Séquence "tension"
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il y a 7 ans 10 mois #20829
par Zarathoustra
Séquence "tension" a été créé par Zarathoustra
Je suis sur un texte où une scène m'embète. Doinc j'inaugure la nouvelle rubrique.
Voilà, j'ai un petit groupe de 6 personnes (a priori pas forcément les gentils et pas ceux qui normalement bénéficie du point de focal) qui doit éloigner tout un peuple d'un endroit qui, en l’occurrence, même s'ils ne le saventts pas, les protège de ce que veut entreprendre ce petit groupe à leur dépend.
Au début de la scène, le peuple ignore la présence du petit groupe. Il s'attend à une éventuelle menace mais beaucoup plus massive. Voilà comment je voit les choses. Le petit groupe doit quitter un cercle de protection pour attirer l'attention sur lui et vite se replier pour regagner le cercle de protection. Il s'agit d'un endroit un peu sauvage, avec de la végétation de bord de mer. Pas forcément un truc tropical, mais suffisamment pour pouvoir progresser à couvert.
Pour ce qui est du petit groupe, il ne bénéficie pas du point de focal "logique" de l'histoire mais il y a un personnage qui est connu et je veux me servir de lui pour faire vivre la situation de l’intérieur.
L'idéal serait que cette scène fasse 2 ou 3 pages.
Pourquoi je n'arrive pas à l'écrire?
1- Parce que je veux que la séquence baigne de tension et que l'issu soit incertaine, or pour l'instant, je ne visualise pas ma scène et je n'arrive pas à la penser en séquences. Dans les faits, j'ai écrit ce qui se passe avant et ce qui se passe après, mais ici, c'est une sorte de blanc. Je veux l'écrire aussi pour me forcer à être capable de dynamiser mon récit.
2- Parce qu'on a envie que le groupe échoue. Donc plus il approchera de son but et plus il faut que les difficultés soit réelles mais qu'il y parvient jusqu'à faire réellement douter le lecteur de l'issu. Et c'est la vraie raison que je veux la réussir et l'écrire. En soi, on pourrait la torcher en 10 lignes, sans doute.
3- En même temps, je veux que le lecteur s'intéresse malgré tout au groupe et notamment à ce personnage. Je dirai que ceci, j'en fais mon affaire. Mais je veux bien vos idées si vous en avez.
Voilà. Je ne sais pas si mon exposé est suffisamment clair... Je ne serai pas forcément très présent jusqu'à la fin de semaine (sauf sans doute demain matin).
Voilà, j'ai un petit groupe de 6 personnes (a priori pas forcément les gentils et pas ceux qui normalement bénéficie du point de focal) qui doit éloigner tout un peuple d'un endroit qui, en l’occurrence, même s'ils ne le saventts pas, les protège de ce que veut entreprendre ce petit groupe à leur dépend.
Au début de la scène, le peuple ignore la présence du petit groupe. Il s'attend à une éventuelle menace mais beaucoup plus massive. Voilà comment je voit les choses. Le petit groupe doit quitter un cercle de protection pour attirer l'attention sur lui et vite se replier pour regagner le cercle de protection. Il s'agit d'un endroit un peu sauvage, avec de la végétation de bord de mer. Pas forcément un truc tropical, mais suffisamment pour pouvoir progresser à couvert.
Pour ce qui est du petit groupe, il ne bénéficie pas du point de focal "logique" de l'histoire mais il y a un personnage qui est connu et je veux me servir de lui pour faire vivre la situation de l’intérieur.
L'idéal serait que cette scène fasse 2 ou 3 pages.
Pourquoi je n'arrive pas à l'écrire?
1- Parce que je veux que la séquence baigne de tension et que l'issu soit incertaine, or pour l'instant, je ne visualise pas ma scène et je n'arrive pas à la penser en séquences. Dans les faits, j'ai écrit ce qui se passe avant et ce qui se passe après, mais ici, c'est une sorte de blanc. Je veux l'écrire aussi pour me forcer à être capable de dynamiser mon récit.
2- Parce qu'on a envie que le groupe échoue. Donc plus il approchera de son but et plus il faut que les difficultés soit réelles mais qu'il y parvient jusqu'à faire réellement douter le lecteur de l'issu. Et c'est la vraie raison que je veux la réussir et l'écrire. En soi, on pourrait la torcher en 10 lignes, sans doute.
3- En même temps, je veux que le lecteur s'intéresse malgré tout au groupe et notamment à ce personnage. Je dirai que ceci, j'en fais mon affaire. Mais je veux bien vos idées si vous en avez.
Voilà. Je ne sais pas si mon exposé est suffisamment clair... Je ne serai pas forcément très présent jusqu'à la fin de semaine (sauf sans doute demain matin).
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- Zarathoustra
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il y a 7 ans 10 mois #20830
par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Séquence "tension"
Voilà le brouillon dont je dispose. C'est un premier jet à peine relu. A la limite, n'en tenez pas vraiment compte, parce que je pense plutôt tout reprendre, c'est juste pour préciser un peu les choses et que vous voyez l'étendu des dégats et de mes difficultés...
D’abord, les hommes d’équipage eldreds décidèrent de profiter du sommeil de leurs ennemis pour faire un état des lieux. Les yhlaks s’étaient principalement étalés de la plage du débarquement au temple, et plusieurs groupes avaient passé la nuit au milieu des débris du cercle de pierres rouges, dont un au pied même du monolithe. Mais l’essentiel dormait encore sur la plage, autour des cendres des feux qui avaient été érigés. Quelques marins cherchèrent les enfants endormis et les premiers canots commencèrent à partir. D’ici quelques heures, il ne resterait plus que les yhlaks sur l’île. En rentrant, l’Œil de Dieu n’avait plus que pour seul espoir que?????
:::::::::::::::: -> à développer
Enfin, les voiles des navires furent hissés et on vit leurs silhouettes voguer vers le large. Pendant ce temps, la plupart des yhlaks commençaient à s’organiser pour cette nouvelle vie. Des groupes furent constitués pour construire des maisons, d’autres pour chasser ou pour travailler la terre pour nourrir tout leur peuple qui bientôt serait réuni et enfin un dernier pour définir le nouveau projet de temple. Les siècles passés dans la glace et les nombreux morts les privaient de bien des compétences en matière de construction et la tache paraissait insurmontable sur le plan technique pour répondre au rêve que tous s’en faisaient. Reyv’avih fut ravi que son peuple prenne l’initiative sur ces questions logistiques et la gestion du quotidien, il le voyait s’investir et s’organiser avec entrain et d’une manière telle qu’il n’avait guère son mot à dire. Et à dire vrai, il n’avait jamais été très versé sur ces questions.
De leur côté, les vuldoniens furent pris de cours par cette énergie qui allait disperser les yhlaks sur toute l’île. Ils décidèrent de se focaliser sur ceux qui se tiendraient dans le giron du monolithe et de les en éloigner en attirant sur eux l’attention. Malgré les dangers que cela représentait, ils allaient les provoquer. Gisère les prévint qu’il pourrait entrer dans le cercle qu’ils avaient tracé tant qu’il ne tiendrait pas à la main le bâton planté au centre.
Leur progression n’avait rien d’aisé. D’abord, les yhlaks s’animaient un peu partout autour d’eux, ensuite, leur belle tenue bleu foncée aux marques de Vuldone dénotait tout particulièrement sur l’île. L’Œil de Dieu, en tant qu’ancien capitaine de troupes, avait davantage l’habitude du terrain, il se tenait un peu l’écart. Chacun
::::::////////////////////////////
Plusieurs yhlaks gagnaient du terrain. Pourtant, l’Œil de Dieu ne cessait de les motiver pour qu’ils accélèrent. D’autres avaient pris des arcs et teintaient de les abattre à distance. Déjà, plusieurs flèches sifflèrent de part et d’autre. Une trentaine de mètres restait à parcourir. Puis, il y eut un cri tout près. Il se retourna et vit l’un des prêtres à terre. Et devant lui, Gisère s’agitait de plus en plus, comme s’il avait été pris de cours lui aussi par la rapidité des événements. Sans doute même avait-il commencé le rituel. Une flèche se logea dans la terre, un autre dans le bras de leur chef qui continuait de courir. Dans les yeux du magicien se lisait un immense effroi. Il les regardait de cet air suppliant de celui qui n’avait plus le choix. Quelques projectiles prenaient aussi sa direction, mais un vent semblait les détourner et les affaiblir. Il avait maintenant la main sur le bâton.
Plus que dix mètres. Il n’entendait plus seulement les voix des yhlaks mais leurs pas fougueux, tout au plus à une quinzaine de mètres derrière lui. Une violente douleur lui transperça le bas de l’épaule. Une flèche venait de le percuter de plein fouet. Le souffle court et soudain douloureux, il donna toutes ses forces pour bondir dans le cercle en s’y affalant. Un autre prêtre tomba à terre pendant que la voix de Gisère, encore plus érayée et aiguë que d’habitude monta dans l’air, mais avec une puissance insoupçonnée. Son visage était transfiguré par la concentration. Quand il arracha du sol le bâton en poussant un grognement rauque, le dernier frère eut tout juste de rentrer à son tour.
D’abord, les hommes d’équipage eldreds décidèrent de profiter du sommeil de leurs ennemis pour faire un état des lieux. Les yhlaks s’étaient principalement étalés de la plage du débarquement au temple, et plusieurs groupes avaient passé la nuit au milieu des débris du cercle de pierres rouges, dont un au pied même du monolithe. Mais l’essentiel dormait encore sur la plage, autour des cendres des feux qui avaient été érigés. Quelques marins cherchèrent les enfants endormis et les premiers canots commencèrent à partir. D’ici quelques heures, il ne resterait plus que les yhlaks sur l’île. En rentrant, l’Œil de Dieu n’avait plus que pour seul espoir que?????
:::::::::::::::: -> à développer
Enfin, les voiles des navires furent hissés et on vit leurs silhouettes voguer vers le large. Pendant ce temps, la plupart des yhlaks commençaient à s’organiser pour cette nouvelle vie. Des groupes furent constitués pour construire des maisons, d’autres pour chasser ou pour travailler la terre pour nourrir tout leur peuple qui bientôt serait réuni et enfin un dernier pour définir le nouveau projet de temple. Les siècles passés dans la glace et les nombreux morts les privaient de bien des compétences en matière de construction et la tache paraissait insurmontable sur le plan technique pour répondre au rêve que tous s’en faisaient. Reyv’avih fut ravi que son peuple prenne l’initiative sur ces questions logistiques et la gestion du quotidien, il le voyait s’investir et s’organiser avec entrain et d’une manière telle qu’il n’avait guère son mot à dire. Et à dire vrai, il n’avait jamais été très versé sur ces questions.
De leur côté, les vuldoniens furent pris de cours par cette énergie qui allait disperser les yhlaks sur toute l’île. Ils décidèrent de se focaliser sur ceux qui se tiendraient dans le giron du monolithe et de les en éloigner en attirant sur eux l’attention. Malgré les dangers que cela représentait, ils allaient les provoquer. Gisère les prévint qu’il pourrait entrer dans le cercle qu’ils avaient tracé tant qu’il ne tiendrait pas à la main le bâton planté au centre.
Leur progression n’avait rien d’aisé. D’abord, les yhlaks s’animaient un peu partout autour d’eux, ensuite, leur belle tenue bleu foncée aux marques de Vuldone dénotait tout particulièrement sur l’île. L’Œil de Dieu, en tant qu’ancien capitaine de troupes, avait davantage l’habitude du terrain, il se tenait un peu l’écart. Chacun
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Plusieurs yhlaks gagnaient du terrain. Pourtant, l’Œil de Dieu ne cessait de les motiver pour qu’ils accélèrent. D’autres avaient pris des arcs et teintaient de les abattre à distance. Déjà, plusieurs flèches sifflèrent de part et d’autre. Une trentaine de mètres restait à parcourir. Puis, il y eut un cri tout près. Il se retourna et vit l’un des prêtres à terre. Et devant lui, Gisère s’agitait de plus en plus, comme s’il avait été pris de cours lui aussi par la rapidité des événements. Sans doute même avait-il commencé le rituel. Une flèche se logea dans la terre, un autre dans le bras de leur chef qui continuait de courir. Dans les yeux du magicien se lisait un immense effroi. Il les regardait de cet air suppliant de celui qui n’avait plus le choix. Quelques projectiles prenaient aussi sa direction, mais un vent semblait les détourner et les affaiblir. Il avait maintenant la main sur le bâton.
Plus que dix mètres. Il n’entendait plus seulement les voix des yhlaks mais leurs pas fougueux, tout au plus à une quinzaine de mètres derrière lui. Une violente douleur lui transperça le bas de l’épaule. Une flèche venait de le percuter de plein fouet. Le souffle court et soudain douloureux, il donna toutes ses forces pour bondir dans le cercle en s’y affalant. Un autre prêtre tomba à terre pendant que la voix de Gisère, encore plus érayée et aiguë que d’habitude monta dans l’air, mais avec une puissance insoupçonnée. Son visage était transfiguré par la concentration. Quand il arracha du sol le bâton en poussant un grognement rauque, le dernier frère eut tout juste de rentrer à son tour.
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- Iggy Grunnson
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il y a 7 ans 10 mois #20831
par Iggy Grunnson
Réponse de Iggy Grunnson sur le sujet Séquence "tension"
Une tentative de réponse à chaud, et sans connaitre tous les tenants et aboutissants de ton histoire...
Afin de créer un peu de tension, pourquoi ne pas donner un tour belliqueux aux préparatifs des Yhlaks ? Après tout, s'ils s'attendent à être attaqués, il semble normal qu'ils construisent des palissades, des armes... La première partie pourrait donc être uniquement du point de vue des Yhlaks, quitte à passer un peu de temps à décrire des inventions militaires (armes de guerres, tranchées, pièges...) de nature à rassurer le lecteur sur la capacité d'auto-défense des Yhlaks mais auxquels il (le lecteur) aura tout le temps de repenser une fois dans la peau de l'Oeil de Dieu et de ses comparses.
Au début de l'attaque (toujours du côté des Yhlaks), on ne voit que quelques silhouettes dans la brume. Les Yhlaks se demandent si l'assaut tant attendu est arrivé, et lancent leur contre-attaque...
... C'est à ce moment que le lecteur bascule sur le point de vue de l'Oeil de Dieu, et comprend qu'en fait d'attaque massive il n'y a qu'une poignée de guerriers en mission quasi-suicide. Le vrai objectif de l'Oeil de Dieu ne serait donné qu'à ce moment-là, sonnant le top-départ de la course-poursuite.
Et si ça ne suffit pas, la nature pourrait dans la dernière partie devenir l'antagoniste ultime à nos anti-héros : en plus des Yhlaks, une bête sauvage pourrait prendre en chasse les fuyards, compromettant encore davantage la situation...
Bon, ça ne sont que quelques idées en vrac, à toi de voir s'il y a des choses qui méritent d'être creusées.
Iggy
Afin de créer un peu de tension, pourquoi ne pas donner un tour belliqueux aux préparatifs des Yhlaks ? Après tout, s'ils s'attendent à être attaqués, il semble normal qu'ils construisent des palissades, des armes... La première partie pourrait donc être uniquement du point de vue des Yhlaks, quitte à passer un peu de temps à décrire des inventions militaires (armes de guerres, tranchées, pièges...) de nature à rassurer le lecteur sur la capacité d'auto-défense des Yhlaks mais auxquels il (le lecteur) aura tout le temps de repenser une fois dans la peau de l'Oeil de Dieu et de ses comparses.
Au début de l'attaque (toujours du côté des Yhlaks), on ne voit que quelques silhouettes dans la brume. Les Yhlaks se demandent si l'assaut tant attendu est arrivé, et lancent leur contre-attaque...
... C'est à ce moment que le lecteur bascule sur le point de vue de l'Oeil de Dieu, et comprend qu'en fait d'attaque massive il n'y a qu'une poignée de guerriers en mission quasi-suicide. Le vrai objectif de l'Oeil de Dieu ne serait donné qu'à ce moment-là, sonnant le top-départ de la course-poursuite.
Et si ça ne suffit pas, la nature pourrait dans la dernière partie devenir l'antagoniste ultime à nos anti-héros : en plus des Yhlaks, une bête sauvage pourrait prendre en chasse les fuyards, compromettant encore davantage la situation...
Bon, ça ne sont que quelques idées en vrac, à toi de voir s'il y a des choses qui méritent d'être creusées.
Iggy
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- Zarathoustra
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il y a 7 ans 10 mois #20832
par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Séquence "tension"
En fait, les yhlaks viennent eux-mêmes de débarquer sur l'endroit. Il s'agit de leur vieille terre ancestrale sacrée, l'aboutissement d'un long voyage. Ils viennent de vivre les festivités. C'est le lendemain matin et le petit groupe met en oeuvre son plan. Donc l'esprit n'est pas à la défense. En tout état de cause, le nombre est dans le camp des yhlaks. Ils n'imaginent pas que ce petit groupe puisse contenir une telle menace pour eux. Ils savent que le peuple à qui ils ont pris l'île va revenir, mais pas immédiatement. Ils s'attendent éventuellement à une flotte à l'horizon. Donc éventuellemnt, tyon idée pourrait effectivement montrer les yhlaks œuvrer mais en se plantant sur la menace.
D'ailleurs, l'un des points qui manque dans mon texte actuel, c'st une raison pour provoquer une vraie réaction massive des yhlaks.... Il faut qu'il y ait une forme de provocation de la part des vuldoniens pour la provoquer... Heu.. en fait, si, j'y pense, les yhlaks ont bien une énorme raison (mais ce serait un gros spoilers). Donc si, il est très logique que les yhlaks soient hyper agressif à leur égard...
D'ailleurs, l'un des points qui manque dans mon texte actuel, c'st une raison pour provoquer une vraie réaction massive des yhlaks.... Il faut qu'il y ait une forme de provocation de la part des vuldoniens pour la provoquer... Heu.. en fait, si, j'y pense, les yhlaks ont bien une énorme raison (mais ce serait un gros spoilers). Donc si, il est très logique que les yhlaks soient hyper agressif à leur égard...
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- Imperator
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il y a 7 ans 10 mois #20833
par Imperator
Réponse de Imperator sur le sujet Séquence "tension"
Pour ce qui est de l'ébauche elle-même, j'avoue n'avoir pas compris grand chose à la lecture. Ce n'est qu'en reprenant tes premières explications que j'ai compris ce que les vuldoniens essaient d'accomplir, et encore dans la mesure où il est question d'un rituel dont tu n'avais pas fait référence...
Je rejoins Iggy sur l'accent à mettre quant aux préparatifs militaires des yhlaks, mais pas seulement.
La transition depuis la phase de mise en scène jusqu'à la scène d'action est vraiment trop courte:
"Malgré les dangers que cela représentait, ils allaient les provoquer. Gisère les prévint qu’il pourrait entrer dans le cercle qu’ils avaient tracé tant qu’il ne tiendrait pas à la main le bâton planté au centre.
Leur progression n’avait rien d’aisé."
Si je décompose:
"Malgré les dangers que cela représentait, ils allaient les provoquer".
Tu ne dis pas quels dangers, tu ne laisses pas au lecteur la possibilité de bien se représenter les risques encourus. De plus, "ils allaient les provoquer" n'est pas un plan très clair. Cela peut signifier une attaque frontale, une diversion, des insultes... Il serait bon que le lecteur ait davantage d'informations sur les intentions précises des vuldoniens, surtout pour pouvoir ensuite comprendre durant l'action comment la réalité du terrain met ce plan en miettes.
La partie sur le cercle de protection... Je ne sais pas de quel bâton il s'agit et comment il pourrait avoir le bâton en main en rentrant si celui-ci est planté au milieu du cercle et donc en quoi cette règle peut avoir la moindre importance et... bref, je suis un peu perdu. Il serait peut-être bon qu'un vuldonien pose une question à Gisère et que Gisère explique la limitation dans le contexte de cette question.
Et ensuite, tu passes tout de suite à "Leur progression n'avait rien d'aisé", sans avoir pris de temps sur l'ambiance du départ (que ce soit dans la description du décor, la description des actions des vuldoniens, voire même leurs ressentis).
Mes conseils seraient donc:
1) Prendre le temps d'expliquer ou sous-entendre les risques de cette manoeuvre pour donner l'enjeu au lecteur
2) Prendre le temps d'expliquer le plan des vuldoniens pour que le lecteur puisse ensuite plus facilement suivre l'action
3) Mettre en place une structure de type:
a) exposition de la situation (risques, plan, voire condition de victoire)
b) transition d'ambiance
c) plan se déroule bien (rythme lent)
d) accro et accélération du rythme
e) plan part en co**lle et rythme très rapide
f) conclusion (par la réalisation d'un risque ou l'atteinte de la condition de victoire)
Au passage, je sais que tu as écrit la chose à la va-vite, mais les anciennes habitudes ayant la vie rude:
"D’autres avaient pris des arcs et teintaient de les abattre à distance. Déjà, plusieurs flèches sifflèrent de part et d’autre."
*tentaient
*sifflaient
Enfin:
"Quelques projectiles prenaient aussi sa direction, mais un vent semblait les détourner et les affaiblir. Il avait maintenant la main sur le bâton."
Pour que ce "Il avait maintenant la main sur le bâton" soit vraiment efficace, il faudrait qu'il y ait eu plusieurs références auparavant indiquant qu'il s'approchait de cet objectif d'avoir sa main sur le bâton, avec peut-être au milieu un épisode où il est obligé à s'en éloigner provisoirement (par exemple pour éviter une flèche ou que sais-je).
C'est à peu près tout ce qui me vient à l'esprit pour le moment... j'ignore totalement si ça peut aider.
Je rejoins Iggy sur l'accent à mettre quant aux préparatifs militaires des yhlaks, mais pas seulement.
La transition depuis la phase de mise en scène jusqu'à la scène d'action est vraiment trop courte:
"Malgré les dangers que cela représentait, ils allaient les provoquer. Gisère les prévint qu’il pourrait entrer dans le cercle qu’ils avaient tracé tant qu’il ne tiendrait pas à la main le bâton planté au centre.
Leur progression n’avait rien d’aisé."
Si je décompose:
"Malgré les dangers que cela représentait, ils allaient les provoquer".
Tu ne dis pas quels dangers, tu ne laisses pas au lecteur la possibilité de bien se représenter les risques encourus. De plus, "ils allaient les provoquer" n'est pas un plan très clair. Cela peut signifier une attaque frontale, une diversion, des insultes... Il serait bon que le lecteur ait davantage d'informations sur les intentions précises des vuldoniens, surtout pour pouvoir ensuite comprendre durant l'action comment la réalité du terrain met ce plan en miettes.
La partie sur le cercle de protection... Je ne sais pas de quel bâton il s'agit et comment il pourrait avoir le bâton en main en rentrant si celui-ci est planté au milieu du cercle et donc en quoi cette règle peut avoir la moindre importance et... bref, je suis un peu perdu. Il serait peut-être bon qu'un vuldonien pose une question à Gisère et que Gisère explique la limitation dans le contexte de cette question.
Et ensuite, tu passes tout de suite à "Leur progression n'avait rien d'aisé", sans avoir pris de temps sur l'ambiance du départ (que ce soit dans la description du décor, la description des actions des vuldoniens, voire même leurs ressentis).
Mes conseils seraient donc:
1) Prendre le temps d'expliquer ou sous-entendre les risques de cette manoeuvre pour donner l'enjeu au lecteur
2) Prendre le temps d'expliquer le plan des vuldoniens pour que le lecteur puisse ensuite plus facilement suivre l'action
3) Mettre en place une structure de type:
a) exposition de la situation (risques, plan, voire condition de victoire)
b) transition d'ambiance
c) plan se déroule bien (rythme lent)
d) accro et accélération du rythme
e) plan part en co**lle et rythme très rapide
f) conclusion (par la réalisation d'un risque ou l'atteinte de la condition de victoire)
Au passage, je sais que tu as écrit la chose à la va-vite, mais les anciennes habitudes ayant la vie rude:
"D’autres avaient pris des arcs et teintaient de les abattre à distance. Déjà, plusieurs flèches sifflèrent de part et d’autre."
*tentaient
*sifflaient
Enfin:
"Quelques projectiles prenaient aussi sa direction, mais un vent semblait les détourner et les affaiblir. Il avait maintenant la main sur le bâton."
Pour que ce "Il avait maintenant la main sur le bâton" soit vraiment efficace, il faudrait qu'il y ait eu plusieurs références auparavant indiquant qu'il s'approchait de cet objectif d'avoir sa main sur le bâton, avec peut-être au milieu un épisode où il est obligé à s'en éloigner provisoirement (par exemple pour éviter une flèche ou que sais-je).
C'est à peu près tout ce qui me vient à l'esprit pour le moment... j'ignore totalement si ça peut aider.
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- Zarathoustra
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il y a 7 ans 10 mois #20834
par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Séquence "tension"
Merci Impé. Tu as effectivement des remarques très intéressantes. Je ne veux pas non plus en faire trop parce que sinon je vais en faire le temps fort. Je veux juste faire une transition qui soit efficace et aide à monter l'implication du lecteur face à ce qui suivra. On va dire que je veux préparer le terrain. C'est une partie de la difficulté, je ne veux pas torcher et je ne veux pas en faire un chapitre non plus. Je veux trouver une efficacité en plus de mots mais pas trop non plus. En fait, quand je travaille ce type de scène, j'ai tendance à diluer l'action en développant une scène.
Moi, je voyais avant tout comme scène à travailler celle de la progression des vuldoniens vers les yhlaks, sans se faire remarquer, avec des yhlaks qui effectivement commenceraient à s'activer en se réveillant. Je voudrais également trouver une action des vuldoniens qui provoquent une réaction forte et violente de la part des yhlaks. Cela accroîtrait la notion de danger, mais je n'arrive pas à la trouver...
Dans ma tête, la plan ne peut pas foirer. La tension serait juste fondée sur le fait qu'ils puissent oui ou non regagner le cercle de protection vivants. Avec derrière l'idée de jouer sur l'envie du lecteur qu'ils n'y parviennent pas...
Moi, je voyais avant tout comme scène à travailler celle de la progression des vuldoniens vers les yhlaks, sans se faire remarquer, avec des yhlaks qui effectivement commenceraient à s'activer en se réveillant. Je voudrais également trouver une action des vuldoniens qui provoquent une réaction forte et violente de la part des yhlaks. Cela accroîtrait la notion de danger, mais je n'arrive pas à la trouver...
Dans ma tête, la plan ne peut pas foirer. La tension serait juste fondée sur le fait qu'ils puissent oui ou non regagner le cercle de protection vivants. Avec derrière l'idée de jouer sur l'envie du lecteur qu'ils n'y parviennent pas...
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- Imperator
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il y a 7 ans 10 mois - il y a 7 ans 10 mois #20835
par Imperator
Réponse de Imperator sur le sujet Séquence "tension"
Je propose alors de faire en sorte que le plan des vuldoniens se déroule bien mieux que prévu (trois lignes), les yhlaks ne sachant juste pas comment réagir, jusqu'à ce qu'un yhlak incapable de savoir comment réagir face à ces intrus ne panique, tire une flèche et manque son but, blessant ou même simplement manquant de blesser un autre yhlak, déclenchant la réaction violente que tu recherches (cinq lignes environ).
De plus, dans la course des vuldoniens vers le cercle, ils s'aperçoivent qu'un groupe d'yhlaks les contourne et va leur couper le chemin, ce qui fait une course pour éviter la collision (trois lignes), collision qui arrive finalement dans un chaos extrême dont seuls quelques vuldoniens réchappent par pur miracle (entre cinq et dix lignes à priori).
Est-ce que ça pourrait apporter l'effet que tu recherches?
Il faudrait quand même savoir ce qu'est ce plan des vuldoniens... parce que là, ma compréhension de la chose est:
1) aller jusqu'aux yhlaks et les "provoquer" (insulter leurs génitrices?)
2) s'enfuir jusqu'au cercle
3) attraper le bâton ce qui empêche que qui que ce soit les attaque
Ce qui me paraît franchement très étrange, voire humoristique.
Quelle est cette provocation? S'ils veulent éloigner les ylhaks, il leur faudrait les attaquer, ce qui implique que ton action violente se crée d'elle-même. Ils peuvent mettre le feu à leur campement. Tuer les sentinelles. Tuer le bétail. Tuer leur chef. Tuer certains de leurs enfants.
Personnellement, j'aime bien l'idée du feu et de tuer quelques enfants, ce qui a l'avantage d'offrir une claire raison aux yhlaks de les poursuivre jusqu'au bout du monde si nécessaire, mais j'ignore les capacités de vuldoniens. En y pensant, le meurtre des enfants pourrait n'avoir pas été prémédité, mais l'occasion se présentant Gisère en donne l'ordre, ce qui les retarde et donne le temps aux yhlaks de s'organiser et de tenter de couper leur retraite.
De plus, dans la course des vuldoniens vers le cercle, ils s'aperçoivent qu'un groupe d'yhlaks les contourne et va leur couper le chemin, ce qui fait une course pour éviter la collision (trois lignes), collision qui arrive finalement dans un chaos extrême dont seuls quelques vuldoniens réchappent par pur miracle (entre cinq et dix lignes à priori).
Est-ce que ça pourrait apporter l'effet que tu recherches?
Il faudrait quand même savoir ce qu'est ce plan des vuldoniens... parce que là, ma compréhension de la chose est:
1) aller jusqu'aux yhlaks et les "provoquer" (insulter leurs génitrices?)
2) s'enfuir jusqu'au cercle
3) attraper le bâton ce qui empêche que qui que ce soit les attaque
Ce qui me paraît franchement très étrange, voire humoristique.
Quelle est cette provocation? S'ils veulent éloigner les ylhaks, il leur faudrait les attaquer, ce qui implique que ton action violente se crée d'elle-même. Ils peuvent mettre le feu à leur campement. Tuer les sentinelles. Tuer le bétail. Tuer leur chef. Tuer certains de leurs enfants.
Personnellement, j'aime bien l'idée du feu et de tuer quelques enfants, ce qui a l'avantage d'offrir une claire raison aux yhlaks de les poursuivre jusqu'au bout du monde si nécessaire, mais j'ignore les capacités de vuldoniens. En y pensant, le meurtre des enfants pourrait n'avoir pas été prémédité, mais l'occasion se présentant Gisère en donne l'ordre, ce qui les retarde et donne le temps aux yhlaks de s'organiser et de tenter de couper leur retraite.
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- Zarathoustra
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il y a 7 ans 10 mois #20836
par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Séquence "tension"
En fait, il s'agit d'un passage que j'ai spontanément tendance à considérer comme des "paragraphes inutiles". Mais je veux leur donner un enjeu et une utilité parce que sinon c'est moi qui choisis la facilité parce que j'évite de me confronter à ce que je n'aime pas écrire. Et je pense que le lecteur en aurait besoin pour vivre la scène telle qu'elle l'exige dans son ensemble (qui inclut l'avant et l'après).
J'étais partie pour effectivement un plan qui se déroule bien, mais je me suis dit que cela rendait la scène inutile. Encore une fois, j'ai envie de jouer avec l'idée que le lecteur souhaiterai qu'ils échouent... qu'il ait envie d'y croire jusqu'au bout... Je ne sais pas si je suis clair...
J'étais partie pour effectivement un plan qui se déroule bien, mais je me suis dit que cela rendait la scène inutile. Encore une fois, j'ai envie de jouer avec l'idée que le lecteur souhaiterai qu'ils échouent... qu'il ait envie d'y croire jusqu'au bout... Je ne sais pas si je suis clair...
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il y a 7 ans 10 mois #20840
par Imperator
Réponse de Imperator sur le sujet Séquence "tension"
"Je ne sais pas si je suis clair..."
En toute honnêteté: non.
Cela me faciliterait grandement la vie dans le cadre de cette discussion si:
- tu me disais ce que tu entends par "provocation" pour les vuldoniens, ce que entends par ce terme.
- tu nous expliquais en quoi il est nécessaire que les vuldoniens parviennent à écarter les yhlaks du temple pour la suite du texte
- tu nous disais quel est le thème ou objectif général du texte
- tu nous disais pourquoi tu considère ce passage et les passages similaires comme des "paragraphes inutiles".
À ma connaissance, il n'y a que deux moyens pour exploiter l'émotionnel du lecteur:
1) l'exploitation de clichés culturels (enfants maltraités, la petite fille qui pleure, la nuit et la tempête, etc...)
2) l'investissement du lecteur au travers du temps passé aux côtés des personnages
Et même ainsi... l'ébauche que tu as écrites fait déjà trois paragraphes pour cette partie d'action. La structure que l'on propose peut facilement être comprise dans environ 5 paragraphes.
Par exemple:
"De leur côté, les vuldoniens furent pris de cours par cette énergie qui allait disperser les yhlaks sur toute l’île. Ils décidèrent de se focaliser sur ceux qui se tiendraient dans le giron du monolithe et de les en éloigner en attirant sur eux l’attention. Ils allaient les provoquer, puis revenir au cercle de protection. Gisère les prévint qu'aussitôt sa main posée sur le bâton au centre du cercle, plus aucun ne pourrait rentrer. Malgré ce risque et le danger posé par les yhlaks, ils se mirent en route.
Le soleil n'était pas encore levé, bien que son apparition à l'horizon n'allait plus guère tarder. Lentement mais sûrement, la petite troupe des vuldoniens s'approcha du temple et des yhlaks qui l'entouraient. L'Oeil de Dieu, en tête de la troupe, fit un geste de la main et plusieurs prêtres se séparèrent du groupe pour profiter de la distraction de la troupe et mener à bien la tâche principale. Gisère les observa partir et s'aperçut avec horreur que des lueurs orangées entouraient leurs silhouettes. Le temps allait leur manquer.
Un cri les alerta sur leur gauche. Une sentinelle venait de les repérer. Tous les regards des prêtres se tournèrent instinctivement vers l'Oeil de Dieu qui tendit son bras en direction du campement. Ils comprirent, frémirent mais s'élancèrent en hurlant de tous leurs poumons. L'espace d'un moment, les yhlaks paniquèrent. Une troupe se forma pour repousser l'assaut de l'importante force par laquelle ils pensaient être attaqués, mais les vuldoniens s'étaient déjà dispersés de sorte que seuls deux prêtres firent face à au régiment assemblés et tournèrent immédiatement les talons.
Mais déjà, des flammes s'élevaient dans le campement. Les prêtres étaient parvenus à leur fin. La rumeur enfla que les stocks de grain étaient en feu et que toutes les habitations allaient brûler. Une petite troupe de quinze yhlaks chercha à récupérer des outils pour combattre les flammes mais s'arrêta horrifiée à l'entrée de l'entrepôt. Dans la panique, plusieurs femmes et enfants s'étaient réfugiés là. Leurs corps gisaient au sol à présent aux pieds de Gisère et plusieurs de ses complices qui profitèrent de la surprise des yhlaks pour s'échapper.
La mission était un immense succès. Gisère pouvait voir les autres vuldoniens s'échapper du campement comme lui en direction des arbres et, au-delà, du cercle. Comme prévu et désiré, les yhlaks les pourchaissaient. Gisère esquissa un rictus de contentement, avant d'apercevoir une troupe d'yhlaks fondre sur la trajectoire des vuldoniens sur leur flanc gauche. En un coup d'oeil, il comprit que plusieurs prêtres ne parviendraient pas à échapper à la nouvelle troupe, mais lui pouvait peut-être encore s'en sortir.
Il accéléra encore le pas, hurlant à ses compagnons d'accélérer.
Les yhlaks se rapprochèrent mais Gisère les ignora, concentré sur la lisière des arbres et le cercle juste devant. Dans le coin de son oeil gauche, il aperçut les ombre de vuldoniens encerclés et massacrés. Il vit aussi les yhlaks plus proches qu'ils n'auraient dû l'être. Ils allaient le rattraper. Il voulut accélérer mais faillit trébucher. Son souffle se faisait difficile, ses jambes lourdes. La douleur devenait insupportable, mais il n'avait pas le choix. Il avait trop investi, trop sacrifié pour échouer aussi proche de son objectif. Il pouvait voir le cercle juste devant lui. Il ne manquait qu'un dernier effort. Une flèche yhlak se planta juste devant ses pieds mais Gisère l'ignora. Une autre vint se planter dans son bras et l'impact manqua de le faire tomber. Qu'il regarde à gauche ou à droite, il ne voyait plus que des yhlaks. Il courait seul, il courait en vain, à sa perte. Il avait échoué. Il s'écroula et roula à terre sous l'effet de sa course tout en pleurant et maudissant le destin qui le trahissait en un moment où il avait tant besoin de lui.
C'est alors qu'il aperçut la ligne du cercle sous sa main et le bâton juste devant lui..."
Bon, peut-être que le cercle et le bâton sont dans le temple, je n'ai aucune idée de qui est l'Oeil de Dieu et grosso modo je suis certain que ce que j'ai écris a plein d'anomalie dans le contexte de ton texte, mais en quelques paragraphes on peut faire le tour de l'action sans en faire un chapitre entier, non?
En toute honnêteté: non.
Cela me faciliterait grandement la vie dans le cadre de cette discussion si:
- tu me disais ce que tu entends par "provocation" pour les vuldoniens, ce que entends par ce terme.
- tu nous expliquais en quoi il est nécessaire que les vuldoniens parviennent à écarter les yhlaks du temple pour la suite du texte
- tu nous disais quel est le thème ou objectif général du texte
- tu nous disais pourquoi tu considère ce passage et les passages similaires comme des "paragraphes inutiles".
À ma connaissance, il n'y a que deux moyens pour exploiter l'émotionnel du lecteur:
1) l'exploitation de clichés culturels (enfants maltraités, la petite fille qui pleure, la nuit et la tempête, etc...)
2) l'investissement du lecteur au travers du temps passé aux côtés des personnages
Et même ainsi... l'ébauche que tu as écrites fait déjà trois paragraphes pour cette partie d'action. La structure que l'on propose peut facilement être comprise dans environ 5 paragraphes.
Par exemple:
"De leur côté, les vuldoniens furent pris de cours par cette énergie qui allait disperser les yhlaks sur toute l’île. Ils décidèrent de se focaliser sur ceux qui se tiendraient dans le giron du monolithe et de les en éloigner en attirant sur eux l’attention. Ils allaient les provoquer, puis revenir au cercle de protection. Gisère les prévint qu'aussitôt sa main posée sur le bâton au centre du cercle, plus aucun ne pourrait rentrer. Malgré ce risque et le danger posé par les yhlaks, ils se mirent en route.
Le soleil n'était pas encore levé, bien que son apparition à l'horizon n'allait plus guère tarder. Lentement mais sûrement, la petite troupe des vuldoniens s'approcha du temple et des yhlaks qui l'entouraient. L'Oeil de Dieu, en tête de la troupe, fit un geste de la main et plusieurs prêtres se séparèrent du groupe pour profiter de la distraction de la troupe et mener à bien la tâche principale. Gisère les observa partir et s'aperçut avec horreur que des lueurs orangées entouraient leurs silhouettes. Le temps allait leur manquer.
Un cri les alerta sur leur gauche. Une sentinelle venait de les repérer. Tous les regards des prêtres se tournèrent instinctivement vers l'Oeil de Dieu qui tendit son bras en direction du campement. Ils comprirent, frémirent mais s'élancèrent en hurlant de tous leurs poumons. L'espace d'un moment, les yhlaks paniquèrent. Une troupe se forma pour repousser l'assaut de l'importante force par laquelle ils pensaient être attaqués, mais les vuldoniens s'étaient déjà dispersés de sorte que seuls deux prêtres firent face à au régiment assemblés et tournèrent immédiatement les talons.
Mais déjà, des flammes s'élevaient dans le campement. Les prêtres étaient parvenus à leur fin. La rumeur enfla que les stocks de grain étaient en feu et que toutes les habitations allaient brûler. Une petite troupe de quinze yhlaks chercha à récupérer des outils pour combattre les flammes mais s'arrêta horrifiée à l'entrée de l'entrepôt. Dans la panique, plusieurs femmes et enfants s'étaient réfugiés là. Leurs corps gisaient au sol à présent aux pieds de Gisère et plusieurs de ses complices qui profitèrent de la surprise des yhlaks pour s'échapper.
La mission était un immense succès. Gisère pouvait voir les autres vuldoniens s'échapper du campement comme lui en direction des arbres et, au-delà, du cercle. Comme prévu et désiré, les yhlaks les pourchaissaient. Gisère esquissa un rictus de contentement, avant d'apercevoir une troupe d'yhlaks fondre sur la trajectoire des vuldoniens sur leur flanc gauche. En un coup d'oeil, il comprit que plusieurs prêtres ne parviendraient pas à échapper à la nouvelle troupe, mais lui pouvait peut-être encore s'en sortir.
Il accéléra encore le pas, hurlant à ses compagnons d'accélérer.
Les yhlaks se rapprochèrent mais Gisère les ignora, concentré sur la lisière des arbres et le cercle juste devant. Dans le coin de son oeil gauche, il aperçut les ombre de vuldoniens encerclés et massacrés. Il vit aussi les yhlaks plus proches qu'ils n'auraient dû l'être. Ils allaient le rattraper. Il voulut accélérer mais faillit trébucher. Son souffle se faisait difficile, ses jambes lourdes. La douleur devenait insupportable, mais il n'avait pas le choix. Il avait trop investi, trop sacrifié pour échouer aussi proche de son objectif. Il pouvait voir le cercle juste devant lui. Il ne manquait qu'un dernier effort. Une flèche yhlak se planta juste devant ses pieds mais Gisère l'ignora. Une autre vint se planter dans son bras et l'impact manqua de le faire tomber. Qu'il regarde à gauche ou à droite, il ne voyait plus que des yhlaks. Il courait seul, il courait en vain, à sa perte. Il avait échoué. Il s'écroula et roula à terre sous l'effet de sa course tout en pleurant et maudissant le destin qui le trahissait en un moment où il avait tant besoin de lui.
C'est alors qu'il aperçut la ligne du cercle sous sa main et le bâton juste devant lui..."
Bon, peut-être que le cercle et le bâton sont dans le temple, je n'ai aucune idée de qui est l'Oeil de Dieu et grosso modo je suis certain que ce que j'ai écris a plein d'anomalie dans le contexte de ton texte, mais en quelques paragraphes on peut faire le tour de l'action sans en faire un chapitre entier, non?
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il y a 7 ans 8 mois - il y a 7 ans 8 mois #21015
par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Séquence "tension"
Bon, j'ai enfin écrit cette séquence. La dernière qu'il me restait pour terminer cette histoire. A dire vrai, pour l'instant, je l'ai fait sans trop tenir compte de vos remarques (ni d'ailleurs de ce que je voulais en faire)... Le résultat correspond un peu mieux à ce que j'avais dans la t^te. Maintenant que la scène est pour ainsi dire complète, j'aimerai voir avec bous comment la rendre plus dynamique (sans pour autant retirer l'aspect psychologique de mon personnage, à voire même si on ne peut pas l’accroître pour que son dilemme soit plus fort et plus saisissant).
Voici le texte de la séquence, qui me parait nettement meilleure (même si très certainement fort perfectible parce que je vous la livre quasi à chaud):
Installés sur les premières hauteurs de l’île pour observer tous les environs du débarquement, les vuldoniens pouvaient découvrir également une bonne moitié de l’île et les sept bateaux un peu plus au large qui attendaient paisiblement. Le paysage qui s’offrait à eux ne dégageait plus ces relents douloureux qui les avaient accueillis dans les parages du temple saccagé mais une douceur de vivre plus paisible que les premières lueurs de l’aube drapaient de ses couleurs pastel qui débordaient sur l’océan jusqu’à le rendre irréel. Seul l’incessant ressac des vagues qui tantôt s’échouaient sur la plage tantôt se fracassaient dans une incommensurable violence contre les façades rocheuses qui bordaient le flanc sud, mais qui n’étaient plus qu’un murmure lointain pour eux. Pour l’œil de Dieu, il était difficile d’y projeter la vision de désolation qui s’abattrait partout dans quelques heures. Sa nervosité se mesurait aisément à son louchement grossier et ridicule, comme s’il avait perdu le contrôle de son œil droit. Ses compagnons s’y étaient habitués et ne délivraient aucune des blagues habituelles. Au contraire, ils le fuyaient du regard pour ne pas sentir cette même angoisse monter en eux.
En fait, il était assez simple de découvrir ce qui attendrait yhlaks dès que les eldreds auraient quitté l’île, en espérant que les enfants les accompagnassent également. En effet, les yhlaks s’étaient principalement étalés de la plage du débarquement au temple, et plusieurs groupes avaient passé la nuit au milieu des débris du cercle de monolithes rouges. Pour l’heure, l’essentiel dormait encore sur la plage, autour des cendres des feux qui avaient été érigés pour fêter leur retour en Lisonge.
D’abord, il y eut les premiers mouvements sur la plage, visiblement, des hommes d’équipage eldreds. Ils profitaient du sommeil de leurs ennemis pour faire un état des lieux. Quelques marins cherchèrent les enfants endormis et les premiers canots commencèrent à partir. D’ici quelques heures, il ne resterait plus que les yhlaks sur l’île. Enfin, les voiles des navires furent hissés et on vit leurs silhouettes voguer vers le large.
Les vuldoniens n’avaient pas attendu ce moment pour descendre de leur promontoire et regagner leur position près du cercle qu’avait choisi le magicien pour lancer son rituel. Pendant ce temps, la plupart des yhlaks s’étaient à leur tour réveillé et commençaient à s’organiser pour cette nouvelle vie qu’il fallait rebâtir sur ces terres encore quasi inconnues pour eux. Des groupes furent constitués pour construire des maisons, d’autres pour chasser ou pour travailler la terre pour nourrir tout leur peuple qui bientôt serait réuni et enfin un dernier pour définir le nouveau projet de temple. Les siècles passés dans la glace et les nombreux morts les privaient de bien des compétences en matière de construction et la tache paraissait insurmontable sur le plan technique pour répondre au rêve que tous s’en faisaient.
Cette soudaine énergie du peuple yhlak prit de cours les vuldoniens car elle allait le disperser sur toute l’île. Ils décidèrent de se focaliser sur ceux qui se tiendraient sur la plage et dans le giron du monolithe pour les en éloigner en attirant sur eux l’attention. Sans trop savoir pourquoi, l’Œil de Dieu se désigna volontaire pour le groupe qui restait au tour du monolithe. Pour les provoquer, les vuldoniens comptaient sur l’arrogance de leur tenu au milieu de cette nature, avec son bleu cobalt et sa bande centrale cyan, du bleu comme la couleur de Vuldon. Une couleur qui s’opposait à celle du rouge d’Okkor et qu’ils s’apprêtaient à faire régner sur l’île en exterminant les derniers descendants des yhlaks, après avoir saccagé il y a si longtemps leur sanctuaire. Les religieux progressaient d’arbres en arbres de manière coordonnée pour pouvoir approcher suffisamment de leurs cibles et dissimuler du mieux qu’ils pouvaient cette couleur incongrue dans la nature de l’île où dominaient les bruns et les verts de toute sorte, avec parfois des bandes blanches de sable sur le sol.
L’Œil de Dieu, en tant qu’ancien capitaine de troupes, avait davantage l’habitude du terrain. Il progressait avec plus d’aisance et de méthode. Parfois, il distribuait des consignes par geste que ses compagnons peinaient à comprendre. A chaque halte, il se rappelait de son dernier combat à la tête de son armée qui s’était également déroulé dans une forêt, certes beaucoup plus dense et vaste, qui avait abrité des elfes noirs, ces étranges furies qui étaient à l’origine des sanctions de son Ordre qui pesaient encore sur lui. Et plus il s’approchait du cercle de monolithe et plus il comprenait pourquoi il n’avait pu anéantir ces elfines qui s’étaient battues avec une surprenante dignité là où il n’aurait attendu qu’hystérie et soif de sang. Contre toute attente, alors qu’elles étaient submergées par leur nombre, il leur avait, croyait-il, accordé sa clémence et du respect en échange de leurs soins pour sauver ses hommes que le poison de lames des furies avait ravagés. Aujourd’hui, il réalisait qu’il n’en était rien, il l’avait fait pour autre chose. Pendant ce court instant, le peuple humain et elfe noir s’étaient rapprochés l’un de l’autre dans une dimension commune qu’il considérait comme universelle, une idée pourtant impensable au sujet d’une race si cruelle, et qu’il devinait aussi dans ces hommes fraîchement débarqués sur ces terres qui étaient sacrées à leurs yeux. L’Ordre de Vuldone ne l’avait pas compris la première fois puisqu’il l’avait banni de son commandement et il le comprendrait encore moins cette fois-ci. Curieusement, alors qu’il prenait une nouvelle fois position derrière un arbre en faisant signe à son voisin de progresser à son tour, il ressentait à l’égard du peuple yhlak le même sentiment qu’avec ses mystérieuses furies, un mélange de respect et de compassion fraternelle pour ce qu’ils représentaient, quelque chose qui les rendait pareils à lui-même, pareils à l’ensemble des eldreds et qui l’empêchait de les condamner de la sorte. Déjà, son vis-à-vis sur la gauche lui l’invitait à progresser une nouvelle fois pour franchir les cinquante dernier mètres qui les séparaient tous deux des vestiges du Temple d’Okkor. Il le regardait sans bouger en se disant qu’il n’était définitivement pas comme lui. Il devait trouver à tout prix dans les derniers mètres qui lui restaient le moyen d’éviter ce carnage.
Malheureusement, des hurlements du côté plage l’arrachèrent à ses pensées. Deux silhouettes bleues s’enfuyaient déjà. Il chercha des yeux d’où venait la menace mais ne vit rien. Seulement, l’animation et les cris parmi les rangs yhlaks ne faisaient que gonfler. Déjà, les autres vuldoniens quittaient leur position. En quelques secondes, il se trouva seul face à son choix. Il pouvait se sacrifier pour prévenir ce peuple inconnu ou fuir à son tour. Lâchement, il se mit également à courir, le plus vite possible, pour essayer de rattraper son retard. Pourtant, il avait bien commencé par ouvrir la bouche pour leur dire la vérité, mais le son de sa propre voix lui aurait apparu effrayant. Il n’aurait été qu’un bruit signalant sa position. Au mieux des mots qui n’auraient été compris de personne car il connaissait trop le feu de l’action pour se rendre compte que parler à cet instant ne servait plus à rien pour ces hommes qui se sentaient agresser et surtout qu’on avait tant humilié.
Derrière lui courait maintenant un groupe d’yhlaks. Alors, il ne vit plus la forêt, ni ses branches qu’il fallait sauter ou éviter à cause de leur taille. Seul son instinct de guerrier le guidait. Il lui dicta de sauter par-dessus ces broussaille, puis de ne surtout pas prendre à droite mais à gauche, à cause de l’arbre mort qui jonchait le sol plus loin et surtout de l’épaisseur du sable qui freinerait sa course. Il voulut prévenir son voisin, dont il voyait la cadence faiblir, mais il était déjà trop tard. Contourner la zone aurait pris trop de temps pour lui. De plus en plus de voix résonnaient dans la forêt, provenant maintenant d’un peu partout. Vite, il se retourna. Un deuxième groupe l’avait pris en chausse avec son voisin. Côté plage, c’était pire, car leurs ennemis disposaient de flèches. Il accéléra sa course. De toute façon, tous ses compagnons convergeaient vers Gisère qu’on n’apercevait pas encore. Ce dernier les avait prévenus qu’ils pourraient entrer dans le cercle qu’ils avaient tracé au sol pour déclencher le rituel tant qu’il n’aurait pas retiré le bâton planté au centre.
L’Œil de Dieu avait déjà rattrapé son voisin. Les autres étaient à guère plus de dix mètres devant lui. Derrière, il devinait les yhlaks en train de gagner du terrain. Ses compagnons du côté plage avaient amené sur eux la menace des flèches. Il les entendait régulièrement sifflés sur sa gauche. Une trentaine de mètres restait à parcourir. On apercevait maintenant le magicien qui avait pris sa position dans le cercle, avec le bâton toujours planté en son milieu.
Un cri tout près de lui le fit se retourner. Un des prêtres était tombé par terre. Une flèche traversait sa cuisse. Il s’était pourtant redressé en grimaçant affreusement pour reprendre sa course en claudiquant. L’Œil de Dieu le savait condamner. Devait-il pour autant le sauver ? Cela aurait-il servi Vuldone pour autant ? A nouveau, il se sentit lâche en ne ralentissant pas sa course. Dorénavant, tous courraient en zigzagant et se servaient des arbres pour se protéger illusoirement des projectiles qui pleuvaient de plus en plus régulièrement autour d’eux. Encore des cris. Plus loin. Juste derrière. Il ne se retourna pas cette fois-ci. Plus près encore, des sifflements de flèches avec leur bruit d’impact tantôt sec et violent dans le bois, tantôt sourd dans le sol. Devant lui, Gisère s’agitait de plus en plus, comme s’il avait été pris de cours lui aussi par la rapidité des évènements. Sans doute même avait-il commencé le rituel. Une flèche se logea cette fois-ci dans la terre devant lui. L’homme devant lui tomba. Une pointe implacable traversait dorénavant sa poitrine. Bon Dieu, inutile de l’aider, se dit-il en voyant pourtant un prêtre se pencher sur lui. Son souffle se faisait court et sa cadence ralentissait. A quelques mètres de lui s’ouvrait la clairière qui accueillait le cercle. Gisère avait la main sur le bâton et les regardait de cet air suppliant de celui qui n’avait plus le choix. Un nouveau sifflement de flèche. Il n’eut pas le temps de déterminer sa direction qu’il ressentit une secousse dans l’épaule, puis cette douleur déchirante qui déclencha son râle. Tiens bon, se dit-il, plus que trente mètres.
Dans les yeux du magicien se lisait maintenant un immense effroi, avec sa main toujours cramponné au bâton qu’il hésitait à retirer. Sa voix commençait à psalmodier des mots que lui seul devait comprendre. Quelques projectiles prenaient aussi sa direction, mais un vent semblait les affaiblir et les détourner. Il observait la scène, pour l’heure impuissant.
Plus que dix mètres. La blessure ralentissait sa cadence. Il n’entendait plus seulement les voix des yhlaks mais leurs pas fougueux, tout au plus à une quinzaine de mètres derrière lui. Une nouvelle douleur lui transperça la jambe cette fois-ci. Un vuldonien était tombé mort à quelques mètres du cercle. Le souffle court et soudain douloureux, il donna toutes ses forces pour bondir dans le cercle en s’y affalant. Un autre prêtre tomba à terre pendant que la voix de Gisère, encore plus érayée et aiguë que d’habitude monta dans l’air, mais avec une puissance insoupçonnée. Son visage était transfiguré par la concentration. Quand il arracha du sol le bâton en poussant un grognement rauque, un seul vuldonien avait réussi à atteindre son objectif avec lui. Tout autour, les yhlaks se précipitaient sur eux en mettant toute leur rage.
Voici le texte de la séquence, qui me parait nettement meilleure (même si très certainement fort perfectible parce que je vous la livre quasi à chaud):
Installés sur les premières hauteurs de l’île pour observer tous les environs du débarquement, les vuldoniens pouvaient découvrir également une bonne moitié de l’île et les sept bateaux un peu plus au large qui attendaient paisiblement. Le paysage qui s’offrait à eux ne dégageait plus ces relents douloureux qui les avaient accueillis dans les parages du temple saccagé mais une douceur de vivre plus paisible que les premières lueurs de l’aube drapaient de ses couleurs pastel qui débordaient sur l’océan jusqu’à le rendre irréel. Seul l’incessant ressac des vagues qui tantôt s’échouaient sur la plage tantôt se fracassaient dans une incommensurable violence contre les façades rocheuses qui bordaient le flanc sud, mais qui n’étaient plus qu’un murmure lointain pour eux. Pour l’œil de Dieu, il était difficile d’y projeter la vision de désolation qui s’abattrait partout dans quelques heures. Sa nervosité se mesurait aisément à son louchement grossier et ridicule, comme s’il avait perdu le contrôle de son œil droit. Ses compagnons s’y étaient habitués et ne délivraient aucune des blagues habituelles. Au contraire, ils le fuyaient du regard pour ne pas sentir cette même angoisse monter en eux.
En fait, il était assez simple de découvrir ce qui attendrait yhlaks dès que les eldreds auraient quitté l’île, en espérant que les enfants les accompagnassent également. En effet, les yhlaks s’étaient principalement étalés de la plage du débarquement au temple, et plusieurs groupes avaient passé la nuit au milieu des débris du cercle de monolithes rouges. Pour l’heure, l’essentiel dormait encore sur la plage, autour des cendres des feux qui avaient été érigés pour fêter leur retour en Lisonge.
D’abord, il y eut les premiers mouvements sur la plage, visiblement, des hommes d’équipage eldreds. Ils profitaient du sommeil de leurs ennemis pour faire un état des lieux. Quelques marins cherchèrent les enfants endormis et les premiers canots commencèrent à partir. D’ici quelques heures, il ne resterait plus que les yhlaks sur l’île. Enfin, les voiles des navires furent hissés et on vit leurs silhouettes voguer vers le large.
Les vuldoniens n’avaient pas attendu ce moment pour descendre de leur promontoire et regagner leur position près du cercle qu’avait choisi le magicien pour lancer son rituel. Pendant ce temps, la plupart des yhlaks s’étaient à leur tour réveillé et commençaient à s’organiser pour cette nouvelle vie qu’il fallait rebâtir sur ces terres encore quasi inconnues pour eux. Des groupes furent constitués pour construire des maisons, d’autres pour chasser ou pour travailler la terre pour nourrir tout leur peuple qui bientôt serait réuni et enfin un dernier pour définir le nouveau projet de temple. Les siècles passés dans la glace et les nombreux morts les privaient de bien des compétences en matière de construction et la tache paraissait insurmontable sur le plan technique pour répondre au rêve que tous s’en faisaient.
Cette soudaine énergie du peuple yhlak prit de cours les vuldoniens car elle allait le disperser sur toute l’île. Ils décidèrent de se focaliser sur ceux qui se tiendraient sur la plage et dans le giron du monolithe pour les en éloigner en attirant sur eux l’attention. Sans trop savoir pourquoi, l’Œil de Dieu se désigna volontaire pour le groupe qui restait au tour du monolithe. Pour les provoquer, les vuldoniens comptaient sur l’arrogance de leur tenu au milieu de cette nature, avec son bleu cobalt et sa bande centrale cyan, du bleu comme la couleur de Vuldon. Une couleur qui s’opposait à celle du rouge d’Okkor et qu’ils s’apprêtaient à faire régner sur l’île en exterminant les derniers descendants des yhlaks, après avoir saccagé il y a si longtemps leur sanctuaire. Les religieux progressaient d’arbres en arbres de manière coordonnée pour pouvoir approcher suffisamment de leurs cibles et dissimuler du mieux qu’ils pouvaient cette couleur incongrue dans la nature de l’île où dominaient les bruns et les verts de toute sorte, avec parfois des bandes blanches de sable sur le sol.
L’Œil de Dieu, en tant qu’ancien capitaine de troupes, avait davantage l’habitude du terrain. Il progressait avec plus d’aisance et de méthode. Parfois, il distribuait des consignes par geste que ses compagnons peinaient à comprendre. A chaque halte, il se rappelait de son dernier combat à la tête de son armée qui s’était également déroulé dans une forêt, certes beaucoup plus dense et vaste, qui avait abrité des elfes noirs, ces étranges furies qui étaient à l’origine des sanctions de son Ordre qui pesaient encore sur lui. Et plus il s’approchait du cercle de monolithe et plus il comprenait pourquoi il n’avait pu anéantir ces elfines qui s’étaient battues avec une surprenante dignité là où il n’aurait attendu qu’hystérie et soif de sang. Contre toute attente, alors qu’elles étaient submergées par leur nombre, il leur avait, croyait-il, accordé sa clémence et du respect en échange de leurs soins pour sauver ses hommes que le poison de lames des furies avait ravagés. Aujourd’hui, il réalisait qu’il n’en était rien, il l’avait fait pour autre chose. Pendant ce court instant, le peuple humain et elfe noir s’étaient rapprochés l’un de l’autre dans une dimension commune qu’il considérait comme universelle, une idée pourtant impensable au sujet d’une race si cruelle, et qu’il devinait aussi dans ces hommes fraîchement débarqués sur ces terres qui étaient sacrées à leurs yeux. L’Ordre de Vuldone ne l’avait pas compris la première fois puisqu’il l’avait banni de son commandement et il le comprendrait encore moins cette fois-ci. Curieusement, alors qu’il prenait une nouvelle fois position derrière un arbre en faisant signe à son voisin de progresser à son tour, il ressentait à l’égard du peuple yhlak le même sentiment qu’avec ses mystérieuses furies, un mélange de respect et de compassion fraternelle pour ce qu’ils représentaient, quelque chose qui les rendait pareils à lui-même, pareils à l’ensemble des eldreds et qui l’empêchait de les condamner de la sorte. Déjà, son vis-à-vis sur la gauche lui l’invitait à progresser une nouvelle fois pour franchir les cinquante dernier mètres qui les séparaient tous deux des vestiges du Temple d’Okkor. Il le regardait sans bouger en se disant qu’il n’était définitivement pas comme lui. Il devait trouver à tout prix dans les derniers mètres qui lui restaient le moyen d’éviter ce carnage.
Malheureusement, des hurlements du côté plage l’arrachèrent à ses pensées. Deux silhouettes bleues s’enfuyaient déjà. Il chercha des yeux d’où venait la menace mais ne vit rien. Seulement, l’animation et les cris parmi les rangs yhlaks ne faisaient que gonfler. Déjà, les autres vuldoniens quittaient leur position. En quelques secondes, il se trouva seul face à son choix. Il pouvait se sacrifier pour prévenir ce peuple inconnu ou fuir à son tour. Lâchement, il se mit également à courir, le plus vite possible, pour essayer de rattraper son retard. Pourtant, il avait bien commencé par ouvrir la bouche pour leur dire la vérité, mais le son de sa propre voix lui aurait apparu effrayant. Il n’aurait été qu’un bruit signalant sa position. Au mieux des mots qui n’auraient été compris de personne car il connaissait trop le feu de l’action pour se rendre compte que parler à cet instant ne servait plus à rien pour ces hommes qui se sentaient agresser et surtout qu’on avait tant humilié.
Derrière lui courait maintenant un groupe d’yhlaks. Alors, il ne vit plus la forêt, ni ses branches qu’il fallait sauter ou éviter à cause de leur taille. Seul son instinct de guerrier le guidait. Il lui dicta de sauter par-dessus ces broussaille, puis de ne surtout pas prendre à droite mais à gauche, à cause de l’arbre mort qui jonchait le sol plus loin et surtout de l’épaisseur du sable qui freinerait sa course. Il voulut prévenir son voisin, dont il voyait la cadence faiblir, mais il était déjà trop tard. Contourner la zone aurait pris trop de temps pour lui. De plus en plus de voix résonnaient dans la forêt, provenant maintenant d’un peu partout. Vite, il se retourna. Un deuxième groupe l’avait pris en chausse avec son voisin. Côté plage, c’était pire, car leurs ennemis disposaient de flèches. Il accéléra sa course. De toute façon, tous ses compagnons convergeaient vers Gisère qu’on n’apercevait pas encore. Ce dernier les avait prévenus qu’ils pourraient entrer dans le cercle qu’ils avaient tracé au sol pour déclencher le rituel tant qu’il n’aurait pas retiré le bâton planté au centre.
L’Œil de Dieu avait déjà rattrapé son voisin. Les autres étaient à guère plus de dix mètres devant lui. Derrière, il devinait les yhlaks en train de gagner du terrain. Ses compagnons du côté plage avaient amené sur eux la menace des flèches. Il les entendait régulièrement sifflés sur sa gauche. Une trentaine de mètres restait à parcourir. On apercevait maintenant le magicien qui avait pris sa position dans le cercle, avec le bâton toujours planté en son milieu.
Un cri tout près de lui le fit se retourner. Un des prêtres était tombé par terre. Une flèche traversait sa cuisse. Il s’était pourtant redressé en grimaçant affreusement pour reprendre sa course en claudiquant. L’Œil de Dieu le savait condamner. Devait-il pour autant le sauver ? Cela aurait-il servi Vuldone pour autant ? A nouveau, il se sentit lâche en ne ralentissant pas sa course. Dorénavant, tous courraient en zigzagant et se servaient des arbres pour se protéger illusoirement des projectiles qui pleuvaient de plus en plus régulièrement autour d’eux. Encore des cris. Plus loin. Juste derrière. Il ne se retourna pas cette fois-ci. Plus près encore, des sifflements de flèches avec leur bruit d’impact tantôt sec et violent dans le bois, tantôt sourd dans le sol. Devant lui, Gisère s’agitait de plus en plus, comme s’il avait été pris de cours lui aussi par la rapidité des évènements. Sans doute même avait-il commencé le rituel. Une flèche se logea cette fois-ci dans la terre devant lui. L’homme devant lui tomba. Une pointe implacable traversait dorénavant sa poitrine. Bon Dieu, inutile de l’aider, se dit-il en voyant pourtant un prêtre se pencher sur lui. Son souffle se faisait court et sa cadence ralentissait. A quelques mètres de lui s’ouvrait la clairière qui accueillait le cercle. Gisère avait la main sur le bâton et les regardait de cet air suppliant de celui qui n’avait plus le choix. Un nouveau sifflement de flèche. Il n’eut pas le temps de déterminer sa direction qu’il ressentit une secousse dans l’épaule, puis cette douleur déchirante qui déclencha son râle. Tiens bon, se dit-il, plus que trente mètres.
Dans les yeux du magicien se lisait maintenant un immense effroi, avec sa main toujours cramponné au bâton qu’il hésitait à retirer. Sa voix commençait à psalmodier des mots que lui seul devait comprendre. Quelques projectiles prenaient aussi sa direction, mais un vent semblait les affaiblir et les détourner. Il observait la scène, pour l’heure impuissant.
Plus que dix mètres. La blessure ralentissait sa cadence. Il n’entendait plus seulement les voix des yhlaks mais leurs pas fougueux, tout au plus à une quinzaine de mètres derrière lui. Une nouvelle douleur lui transperça la jambe cette fois-ci. Un vuldonien était tombé mort à quelques mètres du cercle. Le souffle court et soudain douloureux, il donna toutes ses forces pour bondir dans le cercle en s’y affalant. Un autre prêtre tomba à terre pendant que la voix de Gisère, encore plus érayée et aiguë que d’habitude monta dans l’air, mais avec une puissance insoupçonnée. Son visage était transfiguré par la concentration. Quand il arracha du sol le bâton en poussant un grognement rauque, un seul vuldonien avait réussi à atteindre son objectif avec lui. Tout autour, les yhlaks se précipitaient sur eux en mettant toute leur rage.
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