Ebauche : j'ai pas de titre, "hérisson" peut être
- Ninouska
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il y a 17 ans 3 mois #13435
par Ninouska
Ebauche : j'ai pas de titre, "hérisson" peut être a été créé par Ninouska
Alors je suis de passage, j'ai fait plusieurs textes pendant les vacances, mais bon là je repars, je vous en présente un. Dite moi ce que vous en pensé. Alors à part qu'il doit y avoir des fautes, c'est sur le monde de Boris Vian. Donc un peu fantastique, voir sordide et macabre, si ça vous est inconnu. C'est une histoire qui m'est arrivée mais qui est vu par d’autres yeux et qui est dans un autre monde. A mon retour je m'impliquerai réellement des MAJ et tout mais bon là ça le fait pas trop. Bref voilà :
Dans un jardin alpin, un tas de bois sans vie reposait en paix, bouche ouverte, dos à un muret. Un sourire nouait son expression car il savait qu’en son antre une famille de hérissons avait pris habitation. Pourtant, depuis quelques jours, celle-ci était troublée par la disparition du patriarche. Une fâcheuse affaire que celle-ci. Il semblerait que lors de sa chasse nocturne, il rencontra une bête lumineuse et plus grosse que lui. Elle le happa certainement. La mère hérisson s’était faite une raison et devait aller se nourrir en laissant seul son petit.
_ Et tu te tiendras bien sage, lui rappela-t-elle.
_Oui m’man, soupira le bambin.
_ Tsii tsii tsii, je ne t’ai pas vu te nettoyer les piquants, petit monstre, continua-t-elle avec de gros yeux et celui-ci de renchérir en faisant rouler les siens.
_ Mais les nettoinsectes l’ont fait pendant que j’dormais.
_ Oui, c’est ça : une toilette de chat !
Sur ces derniers mots inquisiteurs de la mère, le petiot se renfrogna et se mit en boule. C’était presque une insulte. La dame de pic donna un bisou de nez à son salopiot et prit le chemin du jardin. Elle était inquiète et espérait toujours le retour de son mari. De ses petites pattes trépignantes, elle traçait sa route entre les herbes à clochettes et les fleurs à cœur battant. Ces dernières s’étaient ouvertes à la tombée de la nuit et, cerclée de pétales veinulées, leur cœur battait à l’unisson avec celui de la hérisson et projetait des spores par un orifice centrale. Ceux-ci voletaient et venaient saupoudrer leur environnement. Seulement à ce moment là, ils déployaient leur bras, dégourdissaient leur jambe et se rejoignaient par couple pour une danse au rythme des herbes à clochette. La dame hérisson évoluait dans ce spectacle aussi féerique et merveilleux que dangereux et mortel. Elle cherchait une limace bleue, celles qui font voler, bien grasse et, justement, l’une d’elle était sur le chemin de goudron, assez mal en point.
Se léchant les babines, l’imprudente passa le grillage et vint renifler sa proie. Comme tout reniflement de hérisson, c’était fort bruyant et une fenêtre s’ouvrit de l’autre côté de la chaussée. Un faisceau lumineux et aveuglant se braqua sur elle. Elle sentit des pas secouer le sol et trois paires de chaussure l’entourer.
_ Il va se faire écraser !
_ C’est sûr. Tiens, prend mon chiffon à vaisselle et met le dans le jardin. J’ai peur qu’il me pique.
Après un soupir, l’une des masses se baissa et attrapa la bête en la faisant rouler dans le tissu humide. Elle ne comprit pas ce qu’il lui arrivait. Sur le dos, ses repères étaient bouleversés. Elle fut déposée dans de la végétation inconnue. L’odeur de l’humain était trop forte et persistante pour ne pas tromper ses sens. Elle appela son petit monstre inutilement. Voyant le jour arriver et les arbres frémir de peur, sentant les bûcherons arriver, la dame chercha un abri sûr.
Un jour passa sans évolution, mais plus loin de là, le petit monstre commençait à avoir faim et il sentait l’habitat se rétrécir. Le petit être s’extirpa de celui-ci avant qu’il ne le coince. Il avait très très faim. Il suivit son odorat et poursuivit ainsi sa mère. Mais, il était plus petit et moins expérimenté et le passage du grillage fut une catastrophe. Comme des petites lances, chaque pic du bas se levait et se baissait dans un piége affreux. Fier de lui, de son audace et inconscient de ce qui l’attendait, la petite chose se disait qu’en pointe, il s’y connaissait et qu’il passerait l’obstacle sans peine. C’était son erreur. L’un des pics le frôla de si près que sa le retourna sur le dos et qu’il fit une chute de l’autre côté du grillage. Il tomba d’un petit mur et frêle comme il était, il se brisa une jambe. Elle était assez sanglante pour attirer les mouches et il se vit vite recouvert d’œuf hideux, en paquet, sur sa plaie. Il se sentait de plus en plus faible.
Un peu plus loin, un maliette, oiseau digne, sur sa branche, s’envola. Il venait de voir que le tas de bois du fond du jardin s’affaissait légèrement. Il paraissait jusque là bien solide, la vie est mystérieuse.
Le petit hérisson, lui, se traînait en reniflant. Sa patte ne lui répondait plus, il sentit les mouches autour de lui, il avait soif, faim et était faible. En fait, il avait envie de dormir. En pleine nuit, illogique. Au matin, ce furent des pas qui le réveillèrent. Pas une voiture n’était passée, il ne savait pas sa chance. A moitié inconscient, il se laissa attraper comme sa mère deux jours avant lui. Déposé de même dans la verdure, il alla se caller contre un arbuste et attendit son heure. Les pieds vinrent le visiter plusieurs fois dans la journée et le soir venant, une discussion débuta à ses côtés. Il n’en suivit rien, trop fatigué qu’il était. Les pieds allèrent chercher le reste de leur corps somnolent à l’écart et revinrent prendre la pauvre bête apeurée.
Commencèrent deux heures d’opération de nettoyage et de débarrassage des œufs de mouches. Le ballet de coton-tige, de tissu, d’eau et de doigts gantés était orchestré par les trilles du maliette. Quand tout fut fini, le petit être se sentait libéré et désinfecté et se vit remettre dans le jardin avec un bol d’eau et une assiette de fruits coupés. Or, dès le départ des pieds, les mouches l’assaillirent.
Une heure plus tard, dans le jardin d’à côté, le tas de bois s’écroula sur lui-même et le maliette sourcilla a peine. Le lendemain matin, les pieds retrouvèrent le petit corps du hérisson sous des paquets de paillettes blanches. Ils l’enterrent.
La mère avait fini par retrouver le chemin du tas de bois et la découverte de son état lui indiqua celui de son petit monstre. Elle pleura trois jours, autant de temps depuis qu’elle l’avait vu pour la dernière fois, et puis elle refit sa vie.
Dans un jardin alpin, un tas de bois sans vie reposait en paix, bouche ouverte, dos à un muret. Un sourire nouait son expression car il savait qu’en son antre une famille de hérissons avait pris habitation. Pourtant, depuis quelques jours, celle-ci était troublée par la disparition du patriarche. Une fâcheuse affaire que celle-ci. Il semblerait que lors de sa chasse nocturne, il rencontra une bête lumineuse et plus grosse que lui. Elle le happa certainement. La mère hérisson s’était faite une raison et devait aller se nourrir en laissant seul son petit.
_ Et tu te tiendras bien sage, lui rappela-t-elle.
_Oui m’man, soupira le bambin.
_ Tsii tsii tsii, je ne t’ai pas vu te nettoyer les piquants, petit monstre, continua-t-elle avec de gros yeux et celui-ci de renchérir en faisant rouler les siens.
_ Mais les nettoinsectes l’ont fait pendant que j’dormais.
_ Oui, c’est ça : une toilette de chat !
Sur ces derniers mots inquisiteurs de la mère, le petiot se renfrogna et se mit en boule. C’était presque une insulte. La dame de pic donna un bisou de nez à son salopiot et prit le chemin du jardin. Elle était inquiète et espérait toujours le retour de son mari. De ses petites pattes trépignantes, elle traçait sa route entre les herbes à clochettes et les fleurs à cœur battant. Ces dernières s’étaient ouvertes à la tombée de la nuit et, cerclée de pétales veinulées, leur cœur battait à l’unisson avec celui de la hérisson et projetait des spores par un orifice centrale. Ceux-ci voletaient et venaient saupoudrer leur environnement. Seulement à ce moment là, ils déployaient leur bras, dégourdissaient leur jambe et se rejoignaient par couple pour une danse au rythme des herbes à clochette. La dame hérisson évoluait dans ce spectacle aussi féerique et merveilleux que dangereux et mortel. Elle cherchait une limace bleue, celles qui font voler, bien grasse et, justement, l’une d’elle était sur le chemin de goudron, assez mal en point.
Se léchant les babines, l’imprudente passa le grillage et vint renifler sa proie. Comme tout reniflement de hérisson, c’était fort bruyant et une fenêtre s’ouvrit de l’autre côté de la chaussée. Un faisceau lumineux et aveuglant se braqua sur elle. Elle sentit des pas secouer le sol et trois paires de chaussure l’entourer.
_ Il va se faire écraser !
_ C’est sûr. Tiens, prend mon chiffon à vaisselle et met le dans le jardin. J’ai peur qu’il me pique.
Après un soupir, l’une des masses se baissa et attrapa la bête en la faisant rouler dans le tissu humide. Elle ne comprit pas ce qu’il lui arrivait. Sur le dos, ses repères étaient bouleversés. Elle fut déposée dans de la végétation inconnue. L’odeur de l’humain était trop forte et persistante pour ne pas tromper ses sens. Elle appela son petit monstre inutilement. Voyant le jour arriver et les arbres frémir de peur, sentant les bûcherons arriver, la dame chercha un abri sûr.
Un jour passa sans évolution, mais plus loin de là, le petit monstre commençait à avoir faim et il sentait l’habitat se rétrécir. Le petit être s’extirpa de celui-ci avant qu’il ne le coince. Il avait très très faim. Il suivit son odorat et poursuivit ainsi sa mère. Mais, il était plus petit et moins expérimenté et le passage du grillage fut une catastrophe. Comme des petites lances, chaque pic du bas se levait et se baissait dans un piége affreux. Fier de lui, de son audace et inconscient de ce qui l’attendait, la petite chose se disait qu’en pointe, il s’y connaissait et qu’il passerait l’obstacle sans peine. C’était son erreur. L’un des pics le frôla de si près que sa le retourna sur le dos et qu’il fit une chute de l’autre côté du grillage. Il tomba d’un petit mur et frêle comme il était, il se brisa une jambe. Elle était assez sanglante pour attirer les mouches et il se vit vite recouvert d’œuf hideux, en paquet, sur sa plaie. Il se sentait de plus en plus faible.
Un peu plus loin, un maliette, oiseau digne, sur sa branche, s’envola. Il venait de voir que le tas de bois du fond du jardin s’affaissait légèrement. Il paraissait jusque là bien solide, la vie est mystérieuse.
Le petit hérisson, lui, se traînait en reniflant. Sa patte ne lui répondait plus, il sentit les mouches autour de lui, il avait soif, faim et était faible. En fait, il avait envie de dormir. En pleine nuit, illogique. Au matin, ce furent des pas qui le réveillèrent. Pas une voiture n’était passée, il ne savait pas sa chance. A moitié inconscient, il se laissa attraper comme sa mère deux jours avant lui. Déposé de même dans la verdure, il alla se caller contre un arbuste et attendit son heure. Les pieds vinrent le visiter plusieurs fois dans la journée et le soir venant, une discussion débuta à ses côtés. Il n’en suivit rien, trop fatigué qu’il était. Les pieds allèrent chercher le reste de leur corps somnolent à l’écart et revinrent prendre la pauvre bête apeurée.
Commencèrent deux heures d’opération de nettoyage et de débarrassage des œufs de mouches. Le ballet de coton-tige, de tissu, d’eau et de doigts gantés était orchestré par les trilles du maliette. Quand tout fut fini, le petit être se sentait libéré et désinfecté et se vit remettre dans le jardin avec un bol d’eau et une assiette de fruits coupés. Or, dès le départ des pieds, les mouches l’assaillirent.
Une heure plus tard, dans le jardin d’à côté, le tas de bois s’écroula sur lui-même et le maliette sourcilla a peine. Le lendemain matin, les pieds retrouvèrent le petit corps du hérisson sous des paquets de paillettes blanches. Ils l’enterrent.
La mère avait fini par retrouver le chemin du tas de bois et la découverte de son état lui indiqua celui de son petit monstre. Elle pleura trois jours, autant de temps depuis qu’elle l’avait vu pour la dernière fois, et puis elle refit sa vie.
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Modérateurs: San, Kundïn, Zarathoustra