Chant des Pierres-Chap 8- Séquence 4/7
- Zarathoustra
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1- Le plan du Chapitre 8 :
Séquence 1/7 : cf autre topic. La prise de Valdec par les guerriers yhlaks (dont Reyv'avih fait partie)
Séquence 2/7 : Les premiers instants dans le camp avec les femmes et les blessés. Lonstroek repense à Hylda et Vyréhel le devine.
Séquence 3/7 : Le voayage en bâteau et le débarquement. Reyv’avih s’interroge sur ce qui l’attend quand il devra affronter le monolithe rouge de la Lisonge.
Séquence 4/7 : La première nuit parmi les blessés- ben voilà, je l’ai pas du tout écrite, je l’ai sauté pour me consacrer à la suite. Donc en clair, la séquence est complètement vierge!
En fait il s’agit de la première nuit après que les yhlaks se soient réunifiés et où les femmes ont pris la charge des blessés (cf résumé dans Chap 8-séquence 1/7). Il s’agit donc à la fois d’une scène d’angoisse car leurs hommes sont partis à nouveau affronter les yhlaks et aussi car ils apprennent l’attitude de la ville qui ne veut pas lutter mais au contraire se débarrasser au plus vite d’eux et que tout ceci est éminemment louche. En même temps, il s’agit également de retrouvaille et d’espoir car leur rêve n’a jamais été aussi proche de se réaliser.
Je veux donc écrire sur ce peuple avec une vision communautaire en quelque sorte et également le faire à travers ce que vivent et ressentent Reyv’avih et Lonstroek.
2- La Problématique du Chapitre
Le problème, c’est que cela fait plusieurs mois et que je ne la sens toujours pas. Si j’arrive à l’écrire, alors le chapitre 8 sera terminé. Bon, tout n’est pas publiable en l’état, j’ai encore pas mal de passages à reprendre (mais moins que la séquence 1/7 que je vous ai soumis). Et si je la termine, il me restera plus sur le chapitre 9 que la séquence « action » avec l'Œil de Dieu que je vous ai également soumise et les 2 dernières pages finales de mon histoires (en soi, ce serait 2 séquences)
D’habitude, j’aime laisser ce type de scène un peu vierge dans mes scénarii parce qu’elle me laisse libre de faire évoluer mes personnages et elle ne me pose pas de vraies difficultés car elles peuvent assez vite prendre une tournure intimiste. Je dois raconter quelque chose mais je ne sais pas quoi et l'inspiration vient généralement dès le moment où je commence à confronter mes personnages.
Principalement, je bloque aussi parce que je dois donner vie à ce que j’appelle un « bloc de réalité ». J’ai vraiment du mal avec ça. Je l’ai déjà évoqué pour le chapitre 6, mais vraiment j’ai l’impression que la réalité m’échappe et que les seules choses qu’envisage d’écrire pour lui donner vie ne sont que des scènes clichés que je vais enfiler comme des perles. Quelque part, je dirais que ça fait partie du cahier des charges implicites, mais je veux qu’il y ait aussi un part d’inattendu, et d’habitude, je l’introduis avec mes personnages…
Voilà ce que je vois pour mes deux personnages. Lonstroek est partagé entre la satisfaction d’avoir eu raison pour le mantra et de s’être ainsi rapprocher de son épouse, mais justement, en se rapprochant ainsi d’elle, il renforce son sentiment de culpabilité en tant que meurtrier et de trahison en ayant cédé trop vite aux avances de Vyréhel, un peu par faiblesse tant physique que psychologique. Tout ceci fait qu’il se sent de plus en plus détaché par son rôle de chef et qu’il se considère indigne.
En parallèle, Vyréhel doit prendre une nouvelle dimension. En redonnant une place aux femmes plus prépondérante dans leur société, Lonstroek l’a indirectement mis en avant. Et malgré elle, de par son tempérament volontaire et actif (je vois ce personnage effectivement comme actif là où les autres sont finalement « passifs »), elle doit contribuer à enrichir le rêve de ce peuple lorsqu’il se retrouvera sur l’île. C’est le personnage qui doit ouvrir les enjeux de l’histoire sur autre chose. L’un des points qui reste en suspens a son sujet sera bien entendu l’inexorable confrontation à venir avec Reyv’avih et que j’aimerai que le lecteur commence lui aussi à envisager.
Donc ce chapitre doit me permettre d’amorcer cette dynamique des personnages, avec un qui décline en quelque sorte, et l’autre qui s’éveille et comment le destin des yhlaks pourra réussir à concilier les aspirations de ces trois personnages, comme s’il fallait résoudre un problème à trois entrées pour qu’il réalise pleinement son rêve sur la Lisonge.
D’habitude, cela fait partie de ce que j’appelle les temps faibles d’une histoire que j’aime travailler en temps fort. Mais voilà, je n’ai aucune étincelle pour donner vie à une véritable scène qui parviennent à concilier tous mes enjeux.
Donc ici, je dois réussir à :
1- Réussir à créer la vie d’une communauté réunie dans ce destin commun
2- Créer une tension narrative quant à l’issu de ce qui va se produire sur la Lisonge avec le magicien qui attends les soldats sur l’île
3- Basculer également dans l’intime avec une scène entre mes deux personnages.
Si je réussis à concilier ces 3 points, je considère que mon récit est quasiment terminé, parce que ce que je sème ici servira mes deux dernières séquences finales qu’il me reste à écrire et j'aurais (enfin!) réussi à terminer mon histoire!!!!
Donc toute idée de votre part me permettra de provoquer une étincelle ou pour donner vie à cette nuit avec les blessés (notamment à traver une approche descriptive "dynamique en quelque sorte") et comment intégrer les personnages et leurs enjeux (si possible en "deux en un" comme Iggy a réussi à le faire avec son texte).
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- Zarathoustra
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Donc je vois une premier paragraphe plus général, en une vue d'ensemble. C'est ici où je sens moins les choses.
Ensuite, je recentre sur mes 2 personnages. Ils se baladent dans le camp. Au gré des rencontres, ils sentent qu'ils provoquent une forme de jalousie à pouvoir encore être ensembles là où tant de leurs semblables sont seuls.
Je me dis qu'il faudrait peut-être fusionnr les deux paragraphes en un. Où tout du moins que j'arrive à traduire la vue d'ensemble à travers le regard du couple.
Là où j'aurai besoin de vous, ce serait sur des situations, des anecdotes sur cette communauté, sur ce que pourrait faire des personnes dans de telles circonstances (cf la problématique du bloc de réalité sur lequel je me heurte). Le but serait aussi au fil de ses rencontres de faire émerger le rêve de ce peuple sur l'île et tout particulièrement de ces femmes. Et si possible que se dessine une place différente pour Vyréhel (c'est à mon sens le point le plus délicat en si peu de mots). Le risque ici est de dire les choses mais sans que le lecteur ne puisse en être imprégné et en saisir toute la portée, car j'ai remarqué qu'il faut parfois du temps pour faire naître une impression, un sentiment ou une émotion... L'idée ou l'enjeu ici n'est pas de les dire mais de les faire partager.
Ensuite, le groupe éprouve petit à petit le besoin de se retrouver seul, de s'enfermer dans un cocon, parce que dans ce grand rêve du peule, il y a aussi la recherche du bonheur et de le vivre avec une âme sœur. Avec sur la fin, une fêlure chez Lonstroek qui culpabilise par rapport à sa défunte épouse et se sent imposteur. Vyréhel le devine à nouveau, se tait et se demande ce qu'elle peut faire pour l'aider à devenir ce guide tel que tous le voient dorénavant ou conquérir davantage son coeur.
Phrase finale: l'angoisse que leurs soldats se trouvent enfermer dans un piège et qu'aucun d'eux ne reviennent face à au grand espoir de vivre enfin leur grand rêve à bâtir sur une terre à eux.
Cela vous parait-il plus concret? En tant que le lecteur, qu'attendriez-vous si vous deviez lire cette scène?
Il est possible que je me lance dans son écriture ce wek-end donc si vous voyez des choses à me suggérer...
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Ma vision de la conception d'un plan a toujours été itérative:
1) quel sont les objectifs que je veux atteindre
exemple: la réalisation d'un adulte qu'il lui reste encore beaucoup de chemin à faire lorsqu'il se réincarne dans la peau d'un enfant à l'école.
2) suite d'étapes pour arriver à ce ou ces objectifs
exemple: 1) homme meurt et se retrouve en lui-même gosse dans sa salle de classe de l'époque avec son enseignant de l'époque 2) joie d'être un gosse avec les connaissances d'un adulte 3) introduction du problème 4) mauvaise réaction et réalisation
3) suppression de toutes les étapes qui ont l'air lourdes, ennuyeuses ou ne pas apporter de valeur ajoutée suffisante
exemple: étape 1 trop contrastée, manque d'enjeu et de subtilité, pourquoi sa classe, pourquoi lui-même, trop vague. Étape 2 inutile. Étape 3 trop peu claire.
4) souvent recommencer à 0 parce que tant d'étapes ont été supprimées que le texte n'a plus de raison d'être...
Exemple: 1) Adulte s'endort et se réveille en gosse (plus simple). 2) Problème 1: quel niveau de maîtrise montrer? Implications trop nombreuses, on s'éloigne du thème de l'histoire... est-ce vraiment la meilleure manière d'atteindre l'objectif?...
En te lisant en revanche, on dirait que tu te forces à suivre une structure imposée sans forcément envisager l'option de prendre du recul et tout remettre en question (probablement dû à l'investissement en temps déjà effectué sur le projet et le coût d'une remise en question).
Je réponds complètement à côté de ce que tu attendais, mais je ne peux pas m'empêcher de trouver ton approche étrange dans son apparente rigidité.
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- Zarathoustra
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Je ne vois pas où tu vois de la rigidité parce qu'au contraire cette séquence est entièrement libre. Aucune contrainte. Elle s'insère effectivement dans un ensemble mais elle me permet d'écrire tout ce que j'ai envie. Elle est entièrement à créer. C'est à partir de telle vide que j'aime laisser vivre mes personnages. Par habitude, j'ai souvent trouvé mes meilleures idées dans de telles moments. Et il m'est même arrivé fréquemment de complètement chambouler mes plans pour que de telles idées aient du sens. Ici, je ne vais pas pouvoir le faire parce que l'avant et l'après ont déjà été écrit alors que tout le Chant des Pierres avait été écrit jusqu'à présent chapitre par chapitre.Je réponds complètement à côté de ce que tu attendais, mais je ne peux pas m'empêcher de trouver ton approche étrange dans son apparente rigidité.
Je sais que je peux me passer de cette séquence. Comme qui dirait, ce n'est pas le drame. Pourtant, en termes d'équilibre, j'ai besoin de créer une séquence où le groupe d'yhlaks restés à l'arrière existe en tant que tel: d'abord, il concentre deux des personnages principaux; ensuite, il est aussi important pour l'histoire que le groupe de guerriers qui avance; enfin, il doit être aussi l'occasion de montrer où en sont les deux autres personnages si je veux être cohérent avec la suite et fin.
Bref, il est possible que les autres ne fonctionnent pas ainsi, mais je dirai que lorsque tu écris un récit, on gère une histoire mais aussi des notions subtiles d'équilibre. Cette scène est importante à mes yeux pour des questions d'équilibre.
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On dirait que lorsque tu ne sens pas quelque chose, tu te forces sans remettre la chose en question. C'est encore plus sensible là:Le problème, c’est que cela fait plusieurs mois et que je ne la sens toujours pas. Si j’arrive à l’écrire, alors le chapitre 8 sera terminé.
mais vraiment j’ai l’impression que la réalité m’échappe et que les seules choses qu’envisage d’écrire pour lui donner vie ne sont que des scènes clichés que je vais enfiler comme des perles.
Pourquoi ne pas remettre entièrement la scène que tu veux écrire en cause? L'aborder avec un autre personnage, dans un autre cadre, avec un autre thème? Bien sûr il n'est pas possible, vu l'avancement du texte, de soudainement changer complètement de style et s'offrir une diatribe descriptive sur une fleur qui pousse sur un mur, mais au bout d'un moment, il doit exister des alternatives, quitte à devoir ré-écrire des bouts de passages ailleurs.
Tiens, par exemple:
1) Le héros cherche sa femme en rêvant de manière optimiste au futur de son peuple. Il se perd et se retrouve au milieu des blessés.
2) Il s'occupe d'un blessé en écoutant son histoire.
3) Sa femme arrive, le prend par le bras et le force à la suivre pour "aller voir quelque chose". elle l'emmène loin du camp pour voir les étoiles et lui dit qu'elle a vu une étoile filante, et ne se rend qu'à ce moment compte qu'il lui est impossible de lui montrer ce qu'elle a vu puisque ça a déjà disparu (oui, ça ne correspond pas à la personnalité de tes personnages. Pas ma faute s'ils sont souvent aussi austères - mais ça fait une bonne analogie avec une vision de bonheur que l'on ne parvient pas à partager)
4) Le héros la console. Ils s'embrassent sans s'apercevoir qu'une autre étoile filante passe à ce moment (ou pas...).
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- Zarathoustra
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On dirait que lorsque tu ne sens pas quelque chose, tu te forces sans remettre la chose en question.
En fait, j'aime bien me lancer des défis, forcer ma nature. Le paradoxe ici, c'est que ce n'était pas un défi mais plus un registre que j'affectionne. J'aime bien écrire des scènes sans réels enjeux narratifs parce que c'st ici que je sens le plus fort vivre mes personnages. Et souvent, ce sont des scènes qui ont pris une toute autre dimension qui m'a parfois amené justement à envisager mes récits entièrement différemment. D'ailleurs, le Chant des Pierres en est, pour ainsi dire, la totale manifestation. Au départ, ce texte n'était pas plus long que mon portrait du Devin. C'est à force de me laisser emporter par mes personnages que j'ai bâti toute cette histoire.
Bon, il est vrai que mon projet initial, avant d'en faire un portrait, était d'en faire une sous-histoire de mon projet du Rêve d'Ether. La trame que j'avais envisagée et le dénouement n'ont plus rien à voir avec celle que j'ai au bout du compte écrit.
L'une des difficultés que j'ai rencontré a aussi été lié au fait que j'ai laissé ce texte en jachère pendant 5 ans. J'ai changé ma façon d'écrir, j'ai oublie des moteurs de l'action et j'ai totalement perdu mon contact avec les personnages. Ca a été difficile de me replonger dedans et de retrouver mes repères. En reprenant le Rêve d'Ether entre temps, j'avais élaboré la fin que je vous propose, mais je n'avais pas envie de l'écrire, j'étais plus inspiré par les autres intrigues du Rêve. Puis, quand mon envie de poursuivre le Rêve s'est éteinte, je me suis dit que je devais au moins terminer cette histoire qui forme un bloc un peu à part et périphérique, tout en étant une pierre importante de l'édifice. L'idée était aussi d'essayer de me remotiver pour finir Ether...
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