plan au fond toujours "squelettique", académique, propre et blanc, je continue de planifier à l'ancienne. Et c'est un processus qui demeure toujours relativement informel.
Cela revient à ce que je faisais voilà dix ans : me répéter encore, encore et encore (et encore) les événements dans ma tête, les mêmes scènes en boucle jusqu'à ce que je voie bien l'action. Tu n'as pas idée du nombre de fois où j'ai joué la scène du train de "Fléau", et le nombre de variations.
J'ai simplement remarqué que ce travail ne survivait pas non plus au baptême du feu. Que même avec la meilleure scène en tête, une fois devant mon traitement de texte c'était la page blanche.
Aussi, quand j'écris un texte, je fais trois choses :
- Je repasse les scènes en boucle dans ma tête
- J'écris un plan pour y fixer ces scènes
- Je trouve des mots
La planification sert alors vraiment de squelette, littéralement d'un plan pour savoir où me diriger, tandis que le développement donne chair, développe vraiment le corps du texte et fichus jeux de mots...
Mais ce travail ne s'achève que quand je trouve enfin par quels mots je vais commencer mon texte.
Donc, quelque part, j'écris toujours en "freestyle", c'est-à-dire que je construis sur ce que j'ai déjà écrit, en m'assurant de la cohérence, et en réglant les problèmes de détail sur le moment. Le plan me dit simplement ce qui m'attend ensuite, et le développement, la manière dont je veux le faire.
Mais l'écriture elle-même, les mots à utiliser, leur ordre... la forme, donc, est un mélange de choix et d'habitudes - le fameux "c'est en forgeant qu'on devient forgeron". Une fois devant ma page, je ne peux plus compter que sur l'expérience.
Tu sais, je suis en train d'effleurer l'idée de refaire un feuilleton - à la Libra, mais sans le côté Chroniques - et un feuilleton n'est pas planifié.
Pour Libra mon plan était à peu près "j'ai 30 pages de ça" et je partais avec ce que j'avais déjà, quasiment à l'aveugle. Tant que tu as des pistes ouvertes, tu n'es jamais bloqué. Il faut juste t'aménager cette marge.
Peut-être...
Peut-être qu'on pourrait parler de la manière dont on planifie "sur l'instant". Sur le vif, le clavier sous les doigts, en plein paragraphe, comment on "planifie" les prochains mots, la prochaine phrase...
C'est peut-être par là qu'il faudrait commencer...
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- Imperator
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il y a 11 ans 6 mois #18637
par Imperator
Je viens de remarquer quelque chose. À priori, mais ce n'est qu'un concept (pas vraiment le temps de développer), un plan serait utile uniquement s'il est né d'un sens intrinsèque.
Grosso modo... mon texte parle d'un divorce? Mon plan va utiliser les étapes du deuil.
Mon texte parle d'un repas? Apéro, entrée, plat principal, etc... jusqu'au dessert et le digestif.
Un texte policier? Énigme, indices, fausse piste puis révélation.
L'idée de ce concept me vient de ma volonté d'écrire un texte sur l'identité (et le concept de modification des règles sociales pour la réalisation personnelle) et mon plan serait, pour un tel texte, probablement:
- étape 1 de modification des règles
- réaction de l'environnement
- étape 2 de modification des règles
- réaction de l'environnement
- etc...
Le plan serait, au final, uniquement une liste des étapes du développement depuis une attitude légèrement négative jusqu'à, au travers une escalade face aux réactions de l'environnement, une attitude totalement destructive seule apte à fournir une identité assumable par l'individu.
Le développement... aucune idée:
Mais en revanche, pour la planification, je pense que le plus simple est réellement de s'appuyer sur des plans logiques ou psychologiques. Le deuil suit des étapes extrêmement claires. La paranoïa de même. Etc...
Les plans qui échouent semblent être ceux qui cherchent à mettre en lien plusieurs scènes sans autre base que la volonté de relier ces scènes.
Impe, un rien crevé... (vu l'heure)
Réponse de Imperator sur le sujet Re:MdT - Le plan
Effectivement...Mais il ne faut pas oublier que je différencie "développement" et "planification".
Je viens de remarquer quelque chose. À priori, mais ce n'est qu'un concept (pas vraiment le temps de développer), un plan serait utile uniquement s'il est né d'un sens intrinsèque.
Grosso modo... mon texte parle d'un divorce? Mon plan va utiliser les étapes du deuil.
Mon texte parle d'un repas? Apéro, entrée, plat principal, etc... jusqu'au dessert et le digestif.
Un texte policier? Énigme, indices, fausse piste puis révélation.
L'idée de ce concept me vient de ma volonté d'écrire un texte sur l'identité (et le concept de modification des règles sociales pour la réalisation personnelle) et mon plan serait, pour un tel texte, probablement:
- étape 1 de modification des règles
- réaction de l'environnement
- étape 2 de modification des règles
- réaction de l'environnement
- etc...
Le plan serait, au final, uniquement une liste des étapes du développement depuis une attitude légèrement négative jusqu'à, au travers une escalade face aux réactions de l'environnement, une attitude totalement destructive seule apte à fournir une identité assumable par l'individu.
Le développement... aucune idée:
Ton projet d'enregistrer durant l'écriture serait probablement le seul à même à répondre à cette question...Peut-être qu'on pourrait parler de la manière dont on planifie "sur l'instant". Sur le vif, le clavier sous les doigts, en plein paragraphe, comment on "planifie" les prochains mots, la prochaine phrase...
Mais en revanche, pour la planification, je pense que le plus simple est réellement de s'appuyer sur des plans logiques ou psychologiques. Le deuil suit des étapes extrêmement claires. La paranoïa de même. Etc...
Les plans qui échouent semblent être ceux qui cherchent à mettre en lien plusieurs scènes sans autre base que la volonté de relier ces scènes.
Impe, un rien crevé... (vu l'heure)
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il y a 11 ans 6 mois #18638
par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Re:MdT - Le plan
Allez vite fait, parce que ça fait plusieurs fois que je veux répondre mais que je n'ai pas le temps (le sujet est purtant très intéressant).
1- Qu'est-ce que vous ne mettez pas dans un plan?
C'est une question, qui l'air de rien, a du sens. Pour ma part, dans mes plans, je ne mets jamais ce qui est évident pour moi. Je ne sais pas pourquoi, mais je fais toujours mes plans de manière à que quiconque le lise ne puisse pas comprendre ce qui se passe ni ce que je vais écrire. En clair, ça ne parle qu'à moi.
Donc j'exclue généralement toute la logique des scènes. Et plutôt que de chercher à détailler le puorquoi, je suis plus sur le comment.
Un plan, c'est souvent des flèches, des idées qui doivent se trouver dans le chapitre. Je ets plus ce que je ne dois pas oublier (parce que j'oublie beaucoup sinon, surtout que j'écris de manière très espacée).
Donc je trouve très révélateur de préciser ce qu'on ne met pas dans un plan. Etes-vous comme moi?
Et donc, comme je ne mets pas ce qui me parait évient, avec le temps et l'espacement, il m'arrive d'oublier ces choses. Par exemple... vous allez rire... le dénouement! Quand je dis dénouement, je parle de sa vraie finalité. Souvent j'ai un objectif de fin qui peut avoir plusieurs variantes (comme ces films où on tourne plusieurs fins). Et c'est l'écriture de l'ensemble qui va peu à peu affirmer la direction. Là, je suppose que Vuldone doit avoir les oreilles qui se lèvent et les yeux qui se plissent.
2- Vuldone insiste sur la planification de la structure et du déroulement. Bizarrement, moi, je planifie plus le déroulement des phrases. Parfois, j'ai ma scène qui s'écrit dans ma tête (souvent quand je conduis (sur des lignes roites, je vous rassure)) et mon tavail est de trouver le temps et le moment de retranscrire ces phrases (ou de retrouver quelque chose le plus semblant de mon souvenir). Certaines scènes sont presque la restitution littérale de ce que j'avais écrit dans ma tête. Et souvent, ce sont des paragraphes qui sont très peu retouchés parce qu'ils ont une logique, une intensité que je n'aurais pu rendre en me lançant sur l'écran vierge de l'ordi.
Donc parfois, je planifie donc plus l'écriture que la structure des chapitres ou des scènes. Et le déclencheur, c'est souvent une phrase ou une idée qui jaillit et qui éclaire ma scène, l'irradie en quelque sorte.
3- Comment écrivez-vous à partir d'un plan?
J'ai dit que je ne mettais pas ce qui était important. C'est bête, mais ça me redonne une liberté d'écriture. Si jamais je m'éfforce d'être trop précis et de formuler clairement ce qui est dans ma tête, soit je commence à écrire des paragraphes entiers et du coup c'est plus le but, soit je me trouve face à un blocage. La formulation du plan aspire mon imagination et je n'arrrive plus à m'en extraire. C'est comme si cette formulation formait une gange ou influençait ce que je dois écrire. Vous avez déjà eu cette sensation d'écrire une première phrase, pas forcément inspirée, qui conditonne (en mal) tout ce que vous écrivez? Dans ces cas-là, il faudrait tout effacer et ré-eccrire. Mais j'ai toujours du mal à effacer, je transforme, triture... et du coup ma trace de cette mauvaise inspiraton reste présente.
Donc c'est pourquoi j'ai beaucoup de mal à vraiment envisager la méthode de Vuldone.
Donc j'ignore si ça va à l'encontre de ce que tu veux expliquer, mais je trouve ces trois points importants.
1- Qu'est-ce que vous ne mettez pas dans un plan?
C'est une question, qui l'air de rien, a du sens. Pour ma part, dans mes plans, je ne mets jamais ce qui est évident pour moi. Je ne sais pas pourquoi, mais je fais toujours mes plans de manière à que quiconque le lise ne puisse pas comprendre ce qui se passe ni ce que je vais écrire. En clair, ça ne parle qu'à moi.
Donc j'exclue généralement toute la logique des scènes. Et plutôt que de chercher à détailler le puorquoi, je suis plus sur le comment.
Un plan, c'est souvent des flèches, des idées qui doivent se trouver dans le chapitre. Je ets plus ce que je ne dois pas oublier (parce que j'oublie beaucoup sinon, surtout que j'écris de manière très espacée).
Donc je trouve très révélateur de préciser ce qu'on ne met pas dans un plan. Etes-vous comme moi?
Et donc, comme je ne mets pas ce qui me parait évient, avec le temps et l'espacement, il m'arrive d'oublier ces choses. Par exemple... vous allez rire... le dénouement! Quand je dis dénouement, je parle de sa vraie finalité. Souvent j'ai un objectif de fin qui peut avoir plusieurs variantes (comme ces films où on tourne plusieurs fins). Et c'est l'écriture de l'ensemble qui va peu à peu affirmer la direction. Là, je suppose que Vuldone doit avoir les oreilles qui se lèvent et les yeux qui se plissent.
2- Vuldone insiste sur la planification de la structure et du déroulement. Bizarrement, moi, je planifie plus le déroulement des phrases. Parfois, j'ai ma scène qui s'écrit dans ma tête (souvent quand je conduis (sur des lignes roites, je vous rassure)) et mon tavail est de trouver le temps et le moment de retranscrire ces phrases (ou de retrouver quelque chose le plus semblant de mon souvenir). Certaines scènes sont presque la restitution littérale de ce que j'avais écrit dans ma tête. Et souvent, ce sont des paragraphes qui sont très peu retouchés parce qu'ils ont une logique, une intensité que je n'aurais pu rendre en me lançant sur l'écran vierge de l'ordi.
Donc parfois, je planifie donc plus l'écriture que la structure des chapitres ou des scènes. Et le déclencheur, c'est souvent une phrase ou une idée qui jaillit et qui éclaire ma scène, l'irradie en quelque sorte.
3- Comment écrivez-vous à partir d'un plan?
J'ai dit que je ne mettais pas ce qui était important. C'est bête, mais ça me redonne une liberté d'écriture. Si jamais je m'éfforce d'être trop précis et de formuler clairement ce qui est dans ma tête, soit je commence à écrire des paragraphes entiers et du coup c'est plus le but, soit je me trouve face à un blocage. La formulation du plan aspire mon imagination et je n'arrrive plus à m'en extraire. C'est comme si cette formulation formait une gange ou influençait ce que je dois écrire. Vous avez déjà eu cette sensation d'écrire une première phrase, pas forcément inspirée, qui conditonne (en mal) tout ce que vous écrivez? Dans ces cas-là, il faudrait tout effacer et ré-eccrire. Mais j'ai toujours du mal à effacer, je transforme, triture... et du coup ma trace de cette mauvaise inspiraton reste présente.
Donc c'est pourquoi j'ai beaucoup de mal à vraiment envisager la méthode de Vuldone.
Donc j'ignore si ça va à l'encontre de ce que tu veux expliquer, mais je trouve ces trois points importants.
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- Vuld Edone
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il y a 11 ans 6 mois #18640
par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re:MdT - Le plan
Effectivement, quand j'écris un plan si je me mets à décrire la trame c'est que j'ai échoué le développement. Je me souviens avoir récemment tenté de planifier un texte - de robots mécha' - et quand je me suis rendu compte que dans le plan j'étais en train de travailler l'histoire, j'ai arrêté.
Un plan où on est obligé d'expliquer ce qui se passe n'est pas un bon plan, en tout cas dans mon expérience.
...
Quelque part le plan me dit surtout ce qu'au final je ne pourrai pas faire, et donc quelles scènes vont passer à la trappe.
J'avais essayé un temps de noter les phrases à l'occasion, quand je pense à mes récits. J'ai toujours de quoi noter sur moi. Mais ça n'a jamais rien donné de probant. Par contre, je confirme, il y a en général une phrase qui soutient tout le reste et je le constate souvent dans mes brouillons, même en réécrivant entièrement le chapitre il y a des passages qui reviennent quasiment tel quel.
Ce qui m'oblige aussi à confirmer la première phrase, et j'avais déjà dit à quel point la première phrase est importante pour moi : elle programme tout ce qui suivra. C'est même sans doute l'une des raisons pour lesquelles "Fléau" est paralysé : je refuse de changer les premiers mots.
Une dernière remarque à propos des variantes : je viens d'écrire un texte de sept pages, sans le moindre plan mais avec un découpage où il y avait quasiment une scène par page, avec des transitions temporelles évidentes - retranscrites par une courte phrase aisément repérable.
Cela pour dire qu'au moment d'écrire j'avais de multiples scènes sous plusieurs versions, où les personnages s'interchangeaient parce que je n'avais pas fait le boulot de développement, et du coup j'ai utilisé le "freestyle", c'est-à-dire m'appuyer sur ce qui avait déjà été écrit pour choisir entre les variantes celle la plus adaptée. Avec pour résultat que la scène de conclusion semble tomber de nulle part mais bref.
En somme, yup, ou en tout cas je n'envisage pas de pouvoir faire un plan avant d'avoir achevé le développement, c'est-à-dire d'avoir une histoire solide et déjà cohérente. Le plan n'est plus là que pour diriger et segmenter l'écriture, tout comme on fait une histoire en chapitres...
Et quand je me moque du texte et du résultat et que j'y vais sans plan, je me retrouve à dépendre entièrement de l'idée générale du texte, et d'une linéarité des événements.
Là normalement j'efface mon message et je le recommence en plus concis et structuré (et ce deux ou trois fois) mais là je vais le donner brut.
Un plan où on est obligé d'expliquer ce qui se passe n'est pas un bon plan, en tout cas dans mon expérience.
...
Quelque part le plan me dit surtout ce qu'au final je ne pourrai pas faire, et donc quelles scènes vont passer à la trappe.
J'avais essayé un temps de noter les phrases à l'occasion, quand je pense à mes récits. J'ai toujours de quoi noter sur moi. Mais ça n'a jamais rien donné de probant. Par contre, je confirme, il y a en général une phrase qui soutient tout le reste et je le constate souvent dans mes brouillons, même en réécrivant entièrement le chapitre il y a des passages qui reviennent quasiment tel quel.
Ce qui m'oblige aussi à confirmer la première phrase, et j'avais déjà dit à quel point la première phrase est importante pour moi : elle programme tout ce qui suivra. C'est même sans doute l'une des raisons pour lesquelles "Fléau" est paralysé : je refuse de changer les premiers mots.
Une dernière remarque à propos des variantes : je viens d'écrire un texte de sept pages, sans le moindre plan mais avec un découpage où il y avait quasiment une scène par page, avec des transitions temporelles évidentes - retranscrites par une courte phrase aisément repérable.
Cela pour dire qu'au moment d'écrire j'avais de multiples scènes sous plusieurs versions, où les personnages s'interchangeaient parce que je n'avais pas fait le boulot de développement, et du coup j'ai utilisé le "freestyle", c'est-à-dire m'appuyer sur ce qui avait déjà été écrit pour choisir entre les variantes celle la plus adaptée. Avec pour résultat que la scène de conclusion semble tomber de nulle part mais bref.
En somme, yup, ou en tout cas je n'envisage pas de pouvoir faire un plan avant d'avoir achevé le développement, c'est-à-dire d'avoir une histoire solide et déjà cohérente. Le plan n'est plus là que pour diriger et segmenter l'écriture, tout comme on fait une histoire en chapitres...
Et quand je me moque du texte et du résultat et que j'y vais sans plan, je me retrouve à dépendre entièrement de l'idée générale du texte, et d'une linéarité des événements.
Là normalement j'efface mon message et je le recommence en plus concis et structuré (et ce deux ou trois fois) mais là je vais le donner brut.
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- Zarathoustra
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il y a 11 ans 5 mois #18645
par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Re:MdT - Le plan
Ah oui, petit point marant.
Un plan, chez moi, c'est toujours sur une feuille de papier manuscrite. Je ne conçois pas de "taper" un plan. J'aime que ce plan soit visuel. Pas forcément "propre" mais une sorte de matière vivante, avec des anotations, des fléches, des insert. C'est pas propre, ça ressemble à une espèce de brouillon.
Et point important, toujours dans cette logique "visuelle", j'aime qu'il tienne sur un minimum de page (donc j'écris assez petit avec une présentation compacte). J'ai besoin de voir tout le travail à faire.
Puis ensuite, quand je me lance dans l'écriture, je réoganise un peu "au propre" le chapitre que je vais écrire. Toujours à la main. Et là, en fonction des contraintes du chapitre, des changements qui ont pu intervenir durant la rédaction, je modifie, réorganise les idées et je restructure plus ou moins (plus moins que plus parce que souvent ce qui figure dans le brouillon est gravé dans ma tête et forme une sorte de point incontournable). Donc bizarrement, si je refais le plan du chapitre au propre, c'est plus pour mettre ce que je ne dois pas oublié plutôt que de mettre ce que je vais vraiment écrire.
Un plan, chez moi, c'est toujours sur une feuille de papier manuscrite. Je ne conçois pas de "taper" un plan. J'aime que ce plan soit visuel. Pas forcément "propre" mais une sorte de matière vivante, avec des anotations, des fléches, des insert. C'est pas propre, ça ressemble à une espèce de brouillon.
Et point important, toujours dans cette logique "visuelle", j'aime qu'il tienne sur un minimum de page (donc j'écris assez petit avec une présentation compacte). J'ai besoin de voir tout le travail à faire.
Puis ensuite, quand je me lance dans l'écriture, je réoganise un peu "au propre" le chapitre que je vais écrire. Toujours à la main. Et là, en fonction des contraintes du chapitre, des changements qui ont pu intervenir durant la rédaction, je modifie, réorganise les idées et je restructure plus ou moins (plus moins que plus parce que souvent ce qui figure dans le brouillon est gravé dans ma tête et forme une sorte de point incontournable). Donc bizarrement, si je refais le plan du chapitre au propre, c'est plus pour mettre ce que je ne dois pas oublié plutôt que de mettre ce que je vais vraiment écrire.
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