Un petit lapin tout mignon...

Entre le dark et le light fantasy, tout va pour le mieux dans le monde des animaux...

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Un petit lapin tout mignon,
Aux moustaches frétillantes,
De son humeur insouciante
Se promenait dans un vallon.

Une souris par petits bonds
S’approcha et rassurante,
De sa jeune voix lui chante
Les paroles d’une question :

« Lapin, lapin mignon, puis-je rester auprès de toi ?
Je suis bon compagnon et je ne mange presque pas. »

« Viens avec moi ! » lapin répond,
Et tous deux de bonne entente
Gravissent toutes les pentes
Jusqu’à la pointe d’un haut mont.

Là les attend un long serpent,
Couvert d’écailles brillantes,
Sinueux dans ses attentes,
Qui siffle en les interpellant :

« Lapin, lapin mignon, et toi souris de bel état,
Ensemble tous allons, vous ne le regretterez pas. »

« Viens avec nous ! » lapin répond,
Et la souris est souriante,
Donc tous vont les heurs suivantes
Du même pas de l’unisson.

Cependant apparait un lion,
Fier qui d’une voix hurlante
Hèle la troupe ambulante
Puis se fait doux comme un chaton :

« Lapin, souris, serpent, voudrez-vous parmi vous d’un roi ?
Je sais faire attention, vous ne craindrez rien avec moi. »

« Viens avec nous ! » lapin répond,
Les autres ont tête acquiesçante,
Les voix se font caressantes,
Enfin tous ensemble s’en vont.

Mais voilà qu’un ours brun et rond
S’avance les mains pendantes,
Prend pour la troupe arrivante
La candeur d’un énorme ourson :

« Lapin, lapin mignon, et vous tous qui le suivez là,
Voudrez-vous de mes dons ? Vous aurez de meilleurs repas. »

« Viens avec nous ! » lapin répond,
Alors la troupe partante
Grandie va errante
Par delà les gouffres profonds.

Ils y rencontrent un grand dragon
A la gueule incandescente
Qui de ses trésors les tente,
Susurrant d’agréables tons :

« Lapin, lapin mignon, habitants des plaines et des bois,
Ma participation de trop ne serait-elle pas ? »

« Viens avec nous ! » lapin répond,
Les voix se font suppliantes,
Pour inviter l’âme ardente,
Si bien qu’à six ils s’en iront.

Puis vient un zombi lycaon
Lycanthrope à corps d’amiante
Et sorcier cape battante
Qui se tient à disposition :

« Lapin, lapin mignon, je ne suis pas un mauvais choix.
Rien que l’admiration pour moi ne vaudrait-elle pas ? »

« Viens avec nous ! » lapin répond,
De même pour la mutante,
Les démones flamboyantes
Et le blaireau chaotique à carapace épineuse cracheur d’acide à cornes longues ailé bicéphale corps de pierre et queue fourchue empoisonnée porteuse de glyphes magiques et pattes tonnerre à réaction.

Enfin se cache à l’horizon
La silhouette tremblante
D’un renard, âme innocente,
Dont le soupir se fait profond.

« Lapin, lapin mignon »

« Va et crève ! » lapin répond,
« Meurs ! » lance le serpent
Et tous les cris s’y ajoutant,
Le renard s’enfuit pour de bon.

Si bien qu’à cinq ils s’en iront.

Cinq plus le lapin... Je dirais six

Un blaireau chaotique... J'hésite entre l'incrédulité et l'incompréhension. Ceci dit, plus je tente de trouver quelque chose de sérieux, et moins j'y arrive!

C'était agréable comme apéritif. Feurnard, je me le demande à chacun de tes textes sans vouloir vraiment une réponse, est-ce que tu écris là ton autobiographie parcellaire?

EDIT : Au fait, merci pour ta réponse.

Cinq plus le lapin... Je dirais six

Corrigé, mais il faut dire qu'à ce moment-là j'étais plié de rire sur mon clavier. Ou alors le serpent a enfin bouffé la souris, 'des fois que la raison aurait retrouvé ses droits.

Un blaireau chaotique... J'hésite entre l'incrédulité et l'incompréhension.

Le dragon a passé ?! Le zombi lycaon aussi ?!? J'y crois pas
Mais déjà avec "la souris est souriante" je me tordais de rire ! Une souris qui accepte un serpent sur excuse qu'il est dans sa nature de sourire, c'est totalement absurde ! Et je ne parle même pas du lion qui se fait chaton. Il n'y a pas jusqu'à "lapin TOUT mignon" qui ne soit pas humoristique.

Maintenant je ne le nie pas, même quand je plaisante je suis sérieux, il y a donc une morale derrière (notamment que le lapin a carrément fumé la plaine pour être aussi [censuré]).
Ladite morale est complètement effacée derrière le délire, notamment parce que le renard n'a jamais pu parler jusqu'au bout. C'est d'ailleurs l'autre message du lapin : il ne veut pas de morale.

C'était agréable comme apéritif.

Il s'agissait au début juste d'un exercice de versification pour améliorer mon rythme en prose, principalement à cause des remarques sur Métal contre Métal.
Seulement je riais tellement que je me suis senti obligé de le partager.

Feurnard, je me le demande à chacun de tes textes sans vouloir vraiment une réponse, est-ce que tu écris là ton autobiographie parcellaire?

Je ne te donnerai donc pas vraiment une réponse. Mes récits sont effectivement parcellaires, comme la chute brisée d'un millier d'éclats de cristal, quant à être biographiques je le voudrais bien, autobiographiques je ne le voudrais pas. Ai-je assez pas vraiment répondu ?

Le dragon a passé ?! Le zombi lycaon aussi ?!?

Ah oui, à propos du lycaon, je ne vois vraiment pas ce qu'il vient faire ici (le blaireau est super logique par rapport à ça).
C'est le seul élément sur lequel j'ai accroché dans ton texte. Mais je l'avais oublié à la fin Heureusement que tu me le rappelles parce que je n'ai vraiment pas aimé ce lycaon.

C'est d'ailleurs l'autre message du lapin : il ne veut pas de morale.

C'est pas parce que personne n'en veut que tu te privais d'en donner jusque là

je me suis senti obligé de le partager.

Oui, tu as bien fait, merci

Ai-je assez pas vraiment répondu ?

C'est très bien oui. Loin de moi l'idée de m'inquiéter, mais ce pauvre renard en voit de toutes les couleurs, alors tant mieux.

Note : tu n'as pas l'air vraiment névrosé mais tu pourrais très bien l'être quand même! Et c'est le cas de tout le monde! (déjà de tous les écrivains...) Arg je n'y connais rien c'est grave d'être psychotique?... Krycek est peut-être un tueur animé de pulsions guerrières... Imperator est peut-être (sûrement) obsédé par la domination du monde... (et ne parlons pas de Kundïn) On ne peut pas se sortir de tels doutes! Je veux savoiiiiiir...
Le net, on ne sait jamais rien, quelle plaie!

Ah oui, à propos du lycaon, je ne vois vraiment pas ce qu'il vient faire ici

En fait je voulais un zombi loup-garou, donc lycanthrope mais il ne rimait pas en [õ], du coup j'ai pris le nom le plus proche. Ca a l'avantage d'être tout aussi aberrant qu'ornythorinque et donc parfaitement adapté. La reprise en "lycanthrope" évite de s'arrêter dessus.

Je tiens à mon zombi lycaon, si si.

C'est pas parce que personne n'en veut que tu te privais d'en donner jusque là

Et je ne m'en prive toujours pas.

tu n'as pas l'air vraiment névrosé mais tu pourrais très bien l'être quand même! [...] c'est grave d'être psychotique?

Mon admiration pour le renard est à mes yeux un caprice d'enfant, immotivé et innocent, que je me suis réapproprié en écriture. Sans être psychologue je crois pouvoir me diagnostiquer dans les limites de la normalité, à peu près sain.

Après je suis écrivant et je me pose des questions d'écrivant, comme savoir si le "Naïa pleurait" peut être interprété comme une réaction pro- ou paraleptique consécutive à la dégradation annoncée, comme le voudrait la continuité narrative inhérente au genre romanesque.
Et pas "est-ce que ce gars-là milite pour la liberté des femmes".